Les 51 bons cons du porte-avions Ronald Reagan

Publié par Charlie-Hebdo le 15 janvier 2014

Faut pas se moquer des malades et des cancéreux. Des dizaines de marins américains ont chopé de furieuses maladies pour être restés un mois sur l’eau, devant la centrale nucléaire de Fukushima.

C’est pas drôle du tout, mais ça fait marrer quand même. D’abord parce que cette connerie de porte-avions à propulsion nucléaire porte le nom de Reagan. Oui, il s’appelle l’USS Ronald Reagan, en hommage au vieux con, et il a été lancé le 4 mars 2001 sous la devise Peace through strength. La paix grâce à la force. La formule est de Reagan soi-même – ou plutôt, de son équipe de com’ – et rappelle furieusement celle du 1984 d’Orwell, La guerre, c’est la paix. Bref. Une grosse crotte de 4,3 milliards de dollars (valeur 1995), inaugurée par Nancy Reagan, mais en l’absence de son mari, retenu à la maison par sa maladie d’Alzheimer.

On ne jurera pas que tout allait bien avant l’affaire que l’on va raconter. Non pas. En 2003, par exemple, on découvre après un incendie mahousse que 20 % des disjoncteurs sont foutus, ce qui donne une idée de l’excellence des contrôles. Et puis la nave va, avec ses 333 mètres de longueur et ses 88 000 tonnes en pleine charge.

On se promène, du détroit de Magellan jusqu’à Hawaï, du golfe Persique jusqu’en Australie, de Singapour jusqu’à Hong Kong. Arrive le 11 mars 2011 : le Ronald Reagan est au large des côtes japonaises au moment où la centrale nucléaire de Fukushima vole en éclats. Comme les Américains sont des gens fort serviables et solidaires, ils rappliquent et envoient des hélicoptères survoler la zone.

Mal joué. Les trois engins s’étant approchés de Fukushima reviennent à bord du porte-avions avec de la radioactivité sur les pales. Les 17 membres des trois équipages ont subi eux aussi des radiations. Graves ? Que non, assure la Navy, qui affirme dans un communiqué que la contamination est comparable à celle reçue au cours d’un mois au contact du soleil ou de rochers.

Malgré tout, on s’éloigne, ce qui ne manque pas d’intriguer compte tenu de la suite. Car la suite est une plainte à la mode américaine. En décembre 2012, un peu moins de deux ans après Fukushima, huit militaires qui se trouvaient à bord de l’USS Ronald Reagan attaquent le gestionnaire de la centrale nucléaire détruite, la compagnie Tepco (Tokyo Electric Power Company), et lui réclament des centaines de millions de dollars de dommages et intérêts (La Presse de Montréal, 28/12/12).

Pourquoi cet énervement ? Parce que ces gosses d’une vingtaine d’années ont chopé cancers et leucémies. Et parmi eux, des filles, dont l’une, enceinte au moment de l’exposition, a également déposé plainte au nom de son gamin, né depuis. On aurait pu en rester là, ce qui aurait suffi pour ce début d’année. Mais en mars 2013, les huit du départ étaient 26 à souffrir de cancers des couilles et tous autres, tumeurs de la thyroïde, maux de têtes épouvantables. Et à réclamer deux milliards de dollars.

À ce stade, Tepco, accusée d’avoir grossièrement et volontairement sous-estimé les risques encourus, se tait. Le Pentagone, qui est le ministère de la Défense américain, soutient indirectement les nucléocrates japonais, jurant que les radiations subies à bord du porte-avions ne sauraient poser de problème de santé. N’est-ce pas évident ? Mais début décembre 2013, les 26 sont devenus 51 à se joindre à ce qu’on appelle aux États-Unis une class action, c’est-à-dire une action judiciaire collective.

Tepco peut donc s’attendre à des suites désagréables, d’autant que le principal avocat des contaminés, Charles Bonner, est un gros dur, efficace,  qui ne se laissera pas impressionner. Selon ses déclarations, non seulement des membres de l’équipage se sont jetés à l’eau pour secourir des Japonais, mais pendant un mois, à quelques encablures de la côte,  ils ont bu de l’eau dessalée prélevée sur place et se sont baignés dedans. Avant que le capitaine ne les prévienne de niveaux de radiation élevés. On attend pour les prochaines semaines autour de 150 plaignants, chacun réclamant 40 millions de dollars, ce qui ferait six milliards.

