Un mot sur le programme Le Pen

Si j’ai si peu évoqué ici la politique et les ambitions du Front National, c’est bien entendu parce que cela n’a le plus souvent aucun rapport avec la crise écologique. Mais cela pourrait changer, comme vous allez voir. Avant cela, deux mots personnels sur ce parti. Je suis né à la politique entre 1968 et 1970. J’avais alors de 12 ans et quelques cacahuètes à 14 puis 15 ans. Mon vieux était un communiste stalinien, un ouvrier à l’ancienne, qui se tapait ses 60 heures par semaine, dix heures par jour, samedi compris. J’ajoute un point qui est pour moi crucial. En décembre 1970 eut lieu en Espagne le « procès de Burgos », au cours duquel 16 Basques furent jugés par le vieux Franco. Ce même mois, les ouvriers polonais de la Baltique se soulevaient contre le régime stalinien de Gomulka. Moi, j’ai manifesté pour eux tous. Ceux de Burgos, ceux de Gdansk et de Gdynia. Contre les fascistes, contre les staliniens. Et je n’ai pas changé.

Je n’ai pas assez connu mon père, car j’avais huit ans à sa mort.  Mais comme il était d’une singulière bonté, je lui dois assurément ma survie psychique, et peut-être bien physique. Je l’ai aimé et l’aime encore d’un amour inconditionnel, ce qui ne signifie nullement aveugle. Il avait ses faiblesses, mais aussi, mais surtout sa grandeur. J’ai appris de lui, sur le mode incandescent, le culte de la résistance antifasciste, celle des années noires des guerres – l’Espagne, l’Europe, le monde -, celle de la lutte armée. Quand cette pauvre crapule de Le Pen a émergé en 1972, je n’ai pas hésité une seconde. Je ne raconterai pas ici ce que j’ai fait, mais je l’ai fait. Je ne regrette rien, je ne regrette aucun des affrontements de ces années-là, car il arrive toujours un moment où la vérité s’impose. On ne saurait transiger avec des fascistes.

Le Front National l’est-il, fasciste ? Je crois que l’usage de ce mot répugnant empêche de comprendre qu’il s’agit d’autre chose. Je sais que ce mouvement compte de vrais fascistes, qui n’attendent qu’un moment favorable pour abattre la Gueuse, notre pauvre République à nous. Néanmoins, je n’imagine pas un remake. Plutôt une terrible habituation aux pires politiques. Déjà, la France glisse de jour en jour vers une droite qu’on espérait ne plus jamais voir chez nous. Tout le monde finira par trinquer, à commencer par les Noirs et les Arabes. Tout le monde. Et je suis convaincu de la nécessité de bâtir ensemble des digues, qui dureront ce qu’elles dureront. Contre le pire, contre la régression, avec des gens qui auraient pu passer jadis pour des adversaires. L’union est une action magnifique.

Pourquoi ce papier déjà bien long sur le Front National ? Parce que Marine Le Pen, ainsi qu’on sait, ratisse autant qu’il est possible, et s’empare de besaces qui étaient celles de ses ennemis. Au plan économique, je n’insiste pas sur ses invocations altermondialistes, qui convainquent tant d’esprits faibles. Mais voilà aujourd’hui qu’elle se lance dans « l’écologie patriote », ainsi que vous pourrez lire ci-dessous. Évidemment, c’est grotesque de bout en bout. Un M.Murer, venu des marges du Front de Gauche (ici), entend promouvoir une transition énergétique made in France avec le nucléaire et sans doute le gaz de schiste. Et pas question d’imposer quoi que ce soit aux entreprises, de manière par exemple à réduire les émissions de gaz à effet de serre.

C’est pourtant sérieux. Les angoisses montent sans trêve, et aucune offre politique ne propose de s’attaquer aux vraies racines de la crise, celle de la vie sur Terre. Les stimuli fantasmagoriques ne peuvent donc que se multiplier. L’avenir est aux « solutions » magiques. Au rêve d’une France reconquérant ses risibles frontières, et montant à l’assaut des « pollutions ». Je l’ai dit ici de nombreuses fois : le froid s’étend, la glaciation nous guette. Il n’est qu’une parade possible : bouger. Et bouger ensemble, en se serrant les uns contre les autres, en direction du printemps. Car le printemps viendra, je n’ai pas de doute. La seule question, pour nous tous, est de savoir si nous tiendrons jusque là.

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Un article du Huffington Post

Le FN invente « l’écologie patriote »: la préférence nationale lave plus vert que vert

 | Par

FRONT NATIONAL – C’est un des axes stratégiques empruntés par Marine Le Pen pour élargir sa base électorale et muscler son programme en vue de 2017. Depuis 2012 se sont créés dans le sillage du Rassemblement Bleu Marine plusieurs cercles de réflexion thématiques ouverts aux membres du FN et aux compagnons de route dits « patriotes ».

