Quand Cécile Duflot écrit des histoires

AJOUT INTÉRESSANT DE STÉPHANE LHOMME LE 15 SEPTEMBRE 2014, EN BAS DE L’ARTICLE

Ce qui suit est une critique du livre récent signé Cécile Duflot (avec Cécile Amar), paru chez Fayard (De l’intérieur, voyage au pays de la désillusion, 231 pages, 17 euros). On me jugera peut-être cruel, excessif, injuste. Cela reste un droit. Ainsi que demeure, ici du moins, celui de dire ce que je pense.

En préambule, cette précision : je n’ai jamais rencontré Cécile Duflot, et je ne doute pas qu’elle a des amis. Il est visible qu’elle aime ses enfants, lesquels, je l’espère pour tous, le lui rendent bien. En bref, je n’ai réellement rien contre cette personne, mais cela tombe bien, car ce n’est pas d’elle qu’il s’agit, mais d’une apparatchik qui s’est emparée de son nom, et a dirigé pendant six ans le parti dit écologiste EELV (Europe Écologie Les Verts).

Bon. Le fond. On est si frappé par l’indigence du propos qu’on espère à chaque ligne ou presque que cela va changer au paragraphe suivant. Mais non, c’est ça, et rien d’autre. Les dramatiques questions de la crise écologique planétaire sont tout simplement ignorées. D’évidence, elles n’existent pas pour Cécile Duflot. Le climat, l’eau, la forêt, la pêche industrielle, la biodiversité, l’hyperconsommation au Nord, l’obsolescence voulue des biens matériels – et leur déferlement -, la surpuissance des transnationales et les traités qui la traduisent, les nécrocarburants, les industries de la chimie ou de la bidoche ont 100 fois – 1000 fois, un million de fois ? – moins d’intérêt que les états d’âme de l’ancienne ministre au sujet du 14 juillet, auquel est consacré un chapitre entier. On reviendra plus loin à l’écologie.

De quoi est fait le reste ? Ma foi. Cécile parviendrait presque à faire croire à sa fraîcheur, à sa candeur, à son honnêteté sans rivage. Elle met copieusement en scène ses supposées faiblesses (par exemple page 32), ce qui est un excellent truc pour désarmer la critique. Qui serait assez méchant pour douter d’une telle personne, si attentive au sort de ses amis et de ses proches ? Moi. Le 15 mai 2012, ainsi qu’elle le raconte sans fard, c’est elle qui décide de la présence dans le gouvernement Ayrault, à ses côtés, du gentillet Pascal Canfin (ici et ici), qui ne risque pas de lui faire trop d’ombre. Mais quelle admirable façon de faire de la politique autrement !

La voici donc ministre du Logement. On a droit à de nombreuses proclamations, qui peuvent se résumer à ceci : Cécile Duflot est de gauche, la loi Alur qu’on lui doit est de gauche, et tous ceux qui sont contre ne le sont donc pas. Je ne commente pas, car tout cela est simplement politicien. Duflot est probablement attachée au sort des mal-logés, mais en ce cas, pourquoi avoir quitté un poste alors que le plus délicat de la loi – les décrets d’application – était à venir ? Fût-elle restée dans ce foutu gouvernement que Valls n’aurait pas pu détricoter ce texte présenté par elle comme grandiose. Alors, pourquoi ? Je ne peux m’empêcher de penser, à propos de Duflot, au phénomène de doublepensée si bien amené dans le 1984 de l’oncle George.

Non, quelque chose ne tourne pas rond, et mon petit doigt me dit avec insistance que Duflot a obéi à une stratégie précise, qui consistait à sortir de la galère à temps pour ne pas être engloutie avec, et pouvoir se présenter au premier tour de 2017 avec quelque chance de battre le pauvre record de Noël Mamère en 2002, soit 5,25 % des voix. La vérité, en tout cas une vérité plus proche du vrai que le salmigondis du bouquin, c’est que Cécile Duflot est une politicienne assez ordinaire, propulsée pour des raisons qu’on ignore – mais que d’autres savent – à la tête d’un parti où elle avait adhéré seulement cinq ans plus tôt.

On se moque des ministres qui sautent d’un ministère à l’autre, et l’on a raison. Ils ne savent à peu près rien des questions dont ils ont soudain la charge, et sont bien incapables de marquer le terrain qu’on croit être le leur. Mais c’est exactement le cas de Cécile Duflot, qui se vante d’une loi – peut-être la plus longue de l’histoire de la République – de 177 articles et 300 pages, qui ne saurait être lue, et encore moins comprise par qui que ce soit en France. Est-ce un hasard ? Duflot se montre d’une ignorance crasse au sujet de la réelle structure administrative de l’État, et n’a pas même un mot sur la « noblesse d’État » décrite par Bourdieu, et ces ingénieurs des Ponts qui sont l’ossature du ministère qu’elle a occupé deux ans. Telle est pourtant l’une des clés des grandes décisions structurantes des 60 dernières années.

Ne va-telle pas jusqu’à rendre hommage à Eugène Claudius-Petit, pilier – de droite – des gouvernements de la Quatrième République, rapporteur en 1950, devant le gouvernement d’un Plan national d’aménagement du territoire auquel nous devons tant de merveilles ? Au-delà, mais il n’est pas lieu de s’étonner, sa loi aurait dû exiger un tournant historique concernant les lieux de construction – faut-il sacrifier encore des sols agricoles, par exemple ? -, les matériaux à utiliser – quand a-t-on parlé de logements bioclimatiques, de chaux, de terre, de bois ? -, l’obligation de respecter un plancher d’autonomie énergétique ?

