À propos des nécrocarburants (une fois de plus)

Je pressens que vous ne lisez pas tous le quotidien économique Les Échos. Pardon aux fidèles lecteurs du titre, mais je vais faire comme si personne n’avait lu cela. Je résume pour ceux qui n’ont pas le temps. La France des lobbies – et croyez-moi, celui des biocarburants est sacrément puissant – a réussi à extorquer à l’État 100 millions d’euros pour des études sur les nécrocarburants de deuxième génération. Ceux qui existent, les seuls qui existent, dévastent les forêts tropicales, affament les peuples, aggravent la crise du climat. J’en ai fait un livre, La faim, la bagnole, le blé et nous (Fayard). Malgré le désastre global et planétaire en cours, les gros céréaliers français ont réussi à décrocher la timbale. Et nous paierons donc tous pour permettre à l’industrie de répondre aux critiques que les labos travaillent, sérieusement, sur une deuxième génération. Laquelle, par miracle, règlerait tous les problèmes.

Je n’ai ni le temps, ni le goût de détailler une fois de plus. Mais je vous glisse tout de même cette phrase impayable de Nathalie Kosciusko-Morizet au printemps 2008, alors qu’elle était secrétaire d’État à l’écologie : « Le problème [ des biocarburants de seconde génération ], c’est que ces techniques ne seront au point que dans dix à vingt ans ». Or donc, on entend faire passer l’horrible pilule des nécrocarburants actuels au nom de chimères qui ne verront peut-être jamais le jour. L’argent public ne coûte rien, saviez-vous ?

J’ajoute qu’un responsable national écologiste – que j’apprécie – m’a demandé aujourd’hui même ce que je pensais de l’article des Échos. Et du rôle attribué aux carburants végétaux dans cette crise alimentaire qui n’en finit pas. Ne disposant que de très peu de temps, je lui ai fait la réponse suivante :

XYZ,

Je ne vais pas être long, car aux dernières nouvelles, tout est abondamment contenu et référencé dans le livre que j’ai écrit sur le sujet.
On ne comprend rien, réellement rien, à la question des biocarburants si l’on oublie cette évidence qu’un puissant lobby industriel est à l’œuvre dans le monde entier, à l’appui d’une production en tous points désastreuse. Un, les biocarburants ont joué un rôle majeur dans l’explosion du prix des denrées alimentaires depuis deux ans. De très nombreuses études l’attestent. Je te glisse un échantillon rapide de citations des années 2007 et 2008.

*Pour le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, « les biocarburants sont sans aucun doute un facteur important dans l’accroissement de la demande en produits alimentaires », le prix du maïs ayant ainsi doublé en deux ans. 2008

 *John Lipsky, numéro deux du Fond monétaire international (FMI) a estimé jeudi 8 mai 2008 que le développement des biocarburants serait responsable à 70% de la hausse récente des prix du maïs et 40% de celle des graines de soja.

* La FAO, à l’automne 2008 : «  Les consommateurs urbains pauvres et les acheteurs nets de denrées alimentaires dans les zones rurales sont tout particulièrement menacés. Une grande partie des pauvres de la planète dépensent plus de la moitié de leurs revenus pour s’acheter de la nourriture.“Les décisions liées aux biocarburants devraient tenir compte de la situation de la sécurité alimentaire, mais aussi de la disponibilité de terres et d’eau”, selon M. Diouf. “Tous les efforts devraient être ciblés sur la conservation du but suprême consistant à libérer l’humanité du fléau de la faim”. »

 *Le Belge Olivier de Schutter, rapporteur spécial de l’ONU sur le droit à l’alimentation, en 2008 : « Les objectifs ambitieux en matière de production de biocarburants que se sont fixés les Etats-Unis et l’Union européenne sont irresponsables. La production de colza, l’huile de palme, qui détruit les forêts en Indonésie, l’utilisation d’un quart de la récolte de maïs aux Etats-Unis, c’est un scandale, qui sert uniquement les intérêts d’un petit lobby, avec l’argent du contribuable. J’appelle au gel de tout investissement dans ce secteur ».

