François Hollande, en Majesté de l’imbécillité

Mon livre Lettre à un paysan sur le vaste merdier qu’est devenue l’agriculture commence fort bien sa route, et je sais ce que je vous dois, lecteurs et amis de Planète sans visa. Puis-je insister ? Les premiers jours sont décisifs. Autrement dit, si – et j’insiste sur le si – vous avez envie de lire ce texte, le mieux serait maintenant. Voyez.

Grâce à Marie-Josée, qui m’envoie sans cesse de très pertinentes informations, j’ai pu lire l’entretien ci-dessous avec François Hollande, notre président, daté de février. C’est lamentable de la première à la dernière ligne. Nous sommes gouvernés par un imbécile. Écrivant cela, je sais bien que Hollande a sa part d’intelligence, comme quiconque. Mais comment définir quelqu’un qui ne voit rien ? Un aveugle ? Certes, mais pourquoi accabler les aveugles, qui « voient » souvent bien mieux que les autres ? Lui, notre président, préfère regarder ailleurs, ce qui le désigne comme un pauvre homme. Est-ce que je le plains ? Quand même pas. Il est surtout pitoyable. Extrait : « Jamais je n’accuserai l’agriculture d’être à l’origine du réchauffement de la planète ». Comme si une seule personne sensée accusait l’agriculture d’une responsabilité globale ! Ce truc, car c’est un bas truc politicien, lui permet de disqualifier un adversaire imaginaire de manière à mieux étouffer les critiques réels de l’industrialisation de l’agriculture. Bah !

Lundi 23 février 2015 | interview

François Hollande : « Il faut produire plus et produire mieux »

Dans une interview à Agra Presse, le président de la République affirme clairement qu’il est possible de concilier une agriculture compétitive et les impératifs écologiques. Il veut, pour cela notamment, lancer une « stratégie de recherche agricole » et assouplir les contraintes qui s’imposent aux exploitants. Il annonce que « les mesures concernant la pénibilité ne seront pas applicables en 2015 et, à partir de 2016, une approche plus collective et forfaitaire sera privilégiée. »

L’année 2015 est marquée par l’impératif écologique lié au sommet de Paris sur le réchauffement climatique. Quelle mission supplémentaire demandez-vous à l’agriculture d’assumer sur la question environnementale ?

J’invite les agriculteurs à se saisir pleinement des enjeux de la conférence sur le climat. Qu’ils ne considèrent pas l’accord qui en sortira comme comportant des nouvelles contraintes mais comme offrant des opportunités supplémentaires pour promouvoir l’agriculture française. J’ai d’ailleurs veillé à ce que les spécificités du secteur agricole soient reconnues dans la plate-forme du Conseil européen pour la préparation de cette conférence. Notre agriculture, qui est déjà soucieuse de ses émissions de gaz à effet de serre, peut se mobiliser encore davantage pour stocker davantage de carbone dans les sols, conduire une sélection génétique pour produire des plantes plus résistantes à la sécheresse, traiter davantage les déchets agricoles avec la méthanisation.

« Nous avons besoin de réserves et d’équipements qui permettent d’approvisionner en eau nos territoires. »

Jamais je n’accuserai l’agriculture d’être à l’origine du réchauffement de la planète. Mais j’ajouterai toujours que l’agriculture peut contribuer à sa diminution. Il faut produire plus et produire mieux, c’est le sens de la stratégie d’agroécologie proposé par Stéphane Le Foll.

Les agriculteurs ne comprennent pas les procès qui leur sont faits, par exemple dans des cas emblématiques comme le barrage de Sivens ou la ferme des 1 000 vaches. Quelle est votre position sur ce type de dossier ?

Ma volonté est d’éviter des affrontements. Ces conflits ne servent ni la cause de l’agriculture ni la cause de l’écologie. Nous avons besoin de structures agricoles qui, notamment en matière d’élevage, accueillent des regroupements. Mais nous n’avons pas besoin d’usine d’élevage. Ce serait la pire des images pour l’agriculture française. Donc il doit y avoir un équilibre. Les agriculteurs y sont attachés et ils ne veulent pas se faire imposer un modèle industriel qui ne serait pas le leur.

Sur les barrages et l’approvisionnement en eau, la question n’intéresse pas uniquement les agriculteurs. Elle est posée à l’ensemble des territoires qui connaissent des risques de sécheresse. Nous avons besoin de réserves et d’équipements qui permettent d’approvisionner en eau nos territoires. Pas simplement l’espace rural. Encore faut-il que les projets soient à la bonne taille, sur les meilleurs lieux et qu’ils puissent avoir été concertés pour qu’ils ne soient pas contestés. Il est paradoxal d’attendre qu’un équipement soit presque en chantier pour le bloquer. Et que surviennent en plus des débordements de violence comme à Sivens. À la suite de ce drame, j’ai pris deux décisions. La première consiste à améliorer les conditions du débat public pour ce type d’investissements ; la deuxième vise à réduire les délais. On ne peut pas avoir des projets qui sont décidés à l’année N et qui s’exécutent à l’année N+10, dans la colère et la frustration.

Ne faudrait-il pas davantage de régulation des marchés pour permettre aux agriculteurs de mieux répondre aux exigences environnementales ?

D’abord, la France a obtenu en 2013 une renégociation de la Pac qui était, à bien des égards, inespérée. Autant en ce qui concerne sa place dans le budget européen que ses modalités d’application. Nous avons pu renforcer la régulation des marchés, augmenter le couplage des aides tout en introduisant le verdissement. Mais face à des cours de plus en plus volatiles et qui sont insupportables pour beaucoup de producteurs, nous devons, à crédits constants, réguler davantage. Les pouvoirs de la Commission européenne ont été renforcés, elle doit s’en saisir. J’ai donc écrit au président (de la Commission européenne) Jean-Claude Juncker pour que des mesures de gestion des marchés soient prises. L’Europe doit adopter rapidement une décision concernant le stockage privé pour la viande porcine pour redresser des cours particulièrement bas et pour compenser les effets de l’embargo russe. C’est la pérennité de nombreuses exploitations qui est en cause.