Le récit de ses 21 mois au ministère du Logement est un monument entier à la gloire du vide. Je résume. J’ai – moi, Duflot – eu foi en Hollande, j’ai cru que je pourrais le convaincre – d’être de gauche, croit-on comprendre -, mais je n’ai pas réussi. Oh là là, mais quel malheur ! Extrait drolatique : « Ces deux dernières années ont marqué la mort du politique et le règne de la technocratie » (page 106). Bien entendu, on se pince. Comme cela a l’air d’être du français, cela doit signifier qu’avant 2012, « le » politique vivait et que la technocratie ne régnait pas. Mais comme c’est ridiculement faux, que penser ? Que Cécile Duflot n’a pas la moindre idée de qu’elle raconte ? Retenons cela comme une hypothèse.

Hollande. Le psychologisme de Duflot explose à son endroit tous ses records. Tout est affaire d’individu. D’honnêteté – son dada -, les yeux dans les yeux. De respect des engagements. Il va être convaincu, et puis non, il ne l’est pas, ce gros vilain. L’histoire, l’histoire politique n’est pas fondée sur les structures sociales et les luttes idem, le glissement des partis le long d’un axe idéologique mouvant comme le ruisseau, les rapports de force, le contexte général d’une société qu’il faudrait tout de même analyser un peu. Non pas.  Tout repose ur la bonne volonté de Machin et de Trucmuche. Cécile Duflot croit, apparemment de bonne foi, que tout se joue en face à face instantané, qui peut décider de l’avenir commun.

Je ne peux que pardonner à Cécile Duflot de ne pas me lire. Tout occupée à distribuer des prébendes avec son compère Jean-Vincent Placé, elle aura loupé deux de mes articles, parus avant l’élection de François Hollande. Et qui disaient assez clairement ce qu’on pouvait attendre de lui (ici et ici). Si elle ne savait pas en 2012 qui est Hollande, ce que son livre prétend, elle est une imbécile. Si elle le savait, elle une honnête calculatrice, ce que son livre dément à chaque ligne. Peut-on miser sur un mélange des deux ?

Montebourg. J’ai déjà brocardé ce splendide histrion plus d’une fois, et j’y reviens pas. Cet homme a, comme tous devraient le savoir, commencé par refuser en bloc et en totalité l’extraction des gaz de schiste en France, avant de défendre les gentils industriels du secteur, Total en tête, et de réclamer une exploration, dont chacun sait qu’elle mène aux forages. Il est donc, désormais, pour les gaz de schiste, pour le nucléaire bien sûr, pour l’ouverture de mines en France, comme celle de Salsigne, et en général, partisan de tout ce qui peut détruire un peu plus encore. Il est l’ennemi déclaré de toute politique digne d’être défendue. Mais Cécile Duflot, qui ne cesse décidément de rappeler qu’elle est avant tout « de gauche », s’en moque bien. Montebourg n’incarne-t-il pas l’aile « gauche » de ce parti socialiste qu’elle accuse de virer à droite ? Si. Ce qui explique qu’elle accepte de former une petite bande « de gauche » en compagnie de ce beau guerrier de l’avenir, de Benoît Hamon et de Christiane Taubira. Et d’envisager sereinement de peser avec elle sur la ligne du gouvernement.

L’austérité. On touche au dur. On est en pleine fantasmagorie. Cécile Duflot est contre l’austérité. Pour ma part, je ne sais pas trop ce que cela veut dire. Il va de soi, ainsi que je l’ai écrit des dizaines de fois, que je suis pour le Grand Partage. Ici en Europe, mais surtout à l’échelle du monde. Et cela inclut le partage des richesses, mais de toutes les richesses, y compris, bien sûr, écologiques. Et cela inclut tous les hommes, bien sûr, mais aussi toutes les espèces vivant sur Terre, depuis les mousses et lichens jusqu’à ces grands emmerdeurs que sont les Loups, les Ours, les Tigres, les Éléphants. Sans aucune analyse, Cécile Duflot se contente de critiquer l’austérité dont parlent toutes les gazettes. C’est-à-dire, in fine, le droit d’une partie du Nord à consommer encore plus qu’elle ne le fait. Au détriment de qui, au détriment de quoi, chers amis lecteurs ? Des autres, cela va de soi.

Dire qu’on veut donner plus aux pauvres, sans autre examen, signifie clairement faire venir davantage de colifichets du vaste bagne industriel qu’est la Chine. Et produire davantage de déchets pourris. Et disséminer un peu plus plastiques et perturbateurs endocriniens – je ne prends que cet exemple entre 1000 autres. Et prendre ainsi le parti de ces épidémies émergentes que sont le cancer, l’obésité, le diabète, les allergies, Alzheimer, etc. Je rappelle à ceux qui hurleront contre moi – Dieu, ils ont bien le droit ! – que selon les calculs, certes très approximatifs, de Global Footprint Network (ici), nous avons collectivement épuisé, au 21 août, ce que peut donner la Terre en un an. Pendant plus de quatre mois, nous attaquerons donc l’os, les grands équilibres si menacés, la vie elle-même. Oser présenter l’austérité comme le fait Duflot n’est que complète franchouillardise. Ce serait lamentable de la part d’un politicien quelconque. C’est insupportable sous la plume d’une politicienne se réclamant de l’écologie.

