Nagoya mon amour (suite coréenne)

Guillaume Chapron m’envoie de Suède – merci – deux documents accablants, sur le même sujet que l’article précédent. En résumé, une douillette bureaucratie monopolise le discours public planétaire sur la biodiversité. N’ayant pas étudié de près les contours de la Convention on Biological Diversity – en français : Convention mondiale sur la diversité biologique -, je ne peux en dire plus de mal que ce qui suit. Il s’agit d’un traité international concocté par une poignée de personnages très, mais alors très intéressants. Lesquels ? Je n’en citerai que deux. D’abord le méconnu Maurice Strong, premier secrétaire général du Programme des nations unies pour l’environnement (Pnue). Cet homme clé des sommets de la terre de Stockholm (1972) et Rio (1992) a fait toute sa carrière dans l’industrie pétrolière du Canada. Puis, frappé par un coup de baguette magique, il a imaginé en bonne part toute cette merde connue sous le nom de « développement durable ».

Pour les gens comme Strong, le développement durable est un développement qui dure, sous de nouvelles couleurs. Sous la couleur verte. Sous la casaque impeccable du « capitalisme vert ». Il faut être ignorant – ce n’est pas si grave -, ou bien indifférent – c’est plus embêtant -, ou encore fort sort  – c’est hélas irrémédiable – pour ne pas voir que l’économie, c’est-à-dire la destruction, a réussi une OPA d’une dimension inédite sur la « sauvegarde de la planète ». Mais revenons-en aux imaginatifs créateurs de la Convention on Biological Diversity. Outre Strong, je citerai le Suisse Stephan Schmidheiny, bras droit de Strong à Rio, et dont la fortune – immense – provient de l’industrie de l’amiante sur plusieurs continents. Encore un philanthrope.

Je n’insiste pas, ce sera pour une autre fois. Or donc, cette funeste réunion de Nagoya. Et cette bureaucratie, dirigée par Ahmed Djoghlaf, secre?taire exe?cutif de la Convention. Cet Algérien est un pur produit de l’école Strong-Schmidheiny, et il a du reste occupé divers postes importants dans le PNUE créé par le premier des deux. Il a également servi à un haut niveau le gouvernement de son pays, l’Algérie, au moment où les satrapes au pouvoir depuis l’indépendance massacraient leur jeunesse insurgée – 1988 – et s’apprêtaient à conduire leur sale guerre contre leur peuple après l’interdiction du Front Islamique du Salut (FIS). Autant dire que M. Djoghlaf a de l’expérience.

J’en reviens aux documents envoyés par Guillaume, et dont je mettrai le texte – au pauvre format concédé – dans les commentaires. Je vous résume. Le 31 août dernier, Chris Rostron envoie une lettre à Ahmed Djoghlaf au nom du World Wetland Network (WWN), qui regroupe 300 ONG du monde entier vouées à la défense des zones humides, hauts lieux de la biodiversité. Rostron se plaint amèrement, car la si noble Convention de monsieur Djoghlaf vient d’accorder un prix à Lee Myung-bak , président de la Corée du Sud. Pour sa défense intransigeante de la biodiversité. Or ce Lee est tout au contraire un ennemi juré de la vie sur terre, comme le démontre Rostron à l’aide de trois exemples bien documentés.

Le premier : un programme démentiel de 19 milliards de dollars, connu sous le nom de Four Rivers Project. Présenté comme l’exemple même d’un « développement vert », ce plan sur cinq ans menace de mort, à coup de barrages, de dragages, de recalibrages divers des centaines de kilomètres de rivières vivantes, des zones humides inestimables et la biodiversité qu’elles contiennent. Le deuxième : une digue côtière de 33 kilomètres de long, terminée en 2006 à Saemangeum, a provoqué la perte de 30 000 hectares de zones humides et des effets délétères sur des populations d’oiseaux de rivages, comme le bécasseau maubèche. Troisième exemple : le massacre des zones humides côtières se poursuit. Au moins 70 % d’entre elles ont déjà été détruites, mais il y a encore à faire. Malgré les engagements solennels du gouvernement coréen – en 2008 – à ne plus toucher à ce qui subsiste, de nouveaux projets surgissent. En mars 2009, Lee Myung-bak l’écolo a approuvé un aménagement proche de Songdo (Incheon), qui fera disparaître un habitat utilisé par au moins onze espèces d’oiseaux aquatiques.

Voilà donc l’entourloupe. Je ne me lasse jamais de rappeler les trois slogans de l’Angsoc, ce régime politique (à peine) inventé par Orwell dans son si puissant 1984 : « La guerre, c’est la paix » , « La liberté, c’est l’esclavage », « L’ignorance, c’est la force ». Il faut et il suffit d’imposer des mots qui disent le contraire de ce qui est, et la machine continuera d’avancer, impavide. Lee est un écologiste. Nagoya est un triomphe. La biodiversité se porte et surtout se portera de mieux en mieux. Réponse de ce bon monsieur Djoghlaf à Chris Rostron: «By putting the green economy which includes biodiversity on the top of his agenda at national and international level, the President of the Republic of Korea, Mr. Lee, Myung-bak, has demonstrated his leadership by examples. By establishing the Global Green Growth Institute, President Lee has made a distinct contribution to enhancing the biodiversity agenda ».

Cet anglais-là n’est pas bien loin de la novlangue imaginée par Orwell. Voici ma traduction, approximative : « En plaçant l’économie verte, qui inclut la diversité biologique, au premier rang de ses priorités au niveau national et international, le Président de la République de Corée, M. Lee Myung-bak, a concrètement démontré son leadership. En créant le Global Green Growth Institute – l’Institut pour une croissance verte globale – , le président Lee a apporté une contribution nette à l’amélioration de l’agenda sur la biodiversité ».

En somme comme en résumé, ouvrez les yeux et cassez la télé. Et brûlez tous les journaux. Et mégotez la confiance que vous pourriez accorder à tous ceux qui prétendent vous informer. Même moi ? Mais non, pas moi. Ou juste un peu.

15 réflexions sur « Nagoya mon amour (suite coréenne) »

  1. La lettre de WWN en date du 21 août 2010, adressée à Ahmed Djoghlaf

    31st August 2010
    Dear Dr Ahmed Djoghlaf, Executive Secretary of the CBD,

    Re: Disappointment at CBD Award to President Lee Myung-bak for his
    contribution to biodiversity conservation

    The World Wetland Network (WWN), established at the Tenth Conference of
    Contracting Parties (COP10) to the Ramsar Conventionin Changwon, is a rapidly
    growing independent network of over 300 wetland Non-Government Organisations
    (NGOs), wetland experts and community groups from across the world.
    The WWN is extremely disappointedto learn that the Convention on Biological Diversity
    (CBD)has presented President Lee Myung-bak of the Republic of Korea(ROK) with an
    award for his contributions to biodiversity. Although we are aware of the ROK’s ‘green
    growth agenda’, interest in green technology, and high profile support of international
    environmental conventions, we remainconvinced that present policiesin the ROKare in
    fact leading to an increase in the rate of biodiversity loss. This understanding is based on
    detailed information provided both by local WWN partners in-country, and by other well-
    respected domestic and international visiting experts.
    This award clearly sends the wrong message and undermines the new Strategic Plan that
    the Parties will ratify at the forthcoming CBD COP10 inNagoya, Aichi, Japan. We
    believe that the outcome of presenting this award will prove negative for biodiversity in a
    number of ways.
    Firstly, the international wetland and biodiversity conservation community is well aware
    of several highly destructive mega-projects being undertaken in the ROK at this time, and
    this award will therefore result in a loss of credibility of the CBD.

    Secondly, this awardunderminesthe good work being carried out by local stakeholders,
    NGOs and academics in the ROK who have been trying to preventthe negative impacts
    of projects such as the current Four Rivers construction project, the ongoing
    Saemangeum and Song-do tidal-flatreclamationsand the proposed tidal power-plants.
    Attempts to discuss and advise on these projects in a meaningful way with decision-
    makers is already extremely challengingdue to the lack of formal mechanisms to enable
    open and regular discussions. These efforts will bemade much more difficult by this
    award as it will undoubtedly be used to attempt to further sway public opinion by
    showing that the Four Rivers construction project and other environmental policies are
    being lauded by the CBD.
    Finally, presentationof this award both rewards and endorses the ROKand all other
    nations who continue to optfor the unsustainable useof hard engineering projects at the
    expense of natural eco-systems, contrathe expert guidance provided by e.g. CBD and the
    Ramsar Convention.
    To further explain our collective deep concern, we provide more details below of three
    projectsthat are leading to massive habitat changeand species loss, but which
    nonetheless are being presented as sustainable(‘green growth’)development by decision-
    makers in the ROK.
    1. The Four Rivers projectin the ROKhas been presented as a ‘restoration’ project,
    but it instead consists of much additional hard engineering, including dredging,
    culverting and furtherdamming of rivers, leading toconsiderableloss of
    biodiversity in the rivers and adjacent wetlands. TheROK’s own Fourth
    National Report to CBD highlights concerns about threats to biodiversity from
    hard-engineering projectsof the very samekind:
    “. . .the endemic ecosystems of the rivers are now being greatly disturbed due to
    various physical, chemical and biological factors. Physical factors include dam
    construction, the artificial straightening of streams, dredging, aggregate collection,
    banking, the construction of submerged weirs and dammed pools” (ROK Fourth
    National Report to CBD2009).
    With this Four Rivers project costing the equivalent of at least $US19 Billion,
    affecting several hundreds of kilometres of river (including Important Bird Areas
    and a Ramsar site)and many local communities, a high-level ofprolongedand
    openpublic and stakeholder consultation should have beencarried out, and a
    rigorous and comprehensive environmental impact assessmentshould have been
    conducted, before any construction work was started. This would have beenin
    line with the guidance and the spirit of international conventions such as CBD and
    Ramsar. However, there was verylittle consultation,the EIA was completely
    inadequateand conducted in only four months. Even now, data from ongoing
    monitoring workis not publicly available, and there is no effective process
    through which concerns for biodiversity can be addressed by those outside of the
    development bodies.

    LA RÉPONSE DE M. Ahmed Djoghlaf

    14 September 2010

    Dear Mr. Rostron,

    I would like to acknowledge the receipt of your letter dated 30 August, 2010. I wish to
    inform you that the CBD award has been established in 2007 to recognize the personal engagement
    of Heads of State and government in promoting the three objectives of the Convention on
    Biological Diversity.
    As you are aware it is of strategic importance to engage the leaders of the world in the
    biodiversity agenda to further effectively address the threats on biodiversity conservation and
    sustainable use, in particular those imposed by global climate change. The objectives of the
    Convention will not be achieved without mainstreaming biodiversity at the highest political
    agenda. This is the very objectives of the high level event of the sixty-fifth session of the United
    Nations General Assembly on Biodiversity to be held in New York on 22 September with the
    participation of heads of State and government.
    By putting the green economy which includes biodiversity on the top of his agenda at
    national and international level, the President of the Republic of Korea, Mr. Lee, Myung-bak, has
    demonstrated his leadership by examples. By establishing the Global Green Growth Institute,
    President Lee has made a distinct contribution to enhancing the biodiversity agenda. By setting the
    green economy as the main theme of the meeting agenda of the G20 Summit in November 2010,
    the President has offered a unique opportunity to the leaders of the world to focus on the
    implementation of the new strategic plan on biodiversity for 2011-2020 to be adopted in Nagoya,
    Japan on 29 October 2010 at the tenth meeting of the Conference of the Parties to the Convention.
    By seconding a senior staff to the CBD Secretariat to implement a multi-year plan of action
    on South-South cooperation on biodiversity for development and poverty alleviation and offering
    its center of excellence at the National Institute for Biodiversity Resources as a collaborative center
    of the CBD Secretariat to implement this unique initiative in the environmental movement, the
    Republic of Korea under the able leadership of his Excellency, President Lee, has demonstrated its
    global environmental leadership.

    The Secretariat of the UN Convention on Biological Diversity is thus very proud and
    humbled by the decision of the President to accept the CBD award. The award has fulfilled its
    objectives and assisted in promoting the CBD at the highest level of the tenth economic power in
    the world, which is now a model for other developing countries.

    Yours sincerely,

    Ahmed Djoghlaf
    Executive Secretary

  2. Ces « écologistes » issus de l’industrie pétrolière, ou de l’amiante, sont largement aidés par des sous-fifres terriblement efficaces, à l’image de ces industriels de l’horlogerie, qui à chaque changement d’heure d’été ou hiver, lancent leur slogan sur les ondes  » Au lieu de changer d’heure, changez de montre… »

  3. C’est fascinant de voir avec quelle agilité nous sommes passés de l’écologie à l’économie verte , et ce , avec autant de différence qu’il y a entre un chapeau et un lapin ! Les magiciens qui sont à la baguette sont forts pour nous en mettre plein les yeux !
    Me Jouanno était à Nagoya , alors tout va bien ! Je voudrais quand même lui rappeler qu’Aspe-Ouest le dernier ours mâle de souche Pyrénéenne vient de disparaitre . Cet ours , né en 1998 , ( appelé et confondu à tort avec le vieil ours Camille, déja mort, par les Espagnols ), était atteint d’un dérèglement hormonal conséquent au manque de femelles depuis de nombreuses années en Béarn . L’homme , élus locaux et gouvernement , étant directement responsables du sort misérable fait à ce plantigrade pelé dont on pourra apprécier la photo dans la presse , j’espère que Me Jouanno à son retour de Nagoya et en cette année de la biodiversité aura à coeur d’accélérer le processus de sauvetage de l’ours en béarn ! Il reste en effet deux ours sur ce territoire , le slovène néré et le fils de Cannelle qui attendent toujours depuis six ans d’avoir enfin le droit de croiser une femelle et n’ont pour espérer que la maigreur du plan de sauvegarde proposé par Me la ministre en juillet dernier ! … Voila la réalité en ce qui concerne les Pyrénées et l’urgence d’y protéger les espèces ! Souhaitons que ce massif garde encore une identité sauvage et ne devienne pas un espace définitivement formaté pour les seuls intérêts domestiques et économiques ! Comme partout ailleurs , il va falloir se battre parce que ce n’est pas gagné d’avance !

  4. L’autre jour , un scientifique parlait dans une émission de Radio France (je ne sais plus laquelle) de cette perte de biodiversité que nous vivons actuellement.
    Une espèce s’éteind toutes les 20 minutes, et c’est la première fois que cela va si vite.
    A la dernière extinction, c’était de l’ordre d’ une disparition par dizaines d’années.
    Cela me donne le tourni.

  5. Quel plaisir de vous lire à nouveau. Même si les nouvelles sont exécrables. Votre article me fait penser au fait que des courants de pensée totalement antagoniques peuvent se retrouver sous une même étiquette. Un exemple parmi d’autres : on peut rencontrer dans une église une personne se revendiquant d’un christianisme révolutionnaire, d’ouverture non négociable à l’Autre (ce qui, au passage, me semble être l’interprétation la plus naturelle de l’Evangile), et une personne conservatrice parfaitement réactionnaire et raciste. En somme deux visions du monde radicalement opposées. Deux catégories d’êtres prédisposés à réagir de manière totalement différente en situation de crise (guerre par exemple). Les justes et les salauds. Le groupe auquel se revendiquent ces deux catégories est pourtant exactement le même. L’étiquette est identique. Le langage perd donc ici toute valeur référentielle identificatrice. La confusion devient la règle. La perversion devient possible. Je crois qu’en matière d’écologie ou de capitalisme vert (bel oxymore), le problème est celui-là : derrière une même étiquette, se cachent des justes et des salauds.

  6. Ah Enfin !!!!! 😀
    Le sourire de Fabrice manquait bien au paysage des journées, bon y’a bien celui de Claude-Marie Vadrot serrant la main du ‘Sub’ (Marcos) (*) mais quand-même…

    « La traçabilité c’est la sécurité alimentaire » sûrement le MiniAgri -Ministère de la pétroculture et de la production de cancers industrielles- et le MiniSant -Ministère de l’adaptation physique et morale et de la survie à l’industrie-

    A ce sujet, le groupe Pièces et Main d’œuvre a publié sur son site un texte dont j’avais mis le brouillon ici il y a quelques temps :

    Les cyber-moutons et les chèvres cyborgs arrivent:
    http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=278

    Campagnes solidaires, mensuel de la conf’ va en publier une version un peu moins incisive normalement.
    J’espère que les copains de la conf’ organiseront un action pour déloger les technarques en RFID du pôle traçabilité de Valence de leurs bureaux pour dire qu’on s’oppose a ces techniques liberticides.

    (*) : http://www.politis.fr/-Claude-Marie-Vadrot,105-.html

  7. Ça commence bien…
    Je voulais écrire :
    “La traçabilité c’est la sécurité alimentaire” hurlerait sûrement le MiniAgri -Ministère ….

    Désolé.

  8. Avant d’aller loin, loin, bougez-vous ici! dans votre pays et en Europe!: exemple entr’autre:

    « La mairie de Gémenos a prévu de faire disparaître 19 hectares de terres agricoles.
    Cette décision est prise contre l’avis de la Chambre d’Agriculture et va à l’encontre du SCOT de la communauté urbaine Marseille Provence Métropole.
    Pourtant , d’autres solutions sont possibles pour répondre aux besoins de la commune en matière d’urbanisation, notamment en réduisant la surface des parcelles sur les zones déjà constructibles ou en construisant en pied de colline. De plus, des projets immobiliers d’ampleur sont déjà lancés dans les granges du château et sur le site de l’ancienne piscine municipale.
    Pourquoi supprimer 19 hectares supplémentaires de foncier agricole, alors que nous ne sommes plus en capacité de nourrir la population locale avec le peu de terres agricoles restantes ?
    Si nous continuons le grignotage des terres au même rythme, dans 20 ans nous n’aurons plus aucune terre cultivable à notre disposition.

    Nous nous opposons à la suppression de toutes terres vivrières. Ce n’est pas une fatalité et ensemble nous pouvons agir.
    Venez afficher votre désaccord avec ce projet le dimanche 7 novembre, toute la journée, lors de la foire Ruralia à Gémenos. Nous distribuerons des tracts et ferons signer une pétition. Le point de ralliement sera le stand de Longo Maï. A 16h aura lieu une conférence de presse devant la mairie.

    N’OUBLIEZ PAS DE SIGNER LA PETITION EN LIGNE : http://www.mesopinions.com/Pour-la-preservation-des-terres-agricoles-a-Gemenos-petition-petitions-f560613f7cd3bf69af156d772a6342b8.html

    Il y a eu également 45 ha en Vaucluse pour un énième aucham..procés et affaire en cours.

    Comme le signale Bernhard,se tient depuis décembre 2009 le mégaprocés de l’amiante à Turin, mais çà n’intéresse pas trop la presse, il semblerait..; rester discret çà pourrait donner des idées..et parler surtout des menaces terroristes, histoire de filer la trouille! Dans la meme ville, s’est tenu le salon international du gout du 21 au 25 octobre 2010, organisées par slow food et Terra madre, 130 000 visiteurs (petits pêcheurs menacés aussi par les multinationales, éleveurs et agriculteurs et leurs produits..) , une superbe initiative comme un rempart qui se monte peu à peu (depuis 1996)contre l’agriculture mondialisée et industrielle et pour le retour à un agriculture locale , de proximité seule condition pour le maintien de la souveraineté alimentaire.
    Autre réseau très actif en Italie et impossible ici sous peine d’être assimilé à sectes, le réseau des écovillages et tout ce qui a trait à la décroissance
    http://www.reporterre.net/spip.php?article1340
    qui « marche » très bien là-bas..
    Mais bon, c’est à travers des sujets de ce style que l’on mesure le conformisme des journalistes car dans l’ensemble, au casier italien : Berlusconi et ses frasques, le pape et la mafia. /
    Au casier Nagoya, comme « Le Monde » l’a écrit : « UN RÊVE QUE TOUS LES PAYS ONT EN TÊTE DEPUIS LONGTEMPS »
    Accord « historique » pour protéger la biodiversité de la planète
    … »Dix mois après l’immense déception du sommet de Copenhague sur le réchauffement climatique, la réussite de la conférence de Nagoya devrait, au-delà des dispositions parfois très techniques qu’elle comporte, redonner des couleurs au processus de négociation onusien sur l’environnement ».Quel est le journaliste qui va oser émettre un doute à la une? comme dans tous les milieux, il faut être conforme au dominant, c’est quand même pas un scoop..

    http://www.lemonde.fr/planete/article/2010/10/29/accord-historique-pour-proteger-la-biodiversite-de-la-planete_1433192_3244.html

    Sinon une bonne nouvelle pour 2011 : http://www.confederationpaysanne.fr/confederation_paysanne_felicite_fin_obligatio_20.php&actualite_id=1665

    Cela dit, les mots sont différents, mais la « monétisation » de la nature n’a rien de nouveau; on a toujours évalué ares, arpents, veaux, vaches cochons, poules, grains, semences, fourrages etc.. et évalué le cout , par exemple de la destruction des nuisibles)la fameuse « Perrette et le pot au lait »; alors quelle est la différence ?

  9. Le créateur de slow food, Carlo pétrini explique que le 8 ème salon du gout de Terra Madre (21-25 octobre 2010) dans le Piémont, à Turin est comme un autre « woodstock », mais celui de l’alimentation…et que sa génération était très loin d’imaginer que le combat des jeunes des années 2010 allait être celui de la réconciliation avec la terre. pour une alimentation: propre, bonne et juste (pour résumer)non pour la gastronomie mais pour respecter la nature et la paix sur cette terre! l’alimentation ne doit pas être « bon marché!penser aux tonnes /jours de déchets alimentaires
    Pour l’occasion des centaines de piémontais ont ouvert leur maison aux visiteurs et cet événement est avant tout civil et n’a rien à voir avec le commerce!
    http://www.lastampa.it/multimedia/multimedia.asp?IDmsezione=86&IDalbum=31400&tipo=VIDEO

    http://www.2424actu.fr/actualite-culturelle/salon-du-gout-de-turin-de-l-ecolo-dans-les-assiettes-1605946/#read-1605946

  10. Bonsoir,

    Merci marie.Ben voila!

    Si tous nous mangons local,plus de tunnels creusés dans les montagnes,plus de kilomètres de route pour aller plus vite,plus de grands magasins qui défigurent notre belle Terre,etc…

    Les animaux se nourissent bien localement!:))

    Bonne soirée,Léa.

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