« J’ai écrit au président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker pour que des mesures de gestion des marchés soient prises. »

À ce sujet, après l’accord de Minsk, s’il est respecté, peut-on espérer une prochaine levée de l’embargo russe ?

Depuis plusieurs semaines, j’ai engagé des démarches auprès des autorités russes pour une levée progressive de cet embargo. Si je m’engage autant pour la paix en Ukraine, c’est bien sûr pour que nous en terminions avec une guerre qui a déjà fait plus de 5 000 morts. Mais c’est aussi pour que nous retrouvions des relations amicales et commerciales avec la Russie. J’ai l’espoir que si l’accord de Minsk se confirme – mais nous avons beaucoup d’incertitudes dans cette période – nous puissions aller très vite vers une reprise de nos échanges.

Plusieurs pays très compétitifs comme les Etats Unis misent sur des systèmes assurantiels pour le revenu de leurs exploitants. La France ne devrait-elle pas faire un effort plus important dans cette direction ?

Oui. Face à la volatilité des prix, aux désordres climatiques, nous avons besoin de donner aux agriculteurs de la stabilité. Notamment par des mécanismes d’assurance. Mais je ne veux pas laisser les agriculteurs seuls face à des opérateurs privés au risque de les voir supporter encore des charges supplémentaires. Dès la campagne 2015-2016, un « contrat socle » leur sera proposé à un prix abordable grâce à la participation de l’Etat. C’est une solution nécessaire pour diffuser les systèmes assurantiels. L’objectif, c’est une mutualisation des risques. Les producteurs de grandes cultures ont été les pionniers dans ce domaine. Nous devons donc travailler à ce que cette garantie puisse être élargie sans que cela n’affaiblisse les exploitations qui y ont déjà eu recours. Au-delà de 2020, la question des assurances devra être traitée sur un plan européen, par la PAC. Une des conclusions de la Conférence de Paris sur le climat pourrait porter, justement, sur des systèmes assurantiels sur le plan mondial et régional.

Sur les questions environnementales, les agriculteurs ont le sentiment que la France sur-transpose de manière excessive les réglementations européennes. Ne pensez-vous pas que c’est effectivement le cas ?

« Au-delà de 2020, la question des assurances devra être traitée sur un plan européen, par la PAC.»

Elle l’a trop fait dans le passé. Elle a ajouté des contrôles aux contrôles et alourdi les charges des exploitants. Or les formalités administratives ont aussi un coût financier. D’où l’ouverture de trois chantiers par le gouvernement : le premier concerne l’environnement et la simplification des règles. Je pense notamment à la définition des cours d’eau mais aussi au régime des installations classées. Un alignement des dossiers d’étude d’impact sur ceux de nos principaux partenaires européens signifiera moins de papiers, des décisions plus rapides, des délais de recours raccourcis. Ainsi, pour les élevages de volailles, le seuil à partir duquel l’autorisation sera nécessaire passera de 30 000 à 40 000 dès juin prochain. Le second chantier a trait à la réglementation sur le travail. Les mesures concernant la pénibilité ne seront de fait pas applicables en 2015 et, à partir de 2016, une approche plus collective et forfaitaire sera privilégiée. En ce qui concerne l’apprentissage des mineurs, des simplifications seront apportées dès le mois de mai.

« Les mesures concernant la pénibilité ne seront de fait pas applicables en 2015 et, à partir de 2016, une approche plus collective et forfaitaire sera privilégiée. »

Le troisième chantier concerne les contrôles pour stabiliser les règles, privilégier les contrôles sur pièces par rapport aux contrôles sur place, favoriser la concertation entre administrations et réaliser sans armes les contrôles sur les exploitations.

…et en ce qui concerne les nitrates ?

Concernant les nitrates, j’ai demandé aux ministres de l’Écologie et de l’Agriculture de revoir les extensions de zones vulnérables par rapport à ce qui était prévu en juin. Précisons que ce n’est pas parce qu’un territoire est classé en zone vulnérable qu’il est impossible à une exploitation agricole de travailler. L’exemple m’est souvent donné de l’Allemagne dont l’intégralité du territoire est classée en zones vulnérables mais dont l’agriculture est tout de même compétitive.

Plutôt que de subir de nouvelles réglementations en matière d’environnement, les agriculteurs demandent surtout des alternatives technologiques et scientifiques. Ne devrait-on pas amplifier nos efforts de recherche en matière agricole ?

Oui. Nous avons l’obligation d’investir davantage dans la recherche. Je veux faire de l’innovation un principe fondamental pour notre agriculture. Nous mobiliserons nos centres de recherche qui sont reconnus sur le plan mondial, l’Inra, l’Irstea, le Cirad. Et nous ferons en sorte de mieux diffuser ces innovations. Les agriculteurs seront eux-mêmes associés à ces travaux et à leur application.

« Concernant les nitrates, j’ai demandé aux ministres de l’Ecologie et de l’Agriculture de revoir les extensions de zones vulnérables par rapport à ce qui était prévu en juin. »

Dans cet esprit, je veux proposer une stratégie de recherche agricole qui mettra l’accent à la fois sur la compétitivité et sur l’environnement. Elle établira un lien entre les organismes de recherche, l’industrie française et les professionnels de l’agriculture. L’agriculture de demain, c’est l’agroécologie qui va mobiliser aussi bien l’agronomie que la robotique, le bio-contrôle, les biotechnologies et le numérique. C’est aussi favoriser des démarches plus collectives comme les groupements d’intérêt économique et écologique prévus par la loi pour l’avenir de l’agriculture. Savoir que l’agriculture est un domaine d’avenir sur le plan technologique, c’est aussi, pour les agriculteurs, une fierté et une reconnaissance pour ce qu’ils font déjà. Ils expérimentent, ils inventent, ils innovent. Jusqu’à présent, la politique agricole était une combinaison de soutiens aux produits, de compensation des handicaps, de régulation des marchés. Il y aura un nouveau volet dans la politique agricole : il portera sur la recherche et le développement des nouvelles technologies.

« Au-delà de 2020, la question des assurances devra être traitée sur un plan européen, par la PAC. »

L’an dernier vous aviez eu un discours très encourageant à l’égard des biotechnologies et des OGM en particulier. Depuis, il ne s’est pas passé grand-chose hormis une directive européenne qui permet à tout pays membre de l’UE de prohiber les OGM sur son sol.