 *Rapport de l’OCDE, septembre 2007 : « The current push to expand the use of biofuels is creating unsustainable tensions that will disrupt markets without generating significant environmental benefits »

*Stephen Corry, directeur de Survival, en 2008 : « Le boom du biocarburant n’a pas seulement de graves conséquences sur l’environnement, la hausse du prix des denrées alimentaires ou la survie des orang-outang – il a aussi un impact dévastateur sur les peuples indigènes. Les compagnies qui promeuvent cette industrie ont réellement la volonté de se débarrasser des peuples indigènes afin d’accaparer leurs terres ».

*Au cours d’un Forum pour la souveraineté alimentaire, en marge de la conférence de la FAO à Brasilia, le mouvement paysan international Via Campesina a condamné la production de biocarburants. « Le problème, c’est non seulement l’utilisation de produits agricoles à des fins autres que l’alimentation mais aussi la quantité d’eau que l’on utilise, les pesticides et la monoculture qui finit par tuer la terre », a ainsi déclaré Juana Ferrer, la représentante de la Confédération nationale des femmes paysannes de la République Dominicaine (2008).

Je te le répète, il ne s’agit que d’un maigre échantillon. J’aurais aisément pu montrer la même chose à propos des atteintes à la biodiversité par destruction de forêts tropicales ou de milieux aussi riches que le cerrado brésilien. J’aurais pu, de même, citer quantité de grands noms de la science – Paul Crutzen, prix Nobel de chimie – qui jugent le boom mondial en faveur des biocarburants responsable d’une hausse considérable des émissions de gaz à effet de serre. Notamment au travers du drainage des tourbières d’Asie.

Franchement, le dossier est clair, net et sans bavure. Il faut et il suffit de rassembler les informations disponibles. Pour ce qui concerne la France, le lobby est celui de l’agriculture industrielle et des grandes coopératives céréalières. Faut-il faire un dessin ? Quant aux biocarburants de seconde génération, ils servent essentiellement d’argument publicitaire en faveur de ceux réellement existants. Il s’agit essentiellement de propagande qui permet de faire passer le bilan dévastateur de ceux de première génération. En somme, demain, on rasera gratis.

Est-ce qu’il t’en faut davantage ? Bien à toi,
Fabrice

35 réflexions sur « À propos des nécrocarburants (une fois de plus) »

  1. Reste une question à laquelle l’article ne répond pas. Même si ils servent pour l’instant d’alibi aux agrocarburants actuels, les agrocarburants de seconde génération qui seraient produits à partir des résidus non exploités des végétaux (par méthanisation des déchets organiques par exemple) sont-ils forcément néfastes au point qu’il ne faille pas chercher de solution de ce coté là et donc investir de l’argent public dans ces recherches ?

  2. Oui puis la méthanisation pollue pas mal aussi il me semble…

    La question est aussi a ce qu’il faut consommer en énergie pour ces processus??? Est-ce que ça vaut vraiment la peine???

  3. Je suis toujours stupéfait de cette propension, chez la plupart des gens, à vouloir faire durer le plus longtemps possible l’absurde société de la bagnole.
    Pour les industriels sus-cités, je ne comprend que trop bien que là est leur intérêt (dans un sens très étroit). Mais chez les particuliers, je n’ai jamais pu comprendre et je ne comprends toujours pas.

    Aussi loin que remonte ma mémoire, j’ai toujours exécré la bagnole et tout ce qui l’accompagne…

  4. Ossian ::
    je suis toujours stupéfait quand je lis la prose des gens qui considèrent tout les autres comme absurdes.
    Je crois qu’un gros paquet de nos contemporains ont vraiment besoin d’une voiture, pour bosser par exemple.

  5. bonjour

    « les biocarburants ont joué un rôle majeur dans l’explosion du prix des denrées alimentaires depuis deux ans »

    Mais que penser de la période fin 2008-début 2009, où les prix des céréales ont chuté considérablement grâce à une récolte excellente, tandis que les surfaces consacrées aux agrocarburants continuaient de croître ?….

    A côté de ça les agro/bio/nécrocarburants c’est de la merde ! Soyons clair.

