Signé de notre sang (une bonne idée)

J’étais il y a quelques jours à La Chapelle-sur-Erdre, pour y parler de pesticides – grrr -, et quelqu’un que je ne voyais pas bien, dans la salle, a lancé une idée qui trotte dans ma tête depuis. Ce quelqu’un était quelqu’une, qui se reconnaîtra sans doute. J’avais expliqué un peu avant que nous tous – vous comme moi, hélas ! – avions les traces dans notre sang de l’empoisonnement universel dont l’industrie nous a fait le cadeau.

Pour moi, cette histoire a commencé au début de 2003. J’avais lu le résultat dingue d’une étude menée aux États-Unis par une ONG puissante autant qu’intelligente, Environmental Working Group (EWG). Et aussitôt écrit un article, longtemps le seul, je crois, à parler de tout cela en France (dans le numéro 738 de Politis). C’est tragiquement simple : en analysant le sang et l’urine de volontaires dispersés sur le territoire américain, des médecins y avaient découvert en moyenne 91 produits chimiques toxiques, dont de nombreux pesticides.

Depuis, on a fait bien mieux, c’est-à-dire bien pire. Le WWF a mené la même opération en Europe en 2004, auprès d’une quarantaine d’élus de différents pays, dont l’ancien ministre de l’Environnement français Serge Lepeltier. En moyenne, 41 saloperies différentes retrouvées. EWG a prouvé enfin que le sang du cordon ombilical des nouveau-nés était lui aussi lourdement contaminé.

Une telle situation devrait bien entendu provoquer des révoltes de masse, qui ne se produisent pourtant pas. N’entrons pas dans le ténébreux débat sur les causes de notre apathie collective. Et tentons tout de même d’avancer ensemble. Je reviens à l’idée proposée par mon interlocutrice de La Chapelle-sur-Erdre, et si je la modifie au passage, qu’elle me pardonne. Elle propose, et je soutiens ardemment, l’idée de lancer un plan massif de détection de notre intoxication personnelle.

Elle pense, comme moi, que la réalité indiscutable du poison chimique reste une abstraction. Elle pense, comme moi, que rendre visible, publique, proche, cette réalité aiderait à la mobilisation. On pourrait – et là, c’est moi qui parle – créer des collectifs partout où c’est possible. Dans une école, une fac, une boîte, un quartier, un village, que sais-je ? Trouver un ou des volontaires décidés à donner son sang pour faire un véritable bilan. Et publier, et alerter, et ameuter même.

Il me semble que, de cette manière, l’information pénétrerait d’une façon différente dans les esprits anesthésiés que nous croisons chaque matin. En cas de succès, possible sinon certain, nous pourrions envisager la naissance d’un mouvement national contre la contamination. Et demander des comptes à ceux qui ont permis ce désastre. Et réclamer des mesures qui ne seraient pas grotesques, comme celles concédées au Grenelle de l’Environnement d’octobre passé. Nous pourrions, oui, nous pourrions réclamer enfin un plan de sortie de la chimie de synthèse. Je le sais, c’est fou. Mais ne sommes-nous pas déjà dans une très grande folie ?

26 réflexions sur « Signé de notre sang (une bonne idée) »

  1. excellente idée ! mais qui pourrait prendre en charge les couts surement trés élevés de telles études ?

  2. Pour Evans,

    Qui ? Mais nous, évidemment ! Il suffit – il suffirait – de monter des collectifs décidés, d’organiser pendant un an ou deux même des recherches de financement tous azimuts, y compris au travers de fêtes et de tombolas, ce qui serait une excellente manière de tester la volonté commune. Car le fond de la question est celui-ci : cette volonté existe-t-elle, ou non ? Voulons-nous savoir ? Savoir pour agir ? Tentons ensemble de répondre à cette question. Bien à vous,