La réalité, c’est que les consommateurs, qu’ils soient français ou européens, sont hostiles aux OGM qui existent aujourd’hui. Ils les considèrent, à tort ou à raison, comme n’apportant pas d’avantages réels mais comportant au contraire des risques pour l’environnement. C’est pour cela que ce sujet constitue l’une de nos lignes rouges dans la négociation commerciale entre l’Europe et les Etats-Unis. Mais dans la lutte contre le réchauffement climatique, les biotechnologies peuvent nous permettre d’être plus sobres dans la consommation énergétique, de stocker davantage de carbone, de développer de nouvelles méthodes de production. C’est pourquoi notre pays doit poursuivre son effort de recherche publique sur les biotechnologies, ce qui suppose que les chercheurs français puissent faire leur travail en toute sérénité et conserver une expertise sur ces technologies, de manière à éviter leur mauvais usage, voire dénoncer ceux qui les instrumentalisent. L’objectif est d’intégrer les avancées de la science dans le travail agricole. Le Haut Conseil des Biotechnologies sera un lieu utile pour faire partager ces enjeux à l’ensemble des acteurs.

Les temps sont difficiles pour les agriculteurs. A la veille du Salon de l’agriculture, que pouvez-vous leur dire pour les encourager, si ce n’est les rassurer ?

« L’objectif est d’intégrer les avancées de la science dans le travail agricole. »

D’abord, je suis conscient que pour beaucoup de ceux qui vont participer au Salon, en exposant leurs animaux et en mettant en valeur leurs produits, c’est une période très difficile qu’ils traversent. Je pense aux éleveurs, aux producteurs de fruits et légumes, et même aux céréaliers qui ont connu des baisses de cours tout à fait défavorables à leurs exploitations. Et, pour autant, ils tiennent bon. Ces agriculteurs attendent aussi des actes des pouvoirs publics. D’abord, le pacte de responsabilité s’appliquera cette année à l’agriculture française. Ensuite, 2015 sera largement consacrée à la mise en œuvre de la nouvelle politique agricole commune qui va augmenter les compensations dans les zones difficiles.

« Les distributeurs ne peuvent pas demander en permanence des rabais à leurs fournisseurs pour abaisser encore les prix. »

Enfin, pour les éleveurs, la France déploiera tous ses efforts pour lever des restrictions là où elles existent, supprimer les embargos qui n’ont pas de fondement sanitaire.

Pour les agriculteurs qui sont les plus fragiles, des solutions immédiates seront apportées pour alléger leurs charges et leur permettre de passer ce cap.

Mais je ne voudrais pas que cette conjoncture préoccupante nous fasse oublier que la filière agroalimentaire française est performante, dynamique, qu’elle continue à créer de l’emploi, qu’elle est excédentaire sur le plan commercial. Nous allons démontrer encore une fois notre exceptionnel rayonnement en matière agricole lors de l’exposition universelle de Milan.

Les distributeurs devraient-ils être plus souples à l’égard de leurs fournisseurs agricoles et agroalimentaires ?

Les distributeurs bénéficient du CICE (1), ils ont eu les aides du pacte de responsabilité, il ne faudrait pas qu’ils essaient de les toucher deux fois : une fois parce qu’ils sont employeurs et une autre fois parce qu’ils sont acheteurs. Ils ne peuvent pas demander en permanence des rabais à leurs fournisseurs pour abaisser encore les prix. J’ai demandé au gouvernement de veiller à ces compléments de marge et de favoriser des relations contractuelles plus équilibrées entre la distribution et l’agriculture.

(1) Crédit d’impôt Compétitivité emploi

François Hollande appelle les agriculteurs à s’engager dans l’agroécologie

DANS un échange écrit entre la FNSEA et la présidence de la république et diffusé via Actuagri, François Hollande appelle les agriculteurs à s’engager sur la voie de l’agroécologie « pour une agriculture compétitive » et « moins gourmande » en énergie et en pesticides. « On n’avancera pas si l’on ne réconcilie pas l’économie et l’écologie », affirme le président de la République selon des propos rapportés par l’AFP ; « l’enjeu, c’est de tirer parti de la science et des technologies pour valoriser les ressources rares et pour recourir à des produits moins nocifs ; c’est la définition même de l’agroécologie », explique le président de la République. « Les agriculteurs ont déjà fait de grands efforts en matière de respect de l’environnement » mais « je souhaite que se diffusent les bonnes pratiques pour une agriculture compétitive tout en étant moins gourmande en énergies et en produits phytosanitaires », ajoute François Hollande.

HERVÉ PLAGNOL

 

48 réflexions sur « François Hollande, en Majesté de l’imbécillité »

  1. L’interview de Hollande, c’est sur Agra Presse. ( merci à Fabrice et à Marie Josée)

    On y trouve d’autres personnages qui décrivent l’évolution du métier d’exploitant agricole : ici Hervé Pillaud , en Vendée

    http://www.agrapresse.fr/herv-pillaud-le-num-rique-une-chance-d-manciper-les-agriculteurs-art404956-2494.html?Itemid=344

    Mr Pillaud s’exprimait récemment sur RTL le 14 Septembre à l’occasion de la parution de son livre Agronuméricus ( un peu plus de 7 minutes » à déguster » sur le futur de la profession « agricole numérisée »)

    https://youtu.be/81hjklSl6qM

    Je l’ai écrit dans un autre commentaire : on n’est plus du tout au temps de « Martine à la ferme. »

    Il faut continuer à s’équiper. donc s’endetter.. encore et encore…. Pour faire disparaitre d’autres agriculteurs…

  2. Tout de meme, il a mentionne deux fois le mot « agroecologie ». Ce qu’il entend par la n’est pas tres clair, mais c’est normal malheureusement… Ce qui est transparent dans son discours, comme dans celui de la plupart des politiciens, c’est qu’il raisonne en termes de rapports de force, pas de logique ni de realite physique. Ils gerent, ou se figurent gerer, des rapports d’influence et des rapports de force. Voila pourquoi ils n’ont plus guere de pouvoir.