La Firme. Cécile Duflot consacre un chapitre à son parti, sous le nom que lui a donné récemment Noël Mamère : la Firme, précisément. Ici, la doublepensée chère aux habitants d’Oceania atteint des sommets indépassables. Oncle George décrit la chose ainsi dans son merveilleux roman, qui s’applique à la perfection : « Oublier tout ce qu’il est nécessaire d’oublier, puis le rappeler à sa mémoire quand on en a besoin, pour l’oublier plus rapidement encore. Surtout, appliquer le même processus au processus lui-même. Là était l’ultime subtilité. Persuader consciemment l’inconscient, puis devenir ensuite inconscient de l’acte d’hypnose que l’on vient de perpétrer. La compréhension même du mot « double pensée » impliquait l’emploi de la double pensée ». Dans le chapitre La Firme, Duflot geint. Elle se plaint des méchants garçons et vilaines filles qui osent la critiquer à propos du fonctionnement autocratique de son parti. Je l’ai écrit plus haut, Duflot dit d’elle-même la vérité quand elle écrit avoir choisi Canfin pour l’accompagner au gouvernement. Des dizaines d’autres exemples, accumulés depuis des années de discussions avec les cadres d’EELV, m’ont abondamment montré qu’il s’agit d’une règle. Qui décide et pourquoi ? En l’occurrence Placé et Duflot, au service d’intérêts qui n’ont aucun rapport avec l’objet écologique et social du mouvement créé en 1984. Ainsi de la désignation d’Emmanuelle Cosse au seul bon plaisir du duo de tête.

Rions avec elle de la farce qu’elle nous propose page 142 : « Le plus ironique, c’est que pendant les dix ans à la direction de mon parti, je n’ai jamais eu de plan de carrière ni d’ambition cachée ». De Placé, elle ne dit strictement rien, ce qui est en effet plus prudent. On ne saura donc rien du jeu mis en place à la sortie du gouvernement de Duflot. À elle une ligne « de gauche », susceptible de lui permettre de chevaucher une base plus exigeante – sait-on jamais ? – qu’elle et sa camarilla. À lui le soin de cornaquer les parlementaires à la mode De Rugy, qui n’ont jamais rêvé que d’une chose, être notable. Avec mamours à la droite présentable, en attendant peut-être davantage. Je redis ici, sans espoir d’être cru, qu’il n’y a pas l’épaisseur d’une feuille de papier à cigarette entre les deux compères. Je ne sais, et pour le coup j’imagine, ce que Placé lui susurre. Peut-être que l’élection présidentielle de 2017 sera décisive. Que le parti et la France ont besoin d’elle. Qu’en agissant comme elle le fait, elle sert une cause supérieure, etc. Le plaisant, c’est qu’elle se raconte forcément une histoire voisine, en tout cas compatible.

Un bref retour sur l’écologie, à laquelle Duflot consacre un chapitre désopilant, digne des assemblées environnementalistes des années 60. Il faut le lire pour le croire, je vous l’assure (à partir de la page 113). Comme elle n’a rien à dire, elle se concentre dès l’entrée sur ce que les médias qui la fêtent ont retenu : l’épisode de pollution atmosphérique de mars 2014. Qui est, ainsi qu’écrit, un épisode, qui aurait pu se passer et s’est passé d’ailleurs un nombre incalculable de fois. Quel est le problème ? On ne le saura pas, car il faudrait s’intéresser à la place de l’industrie, automobile au premier chef, à l’air intérieur, à la chimie de synthèse, aux fulgurances de l’asthme, à la cancérogénicité désormais officielle de l’atmosphère extérieure, à la dégradation constante de la santé publique, que personne n’ose considérer. En somme, il faudrait au moins se poser des questions. Mais Cécile Duflot, à qui on ne la fait pas, se contente de vanter le bilan écolo de Sarkozy et de son si funeste Grenelle de l’Environnement. Je n’invente pas, je cite ( page 119). Elle est si constamment aveugle qu’elle maintient ce qu’elle avait écrit à propos d’un discours de Hollande, en septembre 2012 : « Je pèse mes mots : ce discours du président de la République est historiques et infiniment émouvant à entendre pour une écologiste ». Ô misère ! En ouverture d’une désastreuse Conférence environnementale, Hollande avait enfilé quelques perles multicolores (ici), puis était retourné à sa lecture favorite, celle du quotidien L’Équipe. Mais Duflot avait senti le vaste souffle des plus belles tempêtes.

Je vois à quel point cet article est long, et passablement inutile. Ma foi, ce ne sera pas la première fois. Mais un jour comme celui-là, et je vous prie de me croire au premier degré, trop, c’est trop.

PS 1, qui n’a rien à voir : Franchement, 17 euros pour 230 pages pleines de gros interlignes, aux chapitres séparés de nombreuses pages blanches, est-ce bien raisonnable ?

PS 2 : Bien entendu, je l’ai acheté, et non reçu.

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Message de Stéphane Lhomme, ajouté le 15/9/14

Stéphane Lhomme |

Lors du congrès EELV de 2011, auquel j’assistais en tant que participant à la primaire pour les présidentielles, seuls Hulot et Joly devaient apparaitre, les autres candidats (6 à l’époque) n’ayant pas le droit d’apparaitre.

Bien que parfaitement au courant des moeurs de ces gens-là, je n’ai quand même pas pu m’empêcher d’exploser de colère, incendiant devant une salle de 800 personne le superviseur de la primaire, le chercheur Philippe Meirieu et exigeant la présence au premier rang des 6 candidats et non des seuls Hulot et Joly (encadrant la vraie star, Duflot).

Tnat et si bien qu’on fini par m’apporter une chaise mais en plaçant Dominique Voynet (sans être désobligeant, il faut savoir qu’elle s’est passablement “élargie” physiquement) entre les “grands” candidats et moi.

Puisque j’étais là, et que j’avais piqué ma crise, je tentais d’être visible, jusqu’à ce que Voynet me dise “Mais arrête, tu me colles là !”.

Eh bien, croyez le ou pas, moi-même je dois parfois me pincer pour me dire que je n’ai pas rêvé : Duflot, entendant cela, de tourne subitement vers moi et me lance “Tu viens d’agresser Dominique, je peux te faire exclure de la primaire”.

A son grand désappointement (elle doit avoir l’habitude que les gens baissent la tête devant la grande “chef”), je lui ai ri au nez en lui disant “Allez vas-y, exclue moi pour qu’on rigole un peu “.

