Naomi Klein à son tour (sur la critique de l’environnementalisme)

Je viens de piquer ce qui suit au site Reporterre (ici), animé par Hervé Kempf, qu’il faut évidemment soutenir. Cela m’amuse un peu – pas beaucoup, un peu – de voir que je suis rejoint par Naomi Klein, que la mouvance altermondialiste porte aux nues. Quand j’ai écrit Qui a tué l’écologie ?, en 2011, la plupart en France ont détourné le regard, et refusé net toute discussion. Fallait pas fâcher les ONG de la place, si solidement assises sur leur confortable postérieur.

Peut-être en sera-t-il autrement cette fois ? C’est tout le mal que je nous souhaite. Et je précise que je ne partage pas les vues politiques de Naomi Klein, qui se rejoue une fois de plus la chanson bien connue de toutes les gauches depuis un siècle. Elle pense que l’ennemi, c’est le capitalisme. Je juge que le capitalisme n’est qu’une forme d’un phénomène bien plus complexe, que j’ai nommé à de nombreuses reprises : la destruction du monde.

Bonne journée.

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 « Les environnementalistes sont plus dangereux que les climato-sceptiques ! »

Le coup de gueule de Naomi Klein

Les grandes organisations d’environnement ont une responsabilité aussi grande que les climato-sceptiques dans le présent reflux de la politique écologique : c’est la forte thèse défendue par la journaliste altermondialiste Naomi Klein. Selon elle, le choix de collaborer avec les grandes compagnies et l’idéologie néo-libérale a conduit à l’échec. Ses propos provoquent un vif débat aux Etats-Unis.


La célèbre journaliste canadienne, militante altermondialiste connue pour ses livres No Logo et La Stratégie du choc, vient de déclencher une furieuse polémique au sein du mouvement écologiste nord-américain.Il y a deux ans, Klein avait écrit dans le journal The Nation que le militantisme climatique et le capitalisme étaient incompatibles. Elle observait que les climato-sceptiques l’étaient pour des raisons idéologiques : ils comprennent très bien que si le changement climatique se produit, la seule façon d’échapper à ses conséquences est de remettre en cause le système économique actuel, le capitalisme. Selon elle, la seule réponse adaptée à la menace climatique résidait « dans la pulvérisation de l’idéologie du marché libre, laquelle a dominé l’économie depuis plus de trois décennies ».Elle poursuit dans cette voie en accusant cette fois les principaux groupes environnementalistes de n’avoir pas compris cette vérité élémentaire, ce qui les a conduit à nouer des alliances coupables avec les grandes corporations.

Les « Big Greens », mauvais leaders

Voici une traduction partielle des propos de Naomi Klein, tirés d’un long entretien publié par le Earth Island Journal :

« Le mouvement écologiste fait preuve d’un déni profond quand il s’agit des « Big Greens », « les principales organisations environnementales. Selon moi, celles-ci ont fait plus de dégâts que les négationnistes climatiques de droite. Si on a perdu tellement de temps, c’est bien à cause d’elles, qui nous ont tous entrainés dans une direction débouchant sur des résultats déplorables.

Si on examine ce qui s’est passé sous l’égide du protocole de Kyoto dans la dernière décennie– les mécanismes de l’ONU, ceux mis en place par l’Union européenne – , on voit combien tout cela a été désastreux. (…)

La droite avait combattu les échanges de permis d’émission en prétendant qu’ils allaient nous mener à la faillite, qu’on distribuait des aumônes aux grandes compagnies, et qu’en plus ça n’allait pas marcher. La droite avait raison ! Non pas pour la faillite de l’économie, mais pour le fait qu’il s’agissait de cadeaux énormes consentis aux grandes sociétés. Elle avait raison aussi de prévoir que ces mécanismes ne nous rapprochaient pas de ce que souhaitaient les scientifiques, à savoir baisser les émissions. Alors, pourquoi les groupes verts se sont-ils obstinés dans cette voie ? »

Naomi Klein observe que « le niveau de réduction des émissions dont nous avons besoin dans les pays développés est incompatible avec la croissance économique ».

Elle rappelle que, dans les années 1970, le mouvement environnemental était très puissant, et avait réussi à imposer un fort appareil législatif pour réduire la pollution. Mais avec l’élection de Ronald Reagan comme président des Etats-Unis, une politique opposée à l’environnement s’est mis en place. Et plutôt que d’y résister, les mouvements environnementaux ont choisi de chercher à collaborer avec les grandes entreprises. Elle cite Fred Krupp, le président d’Environmental Defense Fund, une importante ONG états-unienne, pour avoir clairement énoncé cette politique. Il se trouve, ce qu’elle ne dit pas, que Fred Krupp est un participant régulier du groupe Bildelberg, qui réunit chaque année des grands patrons et des responsables politiques pour définir la politique néo-libérale à appliquer dans le monde.

Ainsi, explique Naomi Klein, «  pour les environnementalistes, il s’agissait d’établir des alliances avec les entreprises. Ils n’étaient pas sur la ligne : « Attaquons ces salauds ! », mais sur la ligne : « Oeuvrons ensemble, les salauds et nous ! » Cela revient à désigner les corporations comme acteurs volontaires de la solution. »

«  Nous avons globalisé un modèle économique insoutenable d’hyperconsommation. Il se répand dans le monde avec succès, et il nous tue. (…) Les groupes environnementalistes n’ont pas été les spectateurs de ce phénomène, ils en ont été les partenaires. Ils voulaient en faire partie. »

Les grandes ONG d’environnement ont ainsi accepté, voire soutenu, le traité de libre-échange entre le Canada, les Etats-Unis et le Mexique, dit Alena, malgré son l’abaissement des protections de l’environnement qu’il impliquait.

« Je ne dis pas que tous les groupes ont été complices : ni Greenpeace, ni les Amis de la terre, ni, globalement, le Sierra Club. Et ni 350.org, qui n’existait pas encore. Mais cela remonte aux racines du mouvement. (…)

Ces élites historiques avaient décidé de sauver la nature, elles étaient respectées pour cela. Si donc le mouvement environnementaliste avait décidé de les combattre, leurs élites auraient risqué perdre leur aura, et personne n’était vraiment prêt à assumer cela. Je pense que cette situation est largement à l’origine du niveau actuel des émissions de gaz à effet de serre. (…)

La stratégie du soi-disant win-win (gagnant-gagnant) a lamentablement échoué. C’était l’idée générale des échanges de permis d’émission. Les groupes verts ne sont pas aussi malins qu’ils ne le croient. Ils ont joué à trop grande échelle. Nombre de leurs partenaires avaient un pied dans le Climate Action Partnership, et un autre à la Chambre de commerce. »

Naomi Klein observe qu’en Europe, les choses bougent dans un autre sens. Plus de cent organisations ont ainsi pris position pour en finir avec le marché du carbone. « C’est le genre de choses que nous devons faire maintenant. Nous n’avons plus le temps de perdre du temps. »

Les premières réponses outrées – et argumentées – commencent à tomber. Le site ClimateProgress écrit notamment :

« Elle n’a pas seulement tort, elle a profondément tort. Son approche révisionniste est fausse, et contredite par ses propres prescriptions politiques. »

Il souligne notamment qu’en Europe, les émissions de gaz carbonique ont diminué, ce qu’il attribue au marché des émissions, dit ETS (European trading system) :

Evolution des émissions de CO2 et du produit intérieur brut dans l’Union européenne.

A quoi Naomi Klein a répondu à son tour sur son propre site, conseillant d’attendre la parution de son prochain livre, promis pour 2014.

La critique des grandes ONG environnementales a déjà été menée en France. Dans Qui a tué l’écologie ? (éd. Les liens qui libèrent, 2011), le journaliste Fabrice Nicolino a mené une vive charge contre le WWF, FNE et Greenpeace pour leur politique de collaboration avec les grandes entreprises et le gouvernement. De même, dans Comment la mondialisation a tué l’écologie (éd. Les Mille et une nuits, 2012), Aurélien Bernier a montré que l’idéologie néo-libérale a fortement influencé le mouvement écologiste à partir des années 1980.


Source : Hélène Crié-Wiesner et Hervé Kempf pour Reporterre.

26 réflexions sur « Naomi Klein à son tour (sur la critique de l’environnementalisme) »

  1. lu se matin sur le site.

    Bonjour Fabrice il y a un article aussi dans le magazine L’écologiste été 2013, un article de Jean-Claude Génot sur le rôle des associations dit environnementalistes?, et ton belle article aussi.Amitié

  2. « Aurélien Bernier a montré que l’idéologie néo-libérale a fortement influencé le mouvement écologiste à partir des années 1980. »

    Daniel Cohn Bendit en est le plus-que-parfait exemple.

  3. Bonjour Fabrice,

    Je ne vois pas de contradiction dans ta phrase : « Elle pense que l’ennemi, c’est le capitalisme. Je juge que le capitalisme n’est qu’une forme d’un phénomène bien plus complexe, que j’ai nommé à de nombreuses reprises : la destruction du monde. »

    La destruction du monde ne vient pas toute seule, n’est-ce pas le capitalisme qui la mets en oeuvre ? Dans ce cas, « l’ennemi c’est le capitalisme » est juste non seulement économiquement et socialement, mais écologiquement.

  4. Un exemple de la destruction du monde

    Texte de Marie-Monique ROBIN

    (13 septembre 2013)

    Ce soir je suis en colère, et je l’assume. Comme l’a écrit le philosophe, écrivain, et poète, George Bataille : « Le cœur est humain dans la mesure où il se révolte ».

    L’humanité va crever de l’indifférence, des discours mous-du-genou, de l’incapacité des pauvres bipèdes que nous sommes à nous lever pour arrêter la barbarie et défendre la vie. Ce soir je suis en colère car j’ai reçu des nouvelles terribles de Colombie. Et ces nouvelles nous concernent tous !
    La suite ici :
    http://www.legrandsoir.info/colombie-coup-de-gueule.html

  5. Le « libre échange », le capitalisme, c’est le fascisme contemporain, ils sont en train de nous tuer. Tous les dirigeants qui le mettent en oeuvre sont des criminels contre l’humanité et sont responsables en puissance du plus grand crime contre l’humanité de l’histoire, le « spécide » de l’espèce humaine, c’est-à-dire le génocide de l’espèce entière.

    + évidemment les autres êtres vivants de la planète.

    JE HAIS CE MONDE.

  6. Ce qu’écrit, entre autres, Naomi Klein dans La Nation, article cité ci-dessus :
    « The fact that the earth’s atmosphere cannot safely absorb the amount of carbon we are pumping into it is a symptom of a much larger crisis, one born of the central fiction on which our economic model is based: that nature is limitless, that we will always be able to find more of what we need, and that if something runs out it can be seamlessly replaced by another resource that we can endlessly extract. But it is not just the atmosphere that we have exploited beyond its capacity to recover—we are doing the same to the oceans, to freshwater, to topsoil and to biodiversity. The expansionist, extractive mindset, which has so long governed our relationship to nature, is what the climate crisis calls into question so fundamentally. The abundance of scientific research showing we have pushed nature beyond its limits does not just demand green products and market-based solutions; it demands a new civilizational paradigm, one grounded not in dominance over nature but in respect for natural cycles of renewal—and acutely sensitive to natural limits, including the limits of human intelligence. »
    Sans connaitre le nom du journaliste, il y aurait là de quoi se tromper de personne.

  7. C’est très intéressant ce que dit Naomie Klein, elle a compris les limites de la planète et la folie suicidaire de l’humanité qui est en réel danger de disparition de la surface du globe de son propre fait… Je me retrouve beaucoup dans ses livres et j’apprécie qu’elle fasse la synthèse entre les périls économiques, sociaux et écologiques de notre monde de m***e, c’est assez rare pour être relevé.

  8. Reporterre, source de cet article et ses commentaires, est aussi le transmeteur d’une info sur un projet de centrale électrique à « biomasse »(!?) qui engagent des retombées sur les zones forestières des cévennes.{La centrale à biomasse de Gardanne menace les forêts cévenoles-2sept} Montage, mise en route, déroulement en cours tout rapelle tous les « délires » au titre de l’indépendance énergétique du pays.
    Ici en vallée émerge à peine une première forme de réaction à la veille d’une réunion d’information. à suivre…

  9. Olivier R et Alice,

    Je pense que la différence de point de vue sur ce qu’est le capitalisme, que Fabrice essaie de faire passer entre Naomi Klein et la sienne est qu’il sort du marxisme traditionnel : ce ne sont pas que les très riches, les ultra-libéraux qui détruisent la planète par la cupidité et l’orgueil ou la démesure – quelques déréglés, pervertis, face aux sains comme nous – , mais tout l’appareil économique techno-industriel et scientifique de la droite comme la gauche, ainsi que la croyance en la croissance qui lui est rattachée.

    A mon sens, il lui reste à creuser, si ce n’est déjà fait, pourquoi est-ce que l’on industrialise à tout-va ? Quel type de médiation sociale s’est développé sous le capitalisme ? Ne serait-ce pas une médiation sociale par le travail abstrait ? (une simple dépense d’énergie, de temps) peu importe ce que l’on fabrique.
    Ce travail abstrait est la réelle valeur de la société et, seule sa part compte dans nos productions (qui sont des marchandises bi-faces contenant d’un côté une valeur d’usage qui est un mal nécessaire, réduit à néant, et de l’autre, la valeur d’échange ou valeur ou encore le temps de travail rapporté à un moyenne de procédés de production où, bien évidemment les machines gagnent et nous mettront toujours la pâtée). Marchandises qui sont les réelles médiations, ce avec quoi nous nous rapportons les uns aux autres.

    La somme de milliards d’actions collectives de travail, que nous actualisons chaque jour, s’érige hors de nous et nous détermine tout en bouzillant la planète et en envoyant au casse-pipe des millions de vies.

    Donc en détricotant, on s’en prend évidemment à la société industrielle, comme notre hôte le fait si bien, mais aussi au travail – malgré son passé dans une usine sympa avec les copains ou on avait l’impression qu’il y avait un cohésion sociale, un faire ensemble – , le temps masochiste de passage à côté de sa vie à bosser pour sa bagnole pour aller au boulot, de dévotion au fétiche (travail) qu’il faut faire diminuer en valeur absolue.

    Travail === Aliénation.

  10. Bonjour Lionel,

    Je ne vois toujours pas de contradiction, ce que tu dis dans ton post est pour moi une dénonciation claire du capitalisme qui reste pour moi l’ennemi n°1 à abattre car il est en train de tuer l’espèce humaine. Naomi Klein dénonce les méfaits de ce système criminel, et elle a bien conscience de la « donne » écologique (limites de la planète, extraction suicidaire d’hydrocarbures, dévastation de la surface du globe). Perso j’y vois une camarade et je dis « bravo », c’est bien ça que je pense.

    Peut-être que, comme Fabrice, le mot « anticapitaliste » te fait peur ?

    Anticapitalisme (= partage des richesses, égalité économique et sociale) + écologie + démocratie directe (avec mandats impératifs et révocables), ça le fait non ?

    Droite/gauche ne se réduit pas à des couleurs politiques dans l’Assemblée nationale. Là c’est clair c’est de la mascarade.

    De manière plus large, être « de gauche » c’est avoir le souci du bien-être des populations, c’est considérer l’économie comme un moyen d’accéder à ce bien-être par la production et le partage des fruits de la production, c’est l’amour de la liberté, c’est la solidarité, l’entr’aide, la démocratie vraie. Là oui je suis de gauche. Évidemment je considère le PS comme un parti de droite.

    Il faut joindre à la gauche (au sens noble du terme dirais-je) le souci du monde vivant auquel nous appartenons et de la préservation des milieux où vit la faune libre et des équilibres généraux, dont le climat, de la planète.

  11. Lionel, Naomi Klein ne dit rien de différent à mon sens et ne semble pas penser qu’il s’agit uniquement d’un problème d’ultra-riches. Ou alors j’ai raté quelque chose… Tout est possible. Même une erreur d’appréciation entre journalistes. Il est toujours dangereux d’isoler une phrase ici là et en tirer des conclusions sans contexte. J’ai lu ses livres en anglais mais ils sont sans doute disponibles en français.

  12. Olivier R,

    Puisque tu as des choses à dire, épargne-toi les bêtises. Écrire que j’aurais peur du mot anticapitaliste te plaît peut-être, mais c’est en même temps ridicule. Et je ne dis pas cela pour t’insulter ou te gâcher ta présence ici. J’admets que tu as des choses à dire et te prie de les dire ici. Mais franchement !

    Bien à toi,

    Fabrice Nicolino

  13. Olivier R,

    « Peut-être que, comme Fabrice, le mot “anticapitaliste” te fait peur ?  »

    Je ne pense pas que ce mot fasse peur à Fabrice, moi, en tout cas, il me fait bien rire, c’est pour moi et pour d’autres qui partagent la critique de la valeur, que j’ai essayé moult fois de présenter ici, un altercapitalisme ( ici

    Ainsi le mouvement We are 99% des Occupy ou des Anonymous devrait s’appeler We are 99% de capitalistes, il ne reste dans le monde que 1% de société non capitalistes. 🙂

    Le capitalisme pour moi n’est pas le bon travail productif de la gauche, des petites gens honnêtes, capté et siphonné par les patrons, le nouvel ordre mondial, ou les financiers.
    Mais bien le travail pour l’argent, le fait d’avoir embrassé en le reproduisant ( et c’est pas à l’école que l’on apprend cela) la forme de vie qui se réveille tous les jours pour aller au boulot sans se demander pourquoi ce serait normal de bosser 5 jours sur 7, 39 heures par semaines, en fabricant des marchandises, biens ou services.

    Pour moi un réel anticapitalisme, ou un a-capitalisme serait de sortir au maximum de l’économie en travaillant le moins possible pour l’argent en se déplaçant autrement, et en consommant le moins possible de marchandises et en prenant un maximum de temps libre passé à contempler ce monde, à être ensemble entre amis et famille.

    Or la gauche, ce sont exactement les mêmes catégories de base ânonnées (travail, marchandises, argent, valeur, progrès, numérique etc. ) avec un idéal de partage des fruits frelatés de la production de masse et de culture de masse.

    Au sens d’OLS :
    http://offensive.samizdat.net/IMG/pdf/4pagesolsweb.pdf p.3

    « On entend par culture de masse l’ensemble des
    oeuvres et des attitudes fabriquées selon les
    et imposées comme des marchandises. »

  14. Euh pardon … je voulais écrire :

    “On entend par culture de masse l’ensemble des
    oeuvres et des attitudes fabriquées selon les lois de l’industrie et imposées comme des marchandises.”

  15. Salut Fabrice,

    Je ne comprends pas du tout ton ton agressif, j’ai des choses à dire, oui, c’est ce que j’ai fais plus haut il me semble, non ? Tu réagis à une seule petite phrase, mais, et le reste alors ? Merci, stp, de m’épargner ce genre de saute d’humeur causée par un seul mot en ignorant tout le reste.

    Tu te démarques de l’anticapitalisme de Naomi Klein, mais tu n’expliques pas en quoi il y a divergence, car cette divergence, je ne la vois pas.

    Merci et, cool, relax 😉

  16. J’oubliais ceci : « J’admets que tu as des choses à dire et te prie de les dire ici. Mais franchement ! »

    Je pense bien m’être exprimé « franchement » dans les commentaires de ton article.

  17. Olivier R,

    Désolé de t’avoir peiné, mais je maintiens, car il n’y a rien d’agressif dans mon propos. Toi, tu aurais le droit de dire ce qui te passe par la tête, et moi, il faudrait que je me taise. Eh bien, non. Cela n’a rien de personnel, crois-moi. Ou pas. Et tu es archibienvenu ici. Mais attends-toi à d’éventuelles autres réponses de ma part. Je note au passage que tu n’as pas daigné expliciter ton point de vue. Autrement exprimé, c’est comme ça. Pareil pour moi.

    Bien à toi, sois en sûr, car je ne suis pas du genre à truquer.

    Fabrice Nicolino

  18. Lionel, en faite le slogan c’est « We are THE 99 percent. » Et oui, je pense comme beaucoup, beaucoup de gens d’ici et d’ailleurs que les « grands » financiers qui ont amassé des fortunes graçe à d’énormes arnaques/escroqueries (et je sais de quoi je parle), que les « grands » entrepreneurs qui ont amassé des fortunes en crachant sur la Terre et ses habitants, devraient aujourd’hui se trouver sans le sou et derrière les barreaux. Et oui, je trouve tout ça bien plus que simplement scandaleux et, si je savais que mon gouvernement était composé essentiellement d’ex-Goldman Sachs, j’irais moi aussi dans la rue crier ma colère et ma frustration. Suis-je une « anti-capitaliste » ? Suis-je « de gauche » ? Mais qu’est ce que ces étiquettes ridicules, vide d’émotion et d’humanité, viennent foutre la dedans ?

  19. « Et oui, je pense comme beaucoup, beaucoup de gens d’ici et d’ailleurs que les “grands” financiers qui ont amassé des fortunes graçe à d’énormes arnaques/escroqueries (et je sais de quoi je parle), que les “grands” entrepreneurs qui ont amassé des fortunes en crachant sur la Terre et ses habitants, devraient aujourd’hui se trouver sans le sou et derrière les barreaux. ».

    La bouc-émmisarisation est – contrairement aux catégories historiquement spécifiques capitalistes de travail, d’argent, de marchandises et de valeur – une composante transhistorique et transculturelle.

    « Mais qu’est ce que ces étiquettes ridicules, vide d’émotion et d’humanité, viennent foutre la dedans ? »

    Bien au contraire, je me sens ému et humain et la tache est ardue, d’essayer de libérer les formes de vies capitalistes de l’emprise des fétiches sociaux de travail abstrait, d’argent et de marchandises.

    Quant à l’étiquette, « We are the 99% » en est une très grosse 🙂

  20. Une petite précision avant la volée de bois vert :
    Les grands patrons, les industriels, les pourris on un rôle énorme bien entendu, mais ils ne sont que les comparses des travailleurs dans un monde dont la marchandise est le principe de synthèse sociale, la cellule germinale (Marx), partageant une même vie structurée par le travail abstrait et les marchandises.

    Quant aux financiers ils n’ont fait que reporter, remettre à plus tard, la décomposition du cadavre capitaliste – due justement à l’industrialisation, aux gains de productivité des machines et surtout de la micro électronique, éliminant le travail humain (la valeur), en insufflant des crédits et des capitaux fictifs.

  21. Alice,
    Ce n’est pas grave.
    Je ne connais que très peu de gens qui ont compris la critique de la valeur. (j’ai du mal aussi certaines fois).

    Pourtant la vérité ce situe bien là, dans cette seule critique radicale du capitalisme, quant à la forme de socialisation par le travail et l’argent, qui le caractérise bien au delà de la lutte des classe et de l’industrie.

    J’aurais au moins tenté. 🙂

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