Le communisme ? Non merci

Voici plusieurs fois qu’un lecteur, Vegaby, intervient en défense du communisme. Il est bien entendu le bienvenu, mais franchement, je ne peux plus laisser passer sans réagir ses commentaires. Dans le dernier, il écrit d’emblée ceci : « La crise écologique vient d’où ? Elle vient d’une classe minoritaire dont l’ objectif est l’ enrichissement personnel sans aucune retenue et attention pour la planète, des gouvernements qui sont au service de cette classe et une majorité de gens qui sont soit dans la misère et vous pouvez toujours leur faire de la morale pour ne pas couper du bois ou ne pas braconner ou manger autrement …. »

Eh bien, non. La crise écologique est avant toute chose une interrogation, et selon moi métaphysique. Une fois que tous les arguments ont pu être échangés, que reste-t-il ? Une angoisse. Pourquoi ? Oui, pourquoi ce formidable appétit de tout détruire sur son passage ? Je ne peux fournir la réponse, mais la question vous est offerte sans arrière-pensée. Oui, pourquoi ?

Quand cela a-t-il commencé ? De très nombreux textes d’époque montrent sans conteste que, dans la si envoûtante Grèce antique déjà, on déforestait massivement sans aucun souci du lendemain. Et l’on sait désormais que même des populations restreintes comme les Indiens d’Amérique et les Aborigènes d’Australie se sont acharnés à traquer quantité d’animaux prodigieux, jusqu’à provoquer parfois leur extinction. Mais il est vrai que ces catastrophes demeuraient inconnues de la plupart. Au reste, ne l’auraient-elles pas été, cela n’aurait sûrement rien changé. Pour la raison évidente que personne n’avait la moindre perception de l’idée de limite. La forêt, l’eau, l’océan, les animaux et les plantes semblaient à tous une provende qui jamais ne serait épuisée.

Le grand tournant a été, clairement, cette révolution industrielle qui allait mettre entre les mains des humains des moyens matériels – à commencer par les machines – sans commune mesure avec ce qui avait préexisté. Or, dites-moi ? Les hommes étaient-ils, moralement, devenus meilleurs que les ancêtres ? L’évidence commande de dire les choses nettement : les civilisations humaines se sont emparées d’une puissance fulgurante, telle qu’aucun cadre régulateur ne pouvait la contenir. En quelques décennies, en deux siècles au total, l’humanité a créé les moyens de son malheur définitif. Je veux dire, bien entendu, de sa disparition complète.

Je vous l’avoue : je tiens ce tournant pour la Grande Tragédie, dont les autres découlent. Et je pense, avec quelques autres, qu’il serait sage, nécessaire, vital même, de maîtriser lentement les outils de notre intelligence concrète avant que de les répandre comme la peste qu’ils sont jusque dans la dernière des demeures du Sud le plus profond. Ceux qui penseront de moi que je suis l’ennemi du Progrès me feront un très grand plaisir. Car en effet, je le suis. Leur Progrès n’est autre qu’un immense Regrès, néologisme que j’ai retrouvé, après Élisée Reclus,  il y a vingt-cinq ans. Et qui veut dire le contraire de Progrès, bien sûr, mais qui mêle opportunément, selon moi, les mots regret et régression. Car nous sommes d’évidence dans la régression, et comme je regrette cette dernière !

Venons-en au communisme. Je crois sincèrement que je pourrais venir à bout d’un livre sur le sujet, mais j’ai pitié de mes potentiels lecteurs. En deux mots, le mouvement ouvrier s’est globalement fourvoyé. Et cela m’attriste, car cet élan prodigieux, qui s’est empalé sur la guerre de 14-18, puis sur le stalinisme, était de civilisation. Nul ne peut dire ce que cela aurait pu donner, mais sait-on jamais ? On comptait dans ses rangs de très beaux esprits, qui auraient peut-être donné des fruits inattendus. Et merveilleux.

Marx ? Oh ! comme j’en ai marre. Pas de lui, certes, que j’ai beaucoup lu dans mes jeunes années, et qui est en effet un penseur. Mais ses héritiers et thuriféraires m’emmerdent, et voici pourquoi en trois points, comme aurait fait l’illustrissime Eraste Petrovitch Fandorine, personnage admirable du romancier Boris Akounine (B.Akounine pour les intimes). Et d’un, Marx n’a qu’un seul héritage dans le réel des humains, et c’est le totalitarisme. Les bolcheviques russes, les maoïstes chinois, les barbudos cubains, les Vietnamiens, Laotiens, Khmers, Jacques Duclos et Maurice Thorez, les assassins d’Andreu Nin, les tueurs de la Stasi et du KGB sont tous des femmes et des hommes qui se réclamaient de Marx.

Et de deux, Marx n’est pas coupable, j’en suis d’accord. Mais peut-on raisonnablement le débarrasser de toute responsabilité ? Pour être direct et employer une phraséologie pour le coup adapté, ce serait pur idéalisme ! Une démarche matérialiste – ce mot pour les lecteurs marxistes – commanderait tout au contraire d’établir pourquoi une pensée pareille a pu être reliée à de telles abominations. Marx lui-même aurait été probablement d’accord, qui notait dans Les origines du coup d’État du 2 Décembre 1851 : « Les hommes font leur propre histoire, mais ils ne la font pas arbitrairement, dans les conditions choisies par eux, mais dans des conditions directement données et héritées du passé. La tradition de toutes les générations mortes pèse d’un poids très lourd sur le cerveau des vivants ».

Et de trois, Marx n’est pas et n’a jamais été écologiste. Le pauvre ! Mais pour une raison extrêmement simple : on ne pouvait considérer en 1848 ou en 1871 les limites physiques d’une planète qu’on croyait encore être une exubérante corne d’abondance. La vérité, mille fois répétée dans l’œuvre de Marx, c’est que l’industrialisation est la grande chance historique de l’humanité. Qui doit permettre, à terme, une production de biens matériels si imposante que l’on passerait « de chacun selon ses moyens, à chacun selon ses besoins ». L’expression a été formulée ainsi une première fois par le socialiste français Louis Blanc en 1839, puis reprise par Marx dans son célébrissime Kritik des Gothaer Programms (Critique du Programme de Gotha) : « Jeder nach seinen Fähigkeiten, jedem nach seinen Bedürfnissen ! ». Parlant sous le regard perçant de Martine V. – Guten morgen ! -, je traduis cette phrase ainsi : « De chacun selon ses capacités à chacun selon ses besoins ». Or, les « besoins », revus et corrigés par l’industrie, sont insatiables. N’est-ce pas la base même de la destruction de tout pour la satisfaction de personne ?

Prétendre contre toute évidence que Marx a été écologiste me semble aussi funeste que de tirer un trait d’égalité entre lui et le Goulag. Ce me semble une manière tarabiscotée d’utiliser l’ombre du philosophe pour éclairer notre géante caverne. Faut-il le préciser ? L’ombre est une parcimonieuse dispensatrice de clarté.

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Quant au reste, de quel communisme nous parle donc Vegaby ? De celui des bolcheviques russes, qui a donné, sans compter le reste,  la mer d’Aral, le polygone de Semipalatinsk, la diminution drastique de l’espérance de vie ?  Ou peut-être veut-il dire que Trotski à la place de Staline aurait fait autrement ? Relisons ensemble l’essai Art révolutionnaire et art socialiste, publié au milieu des années 20 du siècle passé. Léon Trotski, y écrivait ceci : « L’homme socialiste maîtrisera la nature entière, y compris ses faisans et ses esturgeons, au moyen de la machine. Il désignera les lieux où les montagnes doivent être abattues, changera le cours des rivières et emprisonnera les océans ».

Cela veut tout de même dire quelque chose, non ? Emprisonner les océans ! Même Jean-Luc Mélenchon, qui rêve d’industrialiser la mer, n’aurait pas osé. Cela prouve, au milieu de milliers d’autres paroles et surtout d’actes que le communisme réel partageait l’imaginaire du capitalisme le plus débridé. Il fallait bâtir de toute urgence, grâce à ces pauvres neuneus manipulés que l’on appelle les stakhanovistes, des hauts-fourneaux par milliers et millions, des cités ouvrières ignobles, des complexes militaro-industriels plus criminels les uns que les autres, Le programme a été réalisé à Prague, à Nowa Huta, en Roumanie, dans la Chine du Grand bond en avant, à Hanoï, à Cuba, en Lituanie et en Lettonie, en Biélorussie, en Ukraine, dans toute l’Asie centrale, en Bulgarie, en Yougoslavie, en Albanie, rigoureusement partout. Et il l’aurait été en France si les crapules staliniennes nommées Duclos, Thorez, Fajon avaient par malheur pris le pouvoir en 1944.

Le stalinisme, nom du communisme réel, a détruit avec plus d’application que certains pays capitalistes pour la raison évidente que l’opinion publique y était constamment réprimée. L’objectif était le même que celui des États-Unis – que Khrouchtchev appelait d’ailleurs à rattraper en 1960 – ou de la France, ou de l’Allemagne. Il s’agissait de produire, produire, produire pour, officiellement du moins, massivement redistribuer. Sauf que les bureaucraties communistes, tout occupées à se partager le festin, ont partout ponctionné leurs sociétés pour pouvoir jouir d’un niveau de vie comparable à celui des nations capitalistes. Lesquelles faisaient la même chose, répugnante à mes yeux, mais sans cette hypocrisie inouïe qui consistait à prétendre travailler pour la classe ouvrière. Avez-vous idée du fossé matériel sans fond séparant les peuples sous le knout et leurs dirigeants « bien-aimés » ? À côté, comparant ce qui était comparable, la France, notre France tellement inégalitaire, aurait paru un pays de fraternité.

Il y aurait beaucoup d’autres choses à dire. Par exemple sur cette absurdité théorique – et fondatrice – selon laquelle la classe ouvrière étant la seule classe universelle, celle capable d’émanciper la société entière, toutes les autres devaient lui être subordonnées. À commencer par ces milliards de paysans – la vraie colonne vertébrale du monde – que les marxistes de toutes les époques et de tous pays ont toujours considéré comme de la merde. Je répète : de la merde. Dans la Russie bolchevique de 1923, bien avant donc le triomphe de Staline, une voix ouvrière valait 25 000 voix paysannes (ici). Quel sens merveilleux de l’égalité et de l’universalité !

Cela n’est pas réparable, car nous parlons là du cadre d’une pensée, qui ne saurait être réinventé. Un seul exemple suffira, même si je sais que le malentendu en surgira. Nous venons de dépasser le 13 août les ressources renouvelables de la planète pour toute l’année 2015 (ici). Tout ce qui sera boulotté d’ici décembre le sera sur le dos de la bête, l’épuisant mortellement, d’année en année. La conclusion crève les yeux : la promesse d’abondance capitaliste ne vaut pas mieux que la billevesée communiste sur le règne de biens matériels inépuisables pour tous.

Oui, il faut tout repenser et admettre un Grand partage des espaces et des biens entre tous les hommes, toutes les bêtes, toutes les plantes. Dans le domaine dérisoire de la politique française, cela commande de se battre contre la prolifération des objets. Contre la bagnole. Contre la vitesse. Contre l’omnipotence du numérique. Contre le nucléaire bien sûr. Ce qui signifie au passage reconnaître ce fait : les pauvres des pays riches ne sont pas des « pauvres absolus ». À l’échelle du monde, ils sont de très grands riches. Mais oui. Je sais que c’est choquant. Mais j’ajoute qu’il faut évidemment dynamiter les sociétés de classe du Nord, et faire disparaître les monstres sociaux et moraux que sont les bourgeoisies d’Occident. Ceci posé, j’estime avoir le droit, moi qui ai grandi dans le sous-prolétariat de la banlieue, de rappeler une seconde mon enfance.

Dans ces années lointaines – le début des années 60 -, nous n’avions à peu près rien. Nous achetions à crédit la nourriture quotidienne. Nous ne pouvions pas même rêver d’une voiture. Eh bien, lorsque que je vois des « pauvres » d’aujourd’hui disposer de tant d’objets matériels, j’ai le sentiment immédiat qu’ils auraient fait figure de grossiums en 1960. Je ne crois pas que les dominés d’ici ou d’ailleurs ont besoin de davantage de pouvoir d’achat. Ils ont besoin de dignité, de respect, de pouvoir, de beauté, d’égalité. Je suis définitivement du côté de mon cher grand poète Federico García Lorca. Dans un discours clamé en 1931 pour l’inauguration d’une bibliothèque, il a ces mots fabuleux, face à une foule de vrais miséreux : « No sólo de pan vive el hombre. Yo, si tuviera hambre y estuviera desvalido en la calle no pediría un pan; sino que pediría medio pan y un libro ». Ce qui veut dire, amis lecteurs : « L’homme ne vit pas seulement de pain. Et si j’avais faim, si j’étais désemparé dans la rue, je ne demanderais pas un pain. Non, je demanderais la moitié d’un pain et un livre ».

Quel mouvement « communiste » endosserait un tel dossard ? Je n’en vois pas. Je n’en vois pas car il ne peut y en avoir aucun. L’écologie, au sens que je donne en tout cas à ce mot désormais démonétisé, est la seule voie de l’avenir, s’il en est une. Elle contient le meilleur de l’expérience humaine, et trace les contours d’une construction enfin universelle. Dans ce monde possible et souhaitable, un ouvrier ne vaudra jamais 25 000 paysans et un Bill Gates sera traité à l’égal d’un paysan du Gange ou des plateaux andins. Ni plus ni moins. Quant à l’homme – tous les hommes -, il sera remis à sa place, ce qui donnera de l’espace et de l’espoir à toutes les espèces vivantes que nous jetons gaiement au tombeau.

 

131 réflexions sur « Le communisme ? Non merci »

  1. En effet le prolo en voulant se hisser à la hauteur du bourgeois s’est fourvoyé en se laissant enfumé par les « progressistes » de toutes obédiences car là n’était certainement pas son combat. Pas un seul parti politique, y compris les pitres d’EELV qui n’idolâtre la technoscience, le consumérisme, et les lendemains qui chantent du progrès sans limites. Ce ne sont pas les patrons de Carrefour, ou d’Ikea, ou d’Apple qui forcent les gens à acheter des produits fabriqués par des esclaves et dont la plupart sont de mauvaises qualités ! Qui fait la fortune du CAC 40 sinon la masse du prolétariat avide du dernier truc inutile ? Trop facile d’accuser la seule frange des milliardaires de détruire la planète lorsque la plupart de ceux qui les dénoncent, rêvent d’être à leur place ou au moins entretiennent leur fortune. Les patrons eux ne sont pas si cons :
    http://cqfd-journal.org/Monde-2-0-Les-joujoux-des-pauvres

    Fabrice, je viens de voir avec plaisir que : « Lettre à un paysan sur le vaste merdier qu’était devenu l’agriculture devait paraître en septembre. » Est-ce bien exact ?

    1. Cher Wuwei,

      Eh bien oui, le livre paraît en septembre. Il devait être en librairie en janvier, mais en janvier, les frères Kouachi en ont décidé autrement. Bien à toi,

      Fabrice Nicolino

  2. Seien Sie herzlich gegrüßt, lieber Fabrice.
    Et merci pour cet article.
    Pourquoi en effet notre espèce détruit-elle tout là où elle passe, là où elle s´installe ? Est-ce le fait de savoir que nous sommes mortels, la conscience de notre « finitude » (oh ! on dirait du Ségolène Royal), l´angoisse de la mort et la révolte contre l´idée du néant? Nous savons bien qu´il y aura à l´avenir un présent auquel nous ne participerons plus.
    Je me demande parfois si nous ne passons pas notre vie à tenter d´exorciser ce fait inéluctable.

    Vous avez raison, entre autre, de pointer du doigt l´hypocrisie des instances dirigeantes des états communistes qui vivent dans le luxe, se remplissent les poches, se goinfrent (au sens propre comme au sens figuré), se rinçant le gosier avec des grands crus tout en exigeant des citoyens qu´ils boivent de l´eau (de nappes phréatiques polluées). Ce fut le cas en RDA, où la corruption absolue règnait chez les « bonzes », les « kader », les « apparatschiks » ! Le népotisme triomphant ! Semblable à celui des cadres de la NSDAP!
    Quant au désastre écologique que le parti de Honecker a laissé derrière lui, il suffit d´avoir vu des villes comme Halle, Bitterfeld, le conglomérat industriel autour de Leipzig (et ce n´est qu´un exemple parmi tant d´autres) pour comprendre que les préoccupations écologiques passèrent au ras des fesses des dirigeants communistes.

  3. Je salue, du « haut » de mes 77 ans, ce vigoureux et lucide texte, avec lequel je suis d’accord, à 99,99% (le désaccord est sur ton emploi du mot « métaphysique », que je trouve ici incongru, superfétatoire, mais passons…).
    Moi qui fus ouvrier (et « marxiste »-endoctriné-mao¨…) puis vagabond, « zonard-paysan », « sans classe », renouant avec la poésie, l’amour, la vraie écologie… à en devenir depuis 40 ans libertaire-et-fauché, je crois être à même d’apprécier ton « bilan »… que je vais répercuter autour de moi.
    Merci…
    Je suis ému, en prime, de te savoir si souffrant des jambes en pleine maturité, du fait de si cruels « fous de Dieu », alors que je souffre aussi des jambes, qui risquent d’être bientôt paralysées, du fait naturel de cruelle vieillesse : malgré cela, moi je « marche dans ma tête » et toi tu « galopes dans ta tête », bravo!

