Cette crise et ceux qui en disent n’importe quoi

Je ne vais pas vous tenir bien longtemps, car je dois partir. Pas loin de chez moi, mais en tout cas, dans vingt minutes, j’arrête, de gré ou de force. Donc je fonce. Je viens de lire l’éditorial du nouveau patron de Libération, Nicolas Demorand, celui qu’il a écrit hier, quand toutes les Bourses ressemblaient à des châteaux de cartes dévastés, ou de sable. Voici le début : « La panique boursière a le mérite, dans une société d’image, dans une économie totalement numérisée et donc dématérialisée, de rendre la crise visible. De la rendre tangible et donc compréhensible, avec des indices qui plongent et des courbes orientées vers les gouffres. Événementielle et donc médiatisable, avec unité de temps, de lieu, d’action, moments forts cinq jours sur sept, sur tous les continents, au fil des fuseaux horaires. Cette dramaturgie masque pourtant le double fond du problème : la récession économique, partiellement cause et très probablement conséquence de la panique boursière ; la crise sociale, qui se propage également dans les pays frappés de marasme. Nos économies ne parviennent en effet toujours pas à redémarrer, les emplois ayant été détruits depuis trois ans semblant l’être pour longtemps, voire définitivement ».

Moi, je me suis arrêté sur cette phrase : « Nos économies ne parviennent en effet toujours pas à redémarrer ». Car telle est bien le centre sacramentel de la pensée commune, qu’elle soit de droite ou de gauche. Tel est bien ce paradigme, qui résiste à la réalité pourtant écrasante de la crise écologique planétaire : il faut que ça redémarre. Aucune question n’est formulée, car nous sommes dans cette pensée magique que les mêmes, de Demorand à Alain Minc, en passant par Sarkozy, Hollande et tous autres, décrient pourtant dans les salons, sûrs qu’ils se croient, eux, détenteurs du brevet supérieur de la raison critique.

Je ne les plains pas; ils m’affligent. Leur vision strictement binaire – l’ordinateur n’a pas été inventé pour les chiens – ne leur fait concevoir que deux boutons. L’un s’appelle en bon français on et l’autre off. Le seul problème est de savoir comment réussir la commutation. Or la crise financière en cours, en effet très grave dans ce monde-ci, pourrait devenir une occasion en or massif – et l’on sait que le cours de l’or explose – de mettre en question les orientations d’une planète dominée par les seuls intérêts à court terme de ses industriels. Il faudrait évidemment interroger les besoins – faut-il des téléphones portables par dizaines de millions en France, deux ou trois téléviseurs par foyer, des vacances à la neige  artificielle ?, etc. -, questionner les fins de l’activité économique, ouvrir des débats enfin dignes de ce nom sur le gaspillage énergétique, le nucléaire, la technique, la science, le pouvoir, la puissance, la domination, mais non.

Non, non et non. Il n’y a qu’un but acceptable, qu’un oriflamme ô combien détestable, et c’est celui de la production massive d’objets inutiles, et souvent nuisibles. Mais moi, malgré l’extraordinaire inquiétude dans laquelle je suis plongé, je pressens que cela ne durera pas. Je vois l’herbe qui verdoie  mais je vois également le nuage au loin qui se rapproche. Une tempête ? Certes, une formidable tempête. Je veux croire, malgré tout, qu’elle nettoiera ce monde et ses folies et ses fantasmes. Nous verrons bien. En attendant, assurer les portes et les fenêtres.

46 réflexions sur « Cette crise et ceux qui en disent n’importe quoi »

  1. Puisse-tu avoir raison !
    Mais il faudrait, pour cela, que tu soit entendu, je ne vois, guère, en ces temps de crise de gens qui s’en réjouissent à l’idée que cela pourrait permette de changer nos modes de vie.
    Par contre, j’en vois beaucoup s’inquiéter pour leurs petits Euros et leurs satanés train de vie !

  2. Effectivement, l’édito est sidérant, surtout « la dramaturgie » de salon oublieuse des conséquences des crises subies directement et depuis des années par des populations moins nanties que nous.
    Je n’ai encore lu nulle part le lien entre cette crise (ou plutôt ce moment plus visible de la crise permanente dans laquelle nous vivons depuis quelques décennies) et les réserves de pétrole.
    L’Agence Internationale de l’Energie a pourtant annoncé la récession pour 2012
    Article (en anglais) : http://business.financialpost.com/2011/08/10/oil-demand-growth-could-stall-in-2012-iea/
    2012, bigre, les Mayas avaient-ils raison ??? 😉
    Ce n’est déjà pas marrant aujourd’hui pour plus de la moitié des habitants de cette planète, ça risque de l’être encore moins dans les années à venir.
    Qui seront, je l’espère de toutes mes forces, des années de transition vers d’autres fonctionnements.
    Ici (toujours en anglais), un article plus encourageant sur une des voies possibles pour qu’on puisse produire ce qui resterait important (donc plus des tonnes de gadgets mais faire fonctionner de petites industries locales de transformation alimentaire par exemple). Bref, c’est là : http://www.theoildrum.com/node/8217

  3. Je vous renvoie aux analyse du LEAP2020 qui diffusait il y a un an et moins dans leur lettres d’infos tout ce qui se passe actuellement (crises des subprimes, crises sociales dans les pays orientaux, effondrement des bourses,faillite américaine, pb européens et touti-quanti). Dans leur dernière analyse, ils prédisent l’évaporation de 15000 milliards de dollars d’actifs financiers. Rien que çà.
    La meilleure chose qu’il soit c’est que l’hégémonie américaine est finie, la pire c’est qu’aucune réflexion n’est à même de remplir le vide (où sont les décroissants? On ne les entend pas). Il faut donc se préparer: le chaos guette. la fin de l’humanité ne sera pas gaie.

  4. Sur il faut démenteler les bourses de la planète et enfermer dans des potagers tous les speculateurs de la Terre et le monde s en portera beaucoup mieux.
    Je veux bien participer à la révolution qui approche, on s’inscrit ou ?

  5. Monsieur Nicolino, bonjour.

    Cela fait un petit moment que je parcours votre blog sans intervenir. Cependant, je me permets de glisser un petit commentaire, car la dernière phrase de votre billet m’inquiète un peu.

    Vous serait-il possible de préciser la nature de cette « Tempête » et surtout, la façon dont elle « nettoiera ce monde » ?

  6. Bébert,

    Je crois que vous pouvez dormir sur vos deux oreilles. Si je vous ai inquiété, c’est de ma seule faute. C’est par licence d’écriture, ni plus ni moins. Je suis non-violent. Non par nature, certes non, mais par culture et réflexion. Ce qui demeure, c’est que ce monde inquiet n’a aucune chance de perdurer, et qu’il va en effet craquer, sans que quiconque de ses critiques – j’en suis – n’ait à intervenir. Et puis j’ai ajouté que j’espérais qu’après cette inévitable tempête, le ciel en serait dégagé. Mais, je le répète, il s’agissait d’une formule. D’un simple espoir. Je ne crois pas aux aubes lumineuses. Ni aux crépuscules rouge sang. Bien à vous,

    Fabrice Nicolino

  7. Merci Fabrice de pointer LE problème, toujours et encore.
    Rendez-vous pour tout le monde ici pour en parler et agir ensemble :
    http://www.convergenceenergetique.org/
    Ce rendez-vous est important étant donné le contexte (gaz de schiste, Fukushima, obsédés de la croissance … etc…).
    Ce que nous voulons et devons affirmer : UN CHANGEMENT DE CIVILISATION !