    Fabrice Nicolino

  3. Eh, Fabrice, Ou a Paris peut-on faire ces analyses? Si quelqu’un a une addresse, j’y vais en rentrant, en courant…Sinon, une bonne nouvelle: ce matin j’ai (r)entendu un loriot et revu une huppe fasciee et croise l’ancien maire du bourg d »illiat qui m’a indique un nid de faucons crecerelle et de chouette athene. Comme ca. Je suis dans l’Ain, pour ce debut de Mai. Et ces oiseaux? Dont les deux premiers qui reviennent d’Afrique australe ? Ils ont quoi dans le sang, au juste? Des collegues a moi du Vermont Center of Ecostudies ont etudie depuis deux ans des piafs migrateurs de ma Nouvelle Angleterre natale qui hivernaient en Bolivie parmi les champs d’agriculture intensive et retrouve chez quelques especes des sequelles neurologiques graves suite a d’exposition massive aux pesticides – tout ca depuis que des accords type NAFTA existent bien sur et que les new yorkais aiment leur tomates et fraises boliviennes pour pas cher au mois de Janvier. Mes collegues de Vermont ont donc obtenu d’ecrire un edito dans le NY times (chapo) voici un mois. Conclusion ( tjrs la meme): manger bio, manger local — donc manger moins. le lien de l’article: http://www.nytimes.com/2008/03/30/opinion/30stutchbury.html?_r=1&n=Top/News/Science/Topics/Animals&oref=slogin
    A propos, j’aime bien la phrase de Michael Pollan: ce qui est generalement bon pour la sante est aussi bon pour l’environment – et l’agriculteur. A plus, A paris, tenez moi au courant pour un labo…

  4. L’idée est séduisante. Mais n’est-ce pas avant tout aux responsables politiques de lancer ce défi – plutôt que de dépenser leur énergie en de vaines querelles internes ?
    Des donneurs de sang, il y en aura, c’est certain, de même qu’il y a quantité de gens qui aimeraient qu’on vienne chez eux mesurer les champs électro-magnétiques émis par des antennes-relais.
    Je ne connais pas le prix d’une telle analyse sanguine, mais je suppose qu’elle coûte très cher, en effet. D’où la nécessité de faire organiser des analyses groupées par des gens qui en ont les moyens.

    Peut-être pourrait-on s’inspirer de cet exemple canadien :
    http://www.environmentaldefence.ca/toxicnation/press/realeases/20060720f.htm

  5. [quote]#


    #
    Emmanuel Savoye le 1 mai 2008

    L’idée est séduisante. Mais n’est-ce pas avant tout aux responsables politiques de lancer ce défi – plutôt que de dépenser leur énergie en de vaines querelles internes ?[/quote]

    Si on attends les politiques on va attendre longtemps malheureusement.
    Il serait en effet intéressant de savoir de combien on parle au niveau prix.

    j’ai trouvé ça sur le site canadien,
    http://www.toxicnation.ca/go-toxic-free/get-tested
    ils parlent d’un peu plus de 2000 dollars. au Canada … faudrait voire en France.

  6. ça me fait penser
    quand on donne son sang, ils vérifient si on a des maladies normalement et si ils en détectent une ils le signalent ou quoi … ils pourraient p-e, si on leur demande, en donner (du sang) à faire analyser aussi, même si bien sûr dans le cadre de don du sang ça fait un peu « je donne mon sang qui contient 50 trucs chimiques différents, vous allez le donner à qui ? »
    et ça deviendrai un peu un pbm éthique, c’est p-e pas une bonne idée … mais j’ai très envie de savoir ce que je contiens, autant que je voulais savoir mon groupe sanguin et mon rhésus (o+ youpi!) pour pouvoir éventuellement corriger des laisser-allers …
    je suis enthousiaste en tout cas 🙂

  7. une réflexion…

    ce serait effectivement peut être un bon moyen (preuves scientifiques a l’appui puisqu’elles sont nécessaires) de porter plainte individuellement ou collectivement. (j’ai en tête l’initiative de la plainte collective contre le traité de lisbonne 29mai.eu )
    cependant on sait quand même déjà beaucoup de choses, et personnellement je serai prés à parier beaucoup sur des résultats contaminés d’une telle étude sanguine.

    ne pourrais t on pas imaginer dans le même temps, aprés , avant je sais pas , de porter plainte ou je ne sais quelle action, contre ces additifs alimentaires(comme l’ E320 par exemple)ou contre ces pesticides (http://www.liberation.fr/actualite/economie_terre/317823.FR.php) que l’on retrouve dans les aliments et pourtant reconnus par l´Union européenne comme « cancérigènes possibles ou probables, toxiques pour la reproduction, perturbateurs sur le plan endocrinien ou encore neurotoxique ». ?

    le site du MDRGF d’un certain François Veillerette (vous connaissez ? 🙂 est là pour nous informer de cette contamination généralisée.

