Obama sera-t-il celui qu’on croit (ou non) ?

Il faut toujours essayer – essayer au moins – de se mettre à la place des autres. Certains en sont rigoureusement incapables, mais est-ce une bonne raison pour renoncer ? L’agence de presse mondiale Reuters vient de réaliser un simple calcul basé sur les émissions de gaz à effet de serre de différents pays développés en 1990. On le sait – ou on ne le sait pas -, il est question de diminuer les émissions de 80 % d’ici 2050 dans les pays du Nord, par rapport à ce qu’elles étaient en 1990, considéré comme un point zéro.

Certains jugent que cet objectif n’est pas suffisant, et qu’il faudrait parvenir à 90 % de baisse si l’on veut obtenir un accord avec les pays du Sud, la Chine en tête, au cours de la grande conférence sur le climat qui doit se tenir en décembre à Copenhague. Alors, et cette comparaison Reuters ? Eh bien, je vous avoue sans fard qu’elle m’a fait toucher du doigt l’extrême difficulté de tout nouveau protocole climatique. Reuters s’appuie sur un paramètre qui n’est guère retenu dans les discussions sur le climat : la démographie (ici).

En 2050, si les courbes se maintiennent, les États-Unis compteront 60 % d’habitants en plus par rapport à 1990.  Soit environ 400 millions de citoyens. Dans le même temps, pour des raisons que je n’ai pas le temps de détailler, mais qui sont très éclairantes sur la marche du monde, la population russe chuterait d’environ 20 % Et c’est bien là que tout se complique épouvantablement. Brian O’Neill, chercheur au National Center for Atmospheric Research : « Certains pays pourraient bien dire : mais comment se fait-il que vos droits d’émission sont deux fois plus élevés que les nôtres dans un un monde où nous sommes censés partager équitablement le fardeau ? ».

O’Neill pense en priorité aux États-Unis, dont chaque habitant, en 2050, ne pourrait plus émettre, en cas de diminution de 80 %, que trois tonnes de gaz carbonique par an, contre…27 en 1990. Dans le même temps, les Russes auraient, eux, un « droit » d’émission individuelle de près de 6 tonnes. Le double ! Bien entendu, ces calculs et cris d’orfraie masquent mal l’essentiel. Et cet essentiel, au moment où j’écris ces mots, c’est que rien n’a réellement changé depuis le Sommet de la terre de Rio, en 1992. George Bush père avait déclaré pour l’occasion que le niveau de vie américain, basé sur l’extrême gaspillage des ressources naturelles, n’était en aucun cas négociable.

En ira-t-il autrement avec Obama ? Je n’ai pas la réponse, et je mise, malgré tout, et peut-être contre l’évidence, sur un sursaut. Obama tient la chance inouïe, qui ne se représentera certainement plus pendant son mandat, de défier l’ordre industriel surpuissant sur lequel reposent les états unis de l’Amérique. Il mériterait ainsi, et au-delà, son prix Nobel de la Paix. Mais quelque chose me dit que la tourmente autour de la réforme du système de santé, provoquée par une droite monstrueusement égoïste, n’est rien à côté de ce qui se prépare.

À Copenhague, dans quelques semaines, nous saurons bel et bien ce qu’il faut penser d’Obama. J’ai pris un peu d’avance sur le sujet, et sérieusement étrillé le président américain et ses naïfs adorateurs (ici). Seulement, je suis tout prêt à écrire que je me suis trompé sur son compte. Je suis tout prêt à me traiter d’idiot, et à reconnaître en lui le grand réformateur que le monde espère tant. On verra. Je verrai.

34 réflexions sur « Obama sera-t-il celui qu’on croit (ou non) ? »

  1. Fabrice, si Obama défie l’ordre industriel surpuissant, ce que j’espère moi aussi, K…K…K’adviendra t-il de lui?

  2. L’approche par pays des « objectifs ambitieux » (…) aux « défis » (…) du réchauffement climatique n’est simplement pas la bonne…

  3. Merci d’avoir mis en valeur un sujet explosif pour les mois à venir.

    Le pays étant encore l’unité politique de base pour se comparer et agir au 21ème siècle, ce que Copenhague propose c’est bien que les « pays du Nord » réduisent de 80 % par rapport à 1990 leurs émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050.

    Tout le monde a lu trop vite : il faut diminuer nos émissions alors que ce même traité propose une autre alternative jamais discutée car trop tabou : diminuer le nombre d’émetteurs …

    La prise en compte de ce facteur (une première dans l’histoire de l’Humanité) serait un pas très fort vers l’idée de Décroissance.