  8. c’est tout de meme inquietant toute ça!!diffécile d’etre tranquille et heureux ,quand on ressent des jours futurs douloureux.la spéculation , les délires boursier ,les lobbys divers,ont fait de ce monde une bouilloir

  9. Merci Fabrice,

    « Une tempête ? Certes, une formidable tempête. Je veux croire, malgré tout, qu’elle nettoiera ce monde et ses folies et ses fantasmes. Nous verrons bien. En attendant, assurer les portes et les fenêtres. »

    Une formidable tempête. Formidable? Le vent dans quel sens? Bon? Que le ciel vous entende! Le gros souci, c’est l’origine de la tempête, la ruse du nettoyage, la future mise en place d’un  » mobilier » inédit, et surtout la binette des nouveaux proprios! Là, un gros doute m’habite! Bref! Qui vivra, verra!

    Ce qui m’inquiète beaucoup, c’est le procédé dans ce changement. Oui ce système immonde va tomber, mais je ne peux pas m’en réjouir. Oui, le chaos guette, avec son lot de violence, de larmes et de sang. Je n’ai pas peur pour moi, mais ce sont les plus démunis, les enfants, les plus faibles qui vont souffrir encore davantage. Ne sont ils pas déja assez?

    Ne fallait il pas réfléchir avant?
    Ou sont les grandes têtes pensantes?
    Ou sont les personnes en qui nous aurions pu faire entière confiance et qui ne se seraient consacrées qu’au bien du peuple?
    Quelle honte! Quel gâchis! De pertes de vies, de temps, d’argent, de courbettes, de parlottes ….

    Mon taux de confiance envers ceux qui promettent,depuis des années et qui finalement ne font rien pour le bien de tous, est au niveau zéro! Qu’ils aillent tous se faire voir ailleurs! Aujourd’hui, demain et après demain!

    Deux Mondes. Le leur, le fric, les profits, les pouvoirs. Le (mien) nôtre, la gratuité, les partages, l’entre aide, le respect. Ils ont besoin de nous pour exercer leur hégémonie, mais nous, nous pouvons nous passer d’eux….. et la VRAIE FORCE, c’est de le savoir et d’ACTER en conséquence. Nul besoin de ruer dans les brancards, de brandir les fourches et de battre les pavés! BOYCOTT maximum de tout ce qui tourne autour de l’argent. C’est tout et c’est élémentaire! C’est maintenant ou jamais! 😉

    ———-

    A toutes et tous,

    Hello, pour moi, c’est fini! L’aventure du Net, se termine. Coupure définitive de la ligne vendredi.

    Nos relations bien que virtuelles furent un réèl bonheur. Vous m’avez tant appris et je ne vous remercierais jamais assez. MERCIS, IMMENSES MERCIS pour les commentaires, les liens, les infos, les livres, vos coups de blues, vos coups de gueule, vos moments de poésies et tout et tout …. Excusez moi, j’ai beaucoup de mal a exprimer ce que je ressens, beaucoup de tristesse en tout cas, et vraiment, sincèrement mal au coeur. Je vous avouerais même que les larmes me montent aux yeux. Et …. je n’en ai pas le droit, c’est très égoïste, vu ce qui se passe autour de nous!

    C’est terrible de s’attacher aux personnes, ainsi! Faut que je soigne cela! 🙂 Non, non! 😉

    Voila, ne veux pas, plus, participer d’avantage a cette mascarade qui engendre le malheur des uns pour le bonheur des autres, de peu d’autres. Ne supporte plus les mensonges. Gandhi disait, vivre simplement afin que tous puissent simplement vivre. Sages paroles. Sobriété heureuse. Si la majorité osait le faire, tout serait (presque) résolu!

    Je vous souhaite, a toutes et tous une merveilleuse route, je me permet de vous embrasser très fort et de vous serrez sur mon coeur. Prenez bien soin de vous, et de ceux que vous aimez. Merci encore …. pour le grand bonheur d’avoir pu croiser votre chemin.

    Amitiés, Léa.

    Aux arbres

    Arbres de la forêt, vous connaissez mon âme!
    Au gré des envieux, la foule loue et blâme ;
    Vous me connaissez, vous! – vous m’avez vu souvent,
    Seul dans vos profondeurs, regardant et rêvant.
    Vous le savez, la pierre où court un scarabée,
    Une humble goutte d’eau de fleur en fleur tombée,
    Un nuage, un oiseau, m’occupent tout un jour.
    La contemplation m’emplit le coeur d’amour.
    Vous m’avez vu cent fois, dans la vallée obscure,
    Avec ces mots que dit l’esprit à la nature,
    Questionner tout bas vos rameaux palpitants,
    Et du même regard poursuivre en même temps,
    Pensif, le front baissé, l’oeil dans l’herbe profonde,
    L’étude d’un atome et l’étude du monde.
    Attentif à vos bruits qui parlent tous un peu,
    Arbres, vous m’avez vu fuir l’homme et chercher Dieu!
    Feuilles qui tressaillez à la pointe des branches,
    Nids dont le vent au loin sème les plumes blanches,
    Clairières, vallons verts, déserts sombres et doux,
    Vous savez que je suis calme et pur comme vous.
    Comme au ciel vos parfums, mon culte à Dieu s’élance,
    Et je suis plein d’oubli comme vous de silence!
    La haine sur mon nom répand en vain son fiel ;
    Toujours, – je vous atteste, ô bois aimés du ciel! –
    J’ai chassé loin de moi toute pensée amère,
    Et mon coeur est encor tel que le fit ma mère!

    Arbres de ces grands bois qui frissonnez toujours,
    Je vous aime, et vous, lierre au seuil des autres sourds,
    Ravins où l’on entend filtrer les sources vives,
    Buissons que les oiseaux pillent, joyeux convives!
    Quand je suis parmi vous, arbres de ces grands bois,
    Dans tout ce qui m’entoure et me cache à la fois,
    Dans votre solitude où je rentre en moi-même,
    Je sens quelqu’un de grand qui m’écoute et qui m’aime!
    Aussi, taillis sacrés où Dieu même apparaît,
    Arbres religieux, chênes, mousses, forêt,
    Forêt! c’est dans votre ombre et dans votre mystère,
    C’est sous votre branchage auguste et solitaire,
    Que je veux abriter mon sépulcre ignoré,
    Et que je veux dormir quand je m’endormirai.

    Victor Hugo

  10. @ Fabrice, et autres non violents;
    « …et qu’il va en effet craquer, sans que quiconque de ses critiques – j’en suis – n’ait à intervenir… »

     » Il n’est pas une réforme religieuse, politique ou sociale, que nos pères n’aient été forcés de conquerir de siècle en siècle, au prix de leur sang, par l’insurrection ».
    Eugène Sue.

    Pouvez vous imaginer une seconde, que les possèdants financiers de ce monde, puissent avoir une crise ou une prise de conscience telle, que ce monde change sans bouleversements  » violents » ?
    Le sang coule dans beaucoup de pays, et il n’a pas fini de couler, et devra couler à flots pour faire lâcher prise les ordures…
    ce n’est pas une réjouissance, ni un goût pour la violence, mais imaginer ce monde changer un beau matin ensoleillé, sans qu’il y est eu un crépuscule ensanglanté….

  11. La formulation de Fabrice me parait très raisonnable. La schizophrénie semble être une caractéristique massive de notre société. Chacun connait les immenses dégâts qui sapent les fondements même de la vie sur notre terre, et plus personne ne peut feindre de ne pas être touché par les conséquences dans sa vie quotidienne, d’une manière ou d’une autre. Mais nous semblons incapables d’intégrer ces faits dans l’économie à une échelle significative ! « Assurer les portes et les fenêtres », l’expression est bien trouvée ! Ca veut dire balayer devant sa porte, changer au moins sa propre conduite si l’on ne peut l’imposer à la société et à ceux qui la dirigent. Car ceux qui ne changeront pas de leur plein gré seront forcés de le faire plus tard, acculés par les faits. Exemple tout simple (et vécu), c’est lorsque les embouteillages sont devenus tels que les transports en commun sont devenus comparativement avantageux, que j’ai moi-même commencé à les utiliser ! Je suis devenu intelligent malgré moi : Vertu de la crise. Mais à un prix énorme pour la société et pour moi-même ! Si les transports en communs sont morts en dehors des grandes villes, c’est bien parceque personne ne les utilisait ! Mais nos enfants seront probablement forcés de les remettre en place. Il faut être aveugle pour ne pas voir la tempête : Elle est sur nous. Le rapprochement entre cet aveuglement, cette schizophrénie, et le manque de confiance envers les autorités traditionnelles de l’Etat est assez évident à faire. On a peut-être encore le choix, pour quelques temps, entre ce que Pierre Rabhi appelle « l’insurrection des consciences », et l’insurrection tout court !

  12. Ce qui est très précieux dans les écrits de Fabrice, c’est son talent pour lier l’écologie a la morale. Il y a un certain angélisme dans une certaine critique écologique. Détruire l’environnement c’est toujours détruire l’environnement de personnes ou d’un groupe précis (lire Sunita Narain) et cette destruction est en général organisée par des personnes ou des petits groupes qui ont la conviction, fondée ou non, qu’ils n’en subiront pas les conséquences. Le mythe de la modernité est de pousser ce raisonnement jusqu’au bout. L’écologie, comme science et comme art, repose sur la prise de conscience que l’on ne peut pas éviter les conséquences.

    « La vie punit celui qui arrive trop tard », disait Mikhaïl Gorbatchev. Autre manière de dire pourquoi il faut croire que les « tempêtes » « nettoient le monde ».

  13. Personnellement, je pense que toutes les personnes que l’on dénigre (pauvres, personnes d’origines étrangères, riches industriels, jeunes des cités, etc) sont en proie à un système qui les asservi et dont ils ne pourront sortir seuls. Il faudrait aller chercher ces personnes que nos médias désinforment sans cesse à coup de reality shows ou de journal TV à la Pernaut. Ces laissez-pour compte d’un univers auquel nous nous intéressons (la Terre comme écosystème nous permettant de vivre)sont une des clés du changement.
    Nous n’aurons qu’à regarder en 2012 aux élections le poids qu’auront toutes ces personnes par rapport aux écologistes. Si nous voulons accélérer le changement, il faut insuffler nos connaissances à ces personnes, leurs montrer qu’un autre avenir est possible.

    Florian

  14. Et oui, leur schizophrénie n’a pas de limites et ils espèrent encore ce mettre à l’abri pour perpétuer, malgré les crises à répétition, leurs dividendes, monnayables ou non, paraître et parader étant désormais leur crédo, leur confiteor…. Le changement arrive et ils le sentent alors ne pensez vous pas qu’en quelque sorte ils essayent aussi de nous faire plonger avec eux ?
    Vous l’avez dit par la voix de Mumford, ils sont fous… à lier, et Rabelais nous décrivant comme des moutons de Panurge doit bien rigoler….

  15. Bonjour à tous
    Merci Fabrice pour ce bon papier qui est un rappel de vos propos déjà ancien, car il me semble que ce n’est pas la première fois que tu parles de la tempête qui nous attend. L’effondrement de l’Occident s’inscrit dans la logique des analyses de Nicolas Georgescu-Roegen que personne ne veut lire et comprendre, mais aussi de toute une littérature qui s’est développé depuis la naissance du concept d’entropie. Pour connaître tout ce cheminement, vous pouvez lire le livre de jacques Grinevald, La Biosphère de l’anthropocène (Genève, Goerg, 2010). Là, ce n’est pas seulement l’Occident, mais toute la planète qui rentre dans cette effondrement dont Pierre Thuillier a décrit les étapes dans son livre dont voici les références :
    THUILLIER (Pierre), 1932-1998. – La Grande implosion : rapport sur l’effondrement de l’Occident 1999-2002, de Pierre Thuillier. – Paris, Fayard, 1995. 24 cm, 479 p. (Réédition en poche, Hachette, 1996, collection : Pluriel, 8810.)
    Bien cordialement

  16. à Léa, tu comptes donc , excuse-moi, t’enterrer loin de ton temps? pourtant je ne sais qui a dit: « il faut vivre avec son temps »..quoiqu’il en soit..les cybercafés existent (ici, pas sur la lune, ni sur mars, ni en creuse profonde) et ce serait dommage de ne pas refaire une petite sortie de ton ermitage de temps à autre..non? enfin des bises à toi

  17. bonjour Monsieur Fabrice Nicolino .
    j’ai lu sur le site (Horizons et débats ;2011 ;N°30 ;2 aout 20011 ) les irlandais ne veulent pas casquer pour les dettes des banques . je trouve cela très bien :
    avec google écrivez > Marc Faber . et lire sur les pays et les banques en faillites je trouve cela très juste
    maintenant, tout de suite , il faut créait une banque du peuple ( dans toute les mairies de France sans passer par l’état .et mettre les tradeurs dehors du pays avec une puce électronique dans leur corps pour ne plus qu’ils reviennent dans le pays .