Tepco, qui fut au temps de sa splendeur le plus grand producteur privé d’électricité dans le monde, a été nationalisé en 2012 sur fond de désastre nucléaire à Fukushima. Comme il se doit avec l’atome, privatisation des profits avant, nationalisation des pertes après la catastrophe. Au fait, Fukushima continue à fuir.

30 réflexions sur « Les 51 bons cons du porte-avions Ronald Reagan »

  1. Bonsoir,

    Merci Fabrice.

    Ils sont gentils les américains.
    Ils sont souvent dans les parages lors d’une catastrophe.

    C’est grâce a l’histoire passé, que l’on peut comprendre le présent.

    OK! Je ne dit plus rien!

    Ciao, 🙂 Bien a vous toussss,

  2. Vraiment une histoire de con ou plutôt, de connerie : celle des armées du monde entier (probablement) qui savent très bien en théorie les dangers du nucléaire (enfin, à peu près…), mais qui ne savent pas réagir comme il faut lorsque l’accident est là parce que… ben faudrait pas affoler tout le monde quand même !
    Résultat : des cancers, des souffrances, la mort…
    Toujours la même histoire avec l’atome.
    En cas d’accident près de chez vous, une seule consigne : prendre le sens du vent et fuir dans la direction opposée sans rien attendre des autorités.
    Après, on règlera les comptes, tous les comptes. Et là, il ne saurait y avoir de « responsables mais pas coupables » : on aura tout perdu, on sera prêts à tout pour que la justice passe (sans quoi on pourra l’aider !) !

  3. Ne pas oublier que si les nucléocrates US ne se pressent pas d’attaquer TEPCO, c’est qu’ils sont les principaux responsables de la catastrophe en ayant fourgué à l’époque du matériel dépassé et en l’implémentant de manière merdique en ne prenant aucun compte des condition locales. Les deux réacteurs à peu près indemnes on été construit un peu en arrière et un peu plus haut contrairement au premiers où ils ont rasé la hauteur pour gagner plus de sous, tout en mettant du matériel non submersible en dessous du niveau de la mer.

    Bien entendu, TEPCO n’a rien fait pour améliorer les choses, loin de là et en toute conscience, mais les premiers responsables restent les nucléocrates US. La société US a même fait pression sur le gouvernement (chantage à l’emploi etc.) pour fourguer leur matériel dépassé qui n’avait plus l’autorisation de commercialisation.

    C’est dire la moralité de tout ce beau linge.

  4. le principe fondamental du capitalisme (ou libéralisme, je n’ai pas bien saisi la différence, du point de vue de la cupidité et de l’absence de toute morale):
    Individualiser les profits, collectiviser les pertes… toutes les pertes: santé publique,bio-diversité,pécuniaire..etc
    A voir: Grand central,de Rebecca Zlotowski avec Tahar Rahim, Léa Seydoux, excellent film sur l’angoisse du travail pour les employés sous-traitants dans nos super centrales nucléaires!

  5. PP, pour fuir dans la direction opposée au vent, il faut pouvoir avant tout récupérer ses enfants à l’école !
    Savez-vous que nous n’en avons pas le droit, car ils doivent rester confinés avec leurs petits camarades…
    Et on ne rentre plus maintenant dans les écoles, collèges, lycées, comme dans des moulins.
    Si les directeurs d’école ne veulent pas nous remettre nos gosses, on l’aura dans le baba.

    Trouvé là-dedans :
    http://www.agen.fr/files/agen_ville/la-mairie/dicrim/dicrim.pdf

    La Ville d’Agen est située dans le cône des
    vents dominants provenant de Golfech. Par
    conséquent en cas d’accident majeur avéré sur le
    site de Golfech, la distribution d’iode stable
    sera mise en œuvre dans les communes situées dans un rayon de 50 km.
    La population devra respecter les consignes suivantes :

    Se rendre au point de distri
    bution d’iode dont elle dépend ;

    Rentrer chez elle et écouter la radio (
    France Inter sur 90.3 FM
    ou
    éventuellement RFM sur 98.5FM, du l
    undi au vendredi). Les messages des
    autorités seront relayés par le biais de
    ces radios conventionnées. Au préalable,
    il est important que
    chacun acquière une radio à piles
    afin de pouvoir être
    destinataire des consignes des autorités en cas de coupure de courant ;

    Prendre le comprimé lorsque
    les autorités le demandent (si le comprimé est
    avalé trop tôt ou trop tard par rapport au
    passage de l’air contaminé, il sera
    inefficace) ;

    Se mettre à l’abri dans un bâtiment en dur
    dès réception de l’ordre des autorités
    par l’intermédiaire de la radio :

    Entrer dans le bâtiment
    en dur le plus proche ;

    Fermer portes, fenêtres, volets
    ,
    couper la ventilation
    et
    boucher les
    aérations
    ;

    Ne pas aller chercher ses enfants à l’école.
    Ils sont pris en charge par
    les enseignants ;

    Ne pas téléphoner
    pour ne pas encombrer les
    lignes téléphoniques et
    donc les laisser libres pour les services de secours publics et les
    personnes ayant besoin d’assistance
    immédiate (personnes blessées

  6. Voila une affaire extraordinairement interessante.

    Car l’industrie nucleaire a, (sous l’impulsion des Americains, des 1957 avec le « Price-Anderson Act ») depuis le debut organise son immunite legale, comme condition indispensable a son existence commerciale. Ca a ete etendu a l’Europe ensuite avec les traites de Paris (1960), puis de Vienne, et puis depuis les annees 1990 avec la « convention sur la compensation supplementaire » (drole de novlangue pour dire « pas de compensation! ») qui vise a imposer l’immunite nucleaire au monde entier afin de permettre aux pays nuclearises d’exporter leur merde.

    L’Inde a signe en 2010 ce traite honteux. On ne sait pas combien de milliards de dollars ont ete promis en echange.

    Alors, lorsque des militaires Americains, marins sur un porte-avion nucleaire, trainent en justice une entreprise nucleaire publique japonaise… On attends avec impatience les developements!

    Il faut que chacun, partout, suive cette affaire. Quelle qu’en soit l’issue.

  7. Bonsoir Marieline,
    Je suis instit, pas collabo !
    Si les instits gardent vos enfants de force, récupérez les de force. J’ai déjà désobéi haut et fort à ma hiérarchie, sarkozyste à l’époque, pour le bien de mes élèves et une certaine idée du service public. Ce fut le cas de 3000 de mes collègues et nous avons subi des sanctions diverses et variées qui pèsent encore sous Peillon pour certains, ce qui est abjecte (que le PS crève vite et bien !).
    Ordres ou pas, c’est évident que je laisserai les élèves à leurs parents (s’ils sont là!) dans le cas d’un épouvantable accident nucléaire (pléonasme).
    Mais j’ai un problème et de taille : je suis moi même parent… je ne peux pas laisser mes élèves (très jeunes) tant que tous les parents ne sont pas venus les récupérer jusqu’au dernier … donc je ne pourrai pas fuir aussi vite que possible avec mes enfants ! C’est cauchemardesque …
    J’habite dans le rayon d’action (30 à 60 km) de 8 (!) réacteurs nucléaires + des centres de recherche…
    Dans mon école, on travaille sur le risque incendie, chimique (hors nucléaire) et inondation (sur injonction hiérarchique)… RIEN sur le nucléaire ! Quand je dis « fuyons », ce n’est pas une boutade, c’est le fruit très sérieux de 30 ans d’observations des « acteurs » du nucléaire…

  8. pendant ce temps, palais de la découverte Paris du 03 12 2013 au 08 06 2014, de Homer (Simpson) à oppenheimer expo la radioactivité.
    Je n’y suis pas allé, mais j’ai le carnet d’exposition pour les enfants dans lequel est écrit:
    « Les quatre fantastiques. Au cours d’une mission spatiale, ces 4 héros sont exposés à une forte radioactivité. Ils développent alors des super-pouvoirs comme devenir invisible ou avoir une force surhumaine »
    les 4 sont Homer Simpson, Hulk? Spider man et Tom, l’atome….
    Les mots me manquent…..