  3. Ce n’est pas le même qui voulait te rencontrer en début d’année ? Tu l’as échappé belle alors 🙂 Encore une fois, je te souhaite du courage et plein de belles choses. Bises.

    1. Si Si, c’est le même, je me rappelle avoir incité Fabrice à laisser tomber, mais les avis étaient très partagés, j’espère que tous se sont rangés du bon côté de la force, cette fois, et pas du côté obscur..

  4. Ces déclarations du « Président normal » sont une merveille de novlangue, de langage technocratique. Cela m’encourage à proposer à Madame la ministre de l’Education nationale, qui fait feu de tout bois, d’organiser pour les enfants des écoles des cours de décryptage de langue de bois pour leur apprendre ce qu’est un discours creux. Des mots chargés de symbole pour donner une couleur aux discours, une collection de formules préfabriquées mises bout à bout, d’autres mots et expressions tabous, interdits de séjour … Je ne résiste pas au plaisir de reproduire la perle du début de l’interview avec un Hollande qui déclare : « Qu’ils (les agriculteurs) ne considèrent pas l’accord qui en sortira comme comportant des nouvelles contraintes mais comme offrant des opportunités supplémentaires pour promouvoir l’agriculture française. » et informe ceux qui n’en ont pas fait l’expérience que ceux et celles qui dirigent les administrations et les entreprises publiques françaises adorent ce genre de formules inspirées des méthodes de management anglo-saxonnes.

  5. Je n’ai pas pu aller jusqu’au bout de ce texte – pas le courage-, me promettant d’y revenir plus tard [?].

    Ce qui m’a sauté aux yeux c’est ceci c’est la mise au jour d’un aspect rarement relevé (?) et qui semble appelé à connaître un développement considérable : « Plusieurs pays très compétitifs [mais cher monsieur à quel prix ?]comme les Etats Unis misent sur des systèmes assurantiels pour le revenu de leurs exploitants. La France ne devrait-elle pas faire un effort plus important dans cette direction ? ».

    Lisant votre excellent pamphlet Fabrice, et me disant que vous aviez fait le tour de la question à travers différents ouvrages, je me demandais quel pourrait bien être le sujet de vos prochaines investigations. Peut-être ce supposé eldorado assuranciel ?

    Hervé Plagnol est le rédac chef d’Agra Presse, qui, avec Agra Europe dépend du groupe de presse ABC …qui est tombé sous la coupe du groupe de presse Réussir, basé à Caen, en juillet 2011. Pour les actionnaires on se reportera par ex. à : http://www.com-agri.fr/documents/ABC-Reussir.pdf

  6. Juste en complément de mon précédent message, ceci : « Cette nouvelle concentration dans la presse agricole restreint l’éventail des sources d’informations et renforce le pôle du syndicalisme majoritaire, notamment via la fourniture des dépêches d’Agra Presse qui alimentent de nombreux titres. » Dixit Christian Gentilleau sur son blog : http://www.blog-agri.com/ticagri/index.php/2011/10/17/nouvelle-concentration-dans-la-presse-agricole-reussir-rachete-abc-et-prevoit-un-developpement-numerique/comment-page-1/#comment-8125

    En mars 2015, Gentilleau annonçait la création de Cours en ligne d’agroécologie ( http://www.blog-agri.com/ticagri/index.php/2015/03/03/premiers-mooc-agricoles-francais-cours-en-ligne-massifs-ouvert-a-tous/comment-page-1/#comment-8076 ) . ceux-ci qui devraient démarrer le 28 septembre sont accessibles là : https://www.france-universite-numerique-mooc.fr/courses/Agreenium/66001/session01/about

    « Étudiants, acteurs du développement agricole, décideurs publics, scientifiques… : le MOOC est destiné aux divers acteurs de la transition agroécologique, mais également à toute personne curieuse et désireuse de se former sur l’agroécologie. ….Ce MOOC alterne des apports théoriques présentés par des enseignants-chercheurs et une co-construction du savoir où tout participant peut, à partir de ses observations de terrain ou d’une enquête documentaire, enrichir le cours. »

  7. Cher Fabrice,
    Un réel plaisir de te voir et de d’entendre ce matin chez JJ Bourdin.
    Mais quelle horreur d’apprendre que malgré mes recherches auprès des autorités, il m’a été répondu que tu ne faisais pas partie des victimes de l’attentat de la rédaction de Charlie Hebdo. Vraiment désolé pour toi et ta proche famille. Continue ton combat pour ta santé. Concernant ton gout pour la vérité politique et le parler vrai, je constate que tu es toujours aussi curieux de ce qui peut arriver dans le Monde et sur la planète. Tu ne te gènes pas pour dire ce qui ne va pas et de proposer des solutions. Par ailleurs, je suis très sensible à ce que tu as dit ce matin. Tant par la pertinence de tes propos sur l’agriculture que ceux que tu as tenu sur ton antifasciste familial. Suis certain que ton père, mon oncle Bernard, et ta mère, ma tante Monique, s’ils te voient de quelque part sont très fiers de toi. Je vais aller chercher ton bouquin (rapidement j’ai compris l’impact) car ce que j’ai pu comprendre ce matin lors de ton entretien me donne envie de te lire.
    A bientôt j’espère, ton cousin éloigné, jean-jacques (petit fils de ta tante Nini)

  8. A quand la rencontre Nicolino-Hollande proposée par ce dernier au printemps ? C’est peut-être une occasion à ne pas laisser passer. Entendre un autre avis ne pourra que faire du bien à notre président. Je sais que de ton côté, il n’y a pas de risque « d’Hulotisation »

  9. On ne peut pas non plus dire que l’agriculture industrielle n’est en rien impliquée dans la dégradation du climat… D’après le GIEC, l’agriculture représente 33% des émissions de gaz à effet de serre (19% de déforestation + 14% agriculture industrielle).

  10. Provenance de la viande de boeuf d’une boucherie française parisienne

    Allez donc visiter le site Les Beaux Quartiers, par exemple

    http://les-beauxquartiers.com/

    Explorez le site : quelques morceaux choisis:

    http://les-beauxquartiers.com/qui-sommes-nous#Encre

    « Aujourd’hui, il est devenu difficile de trouver une excellente viande de boeuf. Chez Les Beaux Quartiers nous sélectionnons nos viandes dans les meilleurs élevages à travers le monde. Puis, après une maturation de plusieurs semaines et une découpe soignée, nous avons choisi, pour préserver leur qualité optimale, de les stabiliser à ultra-basse température.

