EELV, ce parti vert qui ne sert à rien

L’illusion, en politique, semble increvable. Probablement parce qu’elle l’est. Ce jour commencent à Bordeaux les journées d’été d’Europe Écologie Les Verts (EELV). Je n’ai ni le courage ni le temps de vous parler de cette triste histoire de trente ans. Le parti Les Verts a en effet été fondé en 1984, par des gens dont certains étaient d’une radicale étrangeté, comme le défunt Guy Cambot, qui joua un rôle essentiel pendant près de quinze ans. Qui se souvient de Cambot pourtant, et de ses belles affaires africaines dans les années 60 du siècle écoulé, et de son indifférence totale pour l’écologie ?

Comme nul n’a tiré le moindre bilan des conditions passées, et ainsi que l’écrivit le philosophe espagnol (devenu américain) George Santayana, « Those who cannot remember the past are condemned to repeat it ». Ceux qui ne se souviennent pas du passé sont condamnés à le revivre. Permettez trois mots, qui seront emportés par le vent dès demain.

Cécile Duflot dans son livre à paraître : « J’ai fait le même chemin que des millions de Français. J’ai voté Hollande, cru en lui et été déçue… J’ai essayé de l’aider à tenir ses promesses, de l’inciter à changer la vie des gens, de le pousser à mener une vraie politique de gauche. Et j’ai échoué. Alors je suis partie ». Tout est faux, c’est-à-dire pure tactique. Il serait tout de même intéressant de savoir ce que Hollande a pu dire pour qu’elle le croie aussi imp(r)udemment. On le saura dans une autre vie. Notons l’aveu involontaire : elle aurait tout tenté pour qu’il lance une politique « de gauche ». Pas écologiste, donc, mais « de gauche ». Ma foi, c’est assez clair.

Jean-Vincent Placé, compère de la précédente. Les deux, dont le destin est lié en profondeur, se sont partagé le boulot. À lui, les appels au centre, c’est-à-dire, pour employer le langage convenu, la droite. De manière à contrôler au mieux les ardeurs ministérielles des députés Pompili et de Rugy – entre autres – qui ragent de ne pas avoir pu profiter des bienfaits d’une entrée au gouvernement. À elle, le mollettisme écolo, de façon à surfer sur le mécontentement des rares troupes militantes qui n’ont pas encore déserté la salle. Selon Le Point, Placé serait un grand cachottier (ici). Il aurait « oublié » de déclarer à la Haute Autorité de transparence de la vie publique l’existence d’une société commerciale lui appartenant. Le pompon à qui dressera la liste de toutes les casseroles déjà attachées à l’excellent écologiste qui se fout si complètement de l’écologie, dont il ne sait rien.

Yves Cochet, le seul que je connaisse un peu, s’est spécialisé depuis peu dans les grands prêches apocalyptiques. Notamment au sujet du pétrole. La logique voudrait qu’il combatte sur ce terrain décisif, mais ce serait méconnaître l’immense talent transformiste de l’ancien ministre. Dans un entretien donné au JDD, il déclare sans se poser aucune question personnelle (ici): « Nous avons récupéré le pire de la politique – le calcul, les carrières, les divisions, le manque de fond – mais nous n’avons pas de recul historique dû à l’histoire ». Et rien, bien sûr. Pas de mise en cause de qui que ce soit, sauf pour se plaindre du passé. À l’en croire, il n’aurait pu être candidat à la présidentielle en raison de votes truqués qui auraient profité à Voynet (en 2007). Ce n’est pas grave, c’est directement insupportable. Mais quelle conclusion en tire notre si grand mémorialiste ? Celle-ci : « Nous étions très amis avec Voynet pendant une vingtaine d’années et depuis nous nous sommes éloignés ». Voynet truande et conchie ainsi le vote démocratique, censé être la pierre angulaire de l’engagement EELV, mais on s’éloigne gentiment, sans faire le moindre bruit. Oh ! comme ce rebelle est charmant. Par ailleurs, il déplore qu’aucun écolo de sa petite entreprise n’ait l’envergure pour devenir président de la République. On voit la hauteur de vue ! La planète, selon ses propres dires  – auxquels il ne croit pas – s’enfonce dans une crise totale, mai, crotte, personne de chez lui ne pourrait être à l’Élysée.

