Nos chasseurs oseront-ils en profiter ? (Appel à la trêve)

Les animaux sont morts. Beaucoup sont morts, carbonisés par la sécheresse démoniaque que nous avons déclenchée pour quelques portables de plus. Il ne faut pas rêver : quand un chevreuil, un cerf, un sanglier ne trouvent plus d’eau, ils meurent. Et ce qui vaut pour eux vaut pour tous les animaux, du blaireau à la mante religieuse, de la martre au ver de terre, du hérisson au sublime machaon. Et ceux qui n’en meurent pas tout à fait sortent de cette saison en enfer affaiblis, meurtris, parfois mourants.

Nul ne décrira jamais ce qui leur est arrivé. Cette gigantesque guerre de tous contre tous, dans laquelle la canicule faisait si peu de prisonniers. Nous ne savons pas parler d’eux. Nous ne savons pas nous lever en leur nom, pauvres humains que nous sommes. Je me demande tout de même ce qui va se passer pour eux le mois prochain. Car septembre, c’est l’ouverture de la chasse, et des millions de morts en plus dans des populations déjà fracassées par le cataclysme. Sauf si.

M.Schraen, président de la Fédération nationale des chasseurs (FNC) osera-t-il lâcher ses hordes sur les survivants ? Le président Emmanuel Macron donnera-t-il une fois de plus priorité à ses grands amis de la chasse industrielle ? Tout reste possible, car nous avons une arme (pacifique, elle) entre nos mains : la société. Je lance ici un appel à mes amis de l’Association pour la protection des animaux sauvages, à ceux de Ferus, de Mille Traces et à tant d’autres. Il faut arracher un moratoire. Il faut empêcher l’ouverture de la chasse en septembre, de manière à épargner nos frères animaux dans la détresse.

Unissons nos forces ! Lançons un mouvement irrésistible ! Que pas un animal ne soit tué par un chasseur dans les conditions horribles où nous sommes.

6 réflexions sur « Nos chasseurs oseront-ils en profiter ? (Appel à la trêve) »

  1. Se souvenir, au moment de mourir sous une bombe ou de faim, que lorsqu’un animal sans defense etait dans notre viseur, le doigt sur la gachette… on n’a pas tire. Et que personne ne le sait et que c’est encore mieux ainsi. Cette intimite avec la vie. Que rien ne peut salir.

  2. Comme c’est curieux ! Vous attaquez à juste titre la Chasse et les chasseurs mais on ne vous entend jamais, jamais, ni vous ni les autres, faire la même chose par rapport à la pêche en eau douce qui est ruinée depuis longtemps !
    Les Lois chasse et Pêche, remises clés en main, ont été votées à l’unanimité des parlementaires !!! Leurs lobbys (ces charmants influenceurs) obtiennent tout ce qu’ils veulent, comme celui de la FNSEA et de tant d’autres ! C’est cela le capitalisme économique ultralibéral mondialisé Américano-Occidental dont nous jouissons tous !
    Rien ne changera avant le Big-Crunch !

  3. La meilleure façon de changer les choses serait peut-être de revenir sur la Loi Chasse et tous ses privilèges, notamment celui de pouvoir chasser, s’imposer, sur les propriétés de moins de 20 ha d’un seul tenant en opposition avec le droit de propriété, on n’est même plus maître chez soi et c’est de surcroit dangereux, c’est ça qui est scandaleux !
    Mais quand vous avez environ 1/4 du Sénat qui détient un permis de chasse faut pas s’attendre à autre chose !
    Quant au prétexte de « gestion » ça me fait bien rigoler ! Ils avaient le pouvoir absolu, la pompe à fric de l’Etat et le bilan est catastrophique, tout est quasiment ruiné ( 6° grande extinction de la biodiversité) idem pour les milieux aquatiques et piscicoles (pêcheurs) ! malgré cela, aucun changement !!! Ni responsables, ni coupables !

    1. Oui cher Christian et cher Fabrice, il ne nous reste pas qu’à nous blottir et à lire de bons livres. Françoise Morvan, in https://francoisemorvan.com/, cite une lettre de Tchékhov : « Le 8 avril 1892, Tchékhov et Lévitan vont à la chasse. Lévitan blesse un oiseau qui tombe à ses pieds. «Un nez très long, de grands yeux noirs, une robe somptueuse. Et ce regard – tout étonné. Qu’est-ce qu’on pouvait faire? Lévitan grimace, il ferme les yeux et il me demande, d’une voix tremblante :“Mon vieux, flanque-lui un coup de crosse sur le crâne…” Moi, je lui dis :“Je ne peux pas.” Lui, il continue à hausser les épaules d’un air nerveux, d’agiter la tête, et il insiste.
      Et la bécassine, toujours le même regard étonné. Il a fallu obéir à Lévitan
      et la tuer. Ça a fait un être magnifique, plein d’amour, de moins sur
      cette terre, et deux idiots qui sont rentrés dîner. »
      Amitiés,
      Jacques Faule

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