Lisez donc Charlie (sur les Verts, sur Placé, sur Duflot) !

Droit au but : ce qui suit est de la pub pour Charlie Hebdo. Je vous invite, passant outre la détestation de certains pour ce titre, à lire le numéro en kiosque depuis mercredi. Il contient un long entretien avec Daniel Cohn Bendit et Jean-Paul Besset, que j’ai mené à Strasbourg. Si vous vous y collez, vous me donnerez votre avis. Pour moi, il contient des éléments d’information décisifs sur l’état du mouvement Europe Écologie Les Verts (EELV). Or nul ne s’est hasardé à le commenter. Je ne pense pas là aux journalistes politiques, qui pensent si peu en règle générale, mais à tous ceux, tout de même nombreux, qui se réclament de l’écologie politique.

Rien. Pas un mot. Pourtant, Cohn Bendit est, quoi qu’on pense de lui au plan politique – je n’ai rien à voir avec lui sur ce terrain -, une figure essentielle de ce courant. Tout comme l’est Jean-Paul Besset, qui a lancé en vérité, avec Pascal Durand, l’aventure électorale connue sous le nom d’Europe Écologie. Pour vous appâter, un peu grossièrement je l’avoue, je vous mets ci-dessous quelques lignes de l’entretien, qui courts sur deux pages. Est-ce du teasing ? J’ai honte, mais je crois bien.

————————————————–(DCB, c’est Cohn Bendit, et JPB, c’est Besset)

DCB : Oh, il n’y a pas eu malentendu. On se comprenait sans difficulté. Mais il y avait bien deux logiques. Nous voulions dépasser les Verts en les faisant exploser, et Cécile Duflot voulait récupérer notre mouvement pour renforcer son parti. Le face-à-face était inégal : nous étions dix face à un parti, une structure, des professionnels de la politique. Si on a pu lancer Europe Écologie, c’est que les Verts savaient qu’en nous disant Niet, ils partiraient à la bataille avec leur 1,5 % de voix de la présidentielle. On l’a donc emporté.

Charlie : Oui, mais de la même manière ambiguë que Pyrrhus. Car vous aviez en fait perdu.

DCB : La campagne des Européennes de 2009 a été bien étrange :  à part Cécile Duflot, aucun responsable Vert ne s’est montré ! Les autres ont volé au secours de la victoire quand les sondages ont été favorables. C’est après que nous avons déconné : le moment clé se situe aux journées d’été des Verts en août 2009 à Nîmes. On avait décidé de proposer une adhésion directe à Europe Écologie. Le blocage a été total. Les Verts ont refusé.

JPB : On appelait les électeurs de juin à nous rejoindre directement, sans passer par la case du vieux parti.

Un autre extrait :

Charlie : Mais qui est donc Jean-Vincent Placé ?

DCB : Je dirais volontiers qu’il est l’apparatchik qui nous a manqué. Personne, parmi nous, ne pouvait jouer ce rôle-là, car il est d’un cynisme absolu. Il se dit de gauche, mais tous ses comportements sociaux font penser qu’il est tout sauf de gauche. Par exemple, la manière dont il se comporte avec les autres. Dont il s’habille. Dont il va au restaurant. Et son cynisme est à l’œuvre jusque dans le contenu politique. Il voulait aller au gouvernement, bien sûr, mais s’il avait été ministre, il aurait tout défendu sans état d’âme, y compris le pacte budgétaire européen. Mais comme il n’a pas réussi, son message aux socialistes est aujourd’hui de dire : « Vous allez me le payer ». Placé peut vendre n’importe quel positionnement d’Europe Écologie Les Verts.

Charlie : Distribue-t-il, comme on le dit, des postes ?

JPB : Oui. Des postes de sénateurs, de députés, de conseillers régionaux. Bien sûr ! Nous avons autour de 250 conseillers régionaux, plus de 50 conseillers généraux. Mais bien au-delà de sa personne, Placé représente une face de l’engagement politique. Il ne s’agit plus pour lui et ses proches d’aider à la transformation sociale.

54 réflexions sur « Lisez donc Charlie (sur les Verts, sur Placé, sur Duflot) ! »

  1. Fabrice,

    Bizarrement, Charlie Hebdo n’est pas diffusé au Maroc (alors que le Canard Enchaîné l’est… même lorsqu’il diffuse des caricatures de Mohamed VI). Je ne pourrais donc pas acheter ce numéro… tu prévoies de le publier un jour sur ton blog ?

  2. Quand même, nous faire acheter Charlie Hebdo c’est rude !
    Bon Val n’y est plus mais quand même…
    On a tout de même eu confirmation que Placé n’est pas gagnant (comme disent les turfistes).
    On peut en avoir plus ?

