Gérer les vautours d’une manière transfrontalière

Un vif merci à Sylvie Cardona, qui m’envoie des extraits du discours de Chantal Jouanno, prononcé le 26 juillet à Toulouse. On le sait, notre sous-ministre y a annoncé que la clique sarkozyste se foutait totalement de l’ours et que la vingtaine d’animaux qui traînent entre Ariège et Béarn ne seraient pas rejoints par des ours réintroduits, seul moyen pourtant de parvenir à une population viable dans les Pyrénées.

Mais il me manquait les mots de Jouanno. Sa vision franche, telle qu’exprimée devant un parterre choisi. Le texte qui suit est tiré de l’excellent site La Buvette des Alpages (lire ici).

Extraits du discours de Chantal Jouanno

« L’écologie n’est pas une affaire de spécialistes, l’écologie est un sujet de société, une vision de l’avenir. C’est donc naturellement avec le comité de massif qu’il faut d’abord en parler.

On met beaucoup moins en avant le fait que le capital économique repose pour partie sur ce patrimoine écologique, principalement produit par l’exploitation agricole de la montagne.

Les milieux ouverts et riches de biodiversité se maintiennent grâce aux éleveurs.
Et c’est tellement stupide de dire que la nature ne doit rien à l’homme comme de penser que l’homme ne doit rien à la nature. La diversité biologique des Pyrénées résulte évidement de la qualité naturelle des espaces montagnards et des activités humaines qui s’y exercent :

  • Sans pastoralisme, pas de milieux ouverts, donc pas d’asters des Pyrénées par exemple;
  • Sans activité forestière, des territoires en déshérence.

C’est une exception que vous devez à la géographie et surtout aux hommes.

Alors, évidemment, ces sujets ne peuvent être traités par des instances purement naturalistes. C’est à vous, Comité de massif, de le faire.

Sans les chasseurs, qui plaiderait la cause du grand tétras quand les coupes forestières se discutent dans un Conseil Municipal ?

Alors, parlons du sujet qui malheureusement focalise le débat. Parlons du sujet qui le rétrécit : l’ours brun.
L’objectif qui doit être poursuivi est de conserver une population viable, c’est-à-dire qui se reproduit naturellement sans besoin d’introduction. Nous surveillerons l’évolution annuelle de la population d’ours. Ni plus, ni moins. Donc, pas de politique de réintroduction. Et si la population décroît, nous envisagerons alors des réintroductions.

Autre point important, il y a trop de débat sur le retrait de certains ours à problème. Alors, mettons nous d’accord, je vous propose au sein du comité de massif de revoir la définition de ce qu’est un «ours à problème» et de renforcer l’efficacité de notre dispositif de retrait.

Puisque aucun sujet ne doit être évacué, continuons sur le vautour.

Cette espèce inquiète les éleveurs. Non seulement, les vautours sont en bon état de conservation, mais la modification de la réglementation sur l’équarrissage les a incités à passer la frontière. J’ai demandé au parc national des Pyrénées non seulement de suivre ces oiseaux, mais aussi d’expérimenter l’indemnisation des dégâts et des tirs d’effarouchement. Ces oiseaux nécessitent une gestion transfrontalière et peuvent faire l’objet d’un tourisme de vision mais ils ne doivent pas mettre en péril le pastoralisme dont la montagne pyrénéenne a tant besoin.

Nous avons une responsabilité, l’homme n’a pas à choisir les espèces qu’il protège mais il doit déterminer quels équilibres il souhaite atteindre. Ces équilibres ne sont pas un choix scientifique, c’est un choix politique. »

Extraits du discours de Chantal Jouanno devant le Comité de Massif, 26 juillet 2010, à Toulouse

Marc LAFFONT : Que rajouter après un tel florilège qui frise de peu la perfection ?

L’écologie, c’est donc avant tout une affaire de non spécialistes.

Et c’est normal : quand vous êtes malades vous ne faites pas appel à un médecin, pour construire une maison, on ne fait pas appel à un architecte. Donc pour faire de l’écologie, on n’a pas besoin du point de vue des écologues et des naturalistes. Rien à redire. Les montagnes européennes qui ne connaissent pas la sursubventionnite agricole aiguë n’ont pas de patrimoine écologique, et par ricochet, pas de capital économique non plus. A commencer par l’activité ski, dont les pistes ne peuvent être entretenues que par des moutons. D’ailleurs un pays comme l’Autriche, 250 000 ovins, soit moins de la moitié de ce qu’on retrouve dans les seules Pyrénées françaises, en souffre particulièrement : pas de stations de ski, pas de tourisme neige, peu de skieurs et très peu de champions de ski. Voilà un pays qui aurait tout pour accumuler les médailles en grands championnats, et qui se prive de cette possibilité par manque de brebis. C’est quand même ballot !


L’introduction du mouton a créé la biodiversité pyrénéenne.

Avant, il n’y avait rien. Nada, peau de balle, walou, keutchi : l’Aster des Pyrénées n’est apparu dans ces montagnes qu’après l’arrivée du mouton. Sans lui «pas de milieux ouverts, donc pas d’asters des Pyrénées». Et il en est de même pour toutes les espèces patrimoniales «dont on devrait parler beaucoup plus».

Je ne sais si les espèces actuelles doivent leur existence à Dieu ou à l’Evolution de Dame Nature. Mais il faut reconnaître objectivement que l’un comme l’autre sont deux incompétents notoires. Car aucun de ces deux là n’avait pensé à mettre le mouflon, ancêtre du mouton avant domestication, dans les Pyrénées. Celles-ci sont en conséquence trop longtemps restées vides de biodiversité.

Grâce soit rendue à ceux qui ont introduit cet indispensable ruminant : en quelques millénaires, on est passé du degré zéro de la biodiversité (pas de moutons) à la référence mondiale absolue («je ne vous apprends rien en vous disant que vos Pyrénées sont exceptionnellement riches en biodiversité. C’est exceptionnel en Europe. C’est exceptionnel dans le monde. C’est une exception que vous devez à la géographie et surtout aux hommes.»)

Seules les forêts gérées et exploitées par l’homme sont réellement dignes d’intérêt.

Sinon, on risque la «déshérence». D’ailleurs, si les forêts primaires ont complètement disparu d’Europe de l’Ouest, c’est bien qu’elles ne servaient à rien. Nous sommes des gens civilisés, quand même, pas des obscurantistes qui veulent retourner au temps de la forêt gauloise. Surtout ne perdez pas de vue que tout ça, c’est un peu grâce à la géographie, et beaucoup grâce à l’Homme. Et pas du tout à cause du climat. C’est donc pas bien grave si celui-ci change. D’ailleurs à ce sujet, on a pris une série d’absence de mesures qui vont dans ce sens. On ne va quand même pas gaspiller de l’argent pour ce qui n’est qu’un concept émanant des visées hégémoniques verdâtres, et qui n’apporte rien au patrimoine écologique. Ni, par voie de conséquence, au capital économique. Tandis que le mouton divagant…

Évidemment, on ne pouvait pas parler de création/protection de la biodiversité sans évoquer le rôle prépondérant des chasseurs, véritables gardiens du temple de la biodiversité. Sans leur intense activité depuis 150 ans, combien resterait-il de Grand Tétras en France ? Et de Gélinotte des bois ? Et de Bouquetin ibérique ? …

Même à contre cœur, on ne peut pas faire l’impasse sur le sujet qui «rétrécit le débat sur la biodiversité : l’ours brun».

Contrairement à une idée (trop) répandue chez les (heureusement très) minoritaires écologistes intégristes, qui voudraient s’accaparer exclusivement le sujet de la biodiversité (normal, pour des talibans verts), une population viable est une population qui se reproduit naturellement. Le nombre importe peu. Sachez le, messieurs les ayatollahs de l’écologie…

On passera rapidement sur la question que la procréation assistée chez l’homme (qui n’est pas viable), pour se consacrer directement à l’essentiel : un mâle et une femelle ours sont suffisants pour assurer la viabilité d’une population. Du moment qu’ils n’ont pas besoin d’assistance pour se reproduire. Attention, il faut rester dans le naturel…

Avec une estimation basse de 17 ours, les Pyrénées françaises possèdent donc, a minima, 8 fois la population requise pour assurer la viabilité de l’espèce. Il convient de le préciser aux quelques extrémistes qui seraient tentés de porter le problème au niveau européen : pourquoi l’Union Européenne sanctionnerait-elle la France, alors que celle-ci dépasse de 700 % les impératifs de bon état de conservation de population ursine qui lui sont demandés ?
Le sujet a été mûrement réfléchi. Tous les cas de figure ont été anticipés, y compris celui qui a le moins de chance de survenir : Que l’effectif vienne à baisser pour raison humaine. J’admets que cette hypothèse est assez improbable. Toutes les précautions sont prises depuis longtemps pour éviter les bavures lors de chasse en battue. Et le braconnage d’espèces protégées ne fait absolument pas partie de l’identité nationale française. Comme la xénophobie, d’ailleurs.

Et les faits sont là : aucune disparition d’ours du fait de l’homme n’est à déplorer dans les Pyrénées depuis bientôt 30 ans qu’il y est (excessivement bien) protégé. Ceux qui sont relatés dans la littérature écologiste relèvent uniquement du fantasme de leurs propagateurs.

Le simple fait d’avoir, malgré tout, anticipé la quasi-impossible régression de la population d’ours du fait de l’Homme atteste du sérieux et de la crédibilité de ce plan. Si besoin en était, bien sûr. Mais besoin n’en était pas, sauf pour quelques grincheux sectaires.

Seul l‘ours est à problème

Jamais l’homme, et encore moins l’éleveur (pluri-subventionné) pluri-actif. C’est la raison pour laquelle il convenait de rénover le vieillissant et trop laxiste concept d’ours à problèmes. Ne pouvant tout dévoiler tout de suite, la Secrétaire d’Etat est restée évasive sur la définition exacte de ce concept, mais je pense être en mesure de préciser cette notion : Sera considéré comme ours à problème tout animal consommant de la viande. Cette définition, à la fois simple et équilibrée, devrait fédérer autour d’elle la totalité des positionnements modérés et s’imposer naturellement. Nous sommes particulièrement attentifs au caractère naturel et fédérateur de chaque décision. Notons que cette définition pourrait également s’appliquer au vautour, (saleté de bestiole) problème abordé ci-dessous.

Le vautour, une seule espèce en tout
Les biologistes et autres naturalistes, par trop imprégnés de sectarisme, ont une (fasciste) fâcheuse tendance à compliquer les choses inutilement. Pourquoi parler de vautour fauve, vautour percnoptère, gypaète barbu, voire vautour moine ? Cela n’aboutit qu’à une classification trop complexe qui se traduit par un excès de protection, cher aux khmers verts, et néfaste à la constitution du «capital économique principalement produit par l’exploitation agricole de la montagne». Alors qu’il suffit d’employer le terme générique «vautour» pour toutes ces espèces, et la situation est tout de suite assainie et simplifiée :  «les vautours sont en bon état de conservation».

Ils pourraient donc supporter sans problèmes quelques tirs (de régulation) «d’effarouchement». De même l’activation rapide d’un programme de (racolage électoral) «d’indemnisation des dégâts» était nécessaire pour une profession qui, rappelons le, ne touche que quatre fois plus de subventions qu’elle ne génère de revenu. Ratio qui, toute personne modérée en conviendra, est à la fois particulièrement faible et porteur d’espérance sur la viabilité économique des exploitations (une fois la montagne débarrassée des gêneurs : ours, vautours, loups et bobos-écolos justes bons à payer des impôts et à se taire) une fois « la proposition de cette stratégie pyrénéenne de la biodiversité » validée.

Le tourisme de vision, un concept à rénover
A l’instar de la viabilité d’une population ursine, un tourisme de vision basé sur le vautour n’a pas besoin d’effectifs exagérément pléthoriques et susceptibles de «mettre en péril le pastoralisme dont la montagne pyrénéenne a tant besoin». En effet, la conservation de 2, peut être 3, couples de vautour fauve, respectueusement protégés et abrités par une gigantesque volière de quelques m3 s’avèrerait amplement suffisante.

Avantage conséquent par rapport à l’ours, l’espérance de vie de ces animaux en captivité en semi-liberté est telle que la reproduction naturelle n’est pratiquement pas nécessaire pour atteindre l’objectif visé de tourisme de vision. Et ce, pour plusieurs décennies. Bel exemple de concrétisation d’un développement durable «exceptionnel en Europe et dans le Monde».
Au moment de conclure cette modeste analyse d’un si magistral discours, il me vient à l’esprit une citation aux antipodes de la hauteur de vue précitée, et dont la médiocrité tranche singulièrement avec l’aspect visionnaire de cette séance du Comité des massifs du 26 juillet 2010 :

« Le respect de l’homme par l’homme ne peut pas trouver son fondement dans certaines dignités particulières que l’humanité s’attribuerait en propre, car, alors, une fraction de l’humanité pourra toujours décider qu’elle incarne ces dignités de manière plus éminente que d’autres. L’homme, commençant par respecter toutes les formes de vie en dehors de la sienne, se mettrait à l’abri du risque de ne pas respecter toutes les formes de vie au sein de l’humanité même. »

On reste sans voix devant le niveau de stupidité émanant de cette phrase énoncée par le non moins médiocre Claude Lévi-Strauss. Qui pourrait croire, par exemple, que, ce qui arrive aux ours aujourd’hui, finira par arriver dans quelques décennies, voire moins, aux activités pastorales en mal structurel de rentabilité ? A part les droits-de-l’hommistes et les bobos-écolos des beaux quartiers, je ne vois pas grand monde.

Quelle mouche avait bien pu piquer Notre Président pour qu’il s’abaisse à voir en ce monsieur le jour de sa mort un «humaniste infatigable, toujours en quête de nouveaux savoirs, homme libre de tout sectarisme et de tout endoctrinement» ?

Heureusement, ce n’était là que mots convenus de bien-pensance circonstancielle, bien pardonnables.
Il ne faut pas perdre de vue que nous sommes jugés sur nos actes et non sur nos paroles. Nous ne devons donc aucunement tenir rigueur à notre petit timonier pour cet accès de faiblesse verbal. Des décisions concrètes et visionnaires, à l’instar de celles qui découleront de ce Comité des massifs du 26 juillet 2010, sont là pour redonner ses lettres de noblesse au courage politique.Marc Laffont

PS : Je m’autorise un bravo à Marc Laffont, que je ne connais pas (Fabrice Nicolino)

24 réflexions sur « Gérer les vautours d’une manière transfrontalière »

  1. Avec Gérard Bozzolo, Marc Laffont est maintenant une des plumes régulières de la Buvette. Il envoie des analyses économiques du secteur ovin et des analyses personnelles toujours bien torchées. Nous avons travaillés ensemble à comparer le coût de l’ours et le coût du pastoralisme, histoire de répondre aux arguments du tout au mouton…

    Toutes les interventions et études de Marc Laffont sont ici : http://www.buvettedesalpages.be/laffont_marc/index.html

    Marc LAffont travaille dans le Lot, il est Technicien en agriculture et environnement, et dispose d’une maîtrise en Ecologie.

  2. @Marie, notamment.
    « Le Parlement régional de Catalogne s’est prononcé, mercredi, pour l’interdiction des corridas dans cette riche région du nord-est de l’Espagne, à partir du 1er janvier 2012, par 68 voix pour et 55 contre. (AFP) »

  3. Les inépties proférées par C. Jouanno en matière d’écologie-biogéographie ne sont guère surprenantes. Elles ne sont que le reflet de la sclérose idéologique dont sont atteintes toutes élites de cette vieille France ringarde. Élites politiques, bien sûr, mais aussi toutes celles qui sortent des grandes écoles, y compris d’ingénieurs. Ainsi des forestiers (sans mettre tout le monde dans le même sac, bien sûr) qui pensent que sans l’homme, sans leurs interventions, la forêt vieillit et meurt. C’est même pas une mauvaise blague ! De même, il est très à la mode d’affirmer haut et fort que l’homme est un facteur essentiel de biodiversité et que sans toutes nos interventions, celle-ci serait moins importante. Et comme la biodiversité est désormais le concept à la mode (et un peu fourre-tout)… Ce n’est pas totalement faux. Dans la grande majorité des cas, si l’on s’abstient de toute intervention, c’est la forêt qui domine. Mais comme nos têtes pensantes ne connaissent que la forêt gérée, en peuplements équiennes, ils se font une idée un peu pauvre de ce qu’est une forêt. Pour eux, c’est l’homme qui fait les trouées, temporaires (coupes) ou durables (chemins, routes), et permet à la flore des milieux ouverts de s’installer. Donc sans homme, une forêt est floristiquement pauvre, pensent-ils. Sauf que ces espèces n’ont pas attendu nos interventions pour être présentes et se maintenir. Les perturbations naturelles permettent l’ouverture des milieux fermés. Une forêt naturelle, c’est une mosaïque de milieux à divers stades d’évolution. Mais ça c’est dérangeant quand on veut faire passer le message de l’homme (comme) maître et possesseur de la nature. L’idée est actuellement de valoriser l’action humaine et même de faire croire qu’elle est incontournable. C’est la version Sylvie Brunel, si répandue, et qui s’invite dans les cours faits aux apprentis-géographes. Toujours cette histoire de flippeur. Pour ne pas dire que l’homme fout forcément tout en l’air, on dit l’opposé. En moyenne, on est à peu près dans le juste, mais l’ennui c’est qu’on est jamais dans la moyenne ! Bien sûr qu’il faut transformer et gérer une partie des territoires ; bien sûr cela peut être fait de telle sorte qu’une part de naturalité importante peut être préservée. Mais il n’est pas besoin de mettre sa patte partout, forcément. Mais lutter contre l’idéologie n’est pas simple. Même les intérêts économiques n’y parviennent pas toujours : l’ONF exploite des forêts de montagne à perte, pour maintenir ces forêts. On ne sait pas quel miracle elles sont parvenu jusqu’à nous !
    Et puis faut quand même dire un truc qui ne fait pas plaisir. C’est que les écolos (pour faire vite) ont un peu le même travers. Quel prestige ces vastes milieux ouverts ! Qu’une dynamique naturelle s’installe, que l’arbre progresse de lui-même, et c’est l’alerte bien souvent : perte de biodiversité, bouh quelle horreur ! Il faut donc maintenir à tout prix ces milieux ouverts dans des actions qui fédèrent, avec les activités humaines réhabilitées, main dans la main avec celui qu’on avait tendance à montrer du doigt avant. Ouf ! Mouais plutôt. Quand on reconnaîtra que ces espèces de milieux ouverts sont adaptées aux conditions qu’on veut absolument leur éviter, ça sonnera un peu creux. C’est ainsi qu’elles nous sont parvenues, c’est ainsi qu’elles pourraient continuer. Si les activités humaines génératrices de milieux ouverts se maintiennent, de manière viable (sans surpâturage par exemple), alors OK. Si ces conditions ne sont plus remplies, qu’il y a déprise agrosylvopastorale, alors que le paysage évolue et que ces espaces de natures soient soumis à leur propre dynamique. Mais qu’on entretienne les paysages de manière totalement artificielle (l’ouverture du paysage étant une fin en soi), par idéologie (avec même convergence « verts »-« anti verts »), non : on agit pas pour la nature en allant contre elle.

  4. Robert Casadebaigt , maire de Laruns et président d’Ossau Aspe vallées de liberté , estime que le lâcher d’un ourse en Béarn est  » un coup de poignard  » ,  » Ce n’est pas la priorité .Il faut plutôt travailler à maintenir l’agriculture, créer des emplois, aider les activités touristiques … »
    L’ours est considéré comme un nuisible donc inutile au pastoralisme , interdit de chasse donc inutile au monde cynégétique . Tant que l’ours ne deviendra pas un partenaire économique,( puisque toutes les valeurs actuelles dont celles de Me Jouanno tournent autour de l’économie ), l’ours restera un paria … Comme madame la secrétaire d’Etat n’a même pas fait un pas en avant pour promouvoir la cohabitation Homme-Ours ,et comme il n’y a aucune volonté de faire de l’ours l’acteur d’ un label de qualité économico touristique , le chemin sera encore long et semé d’embûches !

    Pourquoi des hommes tels que Marc Laffont ou Gérard Bozzolo ne sont-ils pas plus écoutés par les politiques ? On aimerait que parfois le bon sens et l’intelligence changent de camp ! Mais que faire quand une ministre soi disant de l’environnement valide les propos de Mr Casadebaigt en affirmant que l’ours n’est pas une nécessité ? Que faire quand les grands ténors qui passent bien à la télé tels que N.Hulot , Y.A.Bertrand et autres sont capables de défendre la vie de la canopée à l’autre bout de la planète mais sont incapables , ( je ne sais pour quelle raison ) ,de prendre la défense d’une forêt à ours dan les Pyrénées ?

    On ne peut qu’espérer , qu’un jour ou l’autre , Mr M.Laffont , G.Bozzolo ,F.Nicolino ou autres nous fassent un thèse sur ce sujet du pastoralisme et de la gestion des espaces et des paysages de montagnes pour remettre enfin les pendules à l’heure avant qu’il ne soit définitivement trop tard !

  5. Encore une ministre qui a franchit allègrement le mur du çon. Pourquoi cette ministre très com pétente, n’a t’elle pas comparé le nombre de moutons morts au cours des 15 dernières années du fait des mesures européennes (euthanasie en cas de fièvre aphteuse), des attaques de chiens (errants ou non) , d’accidents de la route avec la mortalité due aux attaque d’ours.
    Qu’en est-il de la remise en cause des nouvelles normes d’équarrissage non adaptée à l’élevage de montagne?
    Qui a permit le maintien du Gypaète barbu dans les Pyrénées?

  6. Je ne savais pas que l’on pouvait sire autant de conneries en un seul discours, qu’elle est c…e cette jouano, le plu dur dans tout celà c’est qu’ils vont flinguer la biodiversité.

    Une bonne nouvelle cependant en Espagne, la corrida sera interdite en……2012 en catalogne c’est un bon début à quant en France….

  7. « L’écologie n’est pas une affaire de spécialistes »: ah bah merde alors, j’aurai fait 5 ans d’études pour rien, l’écologie n’est-elle pas une science? on m’aurait donc menti?
    Peut-être que si cette « sous-ministre » avait quelques notions de génétique justement, elle saurait qu’une population de cette taille n’est évidemment pas « viable » comme elle le le dit si bien! Moi qui pensait qu’on avait quelqu’un un minimum compétent, je me suis fourré le doigt dans l’oeil comme on dit!

    Et le vautours qui osent passer les frontières sans autorisation, quel scandale!

  8. les français (peuple, base, etc..) n’ont pas une ONCE de poésie! çà rapporte ? ou pas? c’est tout ce qui compte: mentalité de petits boutiquiers égoîstes! meme les ruraux à béret et à accent!
    pas question de s’emmerder la vie à partager la montagne avec les ours! pour écouler leur fromages qu’on leur fasse une autoroute et un mac do au sommet avec vue panoramique et 2 ours empaillés et encagés (souvenirs; souvenirs)pour toute déco!c’est tout ce qu’ils méritent.

  9. @Lise. Jouanno, un minimum compétente ? Fallait-il avoir besoin d’espoir…
    Jouanno d’après Wikimachin : bac, BTS commerce international, maîtrise AES, puis Sciences Po, puis l’ENA. On voit qu’elle n’a pas été propulsée directement par la naissance, c’est du pas à pas. Pour le reste, rien n’indique une vague connaissance de la nature. C’est bien sûr pas forcément visible dans les diplômes, m’enfin elle n’a pas un parcours qui incite à penser qu’avant d’être ministre de l’environnement (ministre minister, serviteur ; faudrait leur rappeler) elle n’a pas dû beaucoup se pencher sur la question. Faut dire qu’à passer des concours de « karaté de posture », elle n’avait pas beaucoup de temps. Mais ça lui sert bien, ça, de savoir adopter des postures. Une vraie championne !

  10. Incroyable que ce mythe des indispensable espaces ouverts,et de gros éleveurs,pardon euh berger,puisse encore etre l’idéalogie supreme .mais en meme temps ce n’est pas étonnant dans ce monde ou tout est marchandise,y compris l’homme qui doit « se vendre ».ça veut tout dire.Le terme « coup de couteau » emprunté par le maire d’un de ces villages des pyrénées,exprime bien le délire de persécution infondé ,et la bétise lourde ,de tout ce beau monde,pas vraiment beau d’ailleur.Ces pseudos bergers,soit disant gardiens de la nature,sont comme les politiques,et des gens qu’ils critiques,ils veulent tout ordonné,tout maitrisé,et rentabilisé les surfaces de façon a ce que la gestion soit généralisé.les délires creux de tout ces clowns danjeureux sont aussi infinis que le cosmos

  11. Je ne sais pas si il fallait lire Marc Laffont comme une boutade ou de l’ironie, mais si tel n’est pas le cas, c’est un abruti.

  12. je rappelle que madame jouano a un espace facebook et qu’il est très facile d’aller lui poster quelques arguments pour la faire réfléchir et plus. inscription gratuite
    cette dame n’est hélas que le bras armé d’une clique qui se soucie de l’ours et de son sort comme de sa première chemise.

  13. Que disent de cette décision de Chantal Jouanno les leaders d’opinion du monde écologiste ? Les N.Hulot, YA. Bertrand, H.Reeves etc..

    Et les parrains et marraines des ours réintroduits ?

    Je présume qu’avec l’aide des associations, ils sont en train de nous préparer une riposte commune tonitruante ?

    Ourse Palouma : parrain Renaud. Marraine : Romane Bohringer.
    Ourse Franska, (morte en 2007): Laurent Baffie et Véronique Sanson.
    Ourse Hvala, marraine Carla Bruni, parrain Sanseverino.
    Ours Balou : parrain Gérard Depardieu, marraine Fanny Ardant.
    Ourse Sarousse, parrain Alain Chamfort, marraine Valérie Lemercier.
    Ours Pollen et Bambou : parrain Yann Artus-Bertrand

  14. JB: merci de nous faire toucher du doigt cet malhonnéteté; eh oui eux aussi ce sont des petits boutiquiers: çà fait bien d’avoir une image « écolo ».c’est vendeur. mais attention pas trop car il faut ratisser large.
    et puis ils sont trop occupés ailleurs ce sont des VIP.

  15. Mille bravos à Marc Laffont, dont l’ironie mordante fait paraître encore plus ignare la prose de Jouanno. Une petite remarque néanmoins: les actuels mouflons de France sont issus:

    — pour une part (Corse) du marronnage d’animaux domestiques échappés d’élevages néolithiques vers 6000 avant notre ère (voir à ce propos le bel article de François Poplin : http://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC2718923/pdf/1297-9686-11-2-133.pdf);

    — pour une autre (Pyrénées, Cévennes, Alpes…) d’introductions effectuées à partir de 1949 (http://www.fdc06.fr/telechargement/contenu-du-site/suivi-de-la-faune/218-mouflon-du-continent/download.html) pour complaire aux chasseurs (voir par exemple ici: http://www.montagne-haut-languedoc.com/montagne-haut-languedoc_mouflon-1.html, ou bien http://www.rnr-pibeste-saintpe.com/cms/content/view/11/).

    N’est-il pas intéressant de voir qu’on a généralement oublié que cet animal a été introduit par l’homme, et qu’un ancien animal domestique est même devenu un symbole de la vie montagnarde sauvage?

  16. @JLLQ. Et que dire du faisan du chasseur, de la carpe et du sandre du pêcheur, ou encore de l’outarde protégée par l’écolo, en Vendée ou ailleurs ? Espèces introduites pour les premières (il en est bien d’autres), espèce venue toute seule à la suite de l’ouverture des paysages pour et par l’agriculture pour la dernière… La nature défendue par les uns et les autres n’est pas toujours totalement « naturelle » ! 😉

  17. Merci pour cette précision. Marc Laffont n’en dit pas moins : « Je ne sais si les espèces actuelles doivent leur existence à Dieu ou à l’Evolution de Dame Nature. Mais il faut reconnaître objectivement que l’un comme l’autre sont deux incompétents notoires. Car aucun de ces deux là n’avait pensé à mettre le mouflon, ancêtre du mouton avant domestication, dans les Pyrénées.« , mais il est vrai que le propos est assez empreint d’ironie pour que la signification de cette phrase ne soit pas évidente. D’autant plus que la phrase suivante : « Celles-ci sont en conséquence trop longtemps restées vides de biodiversité. » est clairement du second degré.
    Personnellement, ne sachant pas que le mouflon avait été introduit aussi dans les Pyrénées, j’ai dû lire deux fois la phrase avant de la comprendre.

  18. à Yoda: nous sommes d’accord. Et le second degré sur les zones « vides de biodiversité » est encore plus savoureux quand on sait que l’un des arguments des chasseurs pour motiver l’introduction du mouflon dans les Pyrénées est qu’il allait occuper une niche écologique vide!

  19. Dans le même ordre d’idée, figurez-vous que le Cantal aussi était vide de biodivesité et vide de mouflons surtout… heureusement, grâce aux chasseurs ce vide est désormais comblé :

    « Certains paysans Auvergnats se plaignent qu’il y a trop de mouflons dans la montagne. Notamment dans le Puy-de-Dôme. Ce qui leur est reproché ? Ils mangeraient l’herbe des pâtures, contamineraient les troupeaux de vaches avec la diarrhée virale bovine (BVD) et certains mâles courtiseraient d’un peu trop près les brebis. Les chasseurs sont du coup accusés de laisser se multiplier ces animaux. David Lafitte, directeur de la Fédération départementale de la chasse du Puy-de-Dôme, tempère. Pour lui, la transmission de la BVD n’est pas si évidente et quant au plan de chasse, « un tiers des mouflons sont chassés chaque année », soit « 139 mouflons, sur une population d’environ 400 individus ».
    Mais au fait, ils sortent d’où, ces mouflons ? François Moutou, docteur vétérinaire et épidémiologiste à l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments, rappelle que le mouflon a été introduit au début du XXe siècle seulement, à partir d’une souche corse elle-même introduite sur l’île il y a environ 8 000 ans. Cette dernière provient de moutons en cours de domestication retournés à l’état sauvage. Le mouflon corse est donc un animal déjà un peu modifié par l’homme. Et les mouflons corses destinés à servir aux introductions du XXe ont été hybridés avec… des moutons ! Qui plus est, le mouflon n’est pas toujours bien adapté aux habitats dans lesquels il se trouve aujourd’hui : « l’espèce est exogène à la France continentale, précise François Moutou, c’est une introduction artificielle (et non pas une réintroduction) et l’on peut même s’interroger sur la pertinence de leur présence en montagne, où ils sont bien moins à l’aise que les chamois et les bouquetins. ». Quant aux accusations de transmission de la BVD, l’épidémiologiste ne les juge pas argumentées : « On ne sait pas dans quel sens le virus se propage. De là à dire que les quelques mouflons introduits contaminent le bétail, je serais très prudent. En règle générale, c’est quand même plutôt le domestique qui contamine le sauvage, et pas le contraire. »

    Source : Le Paysan d’Auvergne, 16 mai 2008 »

  20. J’aime bien l’humour de Marc Laffont :
    « Et c’est normal : quand vous êtes malades vous ne faites pas appel à un médecin, pour construire une maison, on ne fait pas appel à un architecte. Donc pour faire de l’écologie, on n’a pas besoin du point de vue des écologues et des naturalistes. »

    Il faudrait appliquer cet humour au nucléaire..Ca changerait un peu.
    @+

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