Une réponse à l’ami Jean-Loïc (sur Onfray)

Je me permets de placer ici un commentaire à propos de Michel Onfray, que j’ai durement attaqué ces derniers jours. Il vient d’un homme que j’estime et respecte au plus haut point. Il était donc inévitable que je le lise avec une attention singulière. Mais voici d’abord son texte, qui sera suivi de ma réponse.

De Jean-Loïc : Je crains que préjugés, ignorance, prénotions et amalgames gratuits, ne se multiplient dangereusement ici.

Ecrire «?vraiment rien à foutre de ce petit mec inconnu au bataillon dès que l’on quitte les rivages de l’hexagone?» ne me semble pas vraiment faire avancer les discussions (et encore moins relever le débat), surtout si l’on sait que les livres d’Onfray sont traduits en allemand, anglais, brésilien, castillan, catalan, chinois, coréen, croate, finnois, grec, hongrois, italien, japonais, néerlandais, norvégien, polonais, portugais, roumain, russe, serbe, suédois, turc et ukrainien. Alors de grâce, avant d’écrire n’importe quoi, renseignez-vous. Pourtant, cette ânerie est répétée deux fois : «?Et effectivement, dès qu’on quitte l’hexagone, personne n’en entend parler – ce qui est rassurant.?»… alors que c’est complètement faux. Là encore, siouplaît, avant de propager des contrevérités, renseignez-vous (faites par exemple une recherche sur le site du journal The Times).

Pour avoir le front de rapprocher Onfray de Luc Ferry, il me semble qu’il ne faut pas avoir lu grand chose du premier. Et le faire sans même prendre la peine d’argumenter relève du simple ragot. S’ensuit de plus un sinistre sophisme: «?La “pensée” d’Onfray est à rapprocher de celle de Luc Ferry?» (aucun argument à l’appui de cette affirmation), or Ferry fait des écologistes les héritiers du nazisme, DONC Onfray est un faux-penseur pas fréquentable.

Juger un auteur avec pour seul argument que «?43 livres, ce n’est plus de la philosophie, c’est du commerce?», c’est refuser à l’avance tout effort de compréhension. Ce serait un «?producteur de livres à la chaîne?»… Mais quel est donc ce genre d’argument ? En quoi le nombre des livres produits par un auteur invaliderait-il à priori leur contenu? Ce genre de propos risque surtout de conduire à une posture du type : Onfray a écrit trop de livres, donc ce n’est pas sérieux, donc ce n’est pas la peine de les lire, donc je ne les ai pas lus, mais n’empêche: je sais très bien ce qu’il faut en penser… excusez-moi, mais de quel côté, ici, est la manipulation?

Le meilleur est quand même l’argument consistant à dire que, pour l’instant, Onfray n’a pas encore révélé ses opinions sur la science comme solution à tous les maux, mais que lorsqu’il le fera, ce sera sûrement terrible. Dans le genre procès d’intention, on fait difficilement mieux.

Et dernier point: faire confiance à Elisabeth Roudinesco alors qu’elle répand dans les médias l’idée que le livre d’Onfray serait «?dénué de sources et de notes bibliographiques?»? Si elle avait la moindre once d’honnêteté, elle pourrait au moins reconnaître que non seulement des notes bibliographiques figurent bien dans ce livre, mais qu’elles sont assez nombreuses pour occuper les pages 581 à 599. Evidemment ce «?léger oubli?» permet à la même E. Roudinesco d’affirmer tout de go qu’Onfray a négligé «?les ouvrages consacrés à Freud depuis quarante ans?»… curieux, car dans les sources d’Onfray, j’en vois pas mal qui datent des années 2000. Après avoir constaté un tel niveau de malhonnêteté dans ce qui se présente comme une recension de livre, on ne s’étonne pas des procédés ensuite employés, notamment en dressant des caricatures d’autant plus faciles à combattre qu’elles sont réductionnistes.

Qu’on discute les thèses de Michel Onfray, qu’on relève ses erreurs, je n’ai rien là contre, mais s’il vous plaît, faites-le sérieusement.

Amitiés, Jean-Loïc.

Ma réponse

Cher Jean-Loïc,

 Il est hors de question que je reprenne à mon compte tout ce qui a pu être écrit par d’autres sur Planète sans Visa. Mais il est vrai que j’ai lancé cette discussion d’une manière malheureuse, que j’assume pleinement. J’ai en effet écrit dès mon premier article : « Je n’ai jamais lu un seul livre de Michel Onfray, et on me pardonnera donc – ou pas – cette incursion sur son territoire ». C’était malheureux, mais c’est encore bien davantage vrai.

Seulement, ai-je parlé des ouvrages d’Onfray, ou de son personnage public ? Si je me suis permis une vigoureuse  bastonnade, partant de son Freud, c’est que chacun fait exactement comme moi. Le temps des honnêtes hommes, embrassant, fût-ce de manière fantasmatique, l’ensemble du savoir humain, est définitivement achevé. On délègue par force sa confiance à qui sait mieux que soi. Celui qui nie cette évidence est un hypocrite, et je sais que tu ne l’es pas. D’autres pourront à bon droit se sentir visés.

Je n’ai pas lu Onfray, mais je fais confiance à Roudinesco, qui m’irrite souvent, fleuretant de près avec certain dogmatisme propre à ceux qui défendent l’entrée du Temple. Je lui fais confiance, car je l’ai lue, elle. Elle connaît admirablement – je répète : admirablement – l’histoire de la psychanalyse, et tous ses propos sont soumis au regard de la tribu mondiale qui défend ardemment Freud et la psychanalyse, car les deux sont constamment attaqués. La moindre sottise lui vaudrait opprobre. L’ombre d’une erreur la conduirait au supplice. Je ne veux pas dire qu’elle ne se trompe pas. Je signale qu’elle fait attention à ce qu’elle écrit. Or, tu te permets de la disqualifier, pour des raisons que tu dois connaître, mais que moi j’ignore. Tu te permets de lui dénier toute « once d’honnêteté intellectuelle ». Eh ! mais c’est très grave.