  3. Bon… ben voilà, c’est donc ça « la politique autrement » …
    j’étais chez les Verts au début des années 90… j’en ai vu de belles… mais je suis certains qu »à l’époque, c’était moins grave que dans les autres partis. Parc contre, j’attendais autre chose des Verts.
    Depuis qu’ils sont devenus « de gauche » (avec l’appui très partisan de Politis…), ils ont définitivement perdu leur identité… et le peu d’intégrité qui leur restait. Et pourtant, je n’aimais pas beaucoup la clique de Waechter (Gerard Monier Besombes et Cie… ce dernier me traitait de « jeune communiste » moi qui suis franchement idéologiquement anti PC…).
    Maintenant, je n’en suis pas sûr, mais ça ne m’étonnerait pas qu’EELV soient même devenus pires que les autres… C’est pitoyable.
    D’ailleurs, en terme d’écologie (et même pour le reste), franchement, à quoi servent-ils ? Quelle cause aident-il à part celle de leurs élus ? Quelle honte… alors que nos attentes sont énormes, on doit se battre seuls plus que jamais… Malgré la crise écologique croissante, je pense qu’ils ont réussi à contribuer à la victoire future (2017) de la droite voire de l’extrême droite dans ce pays. Ils ont tué tout espoir. C’est extrêmement grave… Ils sont aveugles et dangereux.

  4. Il faut résister contre cette dégradation de la dernière beauté de la Terre et de l’idée que l’homme se fait des lieux qu’il habite. Est-ce que nous ne sommes plus capables de respecter la Nature, la liberté vivante, qui n’a pas de rendement, pas d’utilité, pas d’autre objet que de se laisser entrevoir de temps en temps ? Romain Gary

  5. ce qui risque d’amener l’extreme droite je ne pense que ce soit seulement les verts …c’est le ras bol des gens de la base que l’on entend pas auquel on impose des conditions de vie des promiscuités qu’ils n’ont pas voulu et au nom desquels on les stigmatise en plus! c’est l’imposition du mariage pour tous sans referendum! c’est le formatage crasse et l’enfumage quotidien des medias et bien sur c’est aussi leur mentalité de personnes devenus consommateurs avant tout..ce que le système voulait obtenir et une réussite assez complète à en juger par les parkings des grandes surfaces le WE; plus l’opacité de cette europe ouverte à tous les vents affairistes! ce matin entendu que les producteurs d’agneaux vont faire le coup de poing dans les grandes surfaces.. en 1960 ils assuraient la totalité des besoins en france, en 2013 un peu moins de la moitié ils sont concurrencés par la nouvelle zélande et la grande Bretagne concurrence par les prix imbattables. le chomage galopant comme disait laurence parisot la précarité qui gagne « comme la vie » toute la vie est précaire, le monde du travail doit l’être aussi. » le jour où les journalistes d’en haut et les pilotes responsables seront eux aussi atteints par cette précarité généralisée qu’ils pronent pour les autres ils diffuseront peut être une autre idéologie..et puis pas de panique le jour ou çà ira mal ici ils auront toutes les ressources pour filer ailleurs! ce que n’auront pas les gens de la base. comme toujours

  6. y avait un mec super ce matin sur terre a terre , un ingénieur qui vulgarise parfaitement…pas plus
    voila j’lai placé.

  7. Marie,

    Nul n’est parfait: même Parisot veut transformer en C.D.I. son C.D.D. au M.E.D.E.F., prouvant par là-même qu’elle n’est pas toujours une zélatrice de la précarité.

  8. Ce que j’aime chez Daniel Cohn Bendit c’est cette franchise qui fait un bien fou.
    Le mouvement Europe Ecologie a amené une bouffée d’air au début.
    J’ai une copine (pas du tout politique mais plus vers l’évolution de la conscience) qui a adhéré, pleine d’espoir et d’enthousiasme.
    Elle m’a raconté que finalement c’était une voie sans issue, que les Vert avaient repris le contrôle du mouvement et que tout était verrouillé.
    EELV est devenu un parti comme les autres et on attend toujours quelque chose de nouveau.

  9. Je viens de lire l’article. Je me retrouve bien comme « petit militant de base » dans ce qui est dit et cela me conforte dans le fait que je suis parti.
    Oui mais après, on ne peut rester sans rien faire. Cf. l’article d’il y a quelque jours sur ce blog au sujet de la nature et de la Loire. Sa conclusion est juste et éloquente. Ce qui est désespérant c’est la nouvelle esbroufe en cours :
    http://www.ecologiehumaine.eu/quest-ce-que-lecologie-humaine/
    qui m’agace d’autant plus que je suis un catho écolo…

  10. Et à propos d’un des trois signataires de ce « nouveau » mouvement « d’écologie humaine », voici ce qu’ont peut apprendre :

    « pour cultiver une image d’ouverture et de dialogue, le lobby nucléaire développe depuis quelques années un piège à citoyens  : la concertation. Depuis la « mission granite » qui cherchait à implanter des poubelles atomiques début 2000, l’industrie nucléaire s’offre le concours de Gilles Hériard-Dubreuil, directeur de Mutadis consultant, et coordinateur du programme européen Trustnet1. Dans ce programme, Hériard-Dubreuil a élaboré le concept de « gouvernance des activités à risque » basée sur une « confiance mutuelle ». Il s’agit de faire bosser ensemble chercheurs, industriels, fonctionnaires et associatifs. La contestation est alors ingérée par une expertise technique qui offre une apparence de démocratie. Évidemment, il n’est pas permis de remettre en question l’activité nucléaire. Seulement d’en gérer les conséquences. »
    tiré de :
    http://labrique.net/numeros/numero-19-decembre-2009/article/industrie-du-nucleaire-et

    On ajoutera que les travaux de ce monsieur sont évidemment relayés par l’ASN :
    http://www.asn.fr/index.php/PAREX/Post-accidentelle-de-Tchernobyl/Methodologie/Temoignage-de-Gilles-Heriard-Dubreuil-Directeur-de-Mutadis

  11. J’ai vu le site de Heriard-Dubreuil. C’est peut-etre un peu rapide, mais en gros il modernise la notion de colonisation. Au siecle dernier les colonisateurs detruisaient l’economie des peuples indigenes pour mettre leur force de travail au service du capitalisme, et parallelement envoyaient des missionaires, religieux ou non, sinceres ou non, professant « d’aider les populations desheritees a se sortir par elles-memes de leur misere ».