Je dois d’ailleurs reconnaître que Voynet, qui en a pourtant vu d’autres, a eu l’honnêteté de dire “Non non, il ne m’agresse pas, faux pas exagérer”.

Visiblement déçue, Duflot s’est retournée vers ses vedettes et surtout vers les photographes qui mitraillaient les 3 stars. Le “cordon sanitaire” opéré par Voynet a… largement fonctionné !

Tout ça est une pauvre mascarade, j’y ai mis les pieds brièvement pour contester l’ “écologie” à la sauce people avec Hulot, et je suis au plus vite retourné dans mon cher Sud-Gironde rural, où l’air y est bien plus sain…

40 réflexions sur « Quand Cécile Duflot écrit des histoires »

  1. On noptère pour ta belle plume le perc Fabrice. Mais quel régime !

    En PS 2 : Si tu l’as acheté, et non reçu, alors comment as-tu fait pour le lire ?

    Moins drôle ici : Le Loup. Peu, vraiment trop peu, de personnes pour remettre en cause notre mode de vie, la façon de voir les choses et lui redonner sa vraie place.

    C’est fichu pour lui… comme pour tout le reste d’ailleurs.

    Peut-être un peu hors sujet, tant pis.

  2. Hier pendant un long trajet en train, un copain qui vend des lampes et des pompes solaires dans l’Etat du Bengale Occidental m’a explique qu’il a experimente le vent, le bio-gaz et la soit-disant « bio-masse », avant de finalement revenir au solaire:

    « le vent est trop irregulier dans la region, il est impossible de se procurer suffisament de bouses de vache pour faire de l’electricite, et la notion de bio-masse -au sens de « dechet » agricole- est un mythe, car il n’existe pas de dechet agricole. Enfin, l’idee de cultiver des plantes pour en faire du carburant est degoutante ».

    Ce jeune technocrate n’a pas lu « La faim, la bagnole, le blé et nous » (Ca n’a pas ete traduit en Inde) mais sa reflexion sur la notion de carburant, alimentee par la pratique et par la necessite de faire marcher son commerce, m’a frappe.

    Il sait que les residus agricoles (branchages, feuilles seches, bouses de vaches sechees, etc.) constituent en Inde la grande majorite du carburant pour faire la cuisine. Mais cela ne fait pas de ces choses des « dechets ». A la fin de la journee, quand la vache a mange, la chevre est passee et les feuilles seches ont fini de bruler pour faire cuire les legumes, il ne reste plus une seule brindille sous les arbres, et si on veut de la lumiere le soir, il faut trouver autre chose.

    C’etait juste un exemple: On est a la croisee de l’economie, de la technique et de la philosophie, et se comporter de maniere decente est un art subtil et difficile, l’art de l’ecologie, a l’oppose des discours, et la politique traditionelle, tant qu’elle n’aura pas abandonne son reve d’etre l’organe officiel de distribution des privileges sociaux, est completement demunie pour simplement saisir cette possibilite.

  3. Fabrice, alors je ferais cadeau des 17 euro a une association de protection des animaux sauvages(Aspas).
    merci Fabrice

  4. Oui, ces politicards inutiles feraient bien de se méfier du jour ou l on sera tous plongés dans une fatale austérité et ou ils seront eux aussi obligés d aller comme tout le monde au champ cultiver quelques patates pour pouvoir survivre au lieu de bavasser pour rien au frais du contribuable.

  5. Inutile en effet ,à moins que cet article ne s’adresse pas seulement aux lecteurs du blog.
    Car nous savions déjà tout çà et si nous sommes encore là c’est que nous sommes convaincu depuis longtemps. EELV fait partie des meurtriers de l’écologie.Promis on achètera pas ce livre.
    Parlez nous plutôt de chevalier brave et courageux.
    Vive l’écologie!

  6. Tu as acheté ce bouquin ?
    Les quelques phrases de critique, dites par les journalistes aux infos de France Inter, m’avaient alertée sur la platitude des propos de miss Duflot.
    Pour rien au monde j’aurai acheté son livre.
    Merci quand même pour ton article qui en dit plus,et qui m’a bien fait sourire ..jaune.

  7. Merci beaucoup pour cet article qui en dit long… mais très long sur tous nos hommes politiques si on sait lire entre les lignes…
    finalement, Duflot ressemble vraiment à sa caricature qu’ne font les Guignols.

  8. J’avais cru comprendre que le crack était l’une des drogues les plus dures. Mais ça n’a l’air de rien à côté de l’ambition politique, dont les dégâts sont autrement plus importants. Pas moyen de l’interdire, ou au moins de leur donner un ersatz dans un bac à sable où ils pourraient jouer à s’entretuer?

  9. Merci Fabrice pour ce bon résumé, ça évite le temps perdu et les frais inutiles.

    Le plus triste, c’est que des gens vont lire ce truc, en parler à des proches, qu’il va y avoir des débats sur le contenu de ce bouquin… « Oui elle est comme ça », « Non, relisez la page… »

    Et que pendant ce temps, ben, il se passe des trucs. Comme le massacre des dauphins aux îles Féroé (et les problèmes que Sea Sheperd ont rencontré là-bas).

    Pour dire à quel point la situation est dingue, je suis tombé sur un article de la section « Planète » du journal « Le Monde », intitulé « La science au chevet des sols agricoles »… mais dites-moi, ce n’est pas justement « la science » qui, à coup de pesticides, d’engrais et autre désherbants de malades, les a bousillés, ces « sols agricoles » ?

    Bonne journée à toutes et à tous.

