Des questions sur Robert Lion (et sur Greenpeace)

Le désordre est grand. Le désordre est général. C’est de l’humour, je vous assure. Robert Lion vient d’être nommé président de Greenpeace-France. J’ai fait partie quelques années du Conseil statutaire de cette association, sans même savoir ce que cela voulait dire. Je participais une à deux fois par an à des sortes d’assemblées qui ne servaient pas à grand-chose. Mais c’était ma manière d’être au côté des activistes de Greenpeace. Les héritiers des charmants cinglés de 1971.

J’avais une autre raison d’en être. Katia Kanas est l’un des piliers de Greenpeace en France, ONG qu’elle a créée chez nous, avec Jacky Bonnemains notamment, vers 1977. J’ai pour elle une affection indéfectible. C’est une véritable écologiste dans l’âme et c’est aussi une belle personne. Mon Dieu, que demander de plus ?

J’ai donc soutenu à l’occasion ce groupe, sans m’illusionner sur ses limites, sans fermer les yeux sur ses dérives, car elles existent, à n’en pas douter. Et puis est venu Robert Lion. Je vous le présente, car qui le fera sinon ? Cet homme de 74 ans a une carrière bien remplie. Dès 1966, cet énarque est conseiller technique au cabinet du ministre de l’Équipement d’alors, Edgard Pisani. L’Équipement, en 1966. C’est simplement inimaginable. Ce ministère et ses ingénieurs des Ponts et Chaussées sont au cœur, précisément au cœur du désastre où nous sommes.

Ces gens ont pensé une France ravagée par la bagnole, les autoroutes, les zones industrielles, les panneaux publicitaires. Et ils l’ont faite. En 1968, quand d’autres de son âge se colletaient avec les policiers, Lion était chargé de mission à la direction de la politique industrielle du ministère de l’Industrie. En 1969, il fit la même chose, cette fois au ministère de l’Équipement et du Logement. Il fut même directeur de la Construction de 1969 à 1974. Il aura tout fait, et tout couvert.

Il serait cruel, mais intéressant, de glisser ici une incidente sur ce qu’on appela le « gaullisme immobilier ». Ses tours géantes. Ses quartiers maudits. Ses promoteurs vertueux et leurs comptes en banque numérotés, aux îles Caïman. Robert Lion, ami de la nature et des grands équilibres.

Et puis ? Et puis le monde stupéfait a découvert que Robert Lion, le bâtisseur de restoroutes, était de gauche. Mais vous vous en doutiez, non ? En 1981, il dirige le cabinet de Pierre Mauroy, Premier ministre socialiste. Nationalisations et violon. En 1982, le voilà bombardé à la tête de la Caisse des dépôts et consignations, où il reste jusqu’en 1992. Attention les yeux, ce poste fait de lui le financier le plus puissant de France. Quand il quitte la direction de cette Caisse publique, celle-ci gère la bagatelle de 1 600 milliards de francs (valeur 1992) d’actifs.

A-t-il orienté si peu que ce soit les choix du pays en faveur de la nature et des écosystèmes ? Je prends cette question pour une galéjade, car tel est bien le cas. Rien, non rien de rien. Interrogé au moment de son départ sur son bilan par le journal L’Expansion, Lion ne dit pas un mot sur l’écologie, dont il se contrefout évidemment. Il s’approche tout de même des soixante ans, ce qui n’est pas le jeune âge. Citation : « La France a mûri : elle comprend mieux l’économie et s’intéresse à ses entreprises. Elle s’est un peu décentralisée. Elle a, à portée de main, le plus beau projet du siècle : construire l’Europe ».

Ensuite, changement de décor. Pas de pièce. De décor. Lion crée une ONG, Energy 21, et c’est sous cette noble bannière qu’il se rend en 1997 à la conférence de Kyoto sur le climat. Est-il enfin devenu écologiste, alors qu’il dépasse les 63 ans ? Eh bien, difficile de se montrer trop affirmatif. Car dans un article écrit à ce moment (ici), il commente d’une curieuse manière la situation de la planète : « Des entreprises anticipent l’inéluctable succès des défenseurs du climat – à Kyoto et au long des décennies qui viennent. Ce succès leur ouvrira des marchés : nouvelles générations d’automobiles et d’appareils domestiques, nouvelles technologies énergétiques, produits et process industriels moins énergivores. Le champion mondial de ces attitudes intelligentes pourrait bien être… Shell, ou Toyota, ou Dupont de Nemours ».

Hum, comment dire ? Shell, Toyota, DuPont de Nemours présentés comme modèles ? Sans doute aura-t-on mal renseigné notre héros, car pour un peu, on prendrait son envolée pour un manifeste en faveur du capitalisme vert. Que tout change pour que rien ne bouge ! Le reste n’a que peu d’intérêt : Lion préside depuis cette date quantité de machins, dont Agrisud International et donne des conseils à tous ceux qui le souhaitent.

C’est donc cet homme que Greenpeace vient de nommer à sa présidence. Est-ce une bonne nouvelle ? Cela pourrait l’être, malgré ce que je viens d’écrire. Notre monde a en effet besoin, désespérément besoin de mouvement, de changement, de ruptures mentales. Mais Lion a-t-il opéré le moindre retour sur lui-même ? Cela, je le conteste, sans aucune hésitation. Car il n’a pas un mot pour ce passé purement détestable, pour cette carrière tout entière vouée à la destruction du monde. Soyez certains que je ne lui demande aucun acte de contrition. Nous n’en sommes pas là. Nul n’a dans ce domaine beaucoup de droits. Mais comment agir pour la sauvegarde avec la pensée qui a conduit les sociétés humaines au bord de l’abîme ?

Autant vous dire que j’en veux puissamment à Greenpeace. Oh oui ! Accueillant avec une joie débordante son nouveau président, le directeur de Greenpeace en France, Pascal Husting, a déclaré sans état d’âme : « Face à l’ampleur et à l’urgence des défis environnementaux auxquels nous faisons face, l’expérience de Robert Lion, sa grande connaissance des institutions et des entreprises et son choix de servir une cause militante seront d’une grande valeur ajoutée dans le combat de Greenpeace pour trouver des réponses à la crise écologique »

Dieu du ciel, quel ton entrepreneurial ! Une grande valeur ajoutée. On croirait un communiqué de Nestlé. Ou de Nissan. Greenpeace, qui fut un véritable aiguillon, est devenue une petite institution chargée de chercher et de trouver des solutions réalistes (ici). Tout cela s’appelle en bon français du greenwashing (ici). Une tentative de sauver les meubles en les peinturlurant en vert. Ce sera sans moi.

106 réflexions sur « Des questions sur Robert Lion (et sur Greenpeace) »

  1. hello!
    Fabrice, merci pour l’info.
    Je ne connais que superficiellement Greenpeace et mes questions seront sans doute naïves. D’après ce que je lis par ailleurs, il semble y avoir des allers-retour entre Greenpeace et d’autres ONG, Pascal Hunting que tu cites en serait un cas, j’espère ne pas me tromper.

    Pour revenir à M.Lion, comment voir son accession à ce poste ?
    De son point de vue:
    – entrisme ?
    – virage de cuti (ça peut arriver à tout âge)
    – besoin expiatoire ?
    – porter l’habit vert (green clothes wearing)
    Du point de vue de l’organisation:
    – besoin de quelqu’un de respectable -selon les critères des institutions- à sa tête ?
    – besoin de quelqu’un qui connaît bien les rouages du « pouvoir » ?
    – pied de nez à l’organisation centrale aux Pays-Bas?

    Et que devient Katia Kanas ?

  2. eh ben… voilà qui ne me fait pas regretter ma non réadhésion à ce mouvement (que je soutenais depuis bientôt 25 ans…).
    Quel lien entre cette direction et ces militants rencontrés dans une rue piétonne de ma ville et qui interpelaient le passants sur la nécessité d’agir pour la planète ?
    Quel lien entre cette direction et ces militants qui en canot pneumatique sur les mers affrontent les baleiniers industriels ?
    Le lien entre Greenpeace et moi est rompu !

  3. Complètement dégoûté car c’est partout pareil !!!. Qui va écrire « Trop tard pour nous sauver » le livre que l’on aura peut-être pas le temps de lire ?.

  4. Quand il n’y a plus de valeurs il faut s’attendre à tout. ça va faire rêver les grosses bestioles du PS : ils pourront se recycler en intégrant les CA des grandes associations écolo en recherche de respectabilité.
    Imaginez Claude Allegre en président d’une bonne asso pour qui vous auriez milité pendant des années, de quoi se jeter du haut d’une falaise ! Je n’aimerais pas être dans la peau d’un militant de Greenpeace ….

  5. 1- j’ai toujours eu une profonde admiration pour les militants de greenpeace , traités d’activistes en France au même titre que les membres d’aïquayda , risquant souvent leurs existences partout sur Terre dans le seul but de sauver des vies .
    2- leurs outils sont très valables (vigitox, campagne pour la reforestation, dénonciation du recyclage d’ordi en Asie, ect)
    3- bah oui, encore une nouvelle qui fouette ! Nous verrons , de toute façon, que reste-t-il à faire ? En 313 ou 314, l’empereur Constantin décida (sur son lit de mort) après une vision de devenir chrétien . Puis, assez rapidement (toujours en songe) Dieu aurait demandé aux chrétiens ,pacifiques alors, de combattre en son nom . Nous connaissons les siècles glorieux qui ont suivi …
    4- et bien, continuons à retrousser nos manches !!

  6. @ Stan, en attendant que je trouve le temps de t’envoyer une missive (pour l’instant, ce n’est pas près de s’arranger !!!), il me suffit de prendre entre mes mains le magnifique cliché de cette petite fée bleue miraculeuse appelée « bel argus » pour éprouvé de l’émerveillement, de la force, du ressourcement . La beauté sauvera le monde ?

  7. vous jugerez cet homme sur ses actes.

    Et Greenpeace est une association démocratique, vous pourriez très bien soulevez vos interrogations par une « question à l’ordre du jour » lors de l’AG.

    je trouve vos jugements naïfs, vous aussi avez participé à la destruction de notre planète, ne serait-ce que par votre compte en banque domicilié dans une banque criminelle qui finance les sociétés financant les bourses et les paradis fiscaux.

    Bref je ris de voir que les ONG ne sont pas épargnées par la médiocrité des jugements à l’emporte-pièce (« lynchages »).
    Votre réaction eu été aussi constructive en demandant au CA de modifier les tristes termes managériaux du communiqué.

    « Greenpeace, qui fut un véritable aiguillon, est devenue une petite institution chargée de chercher et de trouver des solutions réalistes »

    Et oui, pour les solutions irréalisables, je préfère les romans à Greenpeace. Greenpeace est ancrée et confrontée au réel, plutôt que dans le fantasme de pureté…

    Vous préférez chercher et trouver des solutions irréalistes ?!

    Bref je trouve votre réaction légitime et bien maladroite.

  8. Visiblement, ils n’ont pas la même vision du parcours de ce monsieur chez Greenpeace! Ils ne retiennent que les choses toutes gentilles !

    « Face à l’ampleur et à l’urgence des défis environnementaux auxquels nous faisons face, l’expérience de Robert Lion, sa grande connaissance des institutions et des entreprises et son choix de servir une cause militante seront d’une grande valeur ajoutée dans le combat de Greenpeace pour trouver des réponses à la crise écologique. », conclut Pascal Husting, directeur général de Greenpeace France.
    j’adore!