    Dubreuil demontre que le concept de colonisation est universel et que l’on peut trouver des « peuples indigenes » partout, il suffit pour cela d’une bonne catastrophe, comme Chernobyl est un exemple spectaculaire, mais la catastrophe ecologique generalisee en est un exemple encore plus grave meme si moins spectaculaire. La notion de « risque negocie et accepte » est une condition a l’acceptation de ce que Roger Belbeoch appelait la servitude volontaire, et bien sur la philosophie anti-scientifique de Latour, qui place « les methodes institutionalisees » au-dessus de tout, en evacuant meme la notion de verite et donc en privant la democratie de sa subtance meme. Ces gens sont intelligents, ils ont compris ce que les politiques ne savent pas encore comment nous le dire, que les dechets nucleaires crees en seulement 40 ans sont maintenant avec nous pour toujours, et ils construisent, avec l’argent de leurs « projets de recherche » sur les populations cobayes de Chernobyl et d’ailleurs, les outils de gestion qui leur permettront aux politiques de continuer a gerer comme ils ont toujours fait. Ou du moins de faire semblant de continuer, car la situation dans laquelle nous sommes et ces nouveaux outils politiques changent radicalement la donne.

    En tout cas, c’est pas le moment de dormir!

    Certains parlent de « re-appropriation ».

    Peut-etre faut-il tous devenir des « indigenes volontaires », comme contraire consient aux « esclaves volontaires »?

    Marie parlait un jour de ces gens « ancres » qui sont toujours victimes. Mais un « ancre volontaire », en acceptant le risque justement (mais notion exactement contraire au « risque gerable » selon Dubreuil) se donne les moyens de ne plus etre une victime, mais de choisir son futur.

  12. Laurent (et Florence)

    Merci pour cette précieuse intervention. Si nous cessons de tenter de penser ce qui nous arrive et nous angoisse, et donc de chercher la sortie, alors nous serons vraiment morts.

    La « nouveauté » d’aujourd’hui, qui n’en est une que par le changement d’échelle, oui, ça peut sans doute se formuler ainsi, par le biais du concept de colonisation. Que la colonisation — pas seulement le concept, la chose — est devenue universelle, comment en douter ?
    Nous ne colonisons plus seulement les peuples ailleurs, mais nous-mêmes, et je ne parle pas seulement d’exploitation économique, mais effectivement de toute l’aliénation qui va avec, qui en est à la fois la condition et la conséquence (voir le livre de B. de Bodinat que j’ai déjà cité et qui fait magistralement le tour de la question).
    Faute de pouvoir l’étendre à l’infini dans l’espace, nous avons relocalisé la colonisation, mais en l’approfondissant et en la perfectionnant vers le dedans (car « l’espace du dedans » est illimité, lui). Formidable, non ? (malheureusement des tas de gens ne verraient là aucune ironie, d’où le silence de la gauche sur ces sujets ? ).

    Or, quelle meilleure forme de résistance — d’ailleurs quelle autre est possible ? — que ce que vous suggérez : retourner notre condition de colonisés (d’indigènes) en quelque chose de nôtre, nous la réapproprier.
    Ce qui rejoint, je trouve, les pistes esquissées hier par Florence (avec lesquelles je suis tellement en phase,par lesquelles je me sens tellement interpellée qu’il est presque gênant de les creuser ici). Que nous reste-t-il à faire, en effet, sinon retourner contre le système tout ce qu’il fabrique, trafique, manipule, détourne pour nous administrer et nous soumettre, et qu’il nous a lui-même, il faut nous en souvenir, volé ?
    Florence citait quelques-unes de ces armes hier, « souplesse, structure, flux », voire « interdit », pourquoi pas. Je comprends et souscris d’autant plus que j’ai, depuis quelques années, installé la « précarité » au cœur de ma vie, et cette « précarité » non seulement n’a rien à voir avec celle que le système impose à un nombre croissant de gens (tout en la dénonçant et l’agitant comme un épouvantail pour les y maintenir), mais elle en est précisément le contraire.
    Et je reconnais très, très exactement cette « précarité », c’est-à-dire tous mes choix de vie depuis quelques années, dans l’expression « indigène volontaire ».
    Encore merci.
    (Désolée, pas le temps de me relire.)

  13. Complément de ce qui précède :

    Ce que la machine nous a volé tient en un mot : liberté.

