Archives mensuelles : février 2011

Des questions sur les gaz de schistes

Pour signer :  http://www.petitions24.net/signatures/gaz_de_schiste__non_merci

Une bataille essentielle est en cours, qui se révélera peut-être historique. Nous verrons. Il s’agit bien sûr de la grande mobilisation contre l’exploitation de gaz et de pétrole de schistes, qui permettrait à la vaste machine industrielle de repartir à l’assaut du monde. Ce combat est français, européen, planétaire bien entendu. De son issue dépend une part que je crois considérable de notre sort commun. Je ne trahis aucun secret en écrivant que j’ai joué et continue de jouer un rôle important dans cette terrible affaire.

Dès cet été, j’ai alerté, comme le dirait Higelin, « les pingouins de ma galaxie », dont fait partie José Bové. Dès le 6 octobre, j’ai révélé dans Charlie-Hebdo que Jean-Louis Borloo avait signé le 1er mars, sans avertir quiconque, des permis d’exploration sur des surfaces gigantesques, incluant le Larzac. À propos de Charlie, et c’est en effet de la pub, je dois vous dire que j’y écris depuis un an, quasiment toutes les semaines, et sans l’ombre d’un souci. Je sais ce que nombre d’entre vous pensent de Philippe Val, et je crois que vous pouvez imaginer combien je suis éloigné de lui. C’est une litote, oui. En tout cas, Charlie  mérite d’être lu, si vous voulez mon avis. D’ailleurs, il s’y trouve cette semaine un article sur les gaz de schistes, que j’ai bien entendu signé. Et faites ce que bon vous semble.

Quoi d’autre ? Des questions, de multiples questions, que j’adresse à tous les militants de ce front pour le moment exemplaire. Pardonnez si je ne développe pas, car je n’ai simplement pas le temps. Voici, dans le désordre de ma pensée.

1/ Pourquoi madame Kosciusko-Morizet ne publie-t-elle pas la liste complète de tous les permis d’exploration accordés depuis le début ? Comme l’a montré Mediapart, au moins un permis d’exploration de gaz de schistes a été donné dès 2006, sur deux sites des Pyrénées, et au moins une fracturation hydraulique a eu lieu. Que l’on dise tout, une fois pour toutes !

2/ Par quelle audace oligarchique a-t-on osé confier la soi-disant mission d’expertise sur les gaz de schistes à ceux-là même qui ont lancé ce délirant programme, c’est-à-dire au Conseil général de l’industrie, de l’énergie et des technologies (CGIET) ? Certes,  le  Conseil général de l’environnement et du développement durable (nouveau nom des Ponts et Chaussées) est associé, mais le pouvoir penche, dans ce dossier du moins, du côté des ingénieurs des Mines, ces « Mineurs » qui décident depuis deux siècles, hors tout contrôle démocratique, de la politique énergétique de la France.  La création d’Elf, et donc, pour partie, de Total, c’est eux. Le programme électronucléaire, de même. Ils entendent recommencer ce qu’ils ont déjà si souvent fait.

3/ L’État français est-il à ce point en ruines qu’il ne puisse obtenir des industriels la liste exhaustive – exhaustive – des innombrables produits chimiques de la pire espèce utilisés dans la fracturation hydraulique ? N’oublions pas, je vous en prie, que la société Toreador, dont l’un des vice-présidents, Julien Balkany, est le demi-frère de l’ami intime de Sarkozy, Patrick Balkany, s’apprêtait à forer en région parisienne. Sans notre refus massif, immédiat, ce serait chose faite. Et des molécules cancérigènes, mutagènes, reprotoxiques, perturbateurs endocriniens seraient en ce moment dans notre sous-sol.

4/ Quel deal politico-commercial a-t-il été conclu entre notre gouvernement et les sociétés américaines ? Il va de soi que Hess, dirigé par d’anciens ministres de Bush, et qui a monté l’opération parisienne en compagnie de Toreador, a obtenu des garanties au plus haut niveau. Tout simplement pour la raison qu’elle a accepté de mettre 200 millions de dollars sur la table, pour le seul Bassin parisien. Ouvrez les dossiers ! Pas de négociation secrète ! La vérité, et rien d’autre !