Et c’est d’autant plus grave que tu n’appuies l’accusation sur aucun élément probant. Je vois d’emblée que tu n’as pas lu tous les papiers que Roudinesco consacre au Freud d’Onfray, et je ne t’en fais évidemment pas reproche. Qui l’a fait ? Seulement, elle ne se contente pas de ce que tu énonces. Elle montre, en décortiquant le texte, qu’Onfray n’a pas eu accès à des ouvrages fondamentaux portant tant sur Freud que sur la proliférante histoire de la psychanalyse. Comment, du reste, un homme aurait-il pu s’emparer en quelques semaines ou mois d’une telle masse d’informations ? Je suis au regret de te dire que publier deux livres par an en moyenne, et parfois sur des sujets aussi essentiels que Freud, pose problème, oui.

Quand on entend descendre en flammes une telle personnalité, eh bien, oui, il vaut mieux avoir lu les livres les plus importants le concernant. Et tel n’a pas été le cas, très visiblement, d’Onfray. J’ajoute qu’une bibliographie ne signifie rien. Rien. Combien de gredins de la pensée ont-ils publié des sommes pourvues de bases bibliographiques profuses ? Ce que je crois crucial, dans cette histoire, c’est qu’une historienne, réputée à juste titre, de la psychanalyse, a mis Onfray en face d’erreurs, contre-sens et manipulations de sens divers, concordants, et finalement sans appel à mes yeux. Moi qui commence à avoir l’habitude, il m’aura suffi de lire les « réponses » d’Onfray pour être édifié. De l’art de passer à autre chose quand on ne sait pas quoi dire. Tous les politiciens de la place passent leur temps à cela.

Je pense que je n’aurais rien écrit sur Onfray si cet homme ne se réclamait avec autant de force de la  « gauche de la gauche » altermondialiste. Ce n’est pas mon parti, car je n’en ai qu’un. Mais je ne saurais oublier que cet homme influence des milliers de personnes qui se considèrent comme écologistes, de bonne foi. Or il est tout de même étrange, or il me semble insupportable qu’un tel malentendu – si c’en est un – subsiste. Car Onfray ne se cache nullement d’être un technophile militant. D’être en faveur des OGM ou du nucléaire, et d’attendre sans déplaisir le moment où il sera possible d’adjoindre à l’homme des appendices qui en feront un être neuf, bionique. Au sens premier, une chimère transhumaniste. J’y vois l’aboutissement ultime de l’idéologie du progrès, cette sainte alliance entre la raison, certaine raison, et la technique. Oui, il y a bien un fil rouge, dans l’histoire intellectuelle des deux siècles passés, qui mène droit à Onfray. Mais telle n’est pas, telle ne sera jamais ma route.

Dernier point qui me ramène à Freud. Il n’est nullement mon idole. Il n’aurait pas été mon ami. Il était farci d’idées ridicules, de son temps pardi, et il s’est trompé aussi souvent que tous ceux qui acceptent le grand pari de penser dans la liberté. Et je crois bien, par-delà tout commentaire, que Freud aura osé penser librement. Ce qui ne garantit en rien contre l’erreur, et même l’impasse. Mais pourquoi est-il si compliqué d’admettre qu’il aura contribué à entrouvrir une porte, celle de l’inconscient ? Il va de soi qu’il a vite sombré dans une mégalomanie qu’on peut et qu’on doit même trouver navrante. L’espèce humaine s’était passée d’inconscient pendant des centaines de milliers d’années, et voilà qu’un petit médecin viennois la lui servait sur un plateau. Trop fort.

Qu’il soit devenu fou de lui-même me paraît certain. Il a cru qu’il livrait les clés du royaume intérieur à toutes et tous. Qu’il était le créateur d’une science prodigieuse, capable d’expliquer les comportements les plus aberrants. Et il avait tort. Mais il a en même temps permis l’éclosion d’une pensée neuve et pénétrante, qui s’est répandu comme traînée de poudre parce que des millions d’individus souffrants l’attendaient sans le savoir. Bien entendu ! la psychanalyse est balbutiante, pleine de trous et de sottises, encombrée d’innombrables phraseurs, pour ne pas dire pis. Mais enfin, cette tentative miraculeuse n’a qu’un siècle ! Elle ne sait pas même marcher qu’on lui demande de s’attaquer à la conjecture de Fermat !

Alors arriva Onfray. Non pour critiquer ce qui est critiquable – ô combien ! – mais pour s’attaquer à la personnalité même de Freud, qu’il connaît pourtant si mal. Et pour assener que l’homme étant faible, il aurait bâti une théorie complète en ne voyant pas qu’il prenait son cas pour une généralité universelle. Et qu’en outre, ce juif aurait eu des sympathies pour le plus noir des crimes, c’est-à-dire le fascisme. Je vais te dire, Jean-Loïc : si tel était le cas, je bénirais Onfray de nous avoir éclairés sur une aussi grave supercherie. Mais peut-on écrire de telles choses sans rendre compte des si nombreuses méprises et erreurs que l’on a soi-même commises ? Peut-on dynamiter un tel héritage en torchant un livre farci d’à-peu-près ?

J’ai écrit, et je maintiens tranquillement que Michel Onfray me fait penser, par analogie, à Claude Allègre. Comme lui, il entend énoncer une « vérité » contre le reste du monde. Comme lui, il écrit des livres non étayés, comprenant bien trop d’erreurs pour rester admissibles. Et comme lui, il refuse de s’expliquer sur le détail de ce qu’on lui reproche. Le juge de paix d’Onfray est le même que celui d’Allègre. Les commentateurs pressés, surtout de radio et de télé. Les hits des chiffres de vente. Ce public frelaté qui court d’une pseudo controverse à un soi-disant déballage.