  9. cela dit, le groupe décroissance n’a-t-il pas été lancé, entre autre, par d’anciens publicitaires ? je suppose que ce monsieur n’a pas été parachuté la veille …

  10. j’ai convaincu une copine de ne plus adhérer à ce mouvement étant donné ses positions sur le Grenelle. Bien voilà qui va finir de la convaincre. Merci Fabrice ! Seul hic, a qui donné nos sous pour la vraie bonne cause…

  11. Je ne connais Robert Lion que de l’avoir croisé lors de la dernière AS de Greenpeace à laquelle j’ai participé en tant qu’élu des militants.
    M. Lion a été élu par une assemblée démocratique, au même titre que l’avait été Fabrice Nicolino précédemment.
    L’AS devait renouveler son CA, dont le mandat de Katia Kanas prenait fin après six ans, comme le veulent les statuts de l’association.
    A tous ceux qui se permettent de donner des leçons, ou de nous jouer les vierges effarouchées, je leur demande de seulement se renseigner avant d’émettre des sentences définitives.
    Malgré son passé de technocrate issu de l’énarchie, ce dont lui même avait commencé par nous l’avouer au cours de sa présentation, le discours de ce Monsieur a convaincu la trentaine de militants venus de toute la France et qui, croyez-moi, ne sont pas tombés là avec la dernière pluie.
    Nous avons voté en connaissance de cause, car nous avons estimé que Robert Lion saurait apporter à Greenpeace un savoir du fonctionnement des rouages de l’Etat très appréciable.
    Il nous a longuement exposé ses activités militantes et il nous a convaincus.
    Fabrice Nicolino, dont j’apprécie les écrits pour lire son blog chaque jour avec avidité, devrait se méfier de sa tendance à s’ériger un peu vite en procureur général.
    Pourquoi ne pas avoir dit, par exemple, que Robert Lion était secondé au poste de Président du CA par François Villerette, élu Vice-président ?
    Celui-là même qui a co-écrit avec Fabrice le livre sur les pesticides.
    Pourquoi ne pas donner cette info ?
    Certes, il ne la connaît peut-être pas, puisqu’il n’était pas, Fabrice, à l’Assemblée Statutaire. Ayant quitté le navire l’année dernière par démission, d’après ce que j’ai cru comprendre.
    Mais de grâce, Fabrice, ne nous dis pas que tu ne sais pas quelle est la différence entre CA (Conseil d’Administration) et AS (Assemblée Statutaire), au point de confondre les deux appellations pour nous dire que tu faisais partie du « Conseil Statutaire » (sic).
    Pour revenir au fond de l’affaire et au lynchage de Robert Lion initié par cette chronique, je crois que les hommes doivent être jugés par ce qu’ils s’engagent à faire et par la force de conviction qu’ils dégagent.
    Il est facile de juger, depuis son balcon, en ressortant les fonctions occupées par le passé. Attention, cela pourrait se retourner contre nous comme un boomerang.
    Je vous invite à méditer à tout ce que nous avons fait, les uns et les autres, au cours de ces trente dernières années : que celui qui n’a jamais péché jette la première pierre.

  12. Cher Claudio,

    Je ne sais pas si nous nous connaissons ou pas. Ce n’est pas important. Ce qui l’est plus, c’est que ton message est déconnant. Ni plus, ni moins. Avant d’utiliser des mots chargés de sens, comme lynchage ou démocratie, je crois qu’il faudrait se montrer un quart de poil plus prudent.

    Lyncher Robert Lion parce que je rappelle ce que personne n’ose lui rappeler ? Lyncher Robert Lion parce que j’ose estimer qu’on a le droit de juger selon des critères assumés la longue carrière d’un homme public ? Lyncher Robert Lion parce que j’écris quelques mots désagréables sur lui alors qu’il a aidé consciencieusement pendant des décennies à saloper ce pays et bien d’autres ? Franchement, je préfère en rire. Et je t’assure que ce n’est pas une image. J’en ris.

    Quant à l’usage incantatoire du mot démocratie, sache que j’ai toujours, et publiquement, dit que Greenpeace n’était pas une organisation démocratique. Cela te dérange peut-être, mais c’est ainsi. Et les témoignages qui l’attestent pourraient être nombreux, crois-moi sur parole.

    Et pour que les choses soient plus claires encore, je te joins cet extrait d’un interview de Katia Kanas, qui est peut-être bien encore la présidente de ton association http://www.greenpeace.org/france/connaitre-greenpeace/katia-kanas-presidente-du-comite-d-administration :

    « A quoi sert l’Assemblée statutaire ?

    Bonne question… parce que c’est une question que se pose régulièrement la dite Assemblée Statutaire (AS). Et je suppose que chacun des 30 membres de l’AS de Greenpeace France aurait une réponse différente!
    Greenpeace n’a jamais été une institution démocratique, dont les décisions seraient prises par la base ou les adhérents. »

    Bon, comme je ne suis pas, malgré les apparences, un être cruel, je n’insiste pas. Tu as, après tout, le droit de croire au Père Noël. C’est de saison.

    Fabrice Nicolino

  13. Et le justicier solitaire a encore une fois frappé…
    Y a-t-il encore quelqu’un d’assez pur à tes yeux, Fabrice, pour que tu ne l’ensevelisses pas sous tes propos méprisants?
    Et oui, Greenpeace ne désespère pas de trouver des solutions réalistes, des solutions qui sont réalisables dans les délais qui correspondent à l’urgence écologique. C’est vrai que c’est un peu plus fatiguant que d’attendre la révolution, bien au chaud derrière un clavier d’ordinateur.
    Pascal

  14. Mon cher Fabrice.

    Non, nous ne nous connaissons pas. Du moins pas personnellement. Et je le regrette, franchement. Tellement j’apprécie tes prises de position en général. Que je partage le plus souvent.

    En ce qui concerne tes remarques sur le lynchage de Robert Lion, tout ce que tu as dit est sûrement vrai et je te remercie de nous l’apprendre.

    Mais lorsque je lis les commentaires qui ont suivi ta chronique, je ne peux pas m’empêcher d’utiliser ce mot de lynchage.

    Pourquoi avoir omis de dire qu’il a été à l’origine de l’ADEME ou qu’il a obtenu que soit mis en place un programme de rénovation thermique des bâtiments HLM lorsqu’il en était le président ?
    Si tu dois brosser un tableau, il faudrait essayer qu’il ne soit pas uniquement à charge.

    Quant au caractère démocratique de Greenpeace, je ne sais pas quelle en est ton expérience dans cette association, certainement plus longue que la mienne.
    Mais, pour ma part, la seule réunion à laquelle j’ai assisté ne me permets pas de dire que ce soit une dictature.

    Quant au fait que les décisions viennent de haut, et que Greenpeace France doive se contenter d’obéir à la ligne de GP international, cela peut paraître choquant à plus d’un. Certes.

    Mais je préfère, au fond, y être de l’intérieur et participer un tant soit peu à la chose, que de me contenter de donner de l’argent comme je le faisais depuis 15 ans.

    C’est comme cela : les décisions stratégiques sont prises par GP international. C’est à prendre ou à laisser.

    Pour autant, personne ne nous obligeait à élire Robert Lion à la tête du CA. Et cette élection s’est déroulée démocratiquement. Je ne vois pas pourquoi tu dirais le contraire ?

    Et personne ne nous obligeait à voter le budget.
    Nous l’avons fait. Après débat.

    Je ne sais pas comment tu appelles ces procédures.
    Quel que soit le nom que tu veuilles leur donner, moi, cela me convient.
    Sans pour autant croire au Père Noël.
    Et merci de m’avoir épargné ta cruauté…

  15. (Réponse à Pascal Husting, directeur de Greenpeace)

    Pascal,

    Même pas peur ! Si tu me lisais régulièrement – mais je ne saurais t’imposer un traitement aussi cruel et dégradant -, tu en saurais suffisamment pour ne pas écrire des sottises sur mon compte.

    Je n’attends pas la révolution. Je ne suis pas au chaud derrière mon clavier, car chez moi, il caille. J’essaie de penser, et j’en fais part à qui veut m’écouter. Non, je ne parle pas de toi, rassure-toi. Et mon cher directeur, sache que je ne t’ai tout de même pas attendu pour agir. Non pas. J’ai agi tout au long de ma vie, et tiens, si ça se trouve, en prenant à l’occasion plus de risques que toi, qui disposes d’après mes souvenirs personnels d’un bureau confortable et chauffé. Je me moque, ce n’est pas bien.

    Plus sérieusement, Pascal Husting. Où est le mépris dans ce que j’ai écrit ? Cherche, cherche vraiment, mais tu ne trouveras pas. Car il s’agit de critique. Un mot qui a disparu de ta vie il y a des lustres, à supposer qu’il en ait jamais fait partie. J’ai toujours plaidé, et je continuerai sans toi, à défendre la nécessité ABSOLUE d’une discussion libre pour faire face à la crise dans laquelle nous sommes plongés.

    Toi, tu voudrais sans doute que chacun applaudisse à la moindre action de Greenpeace, parce que c’est Greenpeace. Eh bien moi, même si je devais être le seul – ce n’est pas le cas -, je m’octroie le droit élémentaire de dire : merde ! Merde à Greenpeace ! Est-ce assez clair ?

    Que Greenpeace soit devenue malgré elle une bureaucratie de plus ne saurait étonner les partisans de la liberté et de la révolte. Au risque de te faire ricaner, j’estime faire partie de cette catégorie un peu particulière.

    Qui connaît l’histoire sait aussi que toutes les créations humaines sont soumises aux lois de l’entropie. Toi, au lieu d’admettre ce qui est une évidence et de limiter la casse, tu choisis, je dis bien tu choisis de l’accepter et d’accélérer même le processus. Qu’au moins il soit clair que nous ne sommes pas d’accord. Car c’est un fait : nous ne sommes pas d’accord.

    Fabrice Nicolino

  16. Il y a 3 ou 4 ans j’ai donné quelques sous à Greenpeace. Dès lors, ils ont commencé à me solliciter régulièrement par des procédés qui me rappellent en tout point ceux des vendeurs de casseroles ou du catalogue de l’Homme Moderne.

    Ca m’a un peu coupé la chique. Et ça valait pas la moitié d’arbre qu’il ont flingué pour ça.

  17. (De nouveau pour le directeur de Greenpeace, Pascal Husting)

    Pascal,

    Tu me pardonneras ce rajout, j’en suis bien certain. Dans mon message précédent, je te suggérais respectueusement de chercher et surtout de trouver du mépris dans mon texte en effet polémique. Figure-toi que j’en ai découvert dans ta réponse ! Mais oui !

    Si je voulais être méchant, je crois que je parlerais volontiers de ceux, innombrables au cours des siècles, qui s’en sont pris à ceux qui écrivent assis à leur bureau. Je crois qu’en langage courant, on appelle ces gens étranges des intellectuels. Au cas où cela t’aurait échappé, je me dois de rappeler qu’il existe des intellectuels combattants. Bizarre, non ?

    Fabrice Nicolino

  18. Euhh… Si je puisse me permettre, immodestement.

    Je crois que Pascal Husting parlait de propos méprisants, non pas à propos de ce que tu as écrit sur Rober Lion.
    Mais à propos de ce que tu m’as proféré sur ma candeur supposée.

    Le Père Neël, tu sais ?

  19. Bonsoir M.P.Husting,je ne vous connais pas du tout, mais, avec tout le respect que je vous dois, ce qui me fait « tiquer » dans vos propos ce sont les mots suivants : « trouver des solutions réalistes » et « urgence écologique », bien sur la critique est facile, mais enfin Greenpeace existant depuis 1977, comment se fait-il que nous en soyons arrivés à ce point de menace, j’allais dire de rupture, et je reprends vos termes : à l’urgence écologique » ?
    Je suis très naïve, et mal informée, certes, mais à quoi donc diable GP a-t-elle employé ses 31 dernières années!?(passé ses efficaces errements de jeunesse)? Comment en 2008 lire les mots, d’urgence écologique, solutions réalistes etc..etc.. etc.. par la voix d’un de ses responsables? Que vous a-t-il donc manqué, ces 31 dernières années?
    Un élèment comme M.R.L.? Fin connaisseur des rouages administratifs et politiques? Autre?
    En tout cas, dommage pour le devenir du thon rouge, dont il est bien temps à présent de vous préoccuper, dommage pour les abeilles, les papillons et tout le reste, vous connaissez la liste bien mieux que moi.

  20. Moi, je voudrais simplement dire à Claudio que si il ne connait pas encore les rouages du système, ben c’est dommage… Ce système est pourri jusqu’à la moelle et les politiques s’en foutent. T’as donc besoin d’un ancien pollueur pour te l’expliquer? Ca frappe les yeux tout les jours et être dans les rouages ne change rien. Regardons l’effet grenelle. Ca devrait servir d’exemple.

    à Pascal Husting: Moi, je me casse de Greenpeace. Ca devient de pire en pire. Ca commence même à ressembler à l’entreprise où je travaille. Je ne parle même pas des intérimaires dans la rue pour te fourguer des adhésions. On dirait Orange ou SFR ou IKEA.
    Ah… IKEA…. A Tours, dans un salon bio, je parle de l’installation d’IKEA et de la déforestation et de leur meubles de merde sur le stand de Greenpeace. C’est tout juste si on me dit pas qu’IKEA a fait des efforts et que leur bois est durable. On ne me l’a pas dit mais presque.

    Ca devient vraiment plus sérieux du tout.
    Entre la mélamine dans le soja « Bio » chinois, les énarques à la tête de Greenpeace, heureusement qu’on a encore « Sortir du nucléaire » qui a au moins eu le sérieux de ne pas aller faire les guignols au Grenelle du pipotage écolo.

  21. Au risque de te décevoir, Fabrice, je lis régulièrement tes commentaires. Et je les trouve souvent très pertinents, voire inspirants. Parfois, cependant, tu es complètement à côté de la plaque. Rassure-toi, cela arrive à tout le monde, nul n’est parfait.

    Par ailleurs, je me demande qui tu es pour dire que le mot critique a disparu de ma vie il y a des lustres. Seraient-ce les 4 fois que nous nous sommes rencontrés dans nos vies qui te permettent de tenir de tels propos? T’as la gâchette un peu facile, Fabrice Nicolino!
    Pascal

  22. Ce qui me rassure c’est que l’organisation varie vraiment d’un pays à un autre… Ainsi même si les français se plantent, les autres feront (peut-etre) mieux! 😉

    Heureusement que les critiques sont là, merci.

  23. Crise financière: Robert Lion, le 5/11 dans « le Monde » au sujet des finances locales. Extrait:

    Il existe un remède simple (…/…)Un groupement de l’ensemble des collectivités territoriales françaises, c’est-à-dire une agence publique dotée du meilleur rating, est la solution. Elle sera bien accueillie par les marchés, qui demeurent avides de très bonnes signatures empruntant régulièrement et pour des montants importants.
    (…/…)
    Messieurs les présidents d’associations d’élus (…/…) Vous contribuerez, par ces temps dépressifs, à redonner des couleurs au développement local, à de multiples professions et à l’économie nationale.

    Un discours très écologique, prenant le chemin de la décroissance, libérée des marchés financiers? A vous de juger…
    Tout le texte est là:
    http://www.lemonde.fr/opinions/article/2008/11/05/finances-locales-en-alerte-par-robert-lion_1115187_3232.html

  24. Mon cher alain.
    tu me parais bien amer.
    Je dirais même au bord de la déprime.
    Tous pourris ?
    Restons donc au chaud…

    Quant à Marie, je me permets juste de lui rappeler que GP n’a jamais rien dirigé.
    Et que si l’on cause maintenant du thon rouge et de sa probable disparition, c’est un peu grâce à GP.
    Avais-tu vu le film de l’affrontement du bateau de GP avec les thoniers marseillais en 2006 ?

  25. Re-re-re-re-re (un petit radotage pour le directeur de Greenpeace)

    Pascal,

    Excellent, le coup du « personne n’est parfait ». Vraiment. Tout le monde ne pouvant qu’être d’accord, l’allusion est limpide. Cherchez l’intrus.

    Le mot de critique ? Je maintiens. Pas seulement pour toi, si cela peut te rassurer. La critique, c’est la liberté, y compris celle d’avoir tort. Y compris celle d’avoir raison. Je reconnais volontiers une chose, Pascal, c’est que je te connais mal. Mais je t’ai critiqué en tant que directeur d’une structure que je connais, elle. Et cette structure a bel et bien oublié ce que le mot critique peut avoir d’essentiel. De puissant. De libérateur.

    Une question pour rire, pour le fun vraiment : les 12 membres d’équipage du Phyllis Cormack, ce bateau fou de 1971 qui est à l’origine de Greenpeace auraient-ils encore leur place chez vous ? Je dois avouer que j’ai une petite idée sur la question.

    Je n’ai nulle animosité contre Greenpeace, même si tu crois peut-être le contraire. Et pas davantage contre toi, quoi que tu penses éventuellement. Je constate cette pénible évidence que des outils imaginés dans un monde qui a disparu – celui de 1971 – ne sont plus utilisables. Je veux dire qu’ils ne sont plus utilisables pour nous faire avancer réellement.

    La première vague écologiste a produit Greenpeace. La situation actuelle, infiniment plus grave, devra trouver ses propres formes d’organisation. Et aussi saugrenu que cela semble, je crois Robert Lion sincère. Mais sur quoi ? Il entend sauver l’économie au moment même où les écosystèmes globaux menacent ruine ! Qu’il ait bougé dans sa tête, je n’en discute même pas, tant c’est manifeste. Mais l’imaginer, lui, à la tête d’une association écologiste ! Pour mettre en oeuvre des solutions « réalistes » aux yeux d’un monde qui a lui-même fabriqué le chaos ! Franchement ! Je maintiens mon propos : nous ne sommes pas d’accord. Mais du tout.

    Fabrice Nicolino

  26. Fabrice,
    et pourtant, nous sommes d’accord sur un point: que l’outil Greenpeace de 1971 n’est guère utilisable aujourd’hui. Et qu’il faut d’autres formes d’organisation pour faire face à la situation actuelle.
    Par contre je crois que l’idée Greenpeace a toujours sa place dans ce combat qui sera forcément d’une autre nature parce que hyper-réel. Le moment des douces rêveries est définitivement passé.
    Pascal

  27. Le moment des douces rêveries est définitivement passé.
    Le moment des douces rêveries est définitivement passé.
    Le moment des douces rêveries est définitivement passé.

    Bienvenue à l’Hyperréalité! qu’est-ce que c’est?

  28. un exemple d’hyper-réel?
    « Je décrirais plutôt la globalisation comme la liberté pour mon groupe d’investir où il veut pour le délai qu’il veut, de produire ce qu’il veut, de rechercher ses matières premières où il veut et de vendre ses produits où il veut, en s’embarrassant le moins possible des droits des travailleurs et des accords sociaux. »
    Percy Barnevik PDG de ABB et de l’Européan round table.

  29. Je ne connais pas Robert Lion. Je viens de le découvrir. Mais.

    Moi quand je postule pour un emploi, on me juge sur mon CV et donc sur mes actes passées. Pour justifier ou non de mes qualités ou compétences.

    Ensuite, je passe un entretien où là, les mots ont leur importance. Je me présente, j’enjolive ( forcément 😉 )et j’essaie d’être convaincant.

    Bien sûr, je n’ai jamais postulé pour une place de directeur de Greenpeace mais je pense qu’au vu de mon CV, je n’aurais pas été pris. Vu que je ne me suis jamais déclaré écologiste et n’ai jamais effectué de réelles grandes actions écologistes. Il semblerait que je partage cela avec Robert Lion.

    Maintenant comme je l’ai dit précedemment, il y a les mots. Et il semblerait donc que Robert Lion ait eu les bons mots puisqu’il a convaincu ( dixit Claudio) envers et contre CV ( A moins bien sûr que désormais, il faille être un maitre es finance pour diriger une association écologiste)…Ah, l’hyper réalité !!!

    Je suis sûr évidemment qu’il n’a eu que des mots sincères. Il n’a pas eu besoin d’enjoliver. Non, bien sûr…..Greenpeace, il en rêve depuis si longtemps….

    Bon courage à greenpeace et à ses militants….Euh pardon croyants…..il y a certains jours où l’on se sent plus proche des pigeons que de l’espèce humaine. Non ?

  30. Hé…Les gars de chez Greenpeace !. J’ai, depuis février 2008, un livre (prêté): Pierre Kohler…GREENPEACE LE VRAI VISAGE DES GUERRIERS VERTS…Presses de la cité, que je n’ai pas eu le temps de lire, étant certainement trop occupé sur le terrain. La personne prêteuse me demande de lui donner mon avis après lecture. Je profite de l’occasion offerte sur ce blog pour vous demander le vôtre et savoir si vous me recommandez de le lire dès que possible.

  31. « il y a certains jours où l’on se sent plus proche des pigeons que de l’espèce humaine. Non ? »

    Comme dans toute organisation il y’a les pigeons et les statues. Rouuu rouu.

  32. Je ne connais pas Greenpeace de l’intérieur, j’apprécie ses campagnes, mais je sens, grâce à cette critique de Fabrice, la dérive possible et peut-être bien amorcée. Je la sens, je la flaire, car je connais autour de moi des écolos qui sont rentrés dans le moule et qui ne font plus que du conseil aux politiques. Ils ont perdu tout esprit critique. Et quand je vois les réponses de Pascal Husting, je me dis qu’on est en plein dedans. Une sorte de conformisme avec les lois du marché, un accompagnement du désastre plutôt qu’une insurrection salutaire.
    Merci Fabrice pour ta vigilance ! Et que vive une nouvelle vague écologique, où les tenants de l’ancien système n’ont pas leur place. Je le dis avec solennité. On ne peut pas impunément détruire la planète et nos rêves, et puis soudain venir s’excuser et reprendre le gouvernail. On est grillé. Définitivement grillé.

  33. L’hyper-réel c’est que d’ici 2015-2017 il faudra avoir inversé la courbe d’émissions de gaz à effet de serre pour avoir une chance de maintenir l’augmentation moyenne de la température en deça de 2 degrés C. Tout en apportant des services énergétiques de base aux 2 milliards de gens dans le monde qui n’en ont pas aujourd’hui.
    Avec ou sans Greenpeace, Robert Lion ou Pascal Husting.

  34. Juste une précision. A ce stade elle me semble utile.

    Rober Lion n’est pas devenu le directeur de GP France.

    Son Directeur reste Pascal Husting.

    Robert Lion a été élu président du CA, par les 4 autres membres du CA, tous élus à la majorité absolue par les membres de l’AS.
    Les membres du CA, ainsi que ceux de l’AS, n’ont de leçons d’écologie à recevoir de personne.
    Ni ne méritent le dédain qui se manifeste un peu trop facilement dans ces commentaires.

  35. Toujours pour les gars de chez Greenpeace. J’oubliai et afin d’éviter toute méprise, transmettez tous mes encouragements à vos militants de terrain.

  36. Encore une rasade pour Pascal Husting,

    Pascal,

    Au fond, je te crois et même, je te sais de bonne foi. Ce n’est pas comme si je te considérais comme un simple salopard. Je te sais de bonne foi. Et donc, en dehors de tout autre considération, je te propose quelque chose. S’il est un fait certain, c’est bien que la situation de la planète s’est aggravée depuis la naissance de Greenpeace. C’est d’une telle évidence que je ne vois pas qui pourrait le contester.

    Au passage, cela signifie que les formes utilisées n’ont pas été à la hauteur des événements. Je n’accuse personne, ou tout le monde, moi compris. Et ma proposition, la voici : en 2009, nous fêterons – hélas – le quarantième anniversaire du mouvement de protection de la nature en France. Car il est né dans le courant de l’année 1969, à la suite d’une pétition pour la sauvegarde du parc de la Vanoise.

    Moi, je propose que le mouvement, dans toute sa diversité, qui inclut bien entendu Greenpeace, accepte le principe d’un vaste colloque de refondation. Où seraient discutés à la fois le bilan réel et les nouveaux objectifs susceptibles de nous faire avancer ensemble. Je dis ensemble, Pascal, car malgré nos divergences certaines, j’ai moi le sentiment d’appartenir au même mouvement que toi.

    Donc, ensemble. Au printemps 2009, retrouvons-nous tous, et tâchons de répondre à cette question terrible et réaliste : que faut-il faire pour avancer ? Mais réellement. Pas dans les communiqués publicitaires. Moi, je te le dis, et sans aucun esprit de revanche, je suis prêt à prendre ma part. Et toi ?

    Fabrice Nicolino

  37. Voila enfin des propos reconfortants.
    C’est le langage que j’aime lire.
    Même si cette proposition paraît titanesque.
    Hors tout procès d’intention.

    Grazie mille, caro Fabrizio.

  38. Coucou! c’est moi, la soixante-et-onzarde de service (même si ce n’est que 1977 que j’ai collé aux basques, non pas de Jacky Bonnemains mais de Rémi Parmentier, pour fonder Greenpeace en France (Avec Jacky, c’est Robin des Bois que j’ai créé en 1985).

    Mon cher Fabrice je suis très honorée de ton estime pour moi et tu sais combien elle est réciproque. Ton amour immense de la nature, et ta capacité à dénoncer ceux qui la pillent et la violent… Comme Greenpeace dans sa jeunesse… Je comprends le choc de voir cet énarque-ancien-banquier de Robert Lion me succéder à la présidence de Greenpeace France. Mais il me faut ici remettre certaines choses à leur place :

    1) c’est Robert Lion qui vient à Greenpeace, et pas Greenpeace qui vient à Robert Lion;

    2) Greenpeace France n’est rien, rien d’autre qu’une partie d’un tout qui s’apelle Greenpeace global. Et Greenpeace global est la somme de ses 40 antennes nationales qui décident ENSEMBLE des objectifs et des stratégies.

    3) Ce n’est pas le président qui détermine la ligne de conduite du mouvement, il n’en n’ai qu’un des multiples acteurs;

    Alors relativisons. (Mais ne nous calmons pas, votre débat est intéressant, si tant est que vous parveniez à le maintenir au-dessus de la ceinture, messieurs!)

    Oui, Greenpeace change. Greenpeace change tous les jours depuis que cette fameuse douzaine d’activistes a embarqué sur le Phyllis Cormack en 1971. Et le monde change aussi tous les jours. Tous les jours, des hommes de 65, 70, 74 ans, intègrent l’impératif écologique (tandis que des Soixante-huitards s’embourgeoisent ou manifestent pour leur retraite!).

    Le monde et Greenpeace changent a tel point qu’un jour, un Robert Lion embarque avec Greenpeace.

    Je ne sais pas ce que ça donnera, mon cher Fabrice. Mais je trouve que c’est en soi une rencontre extraordinaire, si improbable, porteuse de tant de surprises. Bref, je trouve ça rigolo.
    (Je l’entends d’ici grincer des dents, il disait samedi dernier que même s’il ne faut pas se prendre au sérieux, Greenpeace c’est sérieux).

    Pour la petite histoire, Robert,(dont ta biographie est incomplète, il faut le dire) est venu passé deux jours chez moi en Dordogne. Pour la première fois de sa vie, il a vu et dû utiliser des toilettes sèches.
    Tu sais, ce seau au fond du jardin dans lequel on chie et que l’on vide régulièrement sur le tas de compost, pour ne plus souiller l’eau et rendre à la terre ce qu’elle nous a donné? Et bien ce grand monsieur de 74 ans m’a posé les deux ou trois questions nécessaires pour comprendre la logique écologique de la chose, et ensuite a fait tout ça pour la première fois de sa vie avec plus d’ouverture, de conscience et de grâce que bien des écolos contestataires de notre génération que je cotoie.

    S’il me pardonne ces révélations, c’est vraiment qu’une révolution est en marche n’est-ce pas?

    Peace and Love and fuck the (real) bastards,

    Katia

  39. Une petite information lue dans le Monde qui n’a peut-être pas grand chose à voir avec le débat, ou bien si…

    « Quatre cents écrans publicitaires équiperont les stations du métro parisien »
    http://www.lemonde.fr/actualite-medias/article/2008/12/01/quatre-cents-ecrans-publicitaires-equiperont-les-stations-du-metro-parisien_1125417_3236.html

    Fort du grenelle de l’environnement et des discours des uns et des autres ayant fait de l’environnement une priorité, nous allons désormais avoir dans les couloirs du métro parisien toute une armada d’écran LCD diffusant des publicités.
    Nous vivons décidemment dans un monde formidable !

    A part les collectifs anti-pub, qui s’érige contre ce projet à la fois hyper gourmand en énergie, aliénant et révoltant tant il symbolise cette société de surconsommation qui fonce droit dans le mur…
    Ah, j’oubliais, nous sommes en pleine période de crise économique, cela permettra certainement de relancer le pouvoir d’achat et de sauver des entreprises…
    Pourquoi n’y avais-je pas pensé !

  40. outre d’etre un cumulard ,l’ge de la retraite a bien sonné ,Mr Lion présente comme bien d’autres tous les traits d’un éco tartuffe

  41. @ Pascal Husting, l’hyper-réel, c’est aussi le fait que toute notre industrie s’est développée sans jamais tenir compte du facteur « vie » , de l’invention des premiers engrais industriels bayer (réalisés à partir de cendres de plantes) à l’extraction permanente de tout ce qui est à la surface de notre terre . Les entreprises ont toutes aujourd’hui, pour la plupart, un service environnement : total qui empoisonne sols et points d’eau au Canada avec l’extraction de sables bitumineux, Areva et maintenant la Chine au nord Niger où se déroule en ce moment même un génocide, Lafarge, ect , vous connaissez la liste mieux que moi . Nous savons que tout ce qui vient contrer localement les activités de la plupart de ces entreprises est aujourd’hui menacé de mort : faune, flore, populations autochtones, militants greenpeace locaux ! nous sommes d’accord : la pureté est un mythe et j’écris en ce moment sur un ordi alimenté au nucléaire . mais expliquez moi comment nous pourrons trouvé un consensus profitable à l’avenir général alors que le poids du mensonge et de l’hypocrisie se paye chaque jour en cercueils…Quand aux utopistes, puristes, rêveurs, ils sont certes agaçants, butés, irréalistes voire idiots, mais sans eux, pas de grandes révolutions historiques, pas de grands mouvements populaires, et pas de greenpeace . C’est évident, l’avenir même de cette institution passe par leurs réflexions .

  42. @ Katia, oui, mais tu avoueras que pour le dessus de la ceinture …en tout cas quelle chance ! la Dordogne, la plus belle terre de France !

  43. Thank you, Katia !
    Quant aux écrans publicitaires omniprésents, c’est le contraire de l’hyper-réel qui nous rattrape de jour en jour, non ?

  44. Pour Katia Kanas et tous autres,

    Chère Katia, ton mot me permet de préciser mon point de vue, ce qui n’est jamais inutile. J’ai dit plus haut, et je le maintiens bien sûr, que je crois Robert Lion sincère. Je ne doute pas une seconde qu’il a fait un grand mouvement personnel, à l’intérieur de sa tête chenue. Et j’en suis sincèrement heureux.

    Ce n’est pas de l’hypocrisie. Nous avons tous besoin de Robert Lion. Mais où ? Telle est la question. Lion se réveille alors qu’il est bien tard. Et sa pensée, respectable, se déploie volens nolens dans le cadre qu’a été sa vie. Je dis bien : le cadre. C’est-à-dire qu’il critique ce monde, mais en tentant de l’améliorer, de lui donner des couleurs reposantes. De pousser par exemple les constructeurs à mettre en vente des voitures « propres ». (Tiens, au fait, j’imagine que Greenpeace félicitera le gouvernement pour avoir pris la décision « réaliste » de jeter au rebut, sur fond de crise, des centaines de milliers de bagnoles usagées. Non ?)

    Lion, pour en revenir à lui. Il est dans le cadre. À la marge de ce cadre, mais dedans. Il sait parler aux patrons et aux institutions diverses et si variées. Fort bien. Mais que ne le fait-il depuis la place qui est la sienne ? Que ne s’associe-t-il avec ceux, nombreux déjà, qui s’inquiètent de l’évolution de la crise depuis l’intérieur du système ? Voilà qui serait grandement utile à tous. En cette hypothèse, j’applaudirais à tout rompre.

    Au lieu de quoi, Lion vient prendre la tête d’une association écologiste qui entendait naguère être un fer de lance pacifique. Une sorte d’utopie en marche, capable de mobiliser les parties les plus actives de la société. Et c’est là que cela ne va plus du tout. Non, Katia, ce n’est pas Lion qui va à Greenpeace. C’est Greenpeace qui se rapproche évidemment de l’univers mental de Robert Lion et de ses nombreux amis. Lequel n’a rien de honteux. Seulement, ce n’est pas le mien. Et il arriva que ce ne fût pas celui de Greenpeace.

    Je vais te dire, Katia. Tout dépend au fond de l’analyse que l’on fait de la situation. Ou bien l’on pense que nous avons le temps. Tu crois ? Ou bien l’on pense qu’il faut des ruptures conceptuelles et pratiques. Quelque chose cloche dans ton propos, car d’un côté, tu portes un jugement lourd de sens sur la marche des événements. Et de l’autre, tu donnes les clés de cette association à qui entend mener des actions « réalistes », celles que peut accepter et digérer l’organisation sociale responsable de l’effondrement écologique en cours. Je te dirais sans hésiter qu’il y a là une terrible incohérence.

    J’ajouterai un mot sur la question taboue du débat. Les écosystèmes généraux de la planète donnent des signes de déséquilibre – c’est un euphémisme -, mais personne ne DISCUTE. Depuis la naissance de Greenpeace, en France en tout cas, je n’ai pas le souvenir d’un seul moment de vraie discussion collective, en profondeur, sur l’état du mouvement écologiste et ce qu’il doit entreprendre.