Il y eut le « collectif Racine » pour les enseignants, le « collectif Audace » pour les jeunes actifs ou encore le « collectif Marianne » dédié à la jeunesse. Autant de niches catégorielles (aux effectifs confidentiels) jadis délaissées par l’extrême droite par manque d’intérêt, de moyens ou d’opportunité.

Plus surprenant, ce mercredi 10 décembre, c’est un « collectif Ecologie » que Marine Le Pen entend introniser. Sa lettre de mission est double: d’une part, rassembler les « patriotes » en phase avec la ligne nationale-étatiste du FN et sensibles à la question du développement durable; de l’autre, plancher sur le programme environnemental de la future candidate à l’élection présidentielle.

L’invention de la nationale-écologie

A sa tête, l’économiste Philippe Murer, assistant parlementaire de Marine Le Pen et auteur d’un ouvrage publié chez Fayard intitulé « La transition énergétique: une énergie moins chère, un million d’emplois créés ». Cet ancien adhérent du Parti socialiste, hostile au référendum sur la Constitution européenne et passé depuis chez Debout la République de Nicolas Dupont-Aignan, a débarqué au Front avec armes et bagages en mai dernier en qualité de conseiller économique.

Proche de l’économiste Jacques Sapir, lui-même compagnon du Front de Gauche mais adulé par les souverainistes depuis qu’il a théorisé l’échec et la sortie de l’euro, Philippe Murer fait partie du groupe d’universitaires (avec Bruno Lemaire et Jean-Richard Sulzer) dont la présidente du FN s’est entourée afin de « densifier » son programme économique en vue d’une hypothétique sortie de l’euro. A ses côtés, Eric Richermoz, jeune adhérent FN et étudiant en master finances, assurera les fonctions de secrétaire général du collectif.

Tous deux ont théorisé les contours d’une nationale-écologie liant les fondamentaux du Front (indépendance monétaire, dévaluation massive et protectionnisme ciblé) et les bienfaits d’une transition énergétique synonyme à terme d’indépendance énergétique, d’économies pour les Français et de croissance verte.

Si les constats ne divergent pas dans les grandes lignes de ceux prônés par Europe-Ecologie Les Verts, l’Ecologie Bleue Marine récuse la nécessité d’agir à une échelle globale ou européenne sur les questions environnementales. « La France doit réaliser sa transition énergétique, ce qui entraînera d’autres pays par l’exemple », plaide Philippe Murer, convaincu que cette transition n’est possible qu’à la condition que la France retrouve son indépendance monétaire et la maîtrise de ses frontières douanières.

Un positionnement anti-mondialiste et anti-EELV

Les premières bases de cette « écologie patriote » sont encore balbutiantes. Elles se veulent avant tout un réquisitoire contre l’écologie politique incarnée par les Verts, accusés d’avoir « monopolisé » la défense de l’environnement et « détourné » ses principes au profit d’une idéologie « punitive et fiscaliste ».

« L’écologie ne doit pas être un totalitarisme qui impose sa loi sur tout, il faut qu’elle se conjugue avec le reste », plaide Philippe Murer. « EELV prône une politique mondialiste favorable aux marchés de quota et soumise aux lobbies des multinationales qui ont pignon sur rue à Bruxelles », renchérit Eric Richermoz. Tous deux récusent le principe d’une fiscalité verte et plaide sur une négociation « apaisée » avec les entreprises pour qu’elles réduisent leurs émissions de CO2.

Alors que les écolos d’EELV défendent des accords globaux sur le climat, le collectif Ecologie du FN mise sur la « nation » et le retour au nouveau franc pour mener un « protectionnisme ciblé » qui favoriserait la relocalisation de l’industrie verte sur le territoire national. La renationalisation complète d’EDF et des investissements publics massifs dans le renouvelable, financés par la Banque de France (et donc la planche à billets), permettraient selon eux d’achever la transition d’ici 20 ans.

Autres nuances de taille avec la ligne d’EELV: l’écologie bleu marine est favorable à l’industrie nucléaire comme énergie de transition à faible émission de CO2 et ne ferme pas définitivement la porte au gaz de schiste tout en excluant la fracturation hydraulique.

« Une vision hygiéniste et naturaliste de l’écologie »

Du côté d’Europe-Ecologie Les Verts, l’initiative fait sourire. « Marine Le Pen n’a rien d’une écologiste puisqu’elle reste une productiviste forcenée », tranche le porte-parole d’EELV Julien bayou. « L’écologie nationaliste du Front revient à dire: du moment que c’est français, on construit n’importe quoi. Si la France avait une industrie de pointe dans l’amiante, le FN continuerait de promouvoir l’amiante », raille le conseiller régional d’Ile-de-France.

