Le si grand méchant loup (vu par le Nouvel Observateur)

 Il n’est pas bien de boire, mais Dieu que c’est bon. Les vapeurs obscurcissant encore ma vue, je vous livre pour réflexion un article publié dans le  « grand journal de la gauche intellectuelle et morale », c’est-à-dire Le Nouvel Observateur. J’ai mis d’autorité des guillemets, car tout de même, on conserve le droit de se moquer des Précieuses ridicules. Et ce droit, je l’exerce sans demander l’autorisation. Donc, Le Nouvel Obs.

Dans le papier qui suit, un François [rectification du 2 janvier] Caviglioli enfile les perles les plus usées par tripotage qui soient. Son propos est tellement imbécile, à ce point éloigné des réalités qu’il en devient une cible trop facile. Bien entendu – mais comment faire face à un sourd professionnel ? -, le Loup n’a pas été réintroduit. Il est revenu de façon naturelle depuis ses refuges italiens des monts Apennins, ainsi que des biologistes de réputation mondiale, comme Luigi Boitani, l’avaient annoncé dix années avant sa réapparition officielle, en 1992. Et s’il a été exterminé une première fois, ce n’est nullement grâce aux lieutenants de louveterie, mais aux primes d’État, à la strychnine et aux pétoires des villageois.

Évidemment, la rumeur visant Manfred Reinartz, opportunément Allemand, n’est que resucée des pires légendes du passé. Tout le reste est de la même eau empoisonnée. Le Loup est cruel, le berger est bien à plaindre. L’animal est même une « vache sacrée », façon Inde de pacotille, le paysan est méprisé, etc. Or, il faut s’attendre à tout de la part de ce monstre, qui ne pense qu’à une chose, le soir autour du feu : pénétrer « au cœur des villes pour y déchiqueter des enfants ».

Le sommet est peut-être atteint – mais comment être sûr, de la part d’un tel grand journaliste ? – avec cette présentation loufoque de la pensée supposément profonde de mes chers amis de l’Association pour la Protection des Animaux sauvages (Aspas). Pour cet excellent monsieur Caviglioli, l’Aspas et les « durs de l’environnement », dont je suis fatalement,  estiment que « le monde est trop policé, l’homme a souillé, domestiqué et dévasté la nature, alors que le loup incarne la liberté ». Notre grand reporter aura peut-être abusé de la lecture de Tintin et Milou, mâtinée comme il se doit d’un soupçon de Luc Ferry.

Une telle stupidité, une telle absence de la moindre recherche, une telle suffisance sont-elles graves ? Ma foi, je ne sais pas trop. Ce que démontre une fois de plus le texte de Caviglioli, c’est qu’un abîme sépare les petits marquis de son genre, soutenus par les grands féodaux de la « gauche intellectuelle et morale » et ceux qui cherchent des réponses à la crise de la vie sur Terre. Ils sont fats. Nous sommes peu.

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L’article du Nouvel Obs

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Le gentil petit loup et le grand méchant berger

 

Par 

Par un incroyable retournement de situation, les carnassiers sont devenus une espèce protégée, tandis que paysans et bergers sont en voie de disparition

Dans le Mercantour, il y a toujours un loup à l'origine de nos peurs. (Patrice Lapoirie-Maxppp)

(photo Patrice Lapoirie-Maxppp)

On croyait que le loup, exterminé par les lieutenants de louveterie, puis par l’urbanisation, avait disparu pour toujours. Il avait si longtemps fait régner la terreur. C’était la bête cruelle, aux techniques de prédation et de combat infaillibles, qui ne se contentait pas d’attaquer les troupeaux et leurs gardiens, mais qui entrait dans les villages, les années de grand froid, de guerre et de famine, pour y dévorer des enfants. Elle traquait aussi bien les humbles serfs que les grands de ce monde comme Charles Quint, harcelé par une meute de loups affamés sur une route de son immense empire. Mais on se trompait.

