Archives mensuelles : octobre 2009

Barbara Burlingame et les mystères de la courge cireuse

Si vous connaissez Barbara Burlingame, c’est que vous travaillez auprès d’elle, ou que vous êtes son voisin de palier. Et pourtant, elle mérite bien ce (très) modeste coup de projecteur. Cette femme est ce que l’on appelle une experte, salariée à Rome de la FAO, l’agence mondiale des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation. Cette FAO, créée en 1945 à Québec, fourmille d’employés et de cheffaillons dont l’objectif est d’aider « à créer un monde libéré de la faim ». Sa devise latine, au reste, est « Fiat panis ». Qu’il y ait du pain, en français.

Comme le sujet est grave, on tentera de ne pas rire. La FAO a si misérablement échoué – plus d’un milliard des nôtres ont faim d’une manière chronique -, après avoir tant promis, que dans un monde mieux fait, elle se serait dissoute depuis des lustres. Mais elle est là, copinant comme toujours avec les intérêts les mieux compris de l’agriculture industrielle. Celle des tracteurs, des engrais, des pesticides, des OGM, des nécrocarburants. La FAO, c’est la FAO. J’attends avec impatience le livre qui racontera comment cette institution a pu s’abaisser à ce point. Mais au milieu et malgré tout, Barbara Burlingame. Spécialiste de la nutrition, elle signe la préface d’un livre en anglais de la FAO – Joelle, merci – qui s’appelle : « Indigenous Peoples’ food systems ». On peut le lire en ligne (ici).

En douze chapitres, les différents auteurs passent en revue les systèmes alimentaires de peuples autochtones de la planète. Dans sa préface, tout empreinte de prudence bureaucratique, Barbara Burlingame parvient à dire des choses essentielles, ce qui est à son honneur. Je la cite, et la traduis du même coup : « Les systèmes traditionnels alimentaires des peuples indigènes utilisent l’ensemble du spectre de la vie, ce que ne parviennent pas à faire les systèmes modernes. Les développements technologiques de l’agriculture, au cours des six décennies d’existence de la FAO, ont entraîné de grandes coupures entre les peuples et leur alimentation. La mondialisation et l’homogénéisation ont remplacé les cultures alimentaires locales. Les récoltes à haut rendement et la monoculture ont pris la place de la biodiversité. Les méthodes agricoles industrielles à forts intrants ont dégradé les écosystèmes ainsi que les zones d’agro-écologie. Enfin, l’industrie alimentaire moderne a conduit à des maladies chroniques liées à la diète et d’autres formes de malnutrition ».

C’est un peu long, même pour les excellents lecteurs que vous êtes, mais cela valait la peine, il me semble. Le monde ancien craque de toutes parts, et la critique vraie, et donc dévastatrice, nous vient désormais du dedans des lieux les plus mal fréquentés. Mais je n’ai pas encore fini. Bien que n’ayant pas lu le livre entier, pas encore, je dois vous parler de son chapitre 8, consacré à un village karen du nord de la Thaïlande, pays qui n’est pas peuplé seulement de jeunes gars vendant leur cul au bourgeois parisien en goguette. Sanephong est un village de 661 âmes et 126 foyers, situé très près de la frontière avec le Myanmar, l’ancienne Birmanie.

On ne parvient à Sanephong qu’après un périple automobile en 4X4, et seulement pendant la saison sèche. Autrement, il faut venir à pied, par la montagne et dans la boue. Mais que diable peut-on manger à Sanephong ? De tout, rigoureusement de tout, au point que cela devient fascinant. Le village dispose de quatre zones agricoles, mais une seule, la principale, a été étudiée : une plaine alluviale dont 240 hectares sont utilisés pour l’alimentation. La rivière Kheraw-Khia permet non seulement de boire et de se laver, mais aussi de s’emparer de crabes, de coquillages, de grenouilles. Outre les plantes sauvages cueillies au gré des balades et furetages, les Karen cultivent beaucoup, à commencer par le riz. La chose inouïe, presque inconcevable pour nous, gens du Nord, est que ce peuple utilise pour se nourrir 387 espèces ou variétés différentes, dont 17 % animales et 83 % végétales.

Nous nous accommodons d’une incroyable monotonie alimentaire dominée par la viande industrielle, le soja, le maïs, le blé, le riz, quand une richesse sans limites apparentes existe encore, dans les recoins du monde. Vous savez comme moi que cette uniformisation imbécile autant que criminelle sert les intérêts de compagnies transnationales qui sont le vrai pouvoir sur terre. Vous le savez, je le sais, et je ronge mon frein en attendant mieux. Mais ! Mais admirez les habitants de Sanephong, qui mangent des racines, cultivent 89 végétaux différents et 37 fruits, sans se douter le moins du monde qu’ils sont des héros planétaires. Plus d’une centaine d’espèces ou de variétés consommées n’ont même pas de nom dans la langue du pays, le thai.

Ainsi cueille-t-on du baing-mei-muing, d’août à décembre. Mais que signifie ce mot karen ? Aucune idée. De même pour le cher-nge-phlo, qu’on cultive de septembre à mai. Dans la liste interminable, je n’aurai reconnu que le riz, le taro, le sésame, la patate douce, le manioc, le crabe, le buffle, la chèvre domestique, le poisson, le sanglier, le macaque. Sans oublier la courge cireuse, une cucurbitacée oblongue qu’on appelle aussi pastèque de Chine. Et si les Karen étaient notre seul avenir possible ?

Cachez cette bidoche que je ne saurais voir (ni manger)

Ce n’est plus guère un secret pour la plupart d’entre vous. Je viens de publier un livre qui s’appelle Bidoche, et qui a pour sous-titre : L’industrie de la viande menace le monde. Ce livre a été édité par un ancien de Fayard, Henri Trubert, que j’ai décidé de suivre dans l’aventure d’une nouvelle maison, Les liens qui libèrent (LLL).

Je ne vais pas être long sur le sujet. J’ai ouvert (ici) un lieu virtuel où l’on peut voir quelques vidéos et lire les critiques – ou entendre les émissions – consacrées au livre. À cette nouvelle adresse, je reçois des courriers, qui ne sont pas, à proprement parler, des commentaires. Ces derniers sont rendus impossibles, techniquement impossibles, pour la raison que je n’ai pas le temps matériel de les suivre. Mais je les lis, et ils sont le plus souvent instructifs.

Passons sur les louanges, même s’ils font bien entendu plaisir. Ce qui me frappe, c’est le nombre de gens qui me disent qu’ils n’ont pas acheté le livre et qu’ils ne le liront peut-être pas, car ils ont peur d’y trouver ce qu’ils craignent. Ma foi, je comprends, mais je récuse aussi ! Ne pas chercher à savoir, ne pas chercher à comprendre, n’est-ce pas la pire des attitudes concevables ? Je dois dire que je suis étonné, et le mot est faible !

Bidoche se vend bien, au point qu’il a déjà été réimprimé. Mais je rappelle que la seule chance véritable de ce livre est le bouche-à-oreille, d’autant que LLL est une maison d’édition qui reste inconnue des libraires. Lesquels ont déjà le plus grand mal à se retrouver dans le labyrinthe des nouvelles parutions. Un dernier mot : j’ai tenté de raconter une vaste histoire, avec des personnages, des rencontres, des visions, des anecdotes, des folies, de folles recherches, de fols résultats. Le reste ne m’appartient déjà plus. Et je vais peu à peu passer à autre chose.

PS : mon prochain papier, demain, concernera un village karen du nord de la Thaïlande, Sanephong. Les 661 habitants de ce pays perdu utilisent, pour se nourrir, 387 espèces ou variétés différentes, dont 17 % animales et 83 % végétales. Ce n’est pas chez nous qu’on verrait de telles horreurs.