    Une raison de plus pour que Copenhague soit un fiasco.

    J’attends avec impatience l’attitude des écologistes de mon pays sur ce point.

  4. Peterpan,

    Trop ou trop peu. Diminuer le nombre d’émetteurs ? Je vous dis une fois et une seule que Planète sans visa est un rendez-vous écologiste mais aussi, et comme naturellement pour moi, un lieu humaniste. Sans aucun doute dans une vision reformulée de l’humanisme, mais néanmoins. Où que nous allions, je souhaite ardemment que nous nous y rendions ensemble. Le monde, selon moi, a besoin d’idées. Pas d’affreux fantasmes. Tout dérapage par rapport aux valeurs fondatrices de ma vie entraînerait une intervention de ma part. Car, je le rappelle, Planète sans visa a été créée par une personne. Moi. N’importe qui peut en faire autant pour dire d’autres choses.

    Fabrice Nicolino

  5. Rappel: En ce jour, 16 octobre , Journée Internationale de l’Alimentation sous les auspices de la FAO (Organisation Mondiale de l’Alimentation et de l’Agriculture) dépendant des Notions Unies, Via Campesina se mobilise globalement avec ses allié-es, au nom de la souveraineté alimentaire, dans une expression massive de rejet catégorique des Organismes Génétiquement Modifiés (OGM) de Monsanto……Les Paysans, paysannes, les travailleurs sans terres, les migrants, les peuples indigènes et les consommateurs ont identifié les corporations transnationales, en particulier Monsanto, qui, avec Syngenta, Dupont et Bayer contrôlent plus de la moitié des semences mondiales, et qui sont de ce fait les ennemis principaux de l’agriculture paysanne durable et de la souveraineté alimentaire de tous les peuples. Via Campesina lutte chaque jour pour protéger les semences natives, patrimoine et bien commun de l’humanité, des brevets et du contrôle de ces entreprises. Aujourd’hui la force du mouvement pousse l’opinion publique à rejeter la mainmise de Monsanto sur le système alimentaire.“Il est grand temps que la société civile dans son entièreté reconnaisse la gravité de cette situation; le capital global ne devrait jamais contrôler notre alimentation, et pas davantage prendre des décisions à porte close. La protection de notre alimentation, la protection de nos ressources et tout particulièrement de nos semences, font partie des droits des peuples » a dit Dena Hoff, coordinatrice de Via Campesina pour l’Amérique du Nord.
    Obama..bama..che sera, sera..

  6. Je ne sais pas si j’ai bien compris ce que dit Fabrice, et si mes propos ne rentrent pas dans le cadre de son humanisme, mais je suis convaincu que nous sommes trop nombreux. Il y a même des endroits de la Terre qui nous font ressembler à des cafards car c’est tout juste si on ne se marche pas dessus (Les grandes cités?).
    Mais il est vrai que cela ébranle les écologistes parce que bien qu’écologistes et souvent sensibles aux animaux ou aux végétaux, ils se considèrent avant tout HOMMES donc en dehors du grand tout, mais bien DESSUS du grand tout.
    Pour moi, nous ne sommes pas en dehors, et un contrôle de la démographie n’est pas un tabou.
    Je trouve même complètement imbécile qu’on soit si fier d’être toujours plus nombreux sur cette planète.
    Le concept de base de la décroissance: il ne peut y avoir d’infini dans un monde fini. C’est aussi valable pour la démographie et les hommes.

    Ca choque peut-être mais la décroissance, ce n’est pas l’écologie gentille qui fait croire qu’en ne changeant rien on peut changer tout.

  7. C’est envahit de « malthusiens » ici; ceux qui émettent le plus de gaz à effets de serre sont ceux dont la démographie diminuent…Cherchez l’erreur dans vos propos messieurs Alain et peterpan!

  8. Pour Alain,

    Ne tournons pas autour du pot. Il y a ceux qui entendent trouver des solutions humaines avec les humains existants, que leur nombre plaise ou non. Et puis ceux qui croient, naïvement et terriblement, qu’en réduisant le nombre d’humains, on se rapprocherait d’une solution.

    Bien entendu, il faut moins d’humains sur cette terre épuisée. Mais si l’on choisit des voies étatiques, autoritaires pour y parvenir, je suis bien certain que la vie deviendra un poids moral pour ceux qui resteraient. Et que cela ne règlerait rien d’une question plus essentielle encore : comment modifier la psyché humaine ? Comment lui faire valoir droits ET devoirs de l’espèce, lesquels passent par un respect sans faille de toutes les formes de vie non-humaine ?

    Bien à vous ou à toi, je ne sais.

    Fabrice Nicolino

  9. Il me semble que proposer comme solution, pour le salut de la terre et de l’humanité, la diminution du nombre d’humains plutôt que la cessation des innombrables pillages et pollutions inséparables du capitalisme n’est pas le signe d’une orientation philosophique très honorable…

  10. Franchement, on sait très bien que pour arriver à une solution viable, il faut compter aussi sur des voies étatiques, radicales et pour certaines autoritaires (interdiction des voitures à certains endroits, certains jours, ou définitive peut-être/interdiction de la chasse à certains endroits, certains jours ou définitive peut-être).

    Je ne vois pas pourquoi ce qui s’appliqueraient à des tas de choses ne s’appliqueraient pas à nous-mêmes par les mêmes voies.
    Tu relève toi-même que qu’il faut moins d’humains sur cette terre épuisée. Pour y arriver, il faudra aussi des voies étatiques, radicales ou autoritaires car l’homme est l’homme: il ne sait pas s’auto-réguler.
    Bien à toi

  11. De toute façon c’est déjà ce qui se passe; vivre avec sur la concsience le fait que plus d’un milliards d’humains meurent de faim (sans parler de ceux qui n’ont pas accès à l’eau potable!); alors qu’il y a encore de la place pour tous est déjà intolérable…

    Le but de la « décroissance choisie » est de promouvoir des droits des biens nécessaires pour tous…Un éducation par exemple à toutes les petites filles; pour qu’elle puissent faire leur propre choix de vie! Il est prouvé que plus les filles vont a l’école et moins elles ont d’enfants; car mettre des enfants au monde pour les voir mourir n’est vraimant le choix de vie de personne!

    Et qui prendrait la décision de pour les autres de leur « propre choix de vie »; en Inde et en Chine où il existe un régulation de naissance; les conséquences sont dramatique…

  12. Je ne sais pas comment fonctionne l’auteur de ce papier.
    Comment ne pas prendre en compte les menaces que pèsent sur Obama dans les cinq dossiers suivants.
    1) La Santé : Obama est déjà traité de communiste et aux USA ce n’est pas une plaisanterie.
    2)La fin des boucliers anti-missiles : le groupe militaro-industriel qui a tué JFK pour des raisons similaires, n’a sans doute plus beaucoup d’efforts pour donner le feu vert.
    3)L’Iran: entre les inventeurs historiques de la négociation au 4° degré et Israël prêt à bondir, la marge de maneuvre doit avoir l’épaisseur du papier à cigarette.
    4)Pakistan: Obama a du se porter garant de la sécurité avec l’Inde, pour que les pakistanais se retournent véritablement contre les talibans – Le prix ???
    5)Nobel : La cerise sur le gateau ! Comme si la coupe n’était pas déjà pleine, on pousse Obama à prendre encore plus de risques, tout en restant à l’abri dans une Suéde bien neutre.

    ON VOUDRAIT FAIRE TUER CET HOMME, ON NE S’Y PRENDRAIT PAS AUTREMENT!

  13. Evidemment pour une décroissance global donc écologique,il faut aussi une diminution douce du nombre du genre humain.Tout etre vivant dans le monde vie en harmonie avec la terre mais le nombre d’hommes explose ,et forcément je pense qu’il est urgent de trouver une solution sans évidemment passer par des « horreurs ».Les predateurs se régulent tout seul par les naissance;mais l’homme doit aussi réguler ses naissances,et ne pas verser dans l’idéal d’un monde a visage humain.Le probleme est anthropocentrique

  14. Alain,

    Quand on déclenche les forces de la barbarie, elles parcourent le monde jusqu’à épuisement complet. Et c’est bien pourquoi il faut des digues, même si l’idéal serait de ne jamais ouvrir la boîte de Pandore. Je dois t’avouer que je suis très inquiet de ta vision des choses. Réguler la population humaine ? D’autres l’ont déjà fait.

    Dernier point : je te demande instamment de ne pas répondre, car il est d’autres lieux pour parler de cela. Planète sans visa n’en fait pas partie.

    Fabrice Nicolino

  15. Si ça peut en rassurer certains, voici un petit graphique vite fait, montrant le nombre de pays en fonction du taux de fécondité.
    http://a7.idata.over-blog.com/2/32/25/79/Sciences/R-partition-pays-taux-f-condit-.jpg
    Les pays ayant les plus forts taux de fécondité sont africains, mais ceux qui ont les plus faibles (plus de 1 mais moins de 2) ne sont pas que des pays occidentaux, loin de là. On y trouve par exemple l’Algérie, la Tunisie, le Liban, l’Iran, des pays ayant eu, il n’y a pas si longtemps, des taux de fécondité très élevés…

  16. Ces pourcentages de droits à polluer, ces « injustices » au vu des changements démographiques des pays depuis 1990, qui paraissent si évidentes une fois exposées, les « spécialistes » n’ont pas pu les ignorer? Cela me conduit à penser que depuis le début tout cela est une vaste fumisterie, i.e. un écran de fumée. Destiné à nous faire croire qu’en haut lieu on s’occupe de la santé de notre milieu de vie… Alors qu’en fait: rien à cirer. Je suis vraiment pessimiste quant à une solution réelle de la part des gouvernants. Une lueur avec Obama? Je ne l’aime pas tant que ça (malgré mes espoirs au moment des élections US), mais j’aimerais moi aussi changer d’avis. Pour l’amour de la planète et des êtres humains (même si ça pousse un peu aux encoignures).

  17. De la vie, l’avis de certains et du lavis de stan. Il m’arrive souvent d’être perplexe dans ce monde complexe, mais, lorsqu’un Humaniste, profond et solidement (e)ancré, m’apparaît, ne serait-ce que derrière une toute petite phrase, cette perplexité me quitte immédiatement. Une façon de vivre s’en est-allée…une autre s’est installée avec son sursis…Alors pourquoi ce chahut?

  18. « les chansons de Komandant Simi Ol démontrent que la problématique actuelle de la citoyenneté repose sur notre histoire coloniale, avec la notion de supériorité et d’infériorité dans les rapports entre cilivisateur et indigène . cette inégalité qui sera la base même du prétendu « dialogue nord-sud » tente aujourd’hui de trouver son point d’équilibre, dans l’immigration tant légale que clandestine . mais cette inégalité qui a toujours été indispensable à l’exploitation des richesses, répond de ce fait à une demande de surproduction industrielle au détriment des masses populaires indigènes et au péril de l’environnement . En outre le souci de contrôle des richesses, relatif au pouvoir de domination, favorisera une compétitivité militaristes portant l’état des lieux de l’armement mondial au stade effroyable du nucléaire . Tout un dynamisme de la réalité d’un monde se prêtant à une dialectique porteuse de lourdes conséquences : la compromission des chances de la vie sur terre et l’emprise du spectre apocalyptique sur toute la pensée humaine « .
    Par ailleurs, Komandant Simi Ol passe sur RFI le 30 et 31 à 1H30 dans couleur tropicale et a participer à la compil « décolonisons » avec Tiken Jah Fakoly, bernard Lavillier, MAP, Axiom …voilà . des artistes engagés que j’apprécie, donc j’en parle .

  19. Personne n’est égoïste, piègé, oui dans son confomisme, les américains ont cette pureté ou obscénité de l’argent(pour nous), c’est BIEN l’extrême DROIT(e) de l’argent d’ailleurs c’est écrit sur leurs biftons(leur véritable dieu) alors ils périront bientôt par LA a moins qu’ils ne réussissent encore une fois a sauver le dollar par une guerre vertueuse avec prix nobel en bandoulière, le problème n’est pas le nombre d’humains, c’est la VALEUR cad le RAPPORT qui lui ne devrait pas avoir de prix, comme le bétail que vous décrivez parfaitement.

  20. en septembre 2009 James Lovelock (vous vous souvenez : Gaia ..),fondateur de l’Ecologie a déclaré :

    « ceux qui ne voient pas que la surpopulation mondiale et le changement climatique sont les deux faces d’une même pièce, sont des ignorants ou des menteurs. Ces deux énormes problèmes environnementaux sont inséparables et discuter de l’un en ignorant l’autre est irrationnel »

    si même les écologistes de mon pays ne se recrutent que parmi les « ignorants », les « menteurs » et les « irrationels » alors qu’ils sont les mieux informés …

    oui : la planête est vraiment foutu.

    les réactions dans cette file me laissent cependant un petit espoir.

    Le débat politique va forcement germer d’ici Copenhague et j’espère que ce sont les arguments et non les sous-entendus nauséabons qui feront la difference.

  21. @peterpan. « James Lovelock (vous vous souvenez : Gaia ..),fondateur de l’Ecologie » ! Un conseil : allez voir du côté d’auteurs comme Pascal Acot, Jean-Marc Drouin, Jean-Paul Deléage et Patrick Matagne.