Les loups vont-ils entrer dans Paris comme dans la chanson de Serge Reggiani ? La capitale va-t-elle ressembler à la vision qu’en donne Péguy, « la plus énorme horde où le loup et l’agneau aient jamais confondu leur commune misère » ? »Le loup est revenu ». Ainsi l’affirme Anne Vallaeys dans son livre (1). Tout a commencé dans le Mercantour. En 1977, on découvre douze dépouilles de mouton. Le cauchemar n’est pas fini. Il y a toujours un loup à l’origine de nos peurs. Au début, on a peine à y croire dans ce parc naturel de châtaigneraies et déjà peuplé de lynx, de sangliers, de chamois, de mouflons et de lagopèdes. On parle d’un drôle d’animal au pelage gris jaunâtre. Mais il faut se rendre à l’évidence : il s’agit bien d’un loup. Le Mercantour a beau être presque inhabité, il n’en bruisse pas moins de rumeurs. On évoque une vieille légende, celle du maître des loups, ce personnage inquiétant qui élève des loups, parle leur langage et les dresse à lui obéir au doigt et à l’oeil avant de les lâcher dans la nature pour le plaisir de terroriser les humains. Tous les regards se tournent vers un industriel allemand, Manfred Reinartz, qui a clôturé son domaine de hauts murs dans la forêt.

Les solitudes du Mercantour

L’été dernier, Didier Trigance, un éleveur d’ovins exaspéré par trois loups qui lui ont tué deux agneaux, trois brebis et six de ses chiens, frappe avec un manche de pioche deux agents du parc national venus faire un « constat loup ». Il avait entendu ou cru entendre l’un d’eux lui dire avec mépris : »Ici, on n’a plus besoin de vous. » On ne saura jamais ce qui s’est exactement dit dans les solitudes du Mercantour, ce massif qui s’étend, au sud des Alpes, sur près de 70.000 hectares et s’étage de 490 à 3.143 mètres. Toujours est-il que Didier Trigance, dont les ancêtres ont toujours mené leur troupeau sur cette estive, le prend très mal. Il est véritablement endeuillé par la mort de ses chiens. Il ne lui reste plus qu’une chienne un peu craintive, et les chiens de berger sont de plus en plus rares et de plus en plus chers. Il a un coup de sang, et déclenche une jacquerie à lui tout seul. Le tribunal de Nice lui infligera trois mois de prison avec sursis, une clémence qui traduit l’embarras et la culpabilité de l’Etat.

Cette affaire survient à un moment critique : la fin de l’ère agricole où le paysan était intouchable et l’avènement d’une nouvelle ère furieusement écologiste où les derniers paysans sont des ennemis qui s’opposent au retour à la vraie nature dans la pureté de ses origines. Aujourd’hui, c’est le loup qui est intouchable. La convention de Berne de 1979 et la directive Habitats Faune Flore de 1992 lui assurent un statut de protection et ont fait des éleveurs et des bergers une espèce en voie de disparition dont personne ne se soucie. Les éleveurs sont des survivants abandonnés à leur sort. On n’a plus besoin d’eux, comme l’a peut-être dit le garde du parc national.

Un animal domestique comme les agneaux qu’il dévore

Les pouvoirs publics se sont peu à peu rendus aux raisons de l’Association pour la Protection des Animaux sauvages (Aspas) et des durs de l’environnement : en gros, le monde est trop policé, l’homme a souillé, domestiqué et dévasté la nature, alors que le loup incarne la liberté. Le méchant, aujourd’hui, c’est le berger. Le croquant. Mais ce loup réintroduit n’est plus un animal sauvage puisqu’il est protégé. C’est un animal domestique, comme les agneaux qu’il dévore.
A l’abri d’une législation qui fait d’eux des animaux sacrés, comme les vaches en Inde, les loups sont de plus en plus nombreux, ils agrandissent leur territoire et s’aventurent maintenant dans les plaines. Ils peuvent parcourir 50 kilomètres par nuit. Leurs attaques sont de plus en plus fréquentes dans les élevages ovins de la Haute-Marne et de l’Aube où se réveillent les grandes colères paysannes du passé.

