Sur François de Rugy, nouveau ministre (1)

Je sors de mes cartons électroniques quelques vieilleries écrites ici, sur Planète sans visa, à propos de François de Rugy, notre nouveau ministre de l’Écologie. Ne loupez pas ceux sur les lobbies et les partenariats public-privé, c’est assez éclairant.

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Placé, Cosse et Pompili sont magnifiques

11 février 2016

C’est tellement fendard que je ne résiste pas à l’envie de vous donner à lire ci-dessous un article du Figaro. Ça vient de tomber, comme on ne dit plus. Eh bien, pluie d’étoiles pour les amoureux transis du pouvoir socialiste. Ou plutôt, pluie de météores. Commençons par le plus drôle. Placé, qui avait tant rampé, tant tenu de fils dans ses mains, tant invité au restaurant, tant intrigué, tant caressé de rottweiler pour la cause – la sienne -, reçoit un tout petit sac de verroterie.

Secrétaire d’État ! Secrétaire d’État en charge de la simplification du même État. J’imagine le fou rire rentré de ses nouveaux maîtres ! Dans un an, tout aura disparu, façon bulle de champagne, et l’État n’aura évidemment pas bougé d’un nanomillimètre. Mais Placé sera heureux. Je l’espère en tout cas, car autrement, une telle facétie ne vaudrait pas la peine.

Pompili. Je ne connais pas la dame, mais je l’aperçois de temps à autre au fenestron, via le net. Comment ne pas rire de bon cœur ? Madame Pompili n’a strictement rien fait de sa vie – j’ai lu son impressionnant CV -, et elle continue avec allégresse. Secrétaire d’État à la biodiversité, face au délire « développementiste » des Valls et des Macron ! Ce qu’on appelle, quand on veut rester poli, une caution. Ou peut-être entend-elle faire dans la  « compensation », comme à Notre-Dame-des-Landes ? Tu me détruis un lieu unique de 2000 hectares, et je m’occupe de creuser trois mares à canards au bord de l’autoroute ? En tout état de cause, Pompili ne parlera jamais du vrai, vu qu’elle est assignée au faux. Depuis cinquante ans, la moitié des oiseaux qui nous faisaient l’insigne honneur de vivre ou d’enfanter en France ont disparu. Tel est le fond. Et telle est Pompili, qui s’éteindra doucement quand la bande au pouvoir sera passée à autre chose. En toute certitude, pas après le printemps 2017.

Cosse. Je la soupçonne sans preuve d’avoir compris l’essentiel. Pas l’essentiel sur la crise de la vie sur Terre – car de cela, elle se moque en totalité -, mais sur le fonctionnement népotique, clientéliste, courtisan et néanmoins ténébreux du sinistre parti EELV. Je vous résume : elle a organisé sa jeune vie sans jamais s’intéresser à l’écologie. Ma foi, elle n’est pas la seule. Mais brusquement, sans nul signe annonciateur, la voilà au sommet. En deux temps et trois mouvements, elle est propulsée après 2009 à la tête d’un parti de gouvernement. Qui l’a faite reine-potiche ? Cécile Duflot, évidemment, qui n’aurait jamais toléré à cette place une personnalité susceptible de révéler qu’elle-même, créature en son temps de Jean-Vincent Placé, n’est qu’une autre bulle de savon.

Cosse avait le choix : tirer sur sa laisse sans l’espoir de la casser un jour, ou s’évader à la première occasion. C’est ce qu’elle vient de faire, aidée en cela par son mari Denis Baupin, que j’ai connu, aussi baroque que cela semble, intéressé par la bagarre contre le tunnel du Somport. Bien sûr, Cosse n’est nullement devenue écologiste, mais le lui demande-t-on ? Elle vient d’envoyer se faire voir Cécile Duflot, en reprenant le ministère du Logement que cette dernière avait quitté au prétexte que « les conditions n’étaient plus réunies ».
Encore quelques motifs de grande rigolade. Duflot, déjà citée, se retrouve avec un jouet en miettes, EELV. Je lui annonce bien des rebuffades et de mauvaises surprises dans le cas où elle se présenterait malgré tout à la présidentielle de 2017. Duflot ? Un personnage secondaire, lisant son pauvre texte  au milieu de l’indifférence générale.

François de Rugy, ou le cocu magnifique. Les socialos ne lui ont rien offert. Rien, pas même une miette de pain. Il a pourtant tout fait, il aurait sûrement donné son corps si on le lui avait demandé. Il a dégueulé sur les zadistes de Notre-Dame-des-Landes, approuvé la déchéance de nationalité, et si j’arrête là, c’est parce que je me marre, et que je n’ai pas envie d’arrêter de rire. Rugy, député de Loire-Atlantique, n’est déjà plus qu’un souvenir. Et il ne peut même pas se refaire à Nantes, ville dirigée par une très jeune femme socialo – Johanna Rolland -, qui ne fait que commencer sa carrière d’apparatchik. Rugy, pas de panique : les Restaus du Cœur ne t’oublieront pas.

Sur un mode encore plus badin, signalons la disparition corps et bien de ce pauvre Jean-Luc Bennahmias, jadis secrétaire national des Verts, comme Cosse aujourd’hui. Depuis bien vingt ans, il ne rêve que d’une chose étrange : devenir ministre des Sports. Cela l’aura conduit bien loin, car après les Verts, il s’est embarqué jusqu’à Marseille avec Bayrou, avant de réaliser – il était temps, il est plus vieux que moi ! – qu’il est indiscutablement de gauche. D’où des discussions répétées à l’Élysée avec Hollande – il en est si fier -, d’où création d’un grandiose Front démocrate d’environ vingt personnes, qui se fond dans une improbable Union des démocrates et des écologistes (UDE), avec Placé et Rugy, sortis entre-temps d’EELV. Et même pas une sucette.

Un dernier mot : il existe parmi les lecteurs de Planète sans visa des électeurs et des soutiens d’EELV. Je forme le souhait qu’ils trouvent une explication générale à ce qui vient de se passer. Je veux dire : une explication qui fasse de la direction de ce parti – et de tous ceux, à la base, qui l’ont soutenue – autre chose qu’un ramassis d’arrivistes et de couillons de troisième zone. Et s’ils n’y parviennent pas, je serais très heureux qu’ils pensent à ces écologistes qui souhaitent la disparition totale et définitive d’une structure parfaitement nuisible. Nous sommes quand même quelques-uns à vouloir combattre l’infernale crise écologique qui déferle. Oserai-je l’écrire ? Nous valons mieux que ces pantins.

 

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