Sur quoi (se) repose l’inertie générale (et le journal Le Monde)

L’inertie. Il ne vous a pas échappé que les humains, dont nous sommes, ne foutent rien. Ils acceptent massivement, et chaque jour, des nouvelles apocalyptiques, et puis ils passent à autre chose. Un autre chose qui ressemble furieusement au déni pur et simple. Lequel va fort loin, comme on a pu voir chez ces femmes accouchant sans avoir (vraiment) su qu’elles étaient enceintes. D’un côté, des commentateurs souvent indifférents, au fond, annoncent et radotent que la planète elle-même est en danger, et que l’humanité pourrait du même coup être menacée en son existence. De l’autre, TF1, le supermarché, le dernier téléphone portable, et la torgnole au gamin qui vient de passer devant l’écran. Il me faut ajouter que nous sommes tous ainsi, certes à des degrés heureusement différents. Mais tout de même : ainsi.

L’un des soutiens – massif en l’occurrence – accordé à l’indolence générale s’appelle simplement la croyance. Cette bonne vieille croyance dans la magie et la divination. Ceux qui pensent et prétendent que la Raison aurait constamment gagné depuis les Lumières, c’est-à-dire à peu près 250 ans, se trompent lourdement. Deux courtes lectures, dont vous trouverez l’intégralité au bas de ce papier, en disent long sur le sujet. La première est un article paru dans Le Monde daté 24 janvier. Le journaliste Bruno Philip, envoyé spécial en Indonésie, rapporte les propos extraordinaires de Joko Widodo, gouverneur de Djakarta. Précisons que la capitale indonésienne a subi autour du 17 janvier de nouvelles inondations, qui ont entraîné l’évacuation de 18 000 personnes. Le pire est que le centre-ville a été atteint et que l’on a vu le chef de l’État, Susilo Bambang Yudhoyono, les pieds dans l’eau et pantalon retroussé au beau milieu du jardin présidentiel.

Que faire ? Restaurer les vasières et autres zones humides, les forêts, qui pourraient servir à tamponner – limiter – les crues ? Impossible, car ont poussé en lieux et places des centres commerciaux et des résidences immobilières. Sauvegarder ce qui reste de mangroves, ces forêts qui poussent sur les marais littoraux, et qui sont de formidables moyens de lutte contre les tempêtes et la montée des eaux ? Impossible, car les promoteurs veulent la fin des mangroves, de manière à urbaniser totalement le front de mer. Mais dans ces conditions, quoi faire ? Eh bien, lancer des fusées contre ces foutus nuages, pardi. Leur écraser la gueule, à ces ennemis de l’homme ! Le gouverneur de Djakarta, splendide con des Tropiques, a son idée : « J’ai donné des instructions pour que les nuages soient poussés vers la mer, au nord ». Vous avez bien lu. Des instructions pour dégager le ciel. Concrètement, il s’agirait d’envoyer là-haut des bombinettes chargées, par exemple, de sel, pour absorber l’humidité des nues.

Le deuxième article est une tribune parue dans le supplément Sciences et Techno du même quotidien, Le Monde, daté du même jour, le 24 janvier. Le titre en est affriolant : Allons-nous devenir débiles ? L’auteur, un chirurgien appelé Laurent Alexandre, nous en apprend de belles, mais inutile de paraphraser, vous lirez. Ou non. En un mot, les capacités intellectuelles de l’espèce – la nôtre – pourraient s’effondrer. 80 % des variants génétiques « négatifs » présents dans notre héritage auraient entre 5 000 et 10 000 ans, pas plus. Le recul d’une sélection naturelle stricte, sur fond d’humanisation des sociétés et de refus de l’eugénisme, conduirait droit à un appauvrissement massif et continu de notre patrimoine génétique commun. Jusqu’à ce point, rien à dire en ce qui me concerne. Cette hypothèse, car c’en est une, est recevable.

Tout autre est la suite. M.Alexandre a décidé de tout miser sur la technologie, comme le gouverneur de Djakarta, cette fois d’une manière futuriste. Il est un moyen de sauver notre richesse génétique commune, et la voici : « Dès 2025, les thérapies géniques nous permettront de corriger les mutations génétiques qui menacent notre fonctionnement cérébral. La fin de la sélection darwinienne va nous pousser à pratiquer une ingénierie génétique de notre cerveau qui pourrait bouleverser notre avenir ». Notez que ce délire passe comme lettre à la Poste. Notez que Le Monde s’en bat l’œil et le flanc gauche. Notez qu’on a ainsi le droit d’appeler au règne d’un eugénisme aussi terrifiant que le fut le nazisme sans courir le moindre risque d’être ennuyé.

Et pour conclure, notons ensemble que les hommes inventeront d’autant plus de fadaises technophiles que la situation deviendra plus dure. Dure, elle l’est, certes. Mais ce n’est encore rien à côté de ce qui vient. L’avenir prévisible appartient aux géniaux ingénieux ingénieurs.

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Le papier sur Djakarta

Djakarta face au défi des inondations

LE MONDE | 24.01.2013 à 13h13 Par Bruno Philip r

Attaquer les nuages à la roquette pour chasser la pluie ? C’est l’une des hypothèses envisagées par le gouverneur de Djakarta, Joko Widodo, afin de prémunir la capitale indonésienne contre de nouvelles inondations.

Jeudi 17 janvier, des quartiers entiers de la ville ont été recouverts par les flots. Le bilan s’élève à 15 morts et 18 000 habitants évacués. Le centre-ville n’a pas été épargné : on a vu, dans la presse, des photos du chef de l’Etat, Susilo Bambang Yudhoyono, les pieds dans l’eau dans le jardin du palais présidentiel, pantalon retroussé jusqu’aux genoux… « J’ai donné des instructions pour que les nuages soient poussés vers la mer, au nord », a déclaré, mardi 22 janvier, le gouverneur devant un groupe de journalistes réunis à la mairie. M. Widodo n’a pas précisé les détails de l’opération, se contentant d’indiquer qu’il était possible de contrôler les nuages par des moyens « technologiques ».

Selon le météorologue indonésien Armi Susandi, il est en effet possible d’envoyer dans le ciel une fusée « remplie de substances hygroscopiques », qui, tel le chlorure de sodium, absorbent l’humidité. L’expert reste cependant sceptique quant aux chances réelles de réussite : « La pluie risque de retomber quand même sur la ville. »
Les inondations dans Djakarta sont un problème récurrent. En 2007, la capitale avait fait face à une montée des flots encore plus meurtrière : 50 morts et 300 000 personnes déplacées. Selon les spécialistes, il faudrait canaliser les treize rivières qui irriguent la cité, construire des canaux et des tunnels d’évacuation et installer des pompes dans le nord de la ville, sur le front de mer.

« CEINTURE VERTE »

Le gouverneur Jokowi Widodo a reconnu, mardi, que lutter contre les inondations était une tâche des plus ardues : « C’est un problème très compliqué. Les Hollandais avaient construit trois cents barrages et lacs, mais il n’en reste plus que cinquante aujourd’hui. Les marécages, les forêts et autres zones vertes du nord de la ville ont laissé la place à des complexes immobiliers et commerciaux. Vous ne pouvez pas les démolir, tout a été construit légalement.  »
Alors que les météorologues redoutent d’autres pluies diluviennes d’ici à la fin de la mousson en mars, la lutte contre la montée des eaux reste donc un problème systémique dans cette ville engorgée, surpeuplée et au trafic infernal.

Un expert en « écologie de la mangrove », Sukristiono Sukardjo, a publié, mercredi, une tribune très pessimiste dans le quotidien The Jakarta Post, confirmant les craintes du gouverneur : « Au nord, la ville abrite une concentration exceptionnelle d’une dizaine de millions de personnes très vulnérables à la montée du niveau de la mer. Et ce n’est qu’une question de temps avant que les mangroves n’aient complètement disparu de la carte. » L’expert pointe du doigt la contradiction entre « l’industrialisation et l’urbanisation effrénée initiées par le gouvernement qui, en même temps, se dit préoccupé par l’équilibre écologique ».