    Mais où achètent ils alors leurs boeufs ? en France, mais aussi sur d’autres continents

    http://les-beauxquartiers.com/les-filieres.html

    Argentine:

    « La viande de boeuf est ici une véritable religion. Nous y retrouvons souvent de l’Angus comme chez Luciano Ortiz, l’éleveur chez qui a été pris cette photo.
    Chez Les Beaux Quartiers nous avons choisi des élevages à proximité de Buenos Aires sur un modèle extensif c’est à dire avec des animaux en semi-liberté nourris uniquement à l’herbe. »

    Allez donc visiter aussi la partie magazine.

  11. L’humanité est vraiment le dernier souci de ceux qui prétendent nous gouverner: il y a le système qui doit continuer coûte que coûte sa route, car il est l’incarnation de la « révélation », la justification en soi de ce qu’est le Pouvoir. Toucher au système c’est synonyme de toucher au Pouvoir. Toucher au Pouvoir et à la matrice pontificaliste théocratique qui le légitime, c’est permettre qu’advienne la démocratie. La démocratie est incompatible avec ce système qui est foncièrement théocratique. Hollande, « En Majesté de l’imbécillité », incarne l’Etat qui est le Pontife de la société laïque et qui n’a que faire du « Tiers Etat »…

  12. Cet article au fond pose une question grave: Existe-il des dirigeant(e)s de haut niveau qui ne soient pas des « majesté(e)s de l’imbécilité »???

    Ces hommes et de plus en plus, ces femmes aussi, ont passé leur vie a gravir les échelons du pouvoir, et le prix a payer semble avoir été leur capacité a dire la vérité.

    Essayons de traduire en langage simple, pour un enfant, ce que François Hollande a essayé de dire: C’est impossible. Tout simplement parce qu’il y a tellement d’incertitudes et de contradictions dans ce discours qu’il est impossible d’en discerner le sens.

    L’exercice de ce discours consiste a donner des gages a qui est prêt a les gober:
    « agroécologie » par-ci, « science » par-la, « compétitivité » pour enrober le tout… mais d’une telle manière qu’il devient impossible de comprendre ce qui est entendu par ces mots. Donc, « des mots », en effet. Des coquilles vides.

    Le malentendu est tel que parfois on comprend exactement le contraire de ce que le politicien essaye de dire:

    – Lorsque le ministre Indien de l’environnement Jairam Ramesh (tout le monde d’ailleurs s’accorde a dire que ce fut la première fois, et la seule a ce jour, que l’Inde eu un ministre de l’environnement) a dit qu’en matière d’OGM, il convient d’écouter non seulement la science mais aussi la société, j’ai pensé que « la société » ça voulait dire les besoins de l’économie, les gens pauvres a nourrir, l’emploi, l’export, etc. donc le coté « pro-OGM ». Mais en relisant j’ai compris que non, la science c’était Monsanto et les lobby OGM et la société c’était tout le reste… Inversion complète de la notion élémentaire de science!

    – Lorsque Manuel Valls a déclaré que « la société doit être vigilante face au risque de terrorisme qui est de plus en plus grand » j’ai été impressionné par ce qui m’a parut un aveu de relative impuissance du gouvernement et la reconnaissance que la sécurité d’une société dépend de la société elle-même, de sa résilience, de la capacité des citoyens a se parler et a s’écouter, a prendre soin les uns des autres, voire a se défendre les une les autres, et se méfier de tout ce qui rend une société et ses infrastructures vulnérables, comme Google, les téléphones portables, la surveillance etc. Mais non, en relisant j’ai compris que Manuel Valls disait exactement le contraire: Il va falloir accepter plus de surveillance, au nom de la sécurité, parce que la menace c’est « l’Islam », c’est les petits gars du Front Al-Nosra, noyés sous le fric et les armes, qui font certes du bon boulot en Syrie mais pas chez nous…

    On pourrait multiplier les exemples. Les discours sincères sont devenus rarissimes. Non parce que les politiciens veulent mentir, mais parce que les conditions d’accès au pouvoir font qu’ils ont passé leur vie a apprendre et a maitriser un langage qui n’est plus capable de parler, et parvenus a un certain niveau, ils ne savent plus penser, ils ne savent plus parler. (Sauf, j’espère, en privé).

    C’est grave parce que finalement on ne sait même plus qui contrôle notre « démocratie »: Quelqu’un qui ne sait même pas lui (elle) -même très bien la signification de ce qu’il (elle) dit n’est en aucun cas en position de maitrise de la situation.

    S’il est impossible de savoir ce que Hollande veut dire alors lui non plus ne le sait pas.

    C’est grave parce qu’on ne peut pas encore tout a fait se passer d’état, de lois, de police. Il faut bien sur essayer de redoubler de vitesse pour arriver a s’en passer de plus en plus, mais aussi se souvenir de ce qu’a dit Snowden: « En fin de compte ce n’est pas la loi qui nous défend, c’est nous qui défendons la loi ».

    Si Hollande ne sait plus très bien ce qu’il dit, alors nous devons faire encore plus d’efforts pour savoir ce que nous, nous disons.

    1. Oui, hélas… quand il affirme que « L’agriculture de demain, c’est l’agroécologie qui va mobiliser aussi bien l’agronomie que la robotique, le bio-contrôle, les biotechnologies et le numérique », j’ose bien croire qu’il ne sait pas du tout ce qu’il y a derrière ces mots, par contre il sait très bien que ça va contenter beaucoup de monde.

  13. Un « majesté d’intelligence » et de bon sens que tes propos, @Laurent Fournier :
    « Si Hollande ne sait plus très bien ce qu’il dit, alors nous devons faire encore plus d’efforts pour savoir ce que nous, nous disons. »

    Remontons nous les manches pour cela et… entourons nous des bons penseurs s’il y en a (bien sûr qu’il y en a… mais pour le moment, je suis désole, je les compte sur les doigts d’une main… et encore ! Oui, je suis difficile, mais c’est l’époque qui le veut).

