20 ans pour rien et le Fuck Off de l’Amérique

Le deuxième article publié le 25 novembre 2015 par Charlie

Ami lecteur, si tu n’as rien compris à la COP21, rassure-toi, car c’est le cas de tous et de chacun. Commençons par quelques points d’histoire. En 1988 naît le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), ouvert à tous les pays membres de l’ONU. Parallèlement à ses travaux scientifiques, le GIEC publie de lourds rapports censés exprimer une sorte de consensus de base. En tout, cinq.

Le premier, celui de 1990, s’en tient à un constat : les émissions de gaz liées aux activités humaines flambent, provoquant une augmentation de l’effet de serre. Mais le texte contient plus de « convictions » que de « certitudes ». Le cinquième, très ferme dans ses conclusions, est publié entre 2013 et 2014. Il affirme qu’il faut réduire les émissions d’origine humaine de 40 à 70 % entre 2010 et 2050. Faute de quoi les dégâts seront «graves, étendus et irréversibles».

Comment négocier ? À partir de 1995, tous les pays – plus d’une centaine – qui ont signé la Convention de Rio, en 1992, sont réunis chaque année par l’ONU pour une Conférence des parties, ou COP. On en est donc à la vingt-et-unième édition. Avance-t-on ? Bien sûr que non, puisqu’il faudrait pour cela remettre en cause le commerce mondial de marchandises et l’hyperconsommation, qui sont au fondement de l’organisation sociale.

Qui dirige la discussion depuis les débuts ? La caste des experts – négociateurs, diplomates, lobbyistes -, qui marche main dans la main avec l’industrie transnationale (voir Charlie 1215). Les peuples, totalement absents des discussions, entendent parler une novlangue dont ils ne savent rien : NDC/CPDN, AAU, CMP, différenciation, atténuation, parties par millions, permis d’émission négociable d’une tonne équivalent C02, etc.

Dernière facétie : le secrétaire d’État américain John Kerry a prévenu que les Etats-Unis ne signeraient pas un accord juridiquement contraignant, ce qui pulvérise les rêveries de Fabius et Hollande. On rappellera que l’Amérique n’a jamais ratifié le fameux protocole sur le climat signé en grande pompe à Kyoto (Japon) en 1997. Et que George Bush le père, quand il était président – 1989-1993 – a proprement envoyé chier le premier Sommet de la Terre de Rio (1992), déclarant : « The American way of life is not up for negotiation ». En français insultant : « L’American way of life n’est pas négociable ».

3 réflexions sur « 20 ans pour rien et le Fuck Off de l’Amérique »

  1. « L’american way of life » n’est pas négociable… Y compris à Paris !

    Obama roule dans les traces de Bush, si l’on en croit l’étendue de son cortège lorsqu’en pleine COP 21, il va se recueillir devant le Bataclan ou rejoint le Bourget pour aller causer environnement : https://www.youtube.com/watch?v=H98RjUo5Ywc

    J’ai compté 21 véhicules présidentiels, pour l’essentiel des limousines, des grosses berlines et des 4×4. A noter l’aimable participation de la France, bonne copine, qui ajoute 6 motos, 4 véhicules de police + 2 banalisés, 4 cars et 1 camion de pompiers…

    Soit 38 véhicules au total. En route pour l’écologie !

  2. Bonjour, je trouve votre travail extrêmement intéressant. Mais je n’arrive pas à accéder sur votre site web du livre « Pesticides : enquête sur un scandale français »
    Auriez vous un nouveau site?

    Merci
    Rémi

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