  6. Votre commentaire, Jo le Bug, ne fait que me confirmer dans mon sentiment:
    -Au lieu d’exiger des transports en communs efficaces et accessibles à tous, les citoyens réclament les moyens de pouvoir continuer à rouler en bagnole,
    -Au lieu de de militer pour des causes intelligentes, par exemple la gratuité de tous les biens indispensables (nourriture saine, logement décent, santé), ils continuent à mendier au capitalisme le droit de se faire exploiter par lui,
    -Au lieu de d’exiger des politiques qu’ils cessent d’enlaidir l’espace où nous évoluons et qu’ils travaillent à réparer le mal qu’ils ont causé, ils intériorisent la division moderne entre jolis endroits touristiques à visiter et reste du monde, espace de la vie quotidienne où tout est laid.
    Etc, etc… Tout cela témoigne en vérité d’une incroyable servitude morale.
    Sachez que le sentiment qui m’habite en écrivant ceci n’est nullement le dédain, mais une immense tristesse.

  7. 1. Ce serait une erreur fondamentale de méthaniser les déchets organiques alors que, dans ce pays, nous sommes en déficit grave de bio-masse, soit pour relancer les jardins urbains ou péri-urbains en bio, soit pour reconvertir plus de terres à l’agriculture biologique: déjà, une grande partie des intrants organiques utilisés par l’AB viennent du recyclage des déchets organiques de l’agro-industrie ou sont volés au Tiers-Monde. Et que l’on me prouve le contraire.

    2. Le clown-tartuffe, Nicolas Hulot, du Titanic Climatique, est encore en train de sévir avec beaucoup d’aplomb: un canicul-béni doublé d’un caniculot. A force de s’égosiller depuis des années que la planète chauffe et qu’il faille la refroidir, il ne faut pas s’étonner que les nécro-carburants soient en train d’envahir toute la planète et surtout les « terres vierges » aux barils dormants, à savoir des terroirs occupés par des Indigènes illettrés ou des petits paysans pauvres. Puisque selon la version officielle, ils « refroidissent la planète ». Ce refroidissement est le fondement actuel de la communication agressive des multinationales biocidaires. Je convie les lecteurs à consulter mon troisième article sur l’imposture climatique: Effets de « Serres » et révolution verte eugénique. Désolé, c’est long: 27 pages.On ne pourra pas faire l’économie d’un débat sur l’eugénisme mis en avant par de nombreuses ONGs qui luttent contre le « réchaufement climatique anthropique ».

  8. Et pour parler de voitures, ce qui serait génial, ce serait d’éclaircir tous les mystères qui planent au-dessus des fins de vie de Nikola Tesla, de Wilhelm Reich et de Victor Schauberger car il semblerait que ces trois découvreurs géniaux aient suscité beaucoup de tracas aux Autorités en ce qui concerne les “énergies alternatives”. L’un mourut dans la misère, après que ses découvertes aient été torpillées par Edison, Marconi et les trusts de l’énergie; l’autre mourut assassiné dans les prisons des USA; et le dernier mourut 5 jours après qu’il eut été ramené en Autriche des USA après y avoir abandonné les droits de tous ses brevets qui n’ont jamais réapparu depuis. Schauberger fut l’inventeur du moteur à implosion.

    De plus, cela fait des dizaines d’années que l’on pourrait construire des automobiles en « fibre de carbone » hyper légères et hyper résistantes. Les maffias de l’acier et du pétrole s’y sont toujours opposé.

  9. Merci Fabrice

    Je suis écoeuré. L’article du Monde « Les agrocarburants ne sont pas si verts », c’est vraiment le pompon !

    Et que je te chipote sur quelques pourcentages à la hausse à la baisse. La tête dans les décimales, on oublie l’essentiel !

    Parce que finalement, si tous ces calculs super savants montraient que ces agrocarburant bidons sont « aussi verts que ça », ça justifierait que le nombre d’affamés soit passé de 850 millions à 1 milliard ?

    Non, non et non !

    Quant à la responsabilité des agrocarburants dans la montée des prix elle est établie. Même si la spéculation sur les prix agricoles s’est calmée pour l’instant et que les prix sont retombés, ils restent dans leur ensemble trop élevés pour des millions d’humains.