  14. En charge du projet Adaptation cognitive aux changements climatiques (ACOCLI), Annamaria Lammel, maître de conférences à l’université Paris-VIII, anthropologue, chercheuse en psychologie cognitive, et experte au Giec (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), explore les connaissances des individus en matière de réchauffement climatique, leur perception de l’incertitude, l’importance de l’environnement de proximité et la création de valeurs écologiques. Son travail s’appuie sur des entretiens individuels, des expériences menées dans des écoles, des études psychologiques. Ses travaux viennent de faire l’objet d’une note de la Fondation de l’écologie politique. Interview :
    http://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/developpement-durable/20150916.OBS5910/pourquoi-le-changement-climatique-est-il-si-difficile-a-comprendre.html

  15. P.P. merci de ton appréciation c’est gentil, mais faut quand même pas exagérer!

    Des penseurs il y en a tout pleins qui m’inspirent et m’impressionnent, et plus je lis plus je les admire et plus ils m’inspirent, et plus je vois que tout est relié a tout!

    J’ai presque 50 ans et je viens de commencer à lire Derrida! Je le trouvais abscons, incompréhensible, en fait ce n’est pas difficile du tout il suffit de s’y mettre. L’intelligence, puisque tu en parles, est une drôle de chose. Je n’ai pas fait de doctorat, ni de maitrise, je n’ai rien écrit, pas beaucoup lu a part des trucs techniques, des trucs d’ingénieurs, et j’ai construit quelques petits bâtiments. Et aujourd’hui je comprends Derrida, ses efforts pour lire Lévi-Strauss et Lévinas me touchent profondément, il a clarifié un chemin parsemé d’embuches dans lequel je me débattais depuis longtemps.

    En tout cas voila un domaine dans lequel il n’y a pas honte à être français! Et surtout pas au XX siècle! De Simone Weil (je trouve d’ailleurs qu’il y a une sorte de complicité, de connection souterraine, entre Simone Weil et Fabrice Nicolino… Je ne sais pas ce qu’il en pense!) a Emmanuel Lévinas, en passant par Gilles Deleuze, Foucault, Derrida, René Girard, Jacques Rancière… et même Badiou, il faut lire ce qu’il dit sur les vérités, sur la fidélité. Grace à Badiou je n’ai plus honte de reconnaitre que j’essaye parfois d’être fidèle. Voila des gens qui redonnent confiance en la vie!

    Même Finkielkraut je l’aime bien. Il m’a fait découvrir Lévinas avec « La sagesse de l’amour », il y a très longtemps, ce fut un émerveillement, maintenant je redécouvre Lévinas a travers Derrida, et peut-être un jour j’arriverais à lire directement Lévinas!

    Derrida et Lévinas: Deux penseurs indispensables à l’écologie à mon humble avis.

  16. Merci Fabrice. Cela démontre une fois de plus la navrante et pitoyable analyse de nos politiques. Tous formatés dans les mêmes écoles, leurs discours me donnent la nausée.
    Aujourd’hui, grâce à cette agriculture, la France est noyée sous les pesticides, les cancers, les allergies explosent. Des animaux, doués de sensibilité, sont élevés dans des conditions atroces et honteuses.
    Grâce à cette agriculture, les pollutions aux algues vertes se multiplient. On ne peut plus pêcher ou se baigner dans nos fleuves et rivières.
    Grâce à cette agriculture, des milliers de km de haies ont disparues, ce qui a gravement.affecté la biodiversité.
    Grâce cette agriculture, des milliers d’agriculteurs, adhérents à la FNSEA pour la plupart ( les cons !), sont dans une merde économique sans nom
    Voilà ce modèle que cet «imbécile» de Hollande veut pérenniser en ajoutant unpeu de sauce verte pour être dans l’air du temps.
    Tous ces connards n’ont jamais pris la peine de réfléchir à une agriculture responsable, privilégiant le respect des sols et des animaux et étant tout aussi capable de nous nourrir.
    Tous ces connards ont encore moins pris la peine de réfléchir à un modèle de décroissance pour vivre mieux en abandonnant le quantitatif pour le qualitatif.
    Tous ces connards derrière leurs phrases creuses ne voient pas venir la catastrophe aveuglés par leur suffisance et l’obsession du rendement et de la compétitivité…
    Qu’ils crèvent !

  17. Bonsoir Fabrice, bonsoir à toutes et tous,
    je viens de lire le texte de Corinne Pelluchon « Non au TAFTA et à la soumission des peuples aux intérêts des multinationales. » http://liberationdephilo.blogs.liberation.fr/2015/09/22/le-tafta-ou-l-exploitation-par-le-mensonge/
    Il faut le lire, croyez m’en. Je n’avais rien lu d’aussi percutant sur ce sujet, déterminant pour notre avenir proche et lointain. Ça change de la vacuité des propos présidentiels. Achevant la lecture de « Les usurpateurs : comment les entreprises transnationales prennent le pouvoir », de Susan George (qui m’a bien préparé le terrain pour saisir toute la portée funeste du texte en lien), je me dis qu’il faut vraiment trouver le moyen d’arrêter ça: cette machine à broyer les animaux, les végétaux, les humain(e)s, à empoisonner l’eau, la terre, le ciel. Il faut réagir.
    Fabrice, je te souhaite du soulagement, de l’amélioration. C’est chaque fois un plaisir de te voir et t’entendre, comme me l’ont permis les liens vers ton interview (merci).
    Ton dernier livre fera son chemin dans mon carnet d’adresses, comme le précédent. C’est ma prochaine lecture. J’espère qu’il aura l’écoute et le succès que méritent ton courage et ton engagement.
    Je pense beaucoup plus souvent à toi que je ne l’écris.
    Porte-toi bien.
    Chaleureusement et fraternellement à toi (et à celles et ceux qui se sentent concerné(e)s).

  18. « Jamais je n’accuserai l’agriculture d’être à l’origine du réchauffement de la planète ». Comme si une seule personne sensée accusait l’agriculture d’une responsabilité globale !