  9. Avec P.P. on est dans le concret!

    J’ai deja l’experience, dans le cadre de ma profession, avec l’amiante en 1996, que l’Etat est par essence, non responsable (et non coupable):

    Les memes fonctionnaires qui en 1995 passaient commande de plaques ondulees en amiante-ciment, depensaient l’argent public a faire le recensement de ces plaques et a les faire enlever en 1996. Jusqu’a faire analyser a grands frais le moindre materiau suspect, y compris les dalles de sol en PVC-amiante, et meme les dalles en liege… dans leurs propres bureaux!

    Le nucleaire etant bien plus dangereux, et bien plus couteux que l’amiante, il faut s’attendre a un basculement similaire a celui de 1996 pour l’amiante, mais qui fera bien plus de vagues. Un Tsunami legal!

    Le combat en justice des marins Americains (allez-y les gars, pour une fois vous vous battez pour nous tous!) est un signe precurseur que lorsque ce basculement legal aura lieu, il n’y aura pas de cadeaux, et les memes qui s’enrichissaient avec le nucleaire s’enrichiront avec son bannissement.

  10. Mais oui Laurent, c’est bien ça, un accident nucléaire, c’est la dictature du concret qui nous pète à la figure avec une violence et une tenacité inouïes !
    A tel point qu’il ne resterait qu’à fuir dans le sens opposé. Voilà à quoi le nucléaire nous réduit…

  11. Oui P.P. ce que je voulais dire c’est qu’avec vous on est loin de la rethorique ou de la metaphore faciles, et que vous vous posez les vraies questions, celles de votre responsabilite d’homme, et j’ajoute meme que votre attitude renforce ma confiance dans le corps enseignant! (Ceci dit y’a pas que les enseignants, chacun de nous est, dans une mesure plus ou moins grande « en charge » d’autres que soi…)

  12. l’US navy

    l’amiral Rickover, le « père » des sous-marin nucléaires lanceur d’engin (SNLE) et des procédures de sécurité sans compromis.

    Et à la fin de sa vie a pris avec virulence des positions contre l’utilisation de l’energie nucléaire.

    ——————
    nterview de l’ Amiral Hyman Rickover en 1984 par Diane Sawyer en présence de l’ancien président Jimmy CARTER qui se souvient de son subordonné ainsi :

’One of the most remarkable things that he ever told me was when we were together on the submarine and he said that he wished that a nuclear explosive had never been evolved. And then he said, ‘I wish that nuclear power had never been discovered.’ And I said, ‘Admiral, this is your life.’ He said, ‘I would forego all the accomplishments of my life, and I would be willing to forego all the advantages of nuclear power to propel ships, for medical research and for every other purpose of generating electric power, if we could have avoided the evolution of atomic explosives.’ 

ce qui donne en français 

L’une des choses les plus remarquables qu’il ne m’ait jamais dit, il me l’a dit alors que nous nous trouvions à bord d’un sous-marin ; il disait regretter que l’arme nucléaire ait pu être jamais fabriquée. Et il a ajouté : j’aurais préféré qu’on n’ait jamais découvert l’énergie nucléaire. 
Je lui ai répondu alors : Amiral, mais c’est toute l’histoire de votre vie. Tout ce que j’ai pu réaliser dans ma vie j’y renoncerais , si nous avions pu éviter la mise au point d’engins nucléaires j’aurais renoncé bien volontiers à tous les avantages de la propulsion nucléaire pour me consacrer à la recherche médicale et dans le but de produire de l’électricité par tout autre moyen. a-t’il poursuivi.
Mr Proglio affirme que nos centrales sont en excellent états, tout en tranquille arrogance de langue de bon bois.
Même Allègre si on l’écoute un peu, n’est pas aussi inquiétant, au moins il dit clairement que c’était une hérésie de faire des centrales nucléaire au Japon et maintient , quand même un petit peu la culture du doute, c’est dire!
Je n’est pas de culture nucléaire particulière, mais une expérience de gestion et suivi de situation à risque , c’est le BA_BA => C’est quand on se tape sur le ventre de satisfaction, que l’on considère que tout « roule » qu’il le le grand danger d’incident ou d’accident!