Le loup a un solide appétit. Il consomme 2 ou 3 kilos de viande par jour. Ce sont les éleveurs qui régalent : les animaux domestiques constituent de 10% à 25% de son régime alimentaire. Le loup est partout chez lui, dans les montagnes, les grandes plaines agricoles. Il s’est affranchi de la forêt. Il est encore rebuté par les villes parce qu’il a peur de l’homme. Mais pour combien de temps ?

Les loups se risqueront-ils bientôt au coeur des villes pour y déchiqueter des enfants, comme le font parfois les chiens qui ont pourtant la faveur du public ? Méfions-nous de « nos amies les bêtes ». Les croisés de l’écologie dure, les partisans d’un retour à une virginité édénique devraient méditer ce qu’Alfred de Vigny fait dire à la nature : « On me dit une mère et je suis une tombe. »

(1) « Le loup est revenu », par Anne Vallaeys, Editions Fayard, 300 pages.

http://tempsreel.nouvelobs.com/societe/20131220.OBS0335/le-gentil-petit-loup-et-le-grand-mechant-berger.html nike air max trainers nike air max trainers

29 réflexions sur « Le si grand méchant loup (vu par le Nouvel Observateur) »

  1. 🙂

    Merci.

    « C’est l’intensification moderne du monde de l’élevage qui a amené un pastoralisme de grands troupeaux à taille inhumaine sur lesquels les grands prédateurs ont la tâche facilitée. »

  2. J’ignorais que nous vivons  » l’avènement d’une nouvelle ère furieusement écologiste  » !

    Des deux ritals , je vois un Astérix , qui dégaine la bouteille de temps en temps , et un Obélix , qui est tombé dans l’alambic dès sa naissance …

  3. Incroyable… mais vrai. En (presque) 2014, il est encore possible de lire de pareilles stupidités. Quelqu’un pourrait-il faire parvenir à leur auteur la plaquette « Loup – pour en finir avec les contre-vérités sur le pastoralisme et sur la chasse » éditée récemment -en 2012 je crois- par 12 associations dont l’Aspas et la Frapna -par laquelle j’en ai eu un exemplaire-? Mais je crois que ce serait de toute façon peine perdue. Nous avons affaire non seulement à un sourd, mais à un aveugle professionnel. Pour nous consoler (un peu), ceci:
    http://www.lematin.ch/suisse/Voici-la-premiere-meute-de-loups-photographiee-en-Suisse/story/17103221
    Cette image furtive, que je trouve magnifique et émouvante à la fois, me fait irrésistiblement penser à celles saisies au crayon, puis traduites en d’admirables lithographies gravées dans son atelier genevois, à l’occasion d’innombrables heures de guet par tous les temps, par l’immense artiste, naturaliste mais aussi philosophe suisse (tiens donc) Robert Hainard. Comme celle-ci par exemple:
    http://www.hainard.ch/product_info.php/cPath/9_1/products_id/30/FHsid/81mcmvad7qp3dqdqv922sa7qh6
    Et pour avoir une idée de sa pensée, sa Fondation nous offre en ligne un de ses ouvrages épuisés, « Le Monde plein » (lien sur cette page):
    http://www.hainard.ch/
    Un « monde plein » au lieu de la « pensée vide » du Nouvel Obs… Pour 2014, il est permis de rêver…

  4. François Caviglioli…n’est ce pas le même qui, il y a quelques années, faisant allusion à la langue corse, dans un articulet du même NO, la qualifiait d' »idiome pour bergers arriérés ».
    En voilà un qui fait fort : il déteste les loups et méprise aussi les bergers, alors là, chapeau!