    Le CO 2 dégagé par la destruction de l’humus a quand même contribué pour moitié au réchauffement global. Et pire encore, l’humus, chaînon indispensable du mécanisme de thermorégulation planétaire faisant défaut, la nature n’est plus en mesure de répondre au réchauffement par une croissance végétale accrue qui mènerait à un refroidissement de la surface de la terre. La pratique agricole est tout à fait responsable et coupable. Ne nous laissons pas égarer par le grand maquignon. Mes propos sont-ils insensés ?

  19. En mars dernier, sur son blog, Frédéric Denhez gardait quelque espoir au motif de l’adoption d’un frêle et discret amendement : « Très discret, portant le numéro 836, inscrit dans l’article 48 portant sur la création de la « stratégie bas-carbone » nationale, il a introduit cette idée qu’il faut « tenir compte de la spécificité du secteur agricole et de l’évolution des capacités naturelles de stockage du carbone des sols. »

    Il n’y pas trente-six solutions. Si l’on veut que les sols absorbent plus de carbone, il leur faut accroître leur teneur en matières organiques qui en sont formées.  »

    Denhez rapprochait cet amendement d’un engagement du ministre Le Foll que l’on trouve sur un autre site résumé ainsi : « A l’occasion de la conférence internationale «Agriculture intelligente face au climat » qui se tenait le 17 mars à Montpellier, Stéphane Le Foll a annoncé la mise en place d’un programme international, le « 4 pour 1000 », dont l’objectif est de développer la recherche agronomique afin d’améliorer les stocks de matière organique des sols de 4 pour 1000 par an. »

    Que cette annonce ait été faite à l’occasion de cette conférence «Agriculture intelligente face au climat » suscite en moi une réserve sinon une inquiétude. Denhez ne saute-t-il pas trop rapidement à la conclusion qu’il souhaiterait voir adopter ? Reporterre publiait avant hier 21 septembre un article rapportant la prise de position de 355 ONG contre le concept de « Climate Smart Agriculture »/ »Agriculture intelligente face au climat « .

    Hier mardi 22 septembre l’Humanité sortait un intéressant article à ce sujet intitulé « NON à l’ « agriculture intelligente face au climat » ».

  20. Bonjour à tous, voici un message :

    Cher(e)s Désobéissant(e)s,

    Alors que la COP21 (Conférence de l’ONU sur le climat, en décembre à Paris) va replacer la question du climat au centre de l’agenda politique international, il nous faut absolument traduire la gravité et l’urgence de la situation pour que le grand public comprenne ce qui est réellement en train de se passer. Nous avons besoin de mener des actions très fortes, qui frappent l’imaginaire, qui bousculent les mentalités. Et en même temps, nous avons besoin d’actions qui inspirent, qui donnent de l’espoir, et qui mettent en mouvement le plus grand nombre.
    Pour une riposte non-violente et déterminée, radicale et populaire

    Nous avons les moyens de mener des actions à la fois fortes, radicales, déterminées, tout en bénéficiant du soutien de l’opinion publique, et de la participation la plus large possible des gens via une stratégie d’actions clairement non-violentes.

    De Gandhi aux Indignés Espagnols du 15-M, de Martin Luther King au Printemps Arabe et au mouvement Occupy, des millions de personnes ont déjà montré l’exemple de luttes qui ont su faire basculer les rapports de force et changer les rapports de conscience, en refusant de répondre à la violence par la violence, mais en menant des actions non-violentes déterminées et à visage découvert, dans le respect des personnes et dans l’opposition la plus ferme à l’injustice.

    Aujourd’hui, c’est d’un grand mouvement pour la justice climatique dont nous avons besoin, non-violent et déterminé, radical et populaire.

    Qu’il s’agisse d’actions symboliques, artistiques ou humoristiques, ou d’actions directes d’interposition, d’occupation ou de blocage, d’actions constructives ou d’actions de non-coopération et de boycott, l’action non-violente peut être l’instrument du changement capable de réunir la population dans toute sa diversité.
    Nous invitons toutes celles et ceux qui se reconnaissent dans cette voie à nous rejoindre pour préparer et pour mener de telles actions non-violentes pendant la COP21, et au-delà !

    L’appel à signer dès aujourd’hui: http://anv-cop21.org/

    Solidairement,
    Rémi
    http://www.desobeir.net

  21. Contre le réchauffement, et pour les animaux, venez nombreux !

    vache-110L’ASPAS soutient la campagne de One Voice sur les animaux et le réchauffement climatique, et sera présente à la manifestation du 2 octobre à Paris « Changez de paradigme ». Venez nombreux pour faire entendre notre voix ! Il ne reste que trop peu de temps pour agir, pour faire pression sur les décideurs.

    Notre maison brûle, et nous regardons la télé… L’impact de la production animale sur le réchauffement n’est pas assez pris en compte dans les négociations internationales de la COP 21. Pourtant, l’élevage industriel mondial est responsable de 14,5 % de l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine !

    De plus, l’élevage industriel est responsable de 30 % de la perte mondiale actuelle de biodiversité terrestre. Le soja cultivé pour les vaches des pays riches ou émergeants est la principale cause de la déforestation. L’élevage industriel est encore une source de souffrance pour des animaux prisonniers d’une logique inhumaine, uniquement préoccupée de rentabilité économique.
    – See more at: http://www.aspas-nature.org/actualites/contre-le-rechauffement-et-pour-les-animaux-venez-nombreux/#sthash.d2BlIX7Q.dpuf

    http://www.aspas-nature.org/actualites/contre-le-rechauffement-et-pour-les-animaux-venez-nombreux/

    Pour en savoir plus sur le rassemblement du 02 octobre à Paris
    Télécharger le rapport sur l’élevage industriel
    Télécharger le manifeste de One Voice pour sauver le vivant

    Venez nombreux pour faire entendre votre voix, notre voix, leur voix ! Comme l’ASPAS, l’association One Voice n’est pas subventionnée, ce qui nous garantit notre liberté de parole.

    Rendez-vous le vendredi 2 octobre à 16h30 sur le Parvis des Droits de l’Homme à Paris.
    Nous comptons sur vous.
    – See more at: http://www.aspas-nature.org/actualites/contre-le-rechauffement-et-pour-les-animaux-venez-nombreux/#sthash.d2BlIX7Q.dpuf

  22. http://www.aspas-nature.org/actualites/contre-le-rechauffement-et-pour-les-animaux-venez-nombreux/
    Contre le réchauffement, et pour les animaux, venez nombreux !

    vache-110L’ASPAS soutient la campagne de One Voice sur les animaux et le réchauffement climatique, et sera présente à la manifestation du 2 octobre à Paris « Changez de paradigme ». Venez nombreux pour faire entendre notre voix ! Il ne reste que trop peu de temps pour agir, pour faire pression sur les décideurs.

    Notre maison brûle, et nous regardons la télé… L’impact de la production animale sur le réchauffement n’est pas assez pris en compte dans les négociations internationales de la COP 21. Pourtant, l’élevage industriel mondial est responsable de 14,5 % de l’ensemble des émissions de gaz à effet de serre d’origine humaine !

    De plus, l’élevage industriel est responsable de 30 % de la perte mondiale actuelle de biodiversité terrestre. Le soja cultivé pour les vaches des pays riches ou émergeants est la principale cause de la déforestation. L’élevage industriel est encore une source de souffrance pour des animaux prisonniers d’une logique inhumaine, uniquement préoccupée de rentabilité économique.

    – See more at: http://www.aspas-nature.org/actualites/contre-le-rechauffement-et-pour-les-animaux-venez-nombreux/#sthash.d2BlIX7Q.dpuf

  23. Tout a fait sympathique, l’appel pour des actions non-violentes lors de la conférence sur le climat a Paris (j’ai signé). Je propose d’ailleurs une action immédiate, qui aura aussi un effet immédiat sur le climat (mais pas seulement)! Cliquez sur mon « site web » (sur mon nom). Merci.

  24. Une info qui fait du bien !

    -communiqué du 22 septembre 2015 – 13H-

    Depuis 7h du matin, la zad était bloquée en 6 points d’accès par des
    barricades, plusieurs centaines de personnes et une trentaine de
    tracteurs. Il s’agissait en empêchant la venue du juge des
    expropriations, de répondre avec détermination aux menaces du
    sous-préfet. Celui-ci annonçait reprendre les procédures contres les
    locataires en vue d’une possible expulsion et démarrage des chantiers
    dans les mois à venir.

    Le mouvement anti-aéroport a été trés réactif. De nombreuses personnes
    des comités de soutien et paysans de la région étaient présentes dès 7h
    du matin au carrefour de la saulce malgré la pluie et se sont réparties
    sur les différents points de blocage. Les infos étaient rediffusées
    partout sur la zone à défendre par radio klaxon.

    Vers 9h, plusieurs 4×4 suivi de voitures de gendarmerie sont arrivées à
    une centaine de mètres de la barricade sud, entre Vigneux et la zad où
    200 personnes environ étaient présentes. Le juge en cravate est
    descendu de 4×4, accompagné d’un commandant de gendarmerie. Il a insisté
    pour passer mais il lui a été signifié qu’il en était hors de question.
    Après un échange vif, le juge et son escorte sont rentrés précipitamment
    dans les véhicules officiels et ont rebroussé chemin.

    Contrairement aux gouvernement, nous tenons nos engagements. Comme a pu
    le dire un payan rigolard au coin d’une barricade « Le juge est venu, il
    a vu mais il ‘a pas vaincu… » Adieu César !

    Après avoir eu la confirmation par l’avocat des locataires que le juge
    avait renoncé, les barricades ont été levées en fin de matinée.

    Leur test de ce matin a échoué mais nous restons plus que jamais
    vigilant et appelons à densifier la mobilisation dans les semaines qui
    viennent.. Dans le même temps nous continuerons à renforcer les cultures
    et habitats sur la zad, ainsi que les liens à l’intérieur du mouvement
    et dans la région pour construire un avenir sans aéroport.

    Il n’y aura pas d’expulsion de la zad. L’aéroport ne se fera pas !

    Les bloqueur’heuses du mardi


    Zone A defendre – http://zad.nadir.org/

  25. vite, avant de te lire et de ne plus avoir le desir de te dire, trop epuisé par la somme de ces vérités. Te dire que moi petit paysan bio, tout de suite je te sens et comprends au combien ce que tu dis est important, pour nous les pas méchants. Te dire que ce que tu fait du bien. Merci ami

  26. Le double langage n’est malheureusement pas l’apanage des politiciens. Les investisseurs excellent aussi dans cet exercice.

    Fabrice, j’ai entendu votre intérêt exprimé sur France Inter de vous lancer peut-être dans la rédaction d’un bouquin traitant de la relation détonante entre économie et écologie. D’autres s’en préoccupent aussi : http://www.rts.ch/la-1ere/programmes/prise-de-terre/7078100-se-liberer-des-energies-fossiles-26-09-2015.html?f=player/popup

    1. Ce que dit cet article du Guardian est vrai, mais il y a tellement d’autres manières dont l’agriculture industrielle est un crime!

      Génocides, mises en esclavage, transformations en quelques décennies d’immenses régions, patiemment rendues fertiles par des siècles de soins patients, en déserts stériles, mises en œuvre délibérée de famines, destruction du patrimoine génétique et destruction de la santé des populations…

      Il y a tellement de crimes de l’agriculture industrielle! Ils sont indissociables des crimes de l’industrie.

  27. Cher Fabrice,

    Ton livre est déjà signalé comme « indisponible » sur la base Electre (bibliographie de la France). « Que faire ? » comme l’a dit quelqu’un de célèbre ?
    J’ai déjà tous les autres dans la médiathèque où je travaille…

    Porte-toi bien, et courage (mais je sais que tu en as !)

  28. Merci à vous Fabrice pour votre sincérité et pour tous vos articles que je dévore dans Charlie hebdo. Il aura fallu ce terrible 7 janvier pour que je m’abonne au journal et que je vous découvre. Bravo pour votre talent et votre courage, prenez bien soin de vous et guérissez du mieux possible, on a besoin de gens comme vous. Longue vie à Charlie et bien des pensées émues à vous, aux autres survivants et aux regrettés disparus…

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