Pourquoi j’ai voulu ce livre (sur la bidoche)

(Désolé, mais la technique, cette ogresse, a encore frappé. Absent de Paris pour deux jours, j’avais programmé pour hier ce qui suit. Je rentre, et constate que la machine m’a trahi. C’est honteux, je suis confus, mais c’est comme ça. Maledetta ! )

Vous pourrez lire plus bas l’introduction exacte du livre Bidoche (L’industrie de la viande menace le monde), qui paraît le 30 septembre 2009 aux éditions LLL (Les liens qui libèrent), comme je l’ai expliqué hier. Il m’a semblé juste de vous présenter à vous ce livre, tel que je l’ai pensé. Il va (presque) de soi que cette introduction peut circuler dans tous les réseaux possibles et imaginables. Autrement dit, et je vous en prie comme hier, ouvrez donc vos carnets d’adresses ! Car, et je vous fais là une confidence qui n’étonnera pas tout le monde, je mise sur mes futurs lecteurs. Le bouche-à-oreille, donc. Bien entendu, cela ne marche que si le livre est réussi.

Est-ce le cas ? Je me ridiculiserais en écrivant oui. J’ai en tout cas écrit ce que je voulais. Et je n’ai pas eu à forcer le trait. L’univers de la viande industrielle est un monde affreux, mais loufoque, absurde, hilarant même. Je vous l’assure : hilarant. Il me semble que, tel qu’il est, mon livre raconte une grande aventure pleine de personnages et de rebondissements. Il me semble. Je ne vous demande pas de me croire sur parole, certes non. Mais vous aurez, je l’espère, le goût d’au moins feuilleter. Et alors, si cela vous plaît, vous saurez bien quoi faire. Je m’apprête à participer à des émissions, à répondre à des questions. Ce n’est pas le moment de régler mes comptes avec le monde du journalisme. Je me répète par précaution : je compte sur les réseaux, les librairies et les lecteurs, avant tout. Et malgré le grand mérite de quelques (rares) confrères. Voici donc mon introduction :

POURQUOI J’AI VOULU CE LIVRE
Je suis né pour ma part dans le sous-prolétariat urbain de la banlieue parisienne. Ce n’est pas un lieu rieur. Ce ne fut pas un temps calme. Il m’arriva plus d’une fois de rêver meilleur destin. Mais qui choisit ? Il reste que, dans les meilleures années de cette époque engloutie à jamais, ma mère préparait le dimanche midi un roast-beef, un rosbif farci à l’ail qui déclenchait chez nous tous, les enfants de cette pauvre nichée, une émeute de papilles.

Un repas peut-il rendre heureux ? Oui. Un morceau de viande peut-il faire croire, le temps d’une tablée familiale, que tout va bien, que tout va mieux ? Oui. J’ai mangé beaucoup de viande. J’ai pris un grand plaisir à mastiquer, à partager avec les miens ce qui était davantage qu’un mets. Je suis mieux placé que d’autres pour comprendre que manger de la viande est un acte social majeur. Un comportement. Une manière de se situer par rapport au passé maudit de l’humanité, et de défier le sort promis par l’avenir.

Je crois savoir ce que manger veut dire. Mais je dois ajouter que, chemin faisant, j’ai changé d’avis et de goût. Modifier ses habitudes est l’une des vraies grandes libertés qui nous sont laissées. Je l’ai fait. Derrière la viande, peu à peu, les morceaux, hauts et bas, se sont reformés, comme dans les dessins animés de mon enfance, qui ignorent tout de la logique triviale de la vie ordinaire.

Derrière une côte de bœuf, j’ai fini par voir un bœuf. Derrière un gigot, un agneau. Derrière un jambon, un cochon. On peut parler d’un choc, immense et lent. L’histoire que je vais vous raconter n’est pas simple, et j’en suis le premier désolé. Elle peut d’autant plus paraître compliquée qu’elle l’est en réalité. Mais ce n’était pas une raison pour faire un livre pesant. Celui-ci ne devrait pas l’être. On y verra beaucoup d’hommes en action, prenant en notre nom des décisions plus ou moins réfléchies. Avec des conséquences majeures que la plupart ignorent.

Cela explique les tours, détours, ruses et contorsions d’une affaire profonde, qui nous concerne tous. Ce livre sur la viande commande du temps, et de la réflexion. Peut-être est-ce une mauvaise idée de le signaler d’entrée, à l’heure d’Internet et du zapping tous azimuts. Mais c’est ainsi. Au moins ne serez-vous pas trompé sur la marchandise. Il reste que cet ouvrage peut aussi se lire pour ce qu’il est : une formidable aventure aux conséquences inouïes. Où rien n’était inévitable. Où tout aurait dû être pesé. Ou tout aurait pu être contrebalancé. Une histoire pleine de bruit et de fureur, emplie jusqu’à déborder de qualités qui sont souvent de pénibles défauts. Laissez-vous porter par cette vague venue des temps les plus anciens, et posez-vous les bonnes questions, qui vous rendront fiers d’être des humains dignes du mot.

Comment des animaux aussi sacrés que le taureau Hap de la plus haute Antiquité sont-ils devenus des morceaux, des choses, des marchandises ? Pourquoi des techniciens inventent-ils chaque jour, en notre nom, de nouvelles méthodes pour « fabriquer » de la « matière » à partir d’êtres vivants et sensibles ? Pourquoi leurs laboratoires sont-il aussi anonymes que secrets ? Pourquoi l’industrie de la bidoche est-elle dotée d’une puissance qui cloue le bec de ses rares critiques ? À la suite de quelle rupture mentale a-t-on accepté la barbarie de l’élevage industriel ? Pour quelle raison folle laisse-t-on la consommation effrénée de ce produit plein d’antibiotiques et d’hormones menacer la santé humaine, détruire les forêts tropicales, aggraver dans des proportions étonnantes la si grave crise climatique en cours ?

Qui est responsable ? Et y a-t-il des coupables ? La réponse n’a rien d’évident, mais elle existe, dans les deux cas. Ce livre vous convie à une plongée dont vous ne sortirez pas indemne. À la condition de le lire pour de vrai, vous ferez ensuite partie d’une tribu en expansion, mais qui demeure on ne peut plus minoritaire. La tribu de ceux qui savent. Et peut-être même rejoindrez-vous celle qui ne veut plus. A-t-on le droit de se révolter ? On en a en tout cas le devoir.

Je mange encore de la viande. De moins en moins, et désormais si peu que j’entrevois le moment où je cesserai peut-être de le faire. Je ne suis pas un exemple. Je suis exactement comme vous. J’espère en tout cas que nous nous ressemblons assez pour que le dialogue commence. Mais avant cela, il fallait vous faire découvrir le tumulte des relations que nous entretenons avec notre sainte bidoche. Si ce livre devait servir à quelque chose, il me plairait qu’il permette à ses lecteurs de se demander ce qu’ils mangent. Et pourquoi. Et comment.

74 réflexions sur « Pourquoi j’ai voulu ce livre (sur la bidoche) »

  1. Elle me plaît bien, ton introduction. Moi aussi, j’aime la viande, et pourtant j’en mange de moins en moins.
    Au moment de la vache folle, ce qui m’a le plus dégoûtée, ce n’est pas la crainte de la maladie, mais ces montagnes d’animaux tués, brûlés…. ça m’a évoqué, pardon pour le sacrilège, d’autres charniers, d’autres bûchers, humains ceux-là.
    Comme si, tout d’un coup, le fossé entre l’animal et l’homme s’effaçait, avec une sombre arrière pensée: ceux qui nous ont conduit à cette folie… sont capables de tout.

    1. le monde animal comporte DES espèces (dont l’humain) on devrait l’écrire sans « a » pour éviter cette méprise, comme pour bovin, caprin, porcin etc…

  2. En espérant t’entendre chez Ruth Stégassy… ton passage lors de la sortie du livre sur les biocarburants là-bas m’avait retourné. Un déclencheur pour moi…

  3. Tbibault,

    Il est question que je fasse une émission avec elle, enregistrée dans les conditions du direct depuis le Phyto Bar (Paris), le 7 octobre en soirée.

    Merci de ton mot,

    Fabrice Nicolino

  4. Les sous-bois et les abords des cours d’eau bruissent déjà de la sortie de ce livre, foi de raton! Merci pour ce qui s’annonce être un très beau chant de justice pour les bêtes.

  5. Sans remonter à « la poule au pot dominicale » d’Henri IV, les recommandations, depuis des lustres, des médecins à consommer des protéines animales « indispensables pour être et se maintenir en bonne santé » et le fait que manger de la viande quotidiennement ou très souvent était et reste fréquemment un signe d’élévation sociale ont changé les habitudes alimentaires de la population qui n’a cessé d’accroître sa consommation de produits animaux sans se poser beaucoup de questions sur leur provenance.
    Aussi, après les films «  Notre pain quotidien » de Nikolaus Geyrhalter et de « We feed the world » d’ Erwin Wagenhofer sortis tous deux en 2007, ce livre devrait tomber à pic pour informer sur les conditions de vie (sic) et d’abattage des animaux que nous mangeons. Puisse-t-il favoriser une prise de conscience qui amènerait nos contemporains à réduire leur consommation de viande.
    Pour ma part, à l’instar de la plupart des lecteurs de ce blog, je m’emploie à faire connaître ce livre par tous les moyens possibles en souhaitant qu’il connaisse une très grand succès.
    Pour ce qui me concerne, je suis (nul n’est parfait) consommateur de viande, quoiqu’en petite quantité. Mais j’espère que cet aveu ne me vaudra pas les foudres de celles et ceux qui n’en mangent pas du tout.

  6. je suis végétarien, mais parfois il faut être prudent avec l’alternative qu’on choisit… Si c’est pour se bourrer de soja brésilien, non merci, il faut savoir rester cohérent. Je préfère mille fois quelqu’un qui mange de la viande produite dans sa région sous de bonnes conditions plutôt qu’un végétarien qui achète des produits venant hors d’Europe…

    C’est comme la voiture électrique: si deux voitures – une à essence, l’autre électrique – tombent du ciel, évidemment on choisit la deuxième. Mais les voitures ne tombent pas du ciel, et il faut se demander comment elles sont fabriquées, d’où provient l’électricité,…

    Attention aux alternatives qui semblent trop belles pour être vraies. Parfois, la meilleure alternative est encore… le renoncement.

  7. Je vais vous dire un secret de famille; surtout ne le dites à personne 😉

    Ma fille et moi; quand on mange un « bon » morceaux de viande; on dis « merci au cochon » (merci d’avoir été là; de nous avoir donner sa vie!)
    Comment en est on arrivé là; je ne sais pas, c’est le fruit d’une longue réfléxion!

    Je me souviens la première fois que j’ai rencontré des végétariens; j’avais sept ans; c’était des amis de ma mère, ils sont vennu faire la cuisine dans notre tribu pendant une semaine…Des vacances pour ma mère et la révolution à notre table…

    Les repas familliaux de cette époque étaient plutôt animés; la tribu était nombreuses, mais ceux de cette semaine là furent particulièrement agités vous vous en doutez. La tête de mon père devant une assiette de pates complètes accompagnée de graines germée, lui qui était si fière de son pain blanc; c’est que voyez-vous, nous on avaient pas connu la guerre! Après sept jours ou je l’avoue j’avais fort bien mangé (même si j’avais eut du mal avec ces gout si exotique pour moi!); mon corp m’a réclamé une tartine de jambon à l’os comme me préparait ma maman; avec un petite couche de moutarde et une grosse couche de beurre de ferme! Le clash; je ne serrais jamais végétarienne; et dans le regard de l’ami de ma mère il y avait de la déception.

    Je me suis construite comme ça; j’était capable de donner un nom à un poulet ou un lapin qu’on élevait, et j’était capable de le manger! Etrange dualité!

    De cette époque j’ai gardé le gout de la bonne chaire; le gout de l’échange autour d’une table…

    Au fil de ma vie cette dualité a basculé; qui sommes nous pour massacrer les grands singe; nos cousins…Qui croyons nous être avec nos grandes religions; alors que les éléphants honnorent leur morts…Que serrions nous sans nos petits amis pollinisateurs et vers de terre…Des êtres qui se disent supérieurs et qui sont capable d’un tel gachi; cette agriculture dévastatrice, pour à l’arrivée au magasin avoir un morceau de truc rose reconstitué, irradié et composé de plus de « salloperies » que de protéines du nobles animal qui est mort pour nos échange du dimanche!

    Mes repas carné sont devenu occasionnel; ils sont une fête ou on se réuni entre amis ou en famille; autour d’un animal qui a eut une vrai vie…Je suis presque végétarienne…Ou peut-être suis-je une végétarienne tolérante! Car depuis j’en ais croisé pleins d’autres qui ne me regarde pas déçu; quand je leur dis que j’aime manger de la vraie viande! Car même si un jour je ne mange plus de viande dutout; je sais que je ne reffuserrais jamais une invitation autour d’une bonne table et de personnes que j’aprécie!

    Bien manger c’est de la culture; du tissu sociale; de l’amour; et de la gratitude envers ce que ce monde nous donne!

  8. je dois dire que moi, comme Fabrice, pour le citer directement « Je mange encore de la viande. De moins en moins, et désormais si peu que j’entrevois le moment où je cesserai peut-être de le faire. » JE serais bien curieux de savoir combien ici sur ces pages se trouvent etre dans le MEME etat de transformation. Pour moi c’est (enfin!) arrive l’annee derniere parceque j’ai eu un enfant, que je jardine et que de tte facon je voulais vivre ainsi plus simplement, etre moins boulimique tous azimuts (consomateur aliene) et davantage chasseur-cueilleur-jardinier-ascete-pensant…. (etre vivant en bonne sante ?? – en sousentendu, une idee de michael Pollan auteur de « In defense of Food »)
    curiosite du jour: http://www.alternet.org/environment/141595/road_kill:_it%27s_fresh,_it%27s_organic,_it%27s_free/

  9. quarante ans que je mange plus de viande,j’ai ouvré dans les premieres assoces abattoirs OABA,etc,un Treblinka des bêtes,alors,derrière chaque bout de viande,y’a un cauchemar ,manger du cadavre ,tragique,a chacun son choix de vie interieure,mais pourquoi pas changer ,la conscience est reelle que quand les actes suivent ,tuer :c’est cela l’archaîsme macabre,tuer,le bout du steack c’est decider de la mise a mort par procuration d’un être,alors chacun son choix,mes betes paissent paisiblement ,elles m’enseignent l’innocence retrouvée.

  10. « l’innocence retrouvée » eh bien ne craignez-vous pas de vous faire manger par les autres? parce ce sont les innocents sur lesquels s’abat la « méchanceté » généralement.et tout à fait inconsciemment. Comme l’a écrit Albert Cohen: « Il ne suffit pas sur cette terre d’être tendre et naïf pour être accueilli à bras ouverts. » En tout cas bravo pour l’exemple.

  11. Ainsi que je l’ai dit précédemment, je mange peu de viande, de moins en moins d’ailleurs,et selon les critères cités par Greg. Je n’envisage pas de m’en passer totalement, du moins dans un avenir proche. Sans trop m’écarter du sujet, j’aurais voulu simplement savoir si, quand on est végétarien, le refus de manger du cadavre entraîne aussi celui de porter des chaussures en peau, d’acquérir et d’utiliser des objets en cuir en les remplaçant par des produits de substitution. A moins que, comme dans beaucoup de choses, il ne faille faire ici aussi la part du feu.

  12. Sans etre ironique,ce n’est pas très difficile de se passer de viande;dans ma famille,ont mangeait de la viande midi et soir,et peut après etre partis,c’est a dire depuis 15 ans je ne mange presque jamais de viande,en fait seulement au invitations.L’homme comme l’ours,ou le raton laveur est omnivore(question de métabolisme),c’est a dire qu’il mange,pas beaucoup de produits carné(20 % du total).C’est le monde moderne et ses peurs ataviques,qui fait croire que la viande est éssentièl.Et seulement si tout le monde n’accorderait pas autant d’importance a la viande,les évenement seraient en voie de progréssions.

  13. On ne va pas polémiquer la dessus; c’est un choix de vie…Comme je l’ais dis plus haut, manger c’est une culture! Certains ici sont en accord complet avec eux-même et j’admire ça; j’ai rencontré des végétalien; des végétarien…Je sais qu’il existe des chaussures sans cuir pour qui veux…On ne force personne a changer de régime du jour au lendemain; et celui qui va jusqu’au bout on a rien a lui imposé non plus!

    On est tous daccord ici pour dire que manger des oeufs le matin; des charcuterie à midi et un staek le soir c’est abdsurde; et ça je pense qu’un grand nombre de personnes peuvent le comprendre!

    La où il faut qu’on polémique c’est sur ce que l’industrie fait…Je regardais encore aujourd’hui un champs innonder de lait; c’est la « grève du lait » ici; je ne suis pas daccord avec l’agriculture actuelle; mais je ne suis pas contente de voir non plus des agriculteurs jetter leur lait dans des champs; en larmes…Des tonnes de lait, et ce n’est que la production du jour…(c’est la troisième fois que je vois ce spectacle désolant!)C’est trop pour juste faire des briques UHT, des yaourth et des fromages; c’est claire qu’une bonne partie sert a faire de la poudre de lait; mais qu’est ce qu’il en font…Ils en mettent dans énormément de choses, même des bonbons; du lait dans les bonbons c’est tous de même absurde non! Comment en est on arrivé là!

  14. le lait, vrai que çà fait mal de voir tout ce gaspillage! une histoire de surproduction, trop de gens qui en produisent et donc prix en baisse mais au départ, ce devait être rentable; c’est une règle de base de l’économie: la rareté fait le prix des choses.

    Par contre j’ai lu une seule fois (et je crois dans la presse italienne) que les italiens sont les seuls au niveau européen à proposer que les sommes allouées pour aider les producteurs le soient pour les aider à une reconversion, en clair laisser tomber cette filière surchargée et se convertir ailleurs; ils sont les seuls en Europe à proposer cela, regrettable qu’ici, cette info on ne l’entendra pas.

  15. Bien que la question (comment on en est arrivé là!) soit rhétorique, quelques pistes intéressantes sur la Machine-Travail-Planétaire :

    -L’invention de l’économie :
    http://sortirdeleconomie.ouvaton.org/sde-n1.pdf
    (au moins l’édito)

    ou

    -l’intro du génial livre Bolo’Bolo de P.M.: http://www.lyber-eclat.net/lyber/bolo/gueuledebois.html
    (le livre en entier est en ligne là:http://www.lyber-eclat.net/lyber/bolo/bolo.html)

    Hormis le fait de n’avoir pas vu ces images (jeté l’abrutissoir de masse depuis longtemps), cela ne m’émeut pas tellement : la machine est folle.

    Avoir comme débouché les grandes surfaces c’est avoir comme ligne directive le Productivisme (produire toujours plus, toujours moins cher en concentrant les animaux et en artificialisant, frelatant, tout ce qui est possible pour réaliser des économies d’échelle et en polluant, en s’intoxiquant et s’endettant toujours plus).

    Si le lait est acheté à prix cassés par les grandes surfaces, c’est que ce n’est certainement plus le même lait (mais du pétro-lait ?) et que les agriculteurs hyper-spécialisés sont obligés de surproduire, dépasser les quotas, pour pouvoir vivoter, même si ça mène à toujours plus de gâchis.

    Si les grandes surfaces prennent 80% du prix de vente.
    Divisons par quatre le nombre de vaches par exploitation et vendons localement au même prix voire un peu plus : c’est équivalent !
    Plus de paysans, moins de molécules, et désertons les grandes surfaces.

  16. C’est une économie abdsurde et virtuelle Marie; elle était soutennue uniquemment par des quotats…Si tu disais à un agriculteur qu’acheter de couteuses trayeuses; et avoir un nombre impressionnant de bêtes, c’était absurde et pas rentable; il te riait on nez en te traitant de rêveur pathologique; maintennant le petit producteur bio que ne s’est pas endetté s’en sort…En plus je pense qu’au bout du compte même si ils ont eut un « age d’or »; ils sont tout de même moins nombreux!

    Maintennant en terme de gaspillage; je ne peux pas m’empêcher de penser aux conséquences d’une telle absurdité en voyant ce spectacle; cette surproduction entraine des champs appauvris, pour nourrir une masse de bétail qui vivent dans de triste conditions…Et une agirculture déplacée vers des pays émergeant, ou il leur faut tous pour se nourrir, et ces tonnes de lait contaminé dans des champs mis déjà à rude épreuve…Je ne pleure pas pour les même raison qu’eux; c’est sur…Mais j’ai de la peine pour eux quand même, comment ont-ils pu perdre leur bon sens à ce point; parce qu’il y a un type qui c’est dis on peut faire « ça » avec du lait, augmentons la production pour que cela devienne rentable, et après il y aurra la loi du marché et plein de pepettes au bout du compte…

    Que de vies gachées pour en arriver là; qui est rêveur???
    Et maintennant; ils devrait être concsient de s’être trompé; et quand tu leur parle; il explique qu’il vont se reconvertir dans les agro-carburant; il y a de quoi être découragé!

  17. Sylviane: les poètes sont toujours mal vus. et pourtant si on les écoutait un tout petit peu, mais c’est pas possible et ne le sera jamais.
    alors j’aurais de plus en plus tendance à considérer l’humanité comme Lars von triers dans le film « DOGVILLE » de lars von triers. avec Moïse le chien.et Nicole Kidman, qui portant le nom de Grâce subit toutes les avanies possibles de la part de villageois abjects et pourtant tellement polis et propres sur eux!

  18. David, je suis dans le même état d’esprit :
    “Je mange encore de la viande. De moins en moins, et désormais si peu que j’entrevois le moment où je cesserai peut-être de le faire.”

  19. J’irai commander votre ouvrage à ma librairie de quartier, grande et riche en écologie. Je verrai leur réaction au nom de l’éditeur.
    Je vous tiens au courant.
    Votre plume est une fois de plus très fine, j’ai envie de lire la suite!
    Je vous tiens au courant…

  20. oui Hacène, je me souviens très bien que nous en avions parlé il y a déjà pas mal de temps..ici de ce livre. Pour revenir sur les bêtes et leur mort programmée par nous humains, il s’agit d’un très beau bouc de 3 ans appelé « Machin », 80 kilogs, en pleine santé, mais qui ira à l’abattoir en novembre prochain si personne ne le récupère. alors je lance un appel ici et je précise que cet animal vit dans le Gard tout près d’Avignon.

  21. @david : moi aussi je mange de moins en moins de viande, jamais au restaurant et quand mes instincts carnassiers surgissent, j’achète de la viande bio et bonne! Mais j’adore le poisson, et sur les marchés (il n’y a quasiment plus de poissonniers, en tout cas là où j’habite, dans le 20e arrondissement), j’ai l’impression que la plupart des poissons sont issus d’élevages, donc nourris aux farines et avec je ne sais quelles saloperies. Rue rambuteau où je travaille, la poissonnerie vend le cabillaud, sauvage celui-là, à 60 euros le kilo, la daurade à 50 euros. Beaucoup trop cher pour moi, et pour la plupart d’entre nous.D’accord, il existe des poissons moins chers, mais la sardine tous les jours, on s’en lasse. Du coup je fais des cures de poisson frais quand je vais au Sénégal, dans ma maison devant laquelle se « garent » les pirogues des pêcheurs… qui trouvent de moins en moins de poissons, entre autres à cause de la pêche intensive pratiquée par les bateaux-usines.

  22. @marie,je parle de la tendresse des bêtes,personne n’est responsable de l’abjection ou sont mis les animaux,si ce n’est chacun de nous,la mort de l’autre par procuration est un choix de chemin de conscience,la bete qui meurre tuée par l’autre et manger par soi,c’est la le hic,te sens tu de tuer pour manger,c’est là que moi je ne puis être depuis petite,donc mes animaux,vaches ,pigeons,poules ,souris etc,vivent vieux et cela est une evidence,mais ce n’est jamais la faute a l’autre,dire que c’est la faute a l’autre ca ne me fait pas avancer sur moi,lisez Isaac Singer,prix nobel de litterature,comment il devenu vegetarien jeune comme
    moi,en tuant une mouche ,il s’est rendu compte de ce qu’il faisaitce,et ce que signifie enlever la vie,comme dans les camps,dit il c’est le même systéme,tuer en nombre,oter la vie.

  23. A l’attention de Marie,

    Pour sauver le bouc Machin de l’abattoir, une des solutions peut consister à lancer une recherche Internet avec « adoption » ou bien « achat d’animaux de ferme ». Il devrait bien se trouver quelqu’un d’ intéressé pour accueillir ce bouc. Cependant, d’après mes information, un bouc ne peut rester solitaire, à moins d’être castré. De mon côté, je parlerai de ce bouc à des marchands de fromage de chèvre de ma connaissance.

  24. @ René:
    A l’entrée des temples hindouistes, tu dois déposer chaussures, ceinture et même bracelet montre si ces objets sont en cuir.
    Je ne crois pas qu’un tel interdit existe pour les végétariens non religieux.

  25. Sur le mouvement des agriculteurs par rapport au prix du lait, je crois qu’il y a malentendu: il ne s’agit pas de surproduction, il s’agit de la manière dont les grandes industries et les grandes surfaces FIXENT le prix d’achat du lait (et aussi le prix de vente, bien sûr, en profitant de leur position hégémonique.

    Supprimer les quotas laitiers est une manière de renforcer cette position en PROVOQUANT une surproduction pour mettre en concurrence les agriculteurs des pays les plus favorisés avec ceux des pays européens très pauvres pour qui les prix d’achat très bas seront néanmoins acceptables.

    Quelques agriculteurs distribuent gratuitement leur lait, mais il faut comprendre que c’est difficile, le lait est un produit délicat sur le plan sanitaire, il est impossible d’en distribuer rapidement de grandes quantités. Le reste ne peut qu’être jeté, mais il faut comprendre que c’est une ACTION, une grève, une lutte menée par des gens qui refusent d’être volés de leur travail.

    Je leur tire mon chapeau d’avoir réussi à s’organiser à l’échelon européen, le seul efficace. Bien dommage que les ouvriers n’aient pas encore compris cela.

    A terme, il est certain que le lait, comme la viande, devront être produits en moins grande quantité, ce que nous consommons actuellement dépasse nos besoins, et dans certains cas, met notre santé en jeu.

    Mais ceci est valable pour de nombreux autres produits. Pour éviter que ce retour à la sagesse se fasse sur le dos des plus modestes, il faudrait également diminuer drastiquement le temps de travail. Travailler peu, travailler tous, ne plus gaspiller. Vous comprenez bien que ce n’est pas le choix que font ceux qui nous dirigent.

  26. Une idee, bon d’accord elle est super evidente, bien articulee neanmoins, elle est de Michael Pollan (http://www.michaelpollan.com/indefense.php): arreter de manger industriel c’est aussi arreter de bouffer industrieLLEMENT. Cad: en plus de bouffer bio, arretons de bouffer seul, devant l’ordi, plutot en groupe, pas en 5 minutes, mais pdt une heure, autour d’une table — ou d’un feu. Mastiquons, savourons, faisons mijoter. Refaisons la cuisine, surtout. Enfermons nous dedans. Faisons de vrais plats. Plusieurs s’il le faut. Depensons plus de fric dans la bouffe, aussi (comme j’entends deja des hurlements, je precise que cela veut dire depenser moins de thune ailleurs). Puis passons plus de temps au marche, avec les autres, en famille, et si possible faisons la pousser nous meme cette nourriture. Penser jardin communautaire. Bref, refoutons la graille (notre PREMIERE relation ecologique au monde!) au centre de notre vie, par voie de logique, assainissons notre existence et celle de nos ecosystemes,parceque au final, sortir des chainons industriels, c s’emanciper de la machine, c donc reintegrer la biosphere, c revenir sur terre! Youpie, vaste programme!
    Freres et soeurs extraterrestres, je vous souhaite bonne journee. Pour une possible vision de l’avenir (d’aujourdhui?), District 9, film uberviolent du sud africain Neill Blomkamp.