    Pour ceux qui est des canicul-bénis, à chacun ses lubies. Moi, j’espère que Copenhague permettra à beaucoup de prendre conscience des enjeux et de se mobiliser un peu, beaucoup, passionément…

    MH

  10. Grégoire,

    Je n’ai pas écrit, car je ne le pense pas, que les nécrocarburants sont les seuls responsables des crises alimentaires récentes. La spéculation sur les matières premières alimentaires, entre autres, a eu son rôle. En réalité, personne ne sait trop la part respective des éléments en jeu. Mais en revanche, il est certain que les nécrocarburants ont été au coeur de la tempête. Qu’ils ont très probablement été des déclencheurs.

    Pour ce qui concerne la période plus récente, c’est exactement la même chose, qui signifie seulement que ces processus n’ont rien de linéaire. Mais il faut retenir, malgré ce que vous dites, que le prix de l’alimentation demeure à la hausse. Citation de la FAO :

    23 avril 2009, Rome – Les prix alimentaires restent élevés dans les pays en développement, malgré une amélioration de la situation mondiale des disponibilités céréalières et un fort recul des cours mondiaux des denrées alimentaires, a indiqué la FAO aujourd’hui dans son rapport Perspectives de récoltes et situation alimentaire. Cela ne fait qu’aggraver la situation critique de millions de pauvres déjà victimes de la faim et de la sous-alimentation.

    Vous en faut-il davantage ? Bien à vous,

    Fabrice Nicolino

  11. @ Dominique Guillet :
    Est-ce que le fait de récupérer le méthane qui s’échappe des matières organiques en fermentation et qui est un très puissant GES (même si pour vous ce problème n’existe pas) ôte toute vertue fertilisante à la matière sèche restante ?
    (Je pose la question sincèrement, je ne connais pas le processus)

    Concernant l’automobile :
    S’en passer signifie soit que tout le monde vit en milieu urbain et utilise les transports en commun pour se rendre dans un endroit éloigné, (ce qui n’est de toutes façons qu’une optimisation de l’automobile) et c’est incompatible avec l’agriculture non intensive gourmande souhaitée par ailleurs. Des transports en commun performants pour tous et partout perdent tout leur intérêt (un bus qui ne sert à transporter que 5 personnes…) et demander au gens de en plus se déplacer signifie leur demander de ne plus chercher à s’instruire (musées, universités, grandes écoles et grandes bibliothèques dans les grandes villes) ni à rencontrer d’autres gens qui vivent différemment ailleurs. Juste un exemple : le racisme et la xénophobie actuelle sont sans commune mesure avec ceux des siècles passés et ces deux facteurs ni sont évidemment pas étrangers.
    De toutes façons même si on ne se déplaçait plus autrement qu’à « l’énergie humaine », ne faudrait-il pas de l’énergie pour chauffer les bâtiments qui ne vont pas tous devenir passifs d’un coup, faire chauffer la nourriture, etc. La conclusion que j’en tire et que toute recherche autour d’une nouvelle source d’énergie et qui permet de l’envisager dans toute sa problématique est bonne à prendre. Toute critique de cette recherche qui permet de la faire progresser, aussi.

  12. Bonjour,
    Je lis 8 petites lignes dans Ouest-France de ce jour :
    « Luc Guyau candidat à la présidence de la FAO
    Le Vendéen Luc Guyau, président national des chambres d’agriculture et ancien patron de la FNSEA, a été choisi par le gouvernement français pour postuler à la présidence de la FAO, l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture. Lors des élections, le 22 novembre, il affrontera un haut-fonctionnaire anglais. »

    J’avoue avoir cru mal lire, ou à une espèce de mauvaise blague, avant de réaliser que ça devait bien être une information réelle…

    amitiés,
    Yves

  13. Effrayant en effet

    « J’ai consacré ma vie au service de l’alimentation et de l’agriculture, comme acteur et animateur du dialogue entre les partenaires. Je sais faciliter un processus de médiation et construire un consensus, au niveau national comme au plan international. Mon engagement en faveur du développement est permanent. Je suis prêt à mettre cette expérience au service de la FAO, afin de contribuer à son renouveau, tel qu’il a été décidé par les pays membres. » Luc GUYAU

    http://www.delegfrance-oaa.org/spip.php?article597

  14. « En voulant soumettre la nature, au bout du compte, on ne réussira qu’à détruire notre cadre de vie »
    Dai Quing
    Cette réflexion d’une héroïque écologiste chinoise dans les cahiers de Saint-lambert est tout à fait réjouissante . Contente d’avoir reçu le n°3 aujourd’hui .
    Dans ce monde aux six milliards de vérités (dixit un cinéaste de culture monothéiste), il nous faut plus que jamais combattre ENSEMBLE ces logiques destructrices issues des lumières .

  15. Ce qu’a écrit Loïc me pousse à relancer ma question sur la PAC (pompe à chaleur et non politique agricole commune) car une chose est de vouloir agir, une autre de pouvoir le faire…

  16. « Le clown-tartuffe, Nicolas Hulot, du Titanic Climatique, est encore en train de sévir avec beaucoup d’aplomb: un canicul-béni doublé d’un caniculot….. »..Je regrette mais Merd!!!…j’en ai assez d’entendre critiquer des gens (pas des saints)qui essaient (et dieu, le diable et autres entités concientes ont mesuré à quel point c’est difficile)de percer le cuir épais des humains absorbés ailleurs.
    C’est hors sujet pardon.! pardon!..mais je remets un peu de Jancovici, qui n’est pas un littéraire, en la matière il n’en faut pas :
    « Les émissions humaines de gaz à effet de serre ont-elles vraiment changé quoi que ce soit ?
    Un certain nombre de gaz à effet de serre sont, et cela est fort bien connu, présents de longue date dans l’atmosphère. Le CO2, par exemple, cela fait quelques milliards d’années qu’il y en a autour de la terre ! De même, du méthane est émis par les zones humides depuis que des bactéries anaérobies y vivent, et cela doit bien remonter à une paire de centaines de millions d’années. Dès lors, qu’est-ce qui permet de dire que l’homme est bien pour quelque chose dans l’augmentation – non contestée, elle – qui est actuellement observée ? Dans cette affaire, les scientifiques travaillent comme un (bon) magistrat : ils se basent sur « un faisceau d’indices concordants », en éliminant progressivement toute cause qui ne peut expliquer ce qui est observé.
    Même sur une courte période, la concentration en CO2 augmente rapidement
    Depuis la fin des années 50, 1957 pour être exact, des mesures systématiques de la quantité de CO2 dans l’atmosphère ont pris place en divers endroits du globe, le premier d’entre eux et encore aujourd’hui le plus célèbre étant Manau Loa, sur l’ile d’Hawaï. Pourquoi diantre être allé se mettre là-bas, si ce n’est pour faire du surf ? Tout simplement pour être sûr de ne pas être perturbé par une grosse source d’émission de CO2 telle qu’une ville, une région fortement industrialisée, etc. Les observatoires qui sont venus s’ajouter à Manau Loa sont également situés sur des iles perdues au milieu de l’océan (la France possède ainsi une station de mesure sur l’Ile d’Amsterdam) ou sur des bateaux.
    Depuis le début de ces mesures, les relevés ont montré que la concentration en gaz carbonique dans l’air augmentait un peu chaque année, et récemment d’autres mesures ont permis de voir que la quantité d’oxygène présente dans l’air diminuait de manière remarquablement symétrique (rassurez vous, ca concerne des millionièmes, il en restera bien assez !). Pour une molécule de CO2 apparaissant dans l’atmopshère, il disparait une molécule d’O2, ce qui accrédite très fortement l’idée que le CO2 injecté provient d’une combustion.
    et encore :APPEL A LA MOBILISATION CONTRE LES MULTINATIONALES, ENNEMI NUMERO UN DES FAMILLES PAYSANNES, DES COMMUNAUTES INDIGENES ET DE L’HUMANITE EN GENERAL.

    16 OCTOBRE 2009, première journée d’actions internationale

    Les compagnies multinationales sont nos ennemis communs. C’est par elles que s’exerce le contrôle du capital sur nos économies. Dans les zones rurales, on assiste à une offensive du grand capital et des multinationales particulièrement violente envers l’agriculture et les ressources naturelles. C’est une guerre de privatisation qui se traduit par le dépouillement des paysans et des indigènes, par le vol de la terre, de la biodiversité, de l’eau, des semences, de la production et des échanges agricoles…..
    C’est pourquoi la Via Campesina appelle à lutter contre toutes les multinationales et plus particulièrement contre Cargill, Monsanto, Nestlé, Syngenta et Walt mart, qui menacent directement nos communautés paysannes et indigènes. Voilà l’orientation que nous donnons à notre lutte pour les prochaines années. Nous avons déclaré la guerre aux multinationales.
    A BAS MONSANTO , NON AUX OGM!SOUVERAINETE ALIMENTAIRE MAINTENANT !GLOBALISONS LA LUTTE, GLOBALISONS L’ESPOIR.
    http://www.viacampesina.org/main_fr/index.php?option=com_content&task=view&id=444&Itemid=1

  17. Bravo Fabrice pour ton intervention dans le débat organisé par ASI. Je m’attendais à davantage de combativité de la part de Thierry Costes(« Monsieur Noé », défenseur des « utilisateurs et gestionnaires des animaux »), je l’ai trouvé plutôt insignifiant. Est-ce que ça cache quelque chose ? Ce Monsieur est-il à ce point certain de l’appui de ses « amis » politiciens qu’il n’a pas estimé utile de mieux préparer ses arguments ?

  18. Bénédicte,
    Je trouve injuste d’attribuer aux hommes des lumières la barbarie de nos hommes politiques.
    Et je ne reconnais pas à ces hommes politiques le droit de se réclamer des lumières.

  19. Pour rebondir sur nécro-caerburants et crise alimentaire, quelques chiffres:

    En 2009, ce sont 104 millions de tonnes de céréales qui seront brûlées pour fabriquer de l’éthanol pour les véhicules des Occidentaux. Ces 104 millions de tonnes pourraient nourrir 100 millions de citoyens US qui consomment un peu plus d’une tonne de céréales par an. Les mêmes 104 millions de tonnes pourraient nourrir 700 millions de personnes en Inde ou en Afrique qui consomment 150 kg de céréales par an. Nous répétons 700 millions de personnes en Inde ou en Afrique durant une année.

    Au Brésil, en 2009, ce sont 7,7 millions d’hectares de canne à sucre qui vont être récoltés dont 55 % sont consacrés à la production d’éthanol. Ce sont donc, pour la seule canne à sucre au Brésil, 4,2 millions d’hectares de terres arables qui vont produire 27 milliards de litres d’éthanol.

    En 2009, en sus de la surface utilisée pour récolter 104 millions de tonnes de céréales, combien de dizaines de millions d’hectares ont-ils été réquisitionnés pour cultiver de la canne à sucre, du soja, du tournesol, du palmier à huile, pour la fabrication d’éthanol et d’agro-diesel sur toute la planète?

    Nous l’avons affirmé à maintes reprises: nous pouvons, dans les régions chaudes du globe, avec de l’eau, nourrir 20 personnes par hectare, et par an, en régime végétarien avec des techniques agro-écologiques intensives. Chaque dizaine de millions d’hectares de nécro-carburants correspond donc à l’alimentation potentielle de 200 millions d’êtres humains.

    Voilà la vérité toute nue.

  20. @ Ossian, je reviens tout juste d’une ballade en terre promise : vergers éparses sur des côteaux en bord de seine, eau scintillante, vaches heureuses au pré , chant automnale du verdier …
    Bon … je parlais du siècle des lumières comme d’un point de départ , non comme la cause de tous nos maux . de très bonnes choses sont apparues à cette période comme la remise en question du dogme religieux, les questions de liberté de conscience, choix politique, etc .
    Mais c’est également là que l’on voit poindre la primauté de la science, avec ses cénacles petits et grands et leur morale de bilboquet qui rappelle tout de même un brun les échanges des technocrates que nous avons élus . Enfin, la vision de l’homme , sommet de la création , pouvant jouir avec son génie scientifique de toute la « matière » que constitue l’environnement pour son plus grand confort, est bien issue un peu du 17 ème sciècle , mais surtout du 18 ème. Mais : « puissent tous les hommes se souvenir qu’ils sont frères »
    Voltaire

