Fleur Pellerin, ministre électromagnétique (et follement socialiste)

Le parti socialiste est arrivé au bout de sa course. On le voit mal beaucoup évoluer encore, car il exprime aujourd’hui, comme jamais, le soutien total au monde comme il va. Le destin des créations humaines est de dégénérer. Disons pour ne point fâcher, de s’institutionnaliser. Jadis parti de classe, au temps de Jaurès, ce mouvement a peu à peu pris la place politique qu’occupait, sous la Troisième République, le Parti radical. Une manière comme une autre de reconnaître le vrai pouvoir, celui de la propriété, qui s’incarne aussi bien dans les patrons français que transnationaux.

L’un des exercices les plus épuisants consiste à demander à une structure ou à un être ce qu’il leur est impossible de donner. Réclamer du parti socialiste, dirigé en totalité par une caste au service du monde réel et de sa destruction, qu’il défende les peuples, les espèces, les espaces, est pleinement absurde. Le temps où cela demeurait concevable a disparu depuis si longtemps que, personnellement, je ne l’ai pas connu. Et pourtant, il m’arrive encore d’être surpris. Mais il est possible que cela ne soit que niaiserie. Vous allez juger.

L’Assemblée nationale discute aujourd’hui d’une proposition de loi d’Europe Écologie-Les Verts au sujet des ondes électromagnétiques. Ou dois-je dire devait ? À l’heure où je vous écris – 18 heures – une rumeur me parvient : la discussion n’a pas eu lieu, et le projet est enterré au profond d’une Commission. Ces gens sont de parfaits croque-morts. Mais je n’entends pas insister aujourd’hui sur la dangerosité plus que probable des ondes, notamment celles du téléphone portable. Non, je voulais évoquer la personne de Fleur Pellerin, sous-ministre à l’Économie numérique (et aux PME, et à l’Innovation [sic]). On lui doit en bonne part le caviardage du projet de loi évoqué plus haut. Car bien qu’escamoté, apparemment et au dernier moment, ce projet avait au préalable été vidé de ses mesures les plus significatives. À savoir la limitation du wifi dans les crèches et les écoles.

À ce sujet, la déclaration la plus belle de madame Pellerin, mais il y a concours dans ce singulier domaine, condamne tout projet de loi qui inscrirait « dans le dur des choses qui correspondent à des peurs un peu irrationnelles, et qui consisteraient à donner un poids juridique à la dangerosité des ondes radioélectriques alors que cette dangerosité n’est pas scientifiquement étayée ». Quelle est cette langue stupéfiante ? La sienne.

Reprenons. Fleur Pellerin. Elle aura 40 ans en août prochain, et elle a fait une belle carrière dans ce qu’il faut appeler, après Bourdieu, la « noblesse d’État ». Essec, puis Sciences-Po, puis l’ENA, enfin la Cour des Comptes et les différentes babioles professionnelles qui vont de pair. Socialiste par surcroît ? Exact, par surcroît. Elle entre au PS en 2006, à l’âge intéressant de 33 ans. On a connu des engagements plus fulgurants, sans aucun doute, mais il faut faire avec. Donc, socialiste. Mais quelle ? Eh bien, cette même année 2006, madame Pellerin devient membre de la Fondation Royaumont (ici).

Cette philanthropique institution fonctionne comme un centre culturel,  accueille des concerts, éduque à la musique médiévale et baroque, forme au chant. On applaudit. Mais il n’est pas interdit de rappeler que le fondateur lui-même, Henry Goüin, décrit ainsi la philosophie de sa si charmante créature (ici) : « C’est bien l’étude de l’homme dans le temps, et dans l’espace, sous ses aspects physiques et moraux, dans ses relations avec sa famille, son milieu social, son milieu de travail, avec les peuples d’autres nations et d’autres races, qui peut faire découvrir les remèdes aux états de tension, manifestations d’un désaccord, souvent irraisonné, avec soi-même, avec le prochain, avec la société, qui se traduisent par le déséquilibre mental, les haines, les fanatismes, les luttes de classe, les révolutions et les guerres ».

Ma foi, le programme est joli : il faut extirper par le clavecin ces basses idées propagées par tant d’abrutis. C’est celui de toutes les droites rances, éventuellement catholiques, depuis deux siècles. S’agit-il d’une calomnie ? Sincèrement, je ne le crois. Dans un entretien récent au Parisien (ici), madame Pellerin énonce tranquillement, montrant combien elle a retenu la leçon : « À une logique de lutte des classes, je préfère une stratégie où tout le monde ressort gagnant ». Entendons-nous : ces propos n’ont rien de criminel. Mais ils démontrent, si besoin était, que cette dame n’a rien à voir, de près ou de loin, avec ce fil rouge qui court l’histoire souvent héroïque de ce qu’on appela jadis le mouvement ouvrier. Ce magnifique effort de civilisation assassiné par la guerre mondiale de 1914, puis le stalinisme.

Elle est parfaitement dans son rôle quand elle explique, ces derniers jours : « Je n’ai aujourd’hui aucune preuve que le Wifi est mauvais pour la santé ». Elle n’en aura jamais. Ou quand les morts se ramasseront à la pelle mécanique. Elle n’en aurait pas eu davantage à propos de la clope, de l’amiante, du DDT et des pesticides, de la dioxine, et du reste. N’oublions pas qu’elle est notamment ministre de l’Innovation. Le téléphone portable est une superbe innovation, et ce qui vient sera encore mieux. Fleur Pellerin est socialiste. Et le socialisme est désormais l’ennemi de l’écologie. Libre à chacun de croire le contraire. Il n’y a pas d’âge pour espérer le Père Noël.

PS : J’ajoute pour mes amis de Montreuil que Fleur Pellerin envisage, après bien d’autres, de se présenter aux élections municipales de 2014 dans leur ville. Cela promet.

39 réflexions sur « Fleur Pellerin, ministre électromagnétique (et follement socialiste) »

  1. « Le téléphone portable, gadget de destruction massive », de Pièces et main d´oeuvre, Editions L´échappée.
    Un extrait d´un compte-rendu de l´ouvrage :

    « Une tyrannie finit par s´effondrer dès lors que l´on ne la soutient plus » laissait sous-entendre Etienne de la Boétie dans son livre « Discours de la servitude volontaire », ce au 16 ème siècle. »
    « Certes, nous sommes au 21 ème, mais sans doute est-il temps de se libérer de ces chaînes technologiques nécrophages et chronophages qui nous désunissent plus qu´elles nous unissent. Si votre psy n´est pas à même de vous en convaincre car lui-même ou elle-même aliéné(e), alors ce livre devrait vous aider à réfléchir à tout cela et faire mûrir votre critique… »
    http://www.reporterre.net/spip.php?article3447

    60 millions de portables en service dans l´hexagone ! Notre espèce infantile est accro à l´esclavage 🙁 !

  2. Ils ont commencé par torpiller le projet en commission des affaires économiques. Ils ont passé par pertes et profits les articles protecteurs de la vie. Les pertes pour les humains, les profits pour les industriels. C’était le 23 janvier.
    Le 31 janvier, ils ont décidé que le débat était clos. Les députés socialistes ont voté une motion de renvoi en commission des affaires économiques. Ce qui signifie un abandon, EELV ne disposant que d’une occasion par an pour déposer des propositions de loi.

    Il faut s’arrêter un instant sur quelques arguments du PS qui en disent long.
    Concernant les personnes électro-hypersensibles, tout d’abord. Aucune reconnaissance de leur handicap environnemental. Ce qui veut dire, entre autres : aucune aide sociale, une précarité extrême, une assimilation à des malades psycho-somatiquesn un drame humain ignoré.
    Les socialistes s’en remettent aux conclusions d’une pseudo-étude menée par l’hôpital Cochin. Ce dispositif ne prévoit aucun examen biologique ou neurologique, aucun encephaloscan. Il se contente d’orienter les malades vers des soins psychologiques ! C’est à peine croyable et pourtant, c’est la pure vérité. La meilleure façon de ne pas trouver quelque chose est encore de ne pas le chercher.
    Les résultats de cette étude bidon, connus d’avance, sont censés intervenir en 2016.
    Que prévoit-on, d’ici là pour protéger les personnes atteintes, qui doivent impérativement s’éloigner des sources de champs électromagnétiques artificiels, sous peine de voir leur état se dégrader ? Rien. Pire, on va continuer l’amplifier les pollutions électromagnétiques.
    Donc, pas de zones blanches en vue pour les EHS. Il faut couvrir le territoire, vous comprenez, même quelques dizaines d’hectares préservés par région c’est encore trop. Et rendez-vous compte, « l’isolement social inacceptable » qui résulterait de la vie en zone blanche. Là, on touche le fond.
    Ce que les EHS vivent aujourd’hui de détresse, de solitude extrême, de douleurs à vouloir en finir de la vie, ces députés en ont-ils seulement la moindre idée ?
    Comment peuvent-ils encore parler d’égalité des citoyens quand on doit vivre dans une cage en tissu blindé pour ne pas mourir, quand on ne peut plus prendre le train, aller au cinéma, faire ses courses… sans être durement affecté, quand on doit quitter son travail, son lieu de vie, sa famille, ses amis, pour chercher un lieu protégé dans un repli de montagne, dans une forêt loin de tout, dans une grotte ?
    Comment fait-on pour vivre sans revenu parce que ce handicap est exclu du système de santé, parce qu’on ne peut plus se rendre dans un centre administratif saturé d’ondes pour solliciter une aide sociale ?
    Comment vivre encore quand on ne peut plus se rendre dans un hôpital chargé en électrosmog, quand les espaces de survie se réduisent de jour en jour, quand sa propre vie devient un véritable enfer ?
    Silence, il faut couvrir le territoire. Point final.

    Le texte de loi prévoyait l’interdiction du wifi dans les crèches et la préférence au filaire dans les écoles.
    Affolement au PS : L’école numérique à tout prix ! On pourrait débattre longuement de cette hypnose béate devant les écrans à l’école. Mais de quoi est-il question ici ? Nullement de remettre en cause l’informatique scolaire, mais de remplacer les ondes wifi par des câbles. Le PS mélange tout et dit n’importe quoi. Ainsi : « On ne peut sous-estimer le surcoût auxquelles seraient confrontées les collectivités locales si elles étaient tenues d’installer des connexions filaires dans l’ensemble des établissements dont elles ont la charge. » Au moins, les choses sont claires. A dégueuler, vraiment.

    Une autre disposition aux oubliettes : la réalisation d’études d’impacts avant le déploiement de la technologie LTE/4G et toute nouvelle application émettant des rayonnements électromagnétiques.
    On pensait avoir touché le fond. Eh bien non. Figurez-vous que la ministre des lobbies, Fleur Pellerin, nous met en garde contre les « peurs irrationnelles » vis-à vis des ondes pulsées. Elle nous assure que leur « dangerosité n’est pas scientifiquement étayée ».
    Qui est irrationnel ? Ceux qui prétendent étudier l’électro-sensibilité sans aucun examen biologique et neurologique ? Ceux qui refusent d’effectuer des études scientifiques pour s’assurer qu’une nouvelle technologie est sans danger ? Ceux qui ignorent délibérément les centaines d’études scientifiques indépendantes qui prouvent les effets nocifs des rayonnements électromagnétiques artificiels ?

    Passés à la trappe, également, la diminution des seuils légaux de rayonnements, l’encadrement plus strict des implantations d’antennes-relais…

    On nous avait fait le coup du dialogue à coups de grenades à Notre-Dame-des-Landes. On en est arrivé au non-dialogue. Les choses progressent.

  3. Le meilleur qu’on puisse souhaiter à Fleur Numérique est qu’elle vive un jour dans son corps l’enfer des electro-sensibles avec en prime le fait d’être considéré comme un malade mentale parce qu’elle souffrirait d’une pathologie mal connue, mal comprise et reniée par certains (et ça, en France, ça veut dire être traité avec beaucoup de mépris par les ‘experts’ de la douleur des autres). Là au moins ça lui fera des preuves, parce que sinon, barrée comme elle l’est dans sa foi aveugle aux nouvelles technologies, elle ne voudra jamais rien entendre.
    De plus le principe de précaution est à géométrie variable (on est moins regardant quand il s’agit de fourguer des vaccins avec sels d’aluminium, par contre pourquoi protéger les enfants de ces ondes invisibles ?).
    Ils me dégoutent tous autant qu’ils sont.
    A toujours mettre le développement économique avant la santé des gens on a arrive à ce qui était le sujet du post précédent. Des travailleurs qui en plus d’avoir une maladie professionnelle se voient obligés, comme Mr Chagnolleau, de vivre un parcous du combattant incroyable pour faire reconnaitre ce qu’il vit. Un parcours usant, une vraie double peine, un mur administratif abject qui vous recale parceque votre pathologie est hors cadre ! A vous de prouver…

    Je suis bien d’accord avec vous cette gauche n’a rien à voir avec ce qui s’est passé il y a un peu plus d’un siècle. Cette gauche-là est plutôt, pour reprendre des propos de Léo Ferré « une salle d »attente pour le fascisme » ! Je me demande souvent qui sont les naïfs qui continuent à croire à la justice sociale des socialos.

  4. Plus de 6 milliards d’abonnements à la téléphonie mobile. Au prix moyen annuel, ça donne une idée des enjeux financiers. Un ministre, voulant comme il se doit faire carrière, semble de toute petite taille face à la masse de profits générés par l’activité des télécommunications. Donc, le ministre en question s’en sort par une pirouette difficile à démentir. Il n’est pas prouvé que toutes ces ondes soient mauvaises pour la santé, elle a raison, la ministre électromagnétique. Les quelques misérables qui doivent s’enterrer pour tenter de survivre aux ondes sont un si petit gravier qu’on ne va pas se le mettre dans le soulier de satin. Seraient-ils les précurseurs plus fragiles de quelque chose qui se développera dans 20 ans ? Bah c’est loin dans 20 ans…
    Et puis, bel exemple démontrant à quel point on se fait du souci pour des bricoles : cela fait 150 ans qu’on bourre les dents cariées d’amalgames au mercure, et toujours pas la moindre reconnaissance d’intoxication en France…

  5. Le principe de précaution vient de changer de définition. Désormais, pour l’appliquer, il faut disposer de « preuves scientifiquement étayées ». C’est-à-dire, avoir la certitude de la nocivité d’un produit. En attendant, on diffuse, on expérimente, on compte le nombre de morts, on explique que c’est multi-factoriel et qu’il faut davantage d’études…
    Si l’on n’est pas sûr, on est dans la « peur irrationnelle ». Le doute doit profiter à la santé… des industriels. Quant à la populace, qu’elle fasse son boulot de cobaye de gré ou de force.

    Nos ministres et nos députés souffrent d’une pathologie préoccupante. C’est la peur irrationnelle des études scientifiques indépendantes. Celles-ci se comptent par milliers. Elles prouvent la dangerosité des micro-ondes pulsées.
    La phobie des élus engendre l’évitement qui renforce la peur des études indépendantes… Accuser l’autre de ses propres travers, la tactique est classique. Le problème est, qu’en la circonstance, des vies sont en jeu. Ce ne sont pas les EHS qui devraient être orientés vers des psychiatres, ni les lanceurs d’alerte.

  6. Cathou |

    Pas besoin de gaspiller argent et temps dans des études pour savoir que l’air ambiant de très nombreux lieux est archi-pollué (crèches, écoles, magasins et lieux en tout genre….) et par les COV des matériaux qui s’y trouvent et par les pollutions invisibles qui tissent leurs mailles de plus en plus serrées.
    Personnellement, je ne suis pas intéressée par de quelconques études qui ne feront que confirmer ce qu’instinct et bon sens me dictent.
    Depuis des décennies, la dangerosité des inventions modernes créées par l’homme est connue de l’homme mais ça rapporte gros alors tant pis pour la main d’oeuvre qui s’y colle, tant pis pour la population qui s’y frotte. La relève sera de toute façon assurée et pour endormir les consciences, ils savent quoi faire et à ce jeu là, les puissants de ce monde sont imbattables. Ce que nous nous pouvons faire à notre échelle de cobayes, c’est cessé d’acheter toutes ces saloperies bien souvent inutiles (tablettes, téléphones portables qui servent accessoirement de téléphone, ne plus acheter d’objets issus de la pétrochimie….), tant que faire ce peut, en nous interrogeant sur les conséquences de nos styles de vie. Je sais pour ma part qu’à terme, je n’aurais plus internet; j’y survivrai et les info me parviendront moins rapidement et je crois que je préfère ça (trop d’info tue l’info). Je commence à ressentir un mal être dans cette contradiction par rapport à l’outil informatique qui gérera entièrement nos vies si nous n’y prenons pas garde( nous n’aurons plus d’autres choix et tout passera par le net si nous laissons faire!).
    C dans l’air aujourd’hui 1 février sur la cinquième sur le thème des ondes avec Hervé Kempt et un représentant de Robin des toits.
    Bonsoir à tou-tes-s
    Cathou

    fév 2, 1:26 AM

  7. Lettre ouverte à François Hollande

    Vous trouverez ci-joint ce qui reste de ma carte d’électeur : des lambeaux dispersés, à l’image de ce qu’est devenue notre démocratie et les valeurs de notre République.
    Soyez sans crainte pour ma santé mentale, je suis en possession de toute ma raison. Mon geste n’est en rien guidé par un acte d’humeur impulsif ou colérique. Il est le fruit d’une longue réflexion qui s’est cristallisée le 31 janvier dernier.
    Cette date ne vous dira peut-être rien. Pour moi, elle représente plus qu’un symbole. Elle incarne le crépuscule de notre civilisation et de ses grands principes, j’emploie ces termes sans emphase ni rhétorique, croyez-le bien.
    Le 31 janvier, l’Assemblée nationale devait débattre d’une proposition de loi portant sur la santé et les pollutions électromagnétiques. Les députés socialistes en ont décidé autrement, en votant une motion de renvoi en commission des affaires économiques. Ce qui signifie clairement un abandon du texte de loi et de ses propositions :
    – Etude d’impact sanitaire et environnemental avant le lancement de toute nouvelle application émettant des rayonnements électromagnétiques, dont la technologie 4G.
    – Interdiction du wifi dans les crèches et préférence au filaire dans les écoles.
    – Reconnaissance de l’électro-hypersensibilité, étude de création de zones blanches.
    – Permis de construire pour les antennes-relais.
    – Abaissement des seuils d’émission à un niveau aussi bas que possible.
    – Demande d’un rapport sur un réseau unique de téléphonie mobile…
    Il ne s’agissait aucunement de remettre en cause les nouvelles technologies, mais de prendre en compte la santé des enfants et de la population, alors que de plus en plus d’études scientifiques indépendantes nous alertent sur les risques sanitaires de ces nouvelles techniques. Ces études se comptent par milliers, ce qui, vous en conviendrez, devrait nous conduire à une certaine prudence, particulièrement lorsque l’on se souvient des précédents scandales de santé publique (amiante, sang contaminé, vache folle, Mediator…). Nous sommes en présence d’un risque qui concerne des millions d’individus, exposés en permanence aux ondes de téléphonie mobile.
    Aussi, saborder le débat public sur ces questions est un acte grave.

    Les arguments opposés à cette proposition de loi sont, quant à eux, consternants.
    – Ainsi, pour ne retenir que quelques exemples, invoquer l’impératif de l’école numérique pour justifier les connexions wifi dans les crèches et dans les écoles est une imposture. Dans les crèches, nous sommes en présence d’enfants de moins de trois ans et nullement dans le cadre scolaire. Dans les écoles, il est tout à fait possible de développer l’informatique et l’internet par voie filaire. Quant à déclarer que l’« on ne peut sous-estimer le surcoût auxquelles seraient confrontées les collectivités locales si elles étaient tenues d’installer des connexions filaires dans l’ensemble des établissements dont elles ont la charge », c’est tout simplement obscène, quand on sait notamment que l’OMS a classé les radio-fréquences (dont les ondes wifi) comme cancérogènes possibles et que plusieurs études ont montré des effets biologiques indéniables de ces ondes sur les humains et, a fortiori, sur les enfants.
    – Brandir l’épouvantail des « peurs irrationnelles » quand des milliers de travaux indépendants apportent la preuve des risques sanitaires est pour le moins mal à propos. Quand bien même il n’y a pas d’unanimité scientifique, le moindre doute nous met en devoir de protéger la population. Le principe de précaution ne s’applique pas quand la certitude absolue est étayée, mais précisément en l’absence de certitudes. Enfin, vous n’êtes pas sans connaître les conflits d’intérêt et les financements privés qui peuvent orienter un certain nombre d’études se révélant, comme par hasard, rassurantes.
    Du reste, qui est irrationnel ? Celui qui demande une étude d’impact sanitaire avant le déploiement d’une nouvelle technique ? Celui qui diffuse cette technique sur la seule justification de sa croyance aveugle dans la technique et de son dogme de la croissance et de l’emploi à tout prix ?
    – Refuser la création de zones blanches au prétexte qu’une telle mesure conduirait à un « isolement social inacceptable » des personnes électro-hypersensibles (Ehs) relève soit de la méconnaissance totale de cette question, soit de la muflerie. Quand on connaît les conditions de survie des Ehs et leur déshérence, se prévaloir de l’isolement social qui serait induit par les zones blanches est tout simplement indigne. Cette demande de zones blanches ne relève pas d’un caprice ou d’une phobie. C’est une question de vie ou de mort.
    – Reporter la décision de reconnaître et de protéger les Ehs à la fin de l’étude Cochin, en 2016, est inadmissible. Ce dispositif ne prévoit aucun examen biologique ou neurologique, aucun encephaloscan. Il se contente d’orienter les malades vers des soins psychologiques ! Pour les personnes les plus atteintes, cette réponse dilatoire pourrait bien être une condamnation à mort pure et simple.

    Dans ces conditions, comment peut-on parler d’égalité des citoyens quand on doit vivre dans une cage en tissu blindé pour ne pas mourir, quand on ne peut plus prendre le train, aller au cinéma, faire ses courses… sans être durement affecté, parce qu’on est devenu allergique à une dose, même infime, d’ondes pulsées ?
    Quel sens donner à l’égalité quand on doit quitter son travail, son lieu de vie, sa famille, ses amis, pour chercher un lieu protégé dans un repli de montagne, dans une forêt loin de tout, dans une grotte ?
    A quoi bon se gargariser d’égalité quand on ne peut plus se rendre dans un hôpital chargé en électrosmog, quand les espaces de survie se réduisent de jour en jour, parce que l’on déploie des nouvelles technologies sans aucune étude d’impact sanitaire ?

    Comment se prévaloir de la fraternité quand on survit dans la misère extrême, parce que l’électro-hypersensibilité n’est pas reconnue comme handicap à part entière, parce qu’on ne peut plus se rendre dans un centre administratif saturé d’ondes pour solliciter une aide sociale ?

    Quant à la liberté des uns qui menace celle des autres, quel crédit lui apporter ? La liberté de déployer des antennes-relais sans que les élus locaux aient leur mot à dire, sans que les personnes hyper-sensibles qui avaient trouvé un semblant de refuge soient à nouveau gravement affectées et doivent se remettre en quête d’un lieu préservé qui n’existe plus, appelez-vous cela la liberté ? N’avons-nous pas, dans nos régions, quelques dizaines d’hectares qui pourraient être dédiées aux Ehs ? N’avons-nous pas un devoir d’humanité élémentaire ? Que va-t-il leur rester ? Vont-ils devoir s’enterrer vivants pour ne plus gêner la couverture du territoire, pour ne plus souffrir de brulures et de migraines qui les laissent anéantis ?

    A travers cette question, ce sont les valeurs essentielles de notre République qui sont bafouées. C’est le sens même de la démocratie qui est nié. Ce n’est certes pas la première fois, ni la dernière sans doute. La ratification parlementaire de la constitution européenne après son rejet par le peuple ou l’absence de débat réel sur le nucléaire en sont d’autres exemples dont il serait trop long de dresser la liste ici.
    Pour revenir au sujet qui nous occupe, il était écrit en toutes lettres, dans l’accord de gouvernement PS-EELV, signé avant votre victoire aux présidentielles : « Nous appliquerons le principe de précaution sur les champs électromagnétiques. »
    Quelle confiance accorder à une prétendue démocratie qui escamote le débat public et qui se moque des promesses signées avec ses propres partenaires ?

    Je doute que vous lisiez et que vous répondiez personnellement mon courrier. Vos collaborateurs prendront peut-être le temps de le parcourir et de m’envoyer une réponse que je n’espère même plus, voyez-vous. A force d’écrire aux ministres, aux députés, aux élus locaux sans jamais avoir de retour, je me suis habitué aux lettres mortes. On ne prend plus le temps de répondre aux citoyens qui s’inquiètent du bien commun, de nos jours.
    Si toutefois, par miracle, cette lettre venait jusqu’à vous, si vous étiez touché par le sort réservé à des milliers d’électro-hypersensibles, de plus en plus nombreux, si vous étiez interpelé par les risques qui pèsent sur des millions d’enfants et d’adultes, alors je vous en prie, faites quelque chose. Il y va de la vie sur terre.
    Recevez mes sincères salutations.

  8. La politique de l’eau dans la tempête (Le Monde 2 février 2013))

    Le ménage a été fait discrètement. Mais cela ne devrait pas suffire à étouffer le scandale qui frappe l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (Onema), un établissement public sous la tutelle du ministère de l’écologie, bras armé de la politique publique de l’eau en France. L’agence en gère les données statistiques, cruciales pour juger de la qualité de notre ressource hydrique.

    http://www.lemonde.fr/planete/article/2013/02/02/la-politique-de-l-eau-dans-la-tempete_1826214_3244.html

  9. Hier sur la chaîne parlementaire, dans un interview de Moati, Barbara Pompili a dit ceci
     » Fleur Pellerin ne veut pas entendre parler du respect du droit à la santé ». Très grave surdité d’un ministre.

  10. « Fleur Pellerin ne veut pas entendre parler du respect du droit à la santé » a t elle la meme position envers ses rejetons? si elle en a ? c’est finalement la seule chose à savoir.

  11. Après ma série de commentaires courroucés, retour à la sérénité. Vous connaissez mon sens de la nuance quand il s’agit de défendre le carnage contre la vie… Parole à la partie adverse, donc, dans un souci d’équilibre !
    Deux mots sur le personnage qui suit : il faut l’imaginer avec une antenne sur la tête, deux téléphones portables qui pendent de chaque côté de sa tête, façon basset de compétition. La gueule et la gamberge complètement ravagées, cela va sans dire. Ceci dit, j’adore les bassets. Soyons équilibrés.
    Désolé, c’est mon côté Duracell : quand j’ai commencé, je ne peux plus m’arrêter…

    Mes chers compatriotes,
    Des voix, ici et là, ont osé parler de risques pour la santé à propos des nouvelles technologies sans fil. Ces gens là agitent des peurs irrationnelles. Ce sont les mêmes qui dénonçaient hier les grands progrès techniques dont la France peut être fière : l’amiante, le nucléaire, les pesticides, l’élevage industriel et les marées vertes, le Mediator, les vapeurs de diesel, les fumées d’incinérateur… Les mêmes !

    Ces gens là sont contre tout. Contre les pollutions, contre le réchauffement climatique, contre la laideur des paysages… Tout ! Sous prétexte que quelques études ont prouvé les dangers des appareils sans fils, ils voudraient protéger nos enfants et nos malades, les hommes et les femmes, que sais-je encore ? Les animaux, bientôt ? Ces gens là n’aiment pas les gens.

    Parce que, soyons sérieux, de quoi parlons-nous ? De quelques études scientifiques, ici et là. A peine 3 500, c’est dire ! Et de quoi s’agit-il ? De migraines, de vertiges, de cancers, d’Alzheimer, de problèmes de stérilité… Enfin quoi ? Ils voudraient gruger notre industrie pharmaceutique ? Ils voudraient détruire des millions d’emplois dans les cliniques et les laboratoires ? Ils oublient un peu vite les prouesses de nos agences de sécurité sanitaire qui ont toujours donné l’alerte avant tout le monde ! Ces gens là sont dangereux !

    Jusqu’ici, notre pays n’a raté aucune catastrophe sanitaire. Nous pouvons dire que nous sommes les meilleurs dans les secteurs les plus nuisibles. Nous sommes le pays le plus nucléarisé par tête de pipe, nous sommes champions des pesticides en Europe. Et, grâce à notre médecine de plus en plus performante, nous diagnostiquons chaque année un nombre toujours plus élevé de cancers.
    Sachez enfin que pour les seuils de rayonnement électromagnétique, nous avons les taux les plus élevés du monde. Qui dit mieux ? Personne !

    Mes chers compatriotes, tenez-vous bien, ils voudraient même créer des zones blanches sur le territoire national. Sous prétexte que des milliers de personnes seraient en train de mourir à cause des ondes sans fil. Imaginez l’isolement social que subiraient ces personnes allergiques aux ondes, si elles étaient privées des outils modernes de communication. Ce serait inacceptable, vraiment. Autant mourir, vraiment.

    Mes chers compatriotes, ayez confiance comme vous avez eu confiance par le passé. Soyez rayonnants, il y va de la santé… de nos industriels !

  12. http://fr.wikipedia.org/wiki/Sensibilit%C3%A9_%C3%A9lectromagn%C3%A9tique

    « La quasi-totalité2 des essais cliniques réalisés en double aveugle, où les patients sont exposés à des champs tantôt réels, tantôt factices, ont démontré que les personne se jugeant hypersensibles étaient incapables de distinguer une exposition aux champs électromagnétiques réels d’une exposition simulée3,4. »

    Que dire de plus?
    Sinon éventuellement qu’à se battre contre de faux problèmes on en oublie les vrais.

    Yannick

  13. Yannick, sans doute que la personne ou les personnes soucieux de partager leurs connaissances du sujet sur le site de wikipedia ont choisi d’oublier (entre autres) qu’il ne s’agit pas ici de l’effet thermique des ondes pulsées. Soit ils aiment montrer leur ignorance en public (ce qui doit être gênant pour leurs familles), soit ils ont une motivation qui nous ne pouvons qu’imaginer. Quoi qu’il en soit, ces propos sont toujours aussi insultants pour ceux qui souffrent à l’heure actuelle.

  14. > Ou quand les morts se ramasseront à la pelle mécanique. Elle n’en aurait pas eu davantage à propos de la clope, de l’amiante, du DDT et des pesticides, de la dioxine, et du reste.

    « Ondes électromagnétiques : comment s’y retrouver dans l’information ? »
    http://www.pseudo-sciences.org/spip.php?article1134

    Nous savons depuis les années 80 que le tabac et l’alcool tue prématurément 120.000 personnes chaque année en France. Allez-vous proposer qu’on supprime ces deux produits dès demain?

  15. Yannick Patois,
    Vous citez Wikipédia évoquant des études prouvant l’absence de liens entre l’électro-sensibilité et les champs électro-magnétiques. Vous concluez ainsi : « A se battre contre de faux problèmes on en oublie les vrais. »

    Vous auriez pu aussi citer l’étude américaine de juillet 2011, « affirmant que l’intolérance aux champs électromagnétique peut se produire dans un authentique environnement de champs électromagnétiques et induire un syndrome neurologique et non psychologique17 »
    En continuant sur Wikipédia, vous auriez vu les travaux de l’ARTAC de Dominique Belpomme qui a « mis au point une méthode de diagnostic par l’intermédiaire d’analyses sanguines et urinaires ainsi que d’un scanner cérébral (échodoppler) ».

    Les travaux auxquels vous faites référence pour dédouaner les pollutions électromagnétiques prennent les humains pour des machines qui devraient présenter des symptômes immédiatement après avoir été exposés aux champs magnétiques.
    Ces protocoles sont grotesques. Pour avoir partagé plusieurs jours de la vie de personnes électro-sensibles, j’ai compris au moins deux choses :
    – Certaines ont des réactions immédiates, d’autres différées.
    – Une irradiation, même minime, subie avant une étude en double aveugle, peut introduire un biais qui fausse les résultats : la personne en souffrance ne parviendra pas à distinguer l’origine de son mal.

    J’ai vécu plusieurs jours avec des personnes Ehs. Une amie réagissait instantanément à des portables ou des antennes sans les avoir vus. C’était assez impressionnant. Pour une autre, c’était le 50 hertz qui déclenchait des brûlures assez vite. Un autre allait mieux dés qu’elle allait dans une cage de Faraday… Pour une autre, le délai de réaction dépendait de son état général.
    On a besoin de preuves absolues, on ignore les études qui dérangent, on les discrédite en bidonnant des travaux financés ou noyautés par des industriels et on nous dit : il faut continuer à chercher. Ça va durer combien de temps, ce petit jeu là ? L’amiante, ça ne vous rappelle rien ? La cigarette ? Les mêmes arguments, les mêmes logiques.

    Vous auriez pu aussi citer les milliers d’études qui prouvent les autres effets nocifs des champs électromagnétiques. L’électro-hypersensibilité n’est pas la seule conséquence.

    Vous en concluez que ce sont finalement de faux problèmes. Quels sont les vrais problèmes, pour vous ? Des milliers de gens qui crèvent dans le dénuement, dans l’isolement et dans des souffrances atroces, ce n’est pas un problème ? Des risques d’Alzheimer, de cancers et j’en passe, ce sont juste des détails ? Des populations entières qu’on prend pour des cobayes, c’est insignifiant ?
    Les électro-hypersensibles sont des sentinelles. Ils n’ont plus un endroit sur la terre où vivre. Plus une autre planète où se réfugier. Au fond, ils vivent ce qui nous attend. C’est terrible à admettre. C’est tellement plus facile de ne pas voir.

  16. « Nous savons depuis les années 80 que le tabac et l’alcool tuent prématurément 120.000 personnes chaque année en France. Allez-vous proposer qu’on supprime ces deux produits dès demain? »
    L’alcool et le tabac son interdits pour les enfants. Pas le téléphone portable, pas les ondes propagées par le wifi dans des écoles, par les antennes-relais un peu partout…
    Il est interdit de fumer dans les lieux publics. Il est autorisé d’utiliser son smartphone dans le train et d’exposer tout un wagon aux rayonnements, sans parler du wifi….
    Chacun est libre de se suicider comme il l’entend… à condition de ne pas nuire à son voisin. Le téléphonisme et le wifisme passifs, ça existe.
    Quant aux études scientifiques, je suis toujours sidéré par un point : la charge de la preuve incombe aux personnes malades et à la société, une fois que la technologie est sur le marché. Ça ne vous choque pas ?

  17. Pour faire le lien avec un précédent article de Fabrice sur le puçage électronique, un dessin paru dans L’Ecologiste de juin-août 2011, mettant en scène deux personnages :
    Ce qui est mal :
    – Nous voulons vous implanter cette puce.
    – Cela viole mes droits !
    Ce qui est bien :
    – Nous voulons vous implanter cette puce, c’est aussi un téléphone portable, une caméra numérique et un MP3.
    – Génial !

  18. @Alice: Soit ils ont simplement raison au regard des connaissances actuelles. Ce qui n’insulte personne.

    @Frédéric Wolff,
    Vous commencez par écrire « Les travaux auxquels vous faites référence pour dédouaner les pollutions électromagnétiques prennent les humains pour des machines qui devraient présenter des symptômes immédiatement après avoir été exposés aux champs magnétiques.
    Ces protocoles sont grotesques. » pour ensuite ajouter « Une amie réagissait instantanément à des portables ou des antennes sans les avoir vus. C’était assez impressionnant. ».
    Cette amie pourrait donc être le cobaye idéal d’une expérience d’électrosensibilité « grotesque », n’est-ce pas?
    Vu toutes les personnes hypersensible que tu connais, qu’attends-tu pour publier une étude correcte?

    La référence (17) est faite sur du 60Hz (pas micro-onde) à 300V/m (10 à 100 fois plus qu’une exposition « typique », le champs maximum recommandé étant par exemple 0,6V/m pour les antennes micro-ondes).

    Il y a aussi parfois des choses particulières, il est vrais: des personnes ont parfois pu recevoir les émissions de radio directement dans leur mâchoire à proximité d’un émetteur: un plombage comme antenne, avec ce qu’il fallait comme épaisseur d’émail ou je ne sais quoi pour faire une boucle RC accordée sur la fréquence de l’émetteur, et ça marchait!

    Que l’aimante ou la cigarette soient de « bons » exemples ne prouve pas que tous le sont. Vous connaissez sans doute l’affaire du monoxyde de dihydrogène (qu’une municipalité a été jusqu’à interdire)…

    Je n’ai pas non plus affirmé que les ondes EM étaient sans dangers, j’ai juste parlé de l’électrosensibilité.

    Yannick

  19. @Frédérique Wolff:

    Pour la charge de la preuve: a priori, non, ça ne me choque pas. Ce n’est pas à l’accusé de prouver son innocence, c’est au juge de prouver sa culpabilité. Si une thèse devait prétendre, par exemple, que tu es responsable de tous les décès en France, et que l’on te sommait de prouver ton innocence pour chacun d’eux, penserais-tu que c’est légitime?

  20. et alors, Vincent? Ce sera Orange ou ce sera Bouyges ou ton petit cœur balance encore ? Quant au Dr Perrin (Centre de Recherche du Service de Santé des Armées), pas besoin d’imaginer la panique dans les rangs si on devait admettre même du bout des lèvres que nos guerriers puissent souffrir d’électrosensibilité ! Surtout que l’électromagnétique et la défense sont quasi synonymes, non ?

  21. Yannick, vous avez utilisé un lien vers un article wikipedia qui ne mentionne que l’effet thermique des ondes éléctromagnetiques. Alors, soit vous n’aviez pas pris la peine de le lire avant de balancer, soit vous n’y connaissez rien mais vous aimez polémiquer pour vous faire la main, soit vous faites partie du monde de la désinformation. Y aurait-il d’autres possibilités auxquels je n’ai pas pensé ?

  22. Yannick Patois
    A propos de la charge de la preuve, j’écrivais précisément : « elle incombe aux personnes malades et à la société, une fois que la technologie est sur le marché. »
    Vous retenez une partie de mon propos, la première, en évacuant la seconde.
    Eh bien moi, ça me choque que l’on assimile les Ehs à des malades psycho-somatiques et que l’Etat mette en place une étude qui les oriente vers des psy sans prévoir aucun examen biologique ni neurologique. On a une présomption de phobie à leur égard et on ne recherche aucunement des liens possibles, organiques, avec les champs électromagnétiques. Drôle de conception de la science et d’un jugement impartial, pour reprendre votre image.
    Oui, ça me choque que l’on autorise la diffusion d’une technique sans avoir préalablement prouvé son innocuité. Les industriels sortent un produit, des malades apparaissent, des scientifiques lancent l’alerte, on bidonne des études rassurantes, on multiplie les conflits d’intérêt, on ne prend en compte que les effets thermiques pour définir les normes, en faisant l’impasse sur les effets biologiques, de nouvelles études alarmantes sortent, on dit qu’il n’y a pas de consensus, qu’il faut de nouvelles recherches… Ce n’est pas a posteriori qu’il faut prouver le danger d’une technique, quand des personnes sont déjà gravement atteintes, voire décédées. C’est a priori qu’il s’agit d’établir son innocuité.

    S’agissant des personnes Ehs, vous évoquez une étude de Wikipédia en taisant celles qui ne vont pas dans le même sens. Je vous explique que les individus ne réagissent pas tous comme des machines, que certains ont des réactions différées, d’autres immédiates, que certains sont sensibles au 50 hertz, d’autres aux ondes wifi ou au portable, que leur sensibilité peut varier en fonction de leur état et des pollutions subies avant… N’est-ce pas suffisant pour remettre en cause un protocole qui attend une réponse immédiate et uniforme ?
    Quant à l’ironie sur l’étude correcte que je pourrais publier, je la trouve plus que déplacée. Nous parlons de personnes qui sont entre la vie et la mort. Celles et ceux qui décident de ne pas les protéger ne connaissent rien à la question. Ecrire, par exemple, dans un amendement, qu’une zone blanche serait un « isolement social inacceptable » pour les Ehs qui survivent en ermites, c’est une insulte. Continuer de nier leur existence légale alors qu’ils vivent dans un dénuement dramatique, c’est une honte.
    Avant de porter un jugement péremptoire et de décider de la vie des autres, la première chose serait de rencontrer des Ehs, de les écouter, de vivre avec eux, oui, même si ça vous fait sourire. Et de lire toutes les études et, si l’on a le moindre doute, de prendre des mesures protectrices. Mais ici bas, le doute profite à la santé des industriels et non à celle des humains.

  23. Yannick, je n’ai pas de temps aujourd’hui pour écrire mais je le prends très rapidement. Vos propos sont insupportables et prouvent bien combien vous ne connaissez le sujet que par ce qu’en disent les médias à la botte du pouvoir donc manipulateurs.
    Pour ma part, je suis bien informée.
    Les effets sur les êtres vivants sont connus des américains depuis de nombreuses décennies, ceux-là mêmes qui connaissent les effets des jeux vidéos sur le cortex, jeux mis au point pour entraîner les soldats américains à tuer!!, tout comme les effets des micro-ondes, encore eux! et de la micro-puce et des conséquences de l’extraction des gaz de schistes, toujours eux (voir l’excellent documentaire dont j’ai déjà donné le lien
    http://videos.arte.tv/fr/videos/la-maledéiction-du-gaz-de-schiste–7282284.html.
    Cette liste n’est pas exhaustive, vous le savez certainement!!!!

    Face aux profits que génèrent toutes ces technologies modernes, et que nous ne pouvons même pas appréhender tellement ils sont gigantesques, nous ne sommes rien pour eux, rien.
    Je fais partie des personnes sensibles aux pollutions diverses et variées (vapeur des pots d’échappement des véhicules, fumée des cigarettes, ondes…).
    Je pouvais me protéger des deux premiers en les évitant, quitte à être confrontée à un isolement social mais je ne peux, ni pour moi, ni pour mes enfants, éviter la saturation de ce filet invisible d’ondes. Savez-vous au moins pourquoi le corps réagit négativement à ce type d’ondes, chez qui que ce soit, sensible ou pas?
    Que vous vouliez l’admettre ou pas, il y a à ce jour des milliers d’études INDEPENDANTES qui viennent confirmer ce qu’ils savent depuis toujours; que de temps et d’argent perdus mais surtout que de misère humaine, de souffrance, de morts!!!! au nom du profit.
    Alors Yannick, vous avez le droit de ne pas vouloir savoir, vous avez le droit de savoir et de faire comme mais vous n’avez pas le droit de nier l’évidence et d’insulter ainsi les personnes atteintes de syndromes modernes dont je fais partie. Personne ne sait ce qu’il adviendra pour lui-même dans les heures à venir, les jours suivants et j’espère pour vous que vous passerez à travers ce filet car lorsque vous côtoyez des personnes EHS, vous comprenez l’ampleur du scandale sanitaire à venir.
    j’ai regardé avec un profond dégoût le documentaire sur les gaz de schistes; j’ai beaucoup pleuré car une évidence m’est apparue: l’espèce humaine doit absolument disparaître ce cette planète car cela ne s’arrêtera jamais!!!
    Nous sommes une espèce hautement nuisible.
    Cathou

  24. Bonsoir,

    Mea culpa de Fleur Pellerin sur les peurs irrationnelles liées aux ondes

    PARIS – La ministre de l’Economie numérique Fleur Pellerin a estimé jeudi qu’elle n’aurait pas dû parler de peurs irrationnelles au sujet des questions liées à une éventuelle nocivité des ondes électromagnétiques, reconnaissant une inquiétude de nos concitoyens à ce sujet.

    Jai parlé de peurs irrationnelles, à la limite cest vrai que cest peut-être un terme que je naurais pas dû employer, a dit la ministre sur Canal+.

    Prononcée la semaine dernière à la veille de l’examen à l’Assemblée d’une proposition de loi d’Europe Ecologie-Les Verts visant à réduire l’exposition aux ondes, sa remarque avait irrité les députés écologistes et les associations.

    Cest vrai que ça correspond à une inquiétude de nos concitoyens. Une inquiétude de nos concitoyens, ça mérite quon sy attarde et quon en débatte, a ajouté Mme Pellerin en guise de mea culpa.

    La proposition de loi écologiste n’avait finalement pas été débattue sur le fond et renvoyée en commission, une procédure rare revenant, aux yeux des députés écologistes, à un enterrement de première classe du texte.

    L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a classé en mai 2011 les ondes électromagnétiques, notamment émises par les mobiles, les antennes-relais ou les boîtiers Wi-Fi, comme potentiellement cancérigènes. Mais les opérateurs de téléphonie mobile s’appuient sur le dernier avis en date de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), remontant à 2009, pour écarter tout danger. L’Anses doit rendre un nouvel avis d’ici fin juin.

    07 février 2013

    Bien a vous,

  25. Merci, LBL.
    Inquiétude ? S’y attarder ? Si j’avais Madame Pellerin en face aujourd’hui, je serais tentée d’être terriblement vulgaire et lui montrer « la grande puissance digitale » dont elle rêve (celui du milieu j’entends). Heureusement pour nous deux…

  26. Encore un excellent papier d’un des rares journaliste à qui on ne la fait pas. 🙂
    Merci Fabrice. J’espère que tu guéris… xxx

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