Le gouverneur sera-t-il à la hauteur de sa réputation ? Elu en septembre 2012 à ce poste, cet homme de 52 ans s’était vu attribuer, la même année, le prix du « troisième meilleur maire mondial » par le World Mayor Project « pour ses performances en tant qu’ancien maire de la ville de Solo », au centre de Java. La mise en place d’une « ceinture verte » à Solo aurait empêché que de nouvelles inondations affectent la ville, comme cela avait été le cas en 2005. Mais Djakarta représente un défi beaucoup plus considérable.

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La tribune sur le patrimoine génétique

 Allons-nous devenir débiles ?

LE MONDE SCIENCE ET TECHNO | 24.01.2013 à 16h30 • Par Laurent Alexandre

Un article récemment paru dans le journal Cell a fait l’effet d’une bombe. L’auteur démontre que nos capacités intellectuelles vont chuter dans le futur, du fait d’une accumulation de mutations défavorables dans les zones de notre ADN qui régulent notre organisation cérébrale. En fait, deux tendances contradictoires sont à l’oeuvre. La première est positive : le métissage de l’espèce humaine permet le mélange – porteur d’innovations biologiques – des variants génétiques. L’espèce humaine s’est, en effet, séparée il y a 75 000 ans en différents groupes qui ont chacun connu des variations génétiques. Le mélange actuel assure un brassage génétique entre les différents rameaux qui étaient séparés avant les transports modernes.

La seconde tendance est beaucoup plus inquiétante et contrebalance la première. Les variants génétiques défavorables s’accumulent dans le génome humain. Cette accumulation récente est déjà perceptible : une étude publiée dans la revue Nature fin novembre 2012 révèle que 80 % des variants génétiques délétères dans l’espèce humaine sont apparus depuis 5 000 à 10 000 ans seulement.

 A chaque génération, 70 bases chimiques de notre ADN sont mal recopiées par la machinerie cellulaire, lors de la fabrication des spermatozoïdes et des ovules. Ces fautes de copie sont les interstices où naît le changement. Si le taux d’erreur avait été nul, aucune évolution des espèces ne se serait produite, et nous serions toujours des bactéries ! Les mutations négatives étaient éliminées par la sélection naturelle : les génomes concernés ne se transmettaient pas, faute que leur propriétaire atteigne l’âge de la reproduction.

En faisant émerger notre cerveau, l’évolution darwinienne a cependant créé les conditions de sa propre éradication : nous avons considérablement adouci les rigueurs de la sélection en nous organisant en société humaine solidaire. L’effondrement de la mortalité infantile est la traduction de cette moindre pression sélective. Elle touchait environ 20 % des enfants au XVIIe siècle, aujourd’hui autour de 0,3 %… Beaucoup des enfants qui survivent de nos jours n’auraient pas atteint l’âge de la reproduction en des temps plus sévères. La sélection aboutit finalement à se supprimer elle-même : il n’y a notamment – et fort heureusement – plus d’élimination des individus qui ont de moins bonnes capacités cognitives.

La médecine, la culture, la pédagogie compenseront cette dégradation, pendant quelque temps. Mais notre patrimoine génétique a vocation à se dégrader continûment sans sélection darwinienne. Cela veut-il dire que nos descendants vont tous devenir débiles en quelques siècles ou millénaires ? Evidemment pas ! Les biotechnologies vont compenser ces évolutions délétères.

A court terme, le séquençage de l’ADN du futur bébé est révolutionnaire. Il est possible de réaliser un bilan génomique complet du foetus à partir d’une prise de sang chez la future mère. Cette technique va étendre le champ de l’eugénisme intellectuel que l’Etat promeut déjà avec le dépistage de la trisomie 21 (97 % des trisomiques dépistés sont avortés). Puis, dès 2025, les thérapies géniques nous permettront de corriger les mutations génétiques qui menacent notre fonctionnement cérébral. La fin de la sélection darwinienne va nous pousser à pratiquer une ingénierie génétique de notre cerveau qui pourrait bouleverser notre avenir.

45 réflexions sur « Sur quoi (se) repose l’inertie générale (et le journal Le Monde) »

  1. La frontière qui arrête les nuages radioactifs, je connaissais. Des instructions gouvernementales pour que les nuages soient poussés vers la mer, c’est de la bombe. On progresse.
    Premiers symptômes de la débilité qui menace l’espèce humaine ? Heureusement, l’ingénierie génétique du cerveau va nous sauver.
    – Monsieur, votre bilan génomique accuse un déficit préoccupant.
    – C’est grave, Docteur ?
    – Des mutations défavorables se sont accumulées dans les zones de votre ADN qui régulent votre organisation cérébrale.
    – Et… euh… qu’est-ce…
    – Vous frôlez la débilité mentale. Encore une mutation et vous l’êtes complètement.
    – Quoi ?
    – Débile.
    – Ah… euh… et…
    – Deux hypothèses : soit vous n’enfantez plus et vous finissez votre vie quasi-débile. Soit vous voulez avoir des enfants, mais là, il faudra vous reséquencer du début à la fin. Mais rien ne dit que vos enfants seront viables, il faudra contrôler tout ça en amont.
    – Ah… et… euh…
    Bref, le choix est simple : on vous regoupille le génome, rapport à vos neurones ou vous êtes une fin de race. Je résume. Personnellement, je préfère encore finir à moitié débile.
    Dostoïevski avait écrit : « La beauté sauvera le monde ». C’était au 19ième siècle. Au 21ième, je vous propose une paraphrase audacieuse : la débilité sauvera le monde. Parce que franchement, quand je vois de quoi sont capables nos ingénieurs les plus intelligents, je flippe. Mes propositions ? Une forme d’eugénisme à l’envers : on garde les débiles, on empêche de naître (et de nuire) les futurs génies de la techno-science.
    Sans rire, ce qu’écrit Fabrice dans son introduction est sidérant, en effet. Cette capacité de déni, de légèreté, de futilité permanente quand tout s’écroule autour de vous, c’est tout simplement inouï. Sans doute y-a-t-il une forme d’auto-protection… A très court terme, seulement.

  2.  » En un mot, les capacités intellectuelles de l’espèce – la nôtre – pourraient s’effondrer. 80 % des variants génétiques « négatifs » présents dans notre héritage auraient entre 5 000 et 10 000 ans, pas plus. Le recul d’une sélection naturelle stricte, Sur FOND D’HUMANISATION DES SOCIETES ET DE REFUS DE L’EUGENISME », conduirait droit à un appauvrissement massif et continu de notre patrimoine génétique commun. Jusqu’à ce point, rien à dire en ce qui me concerne. Cette hypothèse, car c’en est une, est recevable. »

    Dès ce point j’ai envie de lui en coller une. En faisant du sous zemmour ( je pensais pas que ça pouvait exister), il doit être bien placé pour parler d’effondrement intellectuel.

  3. Eh bien moi je suis sidérée que tu voies les choses comme ça, Fabrice (je parle de la médecine). L’hygiène et le progrès social ont permis la survie d’êtres qui eussent été éliminés d’eux-mêmes jadis. Serait-ce un mal ?

    Mais j’avoue que le problème est bizarrement posé et que l’article de Laurent Alexandre prête à confusion. Cette phrase peut nous faire questionner : « il n’y a notamment – et fort heureusement – plus d’élimination des individus qui ont de moins bonnes capacités cognitives. »
    Moi j’ai toujours cru que la sélection naturelle était le fait non pas des « capacités cognitives », mais de la toute bête résistance aux bactéries, ou même une question de chance, tout simplement.

  4. D’autant plus pitoyable est l’emploi du futur dans le 2e article. Pas du conditionnel, bien sûr. Puisque c’est comme ça que ça va se passer. Les doutes, les voies alternatives, ça doit justement être pour les débiles.
    Petite parenthèse : « 97 % des trisomiques dépistés sont avortés », c’est une forme de sélection, certes non-naturelle, mais une sélection quand-même.

  5. L’idée que la raison pourrait faire ce que la nature ne pourrait pas faire prend, selon certains, sa source dans la terrible catastrophe de Lisbonne de1755 et on a commencé à penser que le monde, la nature, devait être contrôlé vu que la nature tapait en aveugle . Intéressant de se le rappeler parce qu’on peut tout à fait imaginer un point de basculement dans le sens inverse.

    Il faudrait peut-être accorder plus de place à ces « degrés différents d’inertie générale ». Pourrait-on imaginer en Europe, en France ou en Allemagne par ex, un scénario aussi délirant que celui proposé à Djakarta ? J’ai des doutes…

    Quand à l’article du Monde science et techno, il me semble fumeux : « La fin de la sélection darwinienne…. », est-ce qu’une telle affirmation ne va pas un peu vite en besogne ? Notre « modernité » peut-elle vraiment mettre fin à un processus qui semble inhérent à la vie ? N’est pas présomptueux de le croire ? Parfois (ou souvent) en sciences, de nouvelles découvertes permettent surtout de prendre conscience de l’immense étendue de ce qui reste à découvrir ou à comprendre. Il est facile avec une plume habile de monter une forme de démonstration à priori convaincante mais ça ne veut pas dire pour autant que cette démonstration soit juste.

  6. Monsieur Laurent Alexandre ferrait bien de retourner faire ses classes, histoire d’entendre parler « d’épigénétique ».Comme ça il comprendrait que la dégradation de notre environnement est bien préjudiciable que de laisser vivre tout le monde!
    Il n’y a pas a dire la junk food ça rend vraiment con!

  7. « Jusqu’à ce point, rien à dire en ce qui me concerne. Cette hypothèse, car c’en est une, est recevable. »

    Cette hypothèse est une pure spéculation sans aucun fondement scientifique, un calcul idiot fait sur un coin de table qui à reçu le statu de « fait scientifique » par la grâce d’une douzaine d’imbéciles qui dirigent une revue de génétique.

    En 1883, soit il y a 130 ans, Francis Galton, le cousin de Charles Darwin, inventait l’eugénique et la justifiait avec des raisonnements tout à fait semblables.

    Voici ce qu’écrit André Pichot dans « L’eugénisme ou les généticiens saisis par la philantropie » (1995)

    A la fin du siècle dernier et au début de celui-ci, on dégénérait beaucoup ; c’était la mode, dans les cabinets médicaux comme dans les salons. On dégénérait par maladie (tuberculose, syphilis, malaria, etc.), ou bien par intoxication (éthylisme mondain et alcoolisme prolétarien, abus d’opium ou d’autres drogues). On dégénérait aussi par consanguinité (les familles royales donnaient l’exemple avec leurs hémophiles), ou bien par métissage (la colonisation avait multiplié les contacts avec les Noirs et les jaunes ; l’art nègre allait arriver, bientôt suivi par l’art « dégénéré »). On dégénérait à cause du déclin de la civilisation (les bonnes manières se perdaient avec l’avancée de l’industrialisation et du prolétariat) ou par excès de civilisation (les préciosités d’Oscar Wilde, les évanescences du symbolisme ou les arabesques de l’art nouveau, tout dénonçait une culture s’exténuant dans un raffinement morbide). Bref, on dégénérait pour une raison ou une autre, mais en tout cas on dégénérait.

    Simultanément, dans les mêmes cabinets médicaux et dans les mêmes salons, l’humanité progressait à pas de géant. Partout on célébrait la science. La médecine venait d’être révolutionnée par Pasteur ; les maladies reculaient devant les vaccinations, l’hygiène et l’asepsie, en attendant les premiers antibiotiques. La mécanisation triomphait, les machines tournaient, l’industrie produisait, les automobiles commençaient à rouler, et les avions à voler. L’électricité éclairait le monde, le radium l’irradiait, l’uranium bientôt l’illuminerait. Face à la dégénérescence généralisée (de la santé, des moeurs, de la politique et de l’art), la science et la technique se dressaient, derniers remparts de l’humanité et de la civilisation.

    Voilà le contexte dans lequel diverses doctrines « biologico-politico-sociales » voient le jour : le darwinisme social, l’eugénisme négatif et l’eugénisme positif.

  8. Frederic Wolff a trouve la solution 🙂

    Blague a part, cela fait quelques temps que l’on sait que « la selection naturelle » concue comme un mecanisme ne peut rendre compte de l’evolution telle qu’on l’observe, et que le trio gene – organisme – environnement est en etroite interaction, sans que « la cause » ou « l’effet » puisse etre attribue exclusivement a l’un ou a l’autre.

    C’est pour cela que l’aspect alarmiste, meme discretement ironique, de l’article du Monde me laisse completement froid.

    Je trouve qu’il y a des evolutions encore plus rapides et inquietantes que celles exprimees au niveau des genes !

    Comparez par exemple l’aptitude a jouer des enfants, de plus en plus rares, qui n’ont pas ete soumis a la tele ni aux jeux video, avec celle des autres. Que deviendront ces generations qui n’auront jamais fait un jouet ni raconte une histoire avec des morceaux de papier ou des bouts de bois ? Que sera la faculte d’imagination de ces adultes, leur force de creation des idees face aux images toujours plus physiques, toujours plus envahissantes, que cree le progres technologique ?

    Et ce n’est pas la pompeuse Academie des Sciences, qui vient de se livrer a un exercice ehonte de promotion des « ecrans pour les enfants », qui risque de nous alerter:

    http://www.academie-sciences.fr/activite/rapport/avis0113.htm

    Ils ignorent l’aspect primordial de ces « ecrans », qui est de renforcer infiniment l’aspect physique des images pour leur donner un pouvoir de plus en plus grand (la « realite virtuelle », devenue « realite augmentee »), tentent en insistant sur la notion de « virtuel » de donner a cette evolution un passe antique et respectable (comme quoi le virtuel a toujours existe, c’est le propre de la culture, etc.), et finissent par se fourrer totalement le doigt dans l’oeil en allant jusqu’a argumenter que les « ecrans passifs » sont pires que les « ecrans actifs » alors que c’est exactement le contraire !

    On dirait un « publi-documentaire » ecrit par Apple, Google et Microsoft…

  9. Laurent,
    L’impact des écrans sur les enfants est intéressant à analyser en regard des gènes qui pourraient nous transformer en débiles mentaux.
    L’Académie des sciences s’inquiète-t-elle de la capacité de création et d’attention des enfants ? De leur pensée qui zappe ? De leur rapport de consommation et de dépendance aux nouvelles technologies ? Des conséquences des ondes pulsées sur leur cerveau ? Des risques de tumeur et d’Alzheimer, autrement plus immédiats et alarmants que les mutations génétiques ? Préconise-t-elle de poser des limites, en clair, d’interdire l’usage des écrans en dessous d’un certain âge ?
    Je n’ai pas lu le rapport de cette institution, mais d’après ce que j’ai vu et entendu, la réponse est non.
    « Je trouve qu’il y a des evolutions encore plus rapides et inquietantes que celles exprimees au niveau des genes ! » Je fais mien votre propos. Les exemples abondent.
    Ce qui me navre, c’est cette tendance à en appeler à davantage de technologie pour résoudre des problèmes engendrées par la technique.
    C’est pourquoi je ne blaguais qu’à moitié, en prétendant que la débilité sauverait le monde. La débilité comme limite à la toute-puissance technicienne, industrielle. Puisqu’on ne sait pas faire autrement.

  10. Et oui, c’est vraiment la merde!

    Voici une autre dénonciation, celle de l’acharnement contre les plantes « invasives » par les « naturalistes » qui ne voient aucun lien entre le sort que nous réservons à ces plantes, et le sort que nous réservons aux hommes qui osent sortir de leurs frontières. Ca n’a rien à voir, disent-ils…

    http://www.tela-botanica.org/actu/article5002.html

    Amicalement,
    Olivier

  11. Frederic, le rapport de l’Academie des Sciences n’est pas vraiment passionant, mais ca se lit vite et j’ai mis le lien. En gros, leur raisonnement c’est « il y a du bon et du mauvais, essayons de favoriser le bon et de reduire le mauvais ». Rien a dire a ce raisonnement de bon sens le plus elementaire, mais ca ne veut strictement rien dire tant qu’on n’a pas caraterise un tant soit peu ce qui est bon et ce qui est mauvais, et malgre tous leurs efforts les resultats des recherches ayant mis en evidence du « bon » sont extraordinairement minces et marginales, voire anecdotiques, et l’Academie n’arrive pas, malgre quelques efforts (dans le paragraphe assez obtus sur « l’intelligence des ecrans »), a expliquer ces maigres resultats a la lumiere de ce qu’elle decrit de ce que sont ces « ecrans ». Bref, un melange de voeux pieux et de confusion camoufle en bon sens, c’est du publi-reportage!

  12. Mon commentaire sera court mais pour ceux qui n’entrevoient pas les futurs méfaits de l’eugénisme, ou qui lui portent un espoir, je vous conseille de voir ou de revoir « Bienvenue à Gattaca »…

    Sinon, merci pour votre blog Mr Nicolino, il mériterait une plus large audience en ces temps moribonds

  13. Je ne lirai pas les articles sur les écrans. Je vous prie de m’en excuser. Pourtant ça me tracasse, comme l’eugénisme, les pontes qui décident, la débilité en devenir… Je suis de plus en plus mauvaise citoyenne rationaliste. Trop vieille, les idées arrêtées, le poil qui blanchit (et jaune en plus)!
    Je vais parler télé, et de son contenu artistique ou plutôt pédagogique. Celle que je n’ai jamais eue, si j’ai pu la regarder goulument chez les autres, ou dans quelque hôtel, à n’en plus dormir… J’avais donc payé pour ça ?!

    Je me souviens d’une télé qui devait être créée il y a très peu de temps, réservée aux nourrissons et aux petits enfants jusqu’à trois ans. Pas mal de pub en distraction totale. Total fun… Après : l’école obligatoire ?
    Un tollé. Arrêt. Provisoire ?
    (Ici, je crains les croisements sournois de l’histoire, les réapparition et les déterminations venues d’en haut, des institutions si peu publiques).

    Souvenir aussi d’une institutrice laissant les enfants (les élèves !) raconter un visuel projeté par ses soins. Qu’est-ce qui avait pu être compris ? Pas grand-chose. Beaucoup de décousu, pour ne pas dire du décousant.

    Un livre sur la question qui peut intéresser les esprits plus jeunes que le mien (peut-être celui des messieurs aux rapports officiels ? celui qui ne saurait dégénérer):

    http://bouillaud.wordpress.com/2011/02/19/michel-desmurget-tv-lobotomie-la-verite-scientifique-sur-les-effets-de-la-television/

  14. C est sur il ny a qu a regarder un buschman par exemple lui quel que soit le milieu dans lequel on l obligerait à vivre il survivra sans problème prenons un pauvre urbain bien moderne une semaine dans la foret seul et il crève de faim de froid de chaud de peur bouffé par les fourmies éventuellement bien sur l humanité est devenue un ramassi d innapte à la vie à la débrouille à supporter une once d adversité mon dieu il neige mais que fait le gouvernement ??

  15. « Le gouverneur de Djakarta, splendide con des Tropiques, a son idée : « J’ai donné des instructions pour que les nuages soient poussés vers la mer, au nord ».
    Sidérant en effet comme argumentation ,peut être faudrait-il un coup de HAARP pour l’aider?
    Tiens notre Fabrice Nicolino connaît-il ce HAARP,
    j’ai découvert il y a peu, via un collègue ce nom,
    en cherchant un peu sur l’ordi,pas très rassurant…

  16. C’est interessant de mettre en rapport les commentaires de Bertrand et d’Arnaud. Les deux commentaires decrivent la meme chose (meme si le premier est ironique):

    « Face à la dégénérescence généralisée (de la santé, des moeurs, de la politique et de l’art), la science et la technique se dressaient, derniers remparts de l’humanité et de la civilisation. »

    et :

    « un buschman par exemple lui quel que soit le milieu dans lequel on l’obligerait à vivre il survivra sans problème prenons un pauvre urbain bien moderne une semaine dans la foret seul et il crève de faim de froid de chaud de peur bouffé par les fourmies »

    Cependant ce qu’on voit un peu partout, les « Buschman » d’ici et d’ailleurs sont les premieres victimes du pillage organise au nom des « urbains bien modernes » qui tirent plutot mieux leur epingle du jeu ! Enfin, en apparence du moins.

    Ce qui souligne l’urgence de mettre fin a cette dichotomie, mentale avant d’etre politique.

    Et on ne serait peut etre pas en guerre au Mali!

  17. Ca fait plaisir de lire l’article sur Desmurget! Enfin un expert des medias qui ne soit pas un « pipeaulogue »!

  18. « Notez qu’on a ainsi le droit d’appeler au règne d’un eugénisme aussi terrifiant que le fut le nazisme sans courir le moindre risque d’être ennuyé. » Je crois que vous n’avez pas complètement compris le problème, c’est soit on fait de l’eugénisme volontaire soit au disparaît! Regardez ce qui s’est passé sur des îles qui ont été préservées des prédateurs, certains oiseaux pour qui le vol servait principalement à s’échapper ne savent plus voler alors qu’ils sont arrivés sur l’île en volant! http://fr.wikipedia.org/wiki/Dodo_%28oiseau%29

    Mais pour nous c’est bien pire :
    – la motorisation fait dégénérer l’appareil moteur (durant une vie et pour les suivantes par non sélection et éventuellement épigénétisme).
    – les césariennes suppriment la nécessité d’avoir un bassin large pour les femmes.
    – la fécondation assistée cout-circuite aussi toutes sorte de problèmes dont des génétiques (% inconnu) qui ensuite se transmettent.
    – les médicaments, antibiotiques et opérations diverses font qu’un système immunitaire partiel et d’éventuels défaut physiques létaux à moyens terme ou tout simplement très inesthétiques (c’est une référence à la sélection sexuelle, une des dernière qui avait lieux, mais de moins en moins efficace aussi à cause des hormones anticonceptionnels qui inversent certaines préférences niveau choix du partenaire et ne laissent souvent pas le temps de changer de partenaire une fois la pilule arrêtée pour avoir des enfants) permettent malgré tout de séduire et d’avoir des enfants.
    – le système absurde dans lequel nous vivons (consommer, jeter, consommer, jeter et surtout consommer du superflu comme des moyens de transport privé 20 fois plus lourds que nous) implique d’une certaine perte du sens critique favorise l’adaptation et la montée dans la hiérarchie sociale, donc le potentiel reproductif.
    – et cerise sur le gâteau plus on est irresponsable dans certains domaines plus on a d’enfants, par exemple : les gens qui ne savent pas bien utiliser les contraceptifs (ces derniers sélectionnent en fait ceux qui ne savent pas s’en servir avec une prime pour le déni de grossesse).
    – les gens qui se foutent que leurs enfants étouffent dans un monde sur-pollué et sur-peuplé.

    Voilà, s’il n’y a pas assez de raisons qui devraient nous pousser à prendre en main notre évolution et bien j’en ai encore!

    Point numéro 2 : vous avez le réflexe de faire référence à des atrocités historiques qui n’ont rien à voir avec les problèmes évoqués c’est malheureux pour quelqu’un qui semble autrement friser la perfection d’opinion, les différences sont pourtant énormes car les atrocité du passé étaient motivées par des facteurs complètements différents : suprématie version simple survie, contrainte violente version action volontaire et informée, désinformation systématique version information la plus transparente possible, urgence d’application version longue réflexion et consultations publiques.

    Ce sont des buts complètements différents et les buts modernes d’agir en faveur de la survie de l’espèce humaine me paraissent tout à fait louables!

    Par contre comme vous aimez fustiger, fustigez plutôt le système capitaliste qui quand appliqué à la résolution d’un problème (n’importe lequel) à intérêt à ce que le problème s’amplifie pour améliorer ses sources de revenu, il s’ensuit des recherches et des applications biaisées qui nous pourrissent littéralement la vie quand ça ne nous l’ôte pas directement (industrie de l’armement)

    Et voilà un autre sujet indispensable pour un avenir radieux : http://www.demographie-responsable.org

    Mais un gros problème vient du déni de beaucoup de malthusianistes vis à vis de la nécessité d’entreprendre en même temps des modifications drastiques niveau consommation et du déni de beaucoup d’écologistes vis à vis de la question démographique! Tellement ridicule, les deux approches étant forcement complémentaires et indispensables l’une à l’autre.

  19. Demographie Responsable, vous n’avez rien compris, la genetique c’est ce qui nous fout dedans, justement! La preuve? On parle bien de « maladies genetiques », non?

    Plus serieusement, le mal-nomme « patrimoine » genetique est justement ce a quoi il faut essayer d’echapper, par la plus grande diversite possible.

    Le genie du code genetique (et de la sexualite) ce n’est pas « la transmission », c’est « l’ouverture des possibles ».

    C’est pourquoi les tentatives eugeniques n’ont jamais marche.

    Au fait, pourquoi vous montrez une rue bondee en Afrique, pleine de pietons et de bus, pour illustrer la demographie?

    Vous n’auriez pas pu montrer un airbus bonde, les avions faisant la queue, une autoroute a 8 voies embouteillee, un terrain de golfe, une banlieue s’etendant a perte de vue, ou les puits de petrole de la Shell au Niger?

    Je veux dire, si c’est pour mettre en valeur le poids environmental.

    Mais si c’est plutot pour dire « il y a trop d’Africains » alors c’est autre chose, je comprends vos photos…

  20. « par la plus grande diversité possible »
    *** Vous savez si votre diversité englobe la mucoviscidose, la progéria et autres problèmes génétiques les choix seront vite fait, dès que des traitements eugéniques seront possibles les parents porteurs de ces gènes se précipiteront (s’ils en ont les moyens … sélection de riches! Bref on est pas au bouts des questions éthiques), même si a mon avis ils feraient mieux de s’abstenir tout court, car les problèmes viennent en général par paquets. Donc la diversité oui, mais celle qui vous handicap à vie et/ou vous rend dépendant de machines obligatoirement pour survivre on s’en passe (*1) ou améliorée version cyborg avec multiples passages en sale d’opération pas très réjouissant non plus, personnelement si je devais avoir été l’objet d’améliorations (réussies évidemment), j’aurais nettement préféré que ça se fasse dans l’oeuf!

    « C’est pourquoi les tentatives eugéniques n’ont jamais marchés. »
    *** Ne confondez pas les dictateurs du passé avec des parents qui veulent juste un enfant sain! Ce genre d’amalgame traduit juste un manque de connaissance de ces problème, du genre en 1700 personne n’a jamais volé on ne volera jamais 🙂

    « Au fait, pourquoi vous montrez une rue bondée en Afrique, pleine de piétons et de bus, pour illustrer la démographie? »
    *** Encore une erreur d’appréciation de la situation! Dites moi vous avez réagi très émotivement pour pondre ce petit texte 🙂 Donc (1) ce n’est pas mon site et je ne suis même pas membre, et ce n’est pas parque je leur fait un peu de publicité que j’approuve tout ce qui est publié sur ce site!

    « Vous n’auriez pas pu montrer un airbus bonde, les avions faisant la queue, une autoroute a 8 voies embouteillée »
    *** Oui ça aurait été beaucoup plus juste, mais encore une fois ce n’est pas mon site et il se passe qu’une partie des malthusianistes à tendance à dénigrer l’impact du train de vie tandis qu’une partie des écologistes les plus durs à tendance à dénigrer l’importance du malthusianisme, et ne parlons même pas des politiques qui ont tellement peur de ne pas avoir assez de vôtes que ces questions de surpopulation sont hautement taboues! Alors j’essaie de détabousifier 🙂 en prêchant le malthusianisme chez les écologistes et l’écologie chez malthusianistes! D’ailleurs si ça vous intéresse il y a du travail à faire ici : https://www.facebook.com/reduce.population

    Évidemment je suppose qu’ici personne ne sera d’accort avec moi sur la nécessité de promouvoir à fond le planning familial, y compris en occident où les gens ne maîtrisent pas encore assez bien leur contraception (il n’y a qu’à voir le nombre d’avortements et l’utilisation de la pilule du lendemain, sans doute pointe de l’iceberg chez amateurs de surprises).

    (*1) Évidemment en disant un truc comme ça, ça sera pris à l’extrême, donc justifier : Oui il y a des gens extraordinaire qui sont nés avec un grand handicap et qui ont pu le surmonter et accomplir de grandes choses, mais combien croupissent comme des légumes dans différents hôpitaux, combien sont des charges épouvantables pour leur ento

    urage etc. Et de l’autre côté quelques petite manipulations génétiques (je me place dans le future because il y a encore quelques problèmes à régler, bien que ça se fasse déjà par tris d’embryons) et pouf vous avez quelqu’un qui à beaucoup plus de chances de vivre une vie épanouie! Un autre argument à défaire : oui, et si la personne sévèrement handicapée était un/e génie argument balayé par le fait que l’embryon OGM 🙂 a probablement plus de chances du côté génial que l’autre! Surtout si les manipulation se font du côté du cerveau 🙂 On est bien d’accord qu’il y a des risques mais c’ets appelé à être très progressif et contrôlé et j’espère que d’ici là on sera sorti de cette saloperie d’obsession avec le profit matériel.

  21. @jeveuxpasdevenirundodo
    Si j’applique votre raisonnement, je dois supprimer tout ceux qui comme vous ont des capacités cérébrales trop limitées.
    S’il est nécessaire d’arrêter la croissance démographique, et même entrer dans dans une légère décroissance, il faut le faire en réduisant la natalité, pas en augmentant la mortalité.
    Ce n’est pas en maintenant les souffrances et les morts qui peuvent être évitées par césariennes, antibiotiques … que l’on fait progresser le genre humain dont le niveau n’est pas bien haut dans l’ensemble, et chez certains comme vous, comme les scientistes avec les nano appliquées au contrôle de la pensée,comme les fachos et les autres fanatiques, il est au fond du caniveau.

    Si l’homme, comme les cétacés, les hominidés et d’autres animaux a un cerveau développé, il doit s’en servir pour progresser non seulement pour la survie mais aussi pour le bien être, et non pas pour la destruction comme c’est souvent le cas.

  22. « il faut le faire en réduisant la natalité » … j’ai jamais dit le contraire ??? Vous avez lu quoi ???

    « césariennes, antibiotiques » : j’ai jamais dit qu’il ne fallait pas utiliser la technologie médicale moderne, j’ai juste constaté qu’elle nous fait probablement dégénérer sur le long terme et que l’eugénisme volontaire scientifiquement assisté (par modification des embryons cela va sans dire) serait une solution possible.

    « des capacités cérébrales trop limitées » Dites donc restez polis 🙂 Vous avez vu les vôtres en matière d’interprétation de texte 🙂

    « il doit s’en servir pour progresser non seulement pour la survie mais aussi pour le bien être » Mais absolument d’accord, c’était d’ailleurs le thème central de mes posts.

  23. Oui encore un mot : « Allons-nous devenir débiles ? »Comportalement nous le sommes largement, il n’y a qu’a regarder autour de nous, par exemple :

    (1) l’obsession de la voiture au dépend de la santé . en gros c’est très chers, ça pue, ça pollue, en plus ça ramollit physiquement au point à long terme de favoriser le diabète, les thromboses, artériosclérose etc. Et un petit lien : http://carfree.free.fr (mais non c’est pas mon site, j’essaie juste de donner de la visibilité à des sites que je trouve intéressant, et ce de manièr5e totalement philanthropique)

    (2) l’incapacité de supprimer les guerres.

    (3) la mise en place de systèmes commerciaux qui sont de véritable auto-goal au bon sens etc.
    (4) etc.

    Parviendrons-nous à échapper à ces absurdités où vont-elles nous anéantir? … J’oubliais les avions, des tonnes de CO2 en plus juste pour des petits plaisirs égoïstes incarnés sous formes de vacances! Est-ce vraiment raisonnable?

  24. Notre espèce, qui s´est bien prétentieusement auto proclamée sapiens, a toujours été d´une grande débilité. Il suffit de connaître ne serait-ce que les grandes lignes de sa calamiteuse Histoire pour s´en persuader. Il suffit de « contempler » (ironie) le monde qu´elle a façonné au cours des siècles. Donne-t-il l´impression d´une grande sagesse, de bon sens ?
    Les catastrophes auxquelles cette espèce doit faire face viennent pour la plupart de son indécrottable stupidité, de son aveuglement et de son ignorance. Elle se refuse à faire le lien entre ses comportements et leurs effets, tout simplement parce que cela ne l´arrange pas. Elle segmente sa vision du monde en fonction de ses désirs, de ses besoins. Aussi longtemps que notre niveau de conscience, individuelle et collective, demeurera aussi bas, nous ne sortirons pas de notre « samsara », nous continuerons de tourner dans ce cercle infernal. Ce qui bien entendu fera longtemps le bonheur des apprentis-sorciers en blouse blanche.

  25. A Celui Qui A Peur De Devenir Un Dodo: Combien de gens a la genetique « sans tares » (Je vous met au defi de definir ce que c’est !) deviennent des criminels et des poids morts pour la societe ? En comparaison, la minorite qui a des handicaps physiques ou mentaux comprends quelques rares genies creatifs, mais surtout beaucoup moins de criminels ou meme de « poids morts » sans aucun relief, que les gens « normaux ».

    « j’espère que d’ici là on sera sorti de cette saloperie d’obsession avec le profit matériel. »

    Vous vivez sur la planete Mars? Parceque si vous ne voyez pas le lien organique, originel, entre les manipulations genetiques et cette « saloperie d’obsession avec le profit matériel », vous ignorez l’essentiel.

  26. Sur l’angoisse de perdre le « patrimoine genetique » (que ce soit par « degenerescence » ou par « non-selection des meilleurs geniteurs »):

    En 1979 dans une conference de physiciens a Princeton, Stephen Hawking retorquait a un collegue qui lui reprochait de remettre en cause la notion de « conservation du nombre baryonique »:

    « Je trouve interessant que les gens aient une relation si emotionelle a la conservation du nombre baryonique. C’est peut-etre parceque la plupart des gens ne croient plus en la vie eternelle. Ils aimeraient croire que les particules dont leurs corps sont constitues vivront pour toujours »

    Hawking avait vise juste, car la reponse de Yuval Ne’eman fut:

    « Nous devons beaucoup a la conservation du nombre baryonique. Nous devons notre existence a la conservation du nombre baryonique. Sinon nous flotterions dans l’univers comme E=mc2! »

    (Yeshahahu Ben-Aharon: « The Event in Science, History, Philosophy and Art »)

    Cela me fait penser que l’angoisse de voir notre « patrimoine genetique » « degenerer » est probablement du meme ordre. On aimerait penser qu’il durera pour toujours parcequ’on a perdu la foi en la vie eternelle.

    Dans le meme livre, il y a une citation de West-Eberhard sur la genetique:

    « Mais la revolution en biologie de l’evolution, si elle doit advenir, aura moins a voir avec les mecanismes de l’heredite – en fait, un des points forts de la synthese precedente – mais les causes environmentales de variations developementales de toutes sortes, pas seulement hereditaires; Et elle se concentrera sur la relation de cette variation avec la genetique moderne »

  27. @Laurent Fournier (Sur l’angoisse de perdre le “patrimoine genetique”) : Ce ne sont pas des angoisse, mais juste l’espérance d’un meilleur avenir pour nos descendant.

    « le lien organique, originel le profit » : ça ne serait pas le cas si les pans les plus inportants de l’économie étaient sponcérés par les états avec suffisamment de transparence, c’est à dire par nous, nous ne cherhcrions pas à aller contre nos intérêts collectifs!

    « Combien de gens a la genetique “sans tares”  » : (1) qu’est ce que vous en savez? (2) évidemment il n’y a pas que la génétique, mais ce n’est pas une raison pour ignorer la question.

    « la plupart des gens ne croient plus en la vie eternelle » : vous y croyez, donc ça ne vous gêne peut-être pas que l’humanité risque d’en bâver 100 fois plus qu’aujourd’hui? Parce que de toute façon après il y a le paradi et que de toute façon le parcours sur terre est rédemptoire! Belle mentalité! En fait d’une certaine manière ça peut même conforter certaines perspective rếdemptoires apocalyptiques? Très dangereux ce genre de croyances!

  28. Qui-n-etes-pas-un-Dodo, je ne proteste pas contre la recherche en genetique, bien au contraire, vu qu’il reste encore a peu pres tout a comprendre de ce domaine qui est ne il y a un peu plus d’un siecle seulement.

    Moi ce qui me fait peur, ce n’est pas la possibilite de « degenerescence » (qui, comme Bertrand l’a rappele plus haut dans une citation a l’humour mordant, est un concept inseparable de l’industrialisme moderne) mais ce qui me fait peur, vraiment peur, c’est la recherche et les activites que l’on justifie aupres du public par des arguments bases sur la peur.

    On justife ainsi a peu pres tout ce qu’il y a de pire: les OGM (« Sinon vous allez manquer de pommes de terre »), les manipulations genetiques (« Sinon vos enfants vont degenerer »), la bombe atomique (« Sinon les Russes vont vous tirer dessus les premier »), etc.

    C’est pourquoi je me mefie d’un argument base sur la peur.

    Pour moi la citation de Hawkins a aussi la vertu de rappeler que les croyances les plus dangereuses sont celles dont on ne se rend pas compte, et que la grande majorite de ceux qui se croient « athees » sont dans la pratique et sans le savoir, non seulement de fideles croyants mais aussi des pratiquants assidus!

  29. Bonsoir,

    La stérilité féminine comme masculine accroît dans notre société pour diverses raisons : agents polluants, maladies infectieuses non traitées…

    Plusieurs techniques ont d’ores et déjà révolutionné le monde de l’enfantement : FIV, injections d’hormones… Suivant les pays, le recours aux mères porteuses est un moyen pour un couple d’avoir un enfant naturel.

    Ce procédé est loin de faire l’unanimité car les femmes sont réduites à vendre leur utérus pendant 9 mois et d’autres difficultés peuvent également se produire. C’est pourquoi la France interdit ce procédé.

    L’idée d’élaborer un utérus extra corporel ne date pas d’aujourd’hui puisqu’en 1923, le biologiste John B. S. Haldane a été le premier à parler d’ectogénésis ou ectogénèse, à savoir la grossesse menée hors du corps de la mère.

    Simple fantasme qui est en passe de se réaliser car des études sont à l’heure actuelle en cours. Aux Etats-Unis, en 2002, Helen Hung Ching Liu a cultivé in vitro des cellules utérines prélevées sur une patiente sur un support artificiel biodégradable.

    Elles ont ainsi recréé une paroi utérine capable d’accueillir des embryons. Pour vérifier la viabilité de cet utérus artificiel, la scientifique y a implanté des embryons obtenus par FIV. Ceux-ci ont bien accroché et ont commencé à se développer.

    Leur développement a été interrompu au bout de six jours.

    ———–

    Juin 2005

    DES SPERMATOZOIDES ET DES OVULES ARTIFICIELS DANS 10 ANS

    Londres – Des spermatozoïdes et des ovules « artificiels » pourraient être produits, d’ici une dizaine d’années, selon une étude publiée par des chercheurs britanniques. Cette découverte pourrait à terme révolutionner complètement la notion même de parenté classique.

    Selon les recherches des professeurs Behrouz Aflatoonian et Harry Moore, de l’université de Sheffield, dans le centre de l’Angleterre, il serait possible d’envisager la production de cellules souches germinales (ou reproductrices), les cellules à l’origine des spermatozoïdes ou des ovules, à partir de cellules souches embryonnaires.

    Puis, une fois ces cellules souches germinales obtenues, il ne resterait plus qu’à les implanter dans les testicules de l’homme ou l’ovaire de la femme, un environnement où les conditions hormonales seraient favorables au développement final des spermatozoïdes et ovules recherchés.

    Un processus de clonage thérapeutique serait également nécessaire pour s’assurer que les cellules souches germinales ainsi implantées portent bien la signature génétique du porteur.

    « Nous sommes à encore 10 ans d’une mise en pratique clinicienne, nous avons encore beaucoup de travail à faire et nous devons prouver que cette technique est sans risque », a cependant reconnu le professeur Moore.

    Des études précédentes sur des souris signées aux Etats-Unis et au Japon avaient déjà permis de démontrer la possibilité de produire des cellules souches germinales à partir de cellules souches embryonnaires. Et l’équipe du professeur Hans Scholer, à l’université de Pennsylvanie, avait même réussi à produire des embryons de souris à partir de sperme « artificiel » généré de cette façon.

    Les études menées par les professeurs Aflatoonian et Moore ont porté sur des lignées de cellules souches embryonnaires issues d’embryons produits dans le cadre d’une fécondation in vitro. Des cellules souches qui pour certaines, au bout de deux semaines d’incubation, se sont mises à produire des protéines normalement uniquement présentes dans des spermatozoïdes.

    Selon Anna Smajdor, chargée des questions éthiques au sein du Imperial College, une célèbre université londonienne, cette découverte « ouvre la voie à de nouveaux défis », et par exemple « la fertilité des femmes ne serait plus limitée par la ménopause ».

    Mais les implications des travaux effectués au sein du Centre sur les cellules souches de l’université de Sheffield sont plus incroyables encore.
    « Cette technique permettant de produire des œufs à partir de cellules souches germinales masculines, des couples homosexuels pourraient avoir un enfant qui leur soit génétiquement lié à tous les deux », estime Anna Smajdor.

    «De même, un homme pourrait seul être à l’origine d’un enfant à partir de son sperme et d’un œuf qu’il aurait produit lui-même, via cette technique », a-t-elle commenté, estimant que cela posait « de nouvelles questions sur la façon dont nous définissons la parenté ».

    http://www.youtube.com/watch?v=S0M8tyD2aJQ

    Bien a vous,

  30. « la fertilité des femmes ne serait plus limitée par la ménopause ». Fantastique, on pourra encore accélérer l’explosion démographique! … Ou peut-être la ralentir en disant aux femmes vous avez tout le temps!! Là ça devient intéressant!

  31. J’espere que vous me pardonnerez de poursuivre ma petite diversion sur les ecrans (mais qui est liee a l’evolution si l’on considere les recherches les plus recentes qui soulignent la pre-eminence de l’environnement sur les « mutations spontanees » pour expliquer l’evolution genetique):

    Sherry Turkle, directeur de recherche au MIT, a ecrit il y a un an un livre titre « alone together » (« seuls ensemble »), issu d’annees d’observations et de recherches empiriques.

    Il y a une critique du livre dans le Guardian:

    http://www.guardian.co.uk/books/2011/jan/30/alone-together-sherry-turkle-review

    et aussi un article paru en Juin 2010 dans le New York Times qui explique avec beaucoup de details, de graphiques et d’illustrations, quelques-unes des observations les plus inquietantes de Turkle:

    http://www.nytimes.com/2010/06/10/garden/10childtech.html?_r=2&pagewanted=all

    Cela vaut le coup de lire ces deux articles en entier, celui du Guardian plus « philo », celui du NYT plus « factuel », avec plus d’emphase sur les ravages pour les enfants. Mais voici la conclusion de l’article du Guardian:

    « L’avenement des robots n’est pas une etape de l’histoire mais un seuil dans l’ethique. C’est la decision que nous faisons de croire en la technologie comme antidote a la faiblesse humaine, alors que l’acceptation de la faiblesse humaine est ce qui nous rend humains. »

    L’Academie des Sciences ne semble pas avoir lu ce livre, (qui, etant ecrit par une huile du MIT, n’emane pourtant pas d’un groupuscule luddite) ni meme ces articles, qui eux non plus n’ont pas ete publies dans des feuilles de choux militantes!

    On se cotise pour offrir des cours d’Anglais a l’Academie ? 😉

  32. L’ouverture au monde de nos jeunes est bien plus grande que la nôtre à un même âge,leur capacité d’appréhender, de comprendre, d’analyser nous laisse bien souvent pantois, une vivacité et une aquïté qui fait partie de l’évolution

    sur le sujet « petite poucette » Michel Serres eds Le Pommier
    ://www.liberation.fr/culture/01012357658-petite-poucette-la-generation-mutante

  33. Vero je suis bien d’accord avec ce que vous dites, et on n’a pas vraiment envie de taper sur Michel Serres, qui est si gentil et s’exprime si finement. Mais enfin, son eloge de la jeunesse est si large qu’il l’etend jusqu’a en faire un eloge de la modernite! Et cela le mene a se contredire lui-meme gravement: Ce monde que les aines auraient detruit n’aurait plus ni guerres ni faim ni maladies! Pas si mal comme destruction, alors! Mais Serres lit-il les journaux, regarde-t-il autour de lui? Il dit que les ideologies qui ont cree 150 millions de morts ont disparu, mais non, des trois il en reste encore une, la plus tenace, le capitalisme, qui ayant vaincu le fascisme et le communisme, ose maintenant, dans sa supreme arrogance, fabriquer les ennemis necessaires a la poursuite de sa propre histoire: le terrorisme, l’islamisme, etc. (d’autres « ismes » suivront lorsque la demande s’en fera sentir).

    Et puis Serres tombe tete baissee dans l’acceptation du mot « virtuel » pour decrire l’univers du mensonge efficace que les ordinateurs creent en nous et autour de nous (que les gens qui penetrent un peu profondement dans les ordinateurs, que ce soit en programmant ou en utilisant des logiciels de maniere intensive, connaissent). Contradiction la encore, puisque Serres dit que c’est une revolution, un « tsunami », et en meme temps que le « virtuel » a toujours existe. Dans ce cas ou est le Tsunami ?

    En fait il y a bien un Tsunami, car la notion de soi-disant « virtuel » de l’informatique n’a rien a voir avec la notion traditionelle. Elle est son exact contraire!

    Traditionellement, « virtuel » designait ce qui existe plus dans le domaine de l’idee que dans le domaine materiel ou sensible.

    La recuperation habile de ce concept par l’industrie informatique l’a transforme en son contraire: On appelle « virtuel » ce qui n’a de realite que materielle et ce qui nous isole, chacun dans son interpretation, sa representation reveuse, dont on sait qu’elle est fausse mais que l’on doit accepter pour prix de l’efficacite du travail assiste par ordinateur.

    Ainsi l’informatique opere l’inversion des valeurs typique de la modernite: le « virtuel » designe le « materiel sans forme », et la « transparence » designe l’ « opaque »…

    (Vous savez, la fameuse « transparence pour l’utilisateur » !)

    Michel Serres n’a probablement pas passe de longues journees a programmer sur des ordinateurs ni a utiliser des logiciels, il n’est pas suffisament « petite poucette », trop aveugle par son immense culture pour pouvoir l’etre, et pour percevoir cette realite, qui est physique avant d’etre intellectuelle.

  34. Laurent,
    Il semblerait que les printemps arabes se sont servis des réseaux virtuels pour aboutir, les manifs diverses et variées naissent sur nos ordinateurs, ces guerres du capitalismes mais positives
    bon j’y vais p60 -c’est Poucette qui cause un jeune d’aujourd’hui-
     » Me reprochez vous mon égoïsme, mais qui me l’enseigna, me le montra? Mon individualisme, mais qui me l’enseigna? Vous même avez vous su faire équipe? Incapables de vivre en couple, vous divorcez. Savez vous faire naître et durer un parti politique? Voyez dans quels état ils s’affadissent… Constituer un gouvernement où chacun reste solidaire longtemps? Jouer à un sport collectif, puisque pour jouir du spectacle, vous en recruter les acteurs dans des pays lointains où l’on sait encore agir et vivre en groupe?Agonisent les vieilles appartenances: fraternités d’armes, paroisses, patries, syndicats, familles en recomposition; restent les groupes de pression, obstacles honteux à la démocratie.
    Vous vous moquez de nos réseaux sociaux et de notre emploi du mot « ami ». avez vous jamais réussi à rassembler des groupes si considérables que leur nombre approche celui des humains? N’y a-t-il pas de la prudence à se rapprocher des autres de manière virtuelle pour moins les blesser d’abord? Vous redoutez sans doute qu’à partir de ces tentatives apparaissent de nouvelles formes politiques qui balaient les précédentes, obsolètes.(..)
    A ces appartenances nommées par des virtualités abstraites, dont les livres d’histoires chantent la gloire sanglante, à ces faux dieux mangeurs de victimes infinies, je préfère notre virtuel immanent, qui, comme l’Europe,ne demande la mort de personne. Nous ne voulons plus coaguler nos assemblés avec du sang. Le virtuel, au moins évite ce charnel là.Ne plus construire un collectif sur le massacre d’un autre et le sien propre, »
    faudrait tout lire…

    de plus je ne crois pas le sens des mots virtuel et opaque ait changé,c’est plutôt une vision détournée et complexe que vous faîtes de l’informatique. Ce qui nous est proposé « virtuellement » nous informe. A nous d’analyser,d’ accepter ou de réfuter les propositions. Cela dépasse la douce rêverie mais engage notre libre arbitre, notre capacité de réflexion, notre liberté même.

  35. Vero je n’ai pas lu le livre de Serres, mais seulement l’interview dans Liberation, des sa publication. Mais le passage que vous citez confirme pour moi que Serres n’a pas compris ce que « virtuel » signifie en informatique, qui est exactement le contraire de ce qu’il signifiait traditionellement. « le virtuel evite le charnel »? Demandons a un pilote de drone au bord du suicide s’il a reussi a eviter le charnel… Et les speculateurs sur les marches de produits derives, se sont-ils vraiment eloignes du charnel? Loin de nous eloigner du charnel, l’informatique nous y enferme a la mesure de notre croyance en elle. Et cette croyance est extremement simple a constater. Avez-vous une souris au bout de votre ordinateur? Vous vous en servez pour bouger la fleche sur l’ecran? « Croyez-vous » bouger la fleche, ou « savez-vous » qu’il n’y a que des impulsions electroniques? Essayez de taper votre texte en evitant la « croyance » en la fleche, et tout en maintenant fermement votre « savoir » des impulsions electroniques, vous m’en direz des nouvelles!

    Maintenant la notion de « transparence »: le mouvement de la fleche sur l’ecran est-il souple et reactif, suis-il precisement celui de votre main? En ce cas, votre souris est informatiquement « transparente », elle se comporte conformement a la croyance que vous avez en elle. En revanche, si elle a des a-coup, ou si le « sablier » surgit a tout bout de champ (comme sur certains logiciels de dessin bon marche ou sur des logiciels sophistiques tournant sur des ordinateurs un peu depasses), alors ce surgissement intempestif de la realite mecanique brise la soi-disant « transparence ».

    D’une maniere generale, on appelle « transparent pour l’utilisateur » un logiciel dont la boite noire est tres bien concue (on parle aussi d’algorithme « robuste ») et n’offre aucune asperite permettant de regarder a l’interieur. Donc ce dont l’opacite est solide et sans defaut est appelle « transparent ». Retournement de sens qui n’est pas du au hasard, qui s’est instaure des le depart.

    Le discours de Serres (ou de l’Academie des Sciences) sur le virtuel en informatique concu comme simple continuation du virtuel tel qu’il etait concu dans le passe, et encore auourd’hui, est une capitulation au discours commercial, et oublie le fait primordial qui est que l’ordinateur s’adresse aux sens plus qu’a l’intellect.

    On ne peut pas utiliser un ordinateur sans « croire » a la realite de ce qui est represente sur l’ecran. C’est tout simplement impossible. Essayez, observez.

    Cette condition imposee du renoncement a la rationalite, ce donnant-donnant du mensonge efficace, lorsqu’on pense a la somme d’efforts de pensee qu’il a fallu pour creer cela, a la somme exponentiellement croissante d’efforts de pensee accomplis aujourd’hui, tout cela me fait penser a un ricanement tragique.

  36. D’ailleurs il y aurait beaucoup a dire sur le role d’internet dans les « printemps arabes », qui a part en Egypte et en Tunisie, furent (sont?) des operations de l’OTAN pour remplacer par la terreur (« shock and awe », « choc et terreur » en Francais, etait l’appelation par les Americains de leur invasion de l’Irak) des regimes laics misant sur une education d’inspiration Occidentale, par des regimes islamistes basant leur legitimete sur une tradition inventee d’appartenance religieuse, qui comme d’ailleurs Fabrice l’a suggere est plus proche du fascisme moderne que d’une tradition quelquonque. Internet represente aujourd’hui le plus grand risque de securite de la plupart des pays: C’est comme si votre service de poste et de telephone etait soudainement passe entierement sous controle Americain! De nombreux commentateurs s’enthousiasment du role d’internet dans la societe civile, par exemple dans ces journaux si representatifs de l’opinion Anglo-Saxonne officielle, eclairee et politiquement correcte que sont le Guardian:

    http://www.guardian.co.uk/commentisfree/2011/aug/30/politicians-oust-foreign-tyrants-alternatives

    et le New York Times:

    http://www.nytimes.com/2013/02/03/opinion/sunday/friedman-the-virtual-middle-class-rises.html?comments&_r=0#permid=62

    et ne parlons pas d’Avaaz, cet auxiliaire de l’OTAN…

    Il semble bien que l’utilisation avisee des « reseaux sociaux » par les pouvoirs en place est planifiee depuis longtemps deja.

    Mais comme le souligne fort a propos Garga Chatterjee, la « democratie du fax et de l’email » est un substitut commode pour la vraie societe civile, qui lorsqu’elle emerge est bien plus difficile a controller:

    http://www.dnaindia.com/analysis/column_the-fax-email-democratic-republic_1783329

  37. Laurent
    Au delà de cette démonstration de physique amusante, nous ne parlons pas de la même chose.
    Une personne réelle, sujet considérant une information virtuelle, de part sa réalité confère à cette donnée une réalité.
    Après on lui donne le nom que l’on veut à cette réalité. Elle est interprétable, elle peut-être fausse et trompeuse, ou pas, à nous de juger. Une réalité n’existe que pour celui qui la considère. Il ne me semble pas que les « poucettes » soient démédulées!
    Sans conteste les problèmes liées à l’objet même, sa chaîne de fabrication et les pollutions qu’il engendre sont indéfendables (Apple vendait avec ses premiers ordi des cactus comme plante dépolluante), mais pas ce qui est véhiculé.

  38. En bon français, virtuel ne s’oppose pas à réel mais à actuel.
    Laurent Fournier, je pense que cette référence devrait vraiment vous intéresser : http://www.beaude.net/icecs/ Les limites et les risques sont bien abordés. Et ça change des fadaises qu’on étend le plus souvent.

  39. « Une réalité n’existe que pour celui qui la considère »

    C’est exactement ca ! L’ordinateur nous enferme chacun dans sa representation. Ce qui n’etait au depart qu’une theorie philosophique (« le monde comme representation ») est devenu une realite physique.

    Mes explications n’etaient pas une demonstration, mais une invitation a l’experience. Vous la faites, ou pas, c’est tout.

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