Vers une rencontre au sommet François de Rugy/Fabrice Nicolino

Rajout épouvanté : certains lecteurs ont visiblement pris au pied de la lettre le titre de ce (tout) petit papier. Il n’est qu’auto-ironie, évidemment ! Le jour où je me prendrai réellement au sérieux ne me semble pas arrivé. Ceci posé, je verrai bel e bien monsieur de Rugy s’il n’a pas changé d’avis.

Il y a quelques jours, sur Planète sans visa, j’ai consacré un article désagréable (ici) – pour lui – au député Europe Écologie/Les Verts (EELV) François de Rugy. Il y a répondu en commentaire, et j’ai aussitôt ajouté mon point de vue. Ce sont ces très courts textes que j’extrais des commentaires, où ils risquent fort de ne pas être assez lus à mon sens. Je précise pour François de Rugy que je ne prépare aucun traquenard et que ma réponse est simplement sincère.

François de Rugy le 28 novembre 2012

Cher Monsieur Nicolino,

Vous consacrez un long article à ma modeste personne avec force citations (dont vous reconnaissez ne pas toujours avoir les sources – gênant pour un journaliste, d’autant plus quand on revendique la qualification).?Vous dites pourtant ne pas connaître et plus étonnant ne pas vouloir me connaître. Étrange de me consacrer autant de lignes quand on ne veut pas me connaître…?Comprenne qui pourra! Comme je suis curieux, que j’aime le débat, donc la contradiction, je lance l’invitation à vous rencontrer. Quand vous voulez! “FDR” (!)

fabrice le 28 novembre 2012

Cher monsieur de Rugy,

Un mot sur la source. Je suis (presque) sûr que vous savez lire, et vous n’aurez pas manqué de noter que j’ai bel et bien cité une source, en général de qualité : Wikipédia. Mais ma déontologie m’interdisait de m’en contenter, car je ne disposais pas alors de l’origine directe, qui se trouve être le journal Presse Océan. Il me semble que cela fait beaucoup de scrupules pour quelqu’un qui, dites-vous, pourrait se sentir gêné.

Pour le reste, je vous remercie de votre invitation, et vous réponds : avec plaisir. Oui, voyons-nous. Où, quand ?

Au plaisir de la rencontre,

Fabrice Nicolino

28 réflexions sur « Vers une rencontre au sommet François de Rugy/Fabrice Nicolino »

  1. Je ne comprends pas vraiment le sens de sa démarche, si débat il doit y avoir ce devrait être comme il a commencé, sur le domaine public !
    Je comprends qu’il aurait été mal venu de refuser la rencontre mais Fabrice, qu’espérez-vous en tirer ???
    Peut-être juste pour vérifier que vous « en avez » aussi…
    Ah… ces politiciens, comme ils sont désespérants de machisme, on place la virilité au devant de l’intellect !

  2. Soyons pas trop agressifs avec Rugy. Il a voté non au TSCG, ce qui n’était pas si facile. Oui, c’est un politicien, mais on ne peut pas avoir que des écolos de la trempe de Lipietz ou Cochet. Le « mouvementisme » présent sur NDDL, un politique ambitieux et voulant donner une image responsable est obligé de s’en démarquer — même si en toute objectivité, c’est grâce aux éléments radicaux que le mouvement tient.

    Je pense qu’il faudrait faire comprendre – à lui, à d’autres – que ce combat est aussi important que celui contre le nucléaire à Creys en 1978. Contrairement à ce que tu écris souvent Fabrice, le programme électronucléaire français, tout enfant de la bombe et de la technocratie qu’il était, n’était pas qu’une « industrie de mort ». C’était une fuite en avant irréfléchie, certes, qui a conditionné bien des erreurs par la suite, conduit à une accumulation impensée de risques incalculables et de coûts cachés que nous paierons pendant des siècles, mais qui visait à offrir le confort à la population. Il y a par exemple un lien très net entre l’étalement urbain (donc le logement pavillonnaire, une des plaies destructrices, par ses conséquences, de la vie et de la beauté dans ce pays) et le nucléaire, qui a permis, et été justifié aussi, par la diffusion de cette absurdité qu’est le chauffage électrique, et de la croissance sans fin des besoins électriques domestiques.