Emmanuelle Cosse enfin, « patronne » du parti et surtout propriétaire en titre de deux muselières – Duflot et Placé. Elle est entrée dans le mouvement en 2009, et sur décision en coulisses des deux maîtres précités, elle fait de la figuration. Ni trop, ni trop peu. Dans un entretien à Libération ce matin, elle félicite Royal, qui vient de s’attaquer comme on devrait tous savoir aux loups, aux ours, aux vautours, et lance, apparemment fière d’elle-même : « Il suffit de regarder les indicateurs. Depuis deux ans, le choix d’apporter des liquidités aux entreprises ne produit pas son effet. En revanche, les effets pervers de cette politique arrivent : récession et difficulté à maintenir l’emploi. Manuel Valls essaie de tuer un débat qu’il ne peut pas tuer ». Le reste n’est que blabla.

Nous en sommes là, à ce point zéro, et il est bien inutile de se lamenter. L’heure est au combat, mais il est très dangereux d’avancer sous le feu sans avoir une claire vision du champ de bataille. EELV est un parti absolument sans intérêt pour qui cherche de vraies solutions.

26 réflexions sur « EELV, ce parti vert qui ne sert à rien »

  1. Lucide coup de projecteur sur le fonctionnement réel de ce parti lamentable et qui part, ouf, en lambeaux. Mais hélas, ton titre n’est pas bon : EELV est NUISIBLE à l’écologie, en en brouillant l’image réelle aux yeux de plein de gens : « puisque l’écologie c’est ce panier de crabes politicien, merde à l’écologie », c’est ce que j’entends autour de moi. Cela me rappelle le parti RADICAL qui, autrefois, était digne de ce nom et était très influent et qui aujourd’hui est un traîne-savate en 2 tendances de lèche-bottes vers l’Ump ou vers le PS. Lamentable.

    Localement(à StNazaire)je vois bien la nocivité d’EELV à propos de notre comité de soutien à la lutte contre le projet d’aéroport à NDDL. Ses représentants magouillent en réunions « unitaires » bureaucratiques, jouent les p’tits chefs pour organiser des actions décidées et exécutes par des militants, le plus souvent sans étiquette, mais vrais écolos, très proches des « zadistes » du terrain (les occupants, l’âme du combat). Mais, dès que les dits bureaucrates ont peur, ils « dénoncent » des « excès »(gauchistes?)mettant en danger « l’Unité » du comité. Par contre aucune critique sur le fait qu’EELV est au conseil municipal, soutenant le nouveau maire PS, pire que l’ancien – grand ami d’Ayrault !. Et là, le Conseil est tranquillement POUR l’aéroport, avec bablas de protestations et abstention d’EELV…

  2. Jeudi 21 août 2014 :

    Changement climatique : il faut se préparer au pire, selon les météorologues.

    Les spécialistes mondiaux du climat ont brossé un tableau apocalyptique de la météo des prochaines décennies lors d’un congrès international, qui s’est conclu jeudi à Montréal. Au programme : sécheresses, inondations et élévations du niveau des océans.

    Turbulences aériennes accrues, épisodes polaires et caniculaires toujours plus extrêmes, vagues géantes dans les océans : les spécialistes mondiaux du climat ont brossé un tableau apocalyptique de la météorologie des prochaines décennies lors d’un congrès international qui s’est conclu jeudi 21 août à Montréal (Canada).

    A l’initiative de l’Organisation météorologique mondiale, agence des Nations unies, un millier de scientifiques ont débattu autour du thème, « la météo, quel avenir ? » à l’occasion de cette première conférence mondiale sur la météorologie. Près de dix ans après l’entrée en vigueur du Protocole de Kyoto qui visait à réduire les émissions de gaz à effet de serre, la question n’est plus de savoir si le réchauffement de la Terre va avoir lieu. « Il est irréversible et la population mondiale continue d’augmenter, il faut que l’on s’adapte », observe Jennifer Vanos, de l’université Texas Tech.

    Davantage d’épisodes climatiques extrêmes.

