Les tueurs sont parmi nous (sur le thon)

Je vais être bref pour de vrai, pour une fois. Vous devez tous savoir qu’un affrontement en mer a eu lieu le 4 juin, au large de Malte, entre un thonier-senneur français – spécialiste de la pêche au thon rouge – et des équipes de Greenpeace. Un militant de 45 ans, Frank Hewetson, a été blessé à la jambe par un croc, non de boucher comme dans l’imagination malade de Sarkozy *, mais de forban. Je veux d’abord saluer le courage exemplaire de ceux qui osent aller au contact de montagnes d’acier, menées et dominées par des [bip.bip.bip]. Oui, moi qui ai pu tant critiquer Greenpeace, et qui récidiverai quand j’en verrai le sens, je tire mon chapeau aux habitants des Zodiac.

Et au-delà ? Il est une leçon, parmi d’autres, que je tire aussitôt des événements. Toute la petitesse de notre espèce est là. Je m’inclus, je nous inclus tous, cela va de soi. Mais en la circonstance, c’est bien de ces pêcheurs que je veux parler. La trentaine de thoniers de Sète continuent de gagner des fortunes en vendant au prix très fort des thons rouges au Japon, où un seul poisson de 150 kilos peut approcher les 160 000 euros. Vous avez bien lu : un seul poisson peut être vendu 160 000 euros sur le marché tokyoïte de Tsukiji.

Qu’importe, dans ces conditions, que le thon rouge de Méditerranée, qui accompagne nos civilisations depuis 9 000 ans dans le bassin de Mare Nostrum, soit au bord de l’extinction. Ces crétins iront au bout, jusqu’à l’ultime prise. Comme l’ont fait les Canadiens avec la morue de Terre-Neuve avant le moratoire de 1992, qui n’aura pas permis le sauvetage de cette espèce royale. Pleurons ? Oui, pleurons, car je ne vois pas ce que nous pourrions faire d’utile. Nous sommes en face du fatum des Latins – le destin, écrasant -, et même de l’hybris des Grecs, cette démesure qui conduit droit à la tragédie de l’atè, l’égarement. Je crois, je suis raisonnablement certain que nous ne voyons là que les prodromes, les tout premiers débuts d’un affrontement planétaire, monumental, historique entre deux visions antagoniques de l’avenir.

Autant dire ce que j’ai déjà écrit tant de fois : les écologistes officiels qui tapent sur le ventre du ministre, et vont répétant que nous sommes sur la voie de l’accord, du rassemblement, de la lucidité partagée, du sursaut, se trompent affreusement. Et nous mènent tous, pardon pour l’exécrable jeu de mots, en bateau. À mes yeux, il y a définitivement eux et nous. Cela peut sembler contradictoire avec d’autres paroles consignées ici, mais je ne crois pas que cela soit le cas. Je suis pour l’union, la réunion de tous ceux qui, venant des plus lointains horizons, sont en marche. Mais les tueurs de thons sont les tueurs de nous tous. Et je refuse de transiger avec cette canaille-là.

* Nicolas Sarkozy a promis il y a quelques années de pendre à un croc de boucher Dominique de Villepin, qu’il juge coupable de manipulation contre lui dans le cadre de l’affaire dite Clearstream.

33 réflexions sur « Les tueurs sont parmi nous (sur le thon) »

  1. Pour éclairer un peu sur la personnalité des acteurs en présence (Avallone vs Greenpeace), j’aimerais partager l’article suivant, paru dans l’Express en 2003.

    Les réseaux de Sète
    Le système Avallone

    Par Molénat Jacques, publié le 09/10/2003

    En trois décennies, le patron pêcheur Jean-Marie Avallone est devenu le maître tout-puissant de la pêche méditerranéenne

    Jean-Marie Avallone aurait pu jouer dans un film de Marcel Pagnol. Ses grosses bagues, sa chaîne en or, son verbe coloré et sa casquette au-dessus d’une silhouette trapue auraient crevé l’écran. Mais il ne faut pas se fier aux apparences: cet homme truculent, si drôle avec ses amis, est aussi le patron redouté de la pêche méditerranéenne. Impérieux, rusé, calculateur, dans les réunions officielles, il se place en retrait, silencieux, observateur avisé à qui rien n’échappe. Face aux siens, il trouve les mots qui électrisent et qui emballent. Ce maquignon des mers, également propriétaire d’une importante entreprise de mareyage, s’est bâti une fortune colossale, dont témoigne sa superbe villa de la Corniche. Avec le concours de son fidèle second, Henri Anselme, dit «Bouchon», Avallone a imposé sa loi à l’univers largement opaque de la pêche méditerranéenne.