Obama sera-t-il celui qu’on croit (ou non) ?

Il faut toujours essayer – essayer au moins – de se mettre à la place des autres. Certains en sont rigoureusement incapables, mais est-ce une bonne raison pour renoncer ? L’agence de presse mondiale Reuters vient de réaliser un simple calcul basé sur les émissions de gaz à effet de serre de différents pays développés en 1990. On le sait – ou on ne le sait pas -, il est question de diminuer les émissions de 80 % d’ici 2050 dans les pays du Nord, par rapport à ce qu’elles étaient en 1990, considéré comme un point zéro.

Certains jugent que cet objectif n’est pas suffisant, et qu’il faudrait parvenir à 90 % de baisse si l’on veut obtenir un accord avec les pays du Sud, la Chine en tête, au cours de la grande conférence sur le climat qui doit se tenir en décembre à Copenhague. Alors, et cette comparaison Reuters ? Eh bien, je vous avoue sans fard qu’elle m’a fait toucher du doigt l’extrême difficulté de tout nouveau protocole climatique. Reuters s’appuie sur un paramètre qui n’est guère retenu dans les discussions sur le climat : la démographie (ici).

En 2050, si les courbes se maintiennent, les États-Unis compteront 60 % d’habitants en plus par rapport à 1990.  Soit environ 400 millions de citoyens. Dans le même temps, pour des raisons que je n’ai pas le temps de détailler, mais qui sont très éclairantes sur la marche du monde, la population russe chuterait d’environ 20 % Et c’est bien là que tout se complique épouvantablement. Brian O’Neill, chercheur au National Center for Atmospheric Research : « Certains pays pourraient bien dire : mais comment se fait-il que vos droits d’émission sont deux fois plus élevés que les nôtres dans un un monde où nous sommes censés partager équitablement le fardeau ? ».

O’Neill pense en priorité aux États-Unis, dont chaque habitant, en 2050, ne pourrait plus émettre, en cas de diminution de 80 %, que trois tonnes de gaz carbonique par an, contre…27 en 1990. Dans le même temps, les Russes auraient, eux, un « droit » d’émission individuelle de près de 6 tonnes. Le double ! Bien entendu, ces calculs et cris d’orfraie masquent mal l’essentiel. Et cet essentiel, au moment où j’écris ces mots, c’est que rien n’a réellement changé depuis le Sommet de la terre de Rio, en 1992. George Bush père avait déclaré pour l’occasion que le niveau de vie américain, basé sur l’extrême gaspillage des ressources naturelles, n’était en aucun cas négociable.

En ira-t-il autrement avec Obama ? Je n’ai pas la réponse, et je mise, malgré tout, et peut-être contre l’évidence, sur un sursaut. Obama tient la chance inouïe, qui ne se représentera certainement plus pendant son mandat, de défier l’ordre industriel surpuissant sur lequel reposent les états unis de l’Amérique. Il mériterait ainsi, et au-delà, son prix Nobel de la Paix. Mais quelque chose me dit que la tourmente autour de la réforme du système de santé, provoquée par une droite monstrueusement égoïste, n’est rien à côté de ce qui se prépare.

À Copenhague, dans quelques semaines, nous saurons bel et bien ce qu’il faut penser d’Obama. J’ai pris un peu d’avance sur le sujet, et sérieusement étrillé le président américain et ses naïfs adorateurs (ici). Seulement, je suis tout prêt à écrire que je me suis trompé sur son compte. Je suis tout prêt à me traiter d’idiot, et à reconnaître en lui le grand réformateur que le monde espère tant. On verra. Je verrai.

Un copinage qui n’en est pas un (Hacène photographe)

Je ne connais Hacène qu’au travers d’échanges ici, sur Planète sans visa. Il me faut ajouter que j’ai eu à lui donner mon adresse électronique, et que, de temps en temps, il m’adresse quelques remarques, soulignant à l’occasion des fautes de frappe ou d’orthographe dans mes textes. Je ne l’ai jamais rencontré, mais j’éprouve une très vive sympathie pour cet homme, malgré ce que je qualifierais de grave désaccord entre nous.

Un désaccord sur la crise climatique. Je la tiens, moi, pour le pire événement qui soit arrivé aux civilisations humaines, et de très loin. Hacène pense différemment, et même si je ne saurais exprimer son point de vue, il est clair qu’il fait partie du club des sceptiques. Lesquels pensent, au mieux, que le phénomène du réchauffement a été mal compris et mal analysé. Au mieux. Je dois avouer que je me suis fâché avec des gens pour bien moins que cela. Mais Hacène est un type d’une grande honnêteté, même si, à mes yeux, il se plante totalement.

Ce n’était qu’un préambule. Hacène est photographe – aussi – et m’a envoyé un calendrier de l’année 2010 sur lequel figurent des clichés de carrelets. Des clichés de lui. Les carrelets sont des filets carrés  que l’on tend sur une armature rigide. Ensuite, avec un treuil, on les descend bien droits jusqu’à la mer. Question : mais d’où peuvent bien descendre ces carrelets ? Eh bien, de cabanons, de petites cabanes en bois montées sur pilotis. Des passerelles, des escaliers permettent de rejoindre la plate-forme du haut de laquelle, face au large, on laissera tomber le filet. Lequel se remplira en quelques minutes de poissons, surtout si l’on a appâté au milieu du carrelet, avant d’être remonté pour la plus grande joie du pêcheur.

Ces capanni da pesca, comme on les appelle en Italie, m’ont toujours transporté de bonheur simple. Je ne sais pourquoi ils me font penser à Mark Twain, et aux aventures de Tom Sawyer et Huckleberry Finn. Rien à voir, que je sache, mais une atmosphère, mais cette rupture avec l’ordre habituel des choses et des êtres. Quand on est seul dans une de ces cabanes, face à l’immensité de la mer, on n’est plus très loin de ressembler aux pêcheurs-cueilleurs de notre longue histoire. Or, trahissons donc ce secret, j’ai l’âme d’un pêcheur-cueilleur.

Et le calendrier de Hacène ? C’est un beau cadeau. Il a su capter la couleur. La perspective. La menace des cieux en colère. Le vent. Le clapot au pied des pilotis de bois. Moi, j’ai une préférence pour le mois de septembre 2010. On y sent la cabane prête à partir avec soi, sans esprit de retour. Le monde et la mer sont bleus. Mais pas de ce bleu mièvre et passe-partout qu’on ingurgite de force quand on vous propose un ciel. Non, un bleu profond, un bleu mystère, un bleu divers. L’océan et le ciel ne se fondent pas, ils se défient. C’est à qui sera le plus beau. Moi, je ne sais pas. J’hésite. Les deux, peut-être ?

Le calendrier de Hacène, Carrelets de Charente-Maritime, est édité par les éditions Pilgrim, au prix de 12 euros. Sur le net : www.editions-pilgrim.com

Avons-nous besoin des redwoods (les séquoias qu’on abat) ?

Photo: J. Michael Fay, conservationistPhoto: Redwood trunkGraphic: Map of redwoods in California

C’est le moment d’oublier l’extraordinaire laideur du monde. Je vous le dis : laissez tomber le fardeau, qui sera toujours trop lourd pour nos pauvres épaules. La beauté n’a pas encore déserté tous les postes admirables qu’elle occupait jadis. La résistance au désastre continue, souvent par des actes élémentaires. Marcher, par exemple. Et même s’il y a marcher et marcher, il faut bien dire que Mike Fay, dont on voit la photo ci-dessus, est un marcheur.

Mais quel ! Naturaliste, botaniste, conservationniste, Fay aura passé sa vie sur les chemins les plus improbables de la planète. En Amérique centrale, en Tunisie, au Congo, au Gabon, partout où la véritable nature continue d’affronter son énigmatique destin. En septembre 1999 (ici), suivi de près par le très grand photographe Nick Nichols, il se lance dans une traversée à pied, d’ouest en est, du centre de l’Afrique. Une épopée de quinze mois, inoubliable pour qui a eu la chance de voir certains clichés de Nichols.

Fay est donc un aventurier, un être rigoureusement à part, de la trempe d’Ed Abbey, pour ceux qui connaissent ce grand écrivain du désert et de la solitude. En 2008, Fay décide – à 52 ans, si je ne me trompe -, de se lancer dans une énième gambade. Cette fois, il s’agit de longer la côte américaine sur plus de 1 000 km, entre le nord de la Californie et le sud de l’Oregon (voir la carte ci-dessus), au pays des séquoias. Que puis-je vous dire de ces arbres-cathédrales ? Le plus grand étend ses branches les plus hautes  110 mètres au-dessus du sol (la photo du milieu). Les plus vieux dépassent les 1500 ans, et sont donc nés quand nulle tronçonneuse ne menaçait leur éternité.

Le photographe Nick Nichols, ami proche depuis des lustres, a suivi à nouveau Fay dans son incroyable périple. Ils auront tout vu. Les coupes hideuses. Les forêts secondaires qui se sont installées après certaines. Mais aussi quelques territoires épargnés. Quelques lieux où souffle encore l’esprit des origines. Quelques arpents où le séquoia meurt mais ne se rend pas. Où il mène sa vie d’arbre jusqu’au moment où le désordre prend le dessus. Est-ce la mort ? Point. La vie, bien sûr, la continuation de la vie, qui change peu à peu le tronc affaissé en terreau, en abri, en garde-manger pour quantité d’autres êtres, qui en ont tant besoin.

J’ai lu le récit du voyage de Fay dans l’édition américaine de National Geographic (ici). Les mots me manquent. Ils me manquent réellement. Nous sommes dans la démesure. Dans l’extrême de la grandeur. Ces arbres ne sont pas des arbres, mais des signes, mais des éclaireurs d’un monde englouti que nous ne savons plus voir. Sur la photo ci-contre, on voit un homme qui monte sur les flancs de cette baleine végétale. Dans National Geographic, il y a un dépliant qui montre un séquoia dans sa complète splendeur. Je ne sais plus combien de photos différentes ont dû être assemblées par Nichols pour parvenir à nous présenter son chef-d’œuvre. La réponse est : beaucoup.

La si longue balade de Fay pourrait n’être qu’une immersion avant l’assèchement final. Un ultime coup de projecteur sur la merveille. Mais Fay est un battant. Un homme qui ne renonce jamais. Et il a raison. Dans le reportage, il explique que l’industrie du bois est à la croisée des chemins. « La Californie, dit-il, a révolutionné le monde avec la puce électronique de la Silicon Valley.  Elle peut faire de même avec sa politique forestière ». Derrière, autour, avec, dessous, dessus, devant ces arbres grandioses, il y a bien entendu les animaux, dont le saumon, qui a besoin d’eux. Dont la chouette tachetée, qui y trouve ses meilleurs habitats. Dont nous ? Telle est bien la question. Dont nous ?

Avons-nous besoin des séquoias ? Nos pontes, nos chefs, nos imbéciles assoiffés de rubans, de rosettes et de breloques, sûrement pas. Mais nous, les simples humains ? Mais nous, qui nous contentons de vivre, n’avons-nous pas un besoin désespéré d’arbres et de beauté, de racines et de branches ? Du souffle du vent ? Du cri du loup ? Des griffes de l’ours ? Ce n’est pas de la rhétorique, je vous demande de me croire sur parole. Je pense ce que j’écris. Nous avons besoin. Ce n’est peut-être pas encore désespéré.