    La première décennie du XXIe siècle a vu la température moyenne de la surface de la planète augmenter de 0,47 °C. Or une hausse de 1 °C génère 7% de vapeur d’eau en plus dans l’atmosphère, et comme l’évaporation est le moteur de la circulation des flux, une accélération des phénomènes météorologiques extrêmes est à prévoir. D’autant que les scénarios retenus par la communauté scientifique privilégient une hausse de 2 °C de la température moyenne à la surface de la Terre d’ici 2050.

    « Les nuages vont se former plus facilement, plus rapidement et les pluies vont être plus fortes », engendrant notamment davantage d’inondations soudaines, note Simon Wang, de l’université Utah State. D’une manière générale, relève ce chercheur américain, la hausse des températures va avoir « un effet d’amplification sur le climat tel qu’on le connaît actuellement ». Les épisodes de grand froid, tel le vortex polaire qui s’est abattu cet hiver sur une grande partie de l’Amérique du Nord, seront plus marqués, plus extrêmes, tout comme les vagues de chaleur et les périodes de sécheresse, ajoute-t-il.

    « D’ici 2050, deux fois plus de temps en vol dans des turbulences »

    Le défi pour les météorologues est donc désormais d’inclure la « force additionnelle » créée par le réchauffement climatique dans des modèles de prévision toujours plus complexes, explique Simon Wang. Pour ce faire, les météorologues des prochaines décennies auront besoin d’ordinateurs surpuissants, actuellement extrêmement peu nombreux.

    Météorologue à l’université britannique de Reading, Paul Williams a par exemple dû recourir au superordinateur de l’université américaine de Princeton, l’un des plus puissants au monde, pour étudier les impacts du réchauffement climatique sur les jet streams, ces courants d’airs rapides situés à une dizaine de kilomètres d’altitude, où les avions de ligne évoluent.

    Après des semaines de calculs, son verdict est sans appel : « Le changement climatique donne plus de force à ces courants. (…) D’ici 2050, vous passerez deux fois plus de temps en vol dans des turbulences. » Tout en notant qu’actuellement, en moyenne, seulement 1% du temps de vol des avions commerciaux subit des turbulences, Paul Williams souligne que si la concentration de dioxyde de carbone augmente de façon exponentielle dans les prochaines années, « on ne sait pas comment les avions vont réagir » à ces masses d’air très agitées.

    L’élévation du niveau des mers pourrait atteindre 6 mètres.

    Et pas question de se rabattre sur le transport maritime pour voyager en toute quiétude: il faut en effet s’attendre à des vagues monstrueuses dans les océans. « Les compagnies de transport maritime rencontrent toujours plus de vagues énormes », dont certaines font 40 mètres de hauteur, alors qu’auparavant une hauteur de 20 mètres était exceptionnelle, dit Simon Wang, de l’université Utah State. « Ce n’est que le début du changement climatique, car les océans auront beaucoup plus d’impact en libérant davantage de chaleur et davantage de vapeur », avertit-il.

    D’autant que l’épaisse calotte glaciaire du Groenland a commencé à fondre et pourrait à terme – « pas avant le siècle prochain » – engendrer une hausse moyenne de six mètres du niveau des océans, rappelle Eric Brun, chercheur chez Météo France et auteur d’une récente étude sur le sujet. Face à tant de bouleversements, Jennifer Vanos, biométéorologue à l’université Texas Tech, estime qu’il y a urgence à modifier l’urbanisme des villes et les modes de vie en fonction de cette nouvelle réalité, afin de tenter de protéger les populations.

    http://www.francetvinfo.fr/meteo/climat/changement-climatique-il-faut-se-preparer-au-pire-selon-les-meteorologues_674829.html

  3. Ben non, je ne suis pas d’accord.
    Désolé cher Fabrice.
    EELV n’a jamais été élue à la majorité et n’a donc jamais pu réellement être au pouvoir.
    Ceux, d’EELV qui ont été envoyés pour représenter l’écologie au gouvernement socialiste, bien évidemment qu’ils sont dans un carcan, qu’ils sont muselés, et aussi sont tentés par des carrières, des places soi-disant confortables, au chaud(vu leur vie saucissonnée, médiatisée et totale axée sur le travail, je ne les envie pas).

    Duflot dans un gouvernement écologiste et non socialiste libéral aurait tout roué et se serait attaqué au nerf de la guerre, à la racine : le temps de travail (à mon sens et selon les ceux qui partagent la théorie de la critique de la valeur). En faisant diminuer le fétiche social du travail, et donc du travail abstrait, qui caractérise la société capitaliste axé autour de la marchandise et qui a sa forme phénoménale dans l’argent).
    Peut-être aurais-tu pu la féliciter d’avoir démissionné, comme tu le demandais il y a quelques mois ?

    L’illusion est aussi dans l’abstention, alors pourquoi ne pas tenter une troisième voie : voter écolo pas abstenso, on verra alors si ils sont tous pourris ?

  4. Cher Lionel,

    En effet, nous ne sommes pas d’accord, mais alors, pas du tout. L’un de nos drames humains, c’est qu’il faut reprendre les mêmes démonstrations, génération après génération, façon rocher de Sisyphe.

    Un arbre bancroche comme l’est EELV ne donnera jamais aucun des fruits dont tu rêves. Mais bien sûr, le rêve est nécessaire à toute vie. J’en sais quelque chose. Bien à toi,

    Fabrice Nicolino

  5. Cheminer SANS EELV, ça fait des années que je vis comme cela. J’ai pourtant milité très activement chez les Verts pendant près de 10 ans. Avec un groupe local (obligé sans cesse de se chamailler avec les rigidités départementales, régionales et nationales pleines de conflits de personnes…) on a réussi de très beaux coups malgré tout en faisant échouer un port de plaisance de 38 hectares sur des zones naturelles, un golf immobilier détruisant 40 hectares de pinèdes, une rocade routière qui aurait ceinturé un site classé désormais en coeur de parc national…etc…
    Ce groupe n’existe plus bien entendu…
    Mais j’ai vu les limites, chez les Verts déjà, elles sont pour moi indépassables, merci à Fabrice de le rappeler à tous, en effet :
    « ce parti est absolument sans intérêt pour qui cherche de vraies solutions » !
    Ne perdons plus jamais notre temps avec eux, il y a trop à faire dans le monde réel…

  6. Savoie, Nicole Guilhaudin quitte les « verts », article du Daub du 21 aout 2014. Elu au conseille général de la Savoie, a sa tête H-Gaymard l’anti nature, loups…).
    Question elle a temps quoi Nicole Guilhaudin, pour défendre la nature les parcs nationaaux (Vanoise)…
    Chers les EELV, il va pas reste grand monde.
    Petit rappel EELV au sénat , sont favorable au tire des loups en france , prochaine lecture a l’assemblée N, en septembre.

    Les voici les rigolos http://www.senat.fr/senateurs/eco.html

    AÏCHI Leila
    ARCHIMBAUD Aline
    BENBASSA Esther
    BLANDIN Marie-Christine, Vice-Présidente
    BOUCHOUX Corinne
    DANTEC Ronan
    DESESSARD Jean
    GATTOLIN André
    LABBÉ Joël
    PLACÉ Jean-Vincent, Président

  7. Fabrice, ta réponse est pleine de gentillesse alors que nous divergeons, j’en suis touché.

    Néanmoins, si je n’abuse pas, j’ai quelques observations :

    – Quelles démonstrations reprises de générations en génération ? Malgré l’allusion à l’ignorance (ou la connerie) de la jeunesse opposée à la sagesse de l’expérience de l’âge, je ne crois pas que l’histoire puisse être vue sous l’angle mécaniste. Ce n’est pas un robot ou un programme informatique, et, ne se répète jamais à mon sens malgré les belles citations de mise en garde.

    C’est-à-dire que les mêmes causes ne produiront pas nécessairement les mêmes effets.

    En admettant que je voie l’histoire comme une succession transhistorique de dominations maîtres/esclaves usurpés qui y ont cru, de stalinismes ou de ferme des animaux à répétition sans contextualiser les phases – en disant par exemple ce qui fait la cohésion de la société, la médiation sociale, la synthèse sociale à chaque époque et les consciences qui y sont rattachées-.
    Là ce n’est pas la même chose. Ce n’est pas un socialisme mais un parti écologiste qui se présente. Mince. Aucune formation dans l’histoire ne s’est présentée comme un parti écologiste et a eu le pouvoir pour l’instant. Cela reste à écrire et bien malin qui le devinera.