    Toujours plus! Telle semble être sa raison de vivre. Il est loin, le temps de la jeunesse pauvre de ce fils d’Italiens, de ses premières pêches, à 14 ans, à bord du Jeannou-Nénette, le petit bateau de ses parents. Très vite, le jeune homme entend voler de ses propres ailes. Il emprunte au Crédit maritime et fait construire son premier bateau, un 26-mètres. Dès lors, chacun de ses nouveaux navires sera plus grand, plus beau et plus moderne que le précédent.

    Aujourd’hui, à 65 ans, Avallone est à la tête de la plus importante flotte de pêche de la Méditerranée. 5 des 20 thoniers du port de Sète lui appartiennent. Pour leur donner un nom, Avallone n’est pas allé chercher bien loin: il a accolé son prénom à celui de son frère et associé. Ainsi ont successivement pris la mer le Jean-Marie Christian 1, le Jean-Marie Christian 2 et ainsi de suite, jusqu’au dernier en date, le Jean-Marie Christian 7.

    La chasse au thon rouge est, de loin, la pêche la plus rentable de la Méditerranée. Au large des Baléares, de Malte ou de la Libye, les thoniers d’Avallone opèrent en flottille. Au-dessus d’eux, un petit avion repère les bancs de thons et guide les bateaux. Les Japonais sont friands de ce poisson, mais leurs bâtiments ne sont pas les bienvenus en Méditerranée… On peut s’arranger. Il est arrivé que, en pleine mer, des cargaisons de thon soient transférées d’un bateau français à un bateau nippon dans des conditions financières énigmatiques. Pour les équipages et les patrons de thoniers, une saison de deux mois engendre de véritables pactoles, sur lesquels règne l’omerta. «Il m’est arrivé d’empocher 75 000 euros, et mon patron… 14 fois plus», glisse, en confidence, un matelot.

    Doué pour s’informer et commander, Jean-Marie Avallone a vite compris qu’un investissement dans la profession ne pouvait nuire, au contraire, à la marche de ses affaires. En chef charismatique, il s’est fait élire ou nommer partout où les pêcheurs s’organisent, revendiquent, négocient et se financent. Il est l’inamovible prud’homme major du port de Sète, l’un des six vice-présidents du Cepralmar (Centre d’étude et de promotion des activités lagunaires et maritimes), l’un des sept vice-présidents du conseil consultatif de la Banque de France à Sète. Il a placé ses lieutenants aux postes clefs: Raphaël Scannapieco à la présidence du syndicat Sète-Môle, Joseph Salou à la présidence du comité local des pêches et à la direction de la Sathoan, la coopérative des pêcheurs sétois.

    Avec la menace – souvent mise à exécution – de bloquer le port, Avallone a orchestré de rudes batailles pour conserver le plus longtemps possible les incroyables privilèges de son métier: comme celui, maintenu jusqu’en 1981, de ne pas payer un centime d’impôt sur le revenu. Mais, à force de monopoliser l’information à son profit et à celui de ses proches, il a provoqué la création d’un syndicat concurrent du sien, le Syndicat des thoniers méditerranéens, que préside un patron pêcheur de Port-Vendres, Jean Lubrano.

    Il y a cinq ans, Jean-Marie Avallone et Raphaël Scannapieco étaient revenus furieux d’une réunion à Paris. La Direction de la pêche leur enjoignait fermement de mettre fin à leurs entorses à la réglementation internationale et de ne pas prendre la mer à la mi-août, comme ils l’avaient décidé, seuls avec leur caste de thoniers. Les deux hommes avaient claqué la porte et annoncé, en réaction, le blocus du port. Ce qu’ils entreprirent aussitôt, mettant en avant auprès de l’ensemble des patrons pêcheurs non pas le différend sur le calendrier, mais la pression à exercer sur les autorités pour que soit tenue la promesse de nouveaux équipements du port. Criant à la manipulation, un ancien prud’homme au franc-parler, André Cardone, s’employa à ouvrir les yeux des patrons pêcheurs sur les véritables motivations d’Avallone et de ses amis. Du coup, plus de la moitié d’entre eux refusèrent le mot d’ordre de blocus. Avallone désobéi! Un affront pour le maître du port, qui, ce jour-là, perdit un peu de sa toute-puissance. Un peu.