Cher Jean-Loïc, c’est ce que je souhaitais te dire en toute amitié. Bien à toi,

Fabrice Nicolino

25 réflexions sur « Une réponse à l’ami Jean-Loïc (sur Onfray) »

  1. Fabrice a écrit :
    « D’être en faveur des OGM ou du nucléaire, et d’attendre sans déplaisir le moment où il sera possible d’adjoindre à l’homme des appendices qui en feront un être neuf, bionique. Au sens premier, une chimère transhumaniste. »

    Sans oublier ce que ce technolâtre, est un thuriféraire du clonage.
    Dans cette interview, donnée en 2006, on trouve difficilement meilleure ode à l’idéologie techno-scientiste, si bien qu’il se voit (à son corps défendant) attribuer par Raël le titre de prêtre honoraire du Mouvement raëlien. 🙂

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    Le philosophe Michel Onfray : « Le génie des gens de cheval ne se perdra pas »

    Agé de quarante-six ans, Michel Onfray est un philosophe à succès. Grâce à son talent oratoire et sa volonté de mettre la philosophie à la portée de tous, il est souvent l’invité des médias et plusieurs de ses nombreux ouvrages ont connu de pros succès en librairie, comme son « Antimanuel de philosophie » ou, en 2005, le « Traité d’athéologie ». Docteur en philosophie, il a enseigné dans les classes terminales d’un lycée technique de Caen, avant de démissionner de l’Education nationale en 2002, en désaccord avec les programmes scolaires, il crée alors l’« Université populaire de Caen », ouverte à tous, des plus jeunes aux plus âgés, gratuite et sans inscription, où l’on n’apprend pas l’histoire officielle de la philosophie mais à philosopher. Pour lui, la philosophie est un art de mieux vivre, qui permet de se débarrasser de ses illusions. Il affiche ainsi un athéisme sans concessions, célébrant l’autonomie de pensée et de vie, et a développé une théorie de l’hédonisme et de l’esthétique. Issu d’une famille de paysans normands son père était ouvrier agricole – né à Chambois, à dix kilomètres du Haras du Pin, il demeure tout près de là, à Argentan, avec sa compagne Marie-Claude qui possède deux chevaux, pour le plaisir de la promenade.

    Où l’esprit humain trouve-t-il de tels projets ? Quel en est le moteur: recherche du progrès, contrôle de la nature, affirmation d’un pouvoir, jeu intellectuel… ?

    L’intelligence humaine est sans limite et ses objets ne sont pas limités. Je crois à la présence en l’homme d’un profond désir de savoir, à ce que les philosophes appellent la libido sciendi : l’envie de connaître. Travailler au recul des limites de l’ignorance, contribuer à l’avancement de la science, faire croître les informations, les savoirs, augmenter maîtrise de la nature. J’y vois moins un jeu intellectuel ou l’affirmation gratuite {?} d’un pouvoir que le besoin viscéral de conjurer l’angoisse du vide, de l’ignorance, de la méconnaissance. Or ce besoin définit l’humain en l’homme, c’est ce qui le distingue de l’animal.

    La science, au sens de maîtrise technique, d’accumulation de connaissances et de savoir-faire, est-elle la seule limite à la pratique du clonage animal ? C’est-à-dire : cette pratique pose-t-elle selon vous des problèmes éthiques ? A supposer que le clonage animal ait été réalisable plus tôt, à partir de quelle époque les esprits étaient-ils prêts à l’accepter ? La philosophie, l’éthique ont-ils leur mot à dire ? Dans quel cadre ?

    L’opinion publique est toujours en retard sur la pointe avancée de la recherche scientifique. S’il faut attendre que cette dernière soit prête, on attend longtemps et vainement… Il faut que les chercheurs et les scientifiques pratiquent avec audace, à rebours de l’actuelle religion du principe de précaution qui est surtout très utile pour immobiliser tout, entraver la recherche et empêcher le progrès. Mais bien sûr que l’éthique doit contrôler : ce qui est faisable techniquement n’est pas forcément moralement défendable. Exemple : on peut cloner un cadavre humain, techniquement, c’est possible ; est-ce que d’un point de vue éthique c’est défendable ? Non, bien sûr. Encore faut-il expliquer le sens de ce « bien sûr ». Le domaine vétérinaire est problématique car il permet une expérimentation pour l’animal, certes, mais dans la perspective d’une extrapolation à l’homme. On clone une brebis, mais c’est dans la perspective plus ou moins proche de cloner un humain. Métaphysiquement, l’animal passe pour être un pré-humain ou un humain de seconde zone. D’où la nécessité d’un contrôle éthique des activités de recherches vétérinaires : la bioéthique doit s’étendre au monde vétérinaire.

    Les clones doivent-ils être regardés comme des animaux comme les autres ou sont-ils des monstres, au sens de choses contre nature, prodigieuses ? Est-ce ce caractère « contre nature » qui provoque souvent de prime abord une crainte, voire une réaction négative, que les interlocuteurs ont du mal à expliciter? Sinon d’où vient cette réaction de méfiance instinctive ?

    Par définition, rien de ce qui est dans la nature n’est contre nature ! La culture n’est pas une contre-nature ou une anti-culture, mais l’un des développements de la nature. Cette libido sciendi dont je parle en amont procède d’une nature humaine. Par ailleurs, nous craignons la nouveauté, elle nous fait peur. La tierce créature produite par le clonage met l’intelligence au défi, elle engendre une angoisse existentielle qu’on conjure bien souvent par le refus, le déni ou la critique violente et radicale. Car la nouveauté est un défi à l’intelligence qui – pauvre fille ! – n’aime guère qu’on la provoque {en tous cas pas celle d’Onfray, qui comme n’importe quelle brebis clonée bêle en cœur avec les multinationales des nécrotechnologies…}.

    Le clonage d’animaux reproducteurs fait-il partie du vaste mouvement d’uniformisation et d’homogénéisation constaté dans d’autres domaines, est-il l’ennemi de la diversité et de la créativité ?

    La culture, c’est un produit de la nature ! Dès lors, les techniques nouvelles, issues du progrès nature de l’esprit humain, déplacent le problème de la diversité sur un autre terrain mais ne l’anéantissent pas. L’avancée technologique va immanquablement faire surgir de nouvelles difficultés, des problèmes inédits, et c’est tant mieux : il s’agira alors de les résoudre ce qui permettra un élargissement de la créativité et une diversité vraiment nouvelle… {et vive la pollution et les déchets nucléaires qui vont donner du boulot aux générations futures pour des siècles et des siècles, youpi, youpi !!!}

    Le « donneur » est né du travail d’un éleveur, quia parfois effectué un long processus de sélection, qui a choisi les bons croisements, puis qui a parfois vendu son cheval après sa castration. Cet éleveur est-il légitimé à se sentir dépossédé de son travail par la réalisation d’une copie ?

    Je comprends sa déception, mais on ne peut guère aller contre le mouvement du monde {Onfray pourfend la résignation quand c’est la religion qui en fait la promotion, mais il ne dit mot quand son maître, Le Progrès, lui fait courber l’échine sous le poids de sa puissance marchande et technologique… Quel courage !}. Je connais un peu l’univers de l’œnologie, et j’ai vu d’anciens maîtres de chai, dont certains ont vu tout leur savoir, accumulé pendant des décennies de travail, mis à mal par des petits jeunes inséparables de leurs ordinateurs, le jour de leur départ à la retraite. Or tout ce que les anciens avaient saisi de manière irrationnelle, par le talent d’un métier pratiqué à la perfection, la transmission de savoirs-faire de plus anciens qu’eux, débouchait sur les mêmes conclusions que celles des jeunes ayant informatisé toutes les données possibles et imaginables du terrain, des récoltes, des sols et sous-sols, de la vinification, des rendements de parcelles, etc. Quand l’intelligence artificielle produit les mêmes effets que l’intelligence naturelle, pourquoi ne pas y consentir ? Cela permet à l’intelligence naturelle de poser de nouveaux défis à l’artificielle sur d’autres domaines ! Si le vin est bon, si les chevaux le sont aussi, où est le problème ? Car le clonage des chevaux se fera non pas avec les seuls scientifiques mais avec le désir, la volonté et l’envie des gens du cheval assistant les gens de laboratoire. Le monde du cheval ne perd pas ses prérogatives, elles changent seulement.

    Que dire aux éleveurs qui regrettent que l’on perde, à chaque fois que les techniques progressent, un peu de l’émotion et de la magie de l’élevage, par exemple, en ce qui concerne le clonage, le charme des débats, des jugements qui entourent le choix des bons croisements ? Le métier d’éleveur ne perd-il pas un peu de son âme avec de telles « inventions » ?

    Tout ce génie des gens du cheval ne se perdra pas {on a vu ailleurs comment les développement technologiques ont soigneusement conservé vivants les arts et métiers: il n’en reste rien}. Les jeunes générations tiendront les mêmes débats que les anciennes, certes, non plus dans les cours de haras, aux marchés aux chevaux, au cul des bêtes, au café du village le plus proche du haras, mais dans l’arrière-salle d’un labo, dans le couloir d’un centre high-tech. Et puis aussi, dans des repas entre copains, avec/ bonnes bouteilles, belles cuisines, mots d’amitiés, mais avec des références nouvelles : le cheval n’y perdra pas au change car sur les champs de course, dans les haras, sur les terrains de TREC, en forêt, dans les enceintes de CSO, aux ventes à Deauville, le plaisir des amateurs – aux sens étymologique et noble du terme – restera le maître-mot.

    L’EPERON HORS-SERIE ELEVAGE 2006
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    p.s. : Dans la revue Notes et morceaux choisis (que j’ai chez moi) n°8 sur le travail mort-vivant, Martine de Guillaume lui répond dans un article : « Le clonage, une régression ».
    Hélas cette revue n’est pas en ligne.

  2. Une interview de Sarkozy par Onfray, où le philosophe m’avait plu, bousculant un peu votre président, lui faisant dire des énormités (c’est simple, je sais..) et où, ô surprise, il lui offrit quelques livre en fin de discussion dont un de… Freud ;o)

    http://www.philomag.com/article,dialogue,nicolas-sarkozy-et-michel-onfray-confidences-entre-ennemis,288.php

    Et ici, un lien vers un billet d’humeur mensuel publié par Onfray sur son site, billet qu’il ferait décidément bien de méditer.

    http://pagesperso-orange.fr/michel.onfray/Chronique_juillet05.htm

  3. Et bien a moi qui ne le connais pas, je n ai pas envie de connaitre ce M O.
    Les chevaux croyez moi ils ne veulent pas etre clonés ils veulent une vaste plaine et qu’on les laisse paitre.

    Ici , au Maroc, on espère qu’il va encore pleuvoir un peu parceque l’orge n’est pas tout a fait mure et l’orge ici c’est vitale

  4. « Moi qui commence à avoir l’habitude, il m’aura suffi de lire les “réponses” d’Onfray pour être édifié » .et oui,moi aussi .

    je trouve son analyse de freud (et de platon)toute aussi vide et gravement à côté de la plaque .
    Il pense démonter des mythes avec brio, mais en le lisant ou en l’écoutant, j’ai plutôt eu l’impression qu’il continue à régler des comptes avec son propre passé et du coup qu’il selectionne avec subjectivité davantage dans l’intérêt de son développement personnel .

    de fait, ses écrits sont faussés, incomplets, terriblement arbitraires, au point de sembler très extrêmes ou de plaire, pour son plus grand déplaisir à Raël .

    Au lieu de s’offusquer de l’image qu’il répercute et de répondre en « digne  » victime, il s’offrirait l’occasion de grandir un peu en acceptant de creuser un peu ce regard de l’autre qu’il a tant voulu recevoir .

    Sa réponse « Roudinesco sur Onfray…la position du missionaire » est comique comme une blague de collégien . On le retrouve trempant ses hosties dans son café au lait, buvant le vin de messe caché derrière une colonne . Diantre le coquin ! Bon . mais de philosophe révolutionnaire ….point .

  5. Parenthèse.
    @Arnaud. Quel coin au Maroc ? La pluviométrie de cet hiver 2009/2010 a été bonne globalement au Maroc. Il y a déficit dans votre région ?

  6. Cher Fabrice,

    Merci d’avoir pris le temps de me répondre. Je ne m’attendais pas, mais alors pas du tout, à recevoir une réponse personnalisée, sur une page indépendante, et j’en m’en trouve honoré. Oui, honoré, je ne sais comment mieux dire, et reconnaissant. Car tu l’as compris, ma réaction visait surtout les invectives gratuites qui se sont multipliées en guise de commentaires le plus souvent anonymes à ton article et qui, je l’avoue, m’avaient quelque peu attristé… et irrité. Dans ta propre réponse, tu reconnais que ta façon de lancer la discussion était quelque peu malheureuse, et je veux bien reconnaître, de mon côté, que j’ai eu la dent trop dure pour Elizabeth Roudinesco. Du moins aurais-je dû préciser que ma remarque ne concernait pas l’ensemble de son œuvre, mais ses recensions vengeresses du livre de Michel Onfray. Ces recensions, en effet, ne sont pas honnêtes. On ne peut se prétendre historienne, universitaire, attachée à la vérité, à la vérification minutieuse des faits, et répéter qu’un livre est dépourvu de bibliographie alors qu’il suffit de l’ouvrir pour s’apercevoir du contraire. Nul besoin d’être un Pic de la Mirandole pour comprendre cela. Alors bien sûr qu’il faut déléguer sa confiance… mais pas toujours, et non sans méfiance.

    « Pourquoi », me demandes-tu, « est-il si compliqué d’admettre que Freud aura contribué à entrouvrir une porte, celle de l’inconscient » ? Mais parce que c’est faux, tout simplement ! Si l’on veut discuter de ce genre de chose en dépassant les anathèmes qui encombrent les média (et les propos d’Elizabeth Roudinesco, hélas), il faut considérer les faits. Et ceux-ci sont tenaces. Sans même faire appel à l’anglais Blackmore qui, en 1712, publia un poème philosophique dans lequel il dissertait sur le pouvoir des « causes inconscientes », il est bien certain que la première apparition du terme « inconscient » en français se trouve dans le titre du livre d’Eduard von Hartmann Philosophie de l’inconscient, publié en 1869, et traduit d’après l’original allemand de 1869: Philosophie des Unbewussten. A son époque, l’ouvrage d’Hartmann a été très lu, et a fait l’objet de nombreux compte rendus et débats en France comme en Allemagne, si bien que dès 1880, Edmont Colsenet soutenait en Sorbonne une thèse intitulée « Etudes sur la vie inconsciente de l’esprit » (dont un facsimilé a été publié en 2007). A cette époque, Freud, qui n’avait que 24 ans, n’avait pas encore commencé de s’intéresser à ce sujet. Freud, entrouvreur de la porte de l’inconscient ? Entrouvreur de porte ouverte alors: quid de Theodor Lipps qui, en 1896, prononça à Munich une conférence sur la place de l’inconscient dans la vie psychique? Freud n’assista pas personnellement à cette conférence, mais il eut plus tard à en connaître le texte. Un an avant sa mort, le fondateur de la psychanalyse avouera enfin qu’il avait pris le concept d’inconscient à Lipps. Mais auparavant, dans une lettre à Fliess, il avait eu le culot d’écrire, après sa lecture de Lipps: « il pense comme moi » (et non « je pense comme lui »). Pitoyable. Il est à noter que l’histoire est contée, non par un Michel Onfray freudophobe, mais par Anne Durand, psychanalyste à Pau, dans un livre consacré à « L’inconscient de Lipps à Freud » (Editions Erès, 2003). Pour qui veut bien se renseigner, il existe du reste tout une histoire de l’inconscient avant Freud, qui a fait l’objet d’études et d’ouvrages comme celui qu’ont publié en 2008 Serge Nicolas et Laurent Fedi: « Un débat sur l’inconscient avant Freud: la réception de Eduard von Hartmann ». Alors quitte à déléguer sa confiance, je préfère quant à moi donner la mienne à Serge Nicolas, professeur d’histoire de la psychologie à l’Université Paris-Descartes, qui écrit, dans le livre précité, que « l’inconscient est surtout, pour Lipps, le concept qui permet d’assurer la cohérence du discours psychologique alors que les formules freudiennes […] ont des interprétations nettement plus hartmaniennes.» Ce n’est sans doute pas le lieu d’en parler ici, mais j’ajouterai néanmoins que cette vieille notion d’inconscient, telle qu’elle est actuellement comprise par suite du succès de la psychanalyse, est elle-même interrogeable et ne constitue certainement pas un horizon indépassable depuis Freud.

    Elisabeth Roudinesco — écris-tu — aurait montré «qu’Onfray n’a pas eu accès à des ouvrages fondamentaux portant tant sur Freud que sur la proliférante histoire de la psychanalyse»? Argument puissant, effectivement. Mais je vois surtout, quant à moi, que si l’on veut se placer dans la posture du donneur de leçons, il faut être soi-même inattaquable sur les points que l’on dénonce. Or cette universitaire et psychanalyste dénonce le fait que Michel Onfray serait passé à côté de la la correspondance de Freud avec Max Eitingon (Hachette-Littératures, 2009) « que Onfray ne cite pas puisqu’il ne connaît pas le détail de cette affaire », ne craint-elle pas d’écrire. Là encore, il suffit d’ouvrir le livre de Michel Onfray à la page 590 pour voir que non seulement il cite bien ce livre, mais qu’il le considère comme « indispensable »… alors de qui se moque Elizabeth Roudinesco ? Il me semble qu’il s’agit là d’un «élément probant», tel que tu l’attendais. Et qui prouve que cette empressée critique n’a que seulement parcouru le livre dont elle s’est hâtée de rendre compte avant même sa parution… ou bien pratiquerait-elle une « lecture flottante » ? Elle connaît peut-être « admirablement » l’histoire de la psychanalyse — en tout cas bien mieux que moi, je suis tout prêt à l’admettre — mais les procédés qu’elle emploie ici, loin de m’inspirer confiance, ne peuvent motiver que ma répulsion.

    « Alors arriva Onfray » — ironises-tu. Je n’ai pas fini de lire son livre, mais pour l’instant, je dois dire que n’y ai rien vu de très nouveau. J’avais déjà lu tout cela dans d’autres publications, et son mérite n’est donc pas tant celui d’un historien (posture que l’auteur prend sans doute un peu trop vite) que celui d’un médiateur qui fait passer dans le débat public un dossier déjà connu en d’autres milieux. La médiatisation, ici, a donc un bon côté.

    Quant au rapport de Freud au fascisme, je te conseillerais volontiers, avant d’octroyer ou de retenir ta bénédiction, de lire les pages 521-533 et 545-546 du livre de Michel Onfray, puis le billet de Mikkel Borch-Jacobsen paru dans le journal Le Monde du 8 mai.

    Je ne suis pas spécialiste de ces questions, et ne voudrais pas «tirer» ce blog vers des considérations qui l’éloigneraient peu à peu de son propos central. Mais je crois que si l’on veut se mêler d’un débat, il faut en prendre les moyens. Ne pas plus faire confiance à Elizabeth Roudinesco qu’à Claude Allègre ou à… Michel Onfray ! Essayer d’y voir clair par ses propres moyens. Sans y passer sa vie, certes, sans prétendre se substituer aux spécialistes qui, eux, parfois le font. Mais ce n’est même pas nécessaire. Il suffit d’être critique. De prendre le temps de vérifier certaines affirmations péremptoires. Pas toutes, non, mais quelques-unes, histoire de se faire une idée plus précise. Ce n’est jamais du temps perdu. Et puis, au-delà d’un certain stade, ou quand on en a marre, oui, déléguer. Mais surtout pas dès le début !

    J’entends bien que ton intérêt pour Michel Onfray ne tient pas à son livre sur Freud, mais à ses positions technophiles, voire transhumanistes. Eh bien, il me semble que c’est là une tout autre question. J’avoue, pour ma part, n’avoir rien lu de lui sur ces prises de positions. Du moins pas encore. Alors j’espère que, dans une prochaine page de ce blog, tu consacreras auxdites positions une de ces chroniques dont tu as le secret!

    En attendant, puis-je te suggérer une lecture? Ce serait celle de «Théorie du voyage», de… Michel Onfray. Histoire de rappeler que ni les choses, ni les gens ne sont simples. Tu me pardonneras cette évidence, j’en suis sûr.

    Très cordialement,

    JLLQ

  7. @ Jean-Loïc

    Comme je suis à l’origine du commentaire sur le rapprochement entre Michel Onfray et Luc Ferry que vous attribuez à Fabrice Nicolino, je réponds.

    OK, vous avez raison, ce rapprochement manque de justifications. Dont acte.
    C’est le problème des commentaires, écriture à chaud, manque de recul.

  8. Désolé, si l’original est bien de 1868, la traduction en français du livre de von Hartmann est de 1877. Merci de corriger cette erreur dans mon texte…

  9. Je lis , dans le commentaire de Lionel :

     » Il ( Onfray )affiche ainsi un athéisme sans concessions  » : c’est donc un croyant , l’ athéisme étant la croyance en la non-existence de dieu ( Dieu , qu ‘Il m’excuse …). Avant tout , il faudrait que ceux qui croient ou ne croient pas en son ( Son , Tu m’excuse ! ) existence définissent l’objet de leur croyance :
    – un type avec le corps de Schwary , la tête d’ Hubert Reeves et la voix de Barry White qui récompense et punit les humains ?
    – un principe ayant engendré l’univers ?
    – autre ?

     » L’intelligence humaine est sans limite  » : que de foi ! Mon dieu ! Si j’étais politicien , je proposerais une loi qui taxe les affirmations gratuites , non pas par cupidité étatique ni pas besoin de laisser une trace de mon passage ici-bas , mais pour réduire leur prolifération , par compassion avec les deux hôtes de mon scrotum …

     » J’y vois moins un jeu intellectuel ou l’affirmation gratuite {?} d’un pouvoir que le besoin viscéral de conjurer l’angoisse du vide, de l’ignorance, de la méconnaissance. Or ce besoin définit l’humain en l’homme, c’est ce qui le distingue de l’animal .  » : pour que ce besoin de conjuration distingue l’homme de l’ animal , il faudrait d’ abord que l’animal éprouve ce que ce besoin est censé conjurer , c’est à dire qu’il éprouve l’angoisse du vide , de l’ignorance et de la méconnaissance , donc qu’il ait conscience du vide , de l’ignorance et de la méconnaissance …
    Je ne suis pas allé plus loin dans la lecture de l’interview d’ Onfray car il y a dès le début tout ce que j’exècre : absence de rigueur , qualité du fond inversement proportionnelle à la forme . Et ces  » philosophes  » s’ expriment très bien ! mais les nazebroques qui pérorent ,à la mèche rebelle soigneusement coiffée ,c’est rapidement lourd … Bac + 8 pour produire la pensée pifomètrique …

    Je vous recommande la lecture de Dieu ? par Albert Jacquard . Il s’agit du dieu schwarzy-reeves-white . Au moins , quand on définit son objet d’étude , on peut produire quelque chose d’intelligible , ce qui est rarement le cas de ceux dont l’intelligence est telle qu’ils ne prennent pas cette précaution .

  10. GLAUQUE,voila le terme révélant l’émotion a la vue du clonage et du transhumanisme.les limites lionel sont celle évidente de la nature.la nature c’est ce qui ne vient pas de nous.La culture est ce qui en découle,mais changer l’ordre complexe qui nous fait vivre (ce que l’on fait depuis surtout 100 ans),est un crime envers toutes les formees de vies,et vouloir etre dieu ,avec notre ego »égomégalomaniaque »le danger est réel,et de plus cela risque d’accroitre les inégalités.Ce que n’a pas l’air de comprendre le soit disant homme de gauche »onfrais ».
    D’ailleur les animaux clonés ne sont pas identique a l’original sur le plan santé.Leurs systèmes de défense est tres faible.Cela fait réfléchir non.
    A croire en l’idée de progré ,qui n’est qu’un prolongement de notre égo,et de notre psychose de la mort,aussi de ce qui n’est pas nous,c’est aussi cautionner les érreurs passées et présentes,et ainsi de comprendre que le diable tant redouté ,ce cache en nous.Les projections de nos névroses avec par exemple la peur des chouettes,loups,et autres,se révèlent aux grand jour.Je crois qu’une maladie mentale s’opère pour croire indifiniment a l’idée de progré.Progré vers quoi?plus de confort c’est bien dans une certaine mesure,mais quand nos inventions a la géotrouverien dépassent le respect fondamentale que l’on doit a la terre,et la vie en général ,il faudrait avoir l’intélligence et l’amour pour se remettre en question,et se poser.Savoir vivre tout simplement,et arreter d’etre comme des enfants a vouloir accédé aux désirs de nos folies.De voir le monde a travers le prisme de ses interets(immédiats surtout),et de nos peurs,qui elles grandissent au fur et a mesure que l’on s’éloigne de la nature,et de la non acceptation de la mort.IL faut faire confiance,et se dire que la réalité ,n’est pas ce que nos yeux voient.

  11. Hors sujet mais pendant que je lis ces commentaires très intérréssants m’est venue en mémoire que dans je ne sais plus quelle prison de France l’administration a permis à des chiens de vivre avec les détenus, cela a eu un impact très favorable sur les humains qui se sont adoucis et apaisés. malheureusement l’expérience a cessé faute de fonds néccessaires.

  12. À tous,

    Je ne sais plus qui demande des sources concernant les positions d’Onfray sur le nucléaire et les OGM. Ce n’est pas mon travail, si on me passe cette expression. Ce devrait être la tâche de ces nombreux écologistes – désolé, cher Jean-Loïc – qui trouvent Onfray fréquentable, parfois même admirable. Car c’est tout de même extraordinaire ! J’ai l’impression de faire découvrir ce qu’Onfray énonce sans aucunement se cacher ! Encore une bonne raison de réfléchir à tout ce qui ne va pas dans la pensée critique, outre le fait qu’elle n’existe pas.

    Je n’ai guère le temps de chercher des références, étant loin de mes livres. Et encore moins la vocation. Mais enfin, voici tout de même deux textes qui disent tout. Après cela, que chacun aille en son âme et conscience.

    http://www.urbanisme.fr/issue/guest.php?code=327

    http://www.monde-diplomatique.fr/2005/12/TESTART/13039

    Fabrice Nicolino

  13. À tous (bis)

    Pour le même prix, et parce que cela me tombe sous la main, voici la présentation (bien entendu revue et acceptée par Onfray) que fait son éditeur d’un ouvrage paru en 2003, Féeries anatomiques. Si cela tente, eh bien, allez-y ! Mais considérez que cela me donne envie de vomir. Allez-y donc, et cessez les jérémiades.

    Fabrice Nicolino

    Généalogie du corps faustien

    Depuis que Michel Onfray a entrepris de bâtir son système philosophique matérialiste et hédoniste, il a rencontré, en chemin, l’esthétique (La sculpture de soi), la politique (Politique du rebelle), la morale (L’art de jouir) – et il se devait, pour parfaire l’édifice, d’en découdre avec cette démiurgie des temps modernes qu’est la biologie. Ce nouvel essai y est consacré. Et il résume l’ensemble de son oeuvre puisque, dans la biologie, se croisent la matière, le plaisir, la mort, la technique et le néant.

    Clonage, reproduction médicalement assistée, bébés-éprouvettes, eugénisme, manipulations génétiques, sont, chaque jour, à la une de nos débats. C’est en hédoniste, en matérialiste épicurien, que Michel Onfray promène son regard, sa science, sur l’embryon ou le génome. C’est en « vitaliste » déterminé, en champion d’une « poétique du vivant », qu’il fait l’éloge de l’artifice contre la nature, de la liberté contre la théologie, de l’immanence contre la transcendance. Cette thèse – qui prend à revers toutes les recommandations des « comités d’éthique » – fera débat et scandale. De « l’arrêt Perruche » (sur les droits du foetus) à la défense et illustration d’une « écologie technophile » (OGM, etc…), ces Féeries anatomiques renouvellent de façon radicale les polémiques habituelles sur le destin de nos pulsions faustiennes.

  14. slider a écrit :
    « les limites lionel sont celles évidentes de la nature ».

    Je suis bien d’accord.
    J’espère que tout le monde a compris que je ne suis pas pour le clonage,ni pour toutes les autres nécrotechnologies (OGM, nanotechnologies, pesticides, nucléaire, wifisation du monde, RFID) que je combats au quotidien.

    J’ai mis cette interview en commentaire, car elle me semblait intéressante pour compléter le tableau « Onfray laudateur de l’idéologie de Progrès et beni-oui-oui de la technoscience » brossé dans les artcles précédents.

  15. J’ai du mal à comprendre que ces échanges entre deux amis soient ici commentés. Je trouve cela assez impudique finalement. Avant Internet un tel courrier serait resté entre vous deux. Fabrice, ne faudrait il pas faire attention à ne pas livrer tout sur votre blog ? C’est juste une interrogation pas un jugement.

  16. Merci Lionel, merci Fabrice, JLLQ et les autres pour cet éclairage sur monsieur Onfray.
    Je ne le croyais pas scientiste, je suis très déçue, car il me paraissait sympathique …je le vois sous un autre jour, maintenant.
    Il faut dire que je n’ai lu qu’un seul livre de lui,
    « Théorie du corps amoureux; Pour une érotique solaire », un chouette livre qui m’avait fait réfléchir et changer ma manière de voir le couple.
    Tout n’est pas nul chez lui .

  17. Suzan,

    J’avoue ne pas comprendre où se nicherait ici l’impudeur. Il s’agit d’idées, publiques, qui doivent pouvoir être débattues publiquement. Mais je me trompe peut-être, qui sait ? Bien à toi,

    Marie-line,

    Le problème n’est sûrement de dire que tout ce qu’a écrit Onfray est stupide. Le problème, à mes yeux, est qu’un « héros » de nombreux écologistes est un chaud partisan du nucléaire et de la transgenèse, entre autres.

    Pour le reste, bien content pour toi.

    Fabrice Nicolino

  18. Bin moi j’l’aime pas bien s’garce d’Michel Onfray qu’avait emprunté les écritures originales de Georges Palante à ses descendants pi qu’avait renvoyeu des photocopies quand ceux-ci les lui avaient réclamées des mois après, pour sur!
    J’avions oui l’histoire dans le coin d’Saint-Broc y a une douzaine d’années, des descendants de Louis Guilloux. M’a pas donné envie de le lire en vérité.
    Y a comme qui dirait un clou dans la poutre qu’est dans l’oeil de cet homme, ou alors il doit avoir de sacrés ennemis pour s’attirer des ragots de traverse. J’ai oui ça, c’est tout.
    Jeunesse. Orgueil. Confusion.
    Photocopie, clonage, vanité, crise de nerf, Freud.
    A l’emporte pièce et personne n’est obligé de me croire.

  19. @Hacène
    Suis a Casa
    Effectivement il a bien plue mais trop d’un coup pas au bon momment, il manque selon les spécialistes qqs jours pour l’orge d’hivers, on dirait que ça vient ces jours ci avec Le Nuage…

  20. http://www.facebook.com/notes/psychanalogie/en-realite-michel-onfray-veut-sauver-la-psychanalyse-contre-freud-et-les-psychan/391038327884
    Où l’on découvre dans les propos de M. Onfray dans la presse et à la télévision qu’il cherche à substituer à la psychanalyse dite « freudienne » une « psychothérapie pour aujourd’hui », « psychanalyse post-freudienne », consistant en… la « méditation philosophique », substituée par supersessionisme. Et que pour cela, il cherche à ridiculiser la règle fondamentale, la « loi » de la psychanalyse, qui consiste du côté du patient à dire tout ce qui vient à l’esprit (« association libre »). Et que dans ces conditions, le livre de M. Onfray cherchant à ridiculiser Freud n’est qu’un moyen de parvenir à ses fins qu’il révèle par ailleurs : « je souhaite dire que j’aimerais que ce livre soit aussi et surtout l’occasion de penser une psychothérapie pour aujourd’hui », in article de M. Onfray publié sur le site du Monde le 7 mai 2010. Où l’on découvre que tout ceci est motivé par la phobie de la notion “freudienne” selon laquelle la « normalité » n’existe pas, et qu’il n’y a qu’une différence de degré, et non de nature, entre les « normaux » et « ceux qui ne le sont pas », et que M. Onfray estime cela scandaleux et tient à une frontière nette entre les deux, afin de pouvoir se placer… devinez dans quelle catégorie : voilà toute l’affaire. Voilà ce qu’y trouvent ceux qui soutiennent M. Onfray dans son ambition.
    Sommaire
    — des extraits de l’article de M. Onfray paru sur le site du Monde le 7 mai 2010 (mais non paru dans l’édition papier)
    — un premier commentaire de l’article de M. Onfray paru sur le site du Monde le 7 mai 2010
    — des extraits du Dossier publié par Le Monde, sur site le 7 mai 2010 et dans l’édition papier le 8 mai 2010 : deux articles parmi ceux du dossier
    — les liens vers les enregistrements vidéo de la prestation de M. Onfray lors de l’émission télévisée de Laurent Ruquier le samedi 8 mai 2010
    — la transcription et le bref commentaire des passages estimés essentiels de la prestation télévisée précitée de M. Onfray le 8 mai 2010
    — le lien vers le blog de M. Onfray qu’il consacre à son livre et les suites de celui-ci notamment dans les médias : essentiel pour mieux apprécier la “mentalité” de M. Onfray
    — le lien vers le blog d’Emmanuel Fleury qu’il consacre à l’affaire Onfray et notamment liste la plus complète des liens vers les articles relatifs à cette affaire.

  21. A Jean-Loïc : vous avez raison, le nombre de livres écrits par un auteur n’est pas un argument mais c’est un signe (ici de quelque chose qui a à voir avec la consommation effrénée). Quant à en lire certains, c’est déjà fait – et ça m’a suffi.

  22. @Arnaud. Merci. Typiquement le Maroc que je ne connais pas, même si je suis allé dans pas mal de villes. Étais plus habitué de certains coins paumés, voire très paumés, et bien plus hauts en général. Me souviens de champs d’orge vers 2400 m, peut-être même un peu plus. Et de crottes de dromadaires à 3200 m ! Et plus bas, de la galéode en chasse, de la vipère heurtante dans un creux de rocher, du petit scorpion jaune ayant passé la nuit au chaud sous le duvet ou encore du caméléon passant à terre d’une touffe d’alfa à l’autre… Et toutes ces plantes… 🙂

  23. Au sujet d’Onfray, en guise de conclusion , je n’ai guère le temps en ce moment de reprendre des n° de pages afin de justifier mes propos . Mais cela n’est pas nécessaire et vraiment je suis autant effrayée que surprise de l’engouement pour cet homme .
    Michel Onfray est dans la stigmatisation de l’autre . Quand j’affirme que l’idée de la ré-incarnation a conduit au système des castes , je ne pense pas une seconde que tous ceux qui y souscrient sont des dégénérés notoires .
    Or, que dit Onfray, si je résume , au sujet des musulmans, sinon qu’ils sont davantage des sauvages vivant en tribus que des hommes ? Que dit Onfray au sujet des prêtres choisissant le célibat ?
    A quand une ré-écriture de « monsieur le maudit ? » car nous en sommes fort proches .
    Et quelle idée stupidement réductrice d’affirmer que le célibat volontaire (qui n’est pas l’apanage de la seule religion catholique) conduit forcément au désordre et à la pédophilie, certainement un des fléau le plus répandu au monde ! Les pères, les mères pédophiles n’existent pas ? Et dans les professions en rapport avec l’enfance ?
    Et en écrivant ceci, je ne prétends rien défendre en dehors de la justice et l’idée de liberté qui commence par les notions de respect, d’écoute, de recherches de la connaissance .
    Non vraiment, Onfray, je ne vois pas .

  24. moi qui « suis été » universitaire je dois dire que en mai 2010, et depuis plus longtemps:les « universitaires » me font ch…
    ou alors les vrais, les vieux de la vieille s’ils existent encore, (genre Duverger, Garisson etc..etc..) les pas pédants, les faits au moule; mais alors tous ces petits prétentieux qui ont fait 300 pages de compilation érudite et qui pour cela se permettent de mépriser le vulgum pecus, sans aucune implication sociale..j’ai du mal.

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