    -Ensuite, l’argument bienveillant selon lequel je serais un doux rêveur ou un utopiste est léger, bien que, je suis d’accord avec toi, on a besoin d’utopie ou de rêve pour avancer.

    L’unique fruit que je demande à cet arbre métaphorisé est de réduire et réduire le temps de travail pour qu’une autre médiation sociale se crée qui ne soit peut-être pas un fétichisme comme actuellement.

    Ce que je dis, c’est que la seule façon de sortir de la société capitaliste dont les rapport sociaux sont médiatisés par le travail abstrait des marchandises, et l’argent est de travailler (beaucoup) moins, ou alors se rendre compte de la dimension fétichiste de la société dans laquelle nous baignons ce qui est fort peu réalisable vue que c’est ce qui nous paraît anodin et que nous ne voyons plus qui est déterminant (se lever, aller au boulot 35h par semaine, consommer) , et le seul parti qui veuille réduire le temps de travail est ce parti pour l’instant.

    Donc je demande à voir. L’abstention, on a vu : ça fait le jeu de FN. Que se passerait-il si un parti écologiste était élu à la majorité et qui a prévu de faire travailelr moins les gens ? – et non comem là, sous la coupe d’un socialisme devenu un capitalisme industriel un peu plus redistributif mais tout aussi délirant quant à l’idéologie de croissance, le travail, l’industrie, l’idéologie de progrès.

    Je ne cherche pas à chouchouter Duflot mais elle sur de nombreux points pertinente à moins qu’elle n’ait changé du tout au tout.

    Bien à toi.

  8. @Patrick Pique
    Entendu ce matin (sur France Culture) – en résumé-: Marina Silva mets de côté son opposition à l’agro-business et s’allie avec un pro-agro business pour avoir une chance d’être élue. Plutôt le pouvoir que sauver la planète! Indécrottables.

  9. Qui connaît Marina Silva ? Genre Duflot/Placé ? Ou ecolo véritable ?
    EELV nuisibles, F de G décédé , PG qui ignore l’écologie …. « L’heure est au combat » dit Fabrice. On fait comment ?

  10. Bravo pour cette clarte. Il est interessant de comparer cet article bref et clair avec celui de Corinne Lepage, qui ecrit la meme chose mais avec trop de mots et de maniere confuse puisqu’elle reclame “plus de la meme chose”, en faisant demarrer l’ecologie avec “la candidature de Rene Dumont” -quel contresens! et en faisant porter la responsabilite de l’echec sur “trop d’ego”… explication-sortie de secours qui n’explique rien!

    Il est de plus en plus clair que l’idee meme d’un “parti ecologique” etait une erreur (pour etre charitable) ou meme une operation de recuperation (pour les plus cyniques).

    L’ecologie, et plus particulierement la lutte anti-nucleaire, a bel et bien ete en France le mouvement qui a donne naissance a un embryon de societe civile, suite a quoi les efforts de recuperation ont ete intenses et soutenus: La co-optation entre organisations populaires et l’etat, si bien analysee au niveau mondial par Nicanor Perlas, et denoncee avec details en France par Alain-Claude Galtie, a fait perdre 40 ans… a ceux qui y ont cru, et lui auront sacrifie, consciemment ou non, le meilleur de leur energie.

    (J’ai aussi poste ce commentaire par erreur a la suite de l’article precedent – pardon!)

  11. Cher Lionel,

    Il faut m’excuser, je n’ai pas le temps d’une réponse appropriée. Juste ce point : je ne pense aucunement à la jeunesse quand j’évoque les générations successives. C’est toi. Moi, je vois que les générations passées ont cru dans toutes les chimères possibles, et je vois que EELV est un parti qui ne sait même pas ce qu’il est, se laissant mener par des gens très peu intéressés par les idées officiellement défendues. Alors, oui, nous ne sommes vraiment pas d’accord.

    Bien à toi,

    Fabrice Nicolino

  12. Apres que Roger Belbeoch en ait decrit les contours dans l’encyclopedie philosophique universelle, la societe ecolo-totalitaire est aussi denoncee par Luc Ferry, annoncee par Jean-Pierre Dupuy, et activement preparee par nos elus ecologistes et de gauche.