  4. En fréquentant la pensée de Castoriadis, je suis devenu définitivement (je n’ai pas peur de le dire) anti-communiste et même anti-marxiste. Pour moi, c’est très cl, air.
    Quand je fréquentais les cercles écolos que j’ai eu la chance de fréquenter (avec des types formidables toujours là mais un peu… âgés désormais…) j’avais 16 ans et leur anti-communisme avait commencé par m’étonner voire m’inquiéter un peu. J’ai vite compris qu’ils avaient bien raison… Le communisme ne peut et ne devrait être qu’une erreur de jeunesse (désolé si je blesse, je ne peux pas comprendre qu’on puisse rester au PC après tout ce qui s’est passé depuis bien, bien longtemps…).
    L’écologie n’a rien, mais rien, à attendre d’une pensée productiviste et matérialiste.
    Par contre, l’écologie se doit d’être héritière du mouvement ouvrier.
    Merci Fabrice pour cette mise au point.
    Et si, pour ton livre, tu cherches encore des exemples sur le merdier agricole du point de vue de l’ours des Pyrénées et de l’élevage souvent pitoyable qu’on mène dans ces montagnes, n’hésite pas, j’ai pas mal d’exemples… et tu sais où me trouver 😉

  5. Merci pour ce texte.
    Étant fils de communiste, ancien résistant de la seconde guerre mondiale, ce texte me parle et je t’en remercie.
    Avec tout le respect que j’ai pour mon père, sa doctrine de lutte des classes n’a été qu’une lutte pour un pouvoir d’achat qui lui a permis de s’offrir, par exemple, des meubles de style machin ou un lustre doré agrémenté de fausses bougies et de couilles en cristal.
    Un brin pathétique et tristounet quand on fait le bilan d’une vie.

  6.  » La crise écologique est avant toute chose une interrogation, et selon moi métaphysique. Une fois que tous les arguments ont pu être échangés, que reste-t-il ? Une angoisse. Pourquoi ? Oui, pourquoi ce formidable appétit de tout détruire sur son passage ? Je ne peux fournir la réponse, mais la question vous est offerte sans arrière-pensée. Oui, pourquoi ?  »

    Peut-être que donner la mort permet de se sentir plus fort face à elle , puisqu’on dispose aussi du pouvoir qu’elle exercera contre soi … Les destructeurs seraient alors les plus peureux face à leur mort , et ceux chez qui la peur provoque l’aggression plutôt que la fuite ou l’inhibition .

  7. J’oubliais : quand je clique sur le (ici) rouge , on me demande un mot de passe et un identifiant . J’ai loupé un épisode ?

  8. Je suis impressionne, au-dela de l’enumeration des faits et de l’argumentation, qui peuvent toujours etre disputes, par l’espece de « mouvement » opere par cet article. ce qui me semble « le geste » (si l’on peut dire) de cet article c’est que Marx ne peut pas etre completement exonere des crimes qu’on a fait au nom de son oeuvre. Ca ne veut pas dire que ce n’est pas un grand penseur, ni que c’etait un etre mauvais ou mechant, mais que la pensee entraine plus de responsabilites qu’on aimerait le penser.

    Ca me rappelle immediatement la these de Ben Aharon, pour qui les crimes commis au nom d’une ideologie ne sont pas explicables par une « deviation », une « mauvaise interpretation » ou « un retour aux vieilles habitudes » mais ont bel et bien leur source dans l’ideologie elle-meme, dans la pensee elle-meme, au moment meme ou elle a lieu. En effet, il n’est pas possible de trouver le point crucial ou « l’idee pure » aurait ete « detournee ». Ben Aharon affirme que le « detournement » a eu lieu des l’origine. C’est une pensee vertigineuse, qui fait un peu peur (« sommes-nous potentiellement responsables de tous les crimes que nous revons, consciemment ou non? »). Ben Aharon s’inspire entre autres de Derrida, qui dans De la Grammatologie, montre qu’il n’est pas possible de situer le point ou l’ecriture aurait ete inventee. Donc l’ecriture, censee representer en Anthropologie le vehicule du mal (de la guerre, de la propriete, du capitalisme, de l’exploitation, de l’imperialisme, etc.) a absolument toujours existe, et le mythe des soi-disant « peuples sans ecriture » n’est qu’une version elaboree du mythe, (paternaliste et meprisant), du bon sauvage.

    Pour en revenir a Marx, ce qui me frappe c’est son usage de la notion de « main invisible de l’histoire ». Ca rappelle irresistiblement la « main invisible du marche » de Smith et Ricardo, et l’obscur mecanisme qui preside a l’evolution selon Darwin, laborieusement elabore par Jacques Monod dans « Le hasard et la necessite ». Dans les trois cas, il semble que pour echapper a la prison mecaniste, le penseur invente une sorte de « genie imaginaire » qui n’a pas d’autre but que de se rendre le mecanisme intelligible a sa propre pensee. Mais par ce double mouvement (1. adherer a la croyance que le monde est mecanique; 2. imaginer un « genie » qui met de l’ordre) il met en place un angle mort, une pensee non consciente dont il ne peut maitriser les consequences.

    Il est interessant de voir que ces trois « genies imaginaires » correspondent aux trois « revolutions modernes »: La revolution gauchiste (la francaise et la marxiste), la revolution conservatrice (les nazi, racistes et autres formes de fascisme) et la revolution capitaliste, qui aujourd’hui chapeaute et controle les deux autres.

    Ce qui sauve potentiellement l’ecologie de n’etre qu’une revolution de plus, voire meme un simple habillage aux revolutions precedentes (ce a quoi un certain nombre de personnes travaillent activement!), c’est l’instinct, heureusement tres repandu, des ecologistes pour s’associer au mouvement de la non-violence.

    La non-violence est pour moi un mouvement de reponse aux trois revolutions violentes. Ben Aharon pour sa part propose une demarche spirituelle dans laquelle j’ai personellement un peu de mal a rentrer (meme si j’ai le plus grand respect pour son travail).

    Sinon, deux remarques de detail:

    1. Je crois que Elisee Reclus a bel et bien utilise le terme « regres » dans le sens exact ou tu l’utilises, Fabrice.

    2. Il me semble que Marx (tout en le situant dans son epoque) a tout de meme une chose ou deux a dire sur l’ecologie.

  9. Bonjour

    D’acccord au début du siècle c’était la pensée dominante, il fallait voir grand, dominer, arraser et on a vu le résultat de cette pensée en 39-45.

    Mais bon réduire à ça le communisme c’est un peu court.

    C’est Chomsky qui affirme que si l’on compare capitalisme et communisme, c’est quand même le communisme qui apporte les meilleures conditions de vies pour l’humain.

    Pour obtenir ce résultat il compare deux pays sur une durée équivalente, un siècle; l’un a pris la voie du « communisme », la Russie et l’autre la voie du « capitalisme », le Brésil. Le résultat est sans appel, les humains vivent mieux en Russie qu’au Brésil.

    Et question écologie ? Quel est le pays est le plus ravagé ? Le moins ravagé ? je vous laisse répondre…

    1. Olysh,

      Décidément, les manipulations gauchistes n’ont aucune limite. « C’est un peu court »? Vous me pardonnerez mon attitude brusque, mais vous vous moquez de nous!

      Fabrice Nicolino a développé de manière argumentée et fournie (cela en donnant des exemples à foison) son aversion à l’égard du communisme et vous trouvez encore quelque chose à redire? Que vous arrive-t-il? Votre confort idéologique a été ébranlé? Comme c’est triste.

      De toutes façons, le communisme (qui est un autre nom pour capitalisme bureaucratique d’état) participe de la même folie que le national-socialisme et le fascisme (qui sont pour ma part des capitalismes autocratiques et corporatistes d’état), c’est-à-dire l’enfermement de l’humanité dans des voies de garage politiques, alors que la question écologique est bien trop radicale et profonde pour les idéologies en tous genres.

      Pour parler de la Russie, il est clair qu’au niveau de la proportion d’alcooliques, la Russie ne peut pas être comparée au Brésil: la Russie bat le Brésil à plate couture! Et, bien entendu, l’espérance de vie masculine est très élevée après des décennies de paradis communiste.

      Le culot des communistes est sans limites.

    2. l’URRS fut méritante question dégats écologiques globaux au vu de la taille du territoire et de la faible densité de population.

  10. vissault

    Envoyé le 18/08/2015 à 12:23

    Bonjour fabrice, merci pour le travail que tu fais et tes réflexions. je tiens à porter à ta connaissance le travail d’un anarchiste écolo belge non dénué d’humour. Peut-être en as tu entendu parler mais à l’heure actuelle il passe sous les radars. C’est robert dehoux qui propose une anthropologie de l’aliénation. Voici les chapitre de son livre que l’on trouve sur le net libre de droits:
    Table des matières
    I. INTRODUCTION
    Chapitre 1 : Où la nécessité exige le plaisir, le plaisir fait la loi
    Chapitre 2 : L’homme « primitif » des historiens
    Chapitre 3 : Il n’y a jamais eu d’homme primitif
    Chapitre 4 : La société dite primitive ne contient pas que les hommes, elle
    comprend la Terre entière
    Chapitre 5 : Réponse du chef Seattle aux délégués de la Maison Blanche qui, en
    1854, proposaient aux Sioux d’acheter leur territoire pour le compte des États-Unis
    Chapitre 6 : L’homme primitif des politiciens
    Chapitre 7 : La parenthèse d’une indianisation blanche
    Chapitre 8 : Un bon Indien est une Indien mort !
    II. DE L ‘HISTOIRE CONSIDÉRÉE COMME ANTHROPOLOGIE DE
    L’ALIÉNATION
    Chapitre 9 : Découverte de l’empire de la « nécessité » et de son univers
    impitoyable
    Chapitre 10 : Mes premiers pas dans le monde des spécialistes de la « nécessité
    »
    Chapitre 11 : Le blé réclame une organisation de tous les instants et pousse à
    l’invention du clepsydre pointeur
    3
    Chapitre 12 : La servitude contamine les planteurs et devient « volontaire ».
    Naissance de Jéhovah
    Chapitre 13 : Derniers jours de Ninive, séjours à Sparte, Athène, l’Acropole – et
    les dessous du «miracle grec»
    Chapitre 14 : Où il s’avère qu’une fois faussé, le Monde donne des idées qui le
    faussent toujours plus
    Chapitre 15 : Ecce Zéro (égal].C.) d’une ère nouvelle – en attendant le Messie qui
    met l’Auguste à genoux!
    Chapitre 16: Les oreilles ont des murs et les murs sont bavards
    Chapitre 17 : L’esclave n’est plus à vendre, mais il est à louer
    Chapitre 18 : Pédagogie de la misère – Échec aux Rois – Révolution Bourgeoise
    Chapitre 19 : L’École : la mise en pli de la Volonté, ou la fabrication des
    Responsables
    Chapitre 20 : La Bête, mode d’emploi. Le Pantalon, affaire d’État
    Chapitre 21: Le Pouvoir est imprenable, mais il est destructible. Il sera donc
    détruit, et justice sera Fête !

  11. La crise écologique est pour Fabrice une interrogation métaphysique, une angoisse et il n’a pas de réponse. Et bien on est bien avancé …
    Pour des millions d’autres c’ est une tragédie concrète depuis longtemps. Et cette tragédie est autant liée à une crise écologique qu’ à l’ exploitation capitaliste.
    L’anticommunisme de Fabrice le conduit où ? A s’intéresser à un général réactionnaire qui n’ est ni un penseur mais plutôt un massacreur. Moi je préfère me tourner vers des militants qui ont consacré leur vie à défendre les pauvres, les humiliés, les exploités.
    Et je n’ ai pas honte de considérer Marx d’abord puis Lénine et Trotsky comme d’immenses militants qui ont brandi le drapeau internationaliste notamment lors de la 1 ère guerre mondiale et se sont battus pour mettre fin à l exploitation de l’homme.
    Y a t il un plus bel idéal ? Non et il n’ y a pas même un autre idéal qui vaille sauf celui d’ajouter la fin de l’ exploitation de nos cousins animaux et de la nature en général.

    Je suis autant écologiste que Fabrice, je vomis autant les staliniens de toutes sortes, je n’ai aucune carte à aucun parti, je ne suis pas même militant mais je l’ ai été ( j’aide toutefois plusieurs associations écologistes ), je suis même un chef d’entreprise qui vit confortablement, un petit bourgeois, ( mais qui travaille … ) mais je garde un reste d’idéal et j’essaie de faire bouger les choses et de vivre en cohérence. Et j’ ai surtout lu Trotsky, ce qui me permet de comprendre la trahison du marxisme, la dégérescence de la révolution russe liée à la terrible guerre civile que les armées européennes lui ont imposée.
    Le poids des traditions des morts, ce n’ est pas Marx mais les siècles et millénaires de culture d’oppression.
    Et la phrase de Trosky qui aujourd’hui me choque évidemment , je la replace dans le contexte historique où ces militants croyaient tellement dans l’ homme et sa capacité à changer le monde en mettant fin à l’ humiliation, le racisme, l exploitation, le nationalisme, le militarisme, le colonialisme, les guerres, la faim . Oui je suis fier de ces hommes qui ont sacrifié leur vie, pris des risques pour organiser la classe ouvrière.

    Qui va-t-on convaincre en leur disant que l électricité, l’ informatique, les téléphones
    portables, les ordinateurs sont un regres ? Même si personnellement moi aussi je rêve bien souvent d’un monde débarrassé de tout cela !
    Bien sûr que la destruction de la nature n’est pas née avec la classe bourgeoise, il suffit de lire les évangiles et les religions monothéistes.
    Mais aujourd’hui c’est bien bien elle qui mène la danse, en réalité elle ne mène rien du
    tout, elle subit la propre anarchie de son absurde et folle économie ( à cause de la concurrence et de la propriété privée, lire … Marx pas De gaulle )
    Alors oui socialisme ou barbarie a plus que jamais du sens , mais le socialisme aujourd’hui doit intégrer l’ écologie, et devra réparer d’urgence tout le mal qui est fait à notre planète. L anti -communisme ne mènera nulle part qu’ à conforter l’ ordre social actuel et donc la destruction continuelle de la nature.

    Mettre à un même niveau de responsabilité l’ ouvrier et le bourgeois mène droit dans le mur. Ne pas comprendre que la crise écologique est aussi liée à la misère mène à une impasse.
    Paroles d’un écologiste. Mais d’un écologiste réaliste qui veut des résultats.
    Avec des hommes et non pas un homme providentiel qui plus un militaire réactionnaire ( pléonasme ). Ma passion observer les oiseaux et les insectes et tous les animaux , et les rivières qui coulent encore … et écouter le chant du grillon d’italie que j’ entends encore par ces soirées d’été entre deux avions.

    1. Vegaby,

      Tu me permettras, je l’espère, de te tutoyer. J’en suis désolé, mais notre débat n’en est pas un. Mon texte est bardé d’éléments qui montrent que la critique écologiste du monde – telle que je la conçois du moins – va infiniment plus loin que n’importe quel programme communiste. D’abord, il considère les hommes, tous les hommes, et pas seulement une fraction d’entre eux. Il est question, centralement, d’une lutte véritablement universelle contre l’inégalité et l’injustice. Mais il s’y ajoute le sort de tous les autres êtres vivants, soumis à une abjecte domination par les sociétés humaines.

      Je vois que tu ne cherches pas à répondre à ce que j’écris et que, enfermé en pleine idéologie, tu te contentes de me désigner comme un anticommuniste, ce qui doit signifier dans ta langue, ennemi. Moi, j’aurais préféré des arguments plutôt que le rappel d’arguments aussi peu convaincants que : « Il faut remettre dans le contexte historique ». Dommage. Moi, je suis du côté des dizaines de millions d’êtres humains victimes du bourreau communiste. Ceux-là sont totalement ignorés par ceux – et je crains que tu n’en fasses partie – qui hurlent à la mort contre la dictature chilienne – peut-être 30 000 morts sinistres – mais se taisent devant le bilan démentiel du Goulag ou du Laogai chinois. J’ai manifesté, Dieu sait, contre Pinochet. Mais aussi contre les tyrans de Pologne ou de Russie. Et dès l’âge de 15 ans – 1970 – pour ces deux derniers pays.

      Voilà. je te salue néanmoins pour être là.

      Fabrice Nicolino

  12. Il est quand même étrange de penser que la conscience que l´homme a de la relative brièveté de son existence ne l´incite pas au contraire à goûter la Vie, à l´aimer, passionnément, et à la respecter. La Vie sous toutes ses formes, des plus spectaculaires aux plus modestes. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, savoir que notre vie finira un jour devrait être une source d´épanouissement personnel, de bonheur, d´élévation morale. Cela devrait nous rendre plus enthousiastes, plus vivants, me semble-t-il.

    1. Que voulez-vous, Martine, seule une minorité a compris ce que vous exprimez dans ce message.

      Je suis chrétien pour ma part, mais aucunement fanatique ou idéologisé. L’humanité doit faire son chemin pour comprendre à quel point elle s’est perdue. Combien de temps cela durera? La réponse ne viendra pas de moi, mais de l’humanité toute entière.

      Mais sachez que j’abonde entièrement dans ce que vous avez écrit. Plus de personnes comme vous adouciraient ce monde.

    1. Oui, oui, oui, après 70 ans d’anti-communisme forcené, après l’effondrement de l’URSS, la chute du mur, la disparition du PC dans le monde entier, ont peut facilement baver sur celui-ci.

      C’est plus difficile d’entendre que le capitalisme dont on nous gave aujourd’hui fait pire.