  2. cher Fabrice, tu as oublié quelqu’un : Jean-Louis Borloo, car ce monsieur le ministre de l’environnement doit être salué pour sa lumineuse idée: LES casques bleus de la mer!
    « On a déclaré la guerre aux poissons, on est en train de la gagner », a déploré mardi matin le ministre de l’Ecologie Jean-Louis Borloo, alors que le golfe du Mexique est confronté à une marée noire provoquée par une explosion sur une plate-forme de BP. Je suis convaincu qu’on ne passera pas la décennie qui vient sans qu’il y ait une Organisation mondiale de la mer et des océans », a-t-il plaidé sur Canal+. « Il nous faut des casques bleus de la mer et des océans ». AP
    Alors du coup je lui ai fait ces quelques lignes
    Monsieur le ministre,
    « les casques bleus de la mer »! mais comment osez-vous? Nous sommes tombés bien bas! et je crois que la mer et les poissons sont bien mal barrés avec des « protecteurs de votre genre »!
    on aurait aimé entendre quelque chose de plus radical, mais non toujours ces soupes tièdes à essayer de ménager la chèvre et le chou! pareil avec les pesticides! pourquoi ne les interdisez-vous pas? peur de qui? là non plus les abeilles ne vous diront pas merci!
    « on fait la guerre aux poissons (joli) mais avec les casques bleus ».. (joli) çà ira mieux! tenez déjà que je pleure chaque jour de cette destruction tous azimuths, mais alors vos casques bleus….!!!ils me fichent les « boules », en plus, monsieur le ministre de l’environnement de la pêche industrielle et de la destruction du reste!

  3. Il y a quelques années, j’avais vu une émission chez mes parents sur le thon rouge très intéressante sur france 3.

    On n’y voyait le président du syndicat thonier Mourad Kalhoul le président du Syndicat du thon rouge (UMP) furibond préparant une attaque contre Greenpeace.

    On voit à quel genre d’individus on a affaire : c’est du lourd !

    Ici un lien d’un résumé de l’émission (hélas ! entrecoupé Europe Ecologie) :
    http://www.mefeedia.com/watch/29818661

    Ici l’émission en entier (rare car effacée maintes fois de lieux de partages de video) :
    http://www.megavideo.com/?d=9AXGRL1E

    pour la récupérer :
    http://www.megaupload.com/?d=9AXGRL1E

    Édifiant.

  4. En souvenir d’eux, c’est désolant de penser à la fin de ces créatures de l’air et de l’écume
    merci aussi à David Rosane pour le lien sur les habitants de ces lieux souillés
    D’après les autorités fédérales, 792 animaux, et notamment des oiseaux, des tortues de mer ou des dauphins, sont morts mazoutés dans les eaux du golfe et sur les côtes. Mais d’après les scientifiques, comme Tom Bancroft, le véritable bilan est déjà bien plus lourd. « Certains oiseaux coulent à pic en mer et ne pourront jamais être comptabilisés parmi les victimes de la marée noire » explique-t-il.

  5. Bonsoir,

    Thon rouge : un nouvel accrochage entre Greenpeace et les pêcheurs

    Malte – Après un violent affrontement avec des pêcheurs vendredi au large de Malte (voir article), les militants de Greenpeace ont tenté une nouvelle fois de libérer les thons rouges capturés afin de dénoncer la pêche d’une espèce menacée de disparition. Si vendredi, c’est un militant qui a été blessé, les pêcheurs affirment que c’est cette fois l’un d’entre eux qui a été victime de l’altercation.

    Lundi, à bord de l’Arctic Sunrise, les activistes de Greenpeace ont tenté de libérer les thons rouges capturés au large de Malte, et sur le point d’être remorqués vers des fermes d’engraissement. « S’ils ont réussi à détacher la cage de transport de son remorqueur (…), ils ont malheureusement dû se retirer avant de libérer les poissons pour éviter un affrontement avec des thoniers-senneurs repérés à l’approche », raconte l’association écologiste sur son site Internet.Selon Greenpeace, aucun affrontement n’aurait donc eu lieu, même pas un contact. Une version vivement contestée par les pêcheurs. Dans un communiqué, ces derniers affirment en effet que le bateau de l’ONG « a violemment abordé le remorqueur tunisien Mahdia, venant prendre livraison des thons pêchés par les armements français ». Et d’assurer que l’un des membres d’équipage du remorqueur « a risqué de mourir broyé entre la passerelle de son bateau et la coque de l’Arctic Sunrise ».Le comité national des pêches maritimes (CNPMEM) accuse Greenpeace de mettre en danger la vie des pêcheurs lors de ses actions de protestation contre la pêche du thon rouge. Le marin du Mahdia « n’a pas été grièvement blessé, mais cela aurait pu être dramatique » a souligné auprès de l’AFP une porte-parole du comité des pêches. Et de comparer les méthodes de Greenpeace à de la piraterie.Maintenant sa version des faits, l’association a fait savoir qu’elle porterait plainte suite à l’affrontement dans lequel l’un de ses militants a été grièvement blessé à la jambe par un harpon. L’activiste a dû être hospitalisé et opéré après cet accident.

