Le loup comme plaque sensible (une triste leçon de choses)

Je connais bien deux des responsables de l’Aspas, Pierre Athanaze et Marc Giraud. Je les aime tous les deux. Le communiqué que leur association a publié ces derniers jours n’appelle qu’un commentaire. Une digue est en train de céder. Les ennemis du loup se sentent autorisés à parler plus fort, à hurler plus fort, à frapper plus fort. Je ne juge pas l’éleveur mis en cause ci-dessous. On verra bien la suite. Mais une chose est certaine : le climat général a changé. Il va falloir en tenir compte.

ASPAS Nature

ASPAS : Association pour la Protection des Animaux Sauvages

2 agents de l’État violemment agressés par un éleveur de moutons

Les anti-loups se mettent à mordre

L’impunité accordée à certains éleveurs de moutons a encouragé l’un d’eux à des voies de faits particulièrement violentes sur des agents de l’État venus, à sa demande, réaliser une expertise suite à une attaque sur son troupeau. Après un soutien inconditionnel de quelques élus, des dizaines d’autorisations de tirs de loups octroyées par les préfets, l’appel au braconnage des loups lancé par un député européen, on assiste maintenant à une recrudescence de violences de plus en plus fortes provenant d’une partie des acteurs de la filière ovine. Curieusement, l’affaire est restée sous silence.

Le 8 août, sur la commune de Villeneuve d’Entraunes (06), trois agents du Parc National du Mercantour qui réalisaient une expertise suite à une attaque de canidé sur un troupeau de moutons, ont été violements agressés par l’éleveur propriétaire du troupeau qui pourtant avait fait appel à eux. Un agent a reçu un coup de tête et des coups de manche de pioche, l’autre a reçu des soins nécessitant des points de suture à la mâchoire.

Si une enquête est bien en cours, l’ASPAS s’étonne du mutisme total qui entoure cette affaire pourtant très grave. Alors que chaque agression envers des policiers ou gendarmes fait l’objet d’une très forte médiatisation, il semblerait que le silence total soit de rigueur lorsqu’il s’agit d’agents de Parcs Nationaux, qui ont pourtant pour mission, entre autre, d’assurer la police de la nature. À moins qu’il ne s’agisse là de la démonstration d’une impunité totale donnée à certaines catégories socioprofessionnelles, au détriment de la protection des agents de l’État et de la préservation de la nature…

L’ASPAS en appelle au ministère de l’Écologie pour condamner très fermement de tels actes, réaffirmer son soutien aux personnels de ses établissement publics, remettre un peu d’ordre dans le dossier du loup qui depuis ces dernières années lui a complètement échappé : plus de 80 autorisations de tirs de loups ont été délivrées cette année par les préfets !

Il n’est plus admissible que le loup continue de servir de bouc émissaire à la crise que traverse la filière ovine. L’ASPAS demande non seulement une réelle prise en compte de la biodiversité dans les politiques publiques, mais également que l’on sorte enfin de cette « crise du loup et du pastoralisme » qui ne pourra se faire que par une généralisation des mesures de protection des troupeaux. Seule la cohabitation « intelligente » permettra la pérennité d’un élevage extensif de qualité. Le tir d’un ou de plusieurs loups n’a jamais, dans aucun pays, permis de protéger durablement les troupeaux. Entretenir cette croyance est totalement irresponsable. L’avenir de la faune sauvage et des activités économiques traditionnelles ne peut se faire avec de telles gesticulations.

Faute de quoi, les violences comme celles du 8 août se généraliseront sans que la filière ovine ne sorte de la crise, sans que les services de l’État ne puissent assurer leur mission, et sans que la protection de la nature ne puisse sortir des discours auxquels plus personne ne croit.

28 réflexions sur « Le loup comme plaque sensible (une triste leçon de choses) »

  1. C est clair, le loup n est pas du tout un problème le problème est que l élevage du mouton est moribond ne survie que grace à des aides, et le loup prend à la place d une politique de l élevage totalement absurde

  2. Une chose est certaine : les ultrapastoraux n’ont plus qu’à remercier José Bové.
    Il faut souligner que beaucoup ne portent de pastoraux que le nom puisqu’ils font de l’élevage sans berger, c’est à dire sans pâtre, c’est à dire sans pasteur… bref, ce n’est plus donc du pastoralisme. En particulier dans les Pyrénées.
    Cet été dans les Pyrénées justement, j’ai entendu deux extrêmistes anti-ours (j’y reviendrai avec force détails…) se réclamer de Bové pour « flinguer le loup ».
    La cause de tout cela : les élections agricoles dans quelques mois. Honte à eux !
    Le géographe Benhamou a bien raison : le pastoralisme français doit vraiment beaucoup au loup, à l’ours, au lynx ! Ils sont une commode caisse de résonnance. Tellement commode et tellement efficace surtout (48,5 millions d’euros débloqués par l’Etat pour le pastoralisme pyrénénen grâce à l’ours ! Ours qui ne prélève en totalité que moins de 200 bêtes par an contre 20 à 50 000 qui disparaissent chaque année…).
    Honte à Bové de se rabaisser à cela. Honte à lui, il ne reste que ça, vraiment…

  3. Le précédent gouvernement avait déjà ouvert la porte aux provocations et aux exigences de l’ultra pastoralisme en s’alliant avec le CPNT de M.Nihous . Les grands prédateurs devant être nécessairement exclus de la biodiversité de la ruralité puisque considérés comme des nuisibles .
    Aujourd’hui c’est M.Bové , figure emblématique des Verts, qui en rajoute une couche et qui ouvre ainsi un peu plus grand cette porte aux exactions de l’intégrisme pastoral . Il est alors fatal que cet intégrisme qui refuse toute cohabitation intelligente, et est encouragé en ce sens, finisse par déboucher avec violence sur des actes d’un fanatisme exagéré et insupportable .

    Avec les propos inconsidérés de M.Bové et son principe de destruction et d’auto défense au dessus des lois nous entrons dans l’ère et l’aire du Far West . C’est le premier qui tire qui a raison .
    Le Gouvernement et ses élus auxquels appartiennent les Verts devraient pourtant se montrer exemplaires et sans failles sur le sujet de la cohabitation .

    La Conférence sur la biodiversité qui doit s’ouvrir mi septembre devra impérativement remettre les pendules à l’heure et donner enfin un cadre cohérent et crédible à la sauvegarde de la biodiversité en France .

    C’est à l’occasion de cette Conférence qu’il faudra prendre à bras le corps et sans tergiversations ou reniement de parole le sujet des grands prédateurs et de leur cohabitation avec le pastoralisme .

    Toute une éducation doit se mettre en place pour pérenniser la cohabitation entre l’homme et l’animal . La valorisation de la présence du loup, du plantigrade et du lynx doivent remplacer l’idée première de destruction . C’est au gouvernement d’agir en ce sens avec fermeté et détermination .

    Les moyens de cette valorisation existent , il faut les mettre en place, les promouvoir et les développer afin que le pastoralisme qui fait l’effort de la cohabitation y trouve pleinement son compte .
    Ce sera la seule manière qui pourra faire changer les mentalités et voir l’homme cohabiter dans son milieu naturel avec un peu plus d’éthique et de responsabilité .

    C’est à cette condition seulement que le sauvage qui disparait de la nature ne se retrouvera pas chez l’homme et dans ses comportements .

  4. « élevage du mouton est moribond ne survie que grace à des aides »
    C’est TOUTE l’agriculture qui survit avec des aides, la filière ovine étant une des MOINS aidées parmi les filières d’élevage déjà moins aidée que les grandes cultures.Vas demander à Xavier Beulin combien il touche d’aides PAC…
    Puisqu’une fois encore, il faut le rappeler, les « aides » de la PAC sont une compensation financière mise en place afin de baisser le prix des denrées alimentaires aux consommateurs que nous sommes tous et toi aussi Arnaud.La PAC, a la base, c’est pour toi. Ben oui.Donc, il ne s’agit pas uniquement d’une politique de l’élevage totalement absurde, c’est plus compliqué que ça et ça concerne tout le monde.
    Ca fait longtemps qu’une partie des agriculteurs pensent qu’il faudrait supprimer les aides et que les prix de vente des aliments soient ceux de leur valeur réelle….fini les epad and co, le beau matos de randonnée made in china etc…
    Qu’il y ai des éleveurs terribles qui sont couverts et qui ne doivent plus l’être dans certaines régions, c’est sur. Mais faire l’amalgame avec TOUS les éleveurs et en profiter pour donner un coup de masse au passage envers l’ensemble d’une filière qui est en crise comme le Monde entier l’est, c’est de la discrimination et surtout de l’aveuglement. Comme si on pouvait se permettre, là ou nous en sommes tous, de montrer du doigt « les plus en crise » que soi!
    On demande une cohabitation intelligente, entre êtres humains aussi!!!

    Je ne crois pas que cela soit tout à fait le propos de l’Aspas qui parle bien de CERTAINS éleveurs. Mais qui, malheureusement à mon avis, écrit aussi cela:

    « À moins qu’il ne s’agisse là de la démonstration d’une impunité totale donnée à certaines catégories socioprofessionnelles, au détriment de la protection des agents de l’État et de la préservation de la nature… »

    Non, non, ça c’est faux! C’est de la parano. Il n’y a pas d’impunité totale pour l’ENSEMBLE d’une catégorie socioprofessionelle. Il y a des mecs puissants dans ces catégories, quelles qu’elles soient et puis les moins puissants qui se font écraser la gueule. Surtout avec l’intensification des productions agricoles. Il y a toujours des injustices énormes et de très fortes pressions au détriment de la protection de TOUS, pas uniquement des gents de l’état et surtout au détriment des loups, des ours, des requins, des tortues etc…

    Il me semble important de préciser que la violence se généralise dans les campagnes, que cela n’est pas spécifique aux éleveurs de moutons.Chaque région a son lot de connards dangereux et ses petits roitelets mafieux au bras long qui n’ont pourtant jamais vu ni loup ni un mouton de leur vie, je suis bien placée pour le dire, moi l’éleveuse écolo…
    Il n’y a cas regarder ce qu’il se passe à la Réunion, avec les pressions de certains surfeurs, qui n’est pas une catégorie socioprofessionelle, au près de la Réserve Marine. Ils ont obtenu de l’Etat l’abattage de requins au prétexte qu’il y a « trop » de poissons dans la Réserve et que cela attire les squales… no comment?

  5. on parle en effet de la recherche d’une cohabiotation harmonieuse entre loups et éleveus. c’est de cela qu’il s’agit, et pas d’un choix manichéen contre les éleveurs…;

  6. Oui c est magnifique, au Botswana quand un lion attaque des élevages les villageois prennent contacte avec les intervenant locaux,bien souvent des asso Anglaise, l animal est capturé et relaché plus loin,j y était, j ai participé à une capture, les anglosaxons sont très en avance sur nous sur ce point. C est super de pleurer tout le temps je suis travailleur indépendant quand il pleut et qu il gèle et que je ne peut pas travailler personne ne me donne un centime de subvention, c est ainsi et je ne réclame rien je fais avec. Que des moutons subventionnés se fassent boulotter par des loups je trouve ça parfait les bergers participent ainsi à la survie de l espèce et ils touchent une prime substentielle. J ai passé 2 mois dans le Mercantour cet été j ai rencontré dans les alpages
    un berger obligé par son patron à aller pousser ses moutons dans des zones à loup ….. on se fout de la gueule du monde. Je mange pas de mouton mais cela ne me choque pas que quelques loup prélèvent quelques moutons subventionnés par mes impots, pour une fois mon argent est bien utilisé !

  7. Déja dans le passé des agents du PNM, ou d’autre PNF(ex PNV en maurienne)ont subi des menaces(physiques&des insultes).Petite berger vous êtes bien seul dans se débat.Je partage vos remarques sur bien des sujets.Mais J-B devrais plutôt faire menage au sein de la FNSEA,elle qui tué les petits producteur la même qui polu les terres agricole,et qui se lance dans le BIo, pour tué les autres.Je croix que Fabrice à bien dénnoncé. Que dire des magouilles du N°1 des syndicats, aux sein des safers,etc la liste est très longue.
    Nous allons reprendre le chemin du terrain,comme dans le passé.merci a fabrice

  8. Il faut bien comprendre que l’augmentation récente du nombre d’attaques est potentiellement liée à un déséquilibre de l’écosystème. Si une espèce devient trop abondante, la compétition s’installe et certains prédateurs s’en vont chasser ailleurs ou meurent. Dans un écosystème dégradé – de nombreux signes le montrent à La Réunion -, on observe une augmentation ou une disparition d’espèces, et parfois des comportements aberrants de certaines espèces.

    http://www.romandie.com/news/n/_Requins_un_desequilibre_de_l_ecosysteme_explique_peut_etre_les_attaques_42260820120941.asp?

  9. Il semblerait que certains éleveurs de moutons soient plus dangereux que les loups, tout du moins pour les fonctionnaires du Parc….
    Le préfet va-t-il délivrer des autorisations de tir?
    Et au fait, ces moutons, lâchement assassinés par des loups, quel aurait été leur avenir, sans ce tragique intermède?
    Seraient-ils toujours en gracieuse villégiature, jusqu’à couler une paisible retraite?
    Ou, plutôt qu’être assassinés par des loups (sans scrupules),auraient- ils été abattus dignement par les (gentils) carnivores humains , dans la commisération et le respect dus à leur innocence reconnue?
    La loi du plus fort est toujours la meilleur…

  10. Ces personnes, (les bergers)sont si essentiels à la nature ,et sont a l’origine du monde,sans eux la nature se meurt (ironie quand tu nous tient).Tant d’argent de subventions pour tondre des pelouse ,et érodée l’écosystème,car rien de naturel avec autant de brouteurs sur une surface donnée.cette viande n est meme pas bonne,et plus personne n’en mange presque.cette argent devrait servir a autre chose.

  11. De slider ci-dessus je relève par malice : « rien de naturel » : ce n’est pas contre vous, ça m’a toujours fait rire cette définition « naturel = pas artificiel »… Si on considère que l’homme fait partie de l’écosystème terrestre ou universel, tout cela est bien naturel, au contraire. On rit jaune…

    Question si personne ne s’offusque des tirs de prélèvement sur des loups ou un jour peut-être en France ours ou lynx, s’offusquera-t-on d’un tir de prélèvement sur un humain anti-loup ?

    C’est une question, je crains que ces politiques ne pensent qu’à diviser, non pas par leur intelligence, mais par leur cynisme (et encore je ne les crois pas assez intelligents pour maitriser le cynisme)… le résultat étant le même.

  12. A Arnaud:

    « Je mange pas de mouton mais cela ne me choque pas que quelques loup prélèvent quelques moutons subventionnés par mes impots, pour une fois mon argent est bien utilisé ! »

    Et tu leurs a présenté les choses comme ça au Botswana? Ils ont du apprécier! Surtout les braconniers…

    A Eric:

    Beaucoup de personnes sont bien seules au sein de leur profession, toutes professions confondues et bien seules dans de nombreux débats. Pourtant, malgré la maladie que l’individualisme et d’autres traits peu glorieux qui caractérisent notre époque, on s’apperçoi fort heureusement, que le sens commun existe encore entre ces individualités et que les esprits se rejoignent quand-même, pour peu que l’on se donne la peine de garder l’esprit critique et de dire haut et fort ce que l’on pense. L’agriculte industrielle ravage le monde, mais je fais partie de ceux qui pense que cela ne durera qu’un temps. Combien de temps, j’en sais rien, mais je préfère essayer, a mon humble niveau, de préparer des options à l’avenir , plutôt que de baisser les bras au présent face à la FNSEA et à l’esprit citadin généralisé.

    A Slider:
    On ne doit pas vivre sur la même planète! Sur celle ou je me trouve, on élève 1000 millions de moutons, sur les 5 continents. En Europe, la consomation diminue, le nombre d’élevages diminue, mais de même que le nombre d’agriculteurs diminue. Mais les importations , elles, augmentent. Ca s’appelle le commmerce mondiale. Mais l’Europe n’est pas le Monde. On peu trouver ça bien ou mal, ou s’en ficher complétement, mais écrire:

    « cette viande n est meme pas bonne,et plus personne n’en mange presque.cette argent devrait servir a autre chose. »

    Glup’s, on se demande qui est pour toi « plus personne »!!!

  13. Si
    la réduction de la consommation de viande est nécessaire pour la santé, l’arrêt de l’élevage industriel, lutter contre la faim et la déforestation dans le tiers monde, pour le bien être-animal;
    le régime végétarien ne pose pas de problèmes nutritionnels;
    des personnes peuvent choisir d’être végétaliennes et ont de bonnes raisons de l’être;

    Un pays comme la France peut être excédentaire même avec quasiment 100% de bio, en consommant moins de viande, mais en maintenant un élevage extensif qui est nécessaire pour une fertilisation et un assolement de légumineuses (trèfle, luzerne…) permettant d’assurer un rendement en céréales bio suffisant pour couvrir les besoins et les frais fonciers et d’exploitation.

    Actuellement sur de bons sols, le rendement en céréales moyen avoisine les 40 quintaux hectares et certains dépassent les 50 après une culture de luzerne ou de trèfle une bonne année.
    Cependant sans fertilisation, l’appauvrissement des sols conduirait à des rendements avoisinant les 20 quintaux, ce qui n’est pas viable pour un pays comme la France dont le coût du terrain est beaucoup plus élevé que dans des pays comme l’Australie, la Russie ou le Kazakhstan.

    Un élevage extensif est donc nécessaire pour nourrir 65 millions d’habitants.
    Pour assurer la cohabitation entre l’élevage et la faune sauvage, cohabitation indispensable, il ne faut pas se borner à stigmatiser Bové, je ne vais pas en rajouter sur ceux qui se contente d’hurler sans rien faire, mais appliquer ce qui fonctionne dans des pays comme l’Italie et l’Espagne.

  14. Pour le prix des aliments,
    l’agriculteur doit être payer correctement pour ses produits tout en respectant correctement le principe pollueur payeur,
    la réduction des marges des intermédiaires permettrait d’assurer de meilleurs revenus sans pénaliser le consommateur.

  15. Au sujet de l’élevage, il est clair qu les difficultés ne proviennent pas des prélèvements des loups ou des ours (0,6% des pertes dans les Pyrénées) mais des échanges commerciaux internationaux, des marges des intermédiaires et des choix de politiques agricole au niveau national, européen ou mondial.

  16. Petite bergère,

    « Puisqu’une fois encore, il faut le rappeler, les “aides” de la PAC sont une compensation financière mise en place afin de baisser le prix des denrées alimentaires aux consommateurs que nous sommes tous et toi aussi Arnaud.La PAC, a la base, c’est pour toi »

    Je ne pense pas que cela baisse les prix, ou bien, du moins, illusoirement, puisque qui finance la pac c’est bien les contribuables, donc les consommateurs.

    En revanche, cela permet de canaliser un pouvoir énorme sur l’ensemble des agriculteurs, arboriculteurs, viticulteurs et éleveurs en orientant vers les types de production (maïs, vaches …) et des modes de production (endettement, productivisme et innovation à tous crins -comme la RFID généralisée- tout en faisant les choux gras de l’industrie du pétrole, des pesticides, de la grande distribution)

  17. Philou, ton analyse fait plaisir. J’ajouterai que baisser la consommation de viande ne suffit pas, dans la logique des choses, les produits laitiers et les produits carnés sont interdépendants.
    J’ajouterai aussi que l’élevage extensif permet de maintenir une population rurale. Pour moi, c’est ESSENTIEL pour faire face aux difficultés a venir, quelles soient économiques ou climatiques qui de toute façon sont liées.
    La cohabitation avec la faune sauvage, dans un pays comme la France doit passer par un apprentissage des jeunes générations d ‘agriculteurs, via les formations agricoles. Je me répète, mais les connaissances des citadins et celles des ruraux concernant la faune sauvage, sont tristement égalitaires. Les gens des villes ne supportent ni les étourneaux, ni les chauve-souris. Ils ne peuvent concevoir, dans leur grande majorité, de supprimer les éclairages nocturnes des villes. Pourtant, cela est terriblement perturbant pour les oiseaux migrateurs… on compte donc fortement sur les instit’!!!

    Lionel, je suis d’accord avec toi. Mais si je prend bêtement la définition de la PAC Wikipédia, c’est bien:

    1.d’accroître la productivité de l’agriculture ;
    2.d’assurer un niveau de vie équitable à la population agricole ;
    3.de stabiliser les marchés ;
    4.de garantir la sécurité des approvisionnements ;
    5.d’assurer des prix raisonnables aux consommateurs.

    Il me semble important de le rappeler chaque fois qu’un débat sur la PAC s’engage et que les non agriculteurs pensent que les agriculteurs sont de petits vernis entretenus par le contribuable. Si c’était si facile, ça se saurait et il n’y aurait pas tant de suicides d’agriculteurs.

  18. Au sujet de la plus part des aides européennes, il est clair qu’elles ne sont pas principalement établies en fonction de l’agriculteur et du consommateur mais en fonction de industriels de l’agroalimentaire : basf, bayer, doux, nestlé…

    Pour les prix bas, payés au producteur, nettement moins pour le consommateur, il est clair que c’est un leurre, il faut rajouter le montant des subventions mais aussi le coût de la dépollution, les pertes de ressources (marées vertes…), la déforestation et les famines du fait de la demande en denrées pour l’élevage intensif, le coût des maladies…

  19. Non seulement il y a des élections agricoles en 2013, mais voilà qui pourrait expliquer pourquoi même la Confédération Paysanne accentue la surenchère sur le loup… ils flippent car ils sont en perte de vitesse (quant aux autres, on sait bien combien ils sont anti-nature…) on pouvait simplement attendre mieux de la Conf… même si on connait son jeu depuis longtemps hélas : le loup et l’ours sont en réalité leurs variables d’ajustement, leur fusible et ils n’hésitent pas à les griller quand ils ont besoin de quelques voix. C’est lamentable mais c’est ainsi, peut-être ça changera un jour…) :
    http://www.terre-net.fr/actualite-agricole/politique-syndicalisme/article/avec-36-la-coordination-rurale-arriverait-elle-en-tete-des-intentions-de-votes-205-76906.html

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