5/ La ministre de l’écologie osera-t-elle participer au sabotage ultime des négociations internationales sur le climat ? La question est très grave, évidemment. La propagande politicienne – celle de droite comme celle de gauche sous Jospin – n’aura cessé de vanter notre complexe électronucléaire, censé garantir des émissions de gaz à effet de serre moindres que dans d’autres pays du Nord. La France – et nous tous – est engagée par la loi sur l’énergie de juillet 2005, qui commande de diviser par quatre nos émissions. Faut-il réellement préciser que cet engagement est national ? L’extraction chez nous de gaz et de pétrole ferait exploser notre contribution au dérèglement climatique, sans l’ombre d’un seul doute. Et serait, au passage, une violation grossière de la légalité républicaine. Enfin, il va de soi qu’un tel signal, au centre de l’Union européenne, ruinerait définitivement toute chance d’accord mondial. Au nom de quoi oserait-on encore se présenter devant les Indiens et les Chinois ? Attention, lecteurs de Planète sans visa, nous sommes proches d’un crime écologique majeur.

6/ Last but not least, aura-t-on enfin droit à un authentique débat public sur l’énergie ? C’est la clé. Ce débat nous a été volé à chaque fois depuis l’après-guerre. Au moment de la création d’EDF. Au moment de la création d’Elf. Au moment de la construction des centrales nucléaires. Il nous a été volé pour la raison que la question énergétique est entre les mains d’une oligarchie de 500 ingénieurs des Mines en activité. Pas plus. Serons-nous, cette fois, assez forts pour imposer une réelle discussion ? Sans une nouvelle définition de nos besoins, qui passe par de fortes contraintes imposées à tous les process industriels, suivie d’une diminution drastique de la consommation par habitant, et d’un développement sans précédent des énergies renouvelables, il n’y a aucun avenir possible. Et au fond, tout un chacun le sait bien. Méfiez-vous ! Méfions-nous tous ! Ce gouvernement aux abois va probablement tenter d’organiser une énième consultation bidon, par exemple dans le cadre de la désastreuse Commission nationale du débat public, qui s’est illustrée à propos des nanotechnologies. Ne tombons pas dans ce piège, qui serait une offense supplémentaire à notre intelligence collective. Il faut un débat. De la démocratie. Il faut que nous prenions la parole, et peut-être bien des places, des places de villes, comme ailleurs.

Cette fois, l’affaire est trop sérieuse pour être confiée à nos représentants habituels. Les représentants, c’est nous. On y va !

Toreador fait du lobbying auprès de nos ministres

Les amis, c’est un texte qu’il faut lire de la première à la dernière ligne, car il montre où nous en sommes à propos des gaz et pétroles de schistes. Dans une sorte de diplomatie parallèle et secrète – on appelle cela aussi lobbying -, l’entreprise Toreador de Julien Balkany annonce avoir rencontré madame Kosciusko-Morizet et monsieur Besson. Et défendu avec vaillance, en parlant gros sous, leur plan de coupe intégrale du Bassin parisien. Lequel appartient à ses habitants, actuels et futurs, à l’histoire, au passé comme au futur des hommes, mais certainement pas aux marchands qui nous ont conduits au désastre où nous sommes.

Lisez, et diffusez largement autour de vous ! Chaque ligne compte, mais je n’en retiendrai qu’une. Celle-ci : « Les Partenaires ont volontairement reporté le début de leur programme d’exploration des roches mères profondes du Bassin Parisien postérieurement à la remise du rapport d’étape de la mission CGIET/CGEDD (mi-avril 2011) ». Cela n’a l’air de rien, mais c’est une bombe. Car cela signifie, comme je l’ai tant écrit déjà, qu’il n’y a jamais eu de moratoire sur l’exploration, comme l’a pourtant claironné madame Kosciusko-Morizet. Elle n’avait bien sûr aucun pouvoir de coercition. C’est à la suite d’un simple deal que les industriels ont consenti à patienter un peu. Mais quel deal ? Le saurons-nous un jour ?Lisez ! Et diffusez !

J’ajoute quelques mots d’un article publié par l’excellent Sylvestre Huet de Libération : « Changement climatique : et si c’était pire que prévu ? Pluies diluviennes, sécheresses extrêmes, écosystèmes menacés… Ces risques du changement climatique évoqués par les scientifiques sont-ils surestimés par les expertises et les simulations informatiques ? Plusieurs études récentes montrent qu’ils sont plutôt sous-estimés ». Et pendant ce temps, nos terribles élites ne pensent qu’à une chose : aggraver ce drame biblique en exploitant les gaz de schistes. Les mots de dégoût me manquent.

TOREADOR RESOURCES

Toreador : Etape Intermediaire Convenue Avec Le Gouvernement Français Dans Le Programme D’exploration Des Roches Mères Du Bassin Parisien

14/02/2011 | 08:05

Regulatory News:Toreador Resources Corporation ( a annoncé aujourd’hui que sa filiale Toreador Energy France et son partenaire Hess Oil France SAS (les « Partenaires »), ainsi que d’autres sociétés actives dans le secteur énergétique en France, ont été reçus par la Ministre de l’Ecologie, du Développement Durable, des Transports et du Logement, Madame Nathalie Kosciusko-Morizet, et Monsieur Eric Besson, Ministre de l’Industrie, de l’Energie et de l’Economie numérique le 10 février 2011 pour discuter de la décision des Ministres de confier une mission conjointe au Conseil général de l’industrie, de l’énergie et des technologies (CGIET) et au Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD) afin d’éclairer le gouvernement sur les enjeux économiques, sociaux et environnementaux de l’exploitation des gaz et huiles de schiste en France.Les Partenaires ont ainsi eu la possibilité de présenter aux Ministres les atouts importants que présenterait le développement des ressources pétrolières des roches mères profondes du Bassin Parisien tant au niveau local qu’au plan national. Par ailleurs, Marc Sengès, Président de Toreador Energy France et Directeur Financier Groupe, a détaillé les points suivants au nom des Partenaires :

    * Plus de 2,000 puits ont déjà été forés dans le Bassin Parisien depuis 1958. Toreador, un des plus anciens opérateurs en France, a produit plus de 5 millions de baril de pétrole en 17 ans dans le Bassin Parisien, ce toujours dans le respect de l’environnement et dans le cadre de relations de long terme avec les ministères, les responsables concernés et les communautés locales.

    * La technique de fracturation hydraulique n’est pas nouvelle : elle bénéficie au contraire de plus de 50 ans de mise en œuvre et de collecte de données, permettant ainsi son application actuelle de manière fiable et maîtrisée à la production pétrolière dans de nombreux pays à travers le monde.

    * Notre programme d’exploration a pour objectif de déterminer la nature des ressources pétrolières contenues dans les roches mères profondes du Bassin Parisien (2,300 à 3,000 mètres de profondeur) et d’évaluer le potentiel économique de ces ressources.

    * Notre programme d’exploration des roches mères profondes du Bassin Parisien a d’ores et déjà eu des effets bénéfiques pour le pays en termes d’investissements, de création d’emplois et de recettes fiscales. Dans l’hypothèse où la production d’huile issue des roches mères profondes dans le Bassin Parisien s’avérerait possible économiquement, les investissements pourraient atteindre plusieurs milliards d’euros entraînant la création de centaines d’emplois directs et indirects.

A l’issue d’une discussion constructive avec les Ministres lors de cette réunion, Toreador et Hess ont annoncé leur intention de procéder comme suit :

    * Les Partenaires ont volontairement reporté le début de leur programme d’exploration des roches mères profondes du Bassin Parisien postérieurement à la remise du rapport d’étape de la mission CGIET/CGEDD (mi-avril 2011). Les quatre premiers puits verticaux ne feront pas l’objet de fracturation hydraulique et seront similaires dans leur conception aux puits précédemment forés dans le Bassin Parisien.

    * Les Partenaires assisteront le Gouvernement français et la mission du CGIET / CGEDD en fournissant les données scientifiques dont ils disposent et leurs expériences dans le développement de ressources pétrolières (le gaz n’étant pas une ressource existante dans le Bassin Parisien où les Partenaires opèrent). Les Partenaires accueilleront par ailleurs les délégations de la mission sur leurs sites d’opérations dans le Bassin Parisien.

    * Les Partenaires détermineront le calendrier et le programme d’opérations de fracturation hydraulique après que le Gouvernement aura tiré les conclusions du rapport définitif de la mission CGIET/CGEDD, soit avant la fin juin 2011.

    * Les Partenaires mettront en place un système de surveillance environnementale rigoureux en lien avec un laboratoire d’expertise environnementale français qui sera chargé d’évaluer la qualité des eaux souterraines, des eaux de surface, des sols superficiels, de l’air ainsi que d’évaluer le bruit et les odeurs, avec pour chaque opération trois étapes de prélèvement: avant le démarrage des travaux de génie civil, au cours des travaux de forage et après le forage. Ces études seront mises à la disposition de la mission CGIET/CGEDD.