    Ciao,Léa.

  6. Pétition pour les requins
    http://www.projectaware.org

    Help Give Sharks A Fighting Chance

    Project AWARE Foundation and AWARE divers worldwide are outraged at the results of the recent Conference of the Parties to the Convention on International Trade in Endangered Species (CITES), held in Qatar in March. Proposals to restrict trade in eight shark species……

    Encore et encore des tueries inutiles

  7. Fabrice, ton travail depuis des années sur ce blog me permet de voir ceci de plus en plus clairement et je t’en remercie : comme tu l’écris, hélas (mais préparons nous), « Je crois, je suis raisonnablement certain que nous ne voyons là que les prodromes, les tout premiers débuts d’un affrontement planétaire, monumental, historique entre deux visions antagoniques de l’avenir. »

  8. Et… à propos de visions antogoniques, voilà un article qui exprime assez bien ceci :
    Source :

    http://www.lejpb.com/paperezkoa/20081206/110358/fr/Jean-Lassalle-ou-lindignation-hemiplegique

    Extrait (très significatif) :

    « Le plus grave n’est pas là, malheureusement et le plus grave, je l’ai dit tout à l’heure, est que Jean Lassalle met toute son énergie dans un combat d’arrière-garde dans lequel il s’empale avec la bonhomie et gaieté.

    Le combat contre la nature et contre les écologistes. Et là, c’est l’aveuglement et la contradiction permanente qui dictent son attitude. Par exemple page 12, Lassalle explique d’où vient sa haine de l’ours. Il se rappelle ses nuits dans les estives, quand il était enfant, enfermé dans la cabane, l’ours dehors qui attaquait les brebis et son père de crier : «Il faut tous les tuer»… Quelques chapitres plus loin, page 67, il raconte le jour où il fallut enterrer une cinquantaine de brebis victimes d’une épidémie foudroyante. Et là, son père de dire : «ça ne fait rien, j’en élèverai d’autres…». La nature, d’un côté, celle dont on ne peut rien, la maladie qui décime les brebis et qui ne porte pas de visage, sur laquelle on ne peut pas reporter une haine qui serait vaine. Et puis l’ours, le gros poilu, la gueule du diable, le mal léché, décalcifié par mille ans d’opprobre, libre, trop libre, imprévisible, mais qui se prend si facilement au piège des fusils et de la strychnine. D’un côté, ça ne fait rien… De l’autre il faut tuer.

    En vérité, ce que raconte Lassalle, c’est la fracture de l’homme et de la nature. Jean Lassalle est le symbole de cette fracture, comme l’ours est le symbole de la nature sauvage encore libre. Jean Lassalle fait partie de ces derniers hommes, en Europe, qui vivaient encore dans et avec la nature tout en cherchant en même temps à s’y émanciper et à la combattre. Alors que partout ailleurs, on l’a liquidée, exploitée et détruite, en haut de la vallée d’Aspe, on vivait encore dans et avec une nature sauvage, en compagnie d’un des derniers grands et beaux mammifères d’Europe. Jean Lassalle est dans cet élan, au bout de cette course de destruction de ces hommes qui depuis 2000 ans croient qu’il faut combattre la nature pour tirer son épingle du jeu. Il est perché là-haut, tout en haut, comme sur une vague, fier et péremptoire, au bout de cet élan qui nous condamne tous à crever la bouche ouverte. Mais la vague est un tsunami et Jean Lassalle le dernier porte-parole d’un monde qui court vers l’autodestruction. »

  9. Lu sue Lepoint.fr, le départ en campagne du Capitaine Watson de Sea Shepherd…
    En général des méthodes plus musclées que celle de Greenpeace..

    Je cite :
    Watson étrangement raisonnable, refuse de jeter de l’huile sur le feu. Il ne s’en prendra pas aux thoniers français ! « À la différence de Greenpeace qui désire empêcher toute pêche, y compris celle pratiquée par les pêcheurs détenteurs de quotas légaux, Sea Shepherd (l’ONG de Watson) n’interviendra qu’en cas de pêche illégale. Nous combattons avant tout le braconnage », explique Lamya Essemlali. Cette jeune femme d’aspect délicat est la présidente de Sea Shepherd France. Elle aussi embarque à bord du Steve Irwin. Le capitaine Watson ne devrait pas chômer pour autant, car cette pêche extrêmement lucrative attire les braconniers en grand nombre.

    Fin de citation.
    Leur bateau devait partir de La Valette en campagne, ce mardi matin. Donc des nouvelles dans pas longtemps surement.

    @+

  10. 1-Dans un communiqué de ce jour, l’association WWF n’y va pas avec le dos de la cuillière : « en définitive, ces quelques armateurs [les thonniers français, ndlr] sont pour la plupart des hommes d’affaires qui ont su utiliser habilement les fonds publics et les subventions européennes pour constituer, avec le soutien du contribuable, une flotte surpuissante et suréquipée, tout en ayant, par ailleurs, une politique sociale mise en question par de récentes déclarations d’anciens matelots (absence de contrats, de fiche de paie…) ». Le communiqué fait suite aux actes de violences perpétrés à l’encontre des militants pacifiques de Greenpeace.

    Selon WWF, les thonniers senneurs, navires industriels fortement dotées en technologie, ont besoin de 100 à 200 tonnes de thon rouge par saison pour accéder à la rentabilité. Ils représentent en réalité peu d’emplois à l’année, valorisent de façon médiocre le fruit de leur activité en vendant le thon en grande quantité mais à faible prix (jusqu’à moins de 6€/kg). De plus, ils ne favorisent nullement la filière aval nationale (mareyeur, poissonnier, restaurateur) puisque leur politique commerciale est principalement orientée vers la vente de thons rouges vivants à des fermes d’engraissement exclusivement étrangères, principalement espagnoles et maltaises.
    1-Selon la BBC, des milliers d’hectares de terres allemandes auraient été contaminées fortuitement avec une variété de maïs génétiquement modifiée et interdite en Europe, le maïs NK603 de la société Pionner Hi-Bred.

  11. L’homme soit-disant « moderne » me semble avoir définitivement perdu la notion de « bon sens ». Tant les dirigeants que les dirigés. Tant les producteurs-vendeurs que les con-sommateurs. Toujours plus ! Toujours plus de profits pour les uns, toujours plus de consommation instantanée pour les autres. L’aulne d’une vie est résumée à compte en banque et à des objets de consommation, véritables artefacts de personnalités en perdition. ON SE PLANTE « GRAVE ».

    On extermine les thons. On traite son semblable de « thon » sur tous les tons. Mais où va-t-on, si ce n’est en enfer ? Il avait raison, Yves Pacalet : « L’humanité disparaîtra, bon débarras ! » (je me suis permise d’ôter la majuscule au gros mot « humanité »… question de cohérence…)

    Il est des crimes qui n’en portent pas le nom. Je crois malgré tout en une justice immanente et implacable. Le prix que l’homme payera sera énorme. ENORME…

  12. Moi aussi, je suis totalement d’accord avec ceci :
    « Je crois, je suis raisonnablement certain que nous ne voyons là que les prodromes, les tout premiers débuts d’un affrontement planétaire, monumental, historique entre deux visions antagoniques de l’avenir. »

    il est clair qu’on aura bientôt 2 camps : d’une part la fuite en avant de ceux qui ne veulent rien changer, rien voir (ou qui s’en foutent) et continueront le pillage de la planète jusqu’au bout. Et les tenants de la décroissance, de la sobriété et de la protection du vivant.

    Cela paraît très manichéen, mais ça l’est, je crois. Nous serons confrontés tôt ou tard à ce type de choix.

  13. A ce sujet, greenpeace appelle à l’action sur son site : http://www.greenpeace.org/ .

    J’en profite pour saluer les activistes de greenpeace qui ne ménagent ni leur temps, ni leurs efforts pour informer aux quatres coins du monde et souvent prendre de grands risques par amour de la vie .

  14. Oui donnez un peu d’argent à Paul Watson, s’il vous plaît. Il n’a pas froid aux yeux et je suis sûr que sa campagne en Méditerranée fera du bruit puisqu’il a décidé de s’attaquer aux pirates-thoniers.
    Quant à Borlo c’est un vrai pantin pour ne pas dire crétin clownesque. Il s’est proposé à envoyer des bateaux poubelles pour ramasser la merde de BP.

    Pour BP voici mon slogan marketing

    BP, RÊVE D’AVENIR :

    DES OCEANS DE CHOCOAT

  15. Le mieux est de se contraindre à boycotter les produits à base de thon rouge. Eviter d’aller aux restos japonnais par exemple. Eviter d’acheter des sushi et autres mets de ce genre…

    (il faut reconnaître que cette cuisine est excellente en dehors de toute problématique sur les ressources qui est gravissime).

    Voilà ce qu’on peut faire, à notre petit niveau de consom’acteur…

  16. Qu’il me soit permis une réflexion politiquement incorrecte:

    que des choses aussi importantes soient prises en otage par quelques dizaines de bip.bip.bip, qui utilisent l’argument de quelques centaines ou milliers d’emplois, voilà qui est bien anormal et écoeurant. Je ne vois d’ailleurs pas pourquoi on aurait à les indemniser parce que la nécessité publique impose de sacrifier hic et nunc leur activité. (Pourquoi le sort de viandards des mers serait-il plus important que celui des centaines de milliers d’ouvriers de nos campagnes, ou du même nombre de paysans, qu’on a laisser crever au nom de la mondialisation et de la modernisation en ânonnant, en plus, qu’il ne fallait pas défendre les causes perdues? Je ne comprends pas les arguments politico-économiques sur l’indemnisation)

    parenthèse fermée, le plus important, le politiquement incorrect: si nous occidentaux n’avons pas de leçons à donner, nous avons au moins une conscience, et une mauvaise. Il se trouve dans le monde « Asie-Pacifique » et dans le sous-continent indien, des classes dominantes et moyennes émergentes (ou déjà riches: Japon, HK) potentiellement immenses (pour un temps seulement, mais ce temps, même un demi-siècle, est suffisant) tout aussi rapaces et nullement brimées par un quelconque complexe historique ou judéo-chrétien, et qui n’ont pas le moindre soupçon de « responsabilité environnementale » (ni sociale, bien sûr, ni même compassionnelle pour le prochain) et dont le poids humain, la rage de rattrapage consumériste, et la bêtise insondable (ce concours de consommation ostentatoire ou de croyance réelle qui conduisent à ouvrir des valises de billets pour se procurer corne de rhino pilée, descente de lit en tigre de Sibérie, sushi de thon bien rouge, diamant bien dégoulinant aussi, abalone que-plus-que-c’est-cher-plus-qu’on-en-mange, bois précieux de truc venu du coeur de l’Afrique ou de Bornéo, graisse de joue d’orang-outang, bébé guenon animal de compagnie, huile du dernier cétacé non massacré, et bien sûr l’inénarrable pénis de bidule macéré aux vertus je ne te fais pas un dessin), ne donnent aucune chance à ces survivants en sursis.

    Tant que les ressources fossiles accumulées sur des centaines de millions d’années ne seront pas épuisées, que l’espèce humaine aux forces décuplées sera dix fois trop nombreuse, l’homme disposera d’une force illimitée pour mettre en oeuvre les outils de la destruction, et si ce n’est pas nous, il y a beaucoup, beaucoup, de tout aussi cons qui attendent leur tour et commencent à s’y mettre de l’autre côté du monde. (J’assume une partie anti-humaniste du propos, mais il faut savoir ce que l’on veut. Si Gaïa, la Nature originelle, autrement dit la beauté de ce qui existait sans l’homme, (ou seulement très lentement modifiée par lui), est une valeur intouchable en soi, alors c’est l’ensemble des phénomènes intervenus depuis la fin du XVIIIème siècle
    (+ progrès technique et machinique et politique dont les mondialisations
    + utilisation de l’énergie fossile
    + décuplement de la population humaine,
    phénomènes où effet et cause s’entremêlent) qui produisent cette destruction qui n’aura de fin qu’une fois son oeuvre auto-entretenue aboutie.

    Peut-on être optimiste? Une guerre de cette nature ne s’achève qu’avec la destruction totale, complète, irrémédiable, de l’un des belligérants. Le tout est de connaître son horizon de temps. (Celui du journal? D’un loi Grenelle? D’une carrière politique? D’une vie? ).
    La bataille du thon n’est qu’un micro évènement dans cette affaire, dont l’aboutissement est écrit. Même si on ne garde de Sète que le cimetière marin, pas les marins-tueurs, d’autres hommes feront le boulot de destruction à la place de Jean-Marie Christian.
    A horizon fin de siècle, c’est la beauté qui sera anéantie, et l’homme (enfin, une partie de l’humanité, mais ce n’est pas une problème d’inégalités) atteindra son plafond de « développement ».
    A horizon plus lointain, ce sont les forces physiques et de la nature, dont la durée de vie et la capacité de régénération sont infinies, qui ramèneront l’homme à de plus justes proportions, par l’amplification cataclysmique de la crise écologique planétaire (épuisement des terres et ressources + pollutions + changements climatiques).
    La nature et les forces physiques ne croient pas en Dieu (donc en l’Homme), ni en le progrès (donc en l’Homme), ni en l’Homme (pauvre rejeton du hasard).

  17. Qu’il me soit permis une réflexion politiquement incorrecte:

    que des choses aussi importantes soient prises en otage par quelques dizaines de bip.bip.bip, qui utilisent l’argument de quelques centaines ou milliers d’emplois, voilà qui est bien anormal et écoeurant. Je ne vois d’ailleurs pas pourquoi on aurait à les indemniser parce que la nécessité publique impose de sacrifier hic et nunc leur activité. (Pourquoi le sort de viandards des mers serait-il plus important que celui des centaines de milliers d’ouvriers de nos campagnes, ou du même nombre de paysans, qu’on a laisser crever au nom de la mondialisation et de la modernisation en ânonnant, en plus, qu’il ne fallait pas défendre les causes perdues? Je ne comprends pas les arguments politico-économiques sur l’indemnisation)

    parenthèse fermée, le plus important, le politiquement incorrect: si nous occidentaux n’avons pas de leçons à donner, nous avons au moins une conscience, et une mauvaise. Il se trouve dans le monde “Asie-Pacifique” et dans le sous-continent indien, des classes dominantes et moyennes émergentes (ou déjà riches: Japon, HK) potentiellement immenses (pour un temps seulement, mais ce temps, même un demi-siècle, est suffisant) tout aussi rapaces et nullement brimées par un quelconque complexe historique ou judéo-chrétien, et qui n’ont pas le moindre soupçon de “responsabilité environnementale” (ni sociale, bien sûr, ni même compassionnelle pour le prochain) et dont le poids humain, la rage de rattrapage consumériste, et la bêtise insondable (ce concours de consommation ostentatoire ou de croyance réelle qui conduisent à ouvrir des valises de billets pour se procurer corne de rhino pilée, descente de lit en tigre de Sibérie, sushi de thon bien rouge, diamant bien dégoulinant aussi, abalone que-plus-que-c’est-cher-plus-qu’on-en-mange, bois précieux de truc venu du coeur de l’Afrique ou de Bornéo, graisse de joue d’orang-outang, bébé guenon animal de compagnie, huile du dernier cétacé non massacré, et bien sûr l’inénarrable pénis de bidule macéré aux vertus je ne te fais pas un dessin), ne donnent aucune chance à nos protégés en sursis.

    Tant que les ressources fossiles accumulées sur des centaines de millions d’années ne seront pas épuisées, que l’espèce humaine aux forces décuplées sera dix fois trop nombreuse, l’homme disposera d’une force illimitée pour mettre en oeuvre les outils de la destruction, et si ce n’est pas nous, il y a beaucoup, beaucoup, de tout aussi cons qui attendent leur tour et commencent à s’y mettre de l’autre côté du monde. (J’assume une partie anti-humaniste du propos, mais il faut savoir ce que l’on veut. Si Gaïa, la Nature originelle, autrement dit la beauté de ce qui existait sans l’homme, (ou seulement très lentement modifiée par lui), est une valeur intouchable en soi, alors c’est l’ensemble des phénomènes intervenus depuis la fin du XVIIIème siècle
    (+ progrès technique et machinique et politique dont les mondialisations
    + utilisation de l’énergie fossile
    + décuplement de la population humaine,
    phénomènes où effet et cause s’entremêlent) qui produisent cette destruction qui n’aura de fin qu’une fois son oeuvre auto-entretenue aboutie.

    Peut-on être optimiste? Une guerre de cette nature ne s’achève qu’avec la destruction totale, complète, irrémédiable, de l’un des belligérants. Le tout est de connaître son horizon de temps. (Celui du journal? D’un loi Grenelle? D’une carrière politique? D’une vie? ).
    La bataille du thon n’est qu’un micro évènement dans cette affaire, dont l’aboutissement est écrit. Même si on ne garde de Sète que le cimetière marin, pas les marins-tueurs, d’autres hommes feront le boulot de destruction à la place de Jean-Marie Christian.
    A horizon fin de siècle, c’est la beauté qui sera anéantie, et l’homme (enfin, une partie de l’humanité, mais ce n’est pas une problème d’inégalités) atteindra son plafond de “développement”.
    A horizon plus lointain, ce sont les forces physiques et de la nature, dont la durée de vie et la capacité de régénération sont infinies, qui ramèneront l’homme à de plus justes proportions, par l’amplification cataclysmique de la crise écologique planétaire (épuisement des terres et ressources + pollutions + changements climatiques).
    La nature et les forces physiques ne croient pas en Dieu (donc en l’Homme), ni en le progrès (donc en l’Homme), ni en l’Homme (pauvre rejeton du hasard).

  18. ALLELUIA, et ave Maria :

    L’UE interdit la pêche au thon rouge à partir de ce soir minuit

    La commissaire européenne à la Pêche, Maria Damanaki, annonce que la pêche au thon rouge sera interdite en Méditerranée et dans l’Atlantique Est à compter de ce mercredi minuit. L’interdiction, qui durera toute la saison de pêche actuelle, a été prise en raison d’une forte diminution des stocks de ce type de poisson.

    « L’interdiction de (cette) pêche est nécessaire pour protéger les stocks fragiles de thon rouge », a déclaré un porte-parole de la commissaire. « La France, la Grèce et l’Espagne ont été informées de cette décision, qui entrera en vigueur ce soir à minuit ».
    quant à l’Italie, officiellemebt ils ont interdit depuis déjà quelques mois

    (entre les pêcheurs Watson et Greenpeace, cette affaire aurait pu mal virer)

  19. bon j’ai été un peu vite dans l’entousiasme..car cette pêche prenait fin le 15 juin…mais bon, on leur fichera la paix dèjà à paritr de ce soir

     » Nos plaies ouvertes saignent parce que les gens voient qu’un tas de connards à qui ils ne confieraient même pas un stand de hot-dogs dirigent leurs vies. »  »
    Tim Willocks

  20. Prosélytisme du lobby chasse envers les enfants

    Un partenariat signé le 4 mars entre Luc Chatel, Jean-Louis Borloo et la Fédération nationale de la chasse permet aux amateurs d’armes d’entrer dans les écoles pour donner des leçons de « développement durable » aux enfants. L’ASPAS et de nombreux enseignants réclament l’arrêt immédiat de ces opérations illégales, immorales et inutiles. C’est ça, le Grenelle de l’Environnement ?

  21. “L’interdiction de (cette) pêche est nécessaire pour protéger les stocks fragiles de thon rouge”, a déclaré un porte-parole de la commissaire.

    Les stocks de thon ? Quand la marchandisation du vivant passe devant le respect de celui-ci.

    Ecoeurant !

  22. Le bal des faux culs!
    Le ministre de l’Agriculture et de la Pêche, Bruno Le Maire, a demandé mercredi des explications à Bruxelles sur sa décision de fermer de façon anticipée la pêche au thon rouge à partir de ce mercredi minuit au lieu du 15 juin, lors des questions à l’Assemblée nationale.

  23. http://fr.news.yahoo.com/76/20100609/tsc-arrt-de-la-campagne-de-pche-du-thon-5a9d534.html

    l’Italie n’est pas concernée, puisqu’elle opté pour l’interdiction. Par contre elle est affectée par l’interdiction européenne de pêcher ces petites créatures dont j’ignore le nom et qui ont constitué pendant des années d’excellentes fritures dans les restaurants: les restaurateurs vénitiens ne sont pas contents et une fois de plus je déplore le manque de synthèse des gens qui sont payés pour nous donner un peu d’information sur le monde tel qu’il va (au moins ici en Europe)

  24. « Après avoir «déploré» les incidents entre les pêcheurs français et les militants de l’ONG Greenpeace au large de Malte, Bruno Le Maire a demandé à la Commission européenne d’expliciter sa décision.

    «Soit la Commission nous apporte la preuve formelle que les bateaux français (…) ont réalisé l’intégralité de leurs quotas et dans ce cas nous respecterons naturellement la décision», a-t-il fait valoir.

    Et d’ajouter: «soit les navires français n’ont pas pu réaliser leurs quotas et nous demandons à la Commission européenne de laisser les pêcheurs français réaliser les quotas légalement autorisés». Bruno Le Maire répondait à une question posée par le député UMP Etienne Mourrut. »

    Et plus loin :
    « De leur côté, les pêcheurs français ont menacé d’aller au conflit afin que les thoniers qui n’ont pas pêché tout leur quota puissent faire valoir leurs droits. »

  25. Suite de ce (mauvais) feuilleton :
    « Les thoniers français pourront encore pêcher 171 tonnes de thon rouge. La Commission européenne a reconnu vendredi 11 juin que la France disposait encore cette année d’une partie de son quota de pêche. Ces quotas seront accordés aux pêcheurs côtiers et artisanaux, mais pas aux thoniers senneurs. »

  26. Notre effort est les individus de présentation des capacités .
    Ce n’est pas de votre bienveillance chez le boucher , le brasseur , ou du boulanger que les individus attendons notre dîner , mais de ce qui concerne les autres à leur intérêt personnel .

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