Nanotechnologies et macrodélires

Les Amis de la Terre. Franchement, la classe. Au point de départ de cette association mondiale, un Américain, David Brower. Il avait soupé des flonflons, qu’on n’appelait pas encore des Grenelle de l’Environnement. Président du très prestigieux Sierra Club, il avait décidé en 1969 de quitter cette vieille dame hélas grabataire, et de créer du neuf. Friends of the Earth venait de naître. En France, le navigateur et écrivain Alain Hervé embrayait l’année suivante, réussissant à place dans le comité de parrainage des Amis de la Terre des personnalités aussi microscopiques que Claude Lévi-Strauss, Pierre Fournier (de Charlie-Hebdo, du seul et vrai Charlie-Hebdo), Jean Rostand, Théodore Monod, Jean Dorst.

On voit bien, à l’évocation de ce seul exemple, comme les choses ont avancé depuis. Passons. Si je parle aujourd’hui de cette association, c’est qu’elle vient de publier un communiqué qui fait réfléchir. Oh oui ! Vous pouvez le lire directement (ici) ou bien me faire confiance. Ou encore les deux. Soit une étude scientifique menée par une e?quipe de l’universite? de Clemson (États-Unis) sur l’usage des nanoparticules. Ces petites beautés nées des dernières technologies (1) ont la particularité d’assembler entre quelques centaines et quelques milliers d’atomes. N’essayez pas de les voir, donc. Elles se situent entre la matière dite macroscopique et l’univers des atomes et des molécules. Sans le moindre débat – pensez -, elles sont déjà utilisées dans les cosmétiques, les vêtements, les emballages, les peintures. Vous n’étiez pas au courant ? Oh !

L’étude américaine semble bien prouver que l’usage de nanoparticules appliqué à une plante comme le riz peut avoir sur ce dernier de très fâcheuses conséquences. Par exemple, les fullérènes C70 – une structure faite d’atomes de carbone – peuvent retarder la floraison d’un mois. D’une façon générale, les nanoparticules paraissent capables de boucher plus ou moins complètement le système vasculaire des plantes. Ne cherchez pas, c’est de la folie concentrée.

Rose Frayssinet, des Amis de la Terre, ose un commentaire que je trouve pour ma part exagérément mesuré : « Tant que nous ne comprendrons pas mieux les interactions entre ces particules et le monde vivant, nous exigeons l’arrêt de la commercialisation de tout produit contenant des nanoparticules, en particulier dans l’alimentation et l’agriculture. Le laisser-faire actuel ne peut plus durer ». Bon, au moins, les choses sont dites. Mais il y faut ajouter un commentaire plus général, qui ne vous étonnera guère si vous venez ici régulièrement.

Les ONG écologistes officielles – je mets à part Les Amis de la Terre – font joujou avec le pouvoir. Elles pensent, maintenant qu’elles ont leur rond de serviette chez l’ancien avocat de Tapie Jean-Louis Borloo, elles pensent qu’entre petits gars de bonne volonté, tout finira par s’arranger. Qu’on finira bien par mettre moins de pesticides dans le velouté servi en entrée. Qu’on évitera ici ou là un circuit de formule 1 ou un bout d’autoroute. Que des primes d’État seront distribuées à ceux qui acceptent de mieux isoler leurs logements.

Je me moque, c’est un fait. Au Grenelle de l’Environnement de septembre 2007, des problèmes cruciaux ont été oubliés sur la demande expresse du Prince et de ses nombreux obligés. La question de l’eau, par exemple. Celle des biocarburants. Celle de l’industrie de la viande et du sort des animaux d’élevage. Et bien entendu cette décisive affaire du nucléaire. En fait et en vérité, rien n’a été touché sur le fond. Mais chut ! il ne faut pas gêner ces messieurs-dames en plein travail. Le comble est, bien entendu, que la machine avance à toute allure sans se préoccuper le moins du monde des petits deals entre amis. L’exemple est frappant de ces nanotechnologies extraordinairement hasardeuses, qui sont en train de changer notre vie à tous, sans seulement nous prévenir.

Souvenez-vous ! En septembre 2007, la pantomime autour des OGM a conduit à l’embrouillamini le plus total qui soit. Et tandis que l’opinion, y compris critique, était polarisée sur des événements secondaires, le grand futur continuait sa marche en avant triomphale. À Grenoble, le pôle Minatec – créé par le CEA et l’Institut national polytechnique de Grenoble (INPG) – a probablement reçu entre 1 milliard et un milliard et demi d’euros de subventions, pour permettre dans notre dos le grand essor de la nanoélectronique. Où allons-nous ? Mais nous le savons très bien : droit devant, droit dedans.

Je mets au défi quelque écologiste officiel que ce soit de justifier cette pantalonnade. Et je suis sûr de gagner, ce qui n’est pas juste. Mais vrai en tout cas.

(1) Les nanotechnologies, qui utilisent des nanoparticules, peuvent travailler aux dimensions du nanomètre, soit un milliardième de mètre. C’est-à-dire aux alentours de la taille d’une molécule.

32 réflexions sur « Nanotechnologies et macrodélires »

  1. Si vous avez d’autres infos sur ces nanoparticules notamment sur leurs interactions avec l’ADN (effets mutagènes …) exposer les.

  2. La Commission Nationale du Débat Public va organiser cet automne prochain un « débat ». Voici ce qu’on peut lire dans son communiqué du 4 mars :

    « Par lettre conjointe en date du 23 février 2009, le Ministre d’Etat, ministre de l’écologie, de l’énergie, du développement durable et de l’aménagement du territoire, la Ministre de l’économie, de l’industrie et de l’emploi, le Ministre du travail, des relations sociales, de la famille , de la solidarité et de la ville, le Ministre de l’agriculture et de la pêche, la Ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche , le Ministre de la défense, la Ministre de la santé et des sports et la Secrétaire d’Etat chargée de l’écologie ont demandé à la Commission nationale du débat public d’organiser un débat public sur des options générales en matière de développement et de régulation des nanotechnologies.

    La Commission nationale a décidé d’organiser elle-même un débat sur les options générales en matière de développement et de régulation des nanotechnologies et d’en confier l’animation à une commission particulière.

    Cette décision est fondée sur les éléments suivants :

    – des produits contenant des nanoparticules sont déjà diffusés,

    – la recherche-développement dans le domaine des nanotechonologies revêt, notamment en raison de la compétition internationale, un caractère d’intérêt national,

    – le développement des nanotechnologies présente de forts enjeux socio-économiques, notamment dans les domaines médicaux, industriels et énergétiques,

    – certaines propriétés spécifiques des nanomatériaux manufacturés et des nanosystèmes issus de ces technologies peuvent leur conférer des effets secondaires sur la santé et l’environnement,

    – des incertitudes scientifiques fortes sur les nanotechnologies subsistent,

    – des questions légitimes d’ordre social, environnemental et éthique se posent quant à la finalité et l’opportunité de certaines des applications des nanotechnologies. »

    Comme par hasard, l’intérêt national est cité avant la santé, l’environnement, les incertitudes scientifiques…

    Quant aux recherches du Ministère des Armées seront-elles débattues ?…

    Sans oublier qu’une des applications des nanotechnologies, c’est la biologie synthétique.

    Jusqu’à maintenant, les biotechnologies, c’était en gros du grossier copié-collé. On coupait un bout d’ADN que l’on collait dans un autre génome.

    Maintenant, des docteurs Follamour fabriquent de l’ADN, « lettre » par « lettre » et commencent à écrire des phrases qui n’ont jamais existé dans la nature et à les combiner dans de nouveaux « systèmes génétiques »…

    De plus, le séquençage et le stockage des échantillons biologiques se fait sous forme numérique et avec un simple clic, ces « échantillons » pourront se retrouver instantanément à l’autre bout de la planète et ressusciter dans les labos de grandes firmes qui auront les brevets et pourront ainsi contrôler la matière, les espèces, la biodiversité et l’agriculture.

    Je ne suis pas sûr que les lendemains chanteront. Je crois plutôt que certains réveils vont être brutaux !

    Et juste un conseil pour terminer. Avant de choisir votre crème solaire, évitez celles qui contiennent du dioxyde de titane. Autant que je sache, c’est du nano-dioxyde de titane et les quelques expériences menées sur des animaux laissaient le pauvres bêtes dans un drôle d’état…

    Bon été

    C. Berdot

  3. En gros : « Hâtez-vous de trouver des arguments pour contrer les quelques objections des fouineurs qu’on puisse développer le truc qui va rapporter un max ».

  4. C’est dans le domaine de la Défense que les recherches sur les nanotechnologies sont les plus avancées. Aux Etats-Unis, la Défense consomme les plus gros budgets sur ces technos notamment autour de « l’homme augmenté » et l’interconnexion du vivant avec les systèmes d’information militaires.

    Pour info, en France :
    http://www.college.interarmees.defense.gouv.fr/IMG/pdf/DURIEUX_CEN_A5_article_Tribune_V3.pdf

    Alors, créer un mouvement capable focaliser les consciences, mobiliser les volontés, canaliser les énergies sur un environnement respecté, équité sociale, économie sobre. Oui ! C’est une excellente cause !

    Mais dans cette reflexion, quid des aspects militaires ? La guerre fait partie de notre histoire, le meurtre est même fondateur de l’humanité. Les religions, la féodalité, la colonisation se bâtissent sur des massacres. Des recherches voudraient prouver que ces dispositions particulières pour le crime font partie de nous.

    Depuis des milliers d’années, l’homme pleure les horreurs de la guerre. Pour autant, la guerre semble toujours plus présente et toujours plus meurtrière, nucléaire (ça me rappelle quelque chose…)

    Je pense que le capitalisme et la guerre sont liés et que la consommation des ressources à outrance fait partie de la stratégie de préparation de la guerre (pour préserver la paix, prépare la guerre).

    Le problème de l’écologie, c’est la guerre.

  5. « Avant de choisir votre crème solaire, évitez celles qui contiennent du dioxyde de titane. Autant que je sache, c’est du nano-dioxyde de titane et les quelques expériences menées sur des animaux laissaient le pauvres bêtes dans un drôle d’état… »

    On vient justement d’en parler sur France-info.

  6. Merci Fabrice pour ce sujet, et merci à tous ceux ayant laissé des liens vers les études sur les nanotechnologies. Ca fait un moment que j’essaie d’en savoir un petit peu plus mais chut, défense de communiquer là-dessus sauf pour nous dire que « c’est le progrès, c’est l’avenir, c’est comme ça »…

  7. Comment l’Homme pourrait-il avoir souci de ses autres frères sur Terre alors même qu’il s’inflige une vie inhumaine ? Comment pourrait-il penser au bien-être des animaux d’élevage alors même qu’ils vivent eux-mêmes les uns sur les autres sans broncher, s’entassent dans des RER ou métros nauséabonds ? Mirabeau ne disait-il pas déjà « les hommes sont comme les pommes, quand on les entassent, ils pourrissent » ? Comment nos concitoyens s’offusqueraient-ils que soient répandues dans les rivières, les fleuves, les étangs, les lacs, les mers, les océans, les terres arables, l’atmosphère, des tonnes de saloperies chaque jour, chaque seconde, quand eux-mêmes ingurgitent sans broncher des tas de pesticides, médicaments trop souvent bons uniquement pour la santé des comptes bancaires d’une poignées de vrais pourris ? La plupart des gens (à leur corps défendant ?!) prennent leur propre corps pour un dépotoir, une poubelle en bonne et due forme, éventuellement parfois « détoxifiée » aux intersaisons… Comment dans ces conditions les choses pourraient-elles changer réellement ? Elles ne peuvent. Rien alors n’empêche la fuite en avant, le « génie » génétique, les nanotechnologies… Quand comprendra-t-on que tout cela n’est pas de la science, mais du bricolage insensé ? On joue avec les gènes en croyant avoir tout compris alors même que la plupart des gènes ont un rôle qui nous échappe ; on passe outre en décrétant qu’ils ne servent à rien et on continue ces folies… Passer à une autre paradigme est urgent. Changer de cadre, comme dit Fabrice. Mais pour l’instant, on ne voit rien venir. Strictement rien. Certains nous diront que nos tours ne sont pas assez hautes.

  8. Ce qui est terrible ce sont les enfants qui sont livrés à eux-mêmes..parce que leur mère est seule pour les élever et qu’elle fait un travail de …45 heures par semaine pour péniblement vivre dans un studio de 25..et le gamin livré à l’ordinateur et à la game boy, qui s’élève seul…et des êtres comme çà il y a en beaucoup..et pour eux la nature? connait pas. on se demande vraiment ce que transmettent les enseignants, c’est atterrant et grave.car peu spectaculaire.

  9. @Hacene :
    Ce que tu écris est symptomatique de l’esprit « écolo », touché par la lumière.

    Les « gens » ne sont pas différents de « nous ». Les valeurs qui nous animent n’ont pas d’écho chez beaucoup. C’est ainsi et il y a de bonnes raisons à cela.

    Travaillons plutôt sur le « pourquoi » pas d’adhésion au message.

    Est-ce que le message « écolo » est audible ? Compréhensible ? Adapté aux préoccupations de nos concitoyens ?

    Les nanotechnologies, par exemple, pour en avoir discuté autour de moi, n’est pas un sujet susceptible de porter notre cause. Trop technique, trop futuriste, les autorités reconnues sur ce thème sont inconnues => tout le monde dit la sienne et les débats partent en vrille.

    Plus généralement, sur le mouvement « écologiste » même : pas de leader associé à un message clair.

    En France, la dissolution des volontés sur des milliers d’associations de tailles variables.
    Aucune n’a d’implication, vraie, combattante, sur la scène politique française. Qui vient au JT pour intervenir sur des sujets d’actualités ? Droite, gauche. Jamais « Vert/Ecolo », bien qu’ils disent vouloir une autre société.

    J’en reviens aux actions. Je vous donne les campagnes en cours d’Action Conso, par exemple :
    http://www.actionconsommation.org/publication/-Campagnes-.html
    Ca part dans tous les sens, non ? Une liste de sujets importants qui pourraient, à eux seuls, occuper une association motivée (presse, agriculture, service public, etc.)

    Bref. Pour moi, si les « gens » ne suivent pas le mouvement, c’est que nous ne sommes pas convaincants. Inaudible.

    Et de plus, parfois, imbu de nos personnes.

  10. @Jo le Bug. Je n’ai rien dit d’autre que cela : on ne peut avoir d’égards envers le monde bio-physico-chimique quand on en a si peu pour soi-même. Si ça c’est écolo touché par la lumière…
    « Imbu de nos personnes » : est-ce une considération sur ma personne ? Très franchement, peu m’importe, mais j’aime bien quand les choses sont claires.
    « Pour moi, si les “gens” ne suivent pas le mouvement, c’est que nous ne sommes pas convaincants. Inaudible. » Bel hommage à ton humilité.
    Pas convaincants. Inaudibles. Pas la même chose. La question pourrait être de savoir comment alerter ceux qui souhaitent ne pas penser à des choses dérangeantes. C’est un peu essayer de parler à un sourd qui refuse par ailleurs le dialogue.

  11. A joe le bug: plutôt que stigmatiser les « écolos », et sur nos conditionnements, cet extrait (bien, bien extrait) de texte: « Je travaille à décoder l’info…C’est Internet qui a changé la donne.. Auparavant, l’info était monopolisée par les intérêts dominants. Bien sûr, comme on dit, « la presse est libre », vous avez le droit de lancer votre télévision ou votre réseau de quotidiens, il vous suffit d’avoir quelques centaines de millions d’euros.
    Les médias traditionnels ne sont pas un contre-pouvoir, ils font partie du pouvoir …livre « Tous pouvoirs confondus ». Ils sont liés au système parce que leurs propriétaires sont de grosses entreprises capitalistes (de plus en plus aux mains de quelques milliardaires : Lagardère, Murdoch, Berlusconi), parce qu’ils vivent de la publicité des multinationales, parce que leurs dirigeants sont liés aux pouvoirs économiques et politiques, parce que leur idéologie défend le système en place et empêche les gens de penser par eux-mêmes. Avec Internet, en quelques années, une autre manière de s’informer est devenue possible. Gratuite, rapide, interactive, libre des pressions politiques et financières, même si les idées dominantes y dominent aussi..Mais on peut en tout cas échapper au blocage financier.Internet a introduit une nouvelle mentalité. Avant, un article était une marchandise, qu’un média achetait à un journaliste ou un auteur, et qu’il revendait à un lecteur. Or, les marchandises seront forcément toujours dominées par les intérêts qui dominent le marché. A présent, sur le Net, tout s’échange et circule gratuitement. C’est un grand progrès. Je dirais même que cela préfigure l’avènement d’un autre monde, d’une société différente. La preuve par l’info : en mettant en commun des forces qui peuvent venir du monde entier, nous pouvons rassembler beaucoup plus d’informations – et les vérifier – que dans la presse traditionnelle. Celle-ci, enfermée dans sa course à la rentabilité.., ne peut payer les journalistes pour mener des investigations et des vérifications sérieuses, 90% de leurs infos sont en fait du recopiage de dépêches d’agences. Donc, par la mise en commun et la solidarité, on arrive à une qualité d’info bien supérieure à la concurrence économique des médias privés. C’est une leçon de société ça ! … Il existe de véritables murs entre les mondes progressistes… Nous voulons briser ces murs. Les multinationales sont très bien globalisées et bien informées de ce qui se passe dans le monde entier. Mais à gauche, on vit dans des bocaux, l’info n’est pas assez globalisée.
    Je pense que oui. L’info – marchandise, l’info comme support de pub pour des multinationales, ça fausse tout. Comment un grand média pourrait-il être libre s’il est aux mains de milliardaires ou s’il dépend des énormes budgets publicitaires des multinationales ? ..illustrer les possibilités d’Internet, je voudrais mentionner l’excellent site espagnol Rebelion, lancé par un journaliste Pascual Serrano, bientôt rejoint par quelques collaborateurs bénévoles. Chaque jour, ils diffusent une trentaine d’articles, les meilleurs qui paraissent en espagnol. Chaque jour, ils ont trente mille lecteurs..Internet me semble menacé par deux dangers. 1. Les médias y investissent beaucoup, se déplaçant des quotidiens papier (en déclin) et même des journaux télévisés vers le Net. ….2. La publicité peut beaucoup mieux cibler son public, Internet permettant de suivre et d’espionner les habitudes de consommation. Donc, les médias traditionnels se reconvertissent sur Internet. Seulement, leur info reste la même. Ils sont liés au système..en place . Encore récemment, on a vu en Belgique trois journalistes chevronnées se faire licencier en trois minutes. En France, le couple « Dr Kouchner et Mrs Ockrent » applique ce système jusqu’à la caricature : placée par Monsieur à la tête de France 24, Madame a mis à la porte un journaliste expérimenté qui avait osé critiquer Monsieur !Cette info n’est pas libre. Mais avec leurs gros moyens financiers, ces médias traditionnels essaient d’accrocher la nouvelle génération et de la garder dans le droit chemin. Il y aura une course de vitesse pour les empêcher de monopoliser l’info Internet comme ils l’ont fait avec la radio ou la télé. L’info des multinationales contre l’info des gens….

  12. Tant qu’une majorité d’entre nous (nous, c’est les gens) aura le sentiment que la société dans laquelle nous vivons nous apporte plus qu’elle ne nous prend, nous ne bougerons pas.

    Quand tu te tapes sur les doigts avec un marteau, le lien est direct, visible, sensible. La fois d’après, tu fais plus attention.

    Le lien entre le cancer d’une personne proche et notre mode de vie l’est beaucoup moins, comme entre l’asthme d’un enfant et les moteurs diesel de nos voiture, entre les allergies d’un autre enfant et les pesticides dans nos champs, etc…

    Et puis la voiture, c’est pratique comme des tas de produits qui facilitent notre vie quotidienne, mais, sans faire de jeu de mot, facilitent aussi la mort.

    Et puis personne ne va payer les études d’universités et autres instituts scientifiques, ou des politiques, voire des spots publicitaires pour nous expliquer que ce n’est pas le marteau qui a écrabouillé nos doigts.

    Par contre, dans d’autres domaines nous sommes assaillis, ensevelis sous des tonnes de pseudos études, rapports qui nous convainquent qu’on peut continuer comme si de rien n’était…

    Tout va bien, concommez braves gens.

    MH

  13. Sûr que quand on entend tout et son contraire, c’est plus simple de ne retenir que ce qui dérange le moins. D’autant plus quand c’est la vérité officielle, émanant directement de l’État ou d’organismes bidons mais avec des cautions dont on ne devrait pas avoir à se méfier.

    Je précise quand même que tout « denier » (in english) n’a pas nécessairement la tête dans le sable !

  14. Marie,

    Je ne souhaite pas me montrer désagréable, mais Pascual Serrano est un procastriste endiablé et un défenseur enamouré de Chavez. Ce n’est pas un crime, mais c’est un fait. Il a son rond de serviette à La Havane, et ne cesse de recevoir des prix de la part du régime caudilliste créé par les frères Castro. Sans doute des prix d’impertinence et d’indépendance.

    Fabrice Nicolino

  15. et qui a reçu un prix de « journalisme alternatif »? c’est Hugo!

    caracas (VEN), 23 juin 2009 (AFP)

    Le président du Venezuela, Hugo Chavez, épinglé à l’étranger pour ses attaques contre la liberté de la presse, a reçu lundi un prix du « journalisme alternatif » remis par un conseil municipal dirigé par son parti pour ses éditoriaux et son émission de télévision hebdomadaire.

    Le dirigeant socialiste a récemment fêté les dix ans de son show radio-télévisé « Alo presidente (Allo président) », redoutable outil de communication pouvant durer des heures, au cours duquel il peut aussi bien limoger un ministre et annoncer une mesure politique que pousser la chansonnette.

    Depuis janvier, il écrit aussi toutes les semaines une tribune intitulée « Les lignes de Chavez », qui est publiée dans plusieurs quotidiens vénézuéliens.

    Chavez a été récompensé par le conseil municipal socialiste de Libertador, le plus gros quartier de la capitale Caracas, « pour sa capacité à transmettre simplement le message des valeurs du socialisme et de la transformation en cours dans le pays », rapporte l’agence officielle ABN.

  16. Un journaliste de France 3 convoqué par la police
    Joseph Tual, grand reporter à la rédaction nationale de France 3, est convoqué par la police pour la seconde fois le 2 juillet prochain.

    Notre confrère est mis en cause du fait de la plainte contre X déposée par France 3, son employeur !

    France 3 veut identifier le, ou les, auteur(s) de la soi disant « fuite » des images de Nicolas Sarkozy, très irrité sur le plateau du 19/20, le 30 juin 2008.

    Pour la seconde fois, les enquêteurs vont probablement exiger qu’il révèle des sources. Bien entendu, Joseph Tual, comme tout journaliste digne de ce nom, va refuser.

    Le Syndicat National des Journalistes, première organisation de la profession, est aux côtés du journaliste depuis le début. Il appelle tous les journalistes de France Télévisions à cesser le travail, le jeudi 2 juillet, de 9h à 13h, pour accompagner Joseph Tual à sa convocation à la Préfecture de police, 122/126 rue du Château des Rentiers, 75013 Paris.

  17. @Hacene :
    Puisque tu m’y invites, je fais te la refaire en clair.

    Quand tu dis : « on ne peut avoir d’égards envers le monde … quand on en a si peu pour soi-même » est-ce que tu t’inclus dans le « ON » ? Oui non ? Tu vois, pour moi, c’est ça le coté imbu de l’écolo. Oui, c’est nuancé, faut le voir. C’est un peu un travail de com, pas facile.

    Allez, ok avec toi, j’exagère, personne n’a la maitrise complete de son discours. A part peut être les publicitaires et les hommes politiques…

    Par contre, tu es d’accord avec moi sur un point : le défi, c’est de parler à des sourds. C’est vraiment capital ce que tu dis !

    Imbu de NOS personnes : rien contre toi. Ok ?

  18. @Mathieu.hangue :

    Le marteau et nos doigts sont sous notre controle. La correction du geste est immediate et ne vaut que pour soi.

    Les actes individuels ne valent que pour leurs auteurs et n’ont aucun impact sur le reste de l’humanité.

    Les évolutions de la société nous échappent. Les moyens pour tenter d’influencer ses tendances ne sont pas si nombreux et demandent d’être unis autour d’un faisceau de mêmes idées, porteuses de consensus.

    Les sources et la qualité de l’information nécessaire à nos projets sont un vrai enjeu stratégique. Le constat est accablant : plus rien ni personne ne fait autorité dans ce domaine.

    On parlait de sourds, tout à l’heure, c’est en fait une cacophonie.

  19. medias!medias!industrie de l’info.talk-show…du divertissement. et des vérités avérées et révélées, formatées.
    « c’est en fait une cacophonie »: à qui profite « le crime », cette cacophonie qui empêche, ou noie dans tout et son contraire, l’émergence de faits avérés?
    C’est toujours une bonne question à se poser.
    Me fait penser à une image du film « Brazil » ou un des personnages finissait par disparaitre sous un amas de journaux amenés et plaqués sur lui par le vent. Le pouvoir, lui ne disparaissait pas mais fort loin, hors de portée des gens de la base; perdus comme rats dans labyrinthe; et pouvoir prêt à détruire le dissident.
    « Les sources et la qualité de l’information nécessaire à nos projets sont un vrai enjeu stratégique »

  20. @Jo le Bug. Comme tu le sais, l’usage qui est désormais fait du pronom « on » désigne bien souvent un pluriel. Mais tu auras aussi remarqué qu’il se conjugue au singulier. Peut-être lis-tu ce blog depuis un moment. Je pense ou j’espère que transparaît à travers ce que j’ai pu y écrire que je ne m’exclus pas de la masse et que j’ai bien conscience de mes propres contradictions. Enfin, je n’ai pas à apporter plus de précision sur moi, mais puisque cela a été dit, j’infirme : je ne me considère pas comme un « écolo ». Quant au halo lumineux qui flotte au-dessus de ma tête, personne encore ne me l’a fait remarquer. À moins que je sois sourd à toute remarque…

  21. joe le bug, j’ai l’impression que, contrairement à tant et tant de gens, Hacène mange déjà simplement bien; de bonnes et naturelles choses. eh bien çà! ce n’est déjà plus si évident pour la majorité, malgré le bruit médiatique : aussi hallucinant que cette prise de conscience soit, c’est devenu un geste politique!
    Hacène, pardon de t’avoir pris comme exemple vertueux..malgré ton manque de « halo ».

  22. Bah tu fais comme tu le sens, Marie !
    Je vous ai parlé de mon permis de conduire que je ne me suis résolu à passer qu’à 33 ans ? Non ? Pas grave, suis pas là pour blablater de ma petite personne…

  23. Nous vivons dans un univers de science-fiction tendance P.K.Dick.réalités imperméables des uns et des autres…des uns aux autres! et médiatisés jusquà la moëlle; moi çà m’embête surtout pour les merles! Y en avait un qui nous regardait tout à l’heure, intrigué, mais chantant.

  24. @Marie :

    Je suis heureux d’apprendre qu’Hacène mange équilibré, bio quoi, et qu’il n’a pas trop pollué depuis qu’il est né. De plus, il redécouvre la grammaire et n’est pas avare de conseils en la matière.

    Hacène, je t’ai un peu vite pris pour un écolo à halo. Tu m’excuses ? Je te promets de rattraper mon retard sur ta prose.

  25. L’art d’être assez désagréable…
    Ne te sens pas obliger d’éplucher les archives pour y lire les deux ou trois petites choses insignifiantes que j’ai pu y laisser ; et encore moins d’en faire un rapport. J’imagine aisément qu’on puisse avoir beaucoup mieux à faire.
    NB : bio et équilibré ne vont pas forcément de pair.

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