  5. L’auteur de l’article a parfaitement rempli son contrat : il y a 90 réactions sur le site du Nouvel Obs.
    En revanche, la véracité des faits et l’objectivité ne faisaient manifestement pas partie du contrat…

  6. Quelle niaiserie cet article!Franchement, c’est grave de payer des gens à écrire des trucs pareils.Mais bon, on imagine que malheureusement, ça doit se vendre.Tout comme le discours de cet éleveur Didier Trigance qui avait 7 chiens et qui en a laisser 6 se faire bouffer en faisant bien comprendre que le 7ème va surement y passer aussi. Mais n’est-t-il pas le premier responsable?

    En tout cas l’actualité dans les élevages et le monde paysan, ce sont les loups a deux pattes qui dépècent les vaches et les moutons à la tronçonneuse directement sur place et qui font du buisness de viande. Le vol de bétail est monnaie courante maintenant et personne n’en parle dans le nouvel obs ni ailleurs.Surement moins vendeur que le loup qui va peut-être surement bientôt bouffer les gosses des villes comme le chantait Reggiani (qui me semble-t-il parlait au second degré des nazis, et pas des loups).
    Tous les matins, je me demande ce que je vais trouver dans ma bergerie et je redoute l’agnelage ou je dois y être la nuit aussi. J’ai les jetons et c’est pas du loup!
    Evidemment, la gendarmerie nationale à d’autres priorités (mais on se demande bien lesquelles) que le pillage des fermes.
    Bref, Caviglioni à la ramasse? Sans aucun doute et sur tous les plans!!
    Et plutôt que de me méfier de nos amis les bêtes,je me méfie de plus en plus de mes ennemis les hommes!

  7. Les émissions et « articles » abordant le sujet du loup sous le même angle se multiplient ces derniers temps sans raison particulière. Il y aurait un petit lobbying de nos chères organisations agricoles derrière que ce ne serait pas très étonnant. Y a-t-il des voyages de presse à la clé comme pour le saumon norvégien, là est la question.

    France Inter s’est illustrée une nouvelle fois par une émission sur le loup le 25/12 similaire par la tonalité à celle diffusée il y a quelques semaines à 14h. Tellement similaire qu’on y retrouvait le même Jean-Marc Moriceau débitant ses discours anxiogènes.
    Moriceau l’historien dont France 3 faisait pas plus tard que dimanche denier dans son magazine d’information « le plus grand spécialiste français du loup », probablement comme Claude Allègre le géologue était le plus grand expert du climat.
    Dans l’émission « service public » de France Inter, il y avait 5 invités, 4 anti loup (dont le président du CG des Hautes-Alpes qui a récemment coupé les aides à la LPO PACA pour lui apprendre à faire respecter le droit http://www.ferus.fr/actualite/la-lpo-punie-pour-avoir-fait-suspendre-un-arrete-illegal-de-tir-de-loup-dans-les-hautes-alpes) et un défenseur (qui s’est peu fait entendre).
    France 3 n’avait elle pas peur de tendre le micro à l’éleveur qui avait cassé la mâchoire d’un garde du Parc du Mercantour à coup de manche de pioche l’année dernière.

    Les émissions de france inter : http://www.franceinter.fr/emission-service-public-loup-y-es-tu
    http://www.franceinter.fr/emission-la-tete-au-carre-vivre-avec-les-loups

  8. Quand j’ai lu cet article (?) il y a quelques jours, j’ai bien failli me fendre d’un mail à ce m. Caviglioli pour lui demander s’il avait eu sa carte de presse dans une pochette-surprise.
    J’y ai renoncé parce que devant tant de bêtise, je n’ai pas eu envie de perdre du temps.
    Merci Fabrice de l’avoir si bien fait pour moi et pour tous les défenseurs de ce magnifique animal.

  9. Hector,

    Désolé, mais je ne partage pas votre sentiment sur Moriceau. Le présenter comme le plus grand spécialiste du Loup est une absurdité, certes. Mais l’ayant lu, l’ayant rencontré, ayant regardé personnellement des pièces, ma conviction est faite que c’est un excellent historien. Nous n’avons rien à perdre à reconnaître certaines évidences. Sous certaines conditions, un loup peut croquer de la chair humaine. Et alors ?