    Ce n’est pas pour boucler esthétiquement la boucle du débat, mais de fait, il y a plus de dix ans déjà que j’ai acheté mon premier livre à l’Encyclopédie des Nuisances, à cause de cette phrase qui m’avait frappée, et je ne vois qu’elle ici pour conclure :

    « La liberté de briser l’enfermement industriel reste la seule expérience qui vaille d’être tentée ».

    (Le livre, c’était « Du progrès dans la domestication » de René Riesel)

  14. Une correction : plutôt que, ou avant de, « retourner » contre le système ce qu’il nous a volé, simplement le lui REPRENDRE.
    Reprendre notre liberté, notre cerveau, les mots, les pensées et les penseurs, les concepts, les émotions, la vie même, tout ce dont il passe son temps à nous priver pour pouvoir nous le revendre sous une forme dégradée, avilie, méconnaissable — morte.
    Vivre, rester vivants — c’est un boulot à temps plein, désormais.

  15. La colonisation tous azimuts et en profondeur ne concerne pas que l’humain bien sûr. Les taux de polluants dans les corps de toutes les bêtes (et dans la terre et dans les océans et dans les végétaux je suppose), qu’est-ce que ça marque d’autre ?

  16. Que ce soit pour les crapauds ou pour ceux qui les ramassent : LEVONS LE PIED !

    Les amphibiens sortent actuellement d’hibernation pour rejoindre leur lieu de reproduction… Comme ils se font écraser sur les routes, de nombreux bénévoles les ramassent, faute de structure en France pour coordonner les bonnes volontés.

    L’ASPAS diffuse gratuitement un guide de conseils et propose des panneaux signalétiques adaptés, à placer aux abords des routes. Et demande aux automobilistes un peu plus de compréhension.

    http://www.aspas-nature.org/

  17. Merci Valerie! je suis bien d’accord avec ce que vous ecrivez en general, meme si parfois on se fritte un peu… mais bon, sinon ca serait ennuyeux, non?

    Vous parlez du « systeme », j’essaie d’eviter ce mot car pour moi il n’est pas clair. Je crois que notre condition a tous est de plus en plus d’etre des « technocrates », pour reprendre un mot souvent pejoratif et qu’un M. Roulleau ici defendait, ma foi non sans raison.

    J’utilise un ordinateur, je ne l’ai pas vole donc j’ai utilise de l’argent, sur mon ordi il y a un systeme microsoft, etc. donc je suis bel et bien noye dans le systeme, « collabo » complet…

    Meme si on veut agir en dehors du « systeme » il faut le connaitre, sinon on retombe dedans sans meme s’en rendre compte. Les moins prepares en sont le plus victimes.

    Je ne suis pas tres au clair, mais en gros designer « le systeme » comme l’ennemi ca ne mene pas loin je pense.

    Par contre, un concept clairement « ennemi » c’est « le risque », ou « la gestion du risque ». Les gens qui agissent vraiment n’ont rien a faire du risque, il ne connaissent que la responsabilite. Ils prennent leurs responsabilites.

    En ce sens Fabrice a profondement raison lorsqu’il affirme que l’important ce sont les devoirs de l’homme et pas ses droits. (Simone Weil avait aussi ecrit cela dans son dernier livre -posthume- « l’enracinement, prelude a une declaration des devoirs de l’homme »)

    Car lorsque nous agissons en prenant nos responsabilites le pouvoir ou le systeme (aille, moi aussi j’utilise ce mot) nous dit, « ce sont pas vos oignons, nous veillons sur vos droits, avec un certain niveau de risque cependant ». Ce discours sur le risque veut nous faire prendre une attitude passive, c’est ca l’enjeu.

    La reponse vraiment revolutionnaire c’est de dire nous n’avons que faire de votre « protection », ce que nous faisons c’est notre devoir, faites-en donc autant.

  18. Valérie,
    Merci pour ces commentaires qui sont une fenêtre. Quelques mots dans leur sillage…

    Et si l’histoire de notre civilisation était celle d’une dépossession ? Une dépossession qui aurait pris la forme d’une grande illusion, celle de s’imaginer que nous possédons (des biens, des machines, de l’argent…), alors que nous sommes à la fois possédés et dépossédés.

    Possédés parce que dépendants et bien pire : assujettis, aliénés. Pas seulement par les rapports de production comme le pense la gauche. Mais aussi par ce que l’on produit. Remettre cela en cause, c’est s’exposer à une grande solitude. Aliénés par un mode de vie.
    Dépossédés de l’essentiel.

    Et si le sens d’une vie, c’était cela, précisément : se réapproprier sa pensée, ses émotions, sa nourriture, sa santé, le lieu que l’on habite, qui nous habite, les échanges entre nous, nos choix individuels et collectifs, notre liberté… Notre vie, en somme, en effet.

    C’est un chemin très long, sans doute. Quand on l’a commencé, difficile de s’arrêter, de revenir en arrière, même si parfois, il y fait sombre. On s’accroche aux lumières qui viennent à nous et qui nous aident à avancer. Des lumières qui sont les mots des autres ou de nous-mêmes.
    Vu sous un certain angle, on pourrait rétorquer : c’est se prendre la tête, tout cela. Mais comment échapper à cette voix qui cherche en nous ? Comment prétendre que l’on peut être libre sans penser, c’est-à-dire sans se singulariser, sans être abscons, parfois ?
    Serions-nous éloignés tant que ça de l’écologie et des changements que nous appellons de nos vœux ? Il me semble que nous en sommes très proches, au contraire. Une autre façon de parler de cette « révolution intellectuelle et morale » qu’évoquait Fabrice dans un article précédent, non ?

  19. Laurent

    « Système » est vague, mais ne me gêne que pour cette raison. Il faut bien tenter de nommer la chose dans laquelle nous sommes pris et nous avons pris le monde. Pourquoi pas ce mot ? Peut-être, oui, faut-il prendre la peine de préciser — ce n’est pas un détail — « système industriel ». Car enfin on a bien affaire à un tout cohérent, qui n’écoute plus rien que sa propre logique machinale. J’aime bien aussi ce mot, la Machine, il a le mérite de synthétiser et « système » et « industrie ».
    Je vais encore citer Bodinat, tiens, qui parle, lui, de « machinerie », dans ce passage qui rejoint étonnamment le dernier paragraphe du texte de Fabrice publié ici le 18 mars. Il vous semblera sans doute trop radical et peu réaliste, et vous aurez sans doute raison. Cependant, c’est là que je sens, moi la vérité, même si je ne sais pas quoi en faire…

    « Et en effet il n’y a pas à réclamer ni à choisir, à vouloir des arrangements ou des améliorations ; il n’y a pas de « cela est un progrès mais pas ceci », de « ce serait mieux si… », il n’y a pas de « quand même », il n’y a pas à ergoter : c’est l’existence même de cette machinerie écrasante tout entière sortie d’une seule logique qu’il faut refuser en bloc. On est sinon un mécontent qui réclame auprès du souverain, un consommateur qui prétend à de meilleures marchandises et qui songe à sa retraite, un écologiste qui veut du réalisme et de la gentillesse, un réformateur social, un téléspectateur qui exige des programmes de qualité pour ses enfants, une créature quelconque. »

  20. blanc mr

    Les gaz de schiste, exemple parfait, oui, de colonialisme relocalisé et APPROFONDI : quand on en peut plus s’étendre en surface, dévorer les autres, et tout bousiller chez eux, on s’auto-dévore. Les forages, c’est tout ce que le système industriel est capable d’approfondir.

  21. Zut.
    Dans ma dernière réponse à Laurent, il devait,enfin il devrait y avoir une virgule entre « moi » et « la vérité ».
    Du gâteau pour les psychanalystes sommaires.

  22. @ Frédéric Wolf :

    Oui, ce que Pierre Rabhi appelle l’insurrection des consciences… pour échapper, comme il aime à le raconter, à une vie faite d’enfermements successifs.

    D’abord l’école, puis le « bahut », ensuite les soirées « en boîte ». Ensuite, on se rend dans sa « caisse » dans une entreprise aussi appelée « boîte » et terminer son parcours dans une maison de retraite dans l’attente de la dernière boîte, définitive celle-là…

    Alors oui, il est grand temps de se réapproprier tout ce qui peut nous permettre de réelment vibrer, partager, ressentir, espérer, aimer, créer…

    Et tant mieux si nous n’avons pas une Rolex au poignet à 50 ans. Tant mieux !

  23. Le mouvement de recuperation que vous decrivez ne nous interesse pas beaucoup parce que nous arrivons doucement mais surement vers l’echeance des municipales. Or EELV a perdu tous ses militants. A 4 ou 5 reprises depuis l’election de Hollande les désaccords ont été tellement violents que chacun a repris son independance. Personne n’est pret a reprendre le travail militant pour des listes electorales pour des municipales ou verts et socialistes se présenteraient coude a coude.

  24. Pays en grand danger…
    Un pays ou 300 000 (selon la police) à 1,4 millions (selon les organisateurs) de personnes manifestent contre les gays (car c’est bien ce qui est sous-jacent pour la plupart des manifestants), c’est un pays complètement malade et en grand danger.
    A quand une telle manif pour la décroissance ou pour une mobilisation réelle contre le changement climatique ou le nucléaire ou pour cesser la perte de la biodiversité ???!!!
    Au contraire, c’est l’électorat le plus réactionnaire qui prend la rue en attendant de le faire dans les urnes : le retour de la droite c’est bientôt hélas, l’arrivée de la droite extrême aussi ! Le scénario du pire est en train de se réaliser.
    Oui la gauche et EELV sont aussi responsables de tout cela : ils ont tué l’espoir.

  25. Anecdote, pour revenir au sujet du début : un jour que j’ai rencontré J.-V. Placé (autour d’un événement non politicien), nous avons discuté avion et train. Il m’a justifié l’intérêt de l’avion sur Paris-Toulouse, parce que le train, c’est “long“. Par l’argument, le ton employé et l’absence de doute manifestés par lui, j’ai senti à cet instant le cynisme mentionné plus haut, et j’ai vu un politicien comme les autres.