Pour le Front national, « l’écologie est un instrument de plus au service des mêmes fantasmes », regrette l’eurodéputé Yannick Jadot, pour qui il est illusoire de « vouloir lutter contre le dérèglement climatique sans passer par une triple approche locale, nationale et globale ». Sous couvert de promouvoir le bien-être animal, le Front national « instrumentalise l’écologie pour conforter sa clientèle islamophobe et s’en prendre à l’abattage rituel », renchérit-il, pointant également l’exploitation d’un « ordre naturel » des civilisations pour justifier le refus de l’immigration.

Le député européen renvoie surtout le Front national à ses contradictions, comme le soutien du FN aux Bonnets rouges « qui défendent pourtant les élevages les plus intensifs ». « Le FN défend la qualité de l’air mais prône une politique farouchement automobiliste », ajoute-t-il avant de renvoyer aux votes de Marine Le Pen au Parlement européen. En décembre 2013, les trois eurodéputés FN avaient voté contre l’interdiction du chalutage en haute mer, pratique désastreuse pour les fonds marins.

Alors, le collectif Ecologie n’est-il qu’un nouvel avatar du greenwashing? « Pas du tout », assure Philippe Murer qui promet que Marine Le Pen est « sincère » lorsqu’elle veut « proposer des solutions sur l’écologie ». « Le FN défend depuis longtemps ces thématiques même s’il ne les mettait pas toujours en avant », assure Eric Richermoz.

Une longue histoire d’écolo-scepticisme

En 2010 pourtant, Jean-Marie Le Pen associait encore « l’écologisme » à une « nouvelle religion des populations urbaines aisées ‘bobos gogos’ de l’Occident » lors d’un colloque organisé par son parti, sobrement intitulé « Réchauffement climatique, mythe ou réalité ».

Dans son programme présidentiel de 2012, Marine Le Pen détaillait assez peu ses projets en matière de développement durable, plaçant la priorité sur la sécurité alimentaire, la préservation de la faune et de la flore ainsi que des paysages. Aucune référence au réchauffement global ou à la transition énergétique n’y figurait.

En matière d’énergie justement, le programme FN de 2012 semblait plus que sceptique sur l’intérêt immédiat des énergies renouvelables jugées « pas réalistes en l’état ». Le programme de Marine Le Pen ne citait l’énergie éolienne qu’une seule fois pour estimer qu’elle n’était pas une source crédible d’énergie de substitution. Quant au solaire, il n’était même pas évoqué.

« Toutes nos propositions n’engagent pas le Front national, même si j’ai bon espoir qu’elles inspireront Marine Le Pen », précise Philippe Murer. Il y a du travail.

Interrogés en marge du congrès du parti à Lyon, nombre d’élus FN accueillaient ce nouveau collectif. avec bonne humeur mais circonspection. « L’écologie c’est une nouveauté au FN. A Hénin-Beaumont, c’est une source d’économies comme pour l’éclairage public. Mais moi, je ne veux pas d’éoliennes dans ma ville », tranchait le vice-président Steeve Briois. « Il faut un peu de bon sens, y compris dans l’écologie. N’oublions pas de concilier respect de l’environnement et le respect des travailleurs », nuançait l’eurodéputée Sophie Montel, élue dans un bassin industriel du Doubs.

Pris de court par la question, un élu botte en touche: « ce qui est sûr, c’est que nous on est pas des Ayatollah ». Preuve que, même en matière d’écologie, les vieilles références du FN marchent encore.

39 réflexions sur « Un mot sur le programme Le Pen »

  1. @fabrice
    1) j’ai suivi ton conseil, je laisse courir..
    2)Le printemps viendra… en avance grâce(?) au changement climatique

  2. Donc ce Murer, qui se présente lui-même comme un ancien sympathisant du PS et de la ligne Chevènement, se retrouve sous votre plume venir « des marges du Front de Gauche » parce qu’il est proche de Sapir, lui-même présenté comme proche du FDG.

    Evidemment, monsieur Nicolino étant ble pourrais facilement vous trouver des proximités avec des gens qui eux-mêmes ont des proximités douteuses.

    En tant que anti-staliniste, vous ne trouvez pas ces méthodes dignes d’un Vychinsky ?

  3. Simon,

    C’est tout ce que vous trouvez à dire ? Vous n’avez pas l’air de savoir ce qu’est une marge. Sapir n’aurait probablement pas contesté mon propos, qui ne met nullement en cause ce Front de Gauche auquel vous appartenez peut-être. Par ailleurs, votre rapprochement avec le procureur stalinien montre que vous ne savez rien non plus du phénomène dont vous parlez.

    Que voulez-vous que j’ajoute ?

    Fabrice Nicolino

  4. Ce n’est qu’une nouvelle illustration de la capacité du front à faire feu de tout bois. Que cela ne soit pas nouveau ne signifie pas que cela ne doit pas susciter quelque inquiétude. Je me souviens avoir lu, il y a une bonne quinzaine d’années au moins, un bouquin sur l’agriculture bio publié par une officine d’extrême droite : ingénu à l’époque cela avait suscité ma surprise. Plus récemment le magazine Lutopik publiait un billet début 2014 s’alarmant de l’arrivée d’officines fn-isantes sur des terrains où on n’avait pas l’habitude de les trouver : « Bio, blanc, rouge : l’extrême-droite à l’assaut de l’agriculture biologique » http://www.lutopik.com/article/bio-blanc-rouge-extreme-droite-assaut-agriculture-bio#sthash.l3ndjZPY.dpufEgalité .

  5. Donc j’imagine que si un journaliste vous présentait comme venant de la « marge du Front National » (étant donné votre proximité avec l’association végétarienne de France, qui est elle-même proche de Brigitte Bardot, elle-même proche du Front National), cela ne vous poserait aucun souci.

    Moi je trouverais ça gerbant, et j’aurais comme l’impression que ce journaliste cherche à vous nuire.

    Mais j’imagine qu’en plus d’être inculte, je suis paranoïaque.

  6. Simon,

    En tout cas, vous êtes bien grave. Vous ne faites pas même semblant de me lire. Bon. Qu’ai-je dit ? Qu’il était dans les marges du Front de Gauche, c’est-à-dire extérieur à lui, et pour la raison qu’il a beaucoup travaillé avec Sapir, lequel lui reproche de ne pas plutôt avoir mis ses compétences au service du Front de Gauche. Mais vous qui voyez plus clair que tout le monde, vous inventez que j’aurais voulu nuire à votre cher Front de Gauche. Mais voyez-vous, ainsi qu’en attestent tant de mes écrits publics, je n’ai jamais eu besoin de me cacher pour critiquer radicalement et le Front de Gauche, et le Parti Communiste et Jean-Luc Mélenchon. Et je le referai chaque fois que je le jugerai nécessaire.

    Plus drôle peut-être : où avez-vous pris – c’est pure invention – que je serais proche d’une quelconque Alliance végétarienne ? La police de la pensée vous aura mal renseigné.

    Fabrice Nicolino

  7. En tout cas, à une certaine époque pas si éloignée que ça JL Mélenchon (mélenchons-nous) en tant que qu’euro-député FDG (son précédent mandat) n’avait pas voté voté en faveur du temps de transport réduit du bétail destiné à l’abattage au sein de l’UE.
    J’en avait avisé Gérard Charollois (CVN) par mail qui n’en revenait pas!

  8. une note comme même: sachant que les retraités des années d’après guerre jusqu’à hier (jusqu’à 2000) avaient connu la croissance, les augmentations de salaires, les heures supplémentaires, la qualification reconnue dans les entreprises non-délocalisées ont acheté leurs habitats parfois même leurs petites minuscules résidences secondaires et aussi ont un bas de laine fructifiant aujourd’hui ne souhaitent pas voter FDG, c’est une utopie!
    Voilà en simplifiant.

  9. Merci Fabrice pour ces lignes si claires.

    En Inde c’est l’elite ultra-corrompue qui a mis l’extreme-droite au pouvoir, avec la demande qu’elle mette fin a la corruption. Les plus corrompus n’ont qu’une demande: Qu’un chef avec un gros baton et des regles simples, fasse regner l’ordre qu’ils sont incapables de realiser par eux-memes, parcequ’ils n’ont confiance ni en eux ni en quiquonque. J’ai l’impression que c’est pareil en France. Sinon, si meme un Sarkozy peut se dire ecologiste, pourquoi pas le Front National en effet? Demain meme un Pascal Brukner se declarera un « vrai ecologiste de toujours »! C’est l’hommage du vice a la vertu. Ce sont des avertissements, des symptomes qu’il ne faut pas nous endormir.

  10. Après avoir lu l’exposé de Fabrice, je pense que le pire serait que Sarkosy revienne au pouvoir une seconde fois en 2017, lui qui disait: « l’écologie, ça suffit ». Si ça ne devait pas être lui, serait-ce un autre UMP mais je n’y crois guère malgré une primaire.
    le scénario 2017 probable: les socialistes et autres éliminés au premier tour de la présidentielle appelleraient à voter « républicain » c’est à dire UMP afin de faire barrage au FN donc Sarkosy « le petit napoléon » à nouveau pendant cinq années avec tout ce que vous savez.

  11. Mais dimanche, une autre manifestation a été organisée par les partisans du projet : les élus de Roybon et d’alentour, unissant le PS et le Front national.

  12. Pour votre tranche de rigolade, remerciez l’association végétarienne de France, c’est elle-même qui vous cite comme étant un de ses soutiens aux côtés de Brigitte Bardot.

    Quand bien même ce serait une « pure invention » de leur part, il serait de toute façon aisé pour un journaliste utilisant votre méthode indigne de vous trouver une autre marge fangeuse, car vous comme moi ne pouvons prétendre échapper à un dispositif aussi malhonnête.

    Persistez à vous draper dans votre intégrité, et à me considérer comme « grave », incapable de lire, et manipulé par la « police de la pensée » si cela vous chante, pour ma part, je prendrai désormais vos investigations avec de grosses pincettes.

    @ai : La question n’est pas de savoir si le FDG (auquel je n’appartiens d’ailleurs pas) et Jean-Luc Mélenchon ont des idées ou des actions néfastes, ce qui est effectivement parfois le cas, et je n’ai aucun problème à le reconnaître. La question porte sur la capacité de M. Nicolino à mettre sa déontologie au placard dès qu’il s’agit de ce parti.

  13. Simon,

    Redescendons sur terre. Je vais essayer de rester calme. Vous faites comme si votre ridicule accusation ne méritait même pas une explication. Or elle l’exige ! Car enfin, je vous ai moi, de mon côté, précisé ce qu’était une marge. Et je n’ai donc pas accusé ce brave garçon d’être membre du Front de Gauche ! Il a longtemps travaillé avec Sapir, qui regrette publiquement qu’il n’ait pas mis ses connaissances au service du Front de Gauche. Et c’est tout. Ai-je mis en cause le Front de Gauche ? Aucunement. Il ne saurait être responsable de qui n’est pas adhérent chez lui !!!

    Non, je crois pour ma part, mais je ne demande qu’à être démenti par vous, et cette fois à l’aide d’arguments, que vous avez surtout décidé de vous en prendre à moi. Et si tel est le cas – je ne suis pas devin, je ne suis sûr de rien -, grand bien vous fasse.

    Fabrice Nicolino

  14. Fabrice, Simon,

    Pardon de m’immiscer dans votre discussion.

    En suivant votre échange, je perçois deux problèmes : le premier est dans l’usage du mot « marge ». Personnellement, quand j’ai lu ton article, Fabrice, le « venu des marges du Front de Gauche », je l’ai lu comme « proche du Front de Gauche ».

    C’est sans doute une paresse intellectuelle de ma part. Il est vrai que « marge » marque l’extériorité. Mais généralement, dans les articles de presse notamment, l’expression « en marge de » est utilisée pour établir un rapprochement ténu entre un élément et un autre. Par exemple : « Une interpellation en marge de la manifestation anti-Sivens samedi » (http://www.20minutes.fr/toulouse/1491147-20141130-toulouse-interpellation-marge-manifestation-anti-sivens-samedi)

    Après, le sens que tu donnes au mot « marge » dans ton article est peut-être plus proche de celui qu’il a dans l’expression « en marge de la société », où l’on insiste plus sur le côté « exclusion/extériorité ».

    Le deuxième problème, c’est que dans l’article du Figaro vers lequel tu renvoies, le seul lien entre Murer et le Front de Gauche, c’est la citation de Sapir. À part ça, il n’y a aucun lien entre l’économiste et le parti politique. Dans ce cas-là, et compte-tenu des remarques précédentes, l’expression « en marge du front de gauche » peut sembler déroutante. Car même dans son acceptation évoquant l’exclusion, « marge » implique tout de même un rapport infime entre deux éléments. Ou du moins, le fait qu’un rapport ait pu exister un jour.

    Avant de m’arrêter, juste une dernière chose. Si Simon ne l’avait pas relevé, je n’aurais pas cherché à en savoir plus loin sur ce point, parce que ça ne me semblait (et ça ne me semble toujours) pas très important par rapport à l’information majeure, à savoir, le FN tente de drainer des écolos. Et donc, dans ma tête, ça aurait été « un type proche du Front de gauche rejoint le FN ». Bon… effectivement, on pourrait dire que suite à un malentendu, y a eu un raccourci et peut-être, une information erronée. Mais là, il faut réfléchir à l’impact de cette erreur éventuelle.

    Pour le front de gauche, qu’est-ce que ça change ? Rien. Même si Murer les avait vraiment quitté pour le FN, qu’est-ce qu’ils y peuvent ? Est-ce que ça altère leur propos ? Non. Est-ce qu’ils sont responsables du discours et des idées propagées par Murer ? Non plus.

    Pour Murer, qu’est-ce que ça change ? Bon, peut-être que là, il pourrait reprocher à Fabrice d’avoir malencontreusement laissé penser qu’il aurait pu avoir un lien ténu avec le Front de gauche. Peut-être que ça nuirait à sa carrière d’enseignant à la Sorbonne. C’est, à mon avis, M. Murer qui aurait le plus à pâtir de la confusion sémantique soulevée par Simon.

    Ma conclusion sera donc qu’il ne vaut mieux pas se prendre la tête là-dessus.

    Encore une fois, désolé pour cette intervention parasitaire.

  15. Peut-être un peu hors-sujet.
    Il y a bien plus grave que les élucubrations des hommes politiques. C´est le résultat de leur avidité et de leur démence. En Hongrie, le magnifique projet de Kishantos est en train de mourir. C´est dramatique. Pas mal d´entre nous ici, en Allemagne, connaissaient cette très belle expérience de démocratie et d´écologie. Les « décideurs » hongrois, ce salopard de Viktor Orbàn en tête, ont signé son arrêt de mort. Pesticides et engrais ont le champ libre. Quand je pense à toute la faune et la flore qui y vivaient, aux personnes qui se sont investies corps et âme, j´ai sincèrement envie de pleurer.
    http://www.reporterre.net/spip.php?article6657

  16. une autre note (générale cette fois-ci): comment prétendre qu’un individu ayant milité au PS pendant 30 ans s’est aperçu bien tard que le traité de Mastriche (en français) et les autres portaient une atteinte globalement au « petits peuples ». En (grand) costard cravate de marque et une gueule, cet homme (vous l’avez reconnu) prône « l’exeption » (la sienne) peu conciliable avec la structure actuelle des états.
    Pierre laurent (PC) est plus respectable dans ses propos car lui est authentique!
    Concernant le végétarisme de Pierre, de Jacques ou de Brigitte Bardot, ce n’est pas avoir obligatoirement une affiliation, c’est un souhait, un mode de vie. non une mode. Tout le monde a le droit de vivre selon sa conscience. D’ailleurs celui-ci est répandu aujourd’hui.
    Autre, je rebondis, comme l’on ne peut pas demander au loup d’être végétarien, lisez en tapant sur Internet: Ode à lupus (ode à lupus TR: texte adhérent aspas) celui-ci a été publiéà l’époque.
    Connaissez-vous l’aspas si vous ètes un peu protecteur de la faune?

  17. Vraiment, merci pour votre définition d’une marge, mais pour ma part, je n’aurai pas eu l’indécence de vous prendre pour un demeuré en vous faisant l’exposé qui suit. Mais puisque que vous exigez d’en arriver là, et semblez (ou feignez ?) ne pas comprendre, voilà en détail pourquoi votre petite phrase m’exaspère :

    Jacques Sapir est un économiste souverainiste, qui ne fait pas partie du Front de Gauche, et qui milite pour la sortie de l’Euro. Il tente sans trop de succès, et parfois d’une manière assez agressive, de convaincre le FDG d’adopter sa ligne économique : il a face à lui le programme du FDG, et des contradicteurs très critiques qui ne souscrivent pas à son idée comme Jacques Généreux, Jean-Marie Harribey, ou Guillaume Etievant.

    On peut, si vous le souhaitez, le situer « à la marge du Front de Gauche », puisqu’il tente d’infléchir la ligne de ce parti par des interpellations et des débats avec ses membres, mais on peut aussi éventuellement le situer « à la marge de Debout la France », car il est aussi proche de Dupont-Aignan. Par contre, il ne débat pas avec le FN, car il considère à raison que c’est un parti anti-social et xénophobe.

    Ce M. Murer, dont le travail a été principalement celui de financier pour BNP et Natixis, est sur la même ligne que Sapir concernant la sortie de l’Euro, et ils ont écrit à ce titre une brochure pour la fondation de Chevènement Res Publica. Politiquement, il a été sympathisant du PS, de Chevènement, puis de Fabius, puis de Dupont-Aignan. Et il a pour finir rejoint le Front National, ce qui signifie donc qu’il n’est pas gêné par son programme anti-social et xénophobe.

    Donc, nous voilà avec un personnage qui, de par son parcours professionnel et de par son parcours politique, n’a jamais été proche du Front de Gauche et de ses idées, quoi qu’en dise Sapir (qui peut dire ce qu’il veut, mais qui n’engage que lui).

    La seule proximité qu’il aurait avec le FDG serait donc sa position sur la sortie de l’Euro, position qui n’est pourtant pas partagée par le FDG, mais qu’il partage avec Sapir, qui lui aimerait que le FDG la partage aussi…

    Nous avons donc affaire à une belle marge bien ténue, n’est-ce pas ?

    Voilà, donc parmi toutes ces informations disponibles, il vous a fallu bien sûr en sélectionner quelques unes pour présenter ce triste personnage qui vient de rejoindre le Front National, car il faut faire court, on ne vous demande évidemment pas un exposé à chaque phrase.

    Donc, quelle courte description choisir pour définir rapidement qui est ce M. Murer ?

    – M. Murer, ancien sympathisant PS
    – M. Murer, ancien Chevènementiste
    – M. Murer, ancien financier pour BNP et Natixis
    – M. Murer, souverainiste anciennement proche de Dupont-Aignan
    – M. Murer, ancien soutien de Fabius pour les présidentielles
    – M. Murer, partisan de la sortie de l’Euro avec Jacques Sapir

    Non, tout cela manque de pertinence, votre déontologie vous a poussé à choisir celle-ci, bien plus juste et bien plus précise au vu des éléments que nous possédons :

    – M. Murer, « venu des marges du Front de Gauche »

    Si après cela, vous ne voyez toujours pas le problème, et persistez à dire que je n’en veux qu’à votre personne, et non pas à ce que vous avez écrit, permettez-moi de ne pas vous croire.

  18. Simon,

    Deux choses, et pour ma part j’arrête ici. D’abord, merci de vos précisions. Il n’y a pas d’ironie.

    Ensuite, ne me croyez pas, ce n’est pas si grave. Et permettez-moi un sourire en pensant à cette énergie dépensée à propos du programme du FN. Car ne l’oublions pas, c’était de cela qu’il s’agissait. En admettant votre point de vue – et ce n’est pas mon cas -, qu’ai-je donc fait ? Je précise depuis le début qu’il n’y a aucune mise en cause du Front de Gauche. Il s’agirait donc au pis – toujours selon vous – d’une utilisation fautive du mot marge. En somme, tout cela pour ça ? Ne me croyez donc pas. Et bonne soirée quand même, sans nulle hypocrisie.

    Fabrice Nicolino

  19. @François :

    Evidemment, si M. Nicolino n’avait jamais écrit d’approximation similaire par le passé, j’aurais laissé couler en pensant comme vous qu’il pourrait s’agir d’un simple malentendu, mais je ne peux que constater qu’il est loin d’en être à son premier raccourci concernant le FDG, d’où mon agacement.

  20. Simon,

    Dans ce cas, je vous prédis beaucoup d’agacements, car il risque d’y avoir beaucoup de « raccourcis », dans le mesure où l’importance, pour la personne qui écrit, est ailleurs.

    Fabrice passe son temps (et son énergie) à batailler pour que soit reconnu un problème : celui « du climat (…) de la biodiversité (…) de la vie » comme il l’écrit dans sa note récente sur les socialistes.

    Or, ce problème, peu de gens en ont pleinement conscience. Donc ça lui demande beaucoup de temps et d’énergie. Des fois, je m’étonne qu’il ne soit pas déjà vêtu d’une camisole à se cogner la tête contre des murs matelassés.

    En tout cas, je sais qu’il n’aime pas le FDG, et encore moins Mélenchon. Ce n’est pas le « raccourci » de cet article, comme d’autres constatés auparavant, qui m’en ont convaincu : je le sais car la personne qui tient ce blog s’efforce d’être aussi transparente que possible sur ses opinions. Il y a quantité d’articles disponibles ici pour le comprendre.

    Partant de tout cela, accuser Fabrice de faire des raccourcis pour nuire au FDG, je trouve donc ça hors de propos. Et écrire « je prendrai désormais vos investigations avec de grosses pincettes » à quelqu’un qui nous a livré des bouquins aussi admirables et qui prend de son temps, quotidiennement, pour nous informer… en lui reprochant un raccourci qui ne nuit, au fond, à personne… je trouve ça un peu exagéré.

  21. je trouve Simon très chiant et Fabrice bien patient de lui répondre avec un certain calme
    je me fous de ce Murer et de son parcours politique sans intérêt à l évidence
    et moi qui suis vraiment écolo ( en tous cas j essaie ) et bien
    j ai décidé depuis 2 ans d être végétarien quasi vegan et j’en suis heureux et fier et j aurais dû le faire bien avant,
    et en ce moment je lis Plaidoyer pour les animaux de Ricard et je le conseille à tous avant de lire bientôt, évidemment!! le nouveau livre de fabrice
    voilà bonne soirée

  22. Ertalif
    je ne crois pas aux printemps qui viennent tous seuls grâce à des catastrophes, je crois à des hommes et femmes qui se battent pour faire avancer la société , mais il nous faut un programme, des objectifs, ce serait le rôle d’un parti écologiste digne de ce nom et ce parti devra être révolutionnaire car cette société appartient aux grosses firmes et celles-ci ne deviendront jamais écologistes …

  23. c’est terrible à dire, cher Fabrice, -et ne prenez surtout pas çà pour une apologie de ce mouvement nauséabond-mais les néo-fascistes ne sont hélas pas pire en terme d’écologie (je fais ici bien évidemment abstraction du reste) que les partis « classiques »de gauche et de droite. Je ne crois pas qu’une BB qui les soutient soit hostile à l’écologie, et sa préoccupation du bien -être animal rejoint la nôtre. (souvenez vous de sa lutte courageuse naguère contre le massacre des bébés phoques, il faut dire qu’à l’époque elle n’était pas d’extrême droite). Ne voyez dans ce propos aucune apologie de ceux-ci, bien au contraire, mais celà souligne à quel point ils sont dangereux, car leur discours ambigu sur le sujet peut effectivement séduire des écolos dévoyés…

  24. Puisque l´on parle ici d´animaux :
    la France espère obtenir 8 millions d´euros de subventions pour massacrer des requins à la Réunion. Et tout cela parce qu´ils se sont comportés de manière tout à fait naturelle dans le milieu qui est le leur mais où l´homme s´introduit massivement. Un surfeur sur sa planche ressemble à un phoque, la proie naturelle des requins. C´est un risque que les surfeurs doivent accepter.
    http://www.seashepherd.fr/news-and-media/petition-operation-apex-harmony-2014.html

    La France fait preuve de barbarie (une fois de plus) en cédant à l´hystérie vengeresse des surfeurs réunionnais qui me semblent être une minable bande de pétochards.

  25. Christian,

    J’espère que tu m’excuseras, mais j’ai décidé de ne pas passer ton commentaire, pour la raison évidente qu’il s’en prend à quelqu’un, ce qui ne manquerait pas de créer un désordre que je ne souhaite vraiment pas ici. Et je pense que nous sommes d’accord sur ce plan. Bien à toi,

    Fabrice Nicolino

  26. @Simon, il est temps d’arrêter ces querelles à la noix, de faire avec nos différences et de s’occuper de ce qui est important.
    (crises démocratique, sociale et environnementale)
    Lors de la guerre d’Espagne, les Républicains avaient la supériorité, s’ils ont perdu c’est en partie du fait du manque de soutiens extérieurs mais aussi du fait de leurs divisions.

  27. Le fn, (ou parti lepen vu que cette famille occupe les principaux postes) doit être combattu, même s’il ne peut arriver seul au pouvoir (11% des inscrits aux élections de 1988/95 et premier tour 2002; 13% au 2ème tour 2002 et au premier tour 2012)) car
    – il pousse à des agressions commises par ses annexes identitaires
    -il permet au système umps de se maintenir (vote « utile », une ligne de parti…)
    – en brandissant des boucs émissaires, il détourne l’attention du peuple des vrais problème : enrichissement de l’oligarchie, crise écologique…
    – participe en « lepénisant les esprits » à la dérive totalitaire actuelle : société de surveillance et de contraintes

  28. Depuis la fin des années 90 ils s’est donné un verni social pour attirer des voix de chômeurs et d’ouvriers afin de remplacer une partie de l’électorat perdu (anciens pétainistes décédés, électeurs devenus lucides ou ayant passés à l’ump) et depuis quelques années il a rajouté une couche de laïcité et d’écolo-tartufferie afin d’élargir encore l’électorat.
    Si la prise de personnalité reste limitée : philipot, menard, dieudonné, murer, la médiatisation qui en est faite permet une dédiabolisation, de capter un électorat paumé, plus modéré et de pouvoir envisager une alliance avec une partie de l’ump.

    PS robert menard illustre bien cette tartufferie laïque écolo, en faisant donner une messe dans les arènes de Béziers (ville martyre lors de la croisade contre les cathares) pour l’ouverture de la feria et de ses corridas.

    http://www.lexpress.fr/actualite/politique/feria-de-beziers-menard-impose-une-messe-le-front-de-gauche-s-insurge_1566032.html

    http://www.deblog-notes.com/2014/10/moi-menard-mai-t-re-de-beziers.html

  29. @ simon

     » l’association végétarienne de France, qui est elle-même proche de Brigitte Bardot, elle-même proche du Front National  »

    Ach , Sie sind ganz richtig !

    Heil Heffinzerb !

  30. @philou :

    Je suis d’accord pour arrêter ces querelles à la noix, mais il me semble que vous faites une omission en me désignant comme seul destinataire de votre requête. Sans rancune.

    @azer :

    Je me permets de rappeler mes phrases qui suivent votre citation : « je trouverais ça gerbant » et plus loin « vous comme moi ne pouvons prétendre échapper à un dispositif aussi malhonnête ».

    La phrase que vous citez était donc évidemment un exemple par l’absurde d’un dispositif malhonnête, merci donc d’éviter de la citer hors de son contexte, que ce soit juste un prétexte à un trait d’humour ou pas.

  31. fabrice
    je suis surpris, évidemment déçu mais je t en veux pas, je suis assez peu expert en post jet je n ai sans doute pas pris la mesure

  32. @ Simon

    Dont acte , comme on dit . Mais j’ai lu et entendu tellement de fois ce genre de raisonnement absurde que j’ai lu ce qui suivait sans vraiment le lire , l’esprit encore sous le choc .

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