    Il faut démontrer qu’au-delà de l’irrationalité économique, environnementale, énergétique, de NDDL, cette bataille est un pivot, avec sa part de radicalité , de partialité (car il n’y a pas tellement de raison, d’un point de vue environnemental, de s’opposer davantage à un aéroport qu’à la portion de LGV entre Nantes et Le Mans, dont je suis convaincu qu’elle est autrement plus destructrice du vivant. Une LGV est est tout autre couloir de mort qu’un aéroport. Tours Bordeaux: 50 à 100m de coupure infranchissable et mortelle sur 300 km) et d’absurdité en ce qu’elle se focalise sur un point précis, le pivot du combat entre la course en avant du « development » d’une part, et la sauvegarde de la beauté et de la vie, et la fin de la fuite en avant, d’autre part. NDDL est le Stalingrad du combat pour arrêter la déferlante du saccage.

    J’emploie à dessein le mot « development », tant j’ai entendu, dans des milieux de chercheurs quinqua de gauche pourtant, l’argument du rééquilibrage territorial, du droit aux bretons d’avoir un aéroport, etc. Le « development » de l’ouest de la France depuis 20 ans et pour les 20 ans à venir, c’est le « development » de l’Arizona ou de la Floride: vendre aux gens le rêve de leur part de nature que, ce faisant, ils contribuent à détruire, et qui ne tiendra économiquement plus longtemps, tant il est dépendant de ressources qui auront disparu dans une génération.

    Les visionnaires et les rationnalistes sont vent debout contre NDDL. Et ils sont loin de n’être que de gauche.

  3. pas grand chose à voir avec Mr de Rugy mais article assez instructif et horrifiant

    http://www.lefigaro.fr/sciences/2012/11/29/01008-20121129ARTFIG00444-gaz-de-schiste-la-fracturation-classique-a-peu-d-alternatives.php

    Propane, arcs électriques, chauffage des roches, les différentes pistes de recherche restent à des stades peu avancés de développement.

    La fracturation hydraulique est accusée d’être trop gourmande en eau, de nécessiter des additifs dangereux, de déstabiliser le sous-sol et de menacer de diverses pollutions les nappes phréatiques. Le président de la République, François Hollande, a donc assuré que cette technique d’extraction des hydrocarbures de schiste resterait interdite pendant toute la durée de son quinquennat. Il a en revanche appelé à poursuivre les recherches sur des techniques alternatives de récupération de ces ressources piégées dans des roches peu perméables. Problème, les pistes sont encore peu nombreuses et peu développées.

    Pour le président de l’Union française des industries pétrolières (UFIP), Jean-Louis Schilansky, cette situation est liée au fait que «les industriels cherchent d’abord à améliorer la technique sur laquelle ils travaillent». Les entreprises comme Total se concentraient donc jusqu’à présent sur quatre axes de recherche: la réduction des quantités d’eau utilisées via son recyclage (qui atteindrait déjà des taux de 60 à 70%), l’utilisation d’additifs moins nocifs pour la santé, la réduction de l’empreinte au sol des forages et la diminution de la période de fracturation (de trois à un ou deux mois).
    Remplacer l’eau par du propane

    Le gouvernement n’ayant toujours pas mis en place la «Commission nationale d’orientation, de suivi et d’évaluation des techniques d’exploration et d’exploitation des hydrocarbures liquides et gazeux» qui permettrait de fixer un cap différent à la R&D française, le Sénat a commandé mi-novembre à l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques une étude sur l’état de l’art des alternatives potentielles. Celle-ci devrait notamment approfondir des travaux publiés en juillet par l’Alliance nationale de coordination de la recherche pour l’énergie (Ancre) qui évoquait alors trois pistes de recherche.