    Bien à vous,

    Fabrice Nicolino

  10. Bonjour,

    Merci à Marielle pour le lien loup.org .J’ai beaucoup aimé l’article « le paradoxe de la modernité c’est le retour du sauvage », qui entre autre reprend des textes de l’almanach d’un comté des sables d’ Aldo Leopold,ce qui n’est pas si fréquent !
    Encore merci.

    Michaël

  11. Nous avons déjà échangé sur le sujet et je sais que vous accordez de la crédibilité à Moriceau. Excellent historien peut-être, mais en quoi cela fait-il de lui un spécialiste de l’animal et pourquoi se permet-il de donner son avis sur la « gestion de l’espèce » (je n’aime pas cette expression) aujourd’hui ?
    Par ailleurs si son travail est sérieux, quelle est la fiabilité des registres paroissiaux du 15ème au 19ème siècle concernant les attaques de loup… Je ne sais pas s’il prend des précautions sur ces sources dans ses écrits, mais il n’en fait jamais état dans ses prises de paroles médiatiques.

    Si vous avez un heure à tuer, écoutez les émissions citées plus haut et vous pourrez vous faire votre idée sur son discours.
    Dans une interview plus courte, en deux minutes voilà ce qu’il assène à propos du loup : « drame humain collectif » pour les bergers, « pression intolérable », « le loup doit être chassable dans les régions où il concurrence le pastoralisme ». http://www.pyrenees-pireneus.com/Ecologistes-Ecologie/Moriceau-Jean-Marc/2013-10-18-Moriceau-parle-du-loup-Radio-Totem.html (voyez la source, Moriceau est porté en étendard par les antis)
    Vous avez écrit plusieurs fois et sans concessions à propos de José Bové tenant le même genre de propos.

    Moriceau joue à faire peur à ceux qui veulent bien l’écouter, et aux médias toujours friands de sensationnalisme. Combien d’attaques sur l’homme en Europe depuis des décennies, et dans des pays où le loup est bien plus présent qu’en France ? Il reconnait lui même que ça se compte sur les doigts d’une main.
    Et si vous Fabrice n’êtes pas désarçonné par le fait que le loup peut croquer de l’homme, imaginez l’effet de tels propos assénés hors contexte et de manière caricaturale dans des émissions grand public, en jouant sur les peurs inscrites chez chacun par le petit chaperon rouge et compagnie.

    Et si vous prenez des émissions comme celles de France inter dans laquelle vous additionnez Castaner, un syndicaliste ovin, le président du CG 05 et Moriceau, vous obtenez le tableau complet de la fabrique d’une opinion favorable à l’impérieuse nécessité de l’éradication du loup.

  12. Et bien sûr, on retrouve cité Anne Vallaeys dans l’article. Cette « journaliste » qui n’a aucune référence naturaliste a déjà servi pour un article tout aussi stupide dans Marianne fin septembre.

    Je n’ai que survolé l’article du Nouvel Obs qui ne fait que reprendre les mêmes éléments de langage et les mêmes délires que tous les autres. Il y a une telle ressemblance entre tous ces articles publiés dans la presse nationale et régionale qu’il y a manifestement derrière une puissante action de lobbying avec fourniture d’arguments tout préparés. Pratique, cela évite à des « journalistes-sic » d’avoir à faire le moindre travail de véritable investigation (long, fatiguant et parfois risqué avec certains ultra agropastoraux).

    J’espère seulement que c’est uniquement la paresse, la bêtise, l’inculture et l’idéologie bornée qui explique la sortie en rafale (aussi invendable que la viande ovine) de tous ces articles. Je l’espère mais c’est un tel tir de barrage que l’on finit par se poser des questions.

  13. Le procede est tellement classique: Creer une opposition entre deux allies objectifs (Si j’ai bien compris, plus de loups requiert aussi plus de surveillance des troupeaux et plus de presence humaine, on ne peut laisser « la nature » a l’abandon, se desertifier) pour mieux exonerer « la poursuite des affaires comme d’habitude », c’est a dire la desertification et la mecanisation de la nature.