Craig McKenzie, Président Directeur Général de Toreador, a déclaré : « Nous pensons que le programme d’études décidé par le Ministre de l’Environnement et le Ministre de l’Energie au travers de la mission confiée au Conseil général de l’industrie, de l’énergie et des technologies (CGIET) et au Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD) constitue une approche responsable de ce dossier. Pour ce qui concerne Toreador, en tant qu’opérateur pétrolier établi depuis longtemps dans le Bassin Parisien, nous soutenons l’application des normes de l’industrie pétrolière les plus rigoureuses pour garantir le plus haut niveau de sécurité opérationnelle tout en assurant le potentiel économique du développement des ressources pétrolières du Bassin Parisien et leur intérêt pour la population. C’est précisément pourquoi nous avons choisi le groupe Hess comme partenaire dans le Bassin Parisien »

Craig McKenzie a ajouté : « Notre projet offre l’opportunité de relancer l’industrie pétrolière dans le Bassin Parisien, où cette industrie est établie depuis longtemps. Il n’a absolument aucun rapport avec les sables bitumineux dont l’exploitation est une activité minière lourde qui ne saurait exister dans le Bassin Parisien. Nous ne cherchons pas non plus à produire du gaz de schiste. Notre projet est un projet d’exploration qui doit permettre de déterminer si les ressources pétrolières présentes dans les roches mères profondes du Lias du Bassin Parisien (2,300 à 3,000 mètres de profondeur) sont susceptibles d’être produites. Nous notons à ce sujet que le communiqué de presse émis le 11 février 2011 suite à la réunion des industriels avec les Ministres précise que Vermillon Energy Inc. produit actuellement environ 63 barils de pétrole par jour depuis deux puits verticaux qui ont été stimulés au niveau des roches mères profondes du Lias du Bassin de Paris. Des rapports passés de cette société, nous comprenons qu’un de ces puits a été stimulé il y a un an et l’autre à l’automne dernier. Nous voyons dans ces éléments une donnée très positive, qui semble confirmer que les ressources pétrolières contenues dans les roches mères du Lias du Bassin Parisien peuvent faire l’objet d’une production. »

À PROPOS DE TOREADOR

Toreador Resources Corporation est une société internationale indépendante dans le secteur de l’énergie, engagée dans l’acquisition, le développement, l’exploration et la production de pétrole brut. La société détient des intérêts dans des biens-fonds pétrolifères, exploités et inexploités en France. Le site Web de la société, à l’adresse www.toreador.net, fournit plus d’informations à propos de Toreador.

Avertissement Concernant les Déclarations Prospectives

A l’exception de l’information historique figurant aux présentes, les déclarations exposées dans le présent communiqué sont des « déclarations prospectives » au sens de la Section 27A du Securities Act of 1933, tel que modifié, et de la Section 21E du Securities Exchange Act of 1934, tel que modifié. Toreador entend que toutes ces déclarations soient soumises aux « règles d’exonération » (safe-harbor provisions) des réglementations précitées. De nombreux risques, facteurs et incertitudes importants sont susceptibles d’entraîner des différences significatives entre les résultats effectifs de Toreador et ceux présentés dans les déclarations prospectives. Ces risques comprennent de manière non limitative, les estimations des réserves, les estimations de la production, les prix des produits futurs, les taux de change, les taux d’intérêts, les risques géologiques et politiques, les risques de forage, la demande de produits, les restrictions de transport, les recouvrements réels de produits d’assurance, la capacité de Toreador à obtenir des capitaux supplémentaires ainsi que d’autres risques et incertitudes décrits dans les documents de la société déposés auprès de la Securities and Exchange Commission. Les résultats historiques atteints par Toreador ne sont pas nécessairement représentatifs de ses futures perspectives. La société n’a pas d’obligation de mettre à jour ou réviser publiquement les déclarations prospectives en cas d’information nouvelle, d’évènements futurs ou autres.

Toreador Resources Corporation

Shirley Z. Anderson, +1 469 364-8531

Secrétaire générale

ou

Relations Investisseurs

Tony Vermeire, +33 1 47 03 34 24

Qui n’aime pas (Lanza del Vasto)

Il s’appelait Giuseppe Giovanni Luigi Enrico Lanza di Trabia-Branciforte. Mais on le connaissait sous le nom de Lanza del Vasto. Cet Italien du monde aura longtemps vécu en France, où il a créé les communautés de l’Arche, fondées sur la non-violence, étendue aux animaux. Il avait rejoint Gandhi dans les années Trente du siècle écoulé, puis il était rentré en France. Je ne peux oublier qu’il a jeûné, parfois fort longtemps, pour protester contre la torture en Algérie, le nucléaire, contre l’agrandissement du camp militaire du Larzac.

Et voici que Katell – quel cadeau tu m’as fait ! – m’envoie ces jours-ci un poème écrit par cet homme exemplaire. Le voici.