    La première consiste à remplacer l’eau par un autre solvant organique, gazeux à température et pression ambiante mais liquide – ou supercritique, un état intermédiaire entre le liquide et le gaz – lorsqu’il est très compressé (propane ou CO2 par exemple). Contrairement à l’eau, «ils ne vont pas transporter vers la surface les minéraux radioactifs ou toxiques contenus dans le sous-sol», explique Roland Vially, géologue chez IFP Énergie nouvelles (ex-Institut français du pétrole). Cette technique de remplacement est notamment envisagée par une entreprise canadienne, GasFrac, qui a choisi le propane. La société a déjà effectué un millier de fracturations expérimentales via ce procédé.
    Stimulation électrique (ou fracturation acoustique)

    Cela n’en fait pas pour autant une option incontournable. «Le processus nécessite toujours des additifs», note Roland Vialy. «Comme l’eau, le gaz liquéfié doit avoir la texture d’un gel afin de transporter le sable qui va permettre aux failles provoquées dans la roche de rester bien ouvertes». Autre problème, soulevé cette fois par Bruno Goffé, directeur de recherche au Centre européen de recherche et d’enseignement des géosciences de l’environnement (Cerege), «cela reste une fracturation classique susceptible de provoquer les mini-séismes redoutés par les écologistes».

    Une autre voie, explorée notamment par Total qui a déposé deux brevets en mars 2011, est la stimulation par arcs électriques. Il s’agit de provoquer par des chocs électriques de très haute tension la désagrégation de la roche mère via des ondes de choc (on parle aussi de fracturation acoustique). «Cela augmente la porosité et la perméabilité», explique Bruno Goffé. «Il n’y a plus les problèmes liés à l’injection d’un fluide sous pression contenant des additifs», remarque lui Roland Vially. En revanche, «on ne sait pas si les microfissures resteront ouvertes en situation réelle», s’inquiète-t-il. La technologie en est encore au stade du laboratoire et il faudra au moins une dizaine d’années pour qu’elle arrive à maturité. Sans même évoquer les problèmes de sécurité liés à la proximité entre une source de courant puissante et un produit explosif – le gaz, le bilan économique et énergétique reste assez flou.
    Chauffer la roche pour aider la nature

    La dernière piste de recherche en est à peu près au même stade. «L’idée est de chauffer artificiellement la roche pour que la maturation du réservoir se termine», explique Bruno Goffé. Il s’agit en somme de donner un coup de pouce à la nature pour obtenir un réservoir gazeux plus conventionnel. Gros avantage, les pétroliers savent déjà chauffer le sous-sol, que ce soit avec de la vapeur ou par des procédés électriques. «Mais personne n’a essayé d’appliquer ces techniques aux hydrocarbures de schiste», prévient le chercheur du Cerege. Seule l’expérimentation in situ permettra d’en savoir plus.

    Au final, Bruno Goffé ne peut s’empêcher de penser que le moratoire imposé par l’État n’est pas forcément la solution la plus pertinente. «Le plus simple, ce serait quand même de faire de la fracture hydraulique proprement. C’est un peu comme si on nous avait interdit la roue parce qu’il y a des accidents», se désole-t-il. De façon étonnante, le président de l’UFIP, Jean-Louis Schilansky, préfère rester optimiste. «On va peut-être voir naître des idées incroyables et trouver quelque chose qui résoudra tous les problèmes. Mais à l’heure actuelle, prévient-il, 99% de la recherche se fait aux États-Unis et au Canada.» La définition rapide d’une feuille de route ambitieuse pour la R&D française n’en est que plus urgente.

  4. @ Géry, ce que vous dites à propos du nucléaire est inexact !
    L’industrie du nuke est avant toute chose productrice de combustible irradié permettant la fabrication d’armes atomiques, c’est sa seule et unique raison d’être et c’est ce que les politiques se refusent à reconnaitre, en termes financiers c’est absolument non rentable pour la production d’énergie, encore une couleuvre que nous avons gobé pendant des décennies, le nucléaire c’est la défense… Je veux dire la guerre et seules les ventes d’armements sont rentables !
    Plus aucun mouvement anti nuke n’est dupe de cela.