  10. Fabrice,

    merci pour cette lecture attentive qui t’a fait perdre du temps et nous d’en gagner, ou presque, car nous étions, enfin j’espère, tous déjà convaincu de l’obsolescence de Duflot et de son carriérisme mordant… EELV n’a plus qu’à mourrir pour ne plus polluer le débat écologique. Mieux vaut lire le dernier ouvrage d’Alain Grandjean et Hélène Le Teno, Miser (vraiment) sur la transition écologique, Les éditions de l’atelier, 2014 que tous les politiciens de tous poils devraient lire et méditer avant d’aller faire quoi que ce soit.
    Bonne journée à vous

  11. Bonjour,

    Je vous invite à jeter un œil sur les commentaires de ces pages : http://www.franceinter.fr/emission-le-79-najat-vallaud-belkacem-quand-on-a-des-mois-pour-se-preparer-on-sen-donne-les-moyens#comments , notamment les miens (Fab) et ceux de yo. Et ceci : http://espacepublic.radiofrance.fr/message-marre-de-la-censure (Défenseur des droits que je viens de contacter de nouveau*…en espérant qu’il donnera suite, contrairement à son prédécesseur).

    Merci et bonne continuation.

    * Bonsoir Monsieur,

    J’avais contacté à plusieurs reprises votre prédécesseur concernant des problèmes de liberté d’expression sur France Inter : sur les pages internet, et sur l’accès des internautes à la parole. Je ne doute pas que vous retrouverez facilement les traces de mes messages (sinon, n’hésitez pas).

    Il y a eu des améliorations (je ne sais malheureusement pas si elles sont dues à son intervention), mais malheureusement la voix n’y est toujours pas libre (« La voix est libre » étant le slogan de la station), et aujourd’hui d’autres problèmes surgissent : le Médiateur de Radio France est au courant (notamment sur mes messages qu’il n’a pas publiés, et auxquels il n’a pas répondu).

    Veuillez croire, Monsieur, à l’expression de mes sentiments respectueux.

    Et encore ce matin avec copie de mon message au Médiateur de Radio France.

  12. C’est la rentrée. Une petite devinette pour la récré.
    Dans la phrase suivante, un mot est de trop:
    « Cécile Duflot fait de l’écologie politique ».
    Ceux qui ont trouvé ont gagné le droit de ne plus jamais voter EELV.

  13. En parlant d’écologie… et de loi bafouée, voilà des nouvelles fraîches du chantier du Grand Stade à Lyon. Aujourd’hui, le dernier agriculteur résistant a été interpellé par la police pour que les ouvriers puissent venir défoncer son terrain.
    Pourtant, les Déclarations d’utilité publiques nécessaires pour réaliser ce projet pharaonique ont été annulées par la Cour administrative d’appel en mai dernier. Mais les grues et les buldozers ont continué leur sale besogne et défoncent les derniers terrains agricoles de l’Est lyonnais pour y construire un immense stade de foot, des parkings, des routes, un centre commercial, etc.

    Plus d’infos : http://www.lyoncapitale.fr/Journal/Lyon/Actualite/Dossiers/OL-Land/Exclusif-L-agriculteur-anti-Grand-Stade-interpelle

    Pour une vision d’ensemble : http://carton-rouge-decines.fr

    Et toujours l’excellent doc d’Arte radio :
    http://www.arteradio.com/son/616001/a_ce_stade__lyon_ne_repond_plus/

  14. Bonjour.

    Toutes mes excuses de profiter de ce lieu pour m’exprimer sur un sujet qui n’est pas en lien (quoique…) avec le billet, mais il est très difficile de se faire entendre dans ce pays. Pourtant le sujet est grave, sur la liberté d’expression…sur un média dont nous sommes pourtant propriétaires, actionnaires.

    Copie d’un message envoyé à la rédaction du site Acrimed (j’ai également contacté une nouvelle fois le Défenseur des droits) :

    « Sujet : Censure à France Inter

    Bonjour,

    Je vous ai contacté hier, mais vu la situation je me permets de recommencer. Nous sommes nombreux à intervenir quotidiennement sur la page principale du 7/9 de France Inter : pour réagir à l’émission, poser des questions aux invités (questions qui ne sont jamais relayées à l’antenne, malgré nos demandes incessantes et les promesses dans ce sens de la rédaction, promesses annoncées à l’antenne chaque jour depuis la rentrée), etc. Les formes de censure sont nombreuses (et je reste à votre disposition pour vous les exposer en détail et vous présenter le dossier que j’ai constitué depuis bientôt trois ans), mais aujourd’hui cette censure a pris de l’ampleur : les pages ne sont publiées qu’après l’émission et fermées aux commentaires…difficile alors de poser une question à l’invité ! http://www.franceinter.fr/emission-le-79-fleur-pellerin-ministre-de-la-culture-et-de-la-communication

    Merci.

    Cordialement,

    Fab. »

    Merci.

  15. « PS 2 : Bien entendu, je l’ai acheté, et non reçu ».
    Vous auriez pu le voler.
    Sinon, d’accord sur presque tout. Je ne suis pas surpris, je les connais les carriéristes des Verts.
    Je dis presque tout parce que le couplet sur l’austérité, j’ai du mal à l’avaler. Bien évidemment que les pays du Nord surconsomment au détriment de la planète et des pays du Sud. Mais l’austérité à la mode néolibérale défendu par ce gouvernement, c’est demander aux plus pauvres de se serrer encore plus la ceinture pendant que les plus riches continuent de se gaver tant et plus. En période de crise, les pauvres s’appauvrissent et les riches sont de plus en plus riches. On peut très bien refuser l’austérité Vallsienne en disant tout ce que vous dites au sujet de l’importation « de colifichets du vaste bagne industriel qu’est la Chine », de « la production « de déchets pourris », de « la dissémination de plastiques et perturbateurs endocriniens » et tous autres exemples que vous citez. Il faut le dire et œuvrer dans le bon sens, ben sûr. Si on se contente de dire « il faut accepter l’austérité parce la planète est en danger », ça ne convaincra pas grand monde.
    Ça me fait penser à ces beaux esprits qui bouffent bio et qui disent aux prolos qui achètent de la malbouffe à Leader Price : « manger bio, ça revient pas plus cher » (parce que soi-disant le bio est plus nourrissant). C’est une attitude de bourgeois qui ne connaissent rien des conditions de vie de ceux qui n’ont pas grand chose pour vivre. Dans les familles pauvres, pas toujours éduquées, on privilégie la quantité et on va à Lidl parce qu’on ressort avec un plus gros chariot qu’en allant chez Naturalia ou je ne sais quelle boutique bio pour bobos. C’est ainsi.
    Moi qui vient d’une famille ouvrière, je sais très bien que dans ce milieu on privilégie les calories à bon compte.
    Alors les leçons pour accepter de but en blanc l’austérité, non, ça ne passe pas.