  26. Valerie, on ne peut qu’etre d’accord avec Bodinat! Le role du « mecontent qui reclame aupres du souverain » est la pire defaite. Donc bien sur il ne peut y avoir de compromis en ce sens-la. Mais en meme temps croire pouvoir s’isoler du systeme est une illusion. Et je ne crois pas non plus aux revolutions. Je suggererais cela: agir au sein du systeme, sans s’y soumettre aucunement, mais aussi sans croire pouvoir s’en proteger. En fait toute action vraiment libre construit un germe qui ne depend pas du systeme. Et tous ces germes travaillent les uns avec les autres! (meme lorsque leurs premisses ideologiques, leurs motivations, sont differentes, et c’est cela qui est beau avec l’ecologie).
    Amities

  27. Le propos de Bodinat cité par Valérie (« c’est l’existence même de cette machinerie écrasante tout entière sortie d’une seule logique qu’il faut refuser en bloc ») nous ramène au cœur du sujet.
    Ce qu’est devenu EELV : un tamiseur de cendres.
    La maison brûle et nous tamisons les cendres. De temps en temps, surgissent quelques miettes. Elles sont exhibées à l’envi, font l’objet de communiqués. Elles justifient une stratégie, la raison d’être d’un parti à l’agonie.
    On ne tamise pas seulement des cendres en procédant ainsi, on tamise aussi sa pensée qu’il faut à tout prix débarrasser de ce qui encombre, de ce qui gêne. On commence ses discours par des phrases qui rassurent : nous ne sommes pas opposés au développement technologique, à l’informatique au collège, en primaire, en maternelle… Remettre en cause les structures de ce monde dans leur ensemble est devenu inconcevable quand on veut être audible, crédible, quand on incarne un parti responsable, qui pèse.

    Que reste-t-il au final ? La cendre des pensées qui vont se disperser avec le vent. Tout ce qui relie les idées, ce qui structure une réflexion est volatilisé. A l’image des vies consumées réduites en cendres, elles aussi.
    Au fond, ce n’est rien d’autre qu’un syndicalisme des miettes qui vit de l’incendie dont il ambitionne tout juste gérer les conséquences.

    Je ne dis pas que, parmi ces tamiseurs, il n’y ait pas des personnes admirables, je ne prétends pas être exempt de ce travers. Le danger, c’est qu’à la fin, on en reste à une pensée sommaire, celle que nous imposent le réalisme, la stratégie, la gestion.

    Les mots précèdent la pensée, laquelle est un préalable à l’action. C’est donc des mots qu’il faut partir, quand bien même ils sont différents de la soupe habituelle, surtout quand ils sont singuliers. Et ce n’est pas fumer les tapis, non. C’est au contraire tenter de saisir ce qui se joue, de dissiper la brume des enfumeurs en tous genres, des dealers de distraction massive, des camés du prêt-à-penser.

  28. Heuuuuuu complètement hors sujet ici!
    Juste que je me souviens d’un débat où on parlait du fait de boire de l’eau en bouteille où non!

    http://www.reporterre.net/spip.php?article4010

    J’imagine qu’au prix que ça coûte; cette étude ne couvre que quelques dizaines de molécules recherchées, faut donc pas demander ce qu’on trouverait si on cherchait plus!

    Bon temps qu’on ne comprendra pas les propriétés de l’eau, on est pas sorti de l’auberge!
    Petit rappel donc, l’eau est un puissant soluble, et elle ne reste pas au même endroit!

    Sur ce monde, la vie qu’il contient est lié par l’eau. Le respect de toute vie commence par le respect de l’eau!
    (bon j’ânonne des évidences, je sors ^^)

  29. A Laurent

    tant de choses à dire encore, sur le risque et le protection, par exemple, dont vous avez parlé. Mais notre conversation — ma part de notre conversation, plutôt — incommode.
    N’ayant aucun désir d’incommoder qui que ce soit, aucun plaisir à recevoir des fions dans le genre de celui de Stan, et chaque fois toutes les peines du monde à m’en remettre, je ne vois rien d’autre à faire que d’arrêter là (encore une fois), et je le regrette, car c’était passionnant.
    A quoi donc sert un blog ? Je n’ai pas dû bien piger.
    Mes amitiés à vous en tous cas, et à plein d’autres qui se reconnaîtront. Et à une prochaine, sans doute, peut-être.

    Valérie

  30. « Un pays ou 300 000 (selon la police) à 1,4 millions (selon les organisateurs) de personnes manifestent contre les gays (car c’est bien ce qui est sous-jacent pour la plupart des manifestants), c’est un pays complètement malade et en grand danger. »
    absolument pas d’accord! ce qui est le danger c’est qu’un gouvernement élu à un instant T s’arroge le droit de décider de modifier les règles de la filiation, bases de la société sous le poids d’une minorité! et sans consultation du peuple! peuple souverain en démocratie (enfin d’après ce qu(‘il est écrit) ! le bat blesse à ce niveau là, et je trouve cela légitime

  31. Valerie, je crois que Stan aime bien lancer des piques en 2-3 mots, je n’ai pas l’impression qu’il y a de l’agressivite dans ses posts. Et puis je vais vous avouer une chose: Ce que je prefere dans Planete sans visa ce sont les commentaires! (non, Fabrice, je plaisante, les articles sont bien aussi, et d’ailleurs s’ils n’avaient pas cette qualite, s’il n’y avait pas tout ce travail de fond pour les preparer, que l’on ne peut que deviner, ca parait evident qu’il n’y aurait pratiquement aucun commentaire interessant a lire ici). En fait, non seulement j’aime bien les commentaires mais j’aime particulierement ceux avec lesquels je ne suis pas d’accord, qui me donnent du fil a retordre. (J’ai parfois ete un peu impoli dans mes reactions et je le regrette) Bref, je ne sais pas a quoi sert un blog mais moi c’est comme ca que je me sert de celui de Fabrice: Je m’informe, et je me tiens au courant de ce que pensent les ecologistes en France. Et c’est passionant. Merci Fabrice et merci a tous!

  32. A Laurent Fournier,

    « En 2-3 mots »

    Nouveau jeu, nouvelle donne, rien ne vas plus, stan l’As des piques !

    😆

  33. Stan, Laurent

    Je suis parfaitement nulle en calembours, peut-être même un peu allergique, je l’avoue. Surtout en plein milieu d’une discussion. Surtout quand j’ai l’impression d’avoir trop parlé. Je suis une fille mortellement sérieuse et un peu fragile à certains endroits, je le reconnais sans difficulté et suis la première à la déplorer. Mais je doute, à mon âge, de pouvoir changer.
    Alors avis (pour quand je reviendrai) : si on ne me met pas les :)) pour flécher les jeux de mots, je les loupe neuf fois sur dix.
    Voilà.

  34. Je suis entièrement de l’avis de P.P. en ce qui concerne la manifestation de dimanche. Il y a en effets des problèmes bien plus urgents et plus importants qui se posent à notre société. De plus, il en ressort de puissants relents d’ordre moral, sans parler de la fonction de paravent à la haine vis-à-vis des homosexuels

  35. A Valérie,

    Dans l’ensemble les commentaires de ce blog ne manquent pas d’intérêt. Les vôtres comme ceux de Frédéric Wolff, de Laurent Fournier en particulier apportent énormément matière à réflexion.Revenez vite !

  36. Valérie,
    Ceci dit sans la moindre animosité, mais vous prenez les choses trop à coeur. Et c´est dommage parce que vous apportez bien souvent des éléments très intéressants dans les débats.
    Je n´ai jamais deviné la moindre agressivité dans les « calembours » de Stan. A moins d´être d´une susceptibilité exacerbée, on ne peut vraiment pas s´en vexer. Un peu d´autodérision, que diable 🙂 !
    Et puis contrairement à ce que vous écrivez, on peut changer à tout âge. Et c´est justement ce qui fait l´intérêt de l´existence et lui donne tout son sel.
    Voilà déjà pas mal d´années que les chercheurs américains en neurosciences ont découvert la plasticité du cerveau et l´immense potentiel de nouvelles « connections ». Pourquoi vouloir à tout prix considérer certaines dispositions d´esprit comme inéluctables, inamovibles ? Nos structures mentales, formées par notre ego, sont la source de grandes souffrances personnelles, puisqu´elles génèrent des émotions destructrices. Faut-il donc courber l´échine, faire le dos rond, prendre la fuite et se dire que de toute manière on ne peut rien changer ? Que c´est quelque chose de définitivement acquis, de construit, de bétonné, que l´on peut seulement passivement déplorer ? Plutôt déprimant comme perspective. Fort heureusement il n´en est rien, et si nous, humains dotés d´un gros cerveau, nous prenions un peu le temps de reconsidérer notre « géographie mentale », peut-être qu´il y aurait moins de malentendus, de blessures complètement inutiles. Sur ce blog comme dans la vie.

  37. Martine, y-a-t-il des « blessures inutiles »? Je n’ai jamais appris que de mes erreurs (oui, meme a l’ecole, qui n’est d’une certaine maniere rien d’autre qu’un milieu protege ou les enfants peuvent faire beaucoup d’erreurs « sans se faire mal »). Et que serais-je sans toutes ces erreurs? 😉

    Je suis aussi d’accord avec P.P. et Rene, et ce qui me gene le plus c’est ce nom « manif pour tous », qui lorsqu’on le definit, comme c’est le cas, par rapport a une minorite particuliere, me met tres mal a l’aise, car ca renvoit a l’idee qu’il existerait une norme, des gens normaux, et on sait ou cela nous a mene il n’y a pas longtemps. Meme si je suis contre ce « mariage pour tous », je n’aurais jamais defile sous ce slogan, (je n’aurais d’ailleurs pas defile pour ca, il y a quand meme plus urgent comme dit P.P.)

  38. D’ailleurs le concept d’erreur est interessant: On sait qu’un bon patron, un bon chef, est avant tout quelqu’un qui prend la responsabilite des erreurs de ses subordonnes, mais les laisse jouir du fruit de leurs succes. Donc au fond l’erreur est definie de maniere entierement subjective, celui ou celle qui est capable de prendre la responsabilite d’une erreur se met en position de pouvoir la resoudre.

    Le contraste est on ne peut plus complet, n’est-ce pas, avec l’ideologie de la « gestion du risque » avec son axiome fondateur, « le risque zero n’existe pas », qui enfante des processus de prise de decision completement, intrinsequement et irrevocablement irresponsables, ce que Georgina Dufoix avait exprime de maniere crue avec son « responsable mais pas coupable ».

    Un systeme irresponsable par construction. Qui possede les dechets nucleaires?

    « les institutions, qui sont des constructions mentales », dit Latour.

    Sauf que les dechets nucleaires ne sont pas des constructions mentales.

  39. Martine

    Très heureuse — ceci dit sans la moindre ironie — que vous ayez remarqué que j’ai un cœur. Hélas, ça ne va toujours pas : c’est trop.

    Quand je parle de ne pas changer, je ne veux bien évidemment pas dire que tout est immuable, et je ne courbe nullement l’échine. Mais les changements qu’on obtient de soi sont finalement minimes et marginaux. Arrivée au milieu de ma vie je constate avec humilité et émerveillement que ceux auxquels j’ai tant travaillé me ramènent à l’enfant que j’étais, déjà toute pleine des mêmes qualités et défauts, déjà ravie et déchirée par les mêmes choses, et de la même façon.

    Et pourquoi le déplorer ? Vous parlez de « blessures complètement inutiles », et j’avoue que l’expression me fait dresser les cheveux sur la tête, car je pense, moi, que nos blessures sont ce que nous avons de plus singulier. Peut-être notre plus grand richesse. On fait avec ce qu’on est – c’est tout ce qu’on a, n’est-ce pas ? Ensuite, tout est question de ce qu’on fait de son parcours et de ses blessures — et rien qu’avec ça, il y a de quoi faire.
    Devenir soi-même en pire, ou soi-même en mieux ? D’ailleurs, que veulent dire « pire » et « mieux », en l’occurrence ? Vous le savez peut-être. Moi pas. Les chercheurs américains vont sans doute nous le dire. Mais ce qui m’intéresse, c’est de chercher toute seule le chemin. Je ne suis pas si pressée de trouver. D’ailleurs, on sait bien que la recherche EST le chemin. Non ?

    Bonne recherche à vous, et bien à vous malgré nos profondes divergences
    Valérie

  40. « il y a d’autres probèmes plus urgent que le mariage pour tous »..dans ce cas pourquoi avoir initié cette réforme importante en ce moment? pour rendre services à des amis? pour diviser encore plus cette société ? quoiqu’il en soit dans une vraie société démocratique, sur un sujet aussi fondamental ou un enfant peut se retrouver par le biais de techniques médicales fils ou fille de 2 hommes ou 2 femmes malgré l’impossibilité naturelle de base de (vrais) débats devraient être ouverts au pour et au contre durant de longs mois et finir par un referendum et je parle surtout des règles liées à la filiation pas d’une union qui existe déjà par ailleurs. il y aura donc 2 types de personnes : celles nées par la voie possible et celles nés de manipulations en laboratoires…et la porte étant ouverte il ya aura un jour aussi une troisième catégorie : les clones; pourquoi pas? j’aurais bien aimé cloner mon chien, ma mère et ma grand mère…la barrière étant franchie qui les posera et où seront les limites? les personnes homo ou pas qui sont en mal d’enfants pourront toujours trouver des enfants malheureux à adopter, chérir, protéger; il y en a plein; pourquoi la société n’organiserait elle pas mieux cela?

  41. Laurent Fournier,

    où avez-vous lu le mot « erreur » dans mon commentaire 🙂 ? Il ne s´agissait absolument pas de cela mais du malencontreux penchant que nous possédons tous, à des degrés divers, à nous laisser conduire par notre ego. Et a réagir de manière disproportionnée à ce que nous considérons comme des attaques personnelles, ou bien, au contraire, à nous sentir flattés par des compliments. Ce qui est aussi dommageable. Je ne poursuivrai pas la discussion plus loin parce qu´elle déborde le cadre de cet espace que je ne souhaite pas encombrer inutilement. Mais j´ai fait souvent, avec des interlocuteurs français, l´expérience d´une incompréhension totale vis-à-vis de ce que l´on appelle, dans le monde anglo-saxon incontestablement plus ouvert à la recherche interdisciplinaire, la « mindfulness », « la pleine conscience ». Peut-être que le cartésianisme français y est réfractaire :-). Et pourtant, elle est d´un grand secours dans le commerce avec les humains, l´espèce la plus compliquée sur notre planète 🙂 !
    Bonne journée à vous, ou plutôt bonne soirée.

  42. Valérie,
    les divergences d´opinion n´excluent pas le respect mutuel.
    Bien que vivant en Europe, je suis profondément convaincue du bien-fondé de la philosophie bouddhiste et j´essaye depuis plus de trente ans de vivre selon ses préceptes. Je dis bien « philosophie » et non pas religion, parce que je ne suis pas croyante. C´est cela peut-être qui fait la singularité de ma réflexion par rapport au mode de pensée occidental qui accorde, au sein de son édifice, une place trop prépondérante à l´humain.
    Ceci pour vous expliquer un raisonnement qui peut paraître étranger à la plupart d´entre vous.
    Mais quelque soit le chemin sur lequel vous avancez, je vous le souhaite aussi doux que possible. Et dites-vous également que derrière la façade des commentaires déposés sur ce blog,
    aussi légers et bien tournés qu´ils puissent parfois être, se cachent la souffrance, l´angoisse et le désarroi qui accompagnent si souvent notre précaire existence d´animal humain, si fragile et dérisoire mais pourtant si destructeur.

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