  13. Bonsoir Fabrice
    merci pour ce texte sur le communisme, je n’ai jamais aimé ce mouvement,
    je peux comprendre bien sûr des ouvriers de l’époque 70-80 voter pour ce parti
    en réaction aux patrons, mais bon j’ai souvenir notamment de G Marchais triste personnage, et quand on a lu à 18 ans le livre de Kravchenko (trainé dans la boue par
    certains du PC) ,on a vite compris.
    Pour nos problèmes concernant la planète , depuis quand, difficle à dire il est certain
    que la révolution industrielle a été un formidable accélérateur , mais c’est oublier
    les religions (je sais, le nouveau pape est bien sympathique) , mais on oublie que les textes religieux sont inventés par les hommes et le plus souvent pour mieux nous dominer!
    Certains comme l’archéologue Jean Guilaine ( et dautres) pensent que nos difficultés se sont aggravés avec le passage au néolithique (agriculture, domestication de certains animaux,..) difficile de savoir mais nos problèmes sont très anciens .
    En tout cas, Marx ne s’intéressait pas à l’écologie , cela ne fait aucun doute, et que dire de la phrase de Trotsky , image d’un orgueil démesuré de l’homme!!
    L’homme doit revenir un simple humain, humble et bienveillant et non un tyran !!

  14. comme « azer » (message du 18 août 2015 à 1:59), quand je clique sur le (ici) rouge , on me demande un mot de passe et un identifiant . Il s’agit de se connecter à un blog WORDPRESS, ok, mais comment s’inscrire ?

    Merci !

    JCR

  15. Bonjour à tou-te-s,
    Quels partis? Quels idéaux? Ils sont tous morts, les Trotsky, les Hitler, les De Gaulle…Ils sont morts et il ne nous reste que des cendres. Sur lesquelles on doit bâtir autre chose. Avec d’autres arguments, d’autres moyens, d’autres façons de faire.
    Les seuls mots qui m’ont fait rêver dans tout ce que j’ai lu ont été écrits par une femme: Amour, Vie, bonheur, élévation morale, épanouissement personnel, enthousiasme…
    Et si vous féminisiez un peu votre pensée? Si, au lieu de mots, de concepts, d’idéaux, vous vous contentiez d’ouvrir les bras et juste d’aimer? Fermer les bouquins un instant et laisser murmurer en vous le bruit de la vie?
    La lutte des classes? Quelles classes? Il y en a encore?
    Les humains qui vivent mieux en Russie qu’au Brésil? Et les femmes, elles vivent où mieux que les hommes?
    Laissons donc valser EELV, la Gauche, la Droite et soyons juste nous-mêmes. Si nous postons sur ce blog, c’est que nous sommes mu-e-s, tou-te-s, par les mêmes questions, les mêmes recherches. Mais dans ce que je lis, comme toujours d’ailleurs, je ne vois qu’un monde de mecs, fait par des mecs, pour des mecs et même décrit par des mecs!
    Peut-être pensez-vous que je suis hors-sujet? Personnellement je ne le crois pas…Nous ramons depuis tant de siècles à contre-courant des idéaux masculins…Il est plus que temps que l’on s’écoute les un-e-s les autres, et que la Vie, l’Amour vibrent ailleurs que dans le petit post de Martine(merci à elle!) noyé dans la masse….

    PS: j’ai cherché hier chez le libraire des ouvrages traitant de la non-violence, et à part un livre de Gandhi, rien d’autre ne m’a été proposé…affligeant…

    1. Ne vous inquiétez pas, Nathalie, je suis un homme qui a moins de trente ans et les mots exprimés par Martine m’ont bien plus parlé que toutes les ratiocinations de certains commentateurs (que je ne critique pas, mais qui sont représentatives de notre époque déconnectée du réel). Revenir à l’essentiel: amour, compassion, écoute, ouverture, immersion dans le réel, vérité, apaisement, confiance.

      Si vous saviez comme je suis d’accord avec vous en ce qui concerne la place du féminin dans ce monde. Sa place a été profondément dévoyée et seule une prise de conscience de cela pourra changer les cœurs. Lao Tseu l’a très bien exprimé il y a des dizaines de siècles, je n’insisterai pas.

      Merci de votre appel éthique, qui n’est aucunement hors-sujet.

    2. Wouarff !!!

      Pour ma part, je ne vois qu’un monde de mecs, soutenus par des nanas, fait pour des mecs, grâce aux nanas et même décrit par des mecs, lus et approuvés par nombre de nanas.

      Mais aussi. Des nanas qui se prennent pour des mecs, surtout en politique. On appelle ça, je crois, la parité.

      PS : Sur la non-violence il n’y a pas que Gandhi à toi de chercher. 😆

      1. Stan,
        Pas la moindre envie d’ironiser ni de polémiquer sur le rapport hommes/femmes, ou femmes/hommes…
        J’avais juste envie de proposer aux hommes de cette discussion, et aux autres d’ailleurs, de dépasser leur verbiage et de parler( et non seulement parler mais être!!! surtout être!!!) de Paix et d’Amour au lieu de guerres et de millions de morts…d’oppositions, de clivages et de partis…
        Ca fait quelques milliers d’années déjà que nous nous adaptons, nous femmes, aux conditions imposées par les hommes, au risque d’être raccourcies, coupées en rondelles ou au mieux brûlées…le choix est vite fait la plupart du temps…
        Alors entends ceci: il s’agit d’union et de communion de pensée, de projets partagés, élaborés, mis en commun et actés ENSEMBLE!!! dans la paix et l’harmonie si possible, et pas assénés péremptoirement. Par des mecs.
        Compte donc le nombre de posts émis par des hommes, et ceux écrits par des femmes sur cette discussion…
        Je ne suis pas une féministe acharnée, juste une femme qui revendique sa juste place, pour une cause que j’estime juste et qui est la même que celle que vous défendez tou-te-s ici.
        Ecoutez-nous un peu! Laissez s’exprimer Hildegard Von Bingen, ça nous changera de Trotski… 🙂

  16. Est-ce parce que Fabrice a placé son article dans la catégorie « Santé », ou parce qu’il rappelle (qu’il m’apprend) les destructions d’avant la révolution industrielle, ou alors est-ce parce qu’il me semble que les femmes sont sous-représentées dans ce fil ou que les idéologies me passent par-dessus la tête… Bref, je pense à Hildegarde de Bingen, cette écologiste avant l’heure, elle qui écrivait au XIIe siècle : « Maintenant, tous les vents sont remplis de la pourriture du feuillage, l’air crache de la saleté à tel point que les hommes ne peuvent même pas ouvrir la bouche comme il faut. La force verdoyante s’est fanée à cause de la folie impie des foules humaines aveuglées. »

  17. Fabrice

    Non seulement je ne te considère pas comme mon ennemi, mais tu es sans doute
    un des auteurs qui m’a le plus influencé ces dernières années par tes livres, certains je les ai lus 2 fois, par ton blog et les livres que tu m’as fait découvrir comme le printemps silencieux de Rachel Carlson (avec la préface de Roger Heim, pas facile à trouver, tu vois que je te lis ) ou l’ homme en voie de disparition de theo Colburn ( acheté mais pas encore lu ) et d’autres livres sans doute.
    Donc je t’ assure que je ne suis enfermé dans aucune idéologie ! Je dois en outre confesser que je n’ ai pas relu Marx ni Trotsky depuis 25 ans.

    Tu l’as sans doute remarqué je me définis toujours comme écologiste et non pas comme communiste ni trotskyste.
    Pour la bonne raison que ma passion est l’écologie, que la nature est au centre de mes intérêts, que ma pratique est tournée vers la défense de la nature.
    Je ne pourrais pas me définir comme trotskyste aujourd’hui car ma pratique ne correspond en rien avec celle du militant trotskyste que j’ai été.
    Et il est certainement possible que si je rencontrais un trotskyste maintenant il me prendrait pour un petit bourgeois écolo, ou quelque chose comme ça et moi je lui dirais que c’est un attardé qui ne comprend pas que les animaux sont des êtres vivants et sensibles et qu’ ils doivent avoir des droits et être respectés. Et que la nature n’a pas à être dominée, que notre agriculture est un désastre et que si on intègre tous ses coûts environnementaux et collatéraux ( pétrole, chimie, mécanique, santé ) elle n’est sûrement pas aussi performante et productive qu’ on le dit. Bref il est probable que notre conversation devienne un dialogue de sourds ou une grande engueulade.

    Néanmoins, je reste attaché aux fondamentaux du marxisme : matérialisme historique et dialectique, analyse du capitalisme et de ses contradictions, nécessité d’un parti internationaliste, nécessité de la révolution, abolition des classes et donc de l’état oppresseur, économie planifiée, coopération au lieu de la concurrence … Je m’ arrête là , et mon intervention sur ton blog est aussi faîte pour réfléchir à comment faire cette révolution écologique.

    Est -ce que le marxisme peut évoluer sur le plan de son rapport à la nature. S’ il ne le peut pas il est clair que je m’ en sépare. Pour moi aucun ordinateur ou téléphone portable ne justifiera l’ extinction d’une seule espèce animale.

    Oui la phrase de Trotsky me fait hurler d’épouvante aujourd’hui , effectivement pas à
    l’époque, mais d’une part il a écrit cela il y a 70 ans et de toutes façons ce n’est pas pour cela que je suis (ou j’ai été) trostkyste. Ni pour Kronstadt j’anticipe là une critique récurrente ..

    Toutefois je ne peux plus accepter cette pensée aujourd’hui. Je suis à l opposé.

    Mon raisonnement est le suivant en simplifiant :
    Je ne suis pas contre l’electricité mais je suis contre les barrages de fleuves hydro-électriques qui mettent en danger l’éco-système, évidemment je suis contre les terrifiantes centrales nucléaires.

    Je ne suis pas contre la télé, ni l’informatique et les portables si le principe de précaution est pris et si les minéraux prélevés dans la nature ne mettent pas en danger l’éco-système. Et qu’évidemment ce ne soit pas des enfants qui travaillent dans des conditions abominables encadrées par des milices congolaises et au bénéfice des multinationales apple, samsung, nokia etc..

    En résumé il faut faire avec la nature et pas contre elle. Il est clair que les trotskystes aujourd’hui sont loin de cette position.

    Mais je me dis comment une révolution socialiste qui aboutirait à une société égalitaire, sans oppression de l’ homme par l’ homme, comment cette nouvelle société avec une économie socialisée, planifiée – pourrait elle continuer à polluer

    l ‘air, les mers, les terres, supprimer des forêts et une biodiversité vieilles de millions d’années et à exterminer 2 millions d’animaux terrestres par jour.

    Au contraire si ce monde reste dominé par les entreprises capitalistes qui sont par exemple en train de se jeter sur les ressources de l ‘Arctique, ou sur le continent Africain jusqu’ici un peu épargné, avides de minerais de toutes sortes, de terres agricoles pour faire du fric AVANT TOUT, alors Fabrice tu pourras continuer à écrire d’autres livres sur les espèces disparues et la pollution chimique, on sera quelques milliers à te lire et se lamenter mais rien ne changera.

    Et on est bien d’accord ce ne sont pas le manutentionnaire français ou la caissière de carrefour, ni le paysan péruvien ou le mineur de souffre indonésien qui vont faire de l’exploitation pétrolière dans l’Arctique ?

    Juste un rappel Fabrice par rapport à ce que tu dis sur les millions de morts du communisme ( je dirais moi du stalinisme). Trotsky a dénoncé Staline déjà puissant dès 1923, Lénine était paralysé par une attaque cérébrale en 1922, mort en 1924.
    Il s’est battu contre cette bureaucratie qui a étouffé toute démocratie et est devenu ce monstre et ce bourreau qui a ensuite influencé et dirigé tout les mouvements de lutte politique dans le monde, dont Mao et tous les PC et la plupart des mouvements de libération nationale.

    Il est là le drame du 20 ème siècle. Et c est pour cela que je suis trotskyste (ou j’ai été) , car nul mieux que lui n’a dénoncé et compris ce qui se passait. Seul avec quelques centaines de héros (ou milliers nul ne le sait ) contre tous.
    Dont De gaulle qui s’est allié avec Staline pendant la guerre. Oui les opposants à Staline ( troskystes ) ont été ses premières victimes, tous assassinés.
    Il y en eut ensuite des dizaines de millions de victimes et comme toi je les pleure.

    Envoyé de mon iPad

    1. être instruit et intelligent comme vous et ne pas se réaliser votre iPad est le quintessence du capitalisme que vous dénoncez. Par les métaux rares utilisés à sa fabrication et tout le reste, votre iPad participe de manière active à la destruction de l’environnement. j’écris pas aussi bien que vous des tartines mais un peu de bon sens suffit pour se rendre compte. n’hésite pas à lire la biographie d’ Engels de tristram Hunt…

    2. la dernière ligne « envoyé de mon Ipad » met en effet à terre toute la belle argumentation précédente, comme remarqué par plusieurs autres lecteurs. Objet résolument superflu que « le manutentionnaire français la caissière de carrefour, le paysan péruvien, le mineur de souffre indonésien » ne doivent pas être nombreux à posséder.

  18. L’humanité, cette grande perverse narcissique…
    Surtout perverse et surtout narcissique.
    Et c’est incurable, parait-il.
    Voilà probablement pourquoi ça se passe si mal sur Terre depuis un bout de temps.
    Ouate else?

  19. Bonjour,

    Pour continuer sur la critique du marxisme réellement existant, vous pouvez lire ces textes de Pièces et main d’œuvre récemment parus :

    – Ludd contre Marx : http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=693
    – Ludd contre Lénine : http://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?page=resume&id_article=720

    Vous y trouverez de vrais morceaux de Trotski dedans, faisant l’apologie du Taylorisme et de la mobilisation générale des travailleurs :
    « L’unique solution, en principe comme en pratique, selon les propres mots de Trotski, « consiste à considérer toute la population du pays comme un réservoir nécessaire de force ouvrière – une source presque inépuisable – et à en organiser dans un ordre rigoureusement établi le recensement, la mobilisation et l’utilisation. » »

    1. Textes lus pour ma part peu après leur parution. Merci pour les liens.

      Il faut le répéter à l’envi: le communisme est un capitalisme. C’est tout simplement la grenouille soviétique qui voulait se faire aussi grosse que le bœuf étasunien.
      Comme l’a dit l’une de mes connaissances, les soviétiques ont contribué, avec leur « partenaire » nord-américain, à créer une tenaille idéologique qui a siphonné et qui continue de siphonner le cerveau de millions d’humains sur la planète.
      À quoi voulez-vous être assaisonnés : capitalisme néo-libéral ou capitalisme bureaucratique d’état? Si vous sortez de ces sentiers battus, attendez-vous à une volée de bois vert de la part des idéologues en tous genres. Ils sont facilement reconnaissables.

      On aimerait plus de Nathalie, de Martine et de Myriam, car la sécheresse intrinsèque de ces textes montre la superficialité de la politique. Seule une révolution intérieure amènera un changement durable, car il ne s’agira pas dès lors de mesurettes, mais du désamorçage d’une machine biologico-cognitive qui amène l’humanité à un précipice.

  20. Désolé, Fabrice, je trouve cet article d’une grande pauvreté. Juger l’idée du communisme à partir du stalinisme et de ses avatars ne mène pas très loin.
    Faire comme si les connaissances du passé étaient celles d’aujourd’hui ne mène pas loin non plus.
    Vous dites vous même que le tournant a été la révolution industrielle qui a donné aux hommes les moyens de tout détruire. Or, qu’est-ce qui justifie cette propension à tout détruire alors que les connaissances d’aujourd’hui ne sont pas les mêmes qu’à l’époque de la Grèce antique où l’on déforestait massivement sans aucun souci du lendemain ? Aujourd’hui on a conscience des limites. Ce qui justifie la poursuite de l’exploitation forcenée des ressources de la terre, c’est la cupidité. Le capitalisme est sans frein. Il n’y a que le profit qui compte, et je dirais même le profit à court terme. Les capitalistes, les accumulateurs de pseudos richesses ne pensent pas aux enfants et aux petits enfants. Ils ne pensent même pas qu’il ne sert à rien de crever avec de quoi faire vivre dans le luxe leurs descendants sur plusieurs générations.
    À propos de votre interrogation finale (Quel mouvement « communiste » endosserait un tel dossard ?), est-ce que vous avez pensé au communisme libertaire, à l’anarchie, qui est une forme de communisme ? Que je sache, dans la bataille pour l’émancipation et contre l’exploitation capitaliste, les anars n’ont pas de sang sur les mains comme les staliniens ou même les trotskistes. L’anarchie + l’écologie, ça peut être la solution.
    Et pour terminer, je dirais que votre définition de la pauvreté est bien pauvre. Bien évidemment que les pauvres des pays riches sont plus riches de biens matériels que les pauvres des pays pauvres. Mais il n’est pas besoin d’avoir fait de grandes études de sociologie pour savoir que le sentiment de pauvreté est quelque chose de relatif. On est pauvre par rapport à son environnement. Votre pauvre des pays pauvres, transposez-le dans un pays riche et donnez lui les biens matériels du pauvre du pays riche, il ne sera pas riche pour autant et sera tout autant malheureux.

    1. Gilbert Duroux,

      Ma foi ! Je vous dirais volontiers que juger un phénomène à partir de sa réalité est tout de même nécessaire. Non ? Il n’y a qu’un communisme, le réel. Tous ses avatars promettent la Lune, mais les victimes du Grand Soleil prolétarien n’ont pas forcément envie de tenter une nouvelle expérience. Quant au communisme dit libertaire, un autre livre n’y suffirait pas. Mais je note sans ironie que vous ne voyez pas du tout ce qu’annonce la crise écologique. Dont cette absolue nécessité de définir autrement ce qu’est la pauvreté. Mon sentiment est arrêté : je suis d’autant plus pour une pauvreté partagée que je ne vois aucune autre solution à l’horizon. Mais radicalement contre la misère, qui humilie et lacère la personne humaine.

      Vous qui êtes donc un communiste dit libertaire, dites-moi un peu. Il faut soutenir les ouvriers de l’automobile an France ? Accepter, quand un milliard d’entre nous sont affamés, la dissémination de lecteurs DVD, télés, ordinateurs et réclamer pour les acheter de continuelles augmentations de salaires ? Ce serait beau de votre part d’approuver de telles inégalités entre ceux qui ont tant, et ceux qui n’ont rien. Oui, ce serait beau. Et, je vous en prie, quittez une seconde les formules sacramentelles. Qui est pauvre selon vous, et quels sont ses droits sur cette Terre ?

      Fabrice Nicolino

      PS : Il est ridicule d’écrire que les anarchistes n’ont pas de sang sur les mains. Du sang, il en sont couverts, eux aussi. Simplement, il s’agit du sang de gens qui, pour vous, le méritaient.

      1. « Vous qui êtes donc un communiste dit libertaire »
        Je ne me prétends rien. J’essaie d’aller vers ce qui me semble juste, mais il faudrait être présomptueux pour se prétendre ceci ou cela alors que nous ne sommes que des petits hommes faillibles.

        « Il faut soutenir les ouvriers de l’automobile an France ? Accepter, quand un milliard d’entre nous sont affamés, la dissémination de lecteurs DVD, télés, ordinateurs et réclamer pour les acheter de continuelles augmentations de salaires ? Ce serait beau de votre part d’approuver de telles inégalités entre ceux qui ont tant, et ceux qui n’ont rien. Oui, ce serait beau ».

        Où ai-je dit ça ? Je dis simplement que le sentiment de pauvreté est quelque chose de relatif. Ça me semble évident. Comment voulez-vous mobiliser les gens pour accepter d’aller vers plus de sobriété quand il y a de tels écarts de richesses, tant d’injustice sociale ? On dirait que vous niez toute notion de psychologie ? Vous ne dites à aucun moment comment vous allez convaincre les plus pauvres de renoncer au peu qu’ils ont (relativement à ceux qui se goinfrent, parce qu’encore une fois, la pauvreté c’est relatif). Par la force ?
        Vous me faites penser à ces écolos bobos qui font la leçon aux prolos qui achètent des légumes de merde à Leader Price au lieu d’acheter des légumes bio. Bien évidemment, ils ne sont pas audibles.

        PS : bien évidemment, quand je dis que les anars n’ont pas de sang sur les mains, c’est dans le cadre d’un combat de classe comme la guerre d’Espagne que je me situe. Je parle du sang de ceux qui sont supposés mener le même combat. Que je sache, ce sont les staliniens qui ont liquidé les anars.
        PS 2 : je ne suis pas non violent.

        1. Gilbert,

          Je m’arrête ici, et je vais être bref. J’ai en horreur votre façon de penser le combat. Pour vous, il est clair que seul le sang de votre camp importe.

          Pour le reste, je vous rappelle que le 13 août a été le grand jour du Dépassement mondial. Toutes les ressources renouvelables de l’année 2015 ont été épuisées et tout ce qui sera consommé après cette date le sera sur le dos du « capital » naturel de la planète. Réduire la consommation du Nord – et je n’ai jamais oublié les dominés de chez nous – est un impératif catégorique qui impose la lutte contre la prolifération des objets matériels. Et qui concerne les « pauvres » comme les riches, car à l’échelle du globe, tous les membres de notre société sont riches. Je sais, ainsi qu’en témoignent ici quantité de textes, que cela passe par une mise en cause de la forme sociale qui est la nôtre. Je trouve très éclairant que vous ne citiez jamais cette phrase, qui figure pourtant en bonne place dans mon texte : « Mais j’ajoute qu’il faut évidemment dynamiter les sociétés de classe du Nord, et faire disparaître les monstres sociaux et moraux que sont les bourgeoisies d’Occident ».

          Vous ne le faites pas, car il vous faudrait alors se demander sérieusement qui, d’entre nous deux, est le révolutionnaire.

          Fabrice Nicolino

  21. Nathalie, Synthétiseur,
    cela fait très plaisir de vous lire, je partage tout à fait votre manière de voir, peu représentée parmi les commentaires déposés sur ce blog. Des commentaires fort intéressants au demeurant, fort savants et qui vous triturent allègrement le cérébral, témoignant en même temps du grand nombre d´ouvrages lus par leurs auteurs 🙂 !
    Je souris souvent en lisant certains échanges, et puis je choisis au hasard un livre de Pierre Rhabi, et je m´y plonge avec délices, comme le voyageur qui vient de traverser le désert et arrive enfin dans une oasis !

    1. Merci Martine et Synthétiseur!
      L’essentiel dans les bouquins en fait, c’est quand on les ferme! Et les idéaux, c’est quand on leur tourne le dos!!! 😀
      Allez, détendez-vous, détendons-nous!!!
      Tu grignotes une tomate poussée sur ta terre ou ton balcon avec ton voisin que d’habitude tu ignores cordialement… C’est pas ça le communisme? La mise en commun!
      Ah! Une dernière chose et après j’arrête, promis! « Mourir pour des idées d’accord, mais de mort lente, mais de mort lente… ».Je ne mets pas le lien, je ne suis pas assez douée pour ça! Mais qu’est-ce qu’il avait raison Brassens, je trouve…

  22. Et une louve abattue, une!
    Pour protéger les troupeaux…
    Et si on abattait les moutons Néo-Zélandais, Argentins et autres, pour protéger nos troupeaux ?
    Le pire est à venir, il y a encore beaucoup à détruire
    Un pessimiste, c’est un optimiste qui est devenu lucide
    La santé pour toi Fabrice

  23. Deux questions :

    Partager la pauvreté, en fait, c’est pas ça qui serait le communisme réel ?

    Margaret Thatcher et Angela Merkel (entre autres) ne sont / n’étaient-elles pas des femmes ?

    1. Alors là, s’il faut commencer à faire le compte de tous les dictateurs de la planète…. D’ailleurs, il n’y a pas de féminin à dictateur!
      Et puis Merkel et Thatcher doivent être des types déguisés…(ça s’appelle la mauvaise foi ça, et c’est typiquement, euh, humain!!!)

    2. Il me semble effectivement que le côté sombre de l’Histoire ne manque pas de funestes noms au féminin, dans l’ombre ou en pleine lumière. La stupidité, la tyrannie, la violence, l’ambition au sens négatif du terme, etc, ne sont pas le propre du mâle (ce n’est bien sûr que mon humble avis personnel ; je ne prétendrai pas parler au non d’autres individu(e)s de ma catégorie « femelle », fut-elles volontairement silencieuses).

      On peut commencer par regarder du côté de nos gouvernements successifs. Et je ne parle même pas de la vie quotidienne (sociale, professionnelle ou familiale).

      Plutôt que d’observer les comportements en termes de féminin versus masculin, je trouve plus pertinent de considérer l’être humain indifférencié, même si, en opérant un rapprochement avec la « nature », on peut tout de même constater que certaines missions sont davantage dévolues à un sexe qu’à l’autre, au nom de la survie de l’espèce.

      Mais surtout, surtout, que les uns et les autres continuent de s’exprimer librement, brièvement ou longuement : chaque lecteur (éventuellement commentateur) de ce blog en retiendra librement ce qui l’intéresse et enrichit sa réflexion.

  24. Savons vraiment bien ce que veut dire « pauvrete »?

    Pas moi! D’ailleurs je n’aime pas le mot… mais j’aime beaucoup cette chanson, Dame Pauvrete de Sarclo:

    https://www.youtube.com/watch?v=_1rwsS-am8I

    Adam Smith, le pere de l’economie capitaliste moderne, a montre comment la richesse n’est pas dans les choses mais dans l’echange. Comme quoi, si le pere spirituel du communisme etait un penseur, le pere spirituel du capitalisme l’etait aussi!

    Mefions-nous des termes « prudence », « economie », « besoin »… car les serres-du-cul ont justifie infiniment plus de crimes par ces mots que les fous de la depense et du desir!

    Un besoin n’a jamais rien cree. Tout ce qui existe est ne d’un desir.

  25. Richesse et pauvreté : Une anecdote Indienne.

    En cherchant des métaux lourds dans différentes variétés de riz traditionnelles, le savant Debal Deb vient de découvrir que de nombreuses variétés, souvent connues pour leurs vertus thérapeutiques, contiennent beaucoup de métaux, et par exemple beaucoup plus que les riz OGM soi-disant « renforcés ».

    Anecdote amusante, un riz qui s’appelle « Garib Sal » contient 15mg d’argent par kg. Garib veut dire « pauvre » (et « Sal » dans ce contexte veut peut-être dire « grain » ou « variété »). Ce riz est traditionnellement connu pour aider contre les maux de ventre. Le rôle de l’argent dans la biologie de ce riz reste à expliquer.

    3 jours après la publication de son article:

    http://www.currentscience.ac.in/Volumes/109/03/0407.pdf

    …Debal Deb reçoit un coup de fil. Une compagnie minière. Elle lui proposait une collaboration pour faire pousser ce riz sur d’immenses surfaces, le bruler, et récupérer l’argent !!!

    Dans un pays où tout le monde ne mange pas à sa faim, bruler du riz pour récupérer l’argent qu’il contient.

    Dans tous les sens du terme.

    Apparemment l’idée n’est pas entièrement nouvelle, comme une recherche sur internet le montre. Plusieurs procédés sont à l’étude.

    Sans doute ces « fins miniers » rêvaient que Debal Deb les aurait aidés à se prévaloir du caractère « vert », « écologique » de leur production innovante d’argent : Le riz aurait pu être cultivé en « bio », à « énergie positive », sans réduire les réserves de minerais, tout en protégeant une variété traditionnelle menacée, et puis bien sur créer des emplois en milieu rural. Et puis, ca aurait pu produire de chouettes chaussettes antibactériennes pour l’export !

    Il semble qu’il va falloir redoubler d’attention pour éviter que notre technologie, notre pensée technologique ne sombre irrémédiablement dans le mal.

  26. @ Laurent

    L’agriculture est née d’un besoin, elle répond à un besoin vital, celui de manger. Les autres besoins vitaux et de première nécessité sont ceux de boire, se chauffer, se loger…
    La sobriété n’est pas la pauvreté, c’est le choix de l’essentiel. Se remettre en situation dans la nature..
    Le besoin est une nécessité, l’acquisition du superflu est une construction mentale, il est tout sauf désir. Il n’est pas la vérité. C’est une image faussée de la nécessité.

    1. Mais jusqu’au Néolithique, le besoin de se nourrir était assuré par la chasse et la cueillette de végétaux non cultivés.

      Il semble, selon les préhistoriens, que ce soit la surpopulation, déjà, et la raréfaction de la ressource, déjà aussi, qui ait poussé les hommes à inventer l’agriculture et l’élevage, qui sont en quelque sorte des améliorations de la technique de la chasse et de la cueillette.

      J’arrête, je sens que l’anathème du souhait de retour aux cavernes et à la lampe à huile risque de fuser… 😉

    2. Oui, je suis tout a fait d’accord. Et vraiment absolument d’accord pour dire sobriete = choix de l’essentiel. C’est vrai dans tous les aspects de nos vies: ne pas perdre son temps avec des betises, ce concentrer sur ce qu’il y a de plus important, sur ce que personne d’autre que nous (que chacun de nous pris individuellement) ne peut faire aussi bien, parfois ne peut faire tout court. Il existe des choses, dans la vie de chacun, que personne d’autre au monde ne peut faire aussi bien, de la meme maniere: Se concentrer sur cela, le faire le mieux possible. Alors la sobriete est prise au sens qualitatif (= l’essentiel), pas seulement quantitatif (=plus petit, moins). Ca rejoint une notion elargie du devoir, au sens ou l’evoquais Simone Weil, et qui il me semble se rapproche de la notion de desir, par exemple selon Deleuze! C’est a quoi j’essaye de penser lorsque je lis des choses sur les « devoirs de l’homme ». J’evite de faire des eloges en public mais sur ce sujet, a part Fabrice Nicolino, et Simone Weil avant lui, je dois dire que je ne connais personne d’autre!

  27. @Vero, je ne suis pas certain que l’agriculture soit née d’un besoin… pour ce qui nous concerne directement (notre société occidentale depuis les origines) je pense que c’est un vaste, très vaste débat à l’articulation du paléo et du néo-lithique 😉

    D’autres peuples vivent aujourd’hui sans ou quasiment sans agriculture. Il sont bien plus nombreux que nous (en diversité, pas en quantité bien entendu !).
    De même (mais c’est un autre sujet) que nous sommes les seuls sur des milliers de cultures à être tellement séparés de la nature… que nous la nommons. Il n’existe pas de terme pour dire « nature » chez la plupart des peuples de la planète (hors monde occidental et cultures rattachées comme la Chine contemporaine par exemple) sinon la totalité ! Cf les travaux de Descola dont je conseille le très abordable et tout récent « La composition des mondes ».

    Pour le reste, ça fait longtemps que je ne perds plus mon temps avec les marxisme et le communisme (et leurs défenseurs), pas plus que je ne cherche la moindre vertue au capitalisme.
    Cela dit, une mise au point comme celle de Fabrice est parfois, on le voit bien, absolument nécessaire pour ne pas se faire à nouveau embarquer par les démons de l’Histoire…
    Mais… communisme et marxisme… notre destin commun, notre présent et notre avenir sont bien ailleurs évidemment !
    Amis (ou ennemis bien souvent hélas!) communistes et marxistes, au risque de me répéter, lisez, relisez Castoriadis et notamment « la société bureaucratique ». Et méditez bien tout cela avec un minimum de coeur et d’honnêteté intellectuelle.
    N’oubliez pas que le communisme (et d’autres zélés rationalistes tels que certains capitalistes mais pas seulement) nient complètement des pans entiers de ce qu’est l’être humain.
    Ce n’est pas rien, ce ne sont pas que des mots : nier ce qu’est l’humain, c’est accepter sa destruction !
    D’où leur propension, du communisme réel au capitalisme réel, à tellement mutiler l’humain, du Goulag aux camps d’extermination, en passant par ce qui produit tous les laissés pour compte qui parsèment de leur désespoir les trottoirs de nos cités opulentes, sans oublier tous ceux qui ont choisi de mettre fin à leurs jours ne supportant plus ce monde, ou encore, ceux que l’on enferme dans les hopitaux psychiatriques ou, plus souvent mais bien souvent pour les mêmes causes, en prison, ce qui semble plus commode car au début, ça nécessite moins de moyens : loin des yeux, loin du coeur.
    Nous devrions tous visiter une prison au moins une fois par an : quelle formidable et épouvantable révélateur de la médiocrité et de la petitesse de notre société à reconnaitre l’Humain… quel échec monumental tant de monstruosité bien cachée, bien niée…

  28. Bonjour,

    C’est rigolo d’appeler Lénine, Trotsky ou Staline, des communistes. Ils étaient des dirigeants avides de pouvoir, de richesses et de barbarie.
    Cela reviendrai à appeler François Hollande un socialiste.

    Entre parenthèses, c’est rigolo de pourrir l’utilisateur d’ipad pour quelqu’un qui écrit d’un ordinateur truffé des composants identiques à ceux des objets électroniques. C’est facile de se détourner de ses propres égarements en dénigrant l’utilisateur de ces joujoux.

    Une « révolution écologiste » ne sera jamais une révolution si elle n’inclut pas le sort de la pauvreté (économique, culturelle ou sociale). Aujourd’hui, les maigres tentatives de solutions alternatives n’incluent pas cette pauvreté culturelle. Avez vous jamais trouvé une sympathique bière artisanale à un prix raisonnable dans un bistrot. Avez vous trouvé, dans un bistrot de campagne non réservé à une élite intelectuelle, une boîte à livres? Avez jamais observé les adhérents des Amap et leur confortable niveau de vie économique et culturelle. Ces simples faits indique que pour le moment, les maigres solutions ont raté.

    je crois que le questionnement sur le communisme est celui-là, et en cela vous êtes en accord : quelle voie trouver pour que la nécessaire « révolution écologique » intègre les populations les plus défavorisées. Si on ne règle pas le problème de la pauvreté culturelle et l’égalité des chances, des savoirs et des prises de conscience, tout aura raté. Ce changement de paradigme sera vu comme autoritaire et infondé pour une partie croissante de nos voisins et concitoyens.

    Bien à vous

    1. C’est une analyse que je partage: depuis quelques années en particulier pour les voisins adhérents des AMAP…. Bien différents des parents de mes élèves de Calais bien après les années de la Libération.

      Je suis allé en classe de collège, puis lycée avec un ancien maire communiste de Calais, qui après la guerre avait été élevé par sa grand mère dans une maison provisoire , un »baraquement »comme on disait: vingt neuf ans de mandat, le record pour un jeune garçon comme les autres, habillé plus modestement que les fils des fabricants de tulle, certes, ou que le futur président de la Chambre de Commerce.

      La conseillère générale communiste passait tous les jours à pied devant la maison de mes parents , et avait le temps de  » tailler une bavette » avec ma mère institutrice. Et j’avais alors la chance de faire partie des 10 pour cent d’élèves français sélectionnés pour passer le bac. Sous la quatrième République….et avant » le coup d’état » du général, bien connu des Calaisiens, pas dans les milieux défavorisés certes, mais dans les familles bourgeoises de la ville.

      Ensuite, marié, un enfant, nous avons eu la chance d’être aidés par une personne signalée par la conseillère générale, militante communiste fidèle, active et qui avait besoin d’augmenter ses revenus. J’ai toujours dans ma tête ses remarques d’alors. On était loin de Staline, Trotsky et de Lyssenko..
      Je n’ai pas besoin de brosser le tableau du Calais actuel qui se débat dans ses gros problémes avec une maire de l’ex UMP qui fait ce qu’elle peut pour résoudre au jour le jour les problémes des Calaisiens .

      Et pourquoi Vincent Munier ne vient pas faire des photos de Nature dans la Jungle que j’ai si souvent fréquentée avec mes petits élèves pour leur faire goûter les baies acides d’Hippophae rhamnoides. J’ai moi même découvert mon premier Polyphylla fullo dans cet espace. Ca vaut un loup, vous savez. Je vous laisse découvrir des images des êtres vivants ainsi affublés de noms latins: avec un Ipad ou un ordi, c’est facile.

      Bref ce sont toutes les réactions un peu aigres d’un petit vieux après tous les commentaires soigneusement lus après l’article de Fabrice que je remercie pour ces occasions de réagir et à qui je renouvelle mes voeux de guérison .

      C’est bien compliqué une vie masculine. Je ne crois pas que ça le soit moins quand on est une femme..Alors pourquoi les distinguer?

  29. Je veux signaler ici les deux parties d’un texte admirable – selon moi – de Michel Leis paru sur le blog de Paul Jorion :  » Effondrement versus mutation « .
    Excellente grille de lecture.

  30. Au cours d’une conversation avec une amie jeune architecte originaire du Sikkim, j’ai appris qu’elle est liée par sa famille à trois langues de son état, en plus du Népali (langue commune de ses parents), du Hindi (langue officielle de l’Inde), de l’Anglais (langue mondiale) et du Marathi (langue du Maharastra ou elle a fait ses études). Ces trois langues sont le Lepcha, le Rai et le Sherpa, encore parlées par les anciens des différentes branches de sa famille.

    Va-t-elle transmettre une de ces langues à ses futurs enfants, ou va-t-elle rejoindre le courant principal, l’Anglais, coloré d’un peu de Hindi lorsque la situation y est propice ? Quelle ambition l’anime ? Mystère.

    L’époque où la tradition nous portait a disparu, maintenant c’est nous qui devons porter la tradition si nous ne voulons pas qu’elle s’évanouisse complètement. (pour paraphraser, avec une variante, Edward Snowden)…

    On ne peut pas avoir la même pensée dans deux langues différentes. On n’aura jamais la même précision, et sans la précision, tout se perd dans le vague, dans l’indécision, la pensée elle-même perd sa substance.

    L’écrivain Indien Anupam Mishra a choisi de ne jamais écrire en Anglais, mais uniquement en Hindi. Je suis incapable de gouter, de sentir l’arome de sa langue que de trop rares mais très bonnes traductions me permettent seulement d’imaginer.

    Mes enfants grandissent en Inde mais parlent aussi Français, leur permettant une relation personnelle à St-Exupéry, plus tard à Montesquieu, à Deleuze.

    Un écrivain Syrien défend l’usage de l’Araméen, qui est encore parlé.

    Dans le monde entier, des architectes et des citoyens font des efforts pour préserver les bâtiments anciens et les savoir-faire qui permettent de les entretenir. D’autres se battent pour préserver et faire revivre les traditions de l’eau, les variétés anciennes des récoltes, et même les espèces animales en train de disparaitre.

    Comment ne pas voir une convergence étonnante entre tous ces mouvements ?

    D’un coté on se perd en conjectures sur la vie au néolithique, sur l’origine de l’agriculture, de l’écriture, et la plupart de nos conceptions sur ces sujets varient énormément parfois en l’espace d’une seule génération, donnant l’impression que nous avons du mal à nous abstraire du sentiment très fort d’avoir évolué depuis ces époques reculées, que nous avons tendance à associer avec un paradis perdu imaginé, qui reflète plus nos questionnements contemporains que ce qui existait réellement à l’époque. Comme l’Orientalisme, cette drôle de discipline qui prend pour sujet d’étude tout ce qui existe à l’Est du Danube, ou du Bosphore, ou de l’Indus, selon les différentes spécialisations, et qui reflète les passions contemporaines en Occident plus que tout autre chose. Edward Saïd se demandait pourquoi, parmi tous les Orientalistes, aucun n’a jamais cédé à l’envie de devenir un Oriental. Il avait compris que c’était contradictoire, mais trouvait tout de même énigmatique cette tenace fidélité de la part de gens souvent brillants qui avaient consacré leur vie à l’étude d’autres qu’eux-mêmes. Derrida a décrit, dans sa lecture attentive de Lévi-Strauss dans De la grammatologie, comment les réflexions très profondes de l’anthropologue sur les peuples indigènes disent infiniment plus de choses, et bien plus intéressantes, sur Lévi-Strauss lui-même et sur sa culture et son histoire, que sur les peuples apparemment objets de son attention.

    Il me semble qu’il y a une erreur commune à l’orientalisme, aux mythes des origines, du bon sauvage, à ce que René Girard appelle le « mensonge romantique », qui figent un passé imaginé, un étranger rêvé, dans un schéma fantaisiste qui n’a d’autre but, sans se l’avouer, que de répondre à des questions purement locales et contemporaines, et que d’autre part les mouvements de préservation du patrimoine au sens large (naturel, culturel, artistique, artisanal, architectural, etc.) en prenant le risque de se réapproprier ce patrimoine, en le faisant revivre, survivre et en partageant son destin avec le destin de ce patrimoine, évite cette erreur, et fait naitre une vérité contemporaine, forcement contemporaine, en relation harmonieuse, consciente et responsable avec la nature et la culture, avec le passé et le futur. Voila un combat qui, même sans savoir s’il sera gagné ou perdu, est suffisamment beau pour valoir le coup d’être mené.

  31. Vos débats sont inutiles. Merci cependant à Fabrice pour tes mots qui laissent à réfléchir.
    Et pendant ce temps les règnes végétal et animal se meurrent. C’est insoutenable cette autodestruction en live.
    Vos débats sans fin, vos égo démesurés laissent crever notre planète. L’homme n’est qu’un virus évolué qui mettra fin à son environnement par prolifération.
    Bonne fin de vie à tous !

  32. c’est foutu, et vos longs débats n’y changeront rien. Trop d’ego, trop de surpuissance humaine aura raison de ce monde ci. Mais la probable bonne nouvelle c’est que la vie repartira des océans, espérons sans espèce humaine ce coup là.
    Remarque, l’ère des dinosaures s’est mangée des météorites, l’ère actuelle des humains débiles. kif kif. Résultat identique. La vie doit renaitre en partant de presque 0. Mais il reste encore 5 milliards d’années au compteur du soleil donc c’est jouable.
    Allez, belle fin de vie à chacun d’entre nous ! what else…

    1. Mais non! Justement, votre petit message laconique tape dans le mille, et concentre exactement ce qu’il vaudrait mieux arreter de poursuivre.

      Ne vaudrait-il pas mieux abandonner pour de bon, (et c’est deja en cours, heureusement!) cette tenace croyance apocalyptique qui s’est emparee de l’Europe depuis St Augustin, cette fascination par l’idee de la catastrophe finale qui, apres avoir ete portee par l’eglise pendant 1500 ans, (mais plus maintenant!), est aujourd’hui portee par les amoureux du « sens de l’histoire »… des communistes du XIX siecle aux neo-cons supremacistes du XXI siecle, en passant par les catastrophistes du XX siecle, qui ont en commun un degout des gens, de leurs voisins memes, qu’il croient toujours trop betes, trop tristes, trop ininteressants… pour veritablement meriter de vivre?

      Ah, « les oceans », « les virus », ca c’est la vraie vie, ca oui c’est chouette! On croirait le commandant Cousteau…

  33. bonjour, je pense avoir une idée de ce qu’est un communiste, mais je repose une nouvelle fois la question, qu’est ce qu’un écologiste????

  34. Pour ceux qui comme Fabrice ou moi ont grandi au siècle dernier, abrutis par la novlangue et l’anticommunisme primaire, je rappelle que Winston Smith était Marxiste.

  35. Merci, Fabrice, pour votre analyse sévère et clairvoyante que j’ai relayée.
    Et puis, aujourd’hui, je découvre cet article : http://www.humanite.fr/la-vraie-dette-est-verte-581929. Patrick Le Hyaric, de L’Humanité, aurait-il été influencé par votre billet ? ;o)
    Les communistes, eux aussi, ne pourront pas faire autrement que de revoir leur position historiquement industrieuse et leur discours obnubilé par la « lutte des classes », s’ils ne veulent pas être, cette fois pour de bon, relégués aux oubliettes.
    Je souhaite un bon rétablissement à tous vos enjambements à venir. Visiblement, vous savez encore chausser vos bottes de sept lieues.
    Bien cordialement,
    BM

  36. Stan, j’essaie, mais ne sachant pas de quoi il s’agit, je ne sais pas si ce que je met en place suffit.
    Myriam, merci pour la vidéo, mais, « pour des raisons juridiques, cette vidéo n’est disponible qu’en Suisse » et je suis en France.
    Prends soin de toi Fabrice.

    1. Ah zut. On doit quand même pouvoir trouver ce personnage haut en couleurs, ses oeuvres, ses écrits, sur la toile.

  37. « Conversation : Foire où chacun propose ses petits articles mentaux, chaque exposant étant trop préoccupé par l´arrangement de ses propres marchandises pour s´intéresser à celles de ses voisins. »
    Ambrose Bierce, « Le dictionnaire du Diable ».

    1. L’endroit le plus interessant d’une ville c’est en general le marche. Surtout si on y trouve des produits locaux! Surtout si on ne sait pas comment s’en servir, ni comment ca se mange! Observer la foule, les couleurs et les odeurs sans se faire remarquer, en achetant un fruit bizarre, un ustensile etrangement beau, ou une poudre inconnue, a l’odeur fraiche et epicee a la fois, et dont on espere que quelqu’un nous expliquera a quoi elle sert, et puis gouter la boisson locale, parfois agreablement alcoolisee. Pas le peine de faire semblant d’avoir quelque chose a faire, il y est permis d’y etre un vrai touriste, et de prendre son temps. Le diable, voila quelqu’un qui rumine probablement trop et il devrait frequenter plus les marches et les foires, non?

      Et aussi, merci a Fabrice pour son extraordinaire hospitalite intellectuelle! J’ai autant appris, decouvert autant de pistes en lisant ce blog (et en n’arrivant pas a m’empecher d’y laisser des commentaires) que sur le reste d’internet durant ces trois dernieres annees!

  38. Bonjour,

    Merci Fabrice pour cet article et tous ce que vous avez écrit qui m’inspirent par leur courage et leur sérieux.

    Tout à fait d’accord avec ce que vous écrivez sur le communisme et j’élargirais le champ à tous les socialismes tout à fait imcomptatibles avec l’écologie.
    Sans être écologistes, les expériences libertaires sont à regarder de prés, je conseille le livre de G Leval « Espagne Libertaire » qui nous fait découvrir de façon détaillée et documentée la période 1936 à 1939 où les anarchistes ont mis en place des collectivités libertaires dans tout le pays pendant que les socialo-communistes et les fascistes se disputaient le pouvoir. Ces collectivités qui ont concerné entre 1 à 2 millions de travailleurs sont basées sur le travail et la solidarité et pour la plupart ont démarrée de l’agriculture. C’est une logique de l’artisanat, une économie du réel où l’usage est la valeur. C’est passionnant.
    Et relisons Bakounine, Elisé Reclus ….
    Leurs idées, leur refus de l’Etat centralisé et de toutes les formes de dépendances (fermage, salariat…) sont bien plus proches de l’écologie politique.
    Plus nous avons de quoi imaginer un « autrement » dans les détails du quotidien, mieux nous nous préparons et plus vite nous agissons. Sortir du capitalisme et de la logique de croissance pour aller vers la simplicité et la frugalité nous demande de très gros changements, de pensée et d’action. Tout cela n’a vraiment rien à voir avec la lutte des classes.

    J’ai hâte de découvrir votre nouveau livre.
    Merci ! et courage !

  39. Je trouve dommage que nombreux sont ceux qui se servent d’un blog d’un bon niveau intellectuel et moral pour jeter des anathèmes ( ipad ) ,
    ou des remarques insipides ( débats entre mecs ) , hors sujet, ou mensongers ( enrichissement de lénine et trotsky ).

    Je répondrai aux personnes qui disent que les classes n’ existent plus ou que les marxistes sont obsédés par les classes.

    Oui malheureusement elles existent, il faut être sacrément aveugle pour ne pas les voir, et la lutte des classes n’ est pas une vue de l’ esprit mais une réalité bien concrète.
    Et ce n’ est pas Marx qui a inventé le concept mais déjà le politicien bourgeois et historien Thiers, boucher de la commune de Paris , a utilisé l ‘expression et il savait de quoi il parlait.

    Toutes les guerres dans le monde SANS EXCEPTION – sont des produits directs ou indirects de la lutte des classes même si bien souvent elles prennent le visage de guerres de religion ou guerres d’indépendance ou guerres nationalistes.

    Croyez vous que lorsque Bush fait bombarder l ‘Irak, ce n’est pas une manifestation de la lutte des classes ?

    Ce que je constate c’ est que personne n’ envisage ou même ne s’intéresse à supprimer les classes donc la propriété privée, au moins des moyens de production
    (ce qui empêcherait pax exemple à Cameron de donner – hier – 27 permis d’exploitation de gaz de shiste à différentes compagnies privées ( capitalistes). En bon larbin du capital qu’ il est !

    Et ils le sont tous ! Y compris le jeune 1er ministre grec actuel. Sinon ils ne seraient pas au pouvoir !
    La politique comme disait Lénine c’est de l ‘économie concentrée et c’ est un domaine de connaissance comme l’est la mécanique, l ‘astronomie ou la médecine.
    Moi si je vais sur un blog de médecine, j ‘éviterai de donner des avis tranchés car je n’ai pas la compétence et je chercherai plutôt à apprendre.

    La propriété privée source de la plupart des maux de notre civilisation y compris évidemment psychologiques ne semble pas être un enjeu sur ce blog …

    Et je vais éviter de trop me répéter mais aussi : la concurrence, l’anarchie du marché, l’ accumulation du capital, la baisse tendancielle du taux de profit, la surproduction, les crises tout cela ce n’est pas seulement Marx mais la triste réalité de ce qui se passe réellement. MALHEUREUSEMENT. Moi aussi je préfèrerais un changement avec une baguette magique ou avec un homme providentiel mais celui -ci aurait sûrement une grosse matraque avec lui …

    Donc comment faire une révolution écologiste ? J’ attends toujours les réponses et en particulier de Fabrice. Comment empêcher les trust de se jeter sur le dernier continent vierge Arctique, de coloniser en ce moment des régions immenses d’afrique pour faire de l’exploitation agricole ou minière, ou de raser l’amazonie pour faire de la viande.

    Ou comment cesser l’ exploitation des animaux ( donc de les manger j’ insiste car très peu semblent relever cet aspect important de nos relations avec nos cousins animaux non humains )
    alors qu’ une grande partie des hommes vit dans la pénurie, la détresse ou la misère.

    Fabrice n’est pas dupe du poids colossal de ces trusts dans l ‘économie. Il le montre, il le dissèque suffisamment dans tous ses livres.
    Mais il n’ en tire pas les conséquences parce qu’il ne veut pas voir la société de cette manière, qu’il refuse de considérer la guerre que nous mène la bourgeoisie pour maintenir sa folle économie, et que sans doute sa situation concrète de journaliste-écrivain lui fait voir le monde différemment que l’ouvrier métallurgiste, ou même n’importe quel employé de bureau ayant un travail rébarbatif ( indépendamment de l ‘épreuve terrible que tu traverses je suis désolé , et qui est déjà la barbarie qui pointe son nez ).

    Nous sommes tous exploités à des degrés divers, nous sommes tous ballotés comme des pions et nous regardons impuissants la folle course de cette société vers la barbarie qui est déjà sur une partie de la planète.

    alors QUE FAIRE, comme écrivait lénine dans un livre, sauf que lui avait un programme, pas nous ….

    1. Je n’ai pas écouté jusqu’au bout, mais ce Monsieur Cousin me parait débiter de bien grosses approximations, le groupe d’humains de la grotte d’Atapuerca, (Sima de los huesos) dénommés parfois Heidelbergensis, et dorénavant plus classiquement homo erectus, est surtout connu pour avoir pratiqué le cannibalisme sur les très jeunes enfants. Je n’ai jamais lu ni entendu cette histoire d’une fillette (? on a du mal à distinguer le sexe sur les squelettes d’enfants entiers, alors dans un tas d’os tout mélangés…) qui aurait été l’objet de tant de soins, mais après tout, si c’était pour mieux la boulotter bien grassouillette ensuite, pourquoi pas ?

      Le fait que l’anthropophagie soit un tabou est très récent dans notre histoire, et chacun y va de son explication rassurante sur le fait que c’était rituel, que c’était pour s’approprier la force d’un ennemi, et autres conjectures toutes plus invérifiables les unes que les autres.

      Les préhistoriens les plus rationalistes penchent plus prosaïquement pour des raisons de contrôle de la démographie, surtout lorsque ce sont des très jeunes ou des très vieux qui ont été consommés.

      Ce qui nous parait contradictoire, c’est qu’on a en effet aussi dans ces périodes reculées quelques preuves de soins et de maintien en vie de vieillards impotents (homme de La Chapelle aux Saints, Corrèze).

      Je me refuse à tout commentaire sur communisme versus capitalisme, d’autres ici le font avec brio, ce n’est pas du tout mon domaine, mais pour la préhistoire, sans être spécialiste, disons que c’est mon environnement professionnel.

  40. De toute beauté : « Abyssinie, l´appel du loup », de Laurent Joffrion et Vincent Munier.

    La modestie, l´humilité de Vincent Munier, sa discrétion et l´immense respect qu´il porte à la Nature font de lui un extraordinaire photographe de la vie sauvage.
    A voir absolument.

      1. Du moment que Fabrice Nicolino ne trouve rien à redire au fait de faire de la propagande pour l’extrême droite sur son blog, ne vous privez pas. L’auberge est accueillante.

        1. Gilbert,

          Tu passes les bornes, et tu te révèles être un parfait imbécile. Mais c’est ton choix, comme dirait l’autre. Ton mot m’écoeure, sois-en sûr.

          Fabrice Nicolino

          1. Ah bon, tu trouves écœurant qu’on puisse ne pas apprécier qu’on fasse de la retape pour les soraliens ? Moi, c’est le mélange des genres et le mariage du rouge et du brun qui m’écœure. Décidément, après Chouard, Sapir et autres qui se disent de gauche tout en frayant avec l’extrême droite, nous sommes dans une période de grande confusion…

          2. Gilbert,

            Tu es un bien terrible personnage, et je n’entends pas te convaincre. C’est donc aux autres que je parle. Un, qui me lit sérieusement sait bien que j’ai lutté depuis mes 14 ans contre les fascismes et les stalinismes. Et j’entends bien continuer. Gilbert ne pourrait évidemment trouver aucun mot, aucune allusion contraire à ce qui est une identité profonde. Deux, et me croit qui veut, je ne sais pas même de quoi il parle. Je ne passe pas ma vie à regarder à la loupe binoculaire tous les hyperliens envoyés par les lecteurs. Il m’y faudrait davantage qu’une vie. Les rarissimes fois où j’ai eu un problème avec quiconque fait mine de pactiser avec la droite fasciste ou la gauche néostalinienne, je le débranche. N’en déplaise à ce monsieur Gilbert décidément doté de bien étranges dispositions, il existe de nombreuses preuves de cela.

            Mais que lui importe ? Il lui suffit d’ouvrir un sac à malices et d’y enfermer qui il veut selon son bon plaisir. Je tremble – non, en vrai, je ne tremblerai jamais devant de tels personnages – à l’idée d’un « communisme libertaire » revu et corrigé par monsieur Gilbert. Sur ce, m’étant expliqué, je vais faire des choses plus intéressantes.

            Fabrice Nicolino

          3. Nicolino : « Je ne passe pas ma vie à regarder à la loupe binoculaire tous les hyperliens envoyés par les lecteurs. Il m’y faudrait davantage qu’une vie ».

            C’est bien pour ça que j’ai fait le boulot pour vous en vous signalant qui était ce sinistre personnage. Peut-être considérez-vous que ces deux journalistes du Monde, qui se sont fait une spécialité, en se bouchant le nez, de naviguer dans les sphères de la droite extrême pour nous éclairer, sont des charlatans ? En tous cas, ils ont une réputation irréprochable.
            Comme vous pouvez le voir, c’est vraiment de la droite de la droite de l’extrême droite qu’il s’agit. S’il s’agissait simplement d’une personne qui a frayé accidentellement avec des fachos, j’aurais fermé ma gueule, mais un proche de Golnisch, le dernier soutien de Jean-Marie Le Pen, c’est pas la même chanson :
            Extrait : « Francis Cousin, c’est son nom, fut ainsi l’un des tout premiers invités au Local, le cercle privé de Serge Ayoub à Paris, le 19 novembre 2009, pour y présenter justement ce livre. Ce « philo-analyste », sorti de nulle part, semble en revanche figurer dans les carnets d’adresse des personnalités d’extrême droite puisque, le 8 avril 2009, il assistait Emmanuel Ratier dans son « Libre Journal » sur Radio Courtoisie, dont l’invité était Bruno Gollnisch. Il en profitait pour présenter sa Critique de la société de l’indistinction.
            M. Cousin réapparaît quelque temps plus tard comme une signature dans le courrier des lecteurs de Rivarol, hebdo d’extrême droite antisémite, pétainiste et… très anti-Marine Le Pen. Francis Cousin semble alors avoir pris fait et cause pour Bruno Gollnisch dans la bataille de succession ».

            http://droites-extremes.blog.lemonde.fr/2012/01/27/quand-marine-le-pen-confond-son-extreme-droite-et-son-extreme-gauche/

        2. Gilbert Duroux, votre commentaire est completement malhonnete. Il me semble que Anne-Lise Millan-Brun et moi-meme avont repondu au commentaire de « Hum… », en ecrivant ce que nous pensons de Francis Cousin.

          S’il n’y a pas eu d’autres reactions, c’est probablement parceque les autres lecteurs de Planete sans Visa qui ont eventuellement regarde la video n’ont meme pas juge qu’elle valait l’effort d’une reaction! Ce en quoi on ne peut leur donner tord, et si j’ai fait l’effort de la regarder en entier et d’ecrire a son sujet, meme si j’etais un peu gene, c’est bien parceque « Hum… » m’a fait un petit signe amical.

          Vous raisonnez en termes de famille, de clan, d’appartenance. A quoi sert la notion de classe sociale? A faire la guerre, bien sur. En employant comme chair a canon les fantassins volontaires qui se massent sous leurs drapeaux.

          Cela ne signifie pas qu’on puisse decreter abstraitement que « les classes sociales n’existent pas ». Surtout lorsqu’on se trouve en haut de l’echelle, du bon cote du manche. Affirmer que « les classes sociales n’existent pas » cela se gagne et se merite, et mieux vaut etre prudent avant de se lancer publiquement dans cette posture.

          « On fait de l’ideal de perfection un abus tres nuisible quand on le prend dans toute sa rigueur pour fondement des jugements que l’on porte sur les autres hommes et des actes que l’on doit accomplir pour eux. Dans le premier cas cela mene a l’exaltation, dans le second a la durete et a la froideur. SANS DOUTE SE REND-ON SES DEVOIRS SOCIAUX EXCEPTIONNELLEMENT FACILES LORSQU’A L’HOMME REEL, QUI RECLAME NOTRE SECOURS, ON SUBSTITUE PAR LA PENSEE L’HOMME IDEEL QUI POURRAIT PROBABLEMENT SE SECOURIR SEUL. »

          Friedrich Schiller, 1794: Treizieme lettre sur l’education esthetique de l’homme, note 2, Edition Bilingue Aubier, p.203.

          La revolution francaise avait a peine commence, et deja Schiller craignait l’emergence de la categorisation abstraite des hommes comme outil politique, qui justifie, aujourd’hui meme, des massacres de plus en plus massifs!

          Vos raisonnements en termes de famille, d’appartenance, Gilbert Duroux, sont-ils si differents de cela?

  41. En fouinant dans une bonne librairie, j’ai trouvé le bouquin qui vient de paraître et qui, à mon avis, traite en grande partie du sujet de cette note de Fabrice et de ce qui se dit dans nos commentaires :

    http://lepassagerclandestin.fr/catalogue/essais/autonomie-ou-barbarie.html

    Le sommaire est TRES alléchant. Vraiment.

    Pour moi, notre projet écologiste doit passer entre autre par 3 penseurs (bien entendu, il y en a d’autres même si j’ai l’impression de vivre dans un éprouvant désert intellectuel…) : Cornélius Castoriadis, Gilbert Durand et Philippe Descola.
    Il est illusoire de croire régler la crise écologique par la technique, par la science ou par des recettes : c’est une crise évidemment SOCIALE.

    Le danger de lui appliquer des vielles (et mauvaises !) recettes est réel (je précise pour ceux qui demandent en quoi c’est lié à la crise écologique).
    Il est pour moi évident que communisme (réel ou pas) et marxisme font partie des (très) mauvaises recettes.
    Mais bon, sang, que ceux qui en doutent encore lisent et comprennent Casto !

    Enfin, si notre projet doit se nourrir des 3 penseurs ci-dessus, il doit aussi nécessairement tenir compte des réflexions de 3 praticiens sur la naturalité : Annick Schnitzler, Jean-Claude Génot et Robert Hainard.

    1. pp
      Je promets de lire Castoriadis,
      Mais pardon qui est casto ? A moins que cela ne soit Castro ? Mais dans ce cas quel rapport avec le communisme ?

      1. Tu te casses trop… la tête. Casto rama vers la bonne librairie pendant que tu cherches un point commun à un marteau et une fausse scille… à deux feuilles. M’ouais… à deux balles la blague… pour les non-violents.

        1. Elle est bonne
          Je suis non violent aussi au point que je mange pas même une huître et je ne tue pas le moindre insecte mais je suis révolutionnaire , enfin en théorie …

    1. Merci P.P. pour le lien vers l’ouvrage d’un auteur Jean Claude Génot, que je lis depuis longtemps et qui prêche pour » laisser faire l’évolution naturelle » même après le passage des hommes. Ca me permet d’admettre que c’est finalement un avantage de laisser le voisinage de la maison revenir doucement à son aspect naturel , une chênaie acidiphile avec bruyères en bordure, ajoncs et genêts etc…En même temps que mon évolution « naturelle », un vieillissement des membres inférieurs et une diminution de mon activité physique. Les populations d’oiseaux et d’insectes fréquentant cet habitat semblent avoir diminué cependant depuis quelques années, et ce n’est pas parce que je n’ai jamais confectionné de nichoirs ni de ces présomptueux « hôtels à insectes ». Le botaniste parisien du Museum, au siécle dernier Paul Jovet avait pris l’habitude de noter les plantes dont les graines germaient dans ses pots de fleurs à la fenêtre de sa maison de banlieue. Il ne faut donc jamais désespérer de la nature, même si en lisant toutes les contributions à ce blog on serait parfois tenté de désespérer de l’espèce humaine. Merci aussi à Fabrice de me permettre de m’ exprimer, et que la nature continue à l’aider à se réparer le plus naturellement possible.

  42. Vegaby,

    je vous trouve bien arrogant de juger de manière aussi péremptoire les commentaires déposés sur cet espace et qui n´ont pas l´heur de vous plaire ou le niveau intellectuel que vous espéreriez. La seule et unique personne qui pourrait émettre un avis à ce sujet est Fabrice, dont nous ne sommes que les invités.
    La lutte des classes existe toujours, vous avez raison, mais dans le sens où les « prolos » souhaitent jouir autant que leurs exploiteurs.
    Nous ne sommes pas aussi impuissants que vous paraissez le penser, nous ne sommes pas les pions qu´un grand ordonnateur pousserait de droite et de gauche comme bon lui semble. Il suffirait que les citoyens se lèvent enfin, eux qui sont à genoux, et sapent le système de l´intérieur, en refusant de l´alimenter par leurs habitudes de consommation débiles et mortifères. Jouissance, hyper jouissance, avoir, toujours plus, toujours nouveau, confondre besoins avec envies et caprices ! Bon sang de bonsoir, il n´y a pas plus responsables que nous du merdier hallucinant dans lequel nous vivons. Et dans lequel nous entraînons tout le reste du Vivant. Mais apparemment, cette manière de voir les choses n´a pas encore fait beaucoup de chemin dans l´esprit des gens. Nous préférons chercher d´autres raisons à nos malheurs, extérieures à nos agissements et à notre conduite. Un phénomène très marqué dans le monde occidental, le « Abendland » comme on le dit en allemand, le monde du soir, le monde fini.

    Et pour finir, la barbarie n´est pas nouvelle, elle est intimement liée à l´humanité.

    Pour tous :
    Un très bon article de Yann Diener dans « Charlie Hebdo », intitulé « Quand Lacan indique la sortie ».
    Sortir du capitalisme ou sortir le capitalisme de nous-mêmes? Une interrogation fondamentale qui, à mon sens, fait toute la différence.

    1. martine

      Les ‘prolo’ souhaitent jouir autant que leurs exploiteurs, et c’est cela la lutte des classe… écrivez vous

      Et ils n’ en auraient pas le droit ?
      Et de quels ‘prolo’ parlez vous ? Des centaines de milliers de migrants qui traversent la méditerranée, ou des millions de paysans chinois prolétarisés dans les villes et qui vivent dans quelques mètres carrés ? A moins que ce ne soient les paysannes africaines qui marchent parfois plusieurs kilomètres pour allez chercher un seau d’eau qu’ elles ramènent sur la tête.

      Sans soute parlez parlez vous de la majorité des français qui gagnent peu ou prou 2000 balles par mois ..
      Oui ils ont une télé, un ordinateur, un téléphone mobile , voir une tablette, une voiture … et ils rêvent sans doute pour eux ou leurs enfants d’avoir un peu plus !

      Est-ce un crime, ou est- ce un privilège que vous réservez semble- t- il à une minorité de privilégiés ?
      J’imagine qu’ en conformité avec vos arguments vous ne disposez vous- même d’aucun de ces objets superflus, et qu’ en amoureuse de la nature et des forêts vous avez cessé de manger de la viande ?

      Nous ne sommes pas aussi impuissants que je ne le pense … (écrivez vous )
      je me suis mal fait comprendre je crois au contraire en l’ action humaine en général des plus pauvres, et de ceux qui travaillent, ce ne sont pas les privilégiés qui vont bouger. Et bien sûr il y a de multiples résistances, par exemple Notre dame des landes, les dames pipi ( entendu à la radio ce matin ) mais peut-être que pour vous elles mènent un combat d’arrière garde ?

      La barbarie n’est pas nouvelle elle est humaine … (écrivez vous )
      mais c’ est une super nouvelle, pourquoi on s’emmerde à vouloir changer la société alors, si c’ est perdu d’avance.

      Alors jouissons mais entre bourgeois bien sûr !

      1. Vegaby,

        Je ne reviens pas sur le fond de ce qui nous oppose, mais je veux au moins répondre à ce bout de phrase : « Oui ils ont une télé, un ordinateur, un téléphone mobile , voir une tablette, une voiture … et ils rêvent sans doute pour eux ou leurs enfants d’avoir un peu plus !Est-ce un crime, ou est- ce un privilège que vous réservez semble- t- il à une minorité de privilégiés ? »

        Cette phrase montre à mes yeux que vous n’avez aucune idée précise de la nature vraie de la crise écologique planétaire. Car celle-ci démontre l’existence de limites physiques indépassables, quelle que soit la politique suivie. On ne peut pas, on ne pourra jamais accorder aux sept puis dix milliards d’humains le niveau de vie matériel qui est le nôtre. Votre vilaine attaque contre Martine se retourne contre vous, car c’est vous qui souhaitez bagnole et télé pour les « pauvres » de chez nous. C’est vous qui êtes pour un maintien de privilèges qui tournent le dos à une vision réellement universaliste du Grand partage.

        Sur un autre plan, je trouve navrant cotre absence totale de critique des objets que déverse sur nous, chaque jour, chaque heure, la publicité au service de l’industrie. Moi, je conteste radicalement l’aliénation de masse par les objets de la vie quotidienne. Dont la bagnole, qui est pour moi le symbole le plus frappant de cet affaissement de la conscience humaine par l’hyperconsommation.

        Fabrice Nicolino

        1. Fabrice, ta courte et ferme réponse à Vegaby me satisfait, merci…

          Je veux juste rajouter mon grain de sel de vieux prolo (77 ans) qui en a connu des théories de « révolutionnaires ès y-a-ka et faut-kon » et surtout des pratiques de luttes de prolos (ou chômeurs… de plus en plus) contre les patrons, etc.
          La solidarité prolétarienne n’est pas un vain mot et elle est pleine d’astuces et d’audaces qui dépassent largement l’entendement de pseudo Part i d’Avant-Garde-bla-bla. Un seul exemple parmi cent autres : c’est via des camarades portugais déserteurs du temps de Salazar (guerres d’Angola etc.) relayés par des Maliens via des kabyles que, en 69, j’ai planqué un soldat US déserteur entre sa mutation d’Allemagne et le Vietnam : « les orgas » vaniteuses s’avouaient incapables d’aide…

          C’est à de tels camarades immigrés que je dois beaucoup : ils m’ont matériellement SAUVÉ de la noyade de « grimper les échelons des orgas » avec leurs bla-bla de « en attendant le Grand Soir, votez pour… » etc.

          J’ai fait comme les Maliens (etc.) de rester très faible consommateur pour envoyer mes sous épargnés à X Y Z personnes ou causes : toujours en accord avec mes compagnes successives et même poussées par elles, souvent. Je ne suis pas un modèle pour autant ! J’en ai fait des erreurs de parcours, sur tous les plans !

          En tout cas pas celle, MAJEURE, de s’aveugler de désuet marxisme-léninisme, alors que l’URGENCE est de sauver la Planète, pour une « Planète Sans Visa », dixit Fabrice…

          Oui je suis anar, pratique la décroissance volontaire, non je ne renonce pas (ni mes descendants, je pense) à contribuer de remettre le monde à l’endroit, puisque le monstrueux capitalisme le fait marcher sur la tête… vers la mort de l’humanité, BIENTÔT, SI…

  43. Je ne suis pas trop sensible a l’eloquence de Francis Cousin, qui me semble surtout se flageller lui-meme avec son avalanche de « mots qui frappent »…

    Mais ce qu’il dit du capitalisme m’a aussitot rappele Gilles Deleuze, dans ses cours a l’universite de Vincennes en 1971, mis en ligne par un de ses anciens etudiants!

    Mais d’abord, qui a inventé les classes sociales?

    « Les penseurs du 19eme siècle ont une réaction très bizarre, notamment l’école historique française : c’est la première à avoir pensé au 19eme siècle en termes de classes, ce sont eux qui inventent la notion théorique de classes et qui l’inventent précisément comme une pièce essentielle du code capitaliste, à savoir : la légitimité du capitalisme vient de ceci : la victoire de la bourgeoisie comme classe contre l’aristocratie. Le système qui apparait chez Saint Simon, A. Thierry, E. Quinet, c’est la prise conscience radicale de la bourgeoisie comme classe et toute l’histoire, ils l’interprètent comme une lutte des classes. Ce n’est pas Marx qui invente la compréhension de l’histoire comme lutte des classes, c’est l’école historique bourgeoise du 19eme siècle : 1789, oui, c’est la lutte des classes. »

    Gilles Deleuze à Vincennes, cours du 16/11/1971

    Dans le meme cours du 16/11/1971, sur le capitalisme:

    « Il y a un paradoxe fondamental du capitalisme comme formation sociale : s’il est vrai que la terreur de toutes les autres formations sociales, ca a été les flux décodés, le capitalisme, lui, s’est constitue historiquement sur une chose incroyable, à savoir : ce qui faisait toute la terreur des autres sociétés : l’existence et la réalité de flux décodés et qu’il en a fait son affaire à lui. Si c’était vrai, cela expliquerait que le capitalisme est l’universel de toute société en un sens très précis : en un sens négatif, il serait ce que toutes les sociétés ont redouté par dessus tout, et on a bien l’impression que, historiquement, le capitalisme … d’une certaine manière est ce que toute formation sociale n’a cessé d’essayer de conjurer, n’a cessé d’essayer d’éviter, pourquoi ? Parce que c’était la ruine de toutes les autres formations sociales. Et le paradoxe du capitalisme, c’est qu’une formation sociale s’est constituée sur la base de ce qui était le négatif de toutes les autres. »

    Enfin, dans ce passage de l’anti-Œdipe, paru en 1972, Gilles Deleuze et Felix Guattari semblent decrire… decrire quoi exactement?

    « Ce sont les deux aspects d’un devenir de l’Etat : son intériorisation dans un champ de forces sociales de plus en plus décodées formant un système physique ; sa spiritualisation dans un champ supraterrestre de plus en plus surcodant, formant un système métaphysique. Ce doit être en même temps que la dette infinie s’intériorise et se spiritualise, l’heure de la mauvaise conscience approche, ce sera l’heure aussi du plus grand cynisme, « cette cruauté rentrée de l’animal-homme refoulé dans sa vie intérieure, se retirant avec effroi dans son individualité ; enfermé dans l’Etat pour être domestiqué… »

    L’anti-Œdipe, capitalisme et schizophrénie, chapitre III : Sauvages, Barbares, Civilisés, p. 263

    Mais oui, c’est ca… Ils ecrivaient sur 2015.

  44. Bonjour
    pourquoi chercher à tous prix un « guide ». Il me semble qu’en se posant des questions sur la cohérence de nos actes, et en prenant conscience qu’il y a des actes incompatibles avec la protection de l’environnement, je pense qu’il est possible d’avancer vers une empreinte écologique personnelle plus réduite.
    Ensuite, en discutant de ce que l’on met en place, on découvre d’autres pistes.
    Si j’arbore sur mon véhicule l’autocollant « nucléaire non merci », il me semble cohérent de me fournir en électricité chez Enercoop.
    Si je pense qu’il est bien que je consomme des produits bios, j’achète la production locale et pas des produits qui viennent de l’autre bout de la planète.
    Si je pense qu’il est préférable de se déplacer en transport en commun (quand il y en a)ou dans une petite voiture, je ne prends pas l’avion.
    Nous pouvons peut être sur ce blog, si Fabrice est d’accord, décrire chacun nos priorités, qui je suis sur ne sont pas les mêmes, et ainsi faire avancer nos schmilblicks personnels!

  45. Je trouve que Vegaby, à force de creuser le même sillon, finit par bien s’y embourber : est-il cynique, est-il naïf ? Toujours est-il que ses comparaisons pleines de clichés entre pauvres de l’ouest, du nord ou du sud, ainsi que ses diatribes et leçons envoyées d’un I pad finissent par devenir bien bancales.
    Il se fait mal comprendre, mais cherche t-il vraiment à être compris ? « Ce que l’on conçoit bien s’énonce clairement, et les mots pour le dire vous viennent aisément ».
    Lorsqu’il dit « jouissons entre bourgeois », l’insulte envers le taulier et les commentateurs de ce blog est gratuite et facile. Dans un forum de discussion, en général, on appelle cela un troll.

  46. Fabrice

    Tu m’avais proposé de nous tutoyer tu peux continuer même si tu es en désaccord avec moi,
    ensuite tu dis que je fais une vilaine attaque à martine, je ne pense pas car je ne suis pas vilain et ce que je dis correspond au sens de ses propos réac et très choquants dans la forme.

    Maintenant ce qui nous sépare ce n’ est pas la considération que l ‘on vit au delà des moyens ou limites de notre planète ( j’ en suis convaincu ) mais sur le fait que pour vous c’ est la faute aux pauvres ou aux travailleurs ( prolos de martine ). Elle est là notre divergence ! Que les riches accumulent les richesses ne semblent pas vous alarmer mais que le commun du mortel ait envie d’avoir un iphone ou 200 € d’augmentation de salaire vous déplaît.

    Moi aussi je déteste les voitures, les routes , je suis horrifié chaque jour de voir des hérissons et renards écrasés, mais j’ ai une voiture pour aller à la gare et prendre le train comme des millions de banlieusards pour aller au turbin. Et je n’ ai pas
    l’ impression d’être entouré de gens qui pensent à singer les bourgeois. D’ ailleurs comment le pourraient- ils. Ils prennent la bagnole et les transports en commun pour aller bosser
    Comment peux tu dire que ce sont des privilégiés ?

    Et puis tu dis que je souhaite la télé et la bagnole pour les pauvres de chez nous …. Je ne souhaite rien du tout ! Mais je dis que moi j’en ai une, et même un ipad – je vois que cela obsède certains (es) qui pourtant écrivent d’un ordinateur, c’ est drôle ou triste je ne sais pas),
    alors comment pourrais-je me permettre de l’ interdire aux autres ?

    Internet, l’ informatique les téléphones mobiles, les voitures ce n’ est pas nous qui les avons choisis ni inventés.
    Mais on les utilise tous, qu’on les aime ou non, on a pas eu trop le choix , c’ est comme l électricité elle vient du nucléaire et tu l’ utilises quand même et pourtant
    c’ est pas toi qui est reponsable du nucléaire,
    même que tu es contre !

    Si vous regardez vers les travailleurs ou les consommateurs commes responsables de nos problèmes, vous allez droits dans le mur.

    Ce sont les producteurs ( capitalistes et leurs gouvernements ) qui déterminent les besoins. Un fabricant de voitures n’a d’autre choix que de vendre plus de voitures.
    Et il fera tout pour créer les besoins et il en a les moyens lui avec d’autres. Par exemple de rendre indispensable la voiture. Pareil pour tout le reste que ce soit pétrole, agro-industrie ( lire dénonciation des bio-carburants , F nicolino ) , chimie etc. ( lire l’empoisonnement universel – fabrice Nicolino , lu 2 fois relirai encore), tu remarqueras je suis pas rancunier, pub gratuite ,
    mais ne t inquiète pas je ne vais pas m’ imposer longtemps sur ce blog quand je vois le niveau d’attaque de certains intervenant (e)

    Les industriels (capitalistes) feront des guerres pour écouler leurs produits si besoin. Et c’est ce qu ils font. Et cela date pas d ‘hier , et c’est quoi le colonialisme ?

    Alors l ‘écolo dans son coin qui mangera ses produits bio, n’utilisera pas de portable ni tablette et tournera le dos à la voiture et à l informatique, d’abord existe t-il ?
    J’ en doute mais même s’ il existe il restera marginal.

    Oui on est en train de bousiller la planète, mais qui est responsable ?

    C est quoi les permis d’exploitation de gaz de schiste accordés par Cameron aux pétroliers ! Les Britaniques sont contre, ils passent en force.
    Alors qu’on parle de réchauffement climatique, et alors même que le prix du pétrole est en chute. Qui a le pouvoir ?
    Et vous croyez que ce gaz de schiste ils ne vont pas s’en servir ?

    L’ aéroport de Notre dame des landes, c’ est qui ? C est l ‘ ouvrier Nantais qui demain dans un supermarché achètera des vacances de merde pas cher avec départ charter de Nantes Notre dame qui sera le futur responsable ?
    Ou c’ est le gouvernement actuel avec tous les trust derrière ( Vinci par ex ) qui attendent de bétonner car c’est leur métier .
    Et oui il y a des gens qui se battent contre et on est avec eux , comme on s’est battu contre le nucléaire et toutes leurs saloperies, autouroute dans le marais poitevin et
    j’ en passe tellement la liste est longue mais on a toujours perdu ou presque.

    La moitié de la nourriture produite est gaspillée avant qu’ elle n’ arrive chez le consommateur … C ‘EST PAS REVOLTANT UNE TELLE SOCIETE
    Tous les jours le marché capitaliste détruit des biens produits parce qu’ ils sont invendus …
    Les budgets militaires représentent 20 % des PIB dans le monde.
    Notre gouvernement est fier de vendre des rafales à un dictateur. Aves nos impôts, par contre les profits c’est pas pour nous.

    C’est cela qu’ il faut dénoncer !

    Tu trouves navrant mon absence totale de critique contre des objets que déverse …. Pourquoi me dis tu cela alors que je ne cesse de m’emporter contre l’absurdité de la société capitaliste qui produit n’ importe quoi du moment qu’il y a un moyen de faire du profit. La destruction de la nature c’est politique ce n’ est pas comme tu dis quelle que soit la politique.
    Bon faut que j aille bosser, ciao

    1. Vegaby,

      Je n’ai plus le temps pour nos échanges. Retiens que je suis cette fois super-navré que tu puisses écrire des choses comme : « le fait que pour vous c’ est la faute aux pauvres ou aux travailleurs ( prolos de martine ) ». Vous, cela m’inclut, n’est-ce pas ? Eh bien, je te mets au défi solennel de trouver quoi que ce soit de moi qui exprime cela. C’est impossible, car je ne l’ai jamais écrit, ni pensé. Si tu me permets, je ne supporte pas ce genre de propos, qui attribue à l’autre des pensées telles qu’elles le disqualifient.
      Et quand je pense que tu ajoutes :  » Elle est là notre divergence ! Que les riches accumulent les richesses ne semblent pas vous alarmer ». Où as-tu pris cela, s’il te plaît ? Cela n’existe que dans ton imagination, et ce vulgaire procès d’intention me rappelle bien des souvenirs pénibles. Mais je préfère ne pas y insister.

      Par ailleurs, je ne suis guère rancunier. Et donc, merci pour ta pub.

      Fabrice Nicolino

      1. L’opposition traditionnelle et théorique entre les « riches » et les « pauvres », comme s’ils étaient par essence en guerre les uns contre les autres, est encore plus infondée aujourd’hui qu’hier. Hormis le fait que les « riches » peuvent devenir « pauvres », et inversement même si c’est plus rare, il suffit de mettre le nez dans les entreprises pour se rendre compte que les salariés, syndicalisés ou non, encadrants ou non, tiennent pour la plupart le même discours que les dirigeants et méga-dirigeants. Au nom de l’emploi, chacun y va de sa défense frénétique de la productivité, de la concurrence, de la commercialisation et de la compétition. C’est au point que les questions relatives aux conditions de travail et à la rémunération, qui certes opposaient généralement les uns et les autres, passent maintenant assez souvent à la trappe.
        C’est en cela que, à mon avis, face à la réalité environnementale et à l’urgence de changer de paradigme, le discours communiste basé sur la « lutte des classes » s’enlise dans une obsolescence dont nous pourrions finir par penser qu’elle fut programmée tant elle s’avère entêtée.

  47. Vegaby,
    allez, je passe aux aveux, même si cela n´a aucun intérêt pour qui que ce soit, seulement pour que vous ayez une idée de la bourgeoise réac (vous m´avez fait bien rire, merci ) :
    moi, chômeuse de longue durée, boulots à 1 euro de l´heure, bénévolat en masse (protection de l´enfance et des laissés pour compte de tout poil), retraite menue menue menue, complétée par l´état allemand, que je remercie au passage, sinon ce serait la dèche magistrale, au total, 780 euros par mois. Sobriété garantie (pas toujours facile, je le reconnais), pas de bagnole, de télé, de äipade. Ok, un ordinateur. Les vacances ? C´est quoi ce truc-là ? Une maison ? Connais pas ! Frustrée ? Non ! Un toit au-dessus de la tête, loué mais fait de bonnes tuiles, chaque jour de quoi béqueter, et pour l´instant (pourvu que ça dure), la santé. Et une acuité de l´esprit gagnée au fil du temps qui me fait aimer de plus en plus les petites choses de la vie, qui sont en fait les plus grandes, si on prend le temps d´y réfléchir et qu´on lève les yeux de son iphone. Prêter attention à ce que les autres, qu´ils soient bourgeois, bobos ou « prolos », ne voient pas parce qu´ils courent comme des dératés derrière l´illusion du bonheur. Et que cette quête a pour conséquence directe la destruction systématique de la planète. Je ne fais aucune différence entre les catégories sociales, elles sont toutes embrigadées dans la folie consommatrice qui les débilise et les asservit. Une folie à laquelle seul un éveil des consciences pourrait mettre fin.
    Dans l´ouvrage « La raison des plus forts, la conscience déniée aux animaux » (sous la direction de Pierre Jouventin, David Chauvet et Enrique Utria), il y a un court essai de Maxine Sheets-Johnstone qui s´intitule « Espèces en voie de disparition » dans lequel elle fait le parallèle entre pluralisme social et diversité biologique. Je la cite :
    « Par définition, ce qui est en voie de disparition est en danger parce qu´un danger est présent : les espèces non-humaines sont en danger parce que les humains ont la capacité de les mettre en danger. Si les espèces en danger existent, c´est parce que les humains existent. En effet, on peut difficilement le nier : les humains sont devenus l´espèce la plus dangereuse jamais engendrée par la Nature. Aucune espèce animale non-humaine ne nuit à sa propre espèce autant que les humains. Et aucune espèce animale non-humaine ne nuit à ses ressources environnementales, ne pollue l´air et l´eau, ou ne met la planète en danger comme les humains le font et l´on fait, en particulier au cours du siècle dernier. »
    L´auteur appelle aussi de ses voeux un éveil « centré sur la connaissance de soi »
    « En fait, l´éveil fondamental à une connaissance propre à soi et profonde de la nature humaine, et par conséquent à une connaissance de sa propre nature en tant qu´être humain, est essentiel à tout éveil durable dans un cadre de référence plus large. »
    (Maxine Sheets-Johnstone)

    La nature humaine et ses « pouvoirs contradictoires », l´homme fait d´ombre et de lumière, l´homme trop dans le déni des aspects les plus obscurs de son « moi », alors qu´il devrait s´interroger, individuellement, sans crainte et sans honte, « sur l´essence de la nature humaine ».

    Egalement sans rancune, cher Vegaby, je vous souhaite un bon week-end. Si vous saviez comme la lune est belle ce soir par chez moi, presque pleine, couleur ivoire sur fond gris et dégradés de bleus.

  48. Merci Martine pour ces mots touchants et justes. Ceci par exemple :

    « Prêter attention à ce que les autres, qu´ils soient bourgeois, bobos ou «prolos», ne voient pas parce qu´ils courent comme des dératés derrière l´illusion du bonheur. Et que cette quête a pour conséquence directe la destruction systématique de la planète. Je ne fais aucune différence entre les catégories sociales, elles sont toutes embrigadées dans la folie consommatrice qui les débilise et les asservit. »

    Je ne sais pas pourquoi mais ça me fait penser à ce très, très beau titre vraiment poétique d’un très bon livre d’Hervé Kempf : « Fin de l’occident, naissance du monde ».

    Merci 😉

    Et … Viva la Luna !

    Tant pis si @Vegaby ne nous trouve pas de son « niveau », il finira par changer lui aussi s’il essaye avec lucidité générosité et honnêteté (nul doute qu’il est doté de ces qualités) de mieux se connaître et de mieux connaître la nature de l’Homme que la vulgate marxiste respecte aussi mal que celle des capitalistes qui pillent le monde .

  49. « cette cruauté rentrée de l’animal-homme refoulé dans sa vie intérieure, se retirant avec effroi dans son individualité ; enfermé dans l’Etat pour être domestiqué… »

    Deleuze et Guattari avaient raison. C’est encore pire que ce que la plupart d’entre nous pensaient:

    https://medium.com/insurge-intelligence/how-the-cia-made-google-e836451a959e

    https://medium.com/insurge-intelligence/why-google-made-the-nsa-2a80584c9c1

    Comment appelle-t-on du « contre-terrorisme » qui n’est pas « contre »?

  50. Au sujet des gouvernements communistes, capitalistes et de l’écologie, je vais faire cour : match nul, ils ont été aussi mauvais l’un que l’autre : essais nucléaire, Amou Daria, Rio Grande, Jourdain, Colorado, Syr Daria quasiment asséché, sites contaminés : par la chimie, l’activité minière, la chimie : Sable bitumineux de l’Alberta, Tchernobyl, Magnitogorsk, Mer d’Irlande, Mer Blanche, East Saint Louis (Mississippi)…, excepté la Yougoslavie de Tito (je ne suis pas titiste) qui a limité les dégâts.

    Pour résoudre la crise actuelle,il faut dépasser les lunes religieuses, capitalistes et communistes, sans pour autant négliger le passé, le contrôle des banques, de l’énergie et des transports par le peuple, me parait nécessaire pour sortir des crises actuelles.

  51. Un mandat d´arrêt international, lancé par la Malaysie vise la journaliste britannique Clare Rewcastle-Brown, la fondatrice du site d´information (journalisme d´investigation) « Sarawak Report ». Sa faute ? Avoir informé sur la déforestation et l´effroyable corruption en Malaisie. Elle s´est ainsi attiré les foudres du premier ministre et de la clique politique corrompue qui n´aime pas du tout qu´on l´empêche de se remplir les poches. Le gouvernement malaysien souhaite l´extradition de Clare Rewcastle-Brown. Elle risquerait alors de disparaître derrière les barreaux pour au moins vingt cinq ans.
    Une pétition sur l´excellent site « Sauvons la forêt » :
    https://www.sauvonslaforet.org/petitions/1015/la-prison-pour-defendre-les-forets-
    tropicales-de-malaisie

    Un article du Guardian :
    http://www.theguardian.com/media/greenslade/2015/jul/28/british-journalist-im-being-followed-in-london-by-teams-of-stalkers

    Le site de Sarawak Report :
    http://www.sarawakreport.org/

    Et un rayon de lune pour vous P.P, pour votre belle région. 🙂

  52. Martine, hier, j’ai eu la chance de voir la pleine Lune géante comme une outre et rose comme un saumon se lever les sapins et sur un lac en Lozère… une merveille qui a coupé le souffle à toutes les personnes présentes ! Les reflets sur l’eau, d’or et de rose, étaient d’une puissance hypnotisante à faire danser nos âmes en oubliant le monde autour…
    On étais là pour parler loup… Ouhouuuuuuuuuuu !
    Je venais de trouver épreintes et traces de loutre juste avant.
    Il est des lieux magiques sur cette Terre…
    J’ai pensé à vous tous et on a refait le monde autour d’un feu de camp.
    On a juste eu un peu peur de voir débarquer Hugues Auffray (parait que ça l’attire les feux de camps et les guitares !).
    J’ai pensé aussi à Joe Strummer qui adorait ça les feux de camps et les guitares. Lui, il aurait pu venir quand il voulait 😉
    Et même le vieil Hugues, on aurait chanté avec lui à tue-tête !

  53. P.P
    merci beaucoup pour ces belles impressions. Oui, comme vous l´écrivez, « il est des lieux magiques sur cette Terre », mais au lieu de les respecter, de les protéger, notre espèce s´ingénie à les souiller, à les détruire. Et pourtant, notre planète est une vraie merveille. Je m´en faisais la réflexion hier en randonnant dans les environs de chez moi, dans la fraîcheur de la forêt, et puis sur un plateau inondé de soleil et qui rappelle un tout petit peu la garrigue, un tout petit peu seulement puisque nous ne sommes pas sous la même latitude. Il y avait tant à voir, à écouter, à sentir, à ressentir. Personne dehors, nous avons seulement rencontré trois VTTistes avec leurs machines ultra sophistiquées, leur GPS et l´inévitable canette de boisson super énergisante ! Ils fonçaient comme des dingues sur un sentier, cramponnés à leur guidon, le regard fixe, et vide, très vide, sans un regard pour les magnifiques vénérables qui bordaient le chemin et dont ils finiront par abimer les racines. Ces gens se seraient trouvés sur une autoroute, dans un univers de béton qu´ils n´auraient pas fait la différence. Consternant.

    P.S C´est amusant, vous évoquez Joe Strummer, et je viens juste de revoir « Mystery Train ». Toujours avec le même plaisir (comme presque tous les films de Jim Jarmusch).
    Joe Strummer, Screamin´Jay Hawkins, l´immense bluesman, et la musique de John Lurie. Formidable !

  54. J’ai laissé quelques erreurs sur mon message annonçant la pleine lune rose : je voulais dire le « vieux » Hugues et « derrière » les sapins…

    C’était une belle soirée. Quasi improvisée en plus… !
    Tant pis pour ces VT-Tistes… un jour ils s’arrêteront, un jour ils comprendront.

    Amitiés à vous tous et vive la musique de Strummer 😉

  55. Bonjour Fabrice,

    Vous pensez vraiment qu’entre Andreu Nin et son assassin Orlov, ce soit ce dernier qu’il faille qualifier de marxiste ? Il me semble que c’est un contre exemple, vous savez bien ce que signifie le « M » de POUM, alors qu’Orlov n’était qu’une raclure arriviste et zélée. Autant je suis convaincu qu’il a bien existé des bourreaux sincèrement marxistes, autant je doute fort que celui-là en ait fait partie, il s’est d’ailleurs enfui aux Etats-Unis quelques mois après l’assassinat de Nin.

    Vous écrivez aussi que « Marx n’a qu’un seul héritage dans le réel des humains, et c’est le totalitarisme ».

    Il me semble avoir lu que vous placez comme moi un peu d’espoir dans le mouvement Podemos, j’imagine donc que vous considérez qu’il n’a pas de velléité totalitaire. Il ne faudrait pas oublier que sans les intellectuels de culture marxiste ayant fondé le mouvement, il ne resterait des « indignados » la même chose qu’il reste d’Occupy Wall Street : pas grand chose.

    Le confédéralisme démocratique qui se met en place au Kurdistan syrien ne m’a pas l’air non plus de présenter d’aspect totalitaire, bien au contraire il me semble que c’est un mouvement d’avant-garde sur le plan écologique et social. Et pourtant c’est bien un mouvement qui vient du marxisme, et même pire, du marxisme-léninisme, qui a fini par incuber les théories de Murray Bookchin (qui d’ailleurs vient lui aussi du marxisme).

    Pour finir, j’ai beau ne pas avoir d’ipad, j’ai tout de même un ordinateur qui pèse son poids de saloperies, alors ce procès que certains font à vegaby me fait doucement rigoler, car à moins que vos écrans soient en terre cuite, vos claviers en osier, et vos cartes-mères en fumier de toilettes sèches, nos machines proviennent des mêmes usines dégueulasses et sont faits des mêmes matières premières prélevées aux mêmes endroits.

    1. Simon,

      Pour commencer, et pour être plus à l’aise avec vous, je ne comprends pas ce reproche fait – à qui ? – à propos des ordinateurs. Nous sommes tous immergés dans ce monde, quelle que soit notre détestation de celui-ci. Et vous pourriez avoir l’élégance – ce serait juste -, de reconnaître que la plupart des commentaires, ici, sont ceux de gens sincèrement critiques. Et très visiblement valeureux. Si cela vous a échappé, vous pouvez toujours rectifier.

      Maintenant, sur le fond. Même à mes jeunes âges, je n’ai jamais décerné le moindre brevet de marxisme à quiconque, car je m’en foutais. Et je me vois mal commencer. Passons. Il me semble curieux de traiter Orlov, qui fut une sanglante crapule, de la sorte. Car quand vous notez qu’il « n’était qu’une raclure arriviste et zélée », vous semblez sous-entendre que d’autres que lui ne l’auraient pas été. Or les bourreaux staliniens se comptent par centaines de milliers à travers le monde. Quant à Nin, qui était un être très attachant, il s’est malheureusement trompé en profondeur sur la nature réelle de l’Union soviétique. Pour un marxiste, du moins dans le sens que vous paraissez donner à ce mot, c’est tout de même fâcheux. On prétend avoir découvert les règles générales du fonctionnement des sociétés humaines, et l’on est incapable de penser ce que l’on est soi-même en train de faire. Oui, c’est fâcheux.

      Au-delà encore, je maintiens que « Marx n’a qu’un seul héritage dans le réel des humains, et c’est le totalitarisme ». Relisez-moi : un héritage. Dans le réel des humains. J’imagine que vous ne placez pas les social-démocraties dans ce cadre, si ? Mais alors, que nous reste-t-il ? Un vaste mouvement protéiforme et mondial auquel il est nécessaire de rattacher les trotskismes, les guévarismes et autres gauchismes, car ce sont eux-mêmes qui l’ont fait. Certes d’une manière souvent critique, mais sans jamais remettre en cause le socle, qui est bel et bien une lecture de Marx.

      Une lecture ? Je vous vois sursauter. Une lecture, en effet. Il y avait peut-être une autre façon de considérer Marx – je pense évidemment aux Manuscrits de 1844 -, mais cela ne s’est pas traduit dans la réalité. Dommage, peut-être, mais vrai. On en revient donc au point de départ. Bien sûr, je peux ajouter que des penseurs se réclamant de Marx ont pu tenter d’élaborer des théories différentes du modèle stalinien, mais le problème est qu’il s’est agi de théories. Sauf à verser dans un idéalisme échevelé, ce qui serait cocasse pour tout marxiste qui se respecte, il faut donc s’intéresser aux fruits de l’arbre plutôt qu’à son idée.

      Encore deux petites choses. Podemos, pour autant que je peux en juger, a rompu avec le marxisme. J’avoue ne pas savoir jusqu’à quel point. Mais enfin, la base même de cette tradition – le rôle historique de la classe ouvrière, le but ultime d’une société sans classe – a disparu. Ce qui laisse espérer du neuf, un peu de neuf, bien que je demeure un poil sceptique. Dans le domaine des idées, il va de soi qu’on ne peut construire à partir de rien. Le futur ne saurait s’écrire sans s’appuyer sur le passé revisité. Podemos le fait avec vaillance, je regarde avec sympathie.

      Quant au Kurdistan, je vous trouve bien audacieux. Les exemples sont très nombreux de situations présentées à un moment sous un jour affable, qui se révèlent ensuite être de nouveaux désastres. Mais admettons que vous ayez raison. Eh bien, en ce cas, je m’en féliciterais, ravi de constater une fois de plus que la vie, la vie réelle, suit des chemins qui lui semblaient barrés.

      Passez une très bonne soirée,

      Fabrice Nicolino

  56. Je reconnais bien évidemment la valeur et la sincérité des commentateurs (je trouve étrange d’avoir à le préciser).

    Je remettais juste en cause certains propos dont la teneur était que végaby ne serait pas légitime pour parler en tant qu’écologiste car il écrit depuis un ipad. Non seulement parce que c’était une attaque ad hominem, mais plus encore parce qu’elle était infondée : je ne reproche justement à personne d’utiliser un ordinateur, ou alors à tout le monde moi y compris (j’ai bien écrit « nos machines »), ce qui revient au même. Mais dénoncer l’ipad d’un autre à l’aide d’un clavier et d’un écran, c’est faire preuve d’un sacré manque de recul, disons que mon intervention était une variation sur l’histoire de la paille et de la poutre (vous voyez que je ne renie pas non plus mes enseignements religieux).

    Sur ce que j’ai écrit sur Nin, je persiste, vous l’avez présenté comme assassiné par des marxistes, c’était tout de même assez partiel, surtout pour ceux qui ne le connaissent pas. Rappeler que lui-même se considérait marxiste alors que son bourreau fila dès qu’il le put aux Etats-Unis vivre le rêve capitaliste (avec la caisse du NKVD au passage) donne il me semble une idée un peu plus juste des faits.

    Sur le reste, l’audace est immensément plus grande du côté des Kurdes que du mien, j’espère juste que ni les bombes turques, ni les exactions de l’état islamique, ni les tourments de la nature humaine n’auront raison de ce projet.

    Bonne nuit.

    1. Gilbert,

      Vous êtes incorrigible ! Gorz venait du marxisme, ce qui n’est pas la même chose. Je me souviens pour ma part que avoir lu en 1980 Adieux au prolétariat, qui signait l’évolution d’une pensée. Un livre marxiste, pensez-vous ? Diriez-vous avec autant d’imagination : Jacques Doriot était marxiste ? Ou Benito Mussolini était anarchiste ?

      Fabrice Nicolino

  57. André Gorz est resté marxiste. Dans son bouquin, ce qu’il critique, c’est l’orthodoxie marxiste, qu’il veut dépasser. Pour lui, les exploités ne sont plus les seuls porteurs de la lutte des classes (qui demeure) et de la révolution (qu’il souhaite). Gorz met en avant une non-classe des non-producteurs. Pour lui, elle seule incarne à la fois l’au-delà du productivisme, le rejet de l’éthique de l’accumulation et la dissolution – à terme – de toutes les classes. Ce qu’il nomme « non-producteurs » englobe, bien sûr, les salariés qui ne s’identifient plus à leur travail, ainsi que les précaires et les chômeurs. Ce qu’on peut reconnaître à André Gorz, c’est qu’il a été l’un des premiers, à la fin des années 70, à mettre en avant la question de la précarité.

  58. Toc, toc…

    Peut-être ais-je mal lu, que ce soit votre article, les commentaires, mais une chose m’interpelle…

    Vous mentionnez le communisme comme étant une doctrine dictatoriale, vous nous parlez de Staline, Lénine, Trotsky…

    Pour moi, Staline ne représente en rien le communisme et encore moins le communisme français !

    A mes yeux le communisme français porte un nom, celui d’Ambroise Croizat, sauriez vous me dire qu’il ne comptait pour rien, qu’il n’était rien ? Et pourtant, merci Sécurité Sociale (chacun cotisera selon ses moyens et utilisera selon ses besoins) entre autre…. Pour le petit florilège de ce qu’était ce grand homme https://fr.wikipedia.org/wiki/Ambroise_Croizat

    Natacha N
    Communiste et Ecologiste (du chacun fait ce qu’il peut à son petit niveau et c’est déjà pas mal), qui possède un ordinateur, un téléphone portable, une voiture pour aller travailler à 50 km de chez elle…. Fait des rénovations écolos et mange strictement local et naturel, pratique l’entraide non marchande à chaque fois qu’elle peut, éduque et instruit ses enfants de manière à ce qu’ils fassent pareil !

  59. @Natacha
    Tu as parfaitement RAISON concernant Ambroise Croizat…
    Je pourrais citer tel ou tel autre aussi bel exemple de dévoué(e) communiste français(e), y compris tel ou telle pote de mon quartier !!!

    Reste que :

    1- Il n’est pas du tout indispensable d’avoir une carte PCF pour être lucide et entreprenant citoyen du peuple français en lutte pour la justice sociale et la défense de la nature, dont notre humaine nature… : cela s’appelle de l’humanisme conséquent.

    2- Le mouvement communiste est internationaliste par essence (le mouvement écologiste aussi, bien entendu!) : je ne sais PAS ce que signifie un PC-« F » qui se voudrait spécifique. Ce n’est qu’un X-ième bonapartisme …
    Ou plutôt, hélas, je ne le sais que trop, cela conduit à un nationalisme « patriote coco-cocorico » aberrant , criminel : J’ai vécu dans ma chair la TRAHISON du PCF (Thorez…) vis à vis du PCA, le parti communiste d’Algérie qui, dès 1955, s’engagea du côté du FLN… tout comme la Résistance communiste s’était engagée du côté de De Gaulle…

    3- Ta référence « A chacun selon ses moyens, pour chacun selon ses besoins » est certes reprise par K.Marx – et bien plus par Bakounine – mais n’est pas du tout une spécificité du communisme. C’est un principe élémentaire de l’humanisme vieux comme l’humanité (Cf. Spartakus…).
    Cela concerne évidemment aussi le mouvement écologiste… et cela est le pivot du mouvement libertaire de l’anarchie – lequel englobe le meilleur et du communisme et de l’écologisme…
    BON, d’accord, ce ne sont que des « grandes étiquettes »… et reste la vie, la lutte pour la justice sociale et la nature, concrète. Comme la Poésie de vivre : l’amour!

  60. Bonjour,

    Je n’ai pas lu votre livre, je vous ai entendu ce matin sur la radio et je n’ai, pour tout dire, entendu que la fin de l’émission. J’ai par contre mémorisé immédiatement le début du titre de votre dernier livre…
    Voici ma question : Avec ce titre faites vous référence au texte de Jean Giono, « Lettre aux paysans sur la pauvreté et la paix »?

    Bonne continuation.

  61. bravo pour votre texte, il est merveilleux!
    ca me fait penser à Oncle Vania de Tchekhov que j’ai revu il n’y a pas longtemps et qui m’a frappé par sa modernité écologique (un passage sur la déforestation à cause du chauffage au charbon). la piece est de 1897. Comme quoi, on pouvait avoir une conscience ecolo à cette époque (bon, c’est 25 ans apres 1871 et 50 ans après 1848 quand meme :), ce qui ramène encore une pierre pour dire que Marx n’était pas ecolo du tout.

  62. Pour comprendre le communisme, on doit partir de l’étude de l’économie politique.Il faut être très patient dans cette étude.Je conseille de lire les trois tomes du Capital(gratuits sur le net) qui concentrent l’essentiel des lois de l’économie actuelle et de les confronter aux lois économiques de nos « économistes  » universitaires.
    Après ce travail long mais nécessaire(puisse qu’on cherche la vérité), la compréhension du communisme deviendra peut-être claire.

    Mais la conscience des hommes est toujours déterminée par leurs conditions de vie matérielle.
    Par exemple, Si un patron lit Marx et qu’il trouve que sa théorie est en contradiction avec ses intérêts, sera t-il d’accord avec Marx ? Je pense que s’il est intelligent, il doit tout faire pour combattre cette théorie.
    Un autre exemple, si un salarié lit Marx et qu’il découvre que les patrons l’exploitent lui et ses collègues.S’il est intelligent, il doit tout faire pour créer une société sans patrons.
    etc.

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