Me rappelle avoir choqué à un colloque de protection civile suite à une opération réussie, où on me posait la question  » Etes vous satisfait de ce résultat remarquable ? ».
J’avais répondu « Dans le domaine, on n’a pas le droit de se taper sur le ventre, on ne peut que voir et analyser ce que nous aurions du faire « en mieux », nos erreur, la remise en cause doit être permanente, SURTOUT dans les dynamique de succès qui sont le terreaux de future dynamique de relâchement et donc d’échec, et le défi est de taille, nous devons nous améliorer trois ennemis redoutable =  » Le risque, les non-dits, et la complexité ».

Mais j’avais pour référence L’amiral Rickover, qui d’ailleurs à la fin de sa vie était convaincu que l’utilisation du nucléaire qu’elle soit civile ou militaire, médicale, était une erreur.
de lui :
 »I have a son. I love my son. I want everything that I do to be so safe that I would be happy to have my son operating it. That’s my fundamental rule. » (p. 55, Power at Sea: A Violent Peace, 1946-2006 (2006))
Mr Proglio, vous serez crédible quand vous enverrez vos enfants faire le boulot des petites mains du nucléaires.
Pourtant, Hymn Rickover il été reconnu comme ayant mis au point les procédure les plus rigoureuse sur les sous-marin US, la différence d’incident nucléaire avec les sous-marin soviétique en témoigne.
Quelle arrogance Mr Proglio, au moins L’amiral Rickover avait mis la main dans le cambouis qu’il soit humain ( Exigence) ou technique ( conception).

De lui, encore :
[…] « Le Joint Economic Committee, l’un des plus influents du Congrès, s’est réuni le 28 janvier 1982 pour lui rendre hommage […].
À son tour, en remerciement, l’amiral Rickover « rend hommage au Congrès auquel il doit sa carrière, unique dans toute l’histoire des États-Unis. Soixante ans de service actif […].
Puis à un certain moment, le remerciement prend une drôle d’allure :  » […] quand on lui demande ce qu’il pense de l’énergie nucléaire, il évoque soudain les dommages potentiels d’un dégagement radioactif pour les générations futures, et provoque la stupéfaction de l’assistance, prête à tout entendre de lui – sauf cette dénonciation sans merci des applications de l’atome. Le voici pour la première fois comme intimidé devant ce qu’il s’apprête à dire ; il introduit son exposé par cette formule : « Je vais être philosophique. » Et il proclame que le nucléaire est un mal absolu à combattre et à éradiquer, non pas seulement les applications militaires, mais encore toutes les applications civiles, des centrales de puissance aux appareils et aux sous-produits destinés à un usage médical. »
« […] Je crois qu’au bout la race humaine va s’anéantir elle-même, dit-il, et il est beaucoup plus important de contrôler cette force horrible et d’essayer de l’éliminer, que de l’utiliser, fût-ce pour des raisons médicales ou pour produire de l’électricité. […]
Alors, vous pouvez me demander pourquoi mes sous-marins nucléaires ? Ma réponse est : c’est un mal nécessaire [Guerre Froide]. Je les coulerai tous. […]. Je ne suis pas fier du rôle que j’ai joué dans cette histoire. […] »
Voilà!
Extrait de J-J. Salomon : Le destin technologique.
Autre citation de Rickovers:
« Peu à peu la somme des radiations sur cette planète s’est réduite, rendant possible l’apparition d’une forme de vie. Or, quand nous utilisons l’énergie nucléaire, c’est une sorte de régression : nous créons quelque chose que la nature a essayé de détruire pour rendre la vie possible. Je crois qu’au bout la race humaine va s’anéantir elle-même, et il est beaucoup plus important de contrôler cette force horrible et d’essayer de l’éliminer, que de l’utiliser, fût-ce pour des raisons médicales ou pour produire de l’électricité ».
Croustillant:
Le sénateur Proxmire l’accueille par ces mots : « Au Japon, ceux qui ont démontré leur valeur par une vie entière de services productifs sont officiellement déclarés des « Trésors nationaux ». Ainsi le gouvernement et la nation s’assurent-ils que ces individus vont continuer à contribuer, par leurs aptitudes et leur talents, au bien commun. Aujourd’hui, je vous déclare un Monument national ».
• « Eh bien, dit le sénateur Proxmire, je n’aurais jamais pensé que quelqu’un qui a vécu si près de l’énergie nucléaire, qui est un tel expert, qui a fait à ce point avancer son domaine, se mettrait à souligner, comme vous dites, que l’atome détruit la vie ! »
• « Je ne crois pas que l’énergie nucléaire vaille la moindre peine si elle crée des radiations… » répondit l’amiral.