    En fait je me pose la question suivante : le fait que l’on trouve des additifs ou pesticides classés cancérigène dans nos aliments n’est il pas déjà une réalité suffisante pour commencer à agir ?
    comment ? ça je sais pas vraiment !

    cette réflexion n est pas du tout contradictoire avec la volonté de réaliser des études sanguines pour rendre beaucoup plus concrète cette triste réalité

  8. Oui, c’est aux politiques de prendre les choses en main ! Mais les députés dont on a analysé le sang ont-ils tenter quelque chose ? Peut-être donc est-ce aux électeurs de se faire entendre suffisamment fort ? Mais on peut douter que cela arrive. Il y a quand même assez souvent des infos, dans les médias grand public, qui devraient alerter tout le monde. Et chaque fois, cela ne va pas bien loin. On croirait des volants de badminton : ça part à une vitesse folle, et à peine le filet passé, ça retombe…
    Quand on demandait à Théodore Monod si le jeûne de protestation annuel fait devait le poste de commandement nucléaire à Taverny servait à quelque chose, il répondait que cela n’avait probablement aucune influence, mais qu’il fallait le faire quand même. Alors, désabusé ou avec l’enthousiasme de Neela, il faut tenter le coup. Ca ne peut finir que par bouger…

  9. Oui, il faut lancer l’idée, au moment où la France s’apprête (à moins que ça ne change encore…) à retirer 30 malheureuses substances chimiques du marché, histoire de faire taire les empêcheurs de tourner en rond. C’est au contraire l’occasion de répandre notre colère et d’exiger des comptes.

  10. Vous vous souvenez du projet europeen REACH ? Le nombre de molecules dangeureuses a diminue a chaque relecture du projet … Combien en restait il finalement ?

  11. le boycot collectif, façon Ghandi, y a que ça pour faire bouger nos gouvernants. Mais nous les Français ne sommes pas prêts aux actions collectives, trop individualistes: vous comprenez, moi j’ai des crédits en cours, la Mégane à payer, les vacances du petit, et puis la maison qu’on vient d’acheter, alors je peux pas me permettre, sinon vous pensez bien que j’y participerai…ben voyons. Toi Fabrice, avec ton pouvoir de journaliste, peut aider à mettre cette action sur le devant de la scène médiatique, que cela fasse boule de neige. Utopie?

  12. en ce qui concerne les actions collectives, je suis très heureusement surprise car cette année, les amapiens que je fréquente sont régulièrement présents à la ferme, heureux de sarcler, biner, ect en groupe et d’apporter leurs « pierres » à l’édifice . On conçoit en groupe des ateliers collectifs éducatifs ou de l’évenementiel , le tout dans la bonne humeur. encore petit, mais vraiment plus grand que l’année dernière . tout ça pour dire que l’idée de la solidarité entre nous et avec ce qui nous entoure fait son chemin, et quelle plait et attire . doucement mais surement. Dans le petit film « bon appetit monsieur soleil » j’ai retenu cette phrase d’une jeune femme du burkina fasso qui a détenu un four solaire en démonstration dans son village durant un mois : tout sourire , belle et épanouie elle a déclarée « je suis devenue utile » . C’est de cette utilité sans prix que la pluspart des personnes sont dépossédées aujourd’hui .

  13. L’idée me paraît excellente, il n’y a donc plus qu’à passer à l’action. Enfin, ce n’est pas si simple que cela. Les enjeux de ce type d’action peuvent être énormes, les aspects financiers sont à la hauteur de ces enjeux. Par ailleurs, si on veut tirer les bénéfices d’une telle initiative, toute improvisation un peu hâtive doit être écartée. Il faut établir un plan de bataille très serré, extrêmement réfléchi, à l’élaboration duquel participent de bons spécialistes de ces questions dont on ne peut suspecter par ailleurs quelque accointance que ce soit avec l’industrie chimique. Il faut, pour que les résultats ne puissent être mis en doute, que les analyses soient centralisées dans un nombre très limité de laboratoires qui soient accrédités pour ces analyses. Il faut établir de vrais protocoles pour que les conclusions soient de réelles conclusions scientifiques. L’idée d’une participation financière individuelle peut donner une force extraordinaire à cette opération qui sera sans précédent. Dans un second temps, mais dans un second temps seulement, il devrait être possible de trouver des financements complémentaires (contrats de l’Agence Nationale pour la Recherche, contrats européens…), car la littérature scientifique portant sur de grandes cohortes dans ce domaine n’est pas très fournie. Voilà quelques éléments qui m’apparaissent spontanément à un stade très précoce de ma réflexion. L’idée est bonne, il n’y a plus qu’à… Pour ma part je me renseigne dans les prochains jours sur le coût des analyses et vous tiens au courant

  14. l’idée de l’analyse sanguine est intéressante et peut probablement aider a une prise de conscience. Quant à la « sortie de la chimie de synthèse », je crois qu’il faudrait préciser sortie de la chimie de synthèse de masse, dans le sens où c’est surtout la dose qui fait le poison, mais c’était probablement sous entendu! Pour ce qui est des actions, ce n’est pas les possibilités qui manquent, en fait une prise de conscience culturelle privilégiant le qualitatif sur le quantitatif semble indispensable et implique en général des avantages cumulés, par exemple : utiliser autant que possible des moyens de déplacements préservant l’environnement revient généralement moins chers et préserve souvent de l’embonpoint et des problèmes associés; manger bio est plus sain, protège l’environnement et donne de bonnes conditions de travails aux producteurs (le prix est évidemment le seul inconvénient, mais il est aussi le reflet de la non généralisation de l’agriculture bio, si la demande croix de manière raisonnable, on peut facilement imaginer une meilleure rentabilité tout en préservant la qualité des produits finaux, permettant de préserver des prix raisonnables)

  15. Bonjour
    c’est moi qui ai suggéré cette idée à La Chapelle sur Erdre, merci beaucoup de la prolonger. Je rejoins la position de Bernard S du 2 mai : c’est à organiser sérieusement. Mes réflexions à ce stade :
    1 – ce n’est peut-être pas la peine de créer une nouvelle assoc pour promouvoir ce projet , cela pourrait sans doute être porté par le MDRGF ?
    2 – il faut que ce soit nous les citoyens qui le financions (au moins dans un 1er temps) pour montrer notre détermination. Combien ça coûte ??? Si c’est très cher (plusieurs centaines d’euros), pourrait-on imaginer de solliciter les très nombreuses associations écologistes existantes pour que dans chacune se trouve un ou plusieurs volontaire(s) et que l’association se débrouille pour prendre en charge le coût ?
    3 – il faut un endroit (sur internet par exemple) où les résultats soient collectés en donnant qqs informations minimum sur le volontaire qui resterait par ailleurs anonyme(informations à faire définir aux préalable avec un médecin, tout comme le protocole)

    merci de poursuivre la réflexion sur cette idée qui peut devenir projet collectif !

  16. Fabrice,

    peut-on continuer sérieusement sur ce sujet de notre empoisonnement aux pesticides sans se rapprocher d’André Cicolella ?
    Il pourra au moins nous diriger vers les laboratoires compétents.
    À toi de jouer.

  17. Cher Jean-Paul,

    C’est une bonne idée. Mais par ailleurs, je n’ai aucune intention d’aller au-delà. C’est à vous tous, éventuellement un peu à moi, de jouer ce coup-là. Je suis sûr que tu penses comme moi. Bien à toi,

    Fabrice Nicolino

  18. Personnellement je suis près à donner mon sang pour cette étude de santé et à financer mon analyse meme si ça coute 200 ou 300 €

    Sensibiliser toute la population en vaut totalement la peine!

    Thomas, étudiant/employé smicard.

    (Excellent article, je suis à nouveau tombé sur ce blog grace à dessillons.net. 🙂 )

  19. Je suis d’accord pour dire que c’est à nous tous de jouer là-dessus, mais pas seulement. Et sûrement pas d’accord pour qu’un smicard ait à débourser 200 ou 300 euros pour financer une telle analyse.
    Si on fonctionne comme ça, je suis prêt à parier que dans quelques semaines, cette idée est tombée aux oubliettes, comme tant d’autres déjà.
    Non, je pense qu’il faut qu’un « organisme » disposant de moyens financiers conséquents prenne en charge cette action. Je ne suis pas spécialement informé des méandres financiers de la politique, mais il me semble qu’un parti politique comme les Verts a de l’argent en caisse (vu qu’ils ont leurs propres graphistes qui se chargent des affiches de campagne, par exemple).
    Si ce parti décide de lancer l’opération et de la financer, ça lui coûtera cher, forcément : ne serait-ce qu’une centaine d’analyses de volontaires multipliée par 2000 ou 3000 euros (d’après ce qui a été dit plus haut)… les calculs sont vite faits.
    Mais il faut prendre en compte :
    1) le nombre d’analyses (et la possibilité de négocier un prix de gros ! voire de trouver des volontaires bénévoles parmi les scientifiques qui feront les analyses. Après tout, tout le monde est concerné)
    2) les retombées en terme d’image : pour un parti politique, cette opération serait avant tout publicitaire (cynisme quand tu nous tiens…). Plutôt que de dépenser des dizaines de milliers d’euros en campagnes d’affichage, il s’agirait de dépenser ces sommes dans une campagne publicitaire utile. Nul doute que les résultats feraient l’objet de débats, d’articles dans la presse, de reportages, etc… et l’effet boule de neige permettrait peut-être qu’on arrive enfin à quelque chose de concret.

  20. A QUOI SERVENT LES PESTICIDES? A BIEN MANGER, NOUS ,SUPERS HUMAINS ,PLUTOT QUE LES BESTIOLES.BIEN MANGER…PLUS DE FAMINES…ET OUI? C’est grace aux PESTICIDES… ET VOUS VOULEZ TOUS BIEN MANGER , alors vous allez tous continuer à consommer vos pesticides, même si sur votre pain il est ecrit manger du pain nuit gravement a la santé, manger ce fruit tue.parce que ce fruit existe ,qu’il est beau comme l’illusion d’un vrai fruit et qu’il ne déplait pas à l’homme de se nourrir d’illusions.alors mesurer vos picogrammes de pesticides dans vos cellules nerveuses ,dans votre sang ne changera rien. ce qu’il faut c’est comme pour la cigarette, l’alcool, l’amiante, le mercure, etc…..montrer que le cout social est plus lourd que les bénéfices….bénéfices des pesticides:gains de productivité, récoltes sures;la terre se meure, l’eau se meure… MAIS ON PEUT ENCORE VIVRE AINSI…L’ANGOISSE DE LA FAMINE PESE ENCORE SUR NOS TETES …pas encore l’angoisse d’un empoisonnement lent et certain à l’arsenic et autres merveilles …vivre sans souffrances, dans le beau , le confortable,avec le minimum d’effort a des attraits immenses pour nous les hommes.les paysans ont disparus car ils n’aiment pas les odeurs des bêtes, leurs mouches, le travail pénible,sal oh la la , répétitif ,contraignant, non valorisant et sans rêves, alors que l’homme rêve de liberté, de mouvement perpétuel et d’accomplissement. OUI,vous etes mal barrés parce que trop humains,des fainéants avec de grands rêves; alors moi je vais vous racconter mon rêve: je tremble pour l’avenir de l’eau et souffre avec elle ;l’eau qui coulle devant moi est comme l’eau de mon oeil, ma substance vitrée, mon cristallin;quand l’eau est chargée c’est comme si mon oeil était chargé
    , et donc ma vue se trouble et donc je deviens aveugle:j’ai envie de laver cette eau avec mes larmes.Moi ça y est mes enfants sont élevés, je vais me retrouver seule et libre:l’année prochaine je rentre dans une école de technicienne de l’environnement parceque mon idée c’est de parcourir la France avec une vache ou un cheval ou les deux et d’analyser l’eau devant journaux et caméra…je vais apprendre à analyser l’eau, moi, toute seule et avec mes sous; puis j’analyserai avec ceux qui veulent, mais ils ne seront pas nombreux:parceque votre petit confort est trop important et peut être pour moi aussi, l’avenir me le dira.en tout cas depuis cette idée non relevée par les lecteurs de ce blog , ni par l’auteur de ce blog ,d’aller manifester pour aider l’assassin repenti,je sais que vous êtes des humains…et ça me rend très triste

  21. Moi aussi ça m’attriste, votre message mais, bon, je crois que la plupart des gens qui interviennent ici font ce qu’ils peuvent, chacun à sa manière et avec ses moyens, non ? Beaucoup le font même (j’avoue que c’est mon cas) en pensant que cela est très insuffisant, voire vain, vu la situation générale dans laquelle nous sommes. Courage à vous comme aux autres.

  22. @ di martino , bonjour ! tout d’abord, parce qu’il fait beau et que tout est en fleur autours de moi , autours de vous aussi j’espère . Un jour une amie malgache m’a demandé comment ça allait, j’ai répondu « mal » . Alors elle m’a regardée très interloquée puis elle m’a expliqué . Dans son pays, quand une personne passe sa journée à glaner en vain de la nourriture, si on lui demande comment ça va, elle répond « bien  » , bref, j’avais dit un gros mot . ca m’arrive encore, naturellement, puisque je suis européenne, mais j’apprends à corriger le tir . oui, la terre va mal, oui, il existe depuis toujours des monstres des assassins et des vendus , et c’est bien d’ailleurs de les démasquer quand on le peut afin de gagner du temps en société . Mais bon, vous partez seule analyser l’eau avec votre âne . Je bosse avec une agricultrice ancienne hydrologue qui consacre sa vie à prouver que le bio assainit l’eau (voir étude de l’agence de l’eau de la seine maritime) . Vous êtes vous mise en contact avec des personnes qui font des démarches similaires parfois depuis des années ? Nous ne sommes qu’humains , tous et ça vous rend triste, mais sans être omnipotent (deuil à faire) , on peut être humain honnête, chouette, utile .
    Alors partez sur la route avec votre âne, très bonne idée même, mais en relevant le menton et en souriant à la vie comme les plus pauvres , ce qui vous occasionnera de bonnes rencontres et du gain de temps et j’écris cela en toute amitié, car je vous sens prête à donner de votre personne pour changer les choses . On commence toujours par soi . Très bonne journée .

  23. merci à Bruno et Bénédicte,
    d’abord petite précision c’est pas un âne mais une vache,parce que une vache c’est honnête, chouette et utile : son lait me nourrira et paiera les annalyses d’eau;quand aux humains j’attends toujours les bonnes rencontres qui ne viennent pas parce que j’ai un sal caractère et j’en suis fière!donc je n’attends pas,je fais ;l’Afrique m’a élevée et parce que je suis fille de la nature que j’ai tant aimée ,je vais être la voix de l’eau, caresser l’eau et voir si je peux encore la donner à ma vache; je veux savoir et je veux que les gens sachent pourquoi l’eau de nos rivières fait des bulles et surtout je veux remettre en cause l’odieux système du tout à l’égoût et montrer, accuser,l’inefficacité de nos stations d’épurations ;mais pour ça, il faudra que je retourne à l’école sans me laisser corrompre, mais pas de soucis! la sophie est corriace ! NB :pourquoi personne du blog n’a relevé la manif devant antenne 2, surtout que j’avais cité Bénédicte et Valérie, vu votre fougue pour agir….alors,où sont les paroles et où sont les actes? c’est pas une accusation, c’est juste un questionnement,pour savoir pourquoi certains se contentent d’écrir sans réagir… du vrai journalisme; mais c’est une bien triste aventure humaine…Pour l’instant jsuis schizo à fond puisque je n’ai rien fait!mais ça me permet de voir si mon idée tient la route.salut

  24. @ di martino , une autre manif citée, à laquelle j’ai été, était pathétiquement vide , alors j’ai laissé tombé . Et puis j’ai rangé mes banderolles (pour l’instant) pour des actions que je juge plus efficaces : éduquer, informer, aquérir ensemble un nouveau savoir faire qui rapproche de l’autonomie et donc de la liberté .
    Pour l’âne, excusez moi, c’était un peu une boutade (car il y a eu un tour de france en compagnie d’un âne) pas dans le même but, c’est vrai ! Mais je vous comprends : la vache est également un animal merveilleux , doué d’intelligence et de douceur .
    En tout cas, n’hésitez pas à communiquer avec ceux qui sont sur le terrain (de l’eau) , je suis certaine que vous gagnerez beaucoup de temps (entre autre)

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