    Sinon, on trouve un peu partout en Inde du boeuf et meme de delicieuses et tendres saucisses de boeuf -quel luxe n’est-ce-pas 😉 (a part au Gujarat) donc si l’auteur avait lu autre chose que Tintin il aurait ecrit « les TIGRES sacres », qui eux sont proteges par la loi, tuent du betail et tuent aussi des villageois, qui ne les menacent pas, mais par contre ces populations de tigres maintenues sous perfusion a gand renfort de fonds publics sont menacees par cette meme industrie du tourisme qui vit de leur legende…

    Mais les faits n’aident guere la propagande…

    Bonnes fetes a tous!

  14. Avec un artricle aussi ras du front et sans aucune recherche, il semble évident que Caviglioli ait choisi de faire un coup de pub à sa consoeur Anne Valleys tout en gagnant un article facile à écrire car… sans recherche.
    La déontologie de la presse en prend encore un coup.
    Est-ce étonnant avec ce journal qui à la fin dans les années 90 tentait de faire passer les écologistes politiques (les Verts) pour des fascistes ?
    J’ignore cet hebdo depuis longtemps, faites de même… ce qui ne nous dispense pas de répondre à ses attaques contre la faune sauvage.
    Fabrice, je partage les critiques d’Hector sur Moriceau concernant ses prises de position sur le loup qui dépassent complètement son métier d’historien. C’est son droit, mais là, je ne suis plus.
    Je veux bien lire l’historie (et critiquer : le propre de l’hitorien c’est d’afficher des sources limpides donc critiquables) j’ai plus de mal avec le citoyen anti-loup… bien entendu cité par Dollo sur son site « Pyréniais ».

  15. Au sujet de Moriceau, il faudrait comparer les attaques de loups sur l’homme, avec celles de chien, et la mortalité due aux accidents de la route, du travail…si c’est une attaque tous les 20 ans, cela reste marginal.

    Quant au journaliste auteur de l’article, il a probablement été sélectionné par sa maîtrise de la langue et non sur le fond, comme beaucoup de « littéraires » tel Zemmour ou BHL.