    ————-

    Libre à nous de conclure que c’est de la sénilité, personnellement, je ne le crois pas.

    Le nucléaire est là, c’est un fait, mais « négliger » la sagesse de l’amiral au crépuscule de sa carrière, c’est presque un crime.

  13. @LBL… ben oui, « Maud Fontenoy », candidate UMP… c’est l’écologie du XVIème arrondissement, celle que Le Figaro adore 😉

  14. Laurent, ne te réconcilie pas trop vite avec les enseignants : on était 3000 instits sur 300 000 à désobéir… je ne l’oublie pas, c’est impossible de l’oublier… tout comme je n’oublie pas le mépris de nos syndicats (Snuipp et Unsa surtout) face à cet acte de désobéissance civile auquel ils n’avaient jamais ne serait-ce que réfléchi…
    Ils ont parfois été encore plus méprisant que notre hiérérchie, ça aussi impossible à oublier…
    La Panurgite Aigüe est l’une des pires plaies de l’Education Nationale (ou de notre société tout simplement…).

  15. Et maintenant, un petit calcul.

    Si j’en crois wiki :
    « On 13 March 2011, the ship measured 0.6 mR/hr direct gamma shine from clouds 130 miles from Fukushima Daiichi »

    Pour qu’il y ait une probabilité non nulle qu’environ 0,5% de l’équipage développe un cancer radioinduit (~ 200 mSv/an) avec un débit de dose de 0,6 millirem par heure, il aurait fallu que le porte avion stationne environ 4 années au large de Fukushima tout en admettant, ce qui est passablement absurde que le « nuage » se maintienne tout ce temps au dessus du navire.

    Conclusion : tout ça ne tient pas debout.

  16. Shamash,

    Je dois dire que votre point de vue est intéressant. Dois-je vous rappeler que le point de vue officiel sur les conséquences de Tchernobyl s’en est tenu à une poignée de morts pendant près de 25 ans ? Mais peut-être pensez-vous de même ?

    Fabrice Nicolino

  17. Shamash, si vous croyez que votre « petit calcul » tient la route, faites-en part aux avocats de TEPCO! Pour leur part, ils ont choisi une defense tres differente: Ils disent que les informations sur la catastrophe de Fukushima etaient de nature « diplomatique » et que donc il etait normal que les marins n’aient pas ete informes. Cette strategie de defense qui mouille le gouvernement Etats-Uniens n’est viable qu’avec une forte complicite de sa part. On peut donc en conclure que les militaires du porte-avion Ronald Reagan sont bel et bien abandonnes par leur gouvernement, et, laisses a eux-memes, ils ont une rude bataille devant eux. Mais qui n’a plus rien a perdre trouve souvent des ressources inattendues! Apparemment les « petits calculs » comme le votre n’interessent aucune partie de la bataille judiciaire en cours…

  18. Shamash, si vous croyez que votre “petit calcul” tient la route, faites-en part aux avocats de TEPCO! Pour leur part, ils ont choisi une defense tres differente: Ils disent que les informations sur la catastrophe de Fukushima etaient de nature “diplomatique” et que donc il etait normal que les marins n’aient pas ete informes. Cette strategie de defense qui mouille le gouvernement Etats-Uniens n’est viable qu’avec une forte complicite de sa part. On peut donc en conclure que les militaires du porte-avion Ronald Reagan sont bel et bien abandonnes par leur gouvernement, et, laisses a eux-memes, ils ont une rude bataille devant eux. Mais qui n’a plus rien a perdre trouve souvent des ressources inattendues! Apparemment les “petits calculs” comme le votre n’interessent aucune partie de la bataille judiciaire en cours…

    http://www.law360.com/articles/576910/tepco-moves-to-block-sailors-new-1b-fukushima-suit

Répondre à Shamash Annuler la réponse

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *