Chikayas* à Djakarta (roman de gare)

Ce n’est rien qu’un petit cri de plus. Contre une affreuse manière de sembler informer l’opinion, lors qu’on lui chante des bluettes. Je viens de lire un article du journal Le Monde consacré à l’Indonésie, archipel géant de 17 000 îles dont la surface dépasse 1 900 000 km2, près de quatre fois la France (ici). Je n’en ferai pas l’exégèse, même si l’envie m’en démange. Il s’agit d’un chant à la gloire de l’économie Potemkine – comme il y avait chez Catherine de Russie des villages Potemkine, en carton-pâte – dont les interprètes sont la ministre des Finances Sri Mulyani Indrawati, le gouverneur de la Banque d’Indonésie, le directeur de l’Agence française de développement (AFD), le président de la chambre de commerce franco-indonésienne, le chef de la mission économique à l’ambassade de France. Que des gens lucides sur l’état vrai du géant indonésien.

L’obsession du journal est celle-ci : la France va-t-elle laisser passer l’occasion unique de s’installer dans ce pays émergent de 237 millions d’habitants qu’elle méconnaît tant ? Il n’y a qu’une centaine de sociétés de chez nous présentes, contre 450 dans la minuscule cité-État de Singapour. Je vous le dis, l’article le sous-entend en tout cas : nous sommes bien sots. Mais le pire n’est pas là. Des textes aveugles paraissent chaque jour et plusieurs fois l’heure, même. On fête en ce moment dans des journaux comme Le Nouvel Observateur l’Exposition universelle de Shanghai, où l’on attend 70 millions de visiteurs. En oubliant le reste, en cachant derrière les adjectifs les 200 millions de mingong – ce sont des chemineaux, des journaliers, des vagabonds – que compte la Chine. En omettant de parler de la sécheresse biblique qui frappe les États riverains du Mékong, ce Mékong que la Chine barre partout où elle le peut pour récupérer ses eaux à son seul profit.

Mais le pire n’est pas là. Je lis textuellement dans l’article sur l’Indonésie : « Pourtant, cet immense pays de 237 millions d’habitants, qui regorge de matières premières, est membre du G20. Et bien qu’il soit le troisième émetteur de gaz à effet de serre de la planète – en raison de la déforestation massive, pratiquée pour développer les plantations de palmiers à huile -, il est devenu pionnier en matière de lutte contre le réchauffement climatique ». Voulez-vous bien relire ? Bien que. Cette phrase est d’une absurdité rare. Soit elle repose sur une ignorance remarquable, soit sur un problème de logique élémentaire. Et peut-être les deux. Première hypothèse : la signataire ne sait rien, absolument rien des problèmes climatiques. L’usage de la locution conjonctive bien que semble pourtant indiquer la conscience d’un léger souci. Mais alors, s’il est une deuxième hypothèse, comment les deux propositions peuvent-elles coexister dans la même phrase ?

Commençons par un fait : l’Indonésie est le troisième émetteur de gaz à effet de serre dans le monde, record impressionnant si on rapporte sa population à celle des États-Unis et surtout de la Chine. En effet, elle détruit à jamais des forêts pluviales d’une richesse biologique sans égale. Pour nous vendre du bois tropical. Pour y faire pousser quelques années – ensuite, l’infertilité du sol conduit à l’abandon -, dans la foulée, des millions d’hectares de palmiers à huile destinés en partie à la criminelle mais lucrative industrie des biocarburants. Les peuples forestiers deviennent clochards, les orangs-outans seront bientôt des souvenirs, mais le PIB augmente, cela ne se discute même pas. Ajoutons que le drainage des tourbières sur lesquelles poussent pour partie les forêts tropicales relâche des quantités folles de protoxyde d’azote, gaz 300 fois plus réchauffant que le CO2.

Dans ces conditions-là, par quel miracle l’Indonésie pourrait-elle être malgré tout pionnière « en matière de lutte contre le réchauffement climatique » ? Nul ne le saura jamais. Jamais. Pour la raison que c’est totalement faux. Évidemment. Si on est la cause d’un phénomène – l’une des causes majeures de ce phénomène -, comment peut-on aussi être un acteur premier dans le mouvement contre son aggravation ? Nous sommes en face d’une sévère contradiction dans les termes. Insoutenable. On peut donc écrire absolument n’importe quoi et n’importe où. Vous le saviez ? Oui, moi aussi.

Il faut aller au-delà, et considérer les effets prévisibles d’un article de cette sorte. Le Monde reste une référence pour bien des institutions. Et le papier dont je vous parle se résume au souhait que nos transnationales à nous viennent mettre leurs billes dans l’archipel aux 17 000 îles. Qu’elles participent à la curée. Qu’elles aident à la manœuvre. Qu’elles contribuent, elles aussi, aux si prolifiques émissions de gaz à effet de serre du pays. Bref, il s’agit d’une contribution limitée, mais assurée, mais certaine, à la destruction organisée de la planète. On peut s’en foutre ? Je ne vois pas comment.

* Des chikayas, ce sont des disputes. Le titre général renvoie de manière fumeuse à des romans signés Gérard de Villiers, dans la funeste série SAS.

31 réflexions sur « Chikayas* à Djakarta (roman de gare) »

  1. Il suffit de rendre visite à nos amis et cousins les orans-outangs du jardin zoologique des plantes, saisir toute la tristesse insondable qui les habite, enfermés dans leur cage, pour faire face aux conséquences de cette déforestation indonésienne.
    Toute une vie ne suffirait pas à énumérer , constater , dénombrer les preuves de notre égarement, de l’égarement de l’Etre humain en cette époque.
    La colère et la peine que l’on sent monter , à qui n’a pas fermé son coeur et son âme, peut se transformer en une formidable énergie créatrice, pour rêver en vrai d’une autre vie.

  2. « ensuite, l’infertilité du sol conduit à l’abandon ». Cela m’intéresse, pourrais-tu stp donner les sources où tu as trouvé cette information?

  3.  »
    La guerre c’est la paix;
    L’ignorance c’est la force;
    L’esclavage c’est la liberté » clamait le miniver (Ministère de la Vérité) dans 1984 d’Orwell.

    Aujourd’hui on a
    « Le développement c’est le durable ! »
    « L’économie à visage humain »
    « L’agriculture raisonnée »
    « La guerre propre »
    « La chimie verte »
    « La croissance c’est l’emploi »
    « La voiture (boulet d’une tonne et demi pour laquelle on travaille la moitié de notre temps) c’est la liberté »
    « Le portable c’est les amis »
    etc…

    On comprend que les gens soient sidérés devant tant d’oxymores.

  4. Greg,

    Je ne remets pas la main sur une étude – anglaise, il me semble -, mais de toute façon, ce sujet est, à ma connaissance, mal documenté. Pour ce qui me concerne, je m’appuie sur des témoignages directs de voyageurs qui m’ont rapporté, quand je faisais un livre sur les biocarburants, le cas de très nombreuses plantations à l’abandon.

    Cela n’a rien d’étonnant en climat tropical. Les sols forestiers, drainés, brûlés puis plantés et arrosés de pesticides ne peuvent pas donner longtemps le niveau de récolte espéré par les barbares. Pour l’heure, il est encore plus simple d’aller faire la même opération ailleurs. Car pendant un temps bref, la production est remarquablement élevée.

    Désolé de ne pouvoir t’en dire plus ce jour, mais si je retrouve l’étude, je t’envoie le lien sans faute.

    Fabrice Nicolino

  5. Est-ce bien « l’Indonésie » qui pille ainsi ses propres richesses et détruit son propre sol? Je n’ai pas les connaissances économiques nécessaires pour nommer plus précisément les pillards, tu le pourrais peut-être?

    Mais tu as raison de pointer l’absurdité de ces « gros titres » dont le seul but est de mystifier le lecteur rapide, genre « tout est dans tout et son contraire aussi » pour ne mécontenter personne.

    Le temps viendra-t-il où ce genre de fadaise mécontentera TOUT LE MONDE?

  6. Vous êtes très malhonnête Fabrice.

    Vous oubliez volontairement tous les efforts que font les grandes compagnies indonésiennes, pour obtenir le label « huile de palme durable ».

    C’est écologique et bon pour le climat, puisque c’est soutenu et cautionné par le WWF.

    MH

  7. « Nénette » un film sur une ourang outang de 40 ans, arrivée depuis 36 ans en France au zoo du jardin des plantes, arrachée à son Ile de Bornéo à 4 ans. mort aux zoos.. elle est merveilleuse…
    Vous en faites pas à écouter les implacables exposés de jean-marc Jancovici (hier à Nimes)toutes ces « festivités » dues à une énergie encore pas assez onéreuse seront bientôt de gré ou de force, contents ou pas, assez rapidement derrière nous, avec nos maisons de retraite, nos habitats dispersés et par ricochet, cette presse servile, superficielle, prétentieuse, sans autre but que de maintenir sa position sociale et de servir tous les lobbies de france et des USA. Ces élus qui ne nous vendent plus que du vent, communiqué par des sociétés américaines..Excusez-moi, mais je n’arrive plus à voir les choseS différemment? Que dieu ou le diable fasse que çà arrive VITE.il y en a vraiment assez de tout ce cirque.

  8. @Greg, rapidement.
    « En dépit de leurs carences, les sols tropicaux ne peuvent pas être qualifiés de « pauvres » en ce qui concernent leurs potentialités agronomiques ; ce serait là un jugement simpliste. Les spécificité des sols tropicaux existent, et l’agronomie doit donc, elle aussi, être spécifique. » Francis Hallé dans « Un monde sans hiver », 1993. On trouve des éléments pour une agronomie spécifique tropicale chez Claude et Lydia Bourguignon (2008) : « Le sol, la terre et les champs : Pour retrouver une agriculture saine ». Notamment le semis direct et le maintien d’une couverture végétale.
    Pour faire simple, les processus de décomposition et minéralisation de la matière organique sous climats tropical humide et équatorial sont si efficaces et si rapides, que ce qui n’est pas repris immédiatement par les plantes est lessivé rapidement et s’en va alimenter les nappes. Bref, sous forêt, l’essentiel de ce qui est bon pour la plante est sous la surface, où se concentrent d’ailleurs les racines (une étude en Guyane française a montré que 80 % de la masse racinaire se trouvaient dans les 20 premiers centimètres du sol. In La forêt tropicale humide, de Puig, chez Belin). Re-bref, la richesse des sols forestiers tropicaux, c’est la forêt elle-même (essentiellement hors sol, donc). Si tu la supprimes et que tu appliques une agriculture moderne à l’occidentale (ou traditionnelle avec brûlis etc.), c’est bien la première année, moyen-bof la deuxième et minable la troisième. Il faut recommencer ailleurs. Et même après abandon, le retour à l’état forestier sera difficile. En imitant le fonctionnement naturel, on arrive à une agriculture viable, ce qui n’est en rien une invitation à la déforestation.

  9. Il faut aller voir (en urgence) le dernier film de Coline Serreau :

    « Solutions locales pour un désordre global ».

    http://www.solutionslocales-lefilm.com/

    Dominique Guillet
    Claude et Lydie Bourguignon

    font partie des acteurs de ce film qui montre des alternatives possibles tout en dénonçant le non sens de l’agriculture intensive.

    Pierre, de Chartreuse.

  10. Et lorsque le taux de croissance de l Indonaisie sera réellement de 9 l Indonaisie ressemblera à Quoi?
    Je traine quelque fois sur Google Hearth, l’état du Brésile vue du ciel est cauchemardesque, complètement défiguré, on imagine bien la Terre, l immense désert des hummain d Avatar…

  11. Cher Fabrice,

    Ton livre « La faim, la bagnole, le blé et nous » a vraiment été un grand choc pour moi ainsi que le film d’Al Gore, ils furent pour moi l’origine d’une prise de conscience déterminée et militante… dont je ne peux que vous remercier.

    Quant à la désinformation dont nous sommes victimes (certains plus que d’autres…), j’ai pu la vérifier encore dernièrement en parcourant un article de Marianne concernant les OGM.
    Mr Jean-Claude Jaillette, spécialiste des sujets « société » ou « sciences », y vantait les qualités de la merveilleuse pomme de terre de BASF et y argumentait « allègrement » sur les promesses mirifiques des biotechnologies en matière d’éradication de la faim dans le monde…
    Du Monsanto dans le texte. We feed the world…

    En parlant du bienfaiteur de l’humanité sus-nommé, il semblerait que tout ne soit pas si rose au pays des merveilles génétiquement modifiées. (voir article de Médiapart ci-dessous)

    http://www.mediapart.fr/article/offert/39322b4efb2618caf417d05a3ae3d789

  12. @Sancho,
    le sujet « Monsanto » vous intéresse? Alors il faut lire (si ce n´est déjà fait)l´ouvrage très bien documenté de Marie-Monique Robin « Le Monde selon Monsanto ». « De la dioxine aux OGM, une multinationale qui vous veut du bien ». C´est paru aux éditions La Découverte. On se croit dans un thriller mais malheureusement, ce n´est pas de la fiction.

  13. @ Martine,

    Merci pour cette info, j’ai lu le livre de Marie-Monique Robin et vu son documentaire. Quel beau travail d’investigation !

  14. @ Fabrice et Hacène:

    merci pour les infos. Je me posais la question à cause du « quelques années » de production mentionnés dans le texte. Tout est relatif, mais un palmier à huile produit des fruits dès la troisième année, et en produit ensuite durant une cinquantaine d’années, même si après 25 ans il devient difficile de cueillir le fruit. Alors oui, d’accord, on peut dire que 25 ans ne sont que quelques années.

    Enfin… je verrai tout ça prochainement, puisque je me rendrai en Colombie pour y faire une étude sur les impacts sociaux des plantations de palmier, dans une région où ils poussent depuis 40 ans.

  15. Quand on sait comment est financé le journal « Le Monde », on n’est plus étonné de la partialité des « informations » qui y sont publiées. Mais les lecteurs, finalement, ne sont pas si dupes et la baisse des ventes contribue à mettre en péril la pérennité de ce quotidien. Les mois qui viennent vont être chaud pour ses finances. A trop prendre les lecteurs pour des cons….

  16. le sol tropical est moins productif ,car il n’y pas pas d’automne comme ici par exemple,et donc moin d’humus.le sol « végétal » est nettement moins épais que dans les pays de nos latitudes,donc encore plus fragile.Les feuilles tombes rarement aux tropiques,et le sol ne supporte pas les traitements qu’on lui fait subir.
    Ludo tu as raison l’humain s’égare ,et ce depuis au moins 2000 ans,mais la ,ça devient vertigineux,et fou.

  17. Bonjour, je suis le fondateur de l’association Kalaweit, qui lutte contre la deforestation et pour la sauvegarde des gibbons en Indonesie. Je vis a Borneo depuis 12 ans.

    Malheureusement cet article dans le monde ne me surprend pas. Le journal semble reprendre des arguments de chercheurs du CIRAD -entre autres-, qui travaillent sur la rentabilite des palmiers a huile, et qui s’acharnent a parler de la capacite des palmiers a absorber le CO2 (mais qui reste incomparable a la capacite de la foret primaire a faire cela, et surtout incomparable avec tout ce qui libere dans l’atmosphere au moment du defrichage -incendies, mouvement des troubieres-)

    Concernant les terres: Il faut savoir que la Malaisie en est deja a sa troisieme generation de palmier sur un meme terrain (90 ans). Donc il n’est pas exact que les terres sont abandonnees. Les palmiers ont une duree de vie de 30 ans, si au debut ils n’utilisent que peu d’engrais, avec le temps pour garder une rentabilite convenable, ils utilisent des engrais chimiques, en plus des dechets organique des usines qui repartent dans les plantations . Au bout de 30 ans, les palmiers sont changes. Durant l’exploitation, ils ne coupent plus l’herbe autour des palmiers, et laissent les palmes coupees sur le sol pour entretenir les sols. Les palmiers commencent a produire a 3 ans.

    La deforestation n’a jamais ete aussi rapide a cause de cette huile de palme… Dans certaines zones de Borneo, vous avez des centaines de milliers d’hectares de cette monoculture…

    Certains defenseurs des palmiers parlent d’un revenu pour les populations locales ! Voici la realite : A borneo, la grande majorite des populations locales (Dayaks) refusent de travailler dans les plantations (car les conditions de travail sont tres dures). Les Dayaks voient leurs terres volees par les compagnies qui recoivent le soutien des autorites (corruption tres elevee). Les travailleurs dans les plantations sont originaires pour beaucoup de l’ile de Java. Pour la plupart ils sont originaires des bidon villes de Java, et ont ete recrutes pour partir a Borneo, dans les camps au coeur des plantations. Le salaire est de 2 dollars par jour pour un travail tres dur.

    Le role des ONG comme la notre est de tenter de sauver des petits ilots de foret.

  18. Bonjour Fabrice,
    Pour répondre à la question relative à l’infertilité des sols dans lesquels ont auparavant poussé les palmiers à huile: un palmier va produire pendant une vingtaine d’années environ. Après, sa productivité décroît, il est en fin de vie. On pourrait effectivement raser pour replanter une nouvelle génération de palmiers. Mais le sol a été très appauvri par la première vague de plantation et pollué par des pesticides en engrais versés à foison. Le sol a été lessivé par les innombrables pluies tropicales et les nutriments qui pouvaient encore se cacher dans un repli du sol ont été emportés. La solution: abandonner et raser une forêt plus loin. Et pour raser à moindre coût, quoi de mieux que de brûler ces forêts de tourbières. Chaque année, c’est le même scénario qui se répète. Il a été médiatisé en 1997-1998 même si les vrais responsables ont été légèrement oubliés pour pointer du doigts un El Nino bouc émissaire mais depuis… rien, nichts, nothing. Dans les médias, car à Bornéo, les feux continuent, dans la plus grande indifférence.
    Les populations autochtones sont chassées mais les populations locales sont victimes également de ces plantations titanesques. Droits du travail bafoués, esclavage moderne… appelez cela comme vous voulez. Certains diront que c’est du développement pour l’archipel… mais qui détient ces monocultures ? Des entreprises multinationales qui envoient leur capitaux à l’étranger et les barons du bois qui sévissaient sous Suharto, reconvertis dans la mafias de la palme.

    Bravo Le Monde pour ce « bien que »…
    qui en dit bien long…

  19. « Quand on a beaucoup réfléchi sur l’homme il arrive que l’on éprouve de la nostalgie pour les primates ». (A. Camus)
    Pourquoi cette frénésie de destruction des beautés de la nature pour le profit et la consommation !
    C’est terrible de se sentir si impuissante.

  20. le lien ne fonctionne pas message à jeter dommage car il s’agit de la fabrication de gélatine à partir de couennes de porcs, dans une usine de vilvoorde et que l’on trouve dans un grand nombre de produits sans qu’il soit fait mention de son origine.

  21. @Greg et Fabrice

    Concernant l’abandon de nombreuses terres défrichées, il faut noter aussi que la plantation de palmiers à huile sert de prétexte pour de nombreuses entreprises qui ne cherchent qu’à exploiter le bois. Seul un tiers des surfaces déboisées sont effectivement plantées, le reste est laissé à l’abandon.

  22. Merci Chanee. Ainsi dans certains cas 3 « rotations » sont possible, à grand renfort de fertilisants et autres engrais chimiques. Il y a une certaine logique: quitte à détruire quelque chose, autant le faire à fond…

    Merci aussi pour les infos sur les travailleurs, très instructif.

  23. En parlant d’orang-outan, cet article me tue: http://www.enerzine.com/6/9538+une-politique-europeenne-des-biocarburants-tendancieuse+.html

    extraits :
    « De surcroît, le rapport démontre la richesse de la biodiversité existante dans les plantations de palmiers à huile, l’excellent couvert vertical au sol fourni par ces arbres et les avantages en termes de rendement à l’hectare de cette culture économe en énergie et en engrais. »
    (???)

    « De manière peut-être encore plus significative, l’huile de palme joue un rôle important d’élément moteur de la croissance économique dans les pays en développement, en réduisant radicalement la faim et la pauvreté dans les régions cultivant activement ce produit végétal de grande valeur. Il est temps que l’Europe reconnaisse non seulement les avantages énergétiques et environnementaux de l’huile de palme mais également les souffrances dans les pays tropicaux à faible revenu que les critiques de l’huile de palme continuent de perpétuer. »
    (??????)

    cousin orang-outan, frère indigène, je pleure.

  24. Bonjour,

    Huile de palme : Greenpeace fait irruption par le toit dans une AG de Nestlé
    LAUSANNE (Suisse) – Deux militants de Greenpeace protestant contre la déforestation en Indonésie ont fait irruption jeudi dans l’assemblée générale des actionnaires du géant agroalimentaire suisse Nestlé à Lausanne en ouvrant un passage, à la tronçonneuse, dans le toit, a constaté l’AFP.

    Les deux militants ont ouvert à la tronçonneuse un passage dans le toit du Palais de Beaulieu à Lausanne (ouest de la Suisse), descendant ensuite à l’aide de cordes en rappel dans la salle où des milliers d’actionnaires du groupe étaient réunis pour l’assemblée annuelle.

    Ils ont déployé une banderole disant en anglais: « Nestlé, donnez du répit aux orangs-outangs », en référence à un slogan publicitaire pour les barres chocolatées Kit Kat, l’un des produits phares du groupe suisse.

    Greenpeace avait lancé en mars une campagne dénonçant la déforestation en Indonésie –qui chasse les orangs-outans, déjà menacés d’extinction, de leurs habitats naturels– au profit de la culture des palmiers dont l’huile est utilisée dans la fabrication de gâteaux ou de friandises.

    Des dizaines de militants de l’organisation écologistes déguisés en orangs-outans manifestaient également aux abords Palais de Beaulieu, a constaté un photographe de l’AFP.

    Nestlé avait annoncé le 18 mars qu’il ne s’approvisionnerait plus en huile de palme auprès de la société Smart, filiale de Sinar Mas, poids lourd de l’économie indonésienne, en raison des preuves de son implication dans la déforestation apportées par Greenpeace.

    Mais Greenpeace affirme que Nestlé a encore des contrats de livraison avec « des négociants qui, comme (la société américaine) Cargill, s’approvisionnent auprès du groupe Sinar Mas », a indiqué l’organisation dans un communiqué.

    Bien a vous,Léa.

  25. Elisabeth,
    Plusieurs études ont été menées dans différents types de plantations (palmier à huile, monoculture d’arbres pour la pâte à papier..), des forêts dégradées et des forêts intactes ou quasi intactes afin d’évaluer la ‘richesse’ de ces lieux. Et le constat est flagrant: les lieux les plus désertés par la vie sont les plantations de palmier à huile. Même les monocultures d’hévéas sont plus habitées. C’est un résultat sans appel quoi qu’en disent les lobbyistes. Et lorsqu’on les visite on s’en rend compte. Il n’y a pas un bruit. pas un oiseau, pas un insecte. Rien, le silence. Je pourrai vous retrouver les références de ces articles scientifiques vraiment intéressants.
    E.

  26. @Emmanuelle : c’est bien ce qui me tue! comment le gars que je cite peut énoncer ce genre de choses? je n’ai pas bien saisi ce qu’était globecon, mais apparemment ça réagit quand même vis-à-vis de ces remarques. mais ça me désespère…

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