  16. Réponse du Président de FERUS au Nouvel OBS :

    « Sous un titre accrocheur, “Dans la gueule du loup”, dans la cadre de la rubrique “Notre époque – biodiversité”, vous vous livrez à un réquisitoire anti-loup sous prétexte d’une critique du livre de votre consœur, Anne Vallaeys, “Le loup est revenu”.
    Comment est-il possible qu’un journaliste digne de ce nom reprenne ainsi des arguments qui sont pour la plupart erronés, déviés, pernicieux, voire même mensongers, sans même, à l’évidence, une vérification ne serait-ce que minimale ? Ainsi, à vos yeux, Anne Vallaeys a toutes les vertus de celle qui dit la vérité, la seule vérité, “l’initiée”, celle qui sait, et vous n’avez même pas pris la peine d’interroger ou seulement de vous renseigner auprès de ceux qui ne pensent pas la même chose. Vos confrères de “Marianne”, dans un numéro récent, qui faisait lui aussi l’analyse de ce bouquin, ont eu au moins l’élémentaire correction de me donner la parole et une page entière de leur revue où j’ai pu exprimer certaines idées qui vont à l’encontre totale de celles d’Anne Vallaeys. Voila au moins du vrai journalisme, qui honore le débat contradictoire et nécessaire à l’enrichissement de toute démocratie… Ce n’est visiblement pas ainsi que vous voyez les choses, c’est vraiment regrettable, surtout venant du Nouvel Obs, revue à laquelle je suis abonné depuis des dizaines d’années. Connaissant bien le sujet, cela me laisse de vrais doutes sur tout ce que vous pouvez écrire dans cette revue… et me fait vraiment m’interroger sur la suite de mon abonnement.
    Non, nous ne sommes pas dans une nouvelle ère “furieusement écologiste”, mais nous prenons simplement en compte la nature qui nous entoure et nous la respectons, comme nous respectons le vivant animal. Le loup, comme l’ours ou le lynx, a le droit de vivre libre, sauvage et en paix. Nos écosystèmes le permettent parfaitement et il y de la place pour tout le monde, élevage et prédateurs. Il suffit seulement de se donner les moyens, qui ne sont d’ailleurs pas nécessairement financiers, de mettre en oeuvre la cohabitation. Ce qui fonctionne assez bien à l’étranger où les grands prédateurs sont présents, ne devrait-il donc pas fonctionner en France ? Voila donc, là également, la fameuse “exception française”, celle qui fait que ce qui fonctionne ailleurs ne peut pas fonctionner chez nous ! Notre association oeuvre sur le terrain depuis 15 ans en soutien aux éleveurs en zones à loups, notamment en Mercantour, et démontre que la cohabitation est possible par notre action d’écobénévolat “pastoraLoup”.
    Alors, bien sûr, c’est tellement plus facile et “vendeur” de dire que le “grand méchant loup est revenu”, en prenant comme paroles d’évangile les propos d’Anne Vallaeys. Et puis, c’est tellement mieux de faire peur dans les chaumières en sortant des phrases comme “Les loups vont-ils entrer dans Paris ?”. Dire que le loup a été réintroduit, alors qu’il est revenu naturellement d’Italie, de laisser croire qu’il dévore tous les agneaux alors que le cheptel domestique ne représente pas 10 % de son alimentation et encore parce qu’il est mal protégé, de dire que les loups se risquerons bientôt au cœur des villes pour y déchiqueter des enfants alors que, de mémoire d’homme, on ne relève aucune attaque de loups contre les humains, ce qui est hélas loin d’être le cas de nos chiens, nos bon “toutous” domestiques.
    Le combat des éleveurs qui refusent de prendre en compte les données du respect de la vie sauvage qui les entoure est un combat d’arrière garde et ils le savent. Seuls ceux qui pratiquerons un élevage de qualité et qui se protègerons correctement des prédateurs survivrons, les autres disparaîtrons, c’est inéluctable. L’opinion publique ne s’y trompe d’ailleurs pas puisque 80 % des citoyens français sont favorables au loup (sondage IFOP / ASPAS-ONE VOICE de fin septembre 2013).
    Nous ne sommes pas des “croisés de l’écologie dure partisans d’un retour à une virginité édénique”, mais simplement des citoyens soucieux du respect de la vie, aussi bien des grands prédateurs que des troupeaux domestiques dans des écosystèmes respectueux de l’environnement.
    Pour finir, la chanson de Serge Reggiani fait allusion à des loups qui portaient un “casque à pointe”, bien plus dangereux et votre référence à Alfred de Vigny est bien mal venue à mon avis. Je vous répondrai simplement par une citation d’Elie Wiesel : “Toutes les formes de vie doivent être considérées comme un patrimoine essentiel de l’humanité” »

  17. Il y a à l’évidence depuis quelques mois une opération de lobbying balaise. Comme il ne suffisait pas que les éleveurs de moutons et certains politiques soient les seuls à vouloir le (re) éradiquer, voilà maintenant que la folie « anti-loup » atteint des milieux jusque là épargnés, les journalistes entre autres (j’ai les noms).

    Pour complèter ce tourbillon de sottises, écoutez un peu Farid Benhammou sur France 5 : http://www.france5.fr/emissions/c-a-dire/diffusions/26-12-2013_161568 . Ses propos sont certes sains et objectifs, mais ce qu’il faut écouter, c’est surtout la manière dont le journaliste appréhende la discussion qui est révélatrice : de la peur du loup qu’il tente de faire revenir au premier plan aux pleurnichements habituels sur les éleveurs.

    On retrouve le même fil conducteur partout, dans tous les médias. Ah : les éleveurs ! Aucune profession n’est l’objet d’autant de sollicitude de la part de la presse ! Ils remplissent les colonnes de tous les journaux ! En fait on le dixième pour parler des jeunes hyper diplômés condamnés au chômage ou aux CDD dévalorisants ?

    Etonnant, non ?

    A part ça, je vote Hector, qui est, de tous les commentateurs de cet article, celui qui me paraît dire le plus de choses sensées. Relisez ses messages et bonne année à tout le monde.

  18. @ Jacques Baillon, lisez l’ode à lupus (version littéraire CLEC) depuis Google en tapant ce titre et transmettez là à ces journalistes, ça fera du bien.
    Salutations

  19. Amis écologistes,
    Il va falloir changer votre logiciel relatif au danger des super-prédateurs pour l’Homme.
    Le site officiel de l’Etat a fait siennes les conclusions du Professeur d’Université de Caen qui a recensé 3000 victimes humaines du loup jusqu’à son éradication au début du XXème siècle. Ce scientifique estime à 17000 le nombre total de victimes humaines de la prédation du loup sain. En plus, il y a les très nombreuses victimes des loups enragés.
    La dernière attaque d’un ours dans les Pyrénées date de 1865 et s’est soldée par un père de famille dont la tête et un bras ont été dévorés devant sa maison et devant ses enfants impuissants.
    Les loups ne dévorent pas la tête, c’est leur signature. Les cimetières français sont encore pleins des têtes de leurs victimes. La dernière est celle de Mattia Tondelli, gardien de refuge de 27 ans dans le Mercantour, disparu en août 2011 et dont la tête et deux os ont été retrouvés au printemps 2012 rongés officiellement par des « bêtes sauvages ».
    Ceux qui pratiquent les sentiers de grandes randonnées, à pied ou en VTT, notamment en solitaires, ont depuis au moins une dizaine d’années une appréhension des loups. Aujourd’hui, le nombre des loups explosant, les randonneurs sont nombreux à se demander s’ils ne risquent pas d’être attaqués, comme çà a été le cas récemment au Canada plusieurs fois sur des routes nationales (en vélo, en VTT et en moto). Il n’y a pas besoin d’une meute. Un loup solitaire est capable de tuer un homme adulte en moins d’une minute en lui sautant à la gorge.
    La politique qui consiste à ensauvager de très vastes zones du territoire national va confiner la population dans les villes et stopper net le développement du tourisme vert.
    En outre, si le lynx et l’ours semblent ne pas vouloir quitter les massifs, les loups se répandent actuellement sur tous leurs territoires traditionnels, aux portes (Hyères) ou au centre des villes (La Bresse). Le nombre officiel de 250 loups n’a pas varié depuis 2011. En réalité, le taux de reproduction naturel en cas d’abondance de nourriture étant de 40 % par an, il est vraisemblable qu’il y ait en France, sur la base des données officielles, 950 loups en 2014 et 1870 loups en 2016.
    Je ne cherche en aucun cas le contact, mais j’ai personnellement croisé un loup aux prises avec un patou sur un chemin de grande randonnée conseillé par le département des Alpes Maritimes le 1er août 2012. Si le patou n’avait pas été là, peut-être ne serais-je pas là pour vous rappeler au principe de réalité.

  20. Christian,

    Merci pour votre message, mais quoi ? J’ai longuement interrogé Jean-Marc Moriceau pour un entretien paru dans la revue XXI et je défends son travail y compris dans un milieu naturaliste souvent hostile. Alors, le principe de réalité – auquel je me soustrairais – ne me concerne pas.

    Le problème est simple : ou l’homme accepte sur cette Terre la présence d’autres que lui, et qui ne tueront jamais autant que lui; ou non. Mais dans ce dernier cas, il faudra tuer non seulement les ours, les loups, les lynx, mais aussi les lions, les éléphants, et jusqu’aux abeilles, responsables de davantage de morts en France que les loups.

    Bonne journée,

    Fabrice Nicolino

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