Qui n’aime pas

Qui n’aime pas l’eau pure a le cœur peu sincère.

Qui n’aime pas le pain mal juge de la terre.

Qui se calfeutre et n’aime pas le vent

N’aura pas l’aventure et n’aura pas l’espace,

Ni les pleurs du départ, ni son destin devant,

Celui-là passe et ne sait pas qu’il passe.

Qui n’aime pas le feu hait la vie ou la craint.

Flamme mouillée et brûlure de joie.

Qui forge les grands troncs et cisèle les brins,

Les poissons de métal, les oiseaux plume à plume,

Les fauves, les serpents pour qu’ils mangent et soient,

Et les fusées d’insectes qui s’allument.

Qui n’aime pas la nuit n’aime pas la pensée,

Abîme à des triangles d’astres suspendus,

Où les parfums de l’herbe et les vies trépassées

Tressaillent, et le monde aux dedans défendus.

Qui n’aime pas la mer jamais n’aima le rêve.

Stupeur des ports qui balancent leurs mats,

Déchéance éternelle et gloire de la grève,

Perle conçue aux sources des climats.

Qui n’aime la pudeur jamais n’aima.

La première des choses à faire (sur la faim)

Les ennuis continuent sur Planète sans visa. Aucun commentaire ne peut être mis en ligne, pour des raisons qui m’échappent, et qui, comme je l’ai dit la dernière fois, ont peut-être à voir avec une intention. Mon ami Alban s’occupe de l’affaire, qui trouvera son épilogue rapidement, je l’espère en tout cas.

Nous avons évidemment besoin d’une révolution morale. Avant tout autre mouvement humain, nous avons besoin de proclamer l’unité, l’unicité de notre espèce, et l’égalité essentielle de ses membres. Rien ne pourra changer réellement, dans la profondeur de l’âme, si nous ne marchons pas à la rencontre de la réalité. Et cette réalité, avant tout autre considération, c’est que plus d’un milliard de nos frères souffrent de la faim. C’est un drame, c’est une complète abjection. Nul ne peut rien demander à personne si cette question n’est pas réglée.

Or, elle ne l’est pas. Au printemps 2008, une dramatique flambée des prix alimentaires avait provoqué, dans nombre de pays du Sud, des émeutes de la faim. Cela recommence, en pire peut-être. La Banque mondiale, cette ennemie des peuples – mais pas des régimes -, alerte dans un rapport les supposées élites du monde oublié. Selon ses chiffres, 44 millions d’êtres aussi importants que vous ou moi sont passés sous le seuil de l’extrême pauvreté entre juin et décembre 2010, rejoignant environ un milliard d’affamés chroniques. Ils seraient 1,2 milliard à survivre avec 1,25 dollar par jour. Selon l’indice de la Banque, les prix alimentaires ont augmenté de 15 % entre octobre 2010 et janvier 2011. Comment voulez-vous qu’un extrême pauvre puisse espérer s’en sortir ?

Ces chiffres, ces évocations ont par force quelque chose d’obscène. Car nous mangeons. Tous. Je le répète au risque de me faire malmener : tous. On ne peut feindre la tragédie, on ne saurait ruser avec cette complète horreur qu’est la famine. Il faudrait la connaître, et nous l’ignorons. Faut-t-il insister ? Si je devais voter un jour, ce serait pour des candidats qui mettraient au premier plan cet impératif catégorique de tout projet public digne d’être proposé, et approuvé. Le reste est infâme.

Le point de départ de toute renaissance, en nos terres occidentales, est le combat pour la destruction de l’agriculture industrielle. Et le soutien déchaîné, quel que soit le prix à payer, à l’agriculture vivrière. Celle des peuples. Celle des pauvres. Celle des estomacs vides. Tant que nous n’y serons pas parvenus, nous n’aurons rien fait.

Problèmes techniques (ou autres ?)

Je suis actuellement loin de chez moi, et ne peux rien écrire sur Planète sans visa. Retour lundi prochain, à peu près. À tous qui écrivez ici, je dois vous prévenir qu’il y a des problèmes concernant les échanges entre vous et moi. Cela coince, pour des raisons que je suis incapable de comprendre pour le moment. Mon hébergeur avance l’hypothèse d’un hacker, au milieu d’autres possibilités. Je n’exclus rien, mais en l’état, cela peut très bien s’expliquer par de simples raisons techniques. Dans tous les cas, je vous prie de m’excuser.

PS : priorité totale à la bagarre contre les gaz de schistes.