  21. descarte était ,et est écouté,car cela arrange les gens avec leurs conscience.victor hugot,montaigne,et voltaire de par leurs bon sens et leurs génie s’ils avaient plus influencé ces derniere 150 annees ,l’état de la planete serait différent

  22. Loïc,
    Chacun a évidemment le droit de penser ce qu’il veut sur la société de la bagnole. Je trouve, quant à moi, qu’il s’agit d’une des pires absurdités du 20e siècle, et vous m’accorderez peut être que sans autoroutes à quatre voies, parkings, zones commerciales et pavillonnaires uniquement conçues pour la bagnole, etc, le monde serait un peu moins laid, un peu moins violent et un peu moins hostile.
    Il me semble de toute façon que la majorité de la population vit déjà en milieu urbain, ce qui n’est nullement un mal en soi, car comme vous le soulignez presque tout ce qui permet la vie sociale et l’accès au savoir se trouve dans les villes. Et pour les déplacements de ville à ville, je ne vois pas l’intérêt de la bagnole, sinon les tarifs appliqués par la SNCF. Là encore le problème n’est pas technique mais politique.
    Bénédicte,
    Je n’ai pas les connaissances qui me permettraient de discuter de la délicate question que vous soulevez. Joker donc!

  23. @ Ossian , ce qui ne vous empêche nullement d’avoir des raisonnements plein de bon sens : en ce qui concerne « la bagnole » notamment .

  24. @ Ossian (encore) si vous avez le temps de vous plongez un peu dans l’étude des philosophes des lumières , vous découvrirez une période vraiment intéressante . Imaginez : après des siècles d’absolutisme, des hommes s’organisent , créent des cercles de réflexions où tout est remis sur la table et débattu , ce qui conduit à la première révolution en Europe , à la création des états généraux , etc .C’est vraiment passionnant et on apprend beaucoup sur notre époque .

  25. Bonjour,
    Juste un précision à propos du prix Nobel Paul Crutzen qui a certes dénoncé les agrocarburants mais a aussi travaillé sur un modèle de geoingenierie. Son idée pour lutter contre le changement climatique? Rien de moins que de larguer 1 million de tonnes de soufre dans l’atmosphère afin de faire baiser la température de la planète…

  26. @Ossian :

    La vie est absurde, et pourtant, pour la plupart, nous nous en accomodons. Alors, oui, la bagnole est absurde.

    Plus précisement, si l’autoroute est faite pour la voiture, les zones pavillonnaires, pour certaines très éloignées des centres villes, l’ont été grâce à la voiture. Et la nuance complexifie le problème. La voiture est un outil de productivité comme l’ordinateur aujourd’hui.

    Je suis completement pour le développement des transports en commun, contre ces zones industrielles laides, mais aussi pour le développement d’une voiture propre et silencieuse, intégrée à son environnement.

    Je suis pour un urbanisme repensé, reconquérir les centres villes, stopper l’extension des banlieues à l’infini, la disparition des terres agricoles, des beaux paysages, etc..

    Mais la voiture, du moins les fonctions qu’elle represente, ne me semble pas devoir disparaitre.

  27. Pour remplacer les sois disant biocarburant, passons tout simplement a l’énergie libre et pour le tiers de l’humanité qui créve de faim vendons sur le marché les tonnes de poisson que que nous jetons par dessus bord, même chose pour les pommes de terre hors calibres rien qu’avec l’économie de tout cela peut être 1 000 000 000 d’homme aurons moins faim, nos industriels devrait réfléchir quelques instant, il est normal de s’enrichir avec une industrie mai pas au détriment de la vie

  28. Il me semble que toutes les marques de voiture ont fait des recherche sur des moteurs utilisant très peut de carburant qu’attendons nous, nous devons en prendre conscience sinon le réveil sera amère et brutal

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