  18. Arnaud : « Je veux bien participer à la révolution qui approche, on s’inscrit ou ? »

    On peut déjà commencer par apprendre et diffuser les méthodes de la désobéissance civile et pratiquer et diffuser les cibles des boycottas à mettre en oeuvre

  19. Merci Fabrice pour ce beau billet qui rejoint tout à fait ma pensée.

    Nous sommes au bout d’un système qui craque de partout. Les financiers auront beau inventer de nouvelles « innovations », telles les COD, CDS, HFT, que sais-je, ça ne fait que rendre les crises plus violentes et retarder de peu le moment de faire face aux réalités physiques.

    J’ai écrit dimanche dernier un billet sur mon blog sur le sujet : « Crise systémique : vers la fin d’un monde… » :

    http://blog.guillaumecastevert.net/post/8598517264/crise-systemique-vers-la-fin-dun-monde

    Il faut faire prendre conscience au maximum de gens de ce qui est réellement en train de se passer, au delà des analyses superficielles dont nous sommes abreuvés…

    Guillaume

  20. « Même les « modernes » n’ont plus la foi; ils pratiquent la technologie et le culte de l’argent sans véritable enthousiasme. C’est un monde triste, « paumé », qui désocialise un nombre croissant d’individus et fait une place de plus en plus petite à la chaleur humaine. En deux mots, nous ne savons plus où nous allons. Pis encore, nous ne savons plus où nous voulons aller. Quel monde allons-nous laisser à nos enfants ? La question est banale, mais cruciale. Or, que pouvons-nous répondre ? Les dysfonctionnements sont de plus en plus évidents. Et nous nous sentons coincés : nous voyons que l’ancien projet culturel (progrès, profit, rationalisation) est en train de disparaître, mais nous ne sommes pas capables (pas encore capables…) d’en inventer un autre. »

    luline, merci pour la référence au bouquin « la grande implosion » dont comme d’hab on n’a pas du tout entendu parler dans les colonnes…
    Vraiment bien:
    http://sergecar.perso.neuf.fr/textes_1/thuillier6.htm

  21. @ Fabrice

    De mon point de vue, ici au calme où je me suis repliée il y a dix ans, la tempête s’est déjà levée. Dernière bourrasque en date : ces enfants pauvres, qui détruisent Londres. Ceux qui ont négligé de leur fournir un système d’éducation correct refusent toute responsabilité et répliquent par la brutalité. Fukushima crache toujours et n’est sans doute qu’un début, tant le monde est semé de centrales vieillissantes qu’il devient chaque jour un peu plus diffficile de gérer. Et des régions entières, comme le Delta du Niger, ont déjà été détruites par cette « anti-civilisation » toxique.

    Pendant ce temps, le monde entier est suspendu au risque d’évaporation d’un argent qui n’existe de toutes façons plus depuis longtemps, mais dont l’emprise a déjà laminé la vie quotidienne de millions de gens en les privant d’emploi. Partout dans le monde, la haine gagne, le sang coule, la pauvreté triomphe.

    Il reste de l’espoir, car dans la jeune génération, beaucoup se battent pour plus de justice, avec des outils puissants que ne maîtrisent par leurs aînés. Et l’avenir appartient à ceux qui l’habiteront, pas à ceux qui seront morts.

    Mais il est tard, très tard. Les destructions sont déjà énormes, elles ne sont pas à mettre au futur: c’est juste nous qui vivons dans une enclave encore plus ou moins préservée, mais très fragilement – et pour peu de temps.

    @ Léa

    Je vis depuis des années avec les arbres, les petites bêtes, les plantes et les oiseaux, passant beaucoup de temps à les écouter. Eux aussi vous demandent sans cesse, à leur manière, d’agir pour éviter leur destruction, qui est en cours. Et si je trouve indispensable de vivre sans télé, car je n’ai aucun besoin qu’on encombre mon esprit de propagande abrutissante, je trouverais dommageable de me priver d’un moyen d’agir pour protéger ce qui peut encore l’être, comme le Net. Nul besoin de surconsommer du matériel dernier cri pour y avoir accès. Si le « sage » se renferme sur lui-même, en oubliant ce qu’il peut apporter aux autres par sa petite participation au combat pour une évolution plus positive, il n’est plus un sage, mais juste un vieil indifférent.

  22. Aucun grand média ne nous explique que cette crise financière et économique est une aubaine. C’est le seul moyen efficace et immédiat de limiter les émissions de GES. Pourvu que ça dure.
    Merci pour ce billet.

  23. La catastrophe( une de plus sur les 14,5 milliards d’années écoulées depuis le big-bang) sera une de celles que ni cosmos, ni la gavité, ni les météorites, ni les trous noirs…que sais-je encore! ne pourront en être tenus responsables.
    Si nous voulions changer de paradigme( production-consommation égal bonheur)il faudrait
    résoudre une problématique compliquée.Le citoyen- consommateur admettrait-il d’abandonner cette existence pour composer avec son biotope sachant que les bouleversements sociaux,le chômage de masse, la violence seraient au rendez-vous, ce qu’il se refuse avec bon sens d’accepter?
    Le problème n’est pas la catastrophe à venir même si nous risquons l’extinction partielle ou totale en raison d’autres facteurs incontrôlables, mais bien le refus de se plier à une régle biologique : si une population animale croît et consomme et/ou empoisonne son
    biotope la sanction est toujours la même : disparition de cette espèce.

    Alors on choisit quoi ? Demandez-le aux Chinois, aux industriels, aux banquiers, et aux criminels et plus simplement à nos concitoyens en vacances.

  24. « La panique boursière a le mérite »…

    En fait la panique boursière, celle du Marché en fait, et qui, rappelons-le est nécessaire au système capitaliste (1) a plutôt le mérite d’affoler tous les pions de la machine-travail pour qu’ils s’organisent en ordre de manière rationnelle et se donnent toujours plus corps et âme au fétiche, le travail dans une planète qui ressemble toujours plus à un gigantesque camp de travail, une prison à ciel ouvert.

    Le fétiche ici, au sens anthropologique, c’est à dire un invention humaine dont ceux-ci croient dépendre et pour lequel ils font des offrandes et des sacrifices est le Marché, le Capital.

    Les sorciers, ou les prêtres qui nous enfument, sont les économistes et les médias qui font des incantations au Marché, prétendent nous informer sur ce que le Marché leur aurait dit, nous font part de leurs prédictions pour nous affoler de manière permanante :

    « Continuez à vendre vos jours de vie sans réfléchir, à vous sacrifier de manière masochiste au travail, on est en insécurité permanente, le Marché gronde, vous risquez de perdre votre place aux chaises musicales ». 🙂

    Les humains des sociétés capitalistes se sont ainsi fabriqués une extériorité déconnectée des intentions humaines qui leur permet d’aliéner librement leur liberté (2), de prendre appui sur cette extériorité mais aussi se laisser déterminer par elle et légitimer la bouc-émissairisation, le contrôle social, la fuite en avant dans l’industrialisation et la réduction des libertés individuelles.

    Cette extériorité, le Marché, des indicateurs quantitatifs, mathématiques chaotiques dans lesquels on peut tout lire, qui plus est, qui monte et redescend sans cesse, leur permet de justifier les pires barbaries, les pires coupes sociales, les pires saignées dans ce qui fait la qualité de la vie (le soin aux plus faibles, les plus pauvres, la culture, l’éducation…).

    Lewis Mumford parlait lui, de Mégamachine, la pire des machines inventées par l’homme qui est l’organisation sociale dans laquelle tout le monde est un rouage qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez et qui détruit tout sur son passage.(3)

    (1) : « le capitalisme est un système nécessairement en crise », Anselm Jappe dans sa conférence http://vimeo.com/23898920

    (2) l’aliénation collective de liberté constitue, au sens de Jean-Pierre Dupuy le mal moderne, ici : http://www.youtube.com/watch?v=qdezOKtcBWM

    (3) Aux dires de Serge Latouche dans son livre La mégamachine : http://1libertaire.free.fr/SLatouche02.html

  25. Je crois que l’une des caractéristiques grammaticales de ces « notables » (excellente expression), c’est d’ignorer les compléments que ce soit aux noms ou aux verbes qu’ils utilisent. Redémarrer; quoi, pour aller où, pour quoi faire?
    Croissance: de quoi? car ce qui croît le fait au détriment d’autre chose, qui lui, décroît sans doute. Donc, décroissance, mais de quoi?
    Liberté d’entreprendre: quoi? comment? à quel prix? avec quels objectifs, quelles conséquences?

    Je ne supporte plus d’entendre sans arrêt et par tous (les notables, je veux dire) utiliser le mot « CROISSANCE » à nu. Comme je supporte très mal ce fameux « LAID MARCHÉ » dont on nous parle sans arrêt comme d’un dragon capricieux qui soufflerait, du fond de sa caverne, le chaud, le froid, le glacé, le bouillant, sans qu’on puisse jamais savoir à quoi ressemble la bête.

    Fabrice, tu as raison. Ça va s’écrouler tout seul sans que nous ayons même à souffler dessus. Mais QUAND? Et en attendant, combien de désastres? Car en plus, ils (les notables) deviennent méchants à sentir leur fin prochaine.

  26. Demorand -demeuré- dit vraiment n’importe-quoi :

    « dans une économie totalement numérisée et donc dématérialisée ».

    Il y a bien longtemps que le mythe de la numérisation, de la dématérialisation a été percé au grand jour.
    L’illusion de la dématérialisation individuelle géographique tient sur une rematérialisation gigantesque ailleurs (méga data-centers sous climatisation permanente, des centaines de bateaux qui externalisent des montagnes de déchets au Bangladesh, en Afrique ou ailleurs, des décharges à ciel ouvert (1) dans des pays déjà affaiblis par nos modes de vie et dans lesquels de enfants et des personnes âgées essaient de récupérer en s »intoxiquant des métaux rares pour subsister en les revendant une misère.

    Et ça se dit journaliste…

    (1) http://www.ban.org/

  27. @Fabrice :

    De fait, je ne crains rien de vous. Mais je suis certain que, sous les images que dessinent vos mots, je suis certain qu’il y a une hypothèse. Ma question est vraiment à prendre au premier degré : cette catastrophe, cette tempête, ce craquement du monde, quelle forme pensez-vous qu’il va prendre ?

    Bien sûr, je n’attends pas un oracle, mais une simple opinion. Pensez-vous à un soulèvement de masse ? Une guerre ? Un monde à la Mad Max, ou un « Brave new world » ?

    Pour ma part, cette profusion de bombes atomiques me fait un peu peur.

  28. Bébert,

    Je ne suis pas un oracle, non. Mais puisque que vous me demandez ce que je pense, je vais vous le dire. Je crois que les sociétés humaines vivent leurs dernières saisons de relative stabilité. Les choses peuvent encore durer quelques années, vingt qui sait ? Mais au total, elles vont vers la dislocation. Car les contradictions accumulées, car les problèmes restés sans solution ne peuvent que provoquer des formes de chaos.

    Jusqu’où, et pendant combien de temps ? Même si nous ne sommes pas maîtres de grand chose, je dirai que nous avons une grande responsabilité devant nous. D’abord et avant toute chose, il faut maintenir vivant un point de vue humain sur la crise terrible qui nous frappe. Et donc lutter pied à pied contre toutes les régressions tribales qui surgissent partout. Qu’elles prennent des formes politiques ou religieuses.

    Ensuite conserver des liens vivants entre tous ceux qui ont cherché et commencé à trouver des voies nouvelles. L’idée de réseaux stables, inventifs, fraternels est pour moi l’espoir principal.

    Enfin, et par l’existence même de réseaux appuyés sur des idées et réalisations authentiquement humaines, représenter collectivement une sorte de canot de sauvetage pour tous. Une lumière dans la folle bourrasque qui vient. Un tout petit fanal qui montrera peut-être le chemin qu’il nous faudra parcourir pour à nouveau mériter notre condition d’êtres humains, nobles et solidaires.

    Bien à vous,

    Fabrice Nicolino

  29. @ Fabrice;
    Vu votre texte ci-dessus, pour le coup, puissiez vous être un oracle 😉

    Pour les amateurs de BD, il y a « Simon du fleuve » de Auclair, dans les années 70 !
    Introuvable !

  30. Fabrice,

    Merci pour vos précisions. Cependant, si je pense parvenir à saisir l’idée globale qui se dégage de votre réponse (le pouvoir de l’association et de l’entre-aide, je me trompe ?), cela reste assez flou pour moi. J’ai du mal à voir quelles sont les actions concrètes que je pourrais mener pour améliorer ce monde, en fait. Je veux dire, à part faire attention à l’eau que j’utilise, trier mes déchets, éteindre la lumière quand je ne suis pas dans une pièce, ce genre de choses.

    Les premiers articles de votre blog que j’ai pu lire parlaient du WWF. Avant de les lire, je faisais partie de ces gens qui, après avoir signé un papier à une jeune personne sympathique, parvenaient à se faire une meilleure opinion d’eux-mêmes en se disant qu’en filant quelques euros par mois, ils contribuaient à la lutte pour la sauvegarde de la nature.

    Depuis que j’ai lu vos articles, j’ai mis un terme à mes dons mensuels. Maintenant, je cherche une autre organisation. Si je peux aider financièrement selon mes moyens, ça me va. Pour ce qui est de l’implication plus « physique » (les actions sur le terrain)… je me sens moins à l’aise. C’est lâche, je sais.

    Pourtant, je pense que là où je vis, les possibilités d’actions écologistes ne manquent pas.

    Je vis au Maroc. Pas dans un riad.

    Je ne fais pas partie de ces « expat’ » français qui vivent grassement dans un Maroc fantasmé. Je travaille comme traducteur technique (et à ce titre, je vois souvent passer des textes présentant les produits inutiles et nuisibles que vous évoquiez plus haut. Je les traduis, de l’anglais vers le français. Ce n’est pas toujours bon pour mon moral, mais c’est tout ce que j’ai trouvé pour vivre. C’est comme les kapos décrits par Primo Lévy, vous savez : le système (du lager ou du capitalisme, pour moi c’est la même chose) fait en sorte qu’il y ait toujours quelqu’un pour faire le sale boulot.

    Enfin, je m’égare : je parlais du Maroc. Peut-être y êtes-vous déjà allé ? Des champs de sacs en plastique, des animaux battus dans la rue car accusés d’être vecteurs d’impuretés, aucun tri des déchets, aucune notion d’écologie (les clips kitchs passant sur les chaînes nationales n’empêchent pas les gens de jeter leurs canettes par les fenêtres du train, ça se fait comme ça, par réflexe)… et je ne parle pas des 4×4, des usines de phosphate ou de l’absence de services de nettoyages dans les rues.

    Certains adorateurs du diable borgne en profiteraient pour dire « voilà, les magrébins, ils sont comme ça ! » Mais la vérité, elle crève les yeux : quand un pays est dirigé selon des critères exclusivement tournés vers la recherche de profits (et dieu sait que Momo VI et ses proches aiment ça, palper du pognon), il n’y a plus de place pour l’écologie. Rajoutez-y une religion d’état qui finit souvent dévoyée, car enseignée à coup de doctrines à de pauvres bougres analphabètes (le taux d’analphabétisme du pays varie entre 30 et 50 %, selon les sources) et vous obtenez… euh, un pays à la fois très joyeux et très triste.

    Cependant, comme vous le dites, monsieur Nicolino, il reste l’espoir. J’ai la chance de fréquenter des marocains engagés dans le « mouvement du 20 février ». Ils ne sont pas très jeunes : certains ont goûté à l’hospitalité de Derb Moulay Cherif, d’autres ont milité dans les associations pour libérer les victimes d’Hassan II… tous, aujourd’hui, sont heureux de voir que leur pays se réveille, que des revendications émergent, malgré les ruses (p… de référendum !) et la violence larvée du makhzen (faire appel à des jeunes de bidonvilles drogués pour attaquer les manifestations, faut-il être cynique !).

    Je me sens un peu perdu au milieu de ce monde, mais j’ai rencontré tellement de gens biens que je me dis parfois : « ça ne peut pas aller si mal que ça… »

    Bonne soirée/journée, c’est selon.

  31. Bébert,

    Je ne saurais faire la moindre retape. Je peux en tout cas vous dire qu’il existe ici en France une association qui me plaît, et dont je connais certains animateurs. Il s’agit des Amis de la Terre, dont je ne suis pas membre, je vous le précise. Comme il s’agit d’une fédération mondiale, il doit bien y avoir des contacts au Maroc. Voici leur adresse ici : http://www.amisdelaterre.org

    Bien à vous,

    Fabrice Nicolino

  32. Nos dirigeants pensent que cela risque fortement de chier. Alors ils se préparent au pire.

    29 juillet 2011 JOURNAL OFFICIEL DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE Texte 1 sur 117
    . .
    LOIS
    LOI no 2011-892 du 28 juillet 2011 tendant à faciliter l’utilisation des réserves militaires
    et civiles en cas de crise majeure (1)
    NOR : DEFX1109967L
    L’Assemblée nationale et le Sénat ont adopté,
    Le Président de la République promulgue la loi dont la teneur suit :
    TITRE Ier
    DISPOSITIF DE RÉSERVE DE SÉCURITÉ NATIONALE
    Article 1er
    Le livre Ier de la deuxième partie du code de la défense est complété par un titre VII ainsi rédigé :
    « TITRE VII
    « DISPOSITIF DE RÉSERVE DE SÉCURITÉ NATIONALE
    « CHAPITRE UNIQUE
    « Art. L. 2171-1. − En cas de survenance, sur tout ou partie du territoire national, d’une crise majeure dont
    l’ampleur met en péril la continuité de l’action de l’Etat, la sécurité de la population ou la capacité de survie de
    la Nation, le Premier ministre peut recourir au dispositif de réserve de sécurité nationale par décret.
    « Le dispositif de réserve de sécurité nationale a pour objectif de renforcer les moyens mis en oeuvre par les
    services de l’Etat, les collectivités territoriales ou par toute autre personne de droit public ou privé participant à
    une mission de service public.
    « Il est constitué des réservistes de la réserve opérationnelle militaire, de la réserve civile de la police
    nationale, de la réserve sanitaire, de la réserve civile pénitentiaire et des réserves de sécurité civile.
    « Art. L. 2171-2. − Le décret mentionné à l’article L. 2171-1 précise la durée d’emploi des réservistes,
    laquelle ne peut excéder trente jours consécutifs. Cette durée d’activité peut être augmentée dans des conditions
    et selon des modalités fixées par décret en Conseil d’Etat.
    « Art. L. 2171-3. − Les périodes d’emploi réalisées au titre du dispositif de réserve de sécurité nationale ne
    sont pas imputables sur le nombre annuel maximal de jours d’activité pouvant être accomplis dans le cadre de
    l’engagement souscrit par le réserviste.
    « L’engagement du réserviste arrivant à terme avant la fin de la période d’emploi au titre de la réserve de
    sécurité nationale est prorogé d’office jusqu’à la fin de cette période.
    « Art. L. 2171-4. − Lorsqu’ils exercent des activités au titre du dispositif de réserve de sécurité nationale,
    les réservistes demeurent, sauf dispositions contraires prévues par le présent chapitre, soumis aux dispositions
    législatives et réglementaires régissant leur engagement.
    « Art. L. 2171-5. − Aucun licenciement ou déclassement professionnel, aucune sanction disciplinaire ne peut
    être prononcé à l’encontre d’un réserviste en raison des absences résultant de l’application du présent chapitre.
    « Aucun établissement ou organisme de formation public ou privé ne peut prendre de mesure préjudiciable à
    l’accomplissement normal du cursus de formation entrepris par un étudiant ou un stagiaire en raison des
    absences résultant de l’application du présent chapitre.
    « Art. L. 2171-6. − Lors du recours au dispositif de réserve de sécurité nationale, les réservistes sont tenus
    de rejoindre leur affectation, dans les conditions fixées par les autorités civiles ou militaires dont ils relèvent au
    titre de leur engagement.
    « En cas de nécessité inhérente à la poursuite de la production de biens ou de services ou à la continuité du
    service public, les réservistes employés par un des opérateurs publics et privés ou des gestionnaires
    d’établissements désignés par l’autorité administrative conformément aux articles L. 1332-1 et L. 1332-2
    peuvent être dégagés de ces obligations.
    « Les conditions de convocation des réservistes sont fixées par décret en Conseil d’Etat. Ce décret détermine
    notamment le délai minimal de préavis de convocation.
    « Art. L. 2171-7. − Un décret en Conseil d’Etat détermine les conditions d’application du présent chapitre. »
    29 juillet 2011 JOURNAL OFFICIEL DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE Texte 1 sur 117
    . .
    Article 2
    Après l’article L. 4211-1 du même code, il est inséré un article L. 4211-1-1 ainsi rédigé :
    « Art. L. 4211-1-1. − Les membres de la réserve opérationnelle militaire font partie du dispositif de réserve
    de sécurité nationale mentionné à l’article L. 2171-1 dont l’objectif est de renforcer les moyens mis en oeuvre
    par les services de l’Etat, les collectivités territoriales ou par toute autre personne de droit public ou privé
    participant à une mission de service public en cas de survenance sur tout ou partie du territoire national d’une
    crise majeure. »
    TITRE II
    DU SERVICE DE SÉCURITÉ NATIONALE
    Article 3
    Le titre V du même livre Ier est ainsi rédigé :
    « TITRE V
    « SERVICE DE SÉCURITÉ NATIONALE
    « CHAPITRE UNIQUE
    « Art. L. 2151-1. − Le service de sécurité nationale est destiné à assurer la continuité de l’action de l’Etat,
    des collectivités territoriales, et des organismes qui leur sont rattachés, ainsi que des entreprises et
    établissements dont les activités contribuent à la sécurité nationale.
    « Le service de sécurité nationale est applicable au personnel, visé par un plan de continuité ou de
    rétablissement d’activité, d’un des opérateurs publics et privés ou des gestionnaires d’établissements désignés
    par l’autorité administrative conformément aux articles L. 1332-1 et L. 1332-2.
    « Seules les personnes majeures de nationalité française, ressortissantes de l’Union européenne, sans
    nationalité ou bénéficiant du droit d’asile peuvent être soumises aux obligations du service de sécurité
    nationale.
    « Art. L. 2151-2. − Dans les circonstances prévues aux articles L. 1111-2 et L. 2171-1 ou à l’article 1er de la
    loi no 55-385 du 3 avril 1955, le recours au service de sécurité nationale est décidé par décret en conseil des
    ministres.
    « Art. L. 2151-3. − Lors du recours au service de sécurité nationale, les personnes placées sous ce régime
    sont maintenues dans leur emploi habituel ou tenues de le rejoindre.
    « Elles continuent d’être soumises aux règles de discipline et aux sanctions fixées par les statuts ou les
    règlements intérieurs de leur organisme d’emploi.
    « Art. L. 2151-4. − Les employeurs mentionnés au deuxième alinéa de l’article L. 2151-1 sont tenus
    d’élaborer des plans de continuité ou de rétablissement d’activité et de notifier aux personnes concernées par
    ces plans qu’elles sont susceptibles d’être placées sous le régime du service de sécurité nationale.
    « Art. L. 2151-5. − Les modalités d’application du présent titre sont déterminées par décret en Conseil
    d’Etat. »
    Article 4
    A la fin du deuxième alinéa de l’article L. 2211-1 et au premier alinéa de l’article L. 2212-1 du même code,
    le mot : « défense » est remplacé par les mots : « sécurité nationale ».
    Article 5
    Aux articles L. 4271-1, L. 4271-2, L. 4271-3, L. 4271-4 et L. 4271-5 du même code, la référence :
    « L. 2151-4 » est remplacée par la référence : « L. 2151-3 ».
    Article 6
    La seconde phrase du second alinéa de l’article L. 1424-8-4 du code général des collectivités territoriales est
    supprimée.
    La présente loi sera exécutée comme loi de l’Etat.
    Fait à Paris, le 28 juillet 2011.
    NICOLAS SARKOZY
    Par le Président de la République :
    Le Premier ministre,
    FRANÇOIS FILLON
    29 juillet 2011 JOURNAL OFFICIEL DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE Texte 1 sur 117
    . .
    Le ministre de la défense
    et des anciens combattants,
    GÉRARD LONGUET
    Le ministre de l’intérieur,
    de l’outre-mer, des collectivités territoriales
    et de l’immigration,
    CLAUDE GUÉANT
    (1) Travaux préparatoires : loi no 2011-892.
    Sénat :
    Proposition de loi no 194 (2010-2011) ;
    Rapport de M. Josselin de Rohan, au nom de la commission des affaires étrangères, no 343 (2010-2011) ;
    Texte de la commission no 344 (2010-2011) ;
    Discussion et adoption le 30 mars 2011 (TA no 91, 2010-2011).
    Assemblée nationale :
    Proposition de loi, adoptée par le Sénat, no 3299 ;
    Rapport de M. Patrice Calméjane, au nom de la commission de la défense, no 3549 ;
    Discussion et adoption le 11 juillet 2011 (TA no 715).
    Sénat :
    Proposition de loi, modifiée par l’Assemblée nationale, no 749 (2010-2011) ;
    Rapport de M. Josselin de Rohan, au nom de la commission des affaires étrangères, no 757 (2010-2011) ;
    Texte de la commission no 758 (2010-2011) ;
    Discussion et adoption le 13 juillet 2011 (TA no 187, 2010-2011).

    Le plus intéressant, à mon sens,est le remplacement du mot « défense » par « sécurité nationale »

  33. Baroin a annoncé une baisse des allocations aux handicapés! les pauvres déjà qu’ils n’avaient pas bien lourd! il s’en fiche! lui et son actrice vivent dans les beaux quartiers, loin de la misère..parfois ils doivent croiser moscovici le PS et sa fiancé de 22 ans..bref tout ce beau monde qui a le souci du peuple! atchoum! on vit une époque formidable ! c’est banal mais c’est vrai.

  34. Bonsoir,

    Marie,

    Ermitage? Bravo! Tant que nous y sommes, met moi donc la barbe aussi! 🙂

    Lohiel,

    « Si le “sage” se renferme sur lui-même, en oubliant ce qu’il peut apporter aux autres par sa petite participation au combat pour une évolution plus positive, il n’est plus un sage, mais juste un vieil indifférent. »

    Réponse.

    Conserver des liens vivants entre tous ceux qui ont cherché et commencé à trouver des voies nouvelles. L’idée de réseaux stables, inventifs, fraternels est pour moi l’espoir principal.

    🙂

    Ce n’est pas de moi, c’est copié. Chuuuut …. mais c’est tout comme! C’est la bonne voie.

    Bises a toutes et tous, Léa.

  35. Crise? Pas pour tout le monde. Allons chercher l’argent là où il est: footballers, politicards, industriels. Pas compliqué! Vivement cette tempête qu’on en finisse une bonne fois pour toute!

    Ce qui me réjouit dans tout ce chaos organisé, c’est que nous sommes de plus en plus nombreux à réaliser la supercherie. Je pense également que la tempête ne va pas tarder…

  36. @ Bébert

     » Pour ce qui est de l’implication plus “physique” (les actions sur le terrain)… je me sens moins à l’aise. C’est lâche,je sais. »

    Il y a une chose que tout le monde peut faire et qui ne demande aucun courage particulier ( car il en faut , du courage , pour entendre les prodiges d’imbécillité qu’on entend quand on milite dans la rue ) : imprimer et diffuser des idées , sans passer par l’action de rue .
    Imprimer , c’est simple : une imprimante , une photocopieuse le cas échéant , et vous éditez vos propre tracts . La clé de voute qui soutient l’édifice en cours d’effondrement étant le concept de croissance économique , je vous soumets cette formulation , inspirée par un passage de J’accuse l’Economie Triomphante , d’ Albert Jacquard :

     » La croissance , ce concept dont les partisans sont convaincus de la nécessité sans jamais s’être demandés s’il est seulement réalisable …

    Faisons ensemble ce calcul simple : quelle est la conséquence d’une croissance de 3% par an , celle dont la quasi totalité des politiciens et économistes rêvent ?

    Par commodité , partons d’une production de 100 ( ce que vous voulez )le 2 avril 2011 .
    – Le 3 avril 2012 , la production sera 100 + ( 100:100 = 1 , x3 )= 103 .
    – Le 2 avril 2013 , elle sera de 103 + ( 103:100=1,3 ; x3 )= 106,09.
    – Le 2 avril 2014 , elle sera de 106,09 +(106,09:100=1,0609 ; x3)=109,2727 .
    – Le 2 avril 2015 , elle sera de 109,2727+(109,2727:100=1,092727 ; x3 )=112,550881 .
    – Le 2 avril 2016 , elle sera de 112,550881 +( 112,550881:100=1,1255 ; x3 )= 115,9274 .
    – Le 2 avril 2017 , elle sera de 115,9274 + ( 115,9274 :100 = 1,159274 ; x3 )= 119,4052 .
    – Le 2 avril 2018 , elle sera de 119,4052 +( 119,4052 : 100= 1,1940 ; x3 )= 122,9873 .
    – Le 2 avril 2019 , elle sera de 122,9873 + ( 122,9873:100=1,2298 ;x3 )=126,6769 ;
    – Le 2 avril 2020 , elle sera de 126,6769=(126,6769:100=1,2667 ; x3)= 130,4772 .
    – Le 2 avril 2021 , elle sera de …

    Je vous laisse poursuivre le calcul : le doublement de la production industrielle est atteint en 2034-2035 , le triplement en 2048 !
    En clair , dans un peu plus de deux décennies , il sortiraient des usines des pays qui auraient retrouvé cette solution mirifique ( quasiment tous ) deux fois plus de biens qu’aujourd’hui .

    Questions : en 2034-35 ,

    – avec quelles ressources naturelles va-t-on fabriquer deux fois plus d’objets ?
    – avec quelle énergie ?
    – à qui va-t-on les vendre ?
    – avec quelle argent pourra-t-on acheter deux fois plus que ce que nous achetons aujourd’hui ?
    – que ferons-nous de ces objets ?

    Mêmes questions ( la liste n’est pas exhaustive ) en considérant trois fois plus d’objets en 2048 . Ainsi que 4 , en ? ( et 5 , et 6 etc..) »

    Selon le mode d’impression ( format , recto-verso ) , on peut l’imprimer plusieurs fois sur une feuille A4 . Si 4 fois sur 200 feuilles , on a rapidement un grand nombre de tracts . Et on peut répéter l’opération autant de fois qu’on veut .

    Diffuser sans se coltiner les considérations absurdes des bidochons ? En en laissant dans les transport en commun , les laveries , les abribus , les salles d’attente , bref tous les endroits où l’on attend et où on a donc le temps de les lire .

    Et comme il est question des Amis de la Terre , je repense à cette affiche qui ne me quitte pas depuis 1981 :

    http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/jpg/20050519_56.jpg
    A part les noms des protagonistes , elle est plus que jamais d’actualité . Elle existe sans texte :

    http://www.developpement-durable.gouv.fr/IMG/jpg/20050519_55.jpg

    Quand on sait faire des tracts , on parvient aussi à faire des affiches ( imprimez une moitié en A4 , photocopiez en A3 , puis joignez les deux feuilles A3 et vous obtenez une affiches d’un format 2 fois A3 – avec un quart en A4 , vous aurez un format 4 fois A3 au final , etc …)
    L’important est que les idées circulent ailleurs que sur ce ( les ) blog(s) qui est hélas inconnu du spectateur TF1-A2 ordinaire . N’attendons pas que les autres ( les associations , les journalistes – si rares , à ne pas confondre avec les journaleux ) agissent à notre place .

  37. « conserver des liens vivants entre tous ceux qui ont cherché et commencé à trouver des voies nouvelles. L’idée de réseaux stables, inventifs, fraternels est pour moi l’espoir principal.
    Enfin, et par l’existence même de réseaux appuyés sur des idées et réalisations authentiquement humaines, représenter collectivement une sorte de canot de sauvetage pour tous. Une lumière dans la folle bourrasque qui vient. Un tout petit fanal qui montrera peut-être le chemin qu’il nous faudra parcourir pour à nouveau mériter notre condition d’êtres humains, nobles et solidaires. »

    Oui, je suis complètement d’accord avec cela. Et chaque maillon du réseau est important. Je pense très souvent aux mères et grand-mères  de soldats en Russie qui se battent dans des conditions terribles pour leurs enfants. Et je pense à l’oeuvre immense, incroyable, accomplie par la véritablement noble, solidaire, Anna Politkovskaïa, « authentiquement  humaine » dans les pires tourmentes.  Même si nous avons de bonnes raisons d’être pessimistes sur nos chances de réussite, il faudrait garder à l’esprit cette sorte de courage et chaque seconde continuer à nous battre pour l’avenir des enfants du monde. Je crois au canot et au petit fanal.
    Marie-Pierre 

  38. Une suggestion: lisez « La strategie du choc » de Naomie Klein (Actes sud 2008) et vous comprendrez que les crises economiques et financieres qui nous tombent dessus ne sont pas des accidents imprevus mais simplement des crises prevues dans le cadre de
    la doctrine économique ultra liberale qui s’est developpée depuis les années 70, avec comme initiateur un economiste, nommé Milton Friedman, qui
    devrait etre traduit devant la coup penale internationale de justice pour crimes contre l’humanité; car cette politique économique ultraliberale est incompatible avec la democratie et la preservation de l’environnement; elle a été acceptée et mise en oeuvre aux usa par Reagan et Bush et appliquée en premier lieu ,par la force, dans toute l’ Amerique du sud dans les années 70 avec Pinochet au Chili par exemple;
    puis en Afrique du sud et aussi en Russie;le resultat de cette politique economique ultra liberale a été chaque fois un desastre: guerres,dictatures, privation des libertés individuelles, misère et catastrophes ecologiques;
    à chaque fois il s’agit de creer des chocs dans la finance et l’economie pour imposer des plans d’austerité qui cassent la democratie et profitent à une minorité ultra riche; autant vous dire que les considerations ecologiques pour cette minorité passent au second plan;
    si pour vous les droits de l’homme ont un sens , si la democratie c’est important, si « liberté , egalité fraterité » veut dire quelque chose,
    il est urgent de refuser cet ordre économique antidemocratique, par la revolte populaire s’il le faut. Jacques Menegoz

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