    Bien sûr, cela concerne tous les autres, de FNE au WWF, en passant par la LPO. Bien sûr. Mais le résultat est que des outils créés il y a des décennies, dans un contexte tout différent, ont gentiment dérivé au fil de l’eau (polluée), sans la moindre analyse. De la sorte, on finit comme guignols du Grenelle de l’Environnement, à tenter d’arracher des miettes au maître de cérémonie. Comme si nous étions quarante ans en arrière.

    C’est cet innommable déficit de parole et de démocratie que nous payons tous. Et qui vous autorise à nommer président Robert Lion, qui n’incarnera jamais un mouvement écologiste conquérant, et pour une raison très simple. Il n’est pas un écologiste conquérant. Il faut dire à sa décharge pleine et entière que Greenpeace n’est plus une association écologiste conquérante. Ne me dis pas que personne ne t’avait prévenue !

    Je t’embrasse, chère Katia.

    Fabrice Nicolino

  45. (source le courrier international- Los Angeles the observer)
    Voici encore de l’hyperréel:

    Chasser dans les fjords, ça change des éternels safaris en Afrique.
    En Norvège, à partir de janvier 2008, la chasse au phoque ne sera plus un
    privilège réservé aux locaux. Le gouvernement norvégien, qui a fixé
    les quotas de capture à 2 000 têtes par an, vient d’autoriser la
    chasse touristique sur les côtes du pays. Une décision prise sous la
    pression des pêcheurs, qui accusent les phoques de décimer les
    stocks de poissons. Cet argument ne repose sur « aucune preuve
    scientifique », à en croire le WWF norvégien, mais ne boudez pas
    votre plaisir. Deux tours-opérateurs vous proposent « une
    inexpérience inoubliable ». NorSafari offre sur le Net une formule
    d’une journée à 1 400 couronnes (environ 170 euros) pour un phoque.
    Compter 8 200 couronnes (environ 1 025 euros) pour quatre jours et
    deux prises, et 500 couronnes par animal supplémentaire. Formules
    hébergement et repas compris. Polar Events « fournit les fusils » (les
    chasseurs traditionnels s’en tiennent à l’art exigeant du bâton),
    mais exclut la chasse aux bébés phoques. Le plus : la plupart des
    formules garantissent au moins une prise ou prévoient un
    remboursement si vous rentrez bredouille. NorSafari vous aide à
    découper et à conditionner l’animal. Ce qu’en pensent les esprits
    chagrins : Paul Watson, président de l’organisation Sea
    Sheperd : « Tuer des bébés phoques, c’est ce qu’il y a de plus facile
    quand on a des prédispositions sadiques. » Brigitte Bardot a envoyé
    une lettre aux Norvégiens : « N’attendez pas que des hordes de
    touristes avides de sang viennent dans votre pays dans le seul but
    de faire un carton sur ces pauvres bêtes innocentes et inoffensives.
    Réagissez immédiatement et faites stopper ce carnage. » A savoir :
    cadeau réservé aux chasseurs dotés d’un permis de chasse.

    Los Angeles Times, The Observer, Dagbladet.no

  46. allez chercher pourquoi Greenpeace change,le financement aussi change ,les campagnes sur les OGM vont etre moins virulentes,ils ont accepté du fric de certains industriels pollueurs,et la transparence sur leur financement est desormais introuvable,alors demandez donc a Pascal Husting, par qui sont ils finançé et dans le detail et en toute transparence,c’est la le changement de cap,le reste suit logiquement

  47. Josselin,

    Désolé, mais je ne suis pas d’accord avec ces méthodes d’insinuation. Si vous avez des informations, donnez-les. Et sinon, évitez. Moi, je n’ai jamais pensé que le monde était rempli de traîtres qu’il suffirait de « corriger » d’une façon ou d’une autre pour les faire rentrer dans le droit chemin. Même quand j’étais jeune et que je crachais des flammes, car cela m’est arrivé.

    Je pense que nous avons besoin d’énergies de toute sorte, dont certaines ne nous plaisent guère. Mais l’éventuelle solution à la crise écologique est dans l’union des forces, pas dans la calomnie. Je demande seulement, et clairement je crois, qu’on se pose des questions véritables. Et qu’on tente d’y apporter des réponses sincères. Ce que ne fait pas, ce que ne fait plus Greenpeace. Bonne journée,

    Fabrice Nicolino

  48. Tu vois, Fabrice, quand je parlais de lynchage…

    Nous y sommes : la calomnie fait son apparition.

    Alors que GP est la seule association dont la survie financière repose sur un fait majeur : aucune subvention publique, ni d’aucune entreprise.

    Et voila pourtant ce que nous devons lire dans les réactions à ta chronique.

    Et je salue ta réaction immédiate de disqualification de ces propos ignobles.

  49. mise en perspective, j’ai pêché çà sur le web:
    21/11/2008 – Le Capitaine Paul Watson répond aux allégations de Greenpeace dans l’International Herald Tribune.

    Mark McDonald de l’International Herald Tribune a publié un excellent article intitulé « Les baleiniers japonais et les écologistes mettent les voiles pour leur confrontation annuelle ». Il a aussi interviewé Steve Shallhorn de Greenpeace. Le Capitaine Paul Watson répond aux commentaires de M. Shallhorn au sujet de Sea Shepherd dans cet article.

    Les baleiniers japonais et les écologistes mettent les voiles pour leur confrontation annuelle
    Par Mark McDonald

    Vendredi 21 Novembre 2008 – International Herald Tribune (Avec les commentaires éditoriaux du Capitaine Paul Watson)

    HONG KONG: Discrètement, sans la fanfare d’adieux ni les bénédictions bouddhistes habituelles, un baleinier japonais a mis les voiles cette semaine pour sa chasse annuelle aux grandes baleines dans l’Océan Austral. Si la chasse est bonne, le Nisshin Maru prendra plus de mille baleines.

    Pendant ce temps, à la Marina Rivergate de Brisbane, Australie, Sea Shepherd Conservation Society prépare son propre navire, le Steve Irwin, pour son combat annuel en haute mer avec les baleiniers japonais.

    Les confrontations passées ont été spectaculaires, dangereuses, voire violentes. Il y a eu des collisions et des éperonnages, des abordages forcés, des hélices bloquées, le lancement de bombes puantes et de grenades étourdissantes, et même des allégations de coups de feu.

    Sea Shepherd, dont l’équipage comprend l’actrice américaine Daryl Hannah, promet à la flotte japonaise de grandes surprises et de nouvelles tactiques. Mais le groupe dont les membres ont été étiquetés « éco-terroristes » n’aura pas de renforts cette année : Pour la première fois en quatre ans, Greenpeace n’envoie pas de bateau pour les aider à harceler les baleiniers.

    Cela rend Paul Watson fondateur de Sea Shepherd et capitaine du Steve Irwin, furieux. Dans une interview téléphonique qu’il a donnée vendredi depuis Brisbane il a qualifié Greenpeace de dames Tupperware(TM) du mouvement environnementaliste. »

    « J’ai sans cesse offert de travailler avec eux, » a déclaré Watson, l’un des fondateurs originels de Greenpeace au début des années 70, qui s’est par la suite séparé du groupe en 1978. « Je les appelle ‘l’autre industrie baleinière’. Ils ont récolté des millions de dollars sur le dos des baleines au cours de cette campagne – et maintenant ils n’envoient pas de bateau. Ils devraient avoir honte. »

    Greenpeace a décidé de se concentrer sur un procès qui implique deux de ses activistes au Japon ainsi que sur une campagne visant à retourner l’opinion des Japonais contre la chasse à la baleine. La direction rejette aussi les tactiques confrontationnelles de Sea Shepherd.

    « Leur image de militantisme a suscité une réaction particulièrement violente au Japon, » a déclaré vendredi depuis Sydney Steve Shallhorn, directeur de Greenpeace Australie-Pacifique. « Le Japon est une société qui évite la confrontation (et où le dommage à la propriété est considéré comme une violence. »

    Note du Capitaine : Particulièrement violent est le bon terme. Autrement dit, nos actions n’ont pas échappé à l’attention internationale et pour la toute première fois la question de la chasse illégale à la baleine du Japon dans l’Océan Austral a fait les titres de la presse dans ce pays. Nous avons attiré leur attention.

    Shallhorn reconnaît que Greenpeace a été « leurré par l’Agence de Pêche Japonaise. »

    « Ils ont été très doués, utilisant le message comme quoi les occidentaux n’ont pas le droit de dicter aux Japonais ce qu’ils sont autorisés à manger ou pas. »

    Note du Capitaine : Nous ne dictons pas aux Japonais ce qu’ils sont autorisés à manger ou pas. Nous leur disons que nous ne tolérerons pas leur massacre illégal des baleines. Il ne s’agit pas de cuisine, il s’agit de faire respecter les lois de protection de l’environnement.

    Mais Watson prétend que Greenpeace, avec les ressources qui sont les siennes, pourrait facilement se permettre de mener sa bataille juridique, de monter une campagne de relations publiques tout en harcelant les baleiniers en mer.

    « Ecoutez, nous n’avons pas le temps de ‘retourner l’opinion publique’ » a déclaré Watson, l’homme de 57 ans à la barbe touffue, né à Toronto. « Greenpeace est utopiste. Cela ne va tout simplement pas se réaliser. »
    …….
    Si Shallhorn remet en question notre intégrité (à propos d’une balle tirée par un marin japonais, qui ne serait pas une balle (dixit GP, mais un éclat de grenade éclairante) je ne peux que lui répondre en lui demandant comment est-il possible de faire confiance à quelque déclaration de Greenpeace que ce soit après qu’ils aient récolté des fonds pendant une année sur la base d’un mensonge – le fait qu’ils allaient retourner dans le Sanctuaire Baleinier de l’Océan Austral pour défendre les baleines – et que maintenant, avec l’argent en banque, ils vont s’installer confortablement et nous regarder affronter seuls contre les baleiniers.
    Tokyo a envoyé des navires par le passé et Watson a entendu des rumeurs sur une « canonnière japonaise » qui serait déployée cette année comme escorte pour le Nisshin Maru.

    « Ils pourraient envoyer toute la fichue marine japonaise, nous n’allons pas renoncer à ce combat pour sauver les baleines, » a déclaré Watson.

    Le ministre de l’environnement australien, Peter Garret, ancien chanteur du groupe de rock Midnight Oil, a récemment nommé Sandy Holloway pour être le premier envoyé spécial du pays pour les baleines. On s’attend à ce qu’Holloway, ancien chef du comité d’organisation des Jeux Olympiques de Sydney, presse les Japonais à abandonner la chasse à la baleine dans l’Océan Austral.

    Shallhorn (Greenpeace) considère l’engagement de Holloway comme un « développement significatif. »

    Watson (Sea Shepherd) dit que « 21 ans de diplomatie n’ont absolument rien fait. »
    La Commission Baleinière Internationale, avec ses 82 pays membres, a interdit la chasse commerciale à la baleine en 1986. Quelques groupes indigènes et aborigènes sont autorisés à les chasser pour les manger. La Norvège et l’Islande se depuis sont opposés au moratoire et continuent de chasser les baleines…….

    La loi internationale permet aussi la chasse à la baleine pour des raisons scientifiques et le Japon utilise ce codicille pour autoriser les baleiniers dans ses eaux profondes. Ils chassent principalement les rorquals nains, mais aussi les rorquals communs, qui sont listés comme espèces en voie de disparition par l’Union internationale pour la conservation de la nature.

    « Les Japonais se sont saisis de cette lacune dans la législation, » a déclaré Shallhorn, « et ils l’ont exploitée au-delà de toute reconnaissance»

    Capitaine Paul Watson : Et Greenpeace s’est saisi de cette problématique pour récolter des millions de dollars et voilà qu’ils abandonnent les charniers de l’Océan Austral aux baleiniers. Honte à eux pour avoir escroqué le public, pour leur avoir volé leur argent et pour être revenu sur leur engagement de retourner défendre les baleines. Comme co-fondateur de Greenpeace je suis profondément offensé qu’ils aient souillé le nom d’une organisation que j’ai aidé à créer.

  50. Claudio détends toi, c’était un compliment de ma part, j’espérais qu’il soit pris comme tel.

    Je précise ma pensée du coup.
    Je pense que ce blog est en train de se transformer sous nos yeux. Il semble passer du côté « information » au côté « action ».

    Et je trouve ça très encourageant pour le Printemps 2009 !

  51. Sur la dérive lente de toutes les institutions humaines créés dans un élan d’amour (oui, oui, il s’agit d’amour, ce gros mot que l’on n’utilise de moins en moins), je vous conseille de lire: Le choc amoureux de Francesco Alberoni. Ce livre devrait être connu de toute personne appartenant à une association. Il explique bien le lent processus de perte de l’élan initial au sein de toute institution.

    Cela permettrait aussi de comprendre pourquoi GP évolue ainsi.

    Du coup la proposition de réunir les assos de FN me parait TRES interessante.

    A savoir si RL a fait de l’entrisme ou si GP a cherché RL. Je suis mal placé pour avoir une opinion mais … mais.
    Je suis assez bien placé pour comprendre que mettre à la tête d’une telle organisation un personnage dont l’esprit est totalement formaté par son passé- fort bien décrit par FN-ne me semble pas aller dans le bon sens.

    Il est psychologiquement assez difficile de se renier. Alors pour faire une réelle politique énergétique aujourd’hui, il faut accepter que l’usage de la voiture comme RL l’a envisagé et l’envisage encore n’est tout simplement pas possible. Ce n’est pas en faisant des soi-disant modèles écolo que l’on va s’en sortir. il faut relocaliser l’économie, raccourcir les distances domicile/travail par exemple. Or nous devons de genre de situation précisément à ce genre d’énarque qu’est RL.

    Je ne pense pas qu’un homme de 74 ans qui a personnellement contribué à développé une société pareille soit le rêveur-oui on a besoin de rêveurs M Husting pour imaginer notre monde à venir- qui imagine une autre société ou l’environnement n’est pas respecté mais tout simplement est la vie (au sens amérindien tu terme). Je le répète, un humain qui s’est engagé aussi profondément dans la destruction environnementale, ne peut pas se remettre en cause aussi profondément sauf à voir sa personnalité s’effondrer par pans entier. Mais ce n’est pas le genre du personnage. La remise en cause. C’est un exercice quotidien dont le muscle s’atrophie si on ne s’en sert pas …

    Il me semble (Fabrice me corrigera si mon analyse ne tient pas la route) que l’analyse écologique actuelle sur les problèmes écologiques ne peut être qu’une analyse globale socio-politico-économique. Il me semble que l’écologie de papa ( ce terme n’est pas condescendant du tout, papa c’est mon père aussi) était déconnectée de la source réelle des problèmes. Or le problème c’est que c’est la partie obscure de l’homme qui prend trop souvent le dessus.
    Je m’explique. Nous sommes immensément riches (en quantité) grâce -entre autre- à la dépossession de nombreux autres humains. Si RL accepte une telle analyse, il est peut-être à sa place mais je n’y crois pas car malgré sa formation et les expériences qu’il a traversées il n’a jamais compris une telle chose. Sinon ca vie serait toute autre.
    Bon j’abrège sinon je ne m’arrêtait plus et soit vous avez compris mon analyse soit de toute façon la refuserez même bien mieux argumentée.

    Je précise: je soutiens financièrement GP pour permettre à GP de rester indépendant. Mon « droit de vote » chez GP c’est mon financement. Si l’asso dérive, j’écrirai un courrier circonstancié avant de couper mon virement automatique.
    Mais force est de constater que je suis déçu par le choix de RL.

  52. Plutôt que de vous congratuler entre vous,que pensez-vous, les uns et les autres, de nous parler des dangers( CO2 mais aussi fumées et radioactivité) présentés par l’utilisation du charbon en Allemagne pour produire la majeure partie de son électricité? Il semblerait que les langues se délient à ce sujet sur pas mal de forums. Alors? Intox ou vérité? Peut-être Robert Lion saurait-il répondre?

  53. Ja, vielen Dank, ich habe alles verstanden.
    Des bâtards comme ça j’en ai eu comme chef. Impressionnante son inculture économique.

  54. il y’a la calomnie et nos petits amis qui se reveillent aussi. Sur le site d’Alerte environnement (pour ceux qui ont suivi l’histoire des pesticides), on se délecte de la chronique de Fabrice contre Greenpeace (c’est présenté comme ça)…

  55. Mais vous n’avez pas compris que le nouveau patron de Greenepace à la solution à tous nos pbs?
    Le marché:
    Un indice boursier écolo
    Des voitures écolo
    Et les toilettes séches en Dordogne pour quand vous avez envie (humour)

    En fait, la lutte n’est pas finie. Dans la lutte, on a pas forcément besoin de Greenpeace. Notre présence suffit. Nous somme le changement.
    Alors, disons à Greenpeace de continuer à faire ses machins pour la télé (en anglais en plus les slogans, ça fait plus chébran) et allons dans nos champs d’OGM, sur les sites nucléaires, dans nos boutiques bio locales faire ce qu’on a faire: changer ce putain de monde dégueulasse.

  56. Très bien Alain. Que chacun apporte sa pierre.
    Tu me sembles aller dans le bon sens…
    Mais essayes de ne pas dénigrer, STP.

  57. une nouvelle fraîche : vous savez , le circuit de formule 1 dont je vous avais parlé sur une zone de captage d’eau potable qui alimente plus de 400 000 personnes, et bien c’est quasiment fait ! Matignon soutient, Renault et la SAFER trouvent que finalement, c’est formidable et je cite le courrier de mantes : « l’aspect environnemental reste essentiel pout tous les acteurs politiques locaux …parmis eux, les pro-circuits sont unanimes : le circuit devra être conçu dans le respect total de l’environnement, répondre à des mesures de protection du bruit, respecter les taux des émissions de carbonne . Et ces élus locaux réaffirment leur volonté de protéger les espaces naturels autour, notamment de créer « une barrière verte » face à la Seine, en reboisant l’entrée des Mureaux . ces contraintes écologiques, cela va sans dire, font un peu tousser prost et lagardère .
    On sait aussi que 95 hectares de terre jouxtant les éventuels futurs terrains du circuit automobile devraient être réservés à de l’agriculture maraîchère et à une maison de la nature  » .
    le courrier de mantes

    j’ajoute que le financement du projet sera essentiellement public .Toujours pas marre d’être pris pour des cons ? j’espère que Greenpeace sera avec nous dans la bataille …

  58. Quel foutage de gueule, ce truc. Chez nous aussi, le maire veut installer un karting…
    Les amis de la nature répondent présent ! :))

  59. Comme alain, je pense que le changement viendra des individus et de leur capacité à créer des modèles alternatifs, type AMAP, coopérative de travailleurs …
    Après, les organisations comme greepeace qui oublient que le changement ne viendra pas en préservant le système actuel qui porte le nom de capitalisme, c’est faire preuve soit de naïveté soit d’hypocrisie. Avec la nomination d’un ecotartuffe à leur tête, je penche pour l’hypocrisie.

  60. Moi, je m’arrête sur le « Tout en apportant des services énergétiques de base aux 2 milliards de gens dans le monde qui n’en ont pas aujourd’hui. » de Pascal Husting.
    Voilà une affirmation qui n’est qu’un postulat. Il y a matière à discuter.

  61. Et bien moi aussi j’ai froid et je ne crois pas au père noël; bien trop enjolivé par la pub…Saint-Nicolas s’est juste contenté de sauver trois gamins d’un boucher; et là il aurrait pas mal de boulot!

    L’eau n’est pas une denrée et n’a de prix que celui de la repurrifier; vive les trente-cinq heures et même l’inactivité! l’eau en bouteille est ni plus ni moins du pillage…De l’eau pour tous; décroissez pour ne pas polluer les dernières sources d’eau potable; il faudra bientôt la partagée!

    Désolée quand je vois le patron de nestlé; je deviens extrème-gaucho…M…Je vais être classifiée terroriste-activiste! C’est comme Suez qui privatise des sources équipées de pompes en afrique qui ont été financées par les ONG et la collectivité. Sa me révolte!

    Il est évident que greenpaece à perdu son élan; il est évident qu’il faut mettre « de l’eau dans son vin » pour se réunir; il est évident que rassembler les gens veux dire faire des concessions; comme il est évident qu’on ne doit pas accepté toutes les concesions!

    L’ennemi est le greenwashing qui vide toute avencée écologique de sa substance…

    Sortir du consumérisme ou subir…Non franchement plus j’avence et moins je vois d’autres portes de sortie!

    Oui c’est vrai que c’est un rythme sympa ainsi lire les réactions de tous le monde; c’est instructif! Et je m’excuse que mon com soit si peu constructif; mais franchement; à 75 ans; le mec qui a cumulé autant de conneries et de richesses (qu’il ne redistribue pas à greenpaece ni à personne ce me semble???)… Je suis bien aise qu’il découvre les toilettes sèches…Mais delà à se remettre fondamentalement en question…Sinon venir chercher de nouvelles idées de productions et de protections de ressource naturelles capitalisées…Non même Saint-Nicolas c’est trop pour moi! (et vous savez quoi; du fond du coeur je voudrais que ce soit vrai et lui souhaiterrai.)

  62. non mais attendez : un circuit de formule 1 d’au moins une centaine d’hectares en plein corridor écologique, en bord de Seine , zone inondable, sur une grande zone de captage d’eau potable, qui va coûter 200 millions d’euros en bonne partie publiques , dont on dit qu’il va créer 10 000 emplois !mais merde ! REACTION !
    et puis Y EN A MARRE DE CES CITATIONS DEBILES COMME « ECO-TARTUFFE » , mot inventé par des anciens publicitaires , de nuremberg avant la guerre . c’est puérile, stérile, avançons, merde !
    @ Robert Lion, Robert, je ne te connais pas . ce que je sais , c’est que tu as en effet une expérience de l’économie que j’appelle « a la papy » qui , malheureusement, a toujours de forts soutiens en France . je te demande, s’il te plait d’être de ce combat dont tu connais bien la plupart des belligérants, parce qu’il est condamne encore plus surement l’avenir de cette zone déjà suffisament éprouvée par le chômage ,la laideur , et dans une certaine mesure, la pauvreté
    ect,mais aussi parce qu’il estle symbole du combat mené entre ceux qui freine des quatre fers vers le progrès au nom du profit immédiat, et ceux qui construisent l’avenir . Il est temps que nous réagissions tous ensemble .J’ai bien dit, ensemble .

  63. Je ne porterai pas de jugement définitif sur Greenpeace. Ils ont fait du bon boulot sur certains dossiers, je crois qu’ils continueront. Et j’ai du respect pour les bénévoles et militants qui s’investissent.
    Après, l’équipe dirigeante, c’est une autre histoire. J’ai été donatrice pendant fort longtemps jusqu’à ce que certaines prises de position (ou plutôt l’absence de prises de position) sur certains sujets m’amènent à quitter le navire. Il se trouve en plus que j’ai beaucoup d’admiration pour Paul Watson et que son avis sur Greenpeace International a beaucoup d’importance à mes yeux. D’où ma frilosité pour Greenpeace France. Enfin, la goutte d’eau fut sans doute le départ de Michèle Rivasi, une femme pour laquelle j’ai également de l’admiration.
    Ce sont des gens comme Michèle Rivasi ou Paul Watson qui me motivent et m’inspirent. Pas des Robert Lion…

    Pour ceux qui auraient oublié, voici un extrait du communiqué de presse de l’époque :

    « Michèle Rivasi quitte la direction de Greenpeace France, neuf mois après sa prise de fonction septembre 2003, succédant à Bruno Rebelle, parti rejoindre la direction internationale de l’ONG.

    Le poste ne correspond plus à mon attente. Sa dimension de gestion administrative et financière m’est apparue prendre trop de place par rapport à sa dimension stratégique, a déclaré l’ex-député écologiste dans un communiqué publié par Greenpeace.

    Je préfère donc exercer ma compétence ailleurs. Le combat de Greenpeace pour la défense de l’environnement demeurera le mien, a ajouté Michèle Rivasi. »

  64. J’avais été surpris il y a quelques années de voir que Geenpeace France recrutait son directeur par voie d’annonce dans Télérama…comme n’importe quelle autre entreprise en fait, et puis d’y avoir passé Huit mois dans une campagne m’en a appris beaucoup d’une part sur l’engagement incontestable, bien réel, pas au chaud du tout… de ses militants et activistes et sur une grande différence d’appréciation entre l’équipe dirigeante et ce que ressentaient sur le terrain les activistes, sans compter sur les complications dans les rouages entre International et national c’est à dire complications dues à la taille de l’organisation.
    Je m’en étais entretenu avec un capitaine de l’organisation, un « ancien » qui ne voyait plus grand rapport entre l’esprit des fondateurs et l’actualité du moment, il y a 4 ans de cela. Certes, la critique est facile et je ne veux pas ni n’ai le droit de juger de la sincérité et de l’engagement des responsables de l’organisation, mais n’est ce pas le sort qui choit à toutes les organisations dès qu’arrivent les changements de génération que de perdre l’esprit des origines, n’y a til pas intérêt à refonder au bout d’un temps que j’appellerais « le temps de s’installer »? Que deviendra Sea Shepherd après Paul Watson?
    En celà, j’aime le talent « d’Aiguillon » de Fabrice qui ne se contente pas que de « piquer » mais aussi de proposer…je n’ai pas de prétention religieuse mais par culture je me souviens de cette phrase: « si le sel s’affadit, avec quoi salera-t-on? »

  65. (lu sur Goodplanet):
    « D’abord, un questionnement : qui est cet homme ? A-t’il les convictions pour être à la tête d’une telle association ? Et puis, quand même, une espèce de sentiment de satisfaction… Quand même, c’est un signe que les choses peuvent changer : une ONG peut recruter à sa tête un citoyen qui a réalisé les études les plus élitistes de France ! »
    je ne vois rien d’extraordinaire, moi dans ce fait, dans la mesure où, ce mouvement « d’élitisme » (snob effect) a gagné toute la société et depuis de longues années..Des ONG, ont servi de tremplin à certains ambitieux comme Bernard K. il y en a d’autres, mais seul son nom me vient en tête.. Pour toute association ..il est de bon ton d’avoir dans son CA ou parmi ses membres honoraires des gens connus..et je ne parle pas de gens comme le lumineux Théodore Monod (caution morale)qui présidaient des assos, mais de stars, du ciné, ou autre…Sans ces « éclairages »-là, il y a comme une ringardisation de base..une condamnation à rester anonyme, donc dans le système actuel, inexistant, je trouve qu’il y a là un germe très malsain..quelque part c’est comme si on déniait aux « vrais gens », de la base, une compétence..et des pouvoirs; Exemple de ce que je tente maladroitement de dire: le film de Depardon « La vie moderne » : des êtres dont la compétence, qui était si grande pourtant, dans le système actuel, à présent totalement marginalisés, en voie de disparition..(peut-être comme les oiseaux, les abeilles et les papillons..?)et j’allais oublier, certaines populations de notre planète, dont on ne parle jamais.
    Demandons à Robert de nous faire une rédaction dans laquelle il nous décrirait la planète de demain..celle dans laquelle il aimerait vivre, lui et ses (éventuels) descendants.et pour laquelle, donc, il va à présent oeuvrer.

  66. « Katia Kanas est l’un des piliers de Greenpeace en France(…)J’ai pour elle une affection indéfectible ». Eh oui mon bon Fabrice, on en est tous là ! ;-DD
    @ à Katia : une bise du 93

  67. Je prends le train de ce débat en marche certes peu tard, mais je ne peux pas ne pas réagir! Avant tout, soyons clair, mon intention n’est pas de relancer la polémique, juste l’envie de donner mon point de vue.

    Je suis adhérente à Greenpeace,
    J’y ai été bénévole quelques temps,
    Je suis ses campagnes et son actualité avec assiduité.
    C’est l’une des ONG de défense de l’environnement parmi les plus pertinentes et efficientes, nous sommes de plus en plus nombreux à partager cet avis.

    Fabrice, je suis scotchée par vos propos et votre sectarisme.
    Si vous le voulez bien, voyons un peu l’arrivée de Robert Lion sous un autre angle: n’est-ce pas finalement ce qu’il peut se produire de mieux? Qu’un homme d’un âge respectable se remette en cause, qu’il revienne sur les modèles passés sur lesquels il s’est construit pour évoluer vers les modèles que nous souhaitons tous (chez Greenpeace et ailleurs) voir aboutir ?
    Ne serait-ce pas la plus merveilleuse des nouvelles si tous, plus ou moins vieux, avaient cette capacité à bouger?
    N’est-ce pas ce que nous cherchons à faire au quotidien dans nos discours et nos actions militantes?
    Pascal et Katia, je vous rejoins,
    le monde change vite, très vite… A s’enfoncer dans l’opposition systématique, Greenpeace risquerait de perdre la crédibilité qu’elle a mis tant années à construire et qu’elle a enfin gagnée.

  68. Je suis un peu en retard, mais mieux vaut tard…

    Non Fabrice, je ne peux te laisser dire ça. Si tu avais écrit « le mouvement écologiste », j’aurais pu laisser passer. Mais c’est « le mouvement de protection de la nature » que tu as écrit. Et le mouvement de protection de la nature, c’est en 1958 qu’il est né. Dix ans avant la date que tu avances. Mais peut-être voulais tu dire « en France ». Alors que celui que j’évoque est né en Bretagne. Il est vrai que nous ne nous intéressions guère qu’aux espaces, aux oiseaux, au fleurs et à mille autres brimborions. Et qu’il aura fallu quelques années avant que nous ne commencions à militer aussi pour l’environnement.

    Cette insignifiante rectification faite, je dois dire que j’ai beau scruter le texte initial, je n’y trouve ni n’y ressens aucun mépris. Pour qui que ce soit. De la colère, un certain désenchantement, à coup sur. Mais du mépris ? Faut-il se sentir mal à l’aise pour se méprendre à ce point.

    En réalité, je ne suis pas étonné de la véhémence de certaines réactions. Confrontés à ta lucidité, à ton indépendance, à ton sens critique… qui ne se sentirait visé. Et ne réagirait en conséquence. La meilleure défense… Décidément, tu marches toujours à découvert, mon ami.

    JYM

  69. Pour Nathalie,

    Mon Dieu, que vous dire ? Nous ne menons pas le même débat, et nul n’en est responsable. Votre utilisation du mot sectarisme, si éloigné de mon propos, a le but évident de disqualifier celui qui ne pense pas comme vous. Rassurez-vous si c’est possible, je ne vous accuse pas de jouer consciemment cette carte. Je constate. Voilà tout. Si vous n’avez à ce point envie de discuter, qu’y puis-je ? Rien. Mais je vous salue néanmoins,

    Fabrice Nicolino

  70. Pour Jean-Yves,

    Merdouille, tu as infiniment raison. Au temps pour moi. Comment ai-je été assez sot pour oublier la SEPNB ? Comme je suis intrinsèquement de mauvaise foi, je mettrai cela sur le compte du vin (bio) qui obscurcit jusqu’à mes rêves. Des bises à tout le cap Sizun, et aux mouettes, où qu’elles soient.

    Fabrice Nicolino

  71. Nathalie : vous écrivez:
    « Qu’un homme d’un âge respectable se remette en cause, qu’il revienne sur les modèles passés sur lesquels il s’est construit pour évoluer »Ne serait-ce pas la plus merveilleuse des nouvelles si tous, plus ou moins vieux, avaient cette capacité à bouger? »

    Greenpeace étant à présent une institution fort riche et respectable, ainsi que vous le dites, je trouve que s’y retrouver à un poste de responsabilité pour quelqu’un comme RL, est plutôt pas mal dans une carrière d’énarque en 2008! Et puis bon 74 ans c’est pas si vieux en 2008! Que va-t-il faire ma foi de si « subversif? » Vat-il aller combattre avec Watson sur son berger des mers? çà m’étonnerait, ce n’est pas respectable. du tout.
    Sous nos cieux tempérés, L’écologie est très tendance, et certains s’en servent comme faire valoir, comme argument de vente, mais n’ont réellement aucune conscience! (comme être mao chez certains bourgeois dans les années 70…Une posture, un masque..)
    PS : je ne me permets pas ici de juger de la sincérité de ce monsieur.
    Quant à la capacité de bouger, il faudrait plutôt en parler à Monsanto et quelques autres..

  72. Quelle capacité à juger, que vous avez tous, mes amis : Bénédicte, Marie, Alain, Marion.
    Je ne parle même pas des propos de Josselin.
    En cela, vous êtes sur le droit fil de l’initiateur de cette chronique.

    Vous jugez comme si vous aviez participé aux débats chez GP ce jour de l’élection de R. Lion.
    Et vous ne semblez pas vouloir écouter ceux qui étaient là et ont décidé de donner leur voix à l’élection du nouveau CA, lequel n’est pas composé, comme je l’ai déjà dit plus haut, du seul R. Lion.

    Mais rien, rien n’y fait : vous avez tous une opinion définitivement désobligeante pour disqualifier le choix de ceux qui ont choisi de passer un samedi entier à se cailler et à écouter avant de voter.

    Pour certains, R. Lion mérite le bûcher. Et ceux qui avons voté pour sa participation aux décisions ne sont, au mieux, que des doux rêveurs, croyant au père noël – c’est de saison, comme dirait Fabrice…
    Heureusement que le mot traître n’a pas (encore ?) été prononcé.

    C’est très bien de critiquer, c’est même essentiel et c’est même l’essence du combat de GP.
    Cela vous avait-il échappé ?

    Mais il me semble qu’il serait « un quart de poil plus prudent » de bien se renseigner avant d’émettre des jugements.
    Se renseigner par exemple sur la composition du CA en sa totalité (j’en ai touché un mot, mais personne ne semble avoir relevé : comme quoi…).

    Bref, tout le monde à son avis à donner sur tout le monde. Et les procès d’intention mènent le débat.

    Si vous pensez que c’est comme cela que l’on fera avancer la cause…

  73. Claudio,

    Arrête ton char, oublie ta bonne conscience quasi-professionnelle. Incapable de mener le moindre débat sur le fond – pour cause – toi et tes excellents camarades de Greenpeace préfèrent moraliser comme une chaisière et mettre en cause ceux qui l’ouvrent. Cela vous regarde.

    Tu ne vois pas même la différence pourtant essentielle entre critique, fût-elle vive, et jugement ! On est bien barrés. À te suivre, même si la planète s’enfonce dans la pire crise depuis 65 millions d’années, il faudrait donc être gentillet avec Greenpeace. Je vais te dire franchement les choses : je me contrefous de Greenpeace. C’est une minuscule création des hommes, qui a eu son sens et son efficacité. S’il faut s’en débarrasser, je ne vois aucune raison d’hésiter. Même si cela déplaît à ceux qui sont dedans. C’est rude ? Oui, c’est rude. C’est de la critique.

    Fabrice Nicolino

  74. Chefs d’accusation :

    1) Nous sommes incapables de mener le moindre débat sur le fond.
    2) Nous préférons moraliser comme une chaisière – je ne suis pas sûr de savoir ce que c’est…
    3) Nous mettons en cause ceux qui l’ouvrent.
    4) Nous ne voyons même pas la différence entre critique et jugement.
    5) Non, je n’ai pas le courage de remonter la longue liste d’accusations péremptoires que j’ai vu défiler le long de ces commentaires.

    Est-ce cela la « critique » ?

    Bon, je vais arrêter là « mon char ».
    Des fois que je me fasse accuser, en plus de candide croyant au père noêl, et en plus d’avoir une « bonne conscience quasi-professionnelle », d’être également un avocat du grand banditisme.

    Je continuerai néanmoins à lire tes chroniques ; du fond de ma cellule.

  75. Claudio,

    Mais merde, reprends-toi ! Nous tentons de trouver une voie presque impossible à imaginer. Je ne demande qu’une chose, c’est que le grand débat ait lieu devant toute la société. Et que l’avenir du mouvement écologiste ne soit plus confisqué par des microbureaucraties autoproclamées. Dont Greenpeace.

    Il n’y a aucune vraie discussion chez vous, sur aucun sujet engageant notre avenir commun. Je te mets au défi d’établir le contraire. Sache enfin que je n’ai rien, absolument rien contre toi. Mais enfin, si nous ne sommes pas même capables de nous secouer, qu’attendre ?

    Claudio, tu as bien le droit de penser ce que tu veux. Mais garde ouverte cette possibilité que vous puissiez avoir tort au regard de la crise qui vient, de la crise qui est. Au fait, que dis-tu du renversant silence – complice, oui, complice – de Greenpeace à propos de la prime à la casse automobile décidée par Sarkozy et Borloo ?

    Bien à toi, et j’insiste malgré tout : bien à toi.

    Fabrice Nicolino

  76. J’attends en effet, avec impatience, qu’une réaction de GP se fasse connaître.
    Je ne peux pas un seul instant penser que cela passe inaperçu.
    Tout comme j’attends avec impatience la grande levée de boucliers due à l’absence de propositions concrètes pour saisir cette chance historique que nous avons de profiter de la crise financière pour relancer un modèle différent d’investissements à long terme des deniers publics.
    Que les constructeurs automobiles se cassent enfin la gueule ou qu’il se transforment en usines de l’avenir pour concevoir et fabriquer :
    – des transports en commun de toutes sortes,
    – des générateurs d’énergie utilisant exclusivement les forces de la nature,
    – des récupérateurs de chaleur et des matériaux pur que cesse enfin le gaspillage éhonté des matières premières.
    La liste pourrait être bien plus longue.
    Il y aurait vraiment du boulot pour des dizaines de milliers de travailleurs.
    Que la taxe carbone soit enfin instauré pour que l’utilisation du pétrole ne soit faite qu’avec beaucoup de parcimonie et que ces taxes profitent aux projets de substitution et non aux monarchies du Golfe.

    Bref, je sens qu’il y a là un débat à mener, de fond et très ancré dans la réalité.

    Penses-tu que GP puisse être, seul, à l’initiative de ce débat ?
    Toutes, absolument toutes les forces de sensibilité écologiste devraient le lancer.
    Ne me demandes pas comment, je n’en sais rien.

    Mais il me semble qu’il serait temps de cesser la guérilla intestine et se concentrer sur al mise en oeuvre de ce projet.

  77. @ Claudio, tu m’auras mal lu, je ne condamne personne, j’appelle plutôt à l’aide . Quelque soit l’endroit, je crois que le plus fatigant, c’est d’être sans arrêt mal lu ou écouté .D’ailleurs, j’ai contacté greepeace au sujet du circuit formule 1, ils sont au courant, mais pour l’instant aucune action n’a été préparée sur ce thème car cela ne concerne pas les grandes causes internationales . je pense que c’est une erreur : défendre politiquement à Matignon, en France, un projet de formule 1 de plusieurs centaine de million d’euros aux frais de la princesse , et qui doit être réalisé sur un captage de nappe phréatique concernant 400 0000 personnes et en pleine mise en place du grenelle, si ce n’est pas simplement se gausser ….mais continuons à faire de la pub pour les ampoules économiques pendant que notre système economique continue à tout saccager sur son passage dans l’inertie la plus totale .

  78. défendre politiquement à Matignon, en France, un projet de formule 1 de plusieurs centaine de million d’euros aux frais de la princesse , et qui doit être réalisé sur un captage de nappe phréatique concernant 400 0000 personnes et en pleine mise en place du grenelle, si ce n’est pas simplement se gausser ….mais continuons à faire de la pub pour les ampoules économiques pendant que notre système economique continue à tout saccager .
    Benedicte, tu as raison. Tout cela ne va plus; c’est incohérent!

  79. @ Bénédicte.
    Je pourrais te citer des dizaines de sujets que GP ne prends pas en compte dans ses campagnes, et qui sont pourtant tous d’une grande importance environnementale.
    Mais que reproche-t-on à GP ?
    De ne pas être toujours prête à consacrer ses moyens, forcement limités, à la défense de toutes les causes qui le méritent ?

    Il faudrait plusieurs centaines d’associations comme GP pour y faire face.

    Exemple parmi d’autres, la lutte contre le nucléaire militaire.
    Cette campagne a disparu des priorités du moment chez GP.
    Cela ne veut pas dire que le nucléaire militaire ne soi plus une préoccupation.
    Mais qu’il arrive un moment où des choix doivent être faits, forcement douloureux pour les premiers concernés.

    Pour revenir à la question que tu soulèves, laisses moi te donner simplement deux chiffres : en Allemagne GP compte 3 millions d’adhérents.
    En France 115.000.
    Et encore, le nb d’adhérents a beaucoup augmenté en France ces dernières années.
    Peut-on demander à GP Fraance de s’occuper de tous les problèmes, fût-ce graves, auxquels nous devons faire face dans l’Hexagone, surtout en ce moment ?

  80. @ Claudio, mais je ne fais aucun procès ! Tu confonds critique et condamnation . Désolée, je ne me sens pas proche du système GP actuel, ce qui ne m’empêche pas de le trouver parfaitement valable et cohérent sur certaines campagnes . J’avoue que les accords du grenelle y sont pour beaucoup et je me sens plus proche de mouvements naissants ou en pleine extension faisant preuve, peut-être, de davantage de sens pratique dans l’urgence , voire de bon sens tout court, en tout cas en France .

  81. GREEPEACE AU JAPON:MILITANTS EN PRISON «Dans un monde qui marche sur la tête, vous pouvez être arrêté pour révéler un crime.» C’est avec ce slogan choc que Greenpeace («une organisation terroriste», selon des responsables japonais) s’est offert le 10 décembre, dans le Herald Tribune et d’autres quotidiens prestigieux, une pleine page sur laquelle apparaissaient, tête renversée, les visages poupins et souriants de Junichi Sato et de Toru Suzuki, deux militants de l’ONG arrêtés le 20 juin à Tokyo pour avoir révélé un trafic de viande de baleine. Présentés au parquet deux jours plus tard, ils croupissent depuis bientôt cent quatre-vingt-dix jours derrière des barreaux. Leur procès doit se tenir au début de l’année. Ils risquent jusqu’à dix ans de prison.

    «Intimidation». Toute cette affaire débute le 15 mai, lorsque Greenpeace, qui a mené l’enquête, révèle l’existence d’un marché noir de viande de baleines capturées dans le Pacifique Sud par le Nisshin Maru, le plus gros baleinier industriel nippon, dévolu officiellement à la seule pêche scientifique. L’ONG a réussi à intercepter un colis débarqué du navire. Quand ils l’ouvrent, les militants découvrent, stupéfaits, 23,5 kilos de viande de baleine.

    Le colis est remis aux autorités japonaises : il prouve l’existence d’une filière parallèle et corrompue d’écoulement de cette viande. Le procureur de Tokyo diligente aussitôt une enquête. Celle-ci est de courte durée : elle est close le jour même où une quarantaine de policiers débarquent dans les locaux de l’association écologiste à Tokyo pour une perquisition. Ils s’emparent des ordinateurs, des téléphones portables et de documents. L’enquête n’a pas eu le temps d’être bâclée : elle n’a même pas eu lieu. L’organisation écologiste est en revanche accusée de «vol». Le directeur de Greenpeace Japon, Jun Hoshikawa, se plaint alors d’une «entreprise d’intimidation».

    Depuis des mois, Amnesty International dénonce l’emprisonnement des deux militants comme «politiquement motivé». De même, une commission des Nations unies – où le Japon aspire à davantage de responsabilités – a sévèrement critiqué, il y a peu, «les lois abusives de la police japonaise pour harceler les activistes critiquant la politique du gouvernement». L’affaire prend depuis quelques jours une tournure que le pouvoir nippon et son Agence des pêches (qui a rang de ministère) n’avaient pas prévue. La campagne a en effet redoublé de vigueur sur Internet. Une pétition en ligne, signée par 250 000 personnes dans des dizaines de pays, réclamant la libération des deux militants, a déjà été adressée au Premier ministre japonais, Taro Aso, pour l’heure resté de marbre.

    «Corruption». A l’Agence des pêches, on se contente d’affirmer que «l’affaire est entre les mains de la Justice». L’association écologiste, qui estime que «les niveaux de corruption sont très élevés dans l’industrie baleinière [japonaise]», précise dans ses communiqués que «la chasse à la baleine à des fins soi-disant scientifiques est en réalité subventionnée et coûte près de 500 millions de yens [3,9 millions d’euros, ndlr] par an aux contribuables japonais».

  82. J’aurai ajouté un long commentaire sur le passage de R.LION à France-Culture ce matin. Aucun des gros calibres journalistiques n’ a évoqué l’affaire du restaurant sur le toit du Théâtre des Champs-Elysés. Mais, pour votre blog, il faudrait faire en sorte d’inverser le menu déroulant. Sincérement.

  83. « Le moment des douces rêveries est définitivement passé », écrit le directeur de Greenpeace. Veut-il dire que, les quelque 38 dernières années, son organisation était dans la « douce rêverie »? Ses prédécesseurs (et tous les militants qui se sont battus, parfois au péril de leur intégrité physique ou de leur liberté) seront heureux de l’apprendre. Bienvenue dans le monde réel, alors? Celui où les entreprises et les dirigeants politiques et les écolos marchent main dans la main, illuminés par l’esprit du Grenelle, vers un futur plus vert et plus durable? Je n’en serai pas.

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