  5. Suivi le lien indiqué par Biodiversité: on y trouve ça. Surprenant, mais assez clair:

    « On a un exemple d’immaturité écologique au Venezuela : ça m’ennuie de le dire mais c’est la vérité. »

  6. Marieline,

    J’aime bien aussi cette chanson :
    http://www.youtube.com/watch?v=WMGKjO6TCMI

    Des dettes pour les Nations
    Les sourires du pognon
    Sur les quais
    Des villes épuisées
    Toi tu cherches du blé
    Pour te payer
    Une vie à crédit
    T’as le cœur dans la suie
    Mornes plaines

    Non c’est pas Waterloo
    C’est les quais des métros
    Ouais c’est la chaine

    Des abonnements aux choses
    T’as vu qu’est-ce que ça cause
    Aux gens, la Merde
    Pour des printemps sans rose
    Ils peuvent vendre mes proses
    Je les emmerde

    Quelques maitres banquiers
    Pour des millions de noyés
    Dans les métros
    Tous ces gens qui ont des rêves
    Ces gens qui ne soulèvent
    Que la croix sur leur dos

    Pour vivre faut payer
    Pour s’aimer faut payer
    Pour mourir faut payer
    Puis faut des assurances
    Pour bien nourrir la panse
    Du souffre spéculé
    Et bien qu’ils crèvent tous
    Puisqu’ils en veulent encore du courbe échine
    Ici même l’espoir à le goût il faut croire
    Du règne des machines

    Si c’est la fin des mondes
    Si c’est l’enfer
    Si t’as le cœur qui tombe
    Plus bas que terre
    Si c’est la mort des rêves
    Si tout n’est que poussière
    Tu le sais quand on crève
    Qui nous attend ? Les vers
    Dis, t’es pas révolté ?
    De voir nos terres
    Toujours les champs de blé
    La culture des misères

    Quai des métros
    J’vois des bateaux
    Dis comment sécher nos sanglots ?
    C’est pas des relevés du jour
    Quand nos amours les long des flots
    Des navires sur des champs de blé
    J’entends crier l’humanité
    Allez viens on va se faire une bière
    Pour exploser nos découverts

    Doigt levé à leur CAC 40
    Ces univers au fond des fentes
    J’emmerde Walt Street et les autres
    Du Dieu Pognon, tous les apôtres
    On vend nos bonheurs à crédit
    Des financiers aux boites de nuit
    Puisque nos chairs sont aux enchères
    Qu’on a baisé la terre

    C’est la guerre mon amour
    C’est la guerre mon amour
    C’est la guerre mon amour

    Aux vagues emportant des pays
    Au grand patron du tout pourri
    A mon amour dans son caddie
    Aux licenciés dans l’incendie
    Au viol collectif des cultures
    Au nucléaire dans la nature
    Aux fils des ciments des campagnes
    A nos enfants à nos compagnes
    Aux laissés sur le bas-coté
    Aux blessés des cours des marchés
    Au gré des chômeurs des enclaves
    A nos amours au fond des caves
    Aux dictatures de nos réseaux
    Ta vie merde sur des photos
    Aux politiques donnant leur cul
    Travailler plus travailler plus
    Au peuple dansant pauvres cons
    Tout ça bandez pour des pognons
    Pour des petits rois de la finance
    Pour des guignols menant la danse
    Des collabo’ communicants
    Des transactions au goût du sang
    Il faudra leur couper les couilles
    Et puis tant pis si le sang coule
    Histoire de faire pousser les fleurs
    Qui sait demain pour un meilleur
    Tant pis s’il faut te détruire
    Si la terre il faut reconstruire
    Camarade banquier tu peux mourir
    Moi je pisserais sur ta tombe
    Puis je ferais l’amour à ma blonde

  7. Dans le désordre, au hasard et sans hiérarchiser, quelques-unes des nouvelles qu’il a fallu encaisser ces derniers jours : le permafrost qui fond et ses émissions de CO2 non-comptabilisées dans les projections climatologiques, les gaz de schistes qu’on cherche encore et toujours à nous fourguer, le réacteur EPR, les nouvelles antennes-relais à portée pénétrante de 100km, les robots-tueurs, les animaux découpés vivants dans les abattoirs, les débats bidonnés, la manipulation massive et grossière de l’opinion, les refusants de Notre Dame des Landes envoyés en prison, interdits de séjour et condamnés à « trouver un emploi », les communes qui vendent leurs terres et leurs sources d’eau au plus offrant, les deux millions et demi d’hectares de maïs OGM offerts à Monsanto au Mexique…
    Il y a des moments comme ça où je sens mon envie de vivre qui vacille et mon optimisme qui s’atrophie.

  8. Je te comprends, Valérie ! Nous sommes tous sur le même bateau… qui coule.
    Cette histoire de permafrost qui fond devrait faire la une de tous les journaux mais « on » préfère nous parler de la guéguerre Fillon-Juppé ou des résultats du foot…

  9. Valérie,
    Ça n’en finit pas, en effet. Chaque jour, une nouvelle qui tombe, plus désespérante que la précédente. Où que l’on soit, tout se défait. Partout où l’on pose son regard, le tissu de la vie se déchire.
    Ce qui s’est mis en marche à Notre-Dame-des-Landes m’a redonné espoir, même si je suis lucide, ô combien. Quelque chose se passe là-bas et pas seulement.
    Mais ce désir d’y croire est toujours au bord de retomber.
    Deux jours après l’euphorie du 17, une nouvelle m’a anéanti. Ces antennes qui portent jusqu’à 100 km et plus, pour venir à bout des reliefs, des forêts, cette 4G qui de déploie… C’est la fin des derniers espaces de survie pour les ami(e)s électro-hypersensibles et pour nous tous, nous toutes, bientôt, ne nous leurrons pas.
    J’ai aussitôt envoyé une lettre ouverte à la ministre de la santé. Lettre morte, une de plus. J’ai écrit un très long commentaire pour Planète sans visa, mais finalement, je ne l’ai pas envoyé.
    Il va leur rester quoi, pour vivre, aux personnes EHS ? Vont-elles devoir creuser sous terre et s’enterrer vivantes pour se protéger, pour ne pas gêner ? « Creuser elles-mêmes leur tombe en faisant vite, en se cachant et s’y étendre sans rien dire pour ne pas déranger les gens ? »

    Que va-t-il nous rester, quand les derniers fils de la vie auront été brisés ?
    Pour l’heure, il reste encore des arbres, des oiseaux, des herbes vagabondes, il reste de la beauté, des êtres à aimer, il reste des mots à écrire, à crier, des lieux et des vies à défendre.
    Et ce n’est pas rien. C’est même l’essentiel, non ?

    Frédéric

  10. @ Valérie, énoncé de cette manière en inventaire à la Prévert, en effet je me pose des questions sur ce que je vais bien pouvoir dire à mes enfants…
    En revanche si nous prenons chacun notre bâton de pèlerin avec dans nos manches de solides connaissances sur des sujets pointus ( chacun le sien selon ses capacités et ses choix ) afin de pouvoir tenir la conversation plus de quelques mn sans s’écharper ou se traiter de tous les noms d’oiseaux, nous avons encore l’espoir de faire basculer les croyances !
    Le sujet fondateur est sans doute la question énergétique omniprésente d’un point de vue du dieu Progrès et de la religion croissantiste.
    Les discussions deviennent parfois étonnamment riches dès que l’on pose des questions sur de supposées certitudes.
    Comme celle-ci : quelle action sanitaire a le plus contribué à faire reculer la moyenne de mortalité chez les Humains ???
    Réponse : ( je ne sais pas écrire à l’envers… )
    apprendre à se laver les mains au savon !
    C’est surprenant de bon sens et cependant tout le monde est convaincu que les découvertes ou inventions de nouvelles molécules ou matériel high-tech d’investigation sont les responsables de notre « mieux-être ».
    Nos vies sont faites de ce genre de croyances et bien entendu celles de nos interlocuteurs également et je crois que glisser des coins dans les failles est œuvre très positive et d’ailleurs la seule manière d’insinuer le doute, générateur de pensée…
    La liste de nos misères et crimes contre la vie ( je dis bien « nos » car dire « vos » est s’exclure du problème et ne pas assumer ses responsabilités et donc ne pas être entendu ) ne présente pas le moindre intérêt, si on a le malheur de la présenter telle quelle à n’importe qui, le résultat est garanti d’avance, on a perdu.
    Mettre l’accent mine de rien sur des questions comme le tabac.
    Anodin à priori, mais si l’on met en transparence les émissions de micro-poussières des diesels reconnues comme hautement cancérigène récemment – alors que les connaissances sur le sujet sont acquises depuis des décennies – et que tous les Humains respirent sans être confiné avec un inconscient qui grille son clope dans la chambre du gamin, là, les gens réagissent et crois moi, ça va vite tout-à-coup dans leurs têtes parce qu’il ne faut surtout pas prendre ceux qui ne veulent pas entendre nos arguments pour des crétins, il faut seulement apprendre à communiquer, ce que nos dirigeants du monde entier ont su faire pendant que nous faisions la fine bouche en parlant de la récupération réactionnaire potentielle de la psychologie.
    Ouf !
    La colère est mauvaise conseillère et il y a le feu, alors nous avons le choix, soit faire l’inventaire des menaces et considérer ce que nos enfants ne connaîtront jamais ou apprendre à se battre avec les armes de l’ennemi qui ont prouvé leur redoutable efficacité !
    À ce propos je trouve que le rapport de l’équipe Séralini est un exemple magistral, ils ont fait en toute éthique la même chose que la propagande des lobbys, ils ont semé le doute et c’est trop tard, l’opinion publique ne retiendra que ce qu’ils ont mis en évidence.
    c’est la raison de la rage extrême des communicants de tous bords qui se sont carrément lâchés, là, parce qu’ils ont compris immédiatement le mal que ce travail scientifique a fait auprès des populations.
    Semez le doute, calomniez tous azimuts ( mais à bon escient, il faut que ça tienne la route comme le boulot de Séralini ) il en restera bien quelque chose.
    Je ne vois pas d’autre issue pour éteindre l’incendie, la maison brûle !!!

  11. Merci Franc, Bianca, Frédéric, Lionel.
    Aujourd’hui il y a du soleil, et si je me débrouille bien j’arriverai à passer entre les gouttes des nouvelles accablantes…
    Rien d’autre à faire quand j’ai l’impression — de plus en plus fréquente — de n’avoir plus de place à l’intérieur pour les recevoir. Hélas la seule méthode efficace que je connaisse est la fuite, dans ce cas-là. Espacer mes visites sur Planète sans Visa, par exemple. Les statistiques risquent de s’en ressentir 🙂 mais tant pis.
    Bonne journée à toutes et tous
    Valérie

  12. Lionel, bien d’accord avec vous mais juste une nuance (qui a probablement plus a voir sur l’emploi des mots que sur le fond):

    Seralini n’a « calomnie » personne! Il n’a pas non plus fait « le meme travail que les lobbys », il a fait un travail scientifique qui a releve la barre (le niveau de serieux) et qui (on l’espere) obligera maintenant les pro-OGM a adopter les meme standards si ils veulent refaire leur credibilite.

    Je ne crois pas qu’il y ait de symetrie entre la science d’un cote et la propagande de l’autre, ce ne sont pas les memes methodes, la science ne « calomnie » personne, elle etablit les faits en expliquant ses methodes aussi bien que ses resultats, au contraire de la propagande qui ne peut pas reveler ses methodes.

  13. Valérie, Lionel,
    La « fuite » pour éviter l’inondation, quand les « gouttes de nouvelles accablantes » débordent… Vitale, cette fuite, dans un refuge que chacun(e) s’invente. Un refuge au sens figuré, au sens propre aussi.
    Parfois, j’imagine une vie sans plus aucun refuge où vivre. C’est inconcevable et pourtant, bien réel. Les électro-sensibles connaissent ça. Malades du « progrès ». Je crois qu’ils cristallisent toute la folie meurtrière du monde moderne.
    « Semer le doute », oui, par tous les moyens possibles. Le plus difficile, c’est d’attendre que ça germe, que ça fructifie. Combien de temps ? Combien de jeunes pousses piétinées ? Combien de morts ?
    Pour que ça germe, il faut le « soleil » et les « gouttes ». Il faut aussi des sacrées énergies pour défendre, sur la durée, ce que l’on sème.
    Frédéric

  14. Laurent, en effet il n’a calomnié personne. Ce que l’étude a provoqué sans être son miroir est cependant du même effet que la propagande manipulatrice des lobbys, je ne parle pas de ses résultats scientifiques dont nous savons qu’ils ne sont que provisoires et espèrent être soumis à rude épreuve pour probation.
    Je parle de « l’opinion publique qui fait l’opinion », c’est à dire à peu près tout le monde qui ne soit pas spécialiste de la question OGM.
    Celle des gens qui se font du souci ( ou pas ) mais qui ne savent pas bien, qui voudraient pouvoir échapper mais…
    Il s’agit en l’occurrence de calomnier les sacro-saintes déclarations officielles de non dangerosité par le biais d’une étude qui nous semble vraisemblable mais qui aux yeux des novices ne fait qu’accentuer un doute.
    Je parle donc d’une démarche psychique qui nous autorise au bistrot le « t’as vu cette sale affaire ? » et tout démenti, justifié ou non, n’y changera rien.
    Il s’agit de la même démarche que la vraie calomnie par ex à propos des résistants de NDDL présentés comme des anarchistes ( dejà ça fait peur ), sales et alcooliques ( donc on en déduit déjà que ce sont des parasites potentiellement terroristes même si ce n’est pas dit… ).
    Donc en attendant les agréments de leurs pairs, l’équipe Séralini a réussi à faire passer que les OGM foutent des cancers terrifiants.
    Le travail de propagande doit nous être un outil dont nous saurions user en toute morale et éthique mais que nous ne devons pas négliger, ne serait-ce que pour mieux savoir de quoi nous sommes les victimes !

  15. Lionel,

    « Le travail de propagande doit nous être un outil dont nous saurions user en toute morale et éthique »

    La je ne vous suis pas, pas du tout! (Et je ne reconnais pas la ce que vous ecrivez ici par ailleurs).

    Je deteste la propagande, mais le pire est justement quand elle est « bien intentionnee », politiquement correcte, « verte », « durable » et tout et tout, et c’est alors qu’elle est la plus sournoise et qu’elle me donne la nausee…

    Je ne crois pas non plus a la calomnie. D’ailleurs lorsque quelqu’un ici a remarque que le ministre de l’interieur a « gagne son surnom » en calomniant la resistance de « kyste » et que ce surnom moqueur est parfois utilise par certains pour le designer, c’est beaucoup plus ironique que calomniateur, car il renvoie a un geste precis (et pour le coup, calomniateur) du ministre et pas a sa personne.

    Notre combat n’est pas « propagande contre propagande »! Je crois qu’on ne peut pas faire l’economie de la verite, et ses methodes sont tres differentes.

  16. Laurent,

    […](Et je ne reconnais pas la ce que vous ecrivez ici par ailleurs).

    Ce n’est pas le lionel (avec une minuscule, qui parlait critique de la technique, critique de la valeur, décroissance, sortir de l’économie etc) qui écrivait sur ce blog depuis 3 ans, il y a un nouveau Lionel.

  17. Qui parle des mêmes choses !
    Nous sommes nombreux à penser toutes les formes et nécessités de décroissance démocratique, des sorties possibles d’un système totalitaire des puissances d’argent, reste à penser le « comment ? » qui passe par la compréhension du psychisme et de nos comportements sociaux.
    Je reconnais que le terrain est mouvant, parfois miné, c’est la raison de mon retour à ma copie, non que je renie ce que je dis, seulement la façon de l’exprimer pour être audible !

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