  16. Gilbert Duroux, c’est pas un peu cliche, vos remarques sur les pauvres qui se gavent de saucisses en reclame a Lidl? Je veux dire, j’ai connu des gens qui roulaient en volvo dernier cri qui disaient qu’ils n’avaient « pas les moyens » de manger bio, et d’autres qui n’avaient que des R5 de 250.000km, de troisieme main, ou qui faisaient du velo parce que c’est moins cher que le metro, et qui bouffaient bio. Il y a des gens sur la corde raide et qui n’en laissent rien paraitre. Il y en a beaucoup! L’important pour le capitalisme c’est pas qu’il y ait des pauvres, mais des gens qui se sentent pauvres. Ceux qui se sentent pauvres, on peut controller leurs desirs avec la pub, et quand quelqu’un controle vos desirs, vous etes foutu! « Esperer » une politique de « relance », c’est l’attitude qui reconforte tout pouvoir dans son sentiment d’avoir « tout pouvoir » et l’encourager a toutes les conneries… Je ne sais pas si je suis clair… En gros j’ai l’impression que vous avez saisi un mot, « austerite », et n’avez pas lu la phrase dans laquelle il etait!

  17. merci Fabrice, si ton texte était publié au grand public, cela aurait évité à de pauvres gens de perdre leur temps et de perdre 17 € !
    Racines chrétiennes obligent, je pardonne à cette firme ses ambitions, son carriérisme, son politicianisme et tout et tout …. mais pas son extrême médiocrité.

  18. Gilbert Duroux,

    Effectivement, c’est très binaire vos catégories, et surtout le fait d’employer le mot bobo qui est devenu un mot-valise pour se moquer de quiconque émettrait une réserve sur la consommation de masse et la culture de masse.

    Le mot bobo veut dire, à mon sens, une seul chose : bourgeois-bohême. Donc il y a bourgeois dedans. C’est-à-dire, en France, avoir deux salaires médians par foyer, ou un salaire de 3000 euros par exemple.

    Lorsque l’ on me dit que je suis un bobo parce que je ne mange pas de la bouffe dégradée et frelatée, que je n’ai pas de téléphone portable, ou que je fais du vélo plutôt que la voiture, je dis à mon interlocuteur que je ne suis pas un bobo, car je vis avec moins de 1000€, mais un « probo » (un prolo-bohême) et que, effectivement, j’ai les moyens, mais les moyens de réfléchir, les moyens culturels, les moyens intellectuels de ne pas avoir de télé, de portable, de ne pas aller en grandes surfaces (et je m’en tire avec la moitié du budget bouffe d’un soi-disant pauvre à vos yeux).

    Les gens rendus miséreux car exclus de la mégamachine le sont à cause des autoproclamés pauvres qui vont à lidl ou leader-price, voire Auchan, se gaver de sodas, de justin bridou, de junkfood de barbaque 2 fois par jour en grandes surfaces.

  19. « Je ne sais pas si je suis clair… »
    Non, vous n’êtes pas clair. Je vous parle des pauvres et vous me répondez sur ceux qui roulent « en Volvo dernier cri ». C’est vous qui êtes dans le cliché. J’ai pas parlé des faux pauvres comme vous le faites (comme s’il n’y avait pas de vrais « sans dents »). Et j’ai pas parlé de relance.

  20. Gilbert Duroux,

    Je vous crois, je vous sens honnête, direct, sincère. Il va de soi que nous devons procéder à un Grand Partage, mais à un niveau planétaire, pas à l’échelle de la toute petite France.

    Pourquoi ne considérez-vous que les riches d’ici, qui ne sont qu’une pitoyable oligarchie, et qui devra fatalement rendre des comptes. Pourquoi ? Il faut aussi considérer la masse colossale des grands vrais pauvres du monde. Et c’est à eux, en priorité a absolue, que s’adresse Planète sans visa. Il n’y a pas assez de ressources pour satisfaire les besoins frelatés des riches ET des pauvres du Nord. Cela n’existe tout simplement pas. Arrêtez, arrêtons ensemble de délirer. Cela n’existe pas.

    Si je regarde les « pauvres » de notre France avec les yeux de mon enfance sous-prolétaire, que vois-je ? Des riches ! Dans mon enfance de banlieusard de la Seine-Saint-Denis, un pauvre n’avait ni bagnole – pas même une quatre-chevaux -, ni lecteur de DVD bien sûr, ni télévision à coins carrés. À suivre le délire en cours, cela ne cessera jamais, car RELATIVEMENT, l y aura toujours plus pauvre que les riches du jour. La seule solution, c’est d’envoyer massivement chier la consommation sans fin de biens matériels. La voie humaine est définitivement ailleurs.

    Bien à vous,

    Fabrice Nicolino

  21. Fabrice,
    Sur le fond, je suis d’accord, bien entendu que c’est au niveau mondial qu’il faut réduire la consommation et partager. Je suis bien conscient que si on continue comme ça, il nous faudra rapidement 3 planètes. Et on n’a pas 3 planètes. Mais il faut partir des réalités. J’ai la prétention de connaître, parce que j’en sors et que j’y ai fait des aller-retour, certaines populations qui vivent de manière précaire. Bien évidemment que les pauvres de chez nous seraient des riches dans certains pays du tiers monde. Mais nous vivons en société et on ne s’adresse pas à « nos pauvres » en les culpabilisant. En leur disant « faut manger bio » alors que dans la culture ouvrière ce sont les calories pas chères qui sont privilégiées. Tout est toujours relatif. « Nos pauvres » s’évaluent à l’aune des riches qui les entourent, pas à l’aune des Africains faméliques. C’est ainsi. Qu’on le veuille ou qu’on le veuille pas on ne peut pas s’adresser de manière indifférenciée à des gens de conditions sociales tellement différentes. C’est de la sociologie élémentaire. Je ne vois pas qu’on puisse dire comme ça, de but en blanc, aux pauvres de nos pays qu’ils doivent se serrer la ceinture rapport aux Africains qui crèvent de faim pour de bon, eux. Pour tendre vers plus d’égalité au niveau mondial, il faut d’abord régler certains problèmes au niveau local, sinon ça ne marche pas. Aller à l’idéal… et comprendre le réel, disait Jaurès.
    Je n’imagine pas, alors que l’écart des richesses ne cesse de se creuser, les pauvres et les rentiers de la finance dirent de concert « On doit baisser notre empreinte carbone et manger moins de viande ». Les premiers ne manqueraient pas de dire au seconds : « quand vous aurez fini de vous gavez on fera notre part ».
    Bien à vous

    Gilbert

  22. Une petite anecdote sur la pauvrete: Une personne Francaise me faisait part de la « precarite » d’une famille de petits bourgeois a Kolkata: Un logement si petit qu’il faut replier le couchage dans la journee, pas de voiture, l’eau potable qu’il faut aller chercher dans un robinet public au coin de la rue… Et cependant, cette famille vivait de maniere plutot plus confortable que cette personne Francaise dans son HLM des annees 1960-70 en banlieue Parisienne! Avec en plus, des gadjets comme internet, une machine a laver, et le luxe d’un marche aux fruits et legumes et tous les commerces a 3 minutes a pied, et puis des cours de violon et de danse a proximite pour les enfants, et puis un systeme de transports en commun bien plus efficace que ce qu’on trouvait (et qu’on a encore) en banlieue de Paris…

    Donc j’appuie Fabrice: On s’habitue tellement vite a la richesse qu’on ne se rend pas compte a quel point nous sommes devenus immensement riches en possessions materielles, tout en vivant de maniere de plus en plus precaire, avec de moins en moins de securite.

    Nelly Arcan dans un article observait que ce n’est pas en augmentant « la hauteur des barrieres sur le pont Jacques Cartier » qu’on aura une chance de reduire les suicides, mais en commencant par faire un peu plus attention les uns aux autres!

    …et bien de maniere similaire, ce n’est probablement pas en reduisant le prix du steak ou des i-phones qu’on reduira la pauvrete.

  23. J’ajoute que Nelly Arcan s’est suicidee pas tres longtemps apres avoir publie l’article.

    Une des lecons qu’on peut tirer de la lecture de Nelly Arcan, parmi une immensite d’autres, c’est que la lucidite ne suffit pas -pas completement, a elle seule- a s’en tirer.

    Si on ne fait pas un peu plus attention les uns aux autres, on est tous foutus…

    http://nellyarcan.com/pdf/Nelly-Arcan-Burqa-de-chair.pdf

  24. Cher Gilbert (Duroux),

    Nous avons un problème de vocabulaire, c’est évident. Qui demande ici – moi, vraiment ? – aux pauvres « de se serrer la ceinture » ? Il ne s’agit pas de cela, enfin ! Il s’agit de dire clairement, et de ne plus bouger de là, que la possession de toujours plus de biens matériels ne fait qu’aggraver les choses. Ce n’est pas demain qu’il faudra trois planètes, c’est maintenant ! Nous tapons d’ores et déjà dans le dur, dans ce qui fonde les équilibres essentiels. Le discours vers les pauvres de notre monde doit être celui de la justice universelle, qui condamne sans détour l’aliénation par les objets. Bien entendu, cela implique des redistributions qui mettent au premier plan les classes moyennes et les bourgeoisies occidentales. Bien entendu ! mais je ne marche plus dans ce discours qui consiste à réclamer plus de « pouvoir d’achat » pour les pauvres, car je sais qui paie la note, in fine.

    Redonner du sens à l’aventure humaine commande de dire certaines vérités, dont celle que vous reprenez d’ailleurs à votre compte : « c’est au niveau mondial qu’il faut réduire la consommation et partager ».

    Bien à vous,

    Fabrice Nicolino

  25. Merci à Fabrice de nous avoir évité toute tentation de perdre 17 € à lire la prose politicienne de ce bel animal politique qu’est Cécile.
    Avant d’être un bobo gavé de bio, j’ai été fils de prolétaire, né en 1951 dans la banlieue du 93 comme Gilbert et je me rappelle que celui qui avait un téléviseur (noir et blanc) invitait tous les gamins de la rue le jeudi après-midi et qu’on allait téléphoner chez un voisin équipé d’un téléphone, un riche qui avait une 4 chevaux !
    Chaque maisonnée faisait son potager et sa basse-cour puis des échanges alimentaires avec les voisins; on sortait à peine des restrictions de la guerre et cette frugalité était déjà richesse et luxe par rapport à la vie dans les campagnes auvergnates ou bretonnes qu’avaient quittés nos parents (eau au puits, lessive au lavoir, journées de travail à rallonge, soupe au pain et pain encore et encore, avec un mauvais cidre …).
    Tout animal est psychophysiologiquement construit pour améliorer son confort. Alors en maîtrisant les productions d’énergie fossile, l’animal humain a été définitivement propulsé dans l’idéologie dominante du toujours plus et de la croissance du PIB = progrès pour tous.
    La démocratie représentative met partout au pouvoir les plus simiens de l’espèce, les experts en posture, grimaces d’intimidation et manipulation des groupes et des foules, des girouettes au service des puissants du système. Dans ces conditions, ce n’est pas du monde politique que peut venir le changement. Il ne viendra qu’imposé par de graves crises auxquelles les territoires ou les groupes les plus résilients pourront survivre. Nous vivons donc une époque plus passionnante que le livre de CD.

  26. Pour devenir ministre, Duflot a prouvé à Hollande qu’elle était « fiable » et « tenait » bien son parti EELV, en se faisant élire de façon écrasante lors du congrès de 2011.

    Pour ce faire, elle s’est faite acclamer par une salle de 800 personnes en délire en hurlant dans le micro « Jamais je ne signerai avec le PS un accord ne comprenant pas la sortie du nucléaire et l’annulation de l’aéroport NDDL ».

    Quelques jours plus tard, elle signait exactement l’inverse !

    Présent dans la salle – c’était la première fois, car je n’ai jamais adhéré aux Verts ou à EELV – du fait de ma participation à la primaire – pas pour devenir président ! mais « seulement » pour dénoncer les compromissions des « élites » vertes avec les forces qu’elles sont sensées combattre, drame symbolisé par la participation de ce cher Hulot à cette fameuse primaire – j’ai assisté stupéfait à ce grand moment de tromperie.

    Non pas stupéfait de voir Duflot mentir délibérément comme la dernière des arracheuses de dents, mais de voir une salle de gens bien éduqués (il y a finalement peu d’écolos chez les pauvres, ils sont trop occupés à essayer de survivre) se laisser tromper et manipuler, qui plus est dans la joie et l’extase. Pour certains, ça se comprend : ils allaient devenir ministres, députés, sénateurs, etc. De bons chienchiens du PS, mais bien payés. Mais les 800 autres ?

  27. Lors du congrès EELV de 2011, auquel j’assistais en tant que participant à la primaire pour les présidentielles, seuls Hulot et Joly devaient apparaitre, les autres candidats (6 à l’époque) n’ayant pas le droit d’apparaitre.

    Bien que parfaitement au courant des moeurs de ces gens-là, je n’ai quand même pas pu m’empêcher d’exploser de colère, incendiant devant une salle de 800 personne le superviseur de la primaire, le chercheur Philippe Meirieu et exigeant la présence au premier rang des 6 candidats et non des seuls Hulot et Joly (encadrant la vraie star, Duflot).

    Tnat et si bien qu’on fini par m’apporter une chaise mais en plaçant Dominique Voynet (sans être désobligeant, il faut savoir qu’elle s’est passablement « élargie » physiquement) entre les « grands » candidats et moi.

    Puisque j’étais là, et que j’avais piqué ma crise, je tentais d’être visible, jusqu’à ce que Voynet me dise « Mais arrête, tu me colles là ! ».

    Eh bien, croyez le ou pas, moi-même je dois parfois me pincer pour me dire que je n’ai pas rêvé : Duflot, entendant cela, de tourne subitement vers moi et me lance « Tu viens d’agresser Dominique, je peux te faire exclure de la primaire ».

    A son grand désappointement (elle doit avoir l’habitude que les gens baissent la tête devant la grande « chef »), je lui ai ri au nez en lui disant « Allez vas-y, exclue moi pour qu’on rigole un peu « .

    Je dois d’ailleurs reconnaître que Voynet, qui en a pourtant vu d’autres, a eu l’honnêteté de dire « Non non, il ne m’agresse pas, faux pas exagérer ».

    Visiblement déçue, Duflot s’est retournée vers ses vedettes et surtout vers les photographes qui mitraillaient les 3 stars. Le « cordon sanitaire » opéré par Voynet a… largement fonctionné !

    Tout ça est une pauvre mascarade, j’y ai mis les pieds brièvement pour contester l’ « écologie » à la sauce people avec Hulot, et je suis au plus vite retourné dans mon cher Sud-Gironde rural, où l’air y est bien plus sain…

  28. Stéphane Lhomme ,très très drôle ce que vous racontez là!
    On se croirait dans une cour de récré…
    Merci pour ce témoignage .

  29. Stéphane n’a pas dû être surpris. Le cirque médiatique, il connaissait déjà avec son célèbre beau père jadis candidat à l’extrême gauche et aujourd’hui votant à Strasbourg les textes les plus libéraux avec son nouvel ami Cohn-Bendit.

  30. Comme disait l’autre, « Lui c’est lui et moi c’est moi ». Je ne goûte guère ce genre d’amalgame. Quant on ne trouve pas l’ombre d’un début de compromission chez quelqu’un, on tente de l’attaquer par derrière ?

  31. Aucun amalgame. Je sais que vous êtes constant dans vos convictions. Je ne parlais pas de compromission mais du spectacle de l’arrivisme, qui conduit à se renier.

  32. Le spectacle de l’arrivisme comme vous dites, est la face visible de l’iceberg,monsieur Duroux , il ne doit pas vous aveugler .La diffusion des idées et des actions de José Bové ,que je n’imagine pas se renier ,sont sûrement à ce prix là.
    On ne va quand même pas lui reprocher de lutter contre le système et de le faire savoir!
    Vos idées sont peut-être valables, mais on ne les connait pas, vous restez invisible aux yeux du monde, donc incapable d’entraîner les autres pour le changer.
    C’est votre choix .Bové en a fait un différent.

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