  22. On pourrait être le double et avoir une empreinte écologique 4 fois plus petite.

    Si tout le monde vivait comme un Australien ai delà de 600 millions nous dépasserions les capacités de régénération de la biosphère.
    Si tout le monde vivait comme un Burkinabé nous pourrions aller jusqu’à 23 Milliards.
    (Serge Latouche, Le Pari de la décroissance, 2007)

    Il n’y a pas trop d’humains sur la planète mais trop de voitures, trop d’élevage de viande, trop d’avions…

    « Il y a suffisamment de
    ressources sur cette planète pour répondre aux besoins de tous, mais pas
    assez pour satisfaire la cupidité d’un seul » (Gandhi)

    « Il y a toujours trop d’humains sur la planète pour qui ne las aime pas. »
    (Paul Ariès, décroissance ou barbarie, 2005).

    La corrélation entre la crise écologique et l’occidentalisation est plus qu’évidente.

  23. The Population Myth
    (blamer les pauvres pour les exces des riches)
    By George Monbiot. Published in the Guardian, 29th Septeember 2009

    (…)People breed less as they become richer, but they don’t consume less; they consume more. As the habits of the super-rich show, there are no limits to human extravagance. Consumption can be expected to rise with economic growth until the biosphere hits the buffers. Anyone who understands this and still considers that population, not consumption, is the big issue is, in Lovelock’s words, “hiding from the truth”. It is the worst kind of paternalism, blaming the poor for the excesses of the rich.

    So where are the movements protesting about the stinking rich destroying our living systems? Where is the direct action against superyachts and private jets? Where’s Class War when you need it? It’s time we had the guts to name the problem. It’s not sex; it’s money. It’s not the poor; it’s the rich.

    http://www.monbiot.com/archives/2009/09/29/the-population-myth/

  24. En plein dans cette discussion passionnante..
    Il me semble avoir posté ce document, mais dans le doute…il est très riche et interactif, dans le haut gauche de l’écran de petites icones dans lequel vous pouvez cliquer pour avoir des témoignages de personnes et à chaque fois avec la souris vous pouvez faire défiler les lieux.

    http://www.theplaceswelive.com/

  25. Je n’ai encore jamais rencontré d’écolos qui acceptent de vivre durablement dans les conditions de vie du Burkina-Faso avec son esperance de vie de 47 ans …

    Au contraire, ils apprecient d’avoir un hospital ultra-moderne rempli de technologies tres cheres pour s’occuper des petits bobos de leur progeniture et se contentent d’une vie à la Burkinabé uniquement en regardant Kho-Lanta le vendredi.

    Les dirigeants des pays développés n’ont pas fini de se marrer en écoutant des zozos avec pour seul programme ultime de telles conditions de vie.

    Enfin imaginez la photo en cloture du sommet de Copenhague : les écolos la main dans la main avec les religions du Livre chantant tous en coeur  » croissez et multipliez  » …

    beau spectacle en perspective.

  26. Qui a dit que le « programme ultime » était le mode de vie des Burkinabés ?

    Je disais juste qu’il y avait encore de la marge.
    On reconnait bien là l’esprit binaire ou tout ou rien ! Tchernobyl ou la bougie !

    Il faudrait penser à laisser en paix ces pays et les laisser décider de leur mode de vie, de leur population, de leurs techniques, de leur éducation, plutôt que de continuer à les clochardiser avec notre « développement » occidental.
    Ce mode de vie n’est pas soutenable (on dépasse déjà la capacité de régénération de la planète d’1/3), pas généralisable (il faudrait 7 planètes !) et pas souhaitable (les pays enrichis sont les champions des antidépresseurs, des suicides, et ont abouti, toujours aux dires de Serge Latouche, une anti-société malade de sa richesse).

    Si l’espérance de vie des pays appauvris y est si basse c’est peut-être car ils meurent de faim ou de carences alimentaires car on les a chassés de leurs terres, qu’on leur refourgue nos déchets toxiques (un exemple parmi d’autres : http://www.burkina-ntic.net/Materiel-informatique-de-seconde,654.html ), qu’on leur pille leur ressources, leur fait utiliser nos pesticides interdits en Europe, qu’on les force à s’insérer dans la Machine-Travail-Planétaire pour produire nos produits manufacturés à coups de mitraillettes (que l’on produit en Europe) en entretenant des dictatures.

    Faut redescendre sur terre ou jeter l’abrutissoir de masse (aka télé). 🙂

    Il faut être naïf pour croire que notre niveau de vie d’hyperconsommation pétro-industriel est là comme-ça, par magie, qu’il tient tout seul, tout propre, que l’on recycle tout…

    De plus, penser que notre espérance de vie va continuer à croître alors que le nombre de cancers a explosé en 20 ans (+ 65%, rapport de l’INSERM 2005), que le nombre d’enfants atteints d’un cancer chaque année augmente de 1% d’après le Pr Dominique Belpomme, que l’on crée plus de maladies que l’on en soigne…

  27. Peterpan, nul ne songe ici ne à ériger en projet de civilisation les déplorables conditions de vie auxquelles vous faites allusion… Il faut être animé d’une singulière mauvaise foi pour ne pas le reconnaître, et pour écrire ce que vous écrivez.
    Il y a tout de même, me semble-t-il, des causes un peu plus nobles à défendre en cette vie que celle du contrôle des populations. Si vous ne le sentez pas, je vous plains…

  28. On peut tjs sortir une belle phrase de Gandhi sur la population humaine mais depuis le jour où Gandhi a dit cette belle phrase, le nombre de gens a cru de combien? Et où est la limite décente de gens sur la Terre?
    Il faudrait donc trouver des limites à tout sauf à nous-même et accepter une population humaine à croissance infinie?

    Effectivement, il faudrait vivre comme un Burkinabé. Mais le Burkina, le Canada, La France ou l’Oural sont des contrées différentes qui ne permettront pas de vivre comme un burkanibé.

    Il est urgent de reconnaitre qu’il faut réguler les populations humaines, je n’ai jamais parler de dictature et je n’ai jamais envisagé d’actions brutales pour y arriver.

    Dans les milieux écologistes, il y a des sujets qui fachent. La régulation de population mais aussi le froid. On parle de sobriété énergétique et tout de suite après d’isolation. Mais on ne saurait pouvoir tout isoler correctement:
    1. Pour des questions de cout
    2: pour des questions de pratique (maisons en pierre à petite surface dans les villes, collées les unes sur les autres et pleins de ponts thermiques). Mais il est interdit de dire qu’il serait plus juste de dire et de reconnaitre qu’on aura froid. On préfère dire des demi-mensonges car c’est plus porteur d’un point de vue électoral!

  29. Alain a écrit :
    « Il faudrait donc trouver des limites à tout sauf à nous-même et accepter une population humaine à croissance infinie?

    Effectivement, il faudrait vivre comme un Burkinabé. Mais le Burkina, le Canada, La France ou l’Oural sont des contrées différentes qui ne permettront pas de vivre comme un burkanibé.
     »

    Il n’a jamais été question de cela : relis.

    Même si tu rêves d’une population uniformisée avec une junk-culture et d’une terre transformée en un gigantesque camp de travail :
    Le but est d’avoir des modes de vie différents mais potentiellement généralisables.

    C’est lassant les caricatures et l’esprit binaire : à partir du moment où l’on critique un excès on nous renvoie inlassablement un autre excès.
    C’est bien la signature de notre civilisation des extrêmes (du toujours plus ! illimité !) dans laquelle demander un peu moins, ou aller moins vite(vers quoi?) devient un extrémisme.

    C’est pas parce que l’on a basculé dans l’hybris matériel (croyance en une croissance infinie, le culte du PIB toujours croissant, une production matérielle fétichisée infinie) que l’on aura le même problème côté enfants. (on ne cherche pas à accumuler sans fin les enfants, allons…)

    Les manuels de collège expliquent très bien ce qu’est une transition démographique. 🙂

    Après moi j’en ai marre et je baisse les bras avec les malthusiens et leur pure mauvaise foi : quand on déplie tout, la question revient à voulez vous partager oui ou non.

    Cette image résume est un bon résumé : http://imago.hautetfort.com/images/medium_demographie_vs_consommation2.png

  30. merci lionnel et Alice pour les pistes de réflexions plus que nécessaires que vous citez .
    @ Lionnel, cette image est en effet un très bon résumé . Pour moi,s’ il est évident que nous sommes trop nombreux, nous manquons surtout singulièrement de sagesse . hélas, ce constat ne date pas d’hier (cf Pascal, Montaigne, La Boetie…).
    ce qui m’encouragerait à baisser les bras (mais ils restent levés) , c’est, après les constats accablants, le manque d’unité dans ce qui est tenté ici et là pour aller dans le sens de l’amélioration .

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