  27. Marie : il y a le Refuge des Sources (Fondation Assistance aux Animaux) à Bellegarde (04.66.01.13.21). Je ne sais pas si l’info est toujours d’actualité, je ne les connais pas, mais ils recueilleraient notamment des cochons.

    J’en profite pour signaler un refuge menacé d’expulsion : La Forêt de Léa (département 72) qui recueille essentiellement des cochons (http://www.laforetdelea.org/centre.htm). En passant par la page d’accueil, on peut signer la pétition.

  28. pour le bouc:PMAF,il a une ferme refuge depuis peu,contacter, Ghislain Zuccolo,contacter Deanna Martin APPA Equides au O684155665,elle connait tout le monde pour adoption,le reste si pas castré il sera tué chez fromager ou autre ,reforme =abattoir,

  29. merci pour vos messages, Ourse, merci,je vais en parler à son « père » adoptif julien qui tient à lui éviter l’abattoir. j’ai posté sur PaMF rubrique Petites annonces. merci chaperon et merci à tout le monde.

  30. @ René: C’est marrant la question que tu poses, parce que pas plus tard que la semaine passée, j’étais en train de chercher un bracelet sur lequel je voulais pyrograver quelque chose. Mon premier réflexe a été de penser: « pas de vrai cuir, par respect pour l’animal, mais plutôt du simili ». J’ai trouvé une dame (du Québec) qui vendait des bracelets en cuir véritable dans un marché et lui ai demandé: « vous n’avez rien en simili, parce que j’ai mauvaise conscience d’acheter du vrai cuir », et là vient la réponse, claire, transparente, lumineuse:

    « parce que tu préfères un machin fait à base de pétrole et bourré de produits toxiques? Le boeuf, on ne le tue pas pour son cuir, mais pour sa viande, et une fois tué, ben on récupère le cuir, qui sinon serait jeté ». Voilà, c’est évident. Même chose pour les chaussures, pour les ceintures,… Si le produit qu’on achète n’est pas en fibre végétale, autant qu’il soit fait du cuir d’un animal « commun » (on évitera le croco) plutôt que d’un mélange synthétique à base de pétrole et de je ne sais quoi. Attention à l’alternative, toujours. Dans le cas de mon bracelet, la meilleure alternative serait encore de renoncer à en acheter un…

  31. Sylvie, les ressources halieutiques s’épuisent, elles aussi, à un rythme tel qu’elles n’ont pas le temps de se renouveler. Certaines espèces sont vouées à l’extinction, inexorablement, dont la cabillaud d’Atlantique Nord, ainsi que le thon rouge de Méditerranée et d’Atlantique, l’espadon, l’empereur, le sabre, le grenadier,le saumon sauvage d’Atlantique, le flétan d’Atlantique, la raie d’Atlantique Nord et plusieurs espèces de requins, dont la saumonette, le siki, la taupe, la roussette et l’aiguillat.
    Notre consommation de poissons doit également être freinée…

    Greg, cette « dame du Québec » a malheureusement raison, mais méfions-nous de la provenance du cuir : d’origine chinoise, il se peut fort bien qu’il s’agisse de peaux de chiens ou de chats, qui eux, ont été massacrés uniquement pour leur peau !
    Sauf cas de nécessité absolue, l’éthique nous invite au renoncement.

  32. Je viens de lire tous les commentaires, et je souhaite dire un grand merci à celles et ceux qui mettent des références d´autres sites web, tous sont très intéressants.
    Je me permets de raconter mon chemin vers le végétarisme, pour celles et ceux qui “mangent encore de la viande. De moins en moins, et désormais si peu qu´ils entrevoient le moment où ils cesseront peut-être de le faire” … mais qui doutent encore! Il suffit de trouver les bonnes raisons de franchir le pas, et après je vous assure qu´on se sent mieux!

    Vivant à la campagne, mes parents ont toujours eu un jardin (avec toutes sortes de légumes), mais aussi élevé des poules, lapins, pintades, etc. que nous consommions plutôt que d´acheter en grande surface de la viande de douteuse provenance(pour le boeuf et le cochon, nous allions à la ferme!)
    Il y a maintenant 20 ans, une de nos lapine a eu une dizaine de petits, que j´ai un jour lachés sur notre pelouse! Je ne supportais plus de les voir enfermés dans leur clapier devenu trop petit! Quand nous mangions sur la terrasse ils venaient à côté de nous, comme l´aurait fait notre chien! De ce jour, j´ai refusé de voir un lapin dans mon assiette!

    Puis, comme cette personne qui a été écoeurée de voir comment on brûlait ces animaux suite à l´épidémie de « vache folle », j´ai également refusé de manger du boeuf.
    Et finalment, un jour, comme le dit Fabrice, « derrière une côte de bœuf, j’ai fini par voir un bœuf. Derrière un gigot, un agneau. Derrière un jambon, un cochon ». Pour moi, c´était derrière une cuisse de poulet que j´étais en train de porter à ma bouche! J´ai eu la terrible sensation de voir vivant le poulet que j´étais en train de déchiqueter! Je sais, certain me trouverons folle! J´assume! De ce jour, j´ai vraiment décidé d´être végétarienne. Je me suis demandé commment je pouvais manger de la viande et dire que j´aimais les animaux! Soyons logiques! J´ai donc également exclu de mon alimentation poissons et crustacés! Comme le disent certains, les poissons disparaissent à cause de la pêche industrielle, mais il y a également toutes beaucoup d´autres espèces marines en danger: dauphins, requins, tortues, mais aussi coraux, qui sont l´habitat d´autres vies microscopiques.

    Je suis végétarienne depuis 7 ou 8 ans, je ne mange pas forcément équilibré, et encore moins de soja transgénique, et je suis en meilleure santé que lorsque je mangeais de la viande! Je n´ai pas d´anémie, et je suis la preuve vivante que l´on n´a pas besoin de viande pour vivre!

    Mais ne vous forcez pas non plus à être végétarien, je pense que chacun le devient quand il y est vraiment prêt!

  33. source univers nature. : Substance anticoagulante toxique utilisée dans la lutte contre certains rongeurs, responsables de dégâts dans les cultures agricoles, le Difénacoum vient d’être inscrit à l’annexe 1 de la Directive européenne (91/414/CEE) relative à la mise sur le marché des produits phytosanitaires. Suscitant une vague d’indignation auprès des associations environnementales, cette évolution de la réglementation européenne autorise désormais l’utilisation de ce produit au sein des pays européens et ce à compter du 1er juillet 2010. Elle fait écho à la possibilité d’une éventuelle autorisation du Brodifacoum, autre substance anticoagulante jugée  » encore plus toxique  » par la LPO (1), envisagée en février 2009. Dans le cas où cette autorisation serait validée, le Brodifacoum viendrait alors allonger la liste des produits phytosanitaires figurant à l’annexe 1 de la dite Directive.

    Si le rôle initial de ces produits est de provoquer des hémorragies mortelles chez les rongeurs, ils n’en subsistent pas moins dans l’organisme de leurs victimes, se répercutant dès lors à l’ensemble de la chaîne alimentaire. Des études ont ainsi prouvé l’impact de ces substances phytosanitaires sur la faune sauvage, et notamment les rapaces nécrophages (vautours, milans…) intoxiqués suite à l’ingestion de proies contaminées. Or, la plupart de ces espèces est d’ores et déjà menacée d’extinction, à l’image du vautour percnoptère dont les effectifs ont chuté de 50 % en l’espace de quarante ans.

    Mais là où il y a incohérence dans les faits, c’est que la Bromadiolone, anticoagulant de pouvoir équivalent largement utilisé pour lutter contre les campagnols terrestres, a, quant à elle, été retirée de la liste des substances autorisées à l’échelle européenne. De même, les produits à base de bromadiolone ne seront plus autorisés à l’extérieur à partir de 2011. La raison de cette éviction tient à l’hécatombe qu’a générée le recours à cette substance chez les milans royaux dans les années 1980, les rapaces ayant été préservés in extremis grâce à des plans de conservation.

    En appelant aux expériences passées, France Nature Environnement (FNE) et la LPO interpellent le gouvernement français afin que celui-ci s’oppose à l’utilisation d’anticoagulants tels que le Difénacoum et le Brodifacoum en usage extérieur sur le territoire. Elles invitent à la suppression progressive de ces substances et à leur substitution par des méthodes alternatives non chimiques, déjà expérimentées dans la lutte contre le ragondin et le rat musqué. La principale solution envisagée est le piégeage, les modèles utilisés variant au gré des espèces ciblées. Certains pièges peuvent, par ailleurs, s’avérer extrêmement efficaces, à l’instar du piège Topcat qui ne nécessite pas d’appât et s’installe directement sur les galeries. Toutefois, il est vrai que cette méthode nécessite du temps et de l’entretien.
    Cécile Cassier
    Voilà. et nous on fait quoi? ben rien, à part frémir et se demander si on a pas la berlue? Ras le bol franchement, parfois une grosse envie de me transformer en autruche.

  34. Un mot sur les millions de litres de lait déversés dans les champs, pardonnez moi, mais ce n’est qu’un piètre révolte imbécile. C’est encore et toujours ce manque de respect pour l’animal, vu comme une matière première, associé à un l’égoisme aveugle de l’entrepreneur face à la misère des autres.

    Médiatiser ce type d’action, c’est perdre le controle de votre message.

    Au lieu de jeter le lait, paysans, allez taper à la porte de ceux qui vous portent préjudice ! Allez leur secouer les puces à ces animaux là !

  35. Cher Fabrice, samedi dernier, je crois bien avoir parlé de toi et de ton prochain livre à quelques amis… le soir, on a improvisé un petit barbecue de saucisses – acte social comme tu le dis, et histoire de ne pas laisser repartir le ventre vide les dits amis dans les rues de cette banlieue parisienne que tu connais si bien.
    Bref. En pleine nuit, le téléphone sonne. Grmpf, pas le temps de décrocher. On écoute le répondeur, sans doute un message d’outre-atlantique, du pays du bife de chorizo ? Que nenni… Je tenterais ici de reproduire le contenu de ce message nocturne : « Rho Rho grrrrîîîîa Rho Rho fffffff (ad lib…) »
    Je l’avoue, ça reproduisait à merveille le râle du cochon, et de manière assez inquiétante.

    En essayant de me rendormir (ce qui prit du temps, bien que je me rassurasse -?- à l’idée que ce message était l’œuvre d’une paire d’ados bourrés comme il y en a tant le samedi soir), j’imaginais le début d’un thriller à la Somoza. Le lendemain matin, j’allais retrouver un cochon taggué sur le mur de la maison… Ou peut-être une queue en tire-bouchon dans la boîte-aux-lettres… Et là, je ferais le lien avec les saucisses englouties la veille : un monstre était né, et ce monstre était une espèce d’égrégore, l’incarnation de toutes les souffrances causées par les humains à l’âme collective des cochons – et ce monstre venait se nourrir partout où de bas instincts carnivores se manifestaient. On allait assister à des explosions inexpliquées dans des abattoirs… des « asaderos » seraient embrochés dans leur propres barbecues…
    (le tout à la manière du « Zigzag » de Somoza, tu l’auras compris)

    Bon, je chercherai une meilleure inspiration pour cet improbable thriller dans ton livre ! J’espère que tu y as placé un petit mot en hommage aux bouchers de la Villette (de Boris Viande, comme chacun sait)

  36. Voulant une bonne fois pour toute voir ce qu’il y avait en amont, derrière les étalages et les emballages sous vide de viande, j’ai fini par accepter une mission intérim dans un abattoir industriel de porc. J’avais pourtant précisé que je préférais éviter l’agro-industrie, surtout animal. Mais on était en été, une remplaçante à ma référente habituelle m’appelle et me propose une semaine dans un abattoir aux service abats, hummmm… j’accepte donc pour découvrir l’envers du décor.

    Autant le dire tout de suite, ce fût assez rapide, au lieu d’une semaine, j’ai fait une journée, et suis passé en mode végétarien un certain temps. Ceci m’a ensuite nourri (spirituellement disons ) et accompagnait en partie mon éveil écologique au fur et à mesure. Cependant, le goût de viande étant plus fort, je me suis remis à en manger, mais j’achète désormais uniquement de la viande bio et ou fermière, et j’en mange moins, beaucoup moins qu’avant ; m’interrogeant toujours sur mon mode de consommation alimentaire.

    Merci pour l’introduction de ton nouveau livre Fabrice. Je fais suivre. En espérant que « Bidoche » sera lu par le plus grand
    nombre, et qu’il aura la force pédagogique d’inciter à consommer différemment.

    Et merci pour ton fabuleux travail journalistique, rare.

    Sylvain

  37. Ce sujet du bétail donné en pature à une industrie sanglante et nos échanges sur la viande me font me souvenir d’un homme décédé en 1991, Raymond Cousse, auteur et acteur d’une pièce de théatre « Stratégie pour deux jambons » créée au théâtre Le Lucernaire.
    « …autobiographie d’un cochon, écrite avec une syntaxe impeccable et un humour décalé, très pince-sans rire. C’est que notre animal a un destin remarquable : être transformé en jambons, rillettes et autres côtelettes. Notre ami porcin a une haute idée de son avenir…. Fournir la meilleure viande est pour lui une mission sacrée,… » On a compris la métaphore. Et bien que ce roman ait été écrit en 1978, il n’a pas pris une ride. Donner aux exploités le sentiment que leur utilisation est leur propre élévation est le vice suprême des exploiteurs. »

    « L’impulsion de départ », dit son auteur, « c’est la compassion pour un animal méprisé qui n’existe que comme produit de consommation… Chez moi, c’est toujours à partir de l’émotion, du sensible que s’organise l’écriture ». L’acte d’écrire, pour Raymond Cousse, c’est essentiellement de descendre dans la peur, non pas la sienne propre, mais la peur originelle : « Au début, il y avait la peur, non le verbe. Le verbe n’est venu qu’ensuite, pour recouvrir, occulter la peur. Toute la misère de l’Humanité vient peut-être de ce qu’elle n’a jamais su expulser sa peur. La peur, c’est sans doute notre plus grand dénominateur commun. »

  38. @ Jo le Bug:
    Qi vous croyez que les éleveurs laitiers qui jette leur lait le font de bon coeur, détrompez vous. C’est très difficile. D’ailleurs mon mari qui l’a fait une fois ne veut pas recommencer.
    Mais comment faire pression sur les transformateurs et les distributeurs, sinon en leur ôtant leur matière première? Si vous avez d’autres idées, efficaces, bienvenue. Je pense que les éleveurs ont fait le tour de la question avant d’en arriver là.

    Par ailleurs, le prix du lait en France est basé sur le prix mondial de la poudre de lait, or en France, on ne produit que 5 à 6% de poudre de lait! Et je ne vous apprends pas qu’elle est à un prix bien plus bas que le reste. Or s’il y a un pays où on a de la valeur ajoutée pour le lait, c’est bien chez nous, avec tous nos fromages! Vous voyez qu’il y a une injustice de prendre comme référence le prix mondial, alors qu’on valorise le mieux le lait.

    Quant au mode de production, personnellement j’essaie de « convertir » mon mari, mais chaque situation est particulière, chaque région est différente, la météo y est pour beaucoup, le type de terrain aussi. On ne peut pas faire de généralités. Il y a le principe de réalité.
    Sans aide « d’en haut », on ne peut pas faire grand’chose. Si « en haut » fait le choix du libéralisme à outrance, même pour la nourriture de son peuple, on est mal.

  39. faux Kelia ,les vaches peuvent vivre autremment et vous aussi,vendre local,et pas au Super market,faire du fromage,traite manuelle,car les mammites atroces,les etats depressifs des bêtes ca suffit,les quotas,les technocrates,les aides,etc c’est fini,et tant mieux,AUTONOMIE,ce va être ,que vous le vouliez ou non,jeter du lait c’est deja qu’on est semi industriel,vivre autremment,c’est simple,gagnez moins de fric mais être bien a vec soi et ses animaux,marre de ces discours de ces agriculteurs qui s’endettent,au foin ,genetique and co,stabule etc,je les vois,ils ralent de ce qu’ils ont accepté pour gagner plus,les paysans c’est autre vie,un autre choix,les coops locales se creent partout,les magasins creent sur place,genre amap mais pour fromage lait ,oeufs,sans aide on fait et on vit et on se sent vivant et magnifique,ce monde s’ecroule ,alors decidez vous a revenir a petit et a peu,avec Marguerite la vieille qui ne partira jamais a la mort et qui sourit de ne servir a rien que d’etre simplement une vache ,avec sa grosse cloche qui tintanibule

  40. est-il vrai qu’il ya 90 000 producteurs de lait en France? j’ai entendu cela en coup de vent, sur je ne sais plus quelle radio (inter rmc ou europe)

  41. @Kellia

    Vous pouviez donner, généreusement et de bon coeur, votre lait à ceux qui en ont besoin et, en même temps, occuper les sites du transformateur, comme pour une grêve d’usine. Après tout, c’est votre patron.

    Et en même temps, réflechir à comment sortir de cette logique libérale.

  42. le faux procès de la viande, j’espère que vous n’allez pas nous faire la méchante industrie, les vaches qui petent et ne pas manger de viande est un geste citoyen!!! en manger moins oui, car si on regarde l’agriculture, la complémentarité culture élevage, l’intérêt des déjections dans la logique agronomique, la valorisation des terres et des graminée par les animaux… aller en afrique au sahel et les relations pasteurs/agriculteurs pour comprendre cette complémentarité.. que certains dans les feed lots en ont fait du bussiness… c’est mais des capitalistes il y en a partout!!!

  43. la seule manière de tout reprendre à neuf sera de tout raser… et la nature folle nous rentre dedans… c’est ça que ça donne… elle s’affaiblie peut-être… mais c’est pour se débarasser du cancer qui la gruge… après les bonnes cellules qui restent re-bâtiront sur une autre lancée et une autre vision du Monde… en attendant : beaucoup y passeront! Pas seulement les animaux, pas seulement les carnivores… mais aussi les citoyens simples, vous et moi… acceptons le désastre et tâchons de comprendre les conséquences pour re-bâtir autrement.

  44. Fabrice passe demain lundi 28 septembre sur France Inter entre 14h et 15h pour parler de son livre sur l’industrie de la viande, dans l’émission « La tête au carré ».
    A vos cassettes …. comme disait un certain Averty.

  45. Un autre théorème de Pythagore :
    « Tant que l’homme continuera à être le destructeur impitoyable des êtres animés des plans inférieurs, il ne connaîtra ni la santé, ni la paix. Car celui qui sème le meurtre et la douleur ne peut, en effet, récolter la joie et l’amour !
    L’habitude de la tuerie et par là même la nourriture carnée est incompatible avec les espoirs de bonheur universel… »
    il y a environs 2500 ans, mais on va y arriver …

  46. Juste quelques lignes pour conseiller à tous ceux qui ont donné leur avis, de relire avec attention celui de « Cultive ton jardin » car il est, contrairement aux autres, le plus concret et le plus réaliste. Le problème n’est pas propre au lait ou à l’élévage, il concerne tous les produits que nous consommons (les légumes aussi,ceci pour les végétariens). Le vrai problème est celui des circuits de distribution et de la grande distribution (chaines de super et hypermarchés,…) qui « s’engraissent »,sans trop transpirer, sur le dos de ceux qui produisent.
    Il est vrai qu’il y a du gachis, du gaspillage (par exemple gaspilage du travail) mais c’est la conséquence d’une stratégie de choix économique et politique. Nous n’avons que ce que nous méritons !

  47. Bidochon…
    Il se dit , la aussi,
    tout et son contraire…
    Contrairement à ce que nous ont dit nos braves « évolutionnistes », l’homme est un végétarien,
    toute sa physiologie fonctionne sur ce modèle,
    alors bidoche oui,
    mais pour le plaisir, une ou deux fois par semaine,
    et PROPRE, sous entendu BIO au sens général du terme,
    pas un infâme cocktail d’anabolisants, de pesticides, d’Antibiotiques (sic) et de Vaccins,
    non, le poulet que fait mémé au fond de son pré…
    Tout n’est qu’un question de Mesure ! et de Bon sens!!!
    Christian
    Naturopathe – Pollutologue…

  48. Conscients depuis longtemps de tout ce qui précède, depuis 6 ans nous avons monté une unité de production de spiruline (micro-algue – algue bleue – cyanobactéries) qui est une bonne alternative à la viande, avec du fer bien mieux efficace, facile à manger (on saupoudre sur la nourriture, elle fond, et, bien produite, n’a pas de goût fort)et contenant beaucoup d’autres éléments vitaux qui renforcent l’immunité.
    Que chacun agisse à son niveau, de consom-mateurs devenons consom-acteurs : allons jusqu’à vouloir des arbres fruitiers partout, élever des poules, cultiver nos toits et balcons pour apprendre à se nourrir à nos enfants!

  49. J’avais assisté à la présentation du précédent ouvrage (le blé, la faim, la bagnole et nous) de Fabrice à la librairie « la réserve » à Mantes en 2007 et j’avais été emballé grâce à son ton à la fois indigné et apaisé (sans arrogance quoi mais dénonciateur).
    C’est avec gourmandise que j’attends à nouveau son passage dans cette librairie pour qu’il nous parle de « Bidoche ».
    A propos de bidoche je vous recommande le site http://vimeo.com/5629970 qui est une pure merveille de création informatique.
    Personnellement depuis la crise de la vache folle, mon rapport à la viande s’est un peu modifié. D’abord sur son industrie: quel genre d’humain étions nous devenus pour faire bouffer des farines animales à nos vaches?
    Ensuite, « grâce » à un cancer en 2007, je me suis convertit rapidement au BIO et à ses « dérivés », c’est à dire de consommer plus intelligemment et en harmonie avec la nature (respect des quantités avec un frigo moins rempli, approvisionnement local et mesuré…).
    J’adore la viande pour tout dire mais maintenant je l’apprécie mieux le dimanche par exemple pour m’en passer le restant de la semaine ou presque (quand la cantine de mon entreprise me laisse le choix).
    Je ne pense pas devenir végétarien mais certainement un consomm-acteur averti qui a conscience de ses actes désormais lors d’un achat de bidoche: derrière l’emballage du morceau convoité je visualise tout le processus qui a permis d’en arriver là, je pense au sacrifice de la bête pour assouvir nos bas instincts, il y a un peu de schizophrénie là dedans me diriez vous? Oui et non, une mutation en tout cas. Peut être suis-je porté par cette vague écologiste du moment? Surement! mais j’ai envie d’y croire car la bataille me parait noble et belle pour nos vies et celles de nos enfants.

  50. Philou, merci pour Vimeo. c’est extra.

    2 articles sur la crise du lait:

    1-Les nouveaux seigneurs de l’industrie laitière

    http://www.bastamag.net/spip.php?article672
    Pendant que nombre de producteurs de lait ont bien du mal à boucler leurs fins de mois, quand ils ne sont pas déjà en faillite, quelques grands groupes industriels ou coopératifs se partagent le gâteau laitier et fromager. A qui appartiennent-ils ? Subissent-ils eux aussi les contrecoups de la crise du lait ? Contrairement aux apparences, le lait est un business qui rapporte gros. Pour une infime minorité.

    2-Comment l’Europe néo-libérale élimine les producteurs laitiers:
    http://www.bastamag.net/spip.php?article668

  51. bravo
    je n’ai pas encore lu le livre mais je veux rappeler :
    1°)que l’élevage de bovins est hautement pathogène pour l’environnement en particulier par les GES (gaz à effets de serre) ,emission de methane beaucoup plus toxique que le CO2
    2°)la viande rouge consommée plus d’une fois par semaine est pathogène pour l’homme favorisant diverses pathologies,en particulier les cancers digestifs ainsi que le cancer du sein chez la femme . Ceci ayant été prouvé .Donc haro sur la bidoche ,laissons vivre les animaux et nous vivrons plus longtemps !
    Dr Boukobza ,comité médical d’ecoforum

  52. Un ami vient de me parler de ce fameux livre (que je n’ai pas encore lu)…le sujet m’intéresse bien évidemment puisque je suis végétarienne depuis le 1er aôut. Pendant mes vacances j’ai ouvert les yeux…le réveil a été brutal et j’ai du mal a imaginer toute la souffrance infligée aux animaux uniquement pour une histoire de rendement, de fric. Le plus désolant c’est le mythe des protéines entretenu bien sur par la grande industrie…On peut très bien vivre sans viande…je vais très bien…je n’ai pas avalé un seul morceau de viande depuis 5 mois. J’ai toujours eu du mal à la manger cette sacro sainte viande! Dans ma famille (comme dans presque toutes les familles) il fallait manger de la viande…rouge! de préference..et saignante pour le fer…BEURK! le sang…Bref, je rêve que d’une chose, c’est que les gens, tout comme moi, ouvrent les yeux…c’est vital pour la sauvegarde de la planète et pour sauver l’humanité qui se perd….ps: j’ai créé un blog pour expliquer les raisons de mon végétarisme. myfriendsanimals.skyrock.com

  53. bonjour
    je suis actuellement a la ferme ste marthe chez mr debrosse philippe et je prépare un mémoire sur l exploitation et la souffrance animale ,je suis végétarien donc ton livre me parle beaucoup ,il sera le support de mom mémoire avec le livre de charles patterson un autre treblinka ,juste pour te remercier et si tu as le temps d un petit mot sur mon adresse e mail que je grefferais au mémoire
    merci encore et j espère bien aussi bientôt participer a cet éveil des consciences
    merci fabrice
    gratitude
    dominique

  54. Je viens tout juste de terminer « Bidoche » que je ne regrette pas d’avoir lu. C’est un ouvrage positif que j’ai trouvé particulièrement intéressant.
    Je suis VG depuis 10 ans et pleinement heureux de l’être. Les questions concernant l’industrie da la viande et le sort réservé aux animaux me préoccupent donc depuis longtemps. Pour autant, j’ai beaucoup appris à la lecture de cet ouvrage et je vous en remercie profondément.
    Ce livre prouve une fois de plus que le végétarisme est un choix à privilégier. De plus en plus d’études démontrent que le végétarisme et même le végétalisme sont bien meilleurs pour la santé que les régimes carnés.
    Alors c’est donc bien une question de choix et la seule chose que je ne comprend pas dans ce livre c’est que vous Monsieur NICOLINO, malgré vos connaissances sur la question et la plongée que vous avez eu le courage de faire dans le marasme horrifique généré par l’appétit viandard, vous n’êtes toujours pas végétarien.
    J’avoue ne pas comprendre.

  55. Parler de la bidoche comme vous le faites c’est comme parler du pinard pour le vin…
    Il est clair que vous n’avez récolté que les informations que vous souhaitiez entendre.
    Il y a autre chose à dire sur la production animale… avec une certaine rigidité elle finit par évoluer avec lenteur, mais ne négligez pas cette évolution.
    La révolution est partie de 1783 par un élément extérieur à des milliers de kilomètres de Paris… les volcans Laki d’Islande…
    Il y a des options que vous ne savez pas mais qui font évoluer lentement la nutrition qui est le cœur de la production animale.
    Des gens sérieux travaillent pour compenser les antibiotiques et qui permettent des actions intestinales de grandes efficacités et très innovantes.
    Ces gens ont bien sûr des bâtons dans les roues, vous vous en doutez, mais cela progresse et pourrait finir par devenir des pratiques courantes aux effets bénéfiques très étonnantes, sur la santé des animaux, sur l’amélioration de la production, sur la baisse des déjections et même sur la baisse de méthane…
    C’est pour demain.
    J’ai lu votre livre en une heure mais la production animale mérite beaucoup mieux que ce que vous y écrivez.
    Bonne Protéïnement vôtre…
    Philippe Gossart
    ph.gossart33@orange.fr

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