    La dictature qui pointe son nez sera inevitablement « ecologiste » et « de gauche » (au sens ou ses guerres seront toutes « humanitaires » -enfin, elles le sont deja: ce que fait Hollande en notre nom).

    Libre a certains de mettre leurs energies dans un parti politique s’ils aiment ca. Mais la politique n’a jamais agi que sous la contrainte, non de « l’opinion publique » qu’elle fabrique, mais d’un mouvement potentiellement revolutionaire. C’est au moment ou la charge revolutionaire d’un mouvement devient difficile a contenir ou a prevoir, qu’un gouvernement se resoud a agir.

    Le contenu revolutionaire de l’ecologie, qui consiste a prendre la vie au serieux, la sienne propre non separee de celle de l’univers, a ete devoye par la croyance qu’un parti ecologiste, des lois ecologistes, un gouvernement ecologiste, etaient des elements de reponse.

    Il s’agit moins de creer de nouvelles lois ecologistes (« pollueur payeur »), de nouveaux principes ecologistes (« principe de precaution ») ou de nouveaux concepts ecologistes (« gaia ») que d’appliquer honnetement les lois qui existent deja, respecter honnetement les principes qui existent deja, comprendre honnetement les concepts qui existent deja… Sinon, les meilleures lois « ecologistes » (ou motivees par un probleme environmental) se retourneront en leur contraire, comme le codex alimentarius, les reglements sur les semences et la biodiversite, TOUTES les lois relatives au nucleaire depuis 60 ans, et tout recemment l’amendement scelerat au « principe de precaution »… qui etait deja contenu en germe dans le principe lui-meme!

    A ce qu’il me semble, les belles victoires en justice de Corinne Lepage ne furent pas basees sur de nouvelles lois, mais elle a reussi a forcer une application plus honnete des lois deja en vigueur.

    L’ecologie est une re-conquete de l’honnetete, il faut forcer les institutions a etre honnetes, et l’existence d’un parti « ecologiste » ou d’un ministere « de l’ecologie » n’y aident pas vraiment, malheureusement (sans que cela soit un jugement general sur la qualite des personnes qui ont cru ou croient pouvoir y agir).

  13. Qui est Marina Silva ? Personnellement je n’en sais rien mais ce que je peux en lire est digne d’intérêt.
    En tous cas elle me semble très éloignée de nos caciques d’EELV.
    http://www.lapresse.ca/international/amerique-latine/201408/22/01-4793707-marina-silva-feu-de-paille-ou-future-presidente-du-bresil.php

    http://www.franceinfo.fr/actu/monde/article/presidentielle-du-bresil-marina-silva-553725

    Enfin elle ne s’est pas alliée à un pro agrobusiness, le candidat à la vice présidence ayant été désigné par le parti qu’elle représente.

  14. Bonsoir,

    Amérique du Sud ….

    Au Venezuela, il faudra laisser son empreinte pour faire ses achats

    Des lecteurs d’empreintes digitales, pour contrôler les achats de chacun: telle est la mesure-choc que veut implanter le Venezuela d’ici la fin de l’année. Le gouvernement veut ainsi s’attaquer à la contrebande, responsable, selon lui, de la pénurie extrême dont souffre le pays.

    « L’ordre a été donné pour la mise en place d’un système biométrique dans tous les établissements et réseaux de chaînes de distribution et commerciales du pays », a déclaré le président Nicolas Maduro. Il a assuré que ce programme était une « bénédiction anti-fraude ».

    Merci, bien a vous toustes,

  15. Pour illustrer mes propos sur la société capitaliste non vue comme un rapport de classe mais bien comme un fétichisme autour de la valeur (le temps de travail contenu dans les marchandise, le travail abstrait), une conférence intéressante sur une expérience hors économie, avec Jérôme Baschet et Anselm Jappe.

    HORIZONS POST-CAPITALISTES :
    AUTOUR DES ZAPATISTES AU CHIAPAS
    ET DE LA CRISE DU CAPITALISME

    http://www.palim-psao.fr/article-debat-avec-jerome-baschet-et-anselm-jappe-horizons-postcapitalistes-discussions-autour-des-zapati-124344692.html

    Bonne écoute ! 😉

  16. citer la critique de la valeur et les zapatistes pour faire croire que c’est en diminuant le temps de travail qu’on sortira du capitalisme.. c’est du délire, ou de la provocation?

    marx démontrait déjà dans le capital que la simple limitation du temps de travail ne faisait que pousser mécaniquement le capitaliste vers une intensification et une modernisation de l’exploitation salariale… (chap 16).

    abolir le travail, cela veut dire sortir du salariat, et arreter d’aliéner et de vendre notre capacité de travail aux bénéfices des patrons, pour la rédiriger vers nos propres desseins collectifs, pas aménager la longueur de la chaine de l’exploitation!
    t’inquietes pas « lionel », les 32h qu’ils te concéderont, ils les récupéreront sans problèmes, en productivité et en exploitation de la main d’oeuvre à l’autre bout du monde. et la réduction du temps de travail universel, c’est pas pour demain.

    quant aux zapatistes cités (et au livre de jérome baschet), je crois qu’ils décrivent bien que le premier geste du mouvement a été de récupérer (par un soulèvement) la terre des « patrons » métis (du café, entre autres… près de 200 000 hectares occupés durant 94), pour y reconstruire une société fondée sur le travail collectif, et sans salaires. un peu plus radical que de négocier moins d’horaires, ou plus de salaires.. non?

    quant à EELV… entre ITER, l’EPR, l’enfouissement des déchets nucléaires, les plans d’urbanisme du grand paris… quelles merdes écologiques des dernières années n’ont-ils pas cautionnées, on peut bien se demander. meme NDDL, De Rugy était au conseil municipal d’Ayrault à promouvoir Nantes « ville verte », alors l’aéroport, qu’est-ce qu’il s’en branle, tant qu’il a ses fauteuils.

    au Mexique aussi, il y a un parti vert.. (qui gouverne le Chiapas d’ailleurs). mais là bas ça ne fait de doute à personne que ce genre de partis ne sont que des fantoches politiques créés et financés par les partis au pouvoir (en France, par le PS: sans les accords électoraux, EELV serait en liquidation judiciaire).
    seul et unique but: amuser et faire diversion dans la galerie médiatique. qui y croit encore?

    il serait plus que tant que les écolos de base cessent de se faire vampiriser par ces ordures..

    tiens, autre sujet qui plait aux écologistes:
    les éoliennes…
    autre petit tour au mexique?
    https://www.youtube.com/watch?v=vtW69wG5aKQ

  17. A propos de Cécile Duflot et le temps de travail : elle a été ministre de l’Égalité des territoires et du Logement. Il lui est arrivé de sortir de son champ de compétences, elle a même manifesté malgré l’interdiction du 1er ministre d’alors… Pour quoi ? Pour le mariage gay.
    Ou alors pour porter une cagoule façon Pussy Riot
    Elle aurait donc pu en faire autant sur le temps de travail et son partage. Non rien, silence, tabou.

  18. nous sommes le vent,

    Merci pour vos observations. Méfiez-vous, cela dit, de tout marxisme traditionnel qui n’est qu’un alter-capitalisme, un réaménagement des catégories de bases du capitalisme (argent, travail, valeur, marchandise), une lutte pour une meilleure répartition des fruits faisandés du capitalisme, un réajustement de toujours la même prison fétichiste sociale, et où industriels, patrons et ouvriers ne sont que les comparses de la forme de cohésion sociale structurée par le travail abstrait (ou le côté abstrait du travail) et la marchandise.

    C’est-à-dire des textes du Marx dit « exotérique » (1) dont le vieux Marx lui-même disait « tout ce que je sais, c’est que je ne suis pas marxiste ») et plongez-vous, si je puis me permettre, dans les écrits du Marx « ésotérique (peu connu, qui opère une critique de la valeur, du travail et de la marchandise et qu’ils mettent en évidence)(2) qui a mis au grand jour le fétichisme de la marchandise qui gouverne notre société (3)

    Fétichisme de la marchandise comme production de valeur, sa valeur, le temps de travail humain, dit travail abstrait car c’est seulement le temps nécessaire à produire qui met en équivalence les productions. Le réel fétiche social et le capitalisme est le travail pour l’argent finalement.

    En ce sens, travailler beaucoup moins permet de réduire sa dévotion au fétiche (le travail finalement), permet d’amorcer une piste de sortie en se rendant compte de notre aliénation.

    Ce qui est marrant c’est que pour moi, les zapatistes luttent contre le capitalisme en s’activant ensemble sans salaire et vous je pense, au sens du marxisme traditionnel, c’est qu’ils se sont réattribués les outils de production.

    La critique de la valeur est une critique théorique qui permet de dévoiler le fétiche social qui caractérise la société capitaliste. On ne peut pas arrêter de travailler pour un salaire du jour au lendemain, mais en réduisant beaucoup le travail pour ceux qui le peuvent (ceux qui sont à plus du salaire médian 1750€/mois, ou qui ont deus salaires médians par foyer) , on aune autre société, basé plus sur le qualitatif que le quantitatif je pense.

    Mais je vous invite à lire les textes autour de la critique de la valeur sur le site http://www.palim-psao.fr/ , les bulletins sortie de l’économie http://sortirdeleconomie.ouvaton.org/ , ou encore les textes ou conférences d’Anselm Jappe sur le site de palim-psao pour plus d’informations car oh ! mais il faut que je me remette au boulot moi! même à 60% 🙂

    Enfin pour plus d’éclaircissements sur le Marx de la maturité (ésotérique) qui se mettait en garde contre lui-même et le marxisme traditionnel, une conférence audio pertinente :

    Marx et le travail : libérer le travail ou se libérer du travail » (Franck Fischbach)

    http://ressources.univ-nantes.fr/campo/mp3/2009/10/04_franckfishbach.mp3

    notes :
    (1) : celui des marxismes, théoricien de la modernisation industrielle et productiviste, centré sur une théorie faite du point de vue du travail, sur une compréhension unilatérale et superficielle du capitalisme en termes de marché, d’exploitation et de rapport travail/capital
    (source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Krisis §1)

    (2) : peu connu, qui opère une critique de la valeur, du travail et de la marchandise et qu’ils mettent en évidence
    (source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Krisis §1)

    (3) : par exemple par l’intermédiaire du livre d’Anselm Jappe Les aventures de la marchandise 2003 Denoël

  19. Patrick Pique,

    Vous avez raison, en tout cas elle et deux ou trois autres, comme Cochet, promettaient une société à 32 heures s’ils étaient élus. Ce qui est un progrès humain et une ouverture pour la réduction et donc la décroissance (travailler moins pour gagner moins pour consommer mois et vire plus et mieux.

    Ils n’étaient pas conscients, sans doute d’avoir tapé dans le mille, que c’est ce qui est déterminant contre le capitalisme.
    En tout cas si EELV avait été élu, la sortie du nucléaire serait en marche, c’est déjà ça. Le reste serait en discussion (la croissance verte, le totalitarisme vert) avec ceux qui ne sont pas carriéristes d’EELV je pense.

    Mais j’ai le droit de rêver. 🙂

  20. Juste une remarque en forme de question. Ou est passée la protection de la Nature dans tout ça? Il serait temps de se rendre compte que c’est l’écologie politique qui, dans notre pays, gangrène la protection de la nature ! Depuis que la protection de notre patrimoine naturel s’est ainsi diluée dans la quête d’un modèle de développement, la biodiversité, a été réduite à une variable d’ajustement.
    Sous les auspices du développement durable (un des concept clef du projet écologique) la nature et ses « services » vont achever de se transformer en un marché prometteur pour une ribambelle de nouveaux acteurs économiques. Mais la supercherie est ailleurs. Ce faisant, l’opinion, les politiques, les décideurs jusqu’aux citoyens… tous auront la conviction d’inverser le cours des choses, de sauver la planète dans une belle ferveur collective et consensuelle. Chaque population d’espèce sur la voie de l’extinction nous prouve que ce monde des Bisounours n’existe pas. Au risque de paraphraser Clemenceau, la protection de la Nature est malheureusement une affaire bien trop sérieuse pour être confiée aux seuls écolos.

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