Un mot de plus pour Nicolas Hulot

Il n’y a pire sourd que celui qui ne veut rien entendre. J’ai écrit ici même, samedi dernier, une lettre destinée à Nicolas Hulot, auteur d’une sortie épouvantable sur les biocarburants (et les OGM, d’ailleurs). Je lui envoie un complément, tiré d’un site internet, Carfree, qui résume une enquête implacable, irréfutable, sur ce que sont pour de vrai les biocarburants. Il est aussi destiné à ces lecteurs qui semblent considérer qu’Hulot n’a rien dit de si révoltant que cela. Eh bien, si : les mots de notre écologiste national sont révoltants. Car les biocarburants sont une réalité simple autant que tragique. Je ne sais pas quoi ajouter, car j’ai le coeur au bord des lèvres.

Les Amis de la Terre International, plus grande fédération écologiste mondiale, publient aujourd’hui le rapport « Alimenter la destruction en Amérique latine » (1) sur l’impact réel des agrocarburants sur ce continent. Basé sur des études menées dans 7 pays, il met en évidence l’aggravation des conflits fonciers, l’éviction des populations pauvres, les conditions de travail désastreuses et l’augmentation de la déforestation liées au développement des agrocarburants. Les agrocarburants bénéficient aux multinationales, investisseurs, spéculateurs et grands propriétaires terriens, mais pas aux populations locales. La cause principale est l’exportation d’agrocarburants vers l’Europe et les Etats-Unis : pour stopper la destruction, l’Union européenne doit rejeter tout objectif contraignant d’incorporation dans les transports.

Le nouveau rapport « Alimenter la destruction en Amérique latine » (1) montre que l’explosion des plantations d’agrocarburants dans les 7 pays étudiés (2) se fait par des monocultures intensives, qui nécessitent de grandes quantités de terres, de produits chimiques et d’eau. Elles poussent les autres types d’agricultures vers les forêts et les savanes, aggravant la déforestation et la destruction de la biodiversité.

Lucia Ortiz, des Amis de la Terre Brésil, explique : « Les conditions de travail sont extrêmement faibles, parfois proches de l’esclavage. Le travail forcé des enfants existe dans plusieurs pays. En outre, les superficies de terres exigées par les agrocarburants entraînent des déplacements forcés de communautés locales, avec des conflits sur le droit à la terre dans tous les pays étudiés, aggravés par la spéculation foncière et l’usage de la violence dans certains cas ».

Adrian Bebb, des Amis de la Terre Europe, ajoute : « Les gouvernements introduisent des dispositions extrêmement favorables à l’agrobusiness (exemptions fiscales, droits de propriété, infrastructures). L’absence de planification de l’usage des terres et l’opacité dans le secteur nourrissent la corruption et les conflits d’intérêts, les gouvernements fermant souvent les yeux face à des activités illégales des producteurs et des propriétaires. Les principaux bénéficiaires sont les gros producteurs, traders et investisseurs, aux dépens des populations locales et de l’environnement ».

Sébastien Godinot, coordinateur des campagnes aux Amis de la Terre France, conclut : « Le rapport met en évidence que les agrocarburants menacent le modèle d’agriculture familiale indispensable dans ces pays pour la production vivrière. L’Union européenne est une des causes majeures de cette catastrophe (avec les Etats-Unis) : elle doit stopper ses importations d’agrocarburants venant des pays du Sud. Pour répondre à ses enjeux climatiques et énergétiques, elle doit lutter contre la surconsommation de carburants plutôt que d’aggraver les inégalités et les destructions dans d’autres régions du monde. Nous lancerons début octobre avec le CCFD et Oxfam une campagne dans ce sens, ciblant la Présidence française de l’Union européenne ».

Source: www.amisdelaterre.org

Notes :

(1) Le rapport est disponible sur : http://www.foei.org/en/publications/pdfs/biofuels-fuelling-destruction-latinamerica

(2) Brésil, Argentine, Uruguay, Colombie, Costa Rica, Guatemala, Salvador

41 réflexions sur « Un mot de plus pour Nicolas Hulot »

  1. Fabrice, tout simplement merci et bravo pour ces deux lettres à Nicolas Hulot dont la clarté et la justesse honorent la cause écologiste, et qui l’amèneront peut-être à se repositionner.
    L’erreur est humaine mais persister dans l’erreur quand on sait est criminel…

  2. Fabrice,

    bonjour de l’Inde. Heureux de constater que tu insistes.
    Connais tu le sentiment de JP Besset sur l’intervention de N. Hulot?
    Peut on espérer une prise de position claire (au moins sur cette question) de son mouvement politique?

  3. Salut Fabrice,

    Je suis aussi remonté que toi contre les biocarburants…

    Mais je te pose tout de même une question : qu’y aurait-il de si négatif à voir un agriculteur conserver une petite parcelle de son exploitation pour fabriquer lui-même du carburant pour son tracteur? En admettant qu’il soit faisable pour un agriculteur de posséder les machines qui permettraient cette transformation…

    Je ne sais pas ce que Hulot a voulu dire, mais j’ai l’impression qu’il ne parlait que de cela, non?

  4. Sandro,

    Si je réponds encore sur le sujet, c’est bien parce que je te connais un peu. Non, désolé, je REFUSE l’idée qu’on puisse détourner de son objet – nourrir – des plantes alimentaires. Même un gramme. Pas dans un monde pareil. C’est la seule position qui me paraît acceptable moralement.
    Je ne sais pas ce qu’il y a dans la tête de Hulot, et je m’en fous. Ce qui compte, c’est ce qu’on dit. Ces paroles sonnent et sonneront comme un soutien à une filière criminelle. Quand on entend donner des leçons planétaires – c’est son cas, et c’est très bien , on juge une situation d’ensemble.

    Ceux qui croient que faire rouler un tracteur avec de l’huile végétale – bio, éventuellement – est une conquête d’autonomie sont au mieux des naïfs. Ces initiatives locales, et qui le resteront, sont DÉJÀ récupérées par la machine de propagande en faveur des biocarburants. Sous la forme de publicité.

    Il est crucial de savoir où l’on se situe. Et ce le sera toujours plus. Bien à toi,

    Fabrice Nicolino

  5. Idem, Fabrice. Dès que j’ai entendu parler d’agro-carburant, j’ai été contre le principe et la lecture de ton livre m’a conforté et renforcé dans cette position. Mais ne peut-on imaginer, en effet, que les seuls agriculteurs procèdent ainsi ? C’est de ma part une question toute théorique, puisqu’en disant cela, je pense qu’il ne faudrait pas que ce soit une porte ouverte à une toujours possible généralisation ; qu’il faudrait que cela ait lieu dans une société qui consommerait de toute façon beaucoup moins de carburants fossiles ; que l’agriculture soit enfin revenue sur terre (plutôt du genre de celle que les époux Bourguignon préconisent), ce qui aurait d’ailleurs pour effet de faire grandement baisser leur dépenses de carburant. Beaucoup de si, donc. Et peut-être pour l’heure irréaliste. Mais, entre nous, ici, on peut poser la question.
    Pour les OGM, entièrement d’accord avec toi.

  6. Je viens juste de voir ta réponse à Sandro. Merci d’avoir répondu. Et merci à Sandro de l’avoir posée, car on a pas tous la chance de connaître un peu Fabrice !

  7. Suis toujours étonné que l’ondoyant Hulot, sous-marin de Borloo et de Sarkoo soit encore considéré comme une sorte d’écologiste.Notez, Allègre a longtemps été considéré comme un scientifique. Tout est donc possible.

  8. Fabrice,

    Je ne connais certes pas aussi en détails que toi le problème des agro-carburants mais je suis tout à fait conscient que de détourner des productions alimentaires pour en faire des carburants a des conséquences dramatiques pour beaucoup de populations et aussi sur la biodiversité (déforestation etc…)

    Mais encore une fois, quand je relis le texte de Hulot incriminé, je ne vois pas d’encouragement aux agrocarburants bien au contraire. On peut certes regretter que cela soit beaucoup trop tiède par rapport à la gravité du problème, mais n’est ce pas un des défauts majeurs du sieur Hulot d’etre bien trop tiède dans les solutions proposées.

    Ne serait-il pas judicieux de réserver nos flèches aux vrais promoteurs des agrocarburants? Ils ne manquent pas, il me semble.

    Alain
    (le premier)

  9. Après des vacances bien méritées, avec des gens qui comme lui en ont les moyens,
    monsieur Hulot s’est résolu à la réal politique.

  10. Alain, les gens de l’acabit du sieur Hulot sont à mettre finalement dans le même sac, car même s’ils ne commettent pas le crime, ils empêchent toute résolution. Ils alourdissent notre destin.

    Merci Pierre-Yves pour ces éclaircissements. Maintenant, je m’interroge : pourquoi ce télécologiste torpille-t-il ainsi les forces potentielles du salut (hypothétique); pour un simple salaire (confortable ?) sur TFrien ? Pour continuer de faire joujou et des voyages ? Par craintes de menaces ? Mystère.

  11. à Stéphanie
    le pouvoir, ce n’est pas la place des poètes…
    quel ennui ce serait pour Fabrice.
    Laissons-le à ses chroniques sauvages, belles et rebelles
    et prenons tous le pouvoir! à travers nos actes de tous les jours…

  12. bêêê oui… mais ceci dit, ce ne devrait pas être ennuyeux d’agir et de peser sur les décisions, ce serait de la NNNNNNNNNNNNNooooblesse, très cher raton.Le pouvoir c’est le vouloir et inversement.
    Les poètes écrivent mais ils mangent, roulent en bagnole, vivent dans une maison, ont un frigo et font leurs courses!!!! perso, je préfère un poète au pouvoir qu’un hulot ou un glaude à l’aigre.Révolte des consciences.Enfin l’an 01.

  13. et parmi les acteurs de l’An O1, un certain…
    Christian Clavier! l’ami de Nicolas S.
    mais Gébé, toute sa vie, est resté fidèle à l’esprit de son oeuvre (On peut déguster sa bd rééditée aux éditions L’Association)
    Raton a connu ce petit homme, ses éclats de rire, son goût pour le bon vin.et son aversion du pouvoir!
    Raton peut t’assurer, Stéphanie qu’un tonitruant « Gébé au pouvoir! » l’aurait fait fuir, pour trouver refuge au fond de sa tanière.
    Quand à Fabrice, il me semble avoir lu de mes yeux de Raton qu’il n’avait pas de bagnole…

  14. Certains dénoncent une consommation excessive de viande qui gaspillent les ressources alimentaires et l’eau et participe au réchauffement du climat. Et ben je crois qu’un tracteur ou une voiture qui roule au bio carburant c’est encore pire.

  15. Raton,

    Je confirme. Pas de bagnole (mais il m’arrive d’en louer). Pas de téléphone portable. Pas de télévision. Pas grand chose, en fait.

    Fabrice Nicolino

  16. Bon, moi j’ai une voiture (que j’utilise le moins possible, mais j’en ai une), un téléphone portable (pour éviter que les boulots me filent sous le nez) et une télé (alors là j’ai pas d’excuse). Est-ce que pour autant ça fait de moi une criminelle? Répondez-moi vite svp, je flippe 🙂
    Plus sérieusement vous ne croyez pas que c’est l’espèce de frénésie qui existe autour de ces choses qui pose un problème plus que leur existence? J’ai la même voiture depuis dix ans, je ne l’utilise que pour sortir de Paris (à Paris, je fais presque tout à pied, sinon je prends le métro) et j’ai le même portable depuis 4 ans, j’attends qu’il meure de sa belle mort avant d’en racheter un.

  17. Réponse rapide : oui, bien sûr que c’est la frénésie, c’est-à-dire la folie pure et simple qui nous mène tous dans le mur (dans ma classe de primaire, une dizaine d’élèves ont la télé dans leur chambre, d’autres ont déjà un portable, etc.).

  18. A Bruno. Ben.. pour des « primaires » ils paraissent plutôt « vachement » évolués…dans le bon sens?. A toi de « jouer » avec les mots !!(pour la bonne…cause.)

  19. Bonjour,

    Je rejoins largement la remarque de Sandro, et suis surpris de la sècheresse de la réponse de Fabrice.

    En effet, si un agriculteur utilise comme carburant agricole les sous-produits huileux de cultures occupant 10% de ses surfaces, ce n’est agronomiquement pas du tout aberrant, et c’est cohérent.

    Je rappelle que si l’on supprime les tracteurs et que l’on utilise la traction animale, il faut consacrer environ 15% des surfaces pour nourrir lesdits animaux de traction !

    Si l’alternative est entre « traction animale » et « tracteurs alimentés par des huiles végétales brutes (HVB) issues de la même ferme », le second terme n’est absolument pas moins écolo que le premier – et de plus les parties non-huileuses des plantes concernées peuvent servir de complément alimentaire.

    Encore une fois, il n’y a jamais de règle absolue. Il y a l’intelligence, qui doit nous conduire à examiner chaque acte à fond, sans concession et sans compromission.

    Je ne sais pas ce que voulait dire Hulot, mais je l’avais compris comme parlant des HVB cultivées ICI pour les agriculteurs eux-mêmes.

    Ensuite, bien sûr l’on peut estimer qu’il n’était pas assez clair, que toute confusion sur ce sujet est dangereuse, etc. Mais d’une part, il est discutable de se baser uniquement sur une coupure de presse agricole (oralement, il a pu être beaucoup plus dur contre les agrocarburants industriels et ne laisser aucune ambiguïté : qu’en sait-on ?). Et d’autre part, même s’il est légitime qu’on en débatte, il n’y a rien de scandaleux d’accepter les HVB pour la consommation locale (encore une fois, l’alternative « traction animale » bloque une surface au moins aussi importante !).

    Pour éviter les procès d’intention, je tiens à préciser que je suis totalement d’accord avec le bilan dramatique des agrocarburants industriels, et que je suis intervenu à de nombreuses reprises depuis des années dans des colloques et réunions ministérielles pour m’élever contre les dispositions européennes en faveur des agrocarburants (je ne me suis pas fait que des amis… notamment il y a quelques années quand j’étais l’un des seuls à oser les combattre lors des réunions au Ministère de l’Agriculture). Bref, je m’inscrit totalement dans le courant « anti-agrocarburants ». Mais pas sans nuances.

    Cordialement,

    Jacques C.

  20. « Pas grand chose, en fait. »
    si, Fabrice, l’essentiel : une tête bien faite, un grand talent de raconteur d’histoires, le goût des belles choses et le coeur ouvert aux plus faibles. Si en plus, comme Raton Laveur, tu raffoles des écrevisses de rivière (!)et que tu traverses la vie, léger, le long des cours d’eau, faisant ton refuge d’un arbre creux (sans téléphone ni téloche), bah, Raton est décidemment content de te lire…

  21. clavier, raton, c’est un gros mot, okeyyyyyyyyy?!
    pas de porc-table non plus, c’est mauvais pour les boyaux de la tête… une bagnole, mais bientôt un cheval, tout le monde n’a pas la malchance d’habiter en ville.
    ceci dit, quand on fait du commerce équitable local,et du covoiturage, on s’en sert beaucoup moins.
    A Fabrice, du coup je comprend mieux ta question perso sur les transports, rassure-toi, y’a encore des gares dans le Quercy!!!

    juste une précision pour la traction animale, je ne suis pas d’accord avec jacques. Tout simplement parce que faire de l’agriculture alternative ça suppose aussi refaire des rotations de culture et utiliser les déjections animales comme engrais, ça remplace aussi le « rond dupe » comme désherbant. Gébé il explique bien ça dans l’an 01…si mes vieux souvenirs sont bons…

  22. @ jacques C . Votre propos est , comme celui de sandro, interessant . le prob, c’est que les petites productions locales d’agrocarburants servent carrément d’éléments de ventes principales aux gros producteurs d’agrocarburants . Or les enjeux sont trop gros, les pertes en vies humaines et de la faune et de la flore actuellement trop conséquentes pour ne pas aller vers un moratoire . Arrêtons cette barbarie . Après, nous pourrons éclaircir ce qui est bon ou non .
    d’autre part, si un cheval consomme autant de céréales qu’un tracteur, il me semble qu’il faut une énergie grise importante pour concevoir un tracteur, ect .

  23. j’ai bien peur que les petites productions d’agrocarburant soient ce qu’est l’agriculture raisonnée pour l’intensive : un passe droit .

  24. La traction animale, dans certains cas, peut faire partie d’un cheminement découlant d’une élévation des consciences. Les agrocarburants, chers à certains écologistes, ne sont qu’une façon, une de plus, de marcher de travers en une nouvelle fuite en avant.Le…Je m’arrête là!.

  25. Bonjour,

    @ Stéphanie : vous confondez un peu « engrais » (déjections) et « pesticides » (round-up)… Plus globalement, la modification des rotations (etc.) est justement prise en compte dans le calcul dont je parle. Et on peut même aller plus loin : même en dehors de la question « traction animale ou tracteur », une bonne rotation ne peut pas se contenter des cultures alimentaires à forte productivité (ce qui n’est pas un gros mot : pour nourrir la planète, il faut une agriculture productive … ce qui ne l’oblige pas à être polluante ! L’agriculture biologique avec associations culturales peut être très productive !). Les oléoprotéagineux ont toute leur place dans une rotation équilibrée … à condition de rester minoritaires – et ils peuvent donc servir à fournir à la fois des huiles végétales brutes (HVB) et des tourteaux. Et de toute façon, même avec la traction animale, la diversification de la rotation (y compris oléoprotéagineux pouvant produire des HVB si on le souhaite) restera une nécessité agronomique…

    Pour votre gouverne, les agriculteurs biologiques sont les premiers à réclamer le droit d’utiliser les HVB pour leurs propres tracteurs. Et ça ne cautionne en rien le système, bien au contraire, car ça implique des presses petites et décentralisées, la reconnaissance de l’unité agricole « hors mondialisation », le refus de tout produit chimique de synthèse pour les produire, etc.

    C’est une grossière erreur que d’associer HVB et agrocarburants industriels. Ils ne relèvent absolument pas de la même démarche, ni des mêmes techniques, ni des mêmes circuits. Et ce n’est pas un hasard si l’agro-industrie fait tout pour empêcher le développement des HVB !!! Croyez-moi, il faut vraiment ne pas connaître le monde agricole pour croire qu’il puisse exister une confusion entre les deux !

    Jacques C (agronome … et impliqué depuis 12 ans dans le développement de l’agriculture biologique et des semences paysannes)

  26. à Jacques C (chirac n’est pas agronome, donc je suppose que ce n’est pas vous!!)Moi c’est Muzard Le Moing, enchantée.
    JE NE CONFOND PAS!!!
    je me suis mal exprimée.Je mets en avant l’absurdité du système en place.
    juste que les animaux en rotation sur des parcelles peuvent non seulement apporter leur contribution pour nourrir la terre, mais aussi servir à nettoyer les parcelles ( chêvres ou autres)cycle bio et logique. ça va là, je ne dis pas d’absurdité??? Nos ancêtres faisaient du bio.Il convient de laisser tomber ce qui nous fout dans le mur, garder le meilleur.Et les semences paysannes!

    Quant à la productivité, je persiste. L’agriculture productiviste a fait d’énormes dégâts environnementaux, sociaux, humains. La révolution qui n’a de verte que le nom, a certes été efficace au tout début, elle devait l’être aussi pour nourrir la planète ( et il faut voir encore avec quelle qualité de bouffe, ex: le blé moderne et le gluten…scandale semblable à celui de la vache folle). Or, où en sommes-nous aujourd’hui? Jean Ziegler le dit mieux que moi: c’est l’empire de la honte, c’est le marché de la faim, c’est le crime contre l’humanité: environnement saccagé, agriculture vivrière et paysanne détruite, des tonnes de nourriture de très mauvaises qualité et cancérigène qui partent au rebus pendant que des peuples meurent de faim: quel gâchis, quel mensonge.Nos poulets pourris arrivent moins chers par avion en Afrique…progrès!!!!
    Quant aux tourteaux, c’est complétement contre nature: on fait bouffer du fermenté et après on donne des médocs chimiques aux bêtes pour soigner leurs problèmes gastriques.
    Je ne suis pas agronome, je fais mon enquête de terrain et j’écoute. J’ai l’occasion de discuter avec des paysans et d’approfondir. Je viens de faire un film sur le sujet, il a même plu à des personnes de l’INRA! je rapelle le lien, excuse fabrice,j’argumente: http://www.dailymotion.com/latelevisionpaysanne/video/10798917

    Quant aux nécrocarburants, d’autres solutions existent pour remplacer le pétrole, elles ont été simplement rayées par les lobbyes.
    Même morale que Fabrice.
    Stéphanie LM( artiste auteur…et rurale depuis …oulà! impliquée dans cette affaire depuis qu’elle est maman et responsable des générations futures, depuis sa révolution intérieure)Stan, tu peux finir?

  27. M’enfin, vous tous secouez-vous un peu, même les enfants savent ça! L’huile végétale dans les moteurs c’est bio
    Il suffit de lire les livres pour la jeunesse. Tiens par exemple : protéger la TERRE, les grands enjeux de l’environnement.
    Dokéo édité par Nathan avec la participation de Veolia environnement et distribué gracieusement lors de la fête de la science l’automne dernier(tiens juste au moment du Grenelle)
    Et bien cet ouvrage nuance beaucoup sur le sujet carburants tout au long de ses chapitres, mais sur le rabat de couverture plus aucune espèce d’ambigüité, et les enfants comprennent (pas comme vous têtes de mules, bêtes à manger du foin!). Voyez :
    «  »LA TERRE
    au quotidien » »

    « Lundi 9h.Lucie va en vélo à l’université.
    Çà lui fait faire un peu de sport et c’est beaucoup moins polluant que la voiture.
    Elle se dépêche car ses cours commencent à 9h10.
    Plus tard, elle veut être chercheuse.

    Lucie est une écologiste. Elle fait partie d’une association de défense de la nature.

    Pendant l’intercours, Lucie téléphone à son ami agriculteur biologique : Guillaume cultive du colza qui sert à la fabrication de biocarburant.
    A partir de ses déchets, il fabrique du compost pour fertiliser ses cultures et du biogaz, avec lequel il chauffe toute sa ferme.
    Lucie est fière d’avoir un ami acteur du développement durable. »

    Bon sur la forme : je n’aurais pas mis de virgule après biogaz
    et sur le fond : Guillaume aurait pu prévoir aussi de l’HVB pour son tracteur.
    Pour le reste c’est magnifique, non?, un monde où des agriculteurs cultivent en bio pour faire rouler les autos!

  28. Finir? Le progrès humain, le vrai « P »rogrès, celui des consciences, aboutissant à la paix intérieure…au vrai bonheur…n’est pas forcément le tandem actuel développement des techniques et niveau de consommation des biens. Ne pas interpréter pauvreté matérielle égal bonheur et inversement. J’ai fini? pas sûr…plutôt l’impression de relancer le coeur du débat!. PS. Monsieur Giscard d’Estaing, en automne 1979, dans le Sud-Ouest, déclare que les Français vivront mieux dans les années à venir et que leurs craintes de l’avenir sont injustifiées. Pour les Barbouzes éventuels, ce n’est que la stricte vérité. Faut pas tousser Fabrice!.

  29. A Marthe. Merci sincèrement pour cet exemple de l’expression  » développement durable  » si chère au …moi?..Je suis écologiste!.Ecologiste?…ben oui quoi!…je protège la nature!!!

  30. A Stéphanie.Très content de te voir lancée dans ce type de documentaire et je t’adresse tous mes encouragements. J’irai sur ton blog plus-tard car je suis très bousculé en ce moment. ( sauf si je ne résiste pas! )

  31. Merci. Je précise: aucun financements, pas d’hélico, juste un ULM! et la volonté d’apporter sa pierre dans les lentilles. Autoproduction, un an et demi de travail sans fric. Même avec peu de moyens mais beaucoup d’énergie, on peut faire les choses. Le seul soutien qu’on a eu ce sont des citoyens qui nous ont aidé. Et pas forcément des convaincus au départ. Allumer les petits lumières intérieures de chacun, un par un, c’est difficile mais ça marche bien! Même quand on n’est ni Hulot, ni Agronome.Seulement sincère, vrai, motivé. Reste qu’il faut transmettre au plus grand nombre et là aussi, il faut un peu de chance et de rencontre sur les mêmes longueurs d’ondes.

Répondre à bruno Annuler la réponse

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *