Frédéric Wolff n’aime pas le téléphone nouveau

Une nouvelle génération de téléphonie mobile est annoncée : la 5G. Elle est beaucoup plus qu’un simple aménagement des standards téléphoniques actuels. Le progrès qu’elle préfigure ? Un effroyable regrès sanitaire, écologique, démocratique et humain. Allons-nous laisser faire ? Résister ? Ni cobayes, ni machines, nous ne sommes pas négociables, pas plus que la vie sur Terre.

Des milliards d’objets connectés, des millions de stations de base terrestres, une antenne tous les cent mètres, 20 000 satellites supplémentaires, le Très-Haut débit accessible aux endroits les plus reculés du monde, mille fois plus de données transmises, des hologrammes à volonté, des véhicules sans conducteurs, des robots pour nous opérer à distance, pour remplacer les derniers paysans, des services publics dématérialisés, des données à foison sur nos comportements, sur nos déplacements et sur nos vies placées sous surveillance permanente, mieux encore, sous pilotage électronique, une planète ou tout devient intelligent : les villes, les routes, les maisons, les frigos, les brosses à dents… 350 000 ans d’Homo Sapiens pour en arriver là. Gageons qu’une innovation rendra la connerie universelle, elle aussi, intelligente.


Il est difficile de se représenter toutes les retombées de cette nouvelle fuite en avant tant elles sont colossales, obéissant à ce que Günther Anders nommait les « phénomènes supraliminaires » échappant à notre perception en raison de leur ampleur. Mais au moins peut-on essayer de penser ce qui se joue. Au moins doit-on tenter de relier ce qui, pris isolément, semble anodin et presque désirable si l’on s’en tient à la doxa progressiste.
Ce qui, souvent, s’impose lorsque l’on considère les technologies sans fil, ce sont les risques sanitaires. Les ondes 5G sont-elles nocives ? Cette question est d’autant plus préoccupante que l’on connait les effets délétères des radiofréquences du type 2G, 3G, 4G, wifi… Je ne suis ni physicien, ni biologiste, mais je sais lire. Et j’ai lu. Des études publiées dans des revues à comités de lecture, des alertes de scientifiques, de médecins, des témoignages de personnes électro-hypersensibles avec qui j’ai partagé le quotidien.

Combien de preuves accablantes du danger des ondes artificielles ? Des dizaines ? Des centaines ? Des milliers ? Des milliers. Je ne vais pas dresser la liste des risques sur la santé. Ils sont connus et mentionnés dans un appel international récent de scientifiques, de médecins et d’organisations. Et ils sont effrayants quoi qu’en disent les lobbies et leurs collabos. Ils ont beau jeu de répondre qu’il n’y a pas consensus scientifique et qu’il faut continuer à étudier tout en poursuivant l’emballement technologique et son cortège macabre, s’inscrivant ainsi dans la lignée des scandales sanitaires passés, du tabac à l’amiante, en passant par le dérèglement climatique, les pesticides, les perturbateurs endocriniens, les Ogm… A chaque fois, le même scénario, à quelques variantes près. Les conflits d’intérêt, la fabrique du doute, les autorités sanitaires et scientifiques complices ou aphones, les protocoles biaisés, la rédaction d’articles favorables par l’industrie signés ensuite par des scientifiques de renom… Tous les moyens sont bons pour gagner du temps, rendre la société dépendante, inverser la charge de la preuve, individualiser les responsabilités, dénigrer les lanceurs d’alerte, voire les victimes.


On me rétorquera qu’aucune étude sanitaire n’a été réalisée relativement à cette nouvelle génération d’ondes. Certes. Mais tout de même, trois choses à ce propos :
1. La 5G ajoutera une nouvelle source de pollution électromagnétique à celles déjà existantes. Comment ne pas craindre que ce cumul ne soit pas préjudiciable au monde vivant ? A force de poser des pièces les unes sur les autres, l’empilement finira par s’effondrer. La pièce qui aura provoqué le basculement ne sera pas foncièrement différente des précédentes. Poison chimique, rayonnement ionisant ou non-ionisant, nouvelle augmentation de la température moyenne, comment savoir ? La situation qui en résultera sera inédite et irréversible. Cela ne concerne pas seulement la santé, mais l’ensemble des écosystèmes naturels, sociaux, économiques, humains…


2. Il est tout de même extravagant de déployer une innovation sans s’être inquiété sérieusement de ses effets sur la santé publique. Rien de bien nouveau, hélas, mais quand va-t-on cesser de nous prendre pour des cobayes ? Si la 5G était un médicament, elle ne serait pas autorisée !


3. Pour autant, comment serait-il possible de conclure à une totale innocuité de cette technologie, quand un cancer peut mettre 30 ans à se déclarer, quand les effets cocktails – entre différentes fréquences, entre rayonnements artificiels et molécules chimiques de synthèse – sont quasiment infinis et laissent entrevoir le pire, quand les symptômes liés aux ondes sont asymptomatiques, quand on peut être vulnérable même à de très faibles doses – ainsi, pour les fœtus, les enfants, les personnes malades, épuisées, chimico et électro-hypersensibles ? Où pourront survivre ces dernières, quand il n’y aura plus aucun endroit vierge d’ondes sur la terre et sur la mer, alors que bon nombre d’entre elles endurent d’ores et déjà un enfer innommable ?


Le bon sens le plus élémentaire voudrait que l’on s’abstienne, que l’on s’en remette au principe de précaution, ou plutôt de prévention, étant donné le foisonnement de preuves scientifiques alarmantes.


Ce n’est là qu’une partie du problème. Quand bien même des réseaux filaires ou je ne sais quelle innovation seraient retenus et nous épargneraient les ondes toxiques, il y aurait lieu de refuser cette nouvelle génération de télécommunication qui aggravera la dévastation écologique en cours. Par quel miracle les fourmis, les abeilles, les oiseaux seraient-ils épargnés, alors que des études sérieuses prouvent les effets biologiques sur ces espèces ? Plus largement, à quoi faut-il s’attendre ? A des centaines de millions de téléphones 5G et de gadgets électroniques à venir, à de nouvelles infrastructures dispendieuses, à des extractions de minerais et de matériaux extrêmement polluants, à des déchets qui le sont tout autant, à des sols stérilisés, à des nappes phréatiques asséchées, à une gabegie d’eau potable et d’énergie. Pour mémoire, les data centers rejettent autant de CO2 que le transport aérien. Il faut croire que notre boulimie numérique importe plus que la vie sur Terre. Comment faut-il le formuler ? Ces technologies sont incompatibles avec un usage respectueux du monde. Las. D’un côté la déploration pour la planète, de l’autre la fascination pour la techno-science et la croissance. « Dieu se rit des hommes qui déplorent les effets dont ils chérissent les causes », écrivait déjà Bossuet. Rien de bien nouveau, en somme, si ce n’est l’échelle inédite de la Catastrophe. Un nouveau pas vers l’abîme en toute connaissance de cause. Si notre civilisation était un humain, elle serait internée à vie comme n’importe quel psychopathe.


Combien coûtera ce petit caprice de technocrates ? 500 milliards d’euros sur 10 ans, selon l’estimation de la Commission européenne. Quand on sait qu’un Conseil Général refuse d’attribuer une aide qui pourrait alléger un peu les souffrances de personnes électro-hypersensibles, il y a de sérieuses raisons d’être révulsé, non ? Et ce n’est là qu’un exemple parmi des milliers d’autres tout aussi immondes les uns que les autres. Qui paiera les conséquences de ces nouveaux jouets inutiles et nuisibles, imposés, rappelons-le quand même, sans aucune délibération, sans la moindre consultation populaire ? Le coup d’Etat est magistral. Dans une société technicienne administrée par les experts, une seule solution : la plus efficace. Comme nous sommes une civilisation soucieuse de l’image, nos gouvernants s’attachent à combler notre besoin d’illusion, et quoi de mieux, pour faire diversion, que des élections qui ne changeront rien, un grand débat qui se gardera bien d’aborder les sujets majeurs ? Nucléaire, nanotechnologies, transhumanisme, innovations perpétuelles, industrialisation, marchandisation et enlaidissement du monde, armes de guerre massive, ethnocides… Et il faudrait en plus aller voter pour le parti unique de la société techno-industrielle et de l’abondance matérielle ? Il faudrait participer à son simulacre de démocratie et croire à ses sornettes selon lesquelles les avancées technologiques sont bonnes pour notre santé, pour notre sécurité et pour la planète ? Il faudrait s’agenouiller devant leurs égos bouffis d’orgueil et leurs hologrammes bêtifiants ? Sans moi.


A ces questions sanitaires, écologiques et démocratiques, s’ajoute un enjeu crucial : celui de notre liberté, de notre humanité dans le monde hyper-connecté de la planète intelligente. Des puces RFID aux smartphones, des compteurs Linky à la transition numérique, les dispositifs techniques s’accumulent pour édifier la Smart City. La 5G complétera ce bel ensemble dont les technophiles peuvent être fiers. Détruire le monde naturel ne leur suffit pas, il leur faut aussi s’attaquer à ce qui reste de notre humanité. Qu’est-ce qu’une ville intelligente ? Une ville morte, peuplée d’humains diminués, bientôt faussement augmentés grâce aux ennemis de l’humain, les transhumanistes. Des techno-mutants, amputés de leurs facultés déléguées aux machines, mutilés de leur mémoire, de leur pensée, de leur sensibilité, de leur concentration, de leur capacité de faire, de penser, de choisir, de résoudre des problèmes par eux-mêmes. Une humanité frappée d’obsolescence, réduite à une seule dimension, celle d’un rouage économique mis à nu, ciblé, traqué, surveillé, n’ayant pour seul guide que la maximisation de ses intérêts. Un troupeau standardisé et prédictible, compétitif et malléable, car dans l’univers surpeuplé de la mégalopole, sur une planète aux ressources comptées et aux besoins infinis, il importe d’optimiser les flux, de congédier le hasard et l’imprévu. La meilleure façon d’y parvenir ? Révoquer l’humain. Des guichets sans guichetiers, des caisses sans caissières, des métros, des bus et des voitures sans conducteurs, des écoles sans professeurs, une médecine sans médecin, des bibliothèques sans bibliothécaires, des services publics sans humain à qui s’adresser. Des applis, des bornes, des automates, des voix synthétiques, des algorithmes, des caméras de flicage avec reconnaissance faciale, des évaluations permanentes de chaque parcelle de nos vies, du prédictif et du coercitif… Voilà la planète intelligente et la grande convergence des technologies. « L’incarcération de l’homme-machine dans le monde-machine », ainsi que l’écrivent les auteurs inspirés de Pièces et main d’œuvre, ce groupe de réflexion critique grenoblois qui, à longueur de livres et d’articles, met au jour « l’enfer vert », « les gadgets de destruction massive » – nos téléphones portables – les puces RFID, le nano-monde, « les mouchards électroniques » au doux nom de Linky, la technologie comme fait majeur de notre époque…


La ville intelligente est sans doute le rêve des gestionnaires et des techniciens de tous bords, mais elle est un cauchemar pour tous les êtres épris de liberté et d’humanité. On n’habite pas dans une telle cité, on y fonctionne. L’humain n’y a pas sa place. Réduit à n’être qu’un accessoire du système technicien, et finalement qu’une série de chiffres, il est voué à disparaître dans son humanité même. Le compte à rebours a commencé, il est déjà bien entamé. La machine s’empare des esprits autant que des corps. A chaque problème, qu’il soit social, écologique ou politique, une solution : la technologie. A chaque geste, à chaque opération de la vie quotidienne, une prothèse. Comme il est bien connu que la fonction crée l’organe et la prothèse le handicap, comme les générations nées, élevées et éduquées avec le digital l’auront totalement naturalisé, je suis, pour ma part, plus que tourmenté, partageant avec Jaime Semprun cette interrogation obsédante : « […] quand le citoyen-écologiste prétend poser la question la plus dérangeante en demandant : “ Quel monde allons-nous laisser à nos enfants ? ”, il évite de poser cette autre question, réellement inquiétante : “ A quels enfants allons-nous laisser le monde ? ” » (L’abîme se repeuple, éditions de l’Encyclopédie des Nuisances 1997). Les adultes ne sont pas épargnés par cette emprise numérique, pas plus les seniors et bien des écolos, soucieux avant tout de ne pas paraître conservateurs ou réactionnaires, et c’est avec effroi qu’il m’arrive d’assister, dans les espaces civilisés, à des scènes consternantes où les gens ne se regardent plus, ne s’écoutent pas vraiment, se parlent en continuant de pianoter sur leurs écrans tactiles ; comment avons-nous en arriver à ce si peu d’attention aux autres, ceux qui sont là à côté de nous, et les lointains, les sacrifiés de notre petit confort moderne ? Quel Hopper contemporain peindra la mélancolie de l’âge numérique, ses solitudes, ses cohortes de naufragés ? Les cloîtrés dans leurs cages de Faraday, les empoisonnés dans leurs villages du cancer, les délabrés dans les mines de métaux rares et les décharges électroniques, les esclaves dans les usines à nécro-phone, les ravis de l’aliénation électronique…


Malgré tout, des dissidents – et pas seulement des ermites ou des hommes des cavernes s’éclairant à la bougie – rejettent cette colonisation électronique, refusant le téléphone mobile, voire internet, car ces technologies sont climaticides, polluantes et asservissantes. Des éleveurs refusent de pucer leurs bêtes, des assistantes sociales boycottent le rendu des statistiques, des personnels de l’éducation nationale dénoncent l’école numérique, un réseau – Ecran Total – rassemble les personnes opposées à l’informatisation et à la gestion.


Y aura-t-il un sursaut pour faire barrage à la 5G ou allons-nous laisser faire comme nous avons, majoritairement, acquiescé à la soumission aux écrans ? Des collectifs d’opposition vont-ils se multiplier, plus nombreux encore que ceux qui se sont opposés aux compteurs Linky ? Verrons-nous des actes de désobéissance civile, des refus de collaborer, des boycotts massifs, des faucheurs d’une nouvelle génération, des convergences entre les défenseurs de la santé publique, des abeilles et des oiseaux, de la démocratie, des services publics de proximité, de la liberté et de l’humanité ? Des zones à défendre s’installeront-elles un peu partout sur nos territoires ? Des mouvements de type « Faut pas pucer » grandiront-ils dans les activités et les métiers menacés ? Des villes se déclareront-elles territoires hors 5G ? De nouvelles formes de combat verront-elles le jour, des alliances inattendues se noueront-elles avec pour mot d’ordre : Ni cobayes, ni machines ? En finirons-nous avec cet impensé qu’est la technologie, si répandu dans les milieux qu’on dit alternatifs ? Allons-nous comprendre enfin qu’elle est l’accélérateur majeur de la destruction du monde humain et non-humain ?


Bien malin qui le dira. Contre cet angle mort de la réflexion, il importe instamment de réhabiliter la Pensée. Je la tiens pour une force agissante, un point d’appui pour soulever le monde. « Ce que des idées ont produit, d’autres idées peuvent le détruire » (Pièces et main d’œuvre, Manifeste des chimpanzés du futur). Oui, il est urgent de lire les penseurs. L’un d’entre eux, justement. Jacques Ellul, écrivait en 1972 :
« S’intéresser à la protection de l’environnement et à l’écologie sans mettre en cause le progrès technique, la société technicienne, la passion de l’efficacité, c’est engager une opération non seulement inutile, mais fondamentalement nocive. Car elle n’aboutira finalement à rien, mais on aura eu l’impression de faire quelque chose, elle permettra de calmer faussement des inquiétudes légitimes en jetant un nouveau voile de propagande sur le réel menaçant. »


Cette pensée permet de tracer une ligne de partage entre les environnementalistes et les éco-gestionnaire du désastre d’un côté, les écologistes authentiques et les néo-luddites de l’autre côté. Le Président du parti des Verts en Suisse, Alberto Macchi, en offre une illustration parfaite, en déclarant ceci : « Nous n’avons pas d’opposition de principe à la 5G. Notre position est de dire qu’aujourd’hui, on n’a pas suffisamment de réponses en matière d’effets potentiels de cette technologie sur la santé ». Je ne connais pas cet homme, et peut-être est-ce une excellente personne qui se bat sincèrement pour son prochain. Mais tout de même, ceci. Qu’il se rassure. La technologie trouvera une solution. Grâce aux capteurs greffés sous la peau, des alertes nous seront envoyées en cas de dépassements des seuils de danger et une appli nous guidera – pour ne pas dire nous contraindra, mais comme c’est pour notre bien, soyons charitables, n’est-ce pas ? – dans les bonnes pratiques d’une santé optimale, car dans la nécropole, chacun est responsable de son bien-être. Grâce à la rhétorique du Progrès, la dépendance technologique c’est l’autonomie, l’aliénation électronique la liberté, le techno-totalitarisme la démocratie, la dévastation écologique la transition énergétique et numérique. De quoi se plaint-on ?

Frédéric Wolff

19 réflexions sur « Frédéric Wolff n’aime pas le téléphone nouveau »

  1. MAIS QUI EST AUX COMMANDES depuis de siècles, non d’un chien?
    quelles sortes d’humains sont au commandes ?
    il n’y a pas de quoi être fier de l’état de la planète, bousillée par qui ?
    nous sommes envahis – même les moins connectés- par leur intrusion, leur brutalité,
    leur cynisme, leur « je sais ce qui est bon pour toi »
    il va falloir passer sérieusement au « shame on name », qu’ils se sachent vus, observés, repérés et donc en danger
    masculin/féminin = 50/50
    on est si loin du compte ;-)*

  2. Mais n’oublions pas que notre meilleure alliée contre la technologie, c’est la technique !
    L’amour du travail bien fait, le respect pour les choses et les êtres, l’art d’ajuster avec la plus grande précision les concepts les uns aux autres. Il y a plus de « calculs » (au sens: concepts articulés les uns avec les autres avec la plus grande précision et la moindre quantité de déchets) dans la structure de Notre-Dame de Paris, dans les variétés de riz, de céréales, de fruits et légumes traditionnels, que dans un moteur à réaction ou une bombe atomique « tactique ». Que ces calculs ne soient pas imitables par un robot n’est pas une preuve de leur imperfection, mais de leur maturité. Comme écrivait Gilbert Simondon ! Un ponte du « media department » du MIT se lamentait que jusqu’à présent, aucun robot n’a été capable de faire une soupe correcte, et que toutes les tentatives ont résulté en des « mixers chers ». Simondon avait raison: Plus une technique est automatisée, intégrable à l’ordinateur, plus elle est bête. L’intelligence c’est tout autre chose. Il faut réaliser qu’elle n’existe pas séparée des qualités des choses et des êtres. Le calcul n’est que le fantôme de l’intelligence, son ombre, son cadavre, ce qu’il en reste lorsqu’on a retiré tout ce qu’elle a de puissant et de réellement efficace. Contre le régres technologique (« discours de la technique », autant dire la mousse, l’auto-illusion, la fascination naïve) la technique est notre meilleure alliée. Il faut éduquer les enfants à la vraie technique, pas à l’ideologie technologique, pas à l’illusionisme informatique, et sauver la science, d’abord au niveau individuel en la pratiquant, ensuite de manière plus collective en protégeant et en aidant les scientifiques qui essayent de résister à la corruption, qui voudraient ne pas devenir des Robert Oppenheimer ou pire encore, des Edward Teller, mais on le courage de devenir un Mordechai Vanunu.

    1. bien sûr que c’était -apparemment- hors sujet
      mais j’en ai tellement marre que ce sujet aussi basique et fondamental -50/50, masculin-féminin – que le thème de prendre soin de notre mère Gaïa,
      n’affleure nulle part, si rarement, où dans des média bien spécialisés ou de la littérature bien spécialisée

      j’ai omis, dans mon impatience, de vous dire merci LF, pour vos interventions qui font frétiller mes neurones et mon coeur,
      quelques fois il y a trop de mots, mais je m’accroche … ;-)*
      je me sens plus affutée après vous avoir lu, merci

  3. « Y aura-t-il un sursaut pour faire barrage à la 5G’
    Il n’y aura pas d’opposition. Les gens aiment trop leur téléphone. Dans la rue, dans les magasins, ils sont le nez collés dans leur écran.
    Vu que je travaille dans une boutique, dès que le téléphone du client bippe ou sonne, la relation s’arrête: le téléphone prime notre contact.
    J’ai vu des personnes franchir la porte de la boutique et le téléphone dire « vous êtes arrivé à destination » ou « signal gps perdu ».
    J’ai vu l’autre jour un couple marcher dans la rue. L’homme a regardé sa montre et a dit à sa femme: « il faudra tourner à gauche ».
    Lorsque des gens viennent vous voir pour demander des renseignements, en même temps que vous les renseignez, ils regardent sur leur téléphone pour voir si ils peuvent trouver le produit moins cher.
    Dans la rue, ils sont au moins 50% à consulter leur écran: et ils marchent comme des zombies, ne vous regardent pas, et c’est presque moi qui les gêne avec mon vélo parce qu’ils sont obligés de lever la tête pour calculer leur trajectoire par rapport à moi.

    On ne peut presque plus avoir de conversations: dès qu’on parle d’un truc, paf: quelqu’un attrape son téléphone, lance google et consulte wikipedia et dit  » ah oui, ils en parlent là’.

  4. Les sociétés traditionnelles vivent sans déchets. Notre civilisation a inventé le déchet, et se noie dedans.

    Au sens le plus littéral, puisqu’il y a maintenant plus de plastique que de poissons dans la mer, et qu’après la Chine, la Malaisie et le Vietnam retournent maintenant les containers de déchets de pays si pauvres et si surpeuplés (comme le Canada…) qu’ils n’ont pas les moyens de gérer leurs déchets.

    Au sens technique: Plus un travail est mécanisé et plus il produit de déchet, les artisans et les ingénieurs savent que seul le travail à la main est capable de véritable précision, et que l’efficacité des machines se paye en accroissement du déchet, et à tous les niveaux jusqu’à l’économie en général, qui comme Georgescu-Roegen l’a remarqué, produit de plus en plus d’entropie, c’est-à-dire de déchets, à mesure qu’elle devient plus efficace. En termes quantitatifs, les machines produisent surtout du déchet, et le but affiché, en termes quantitatif (flux de matière) n’est qu’un sous-produit négligeable.

    L’imprimerie a multiplié la consommation de papier, et ça parait logique, mais les ordinateurs l’ont multiplié encore plus, et là aussi c’est logique, mais de manière plus radicale encore. Ce n’est plus seulement le support qui génère du déchet, mais maintenant c’est le contenu aussi. Elargissement, approfondissement du règne des déchets.

    Qu’est-ce que le déchet? C’est ce qui n’est pas géré. Ce qu’on n’arrive pas à gérer. Ce qu’on n’arrive pas à penser proprement. Les ordinateurs génèrent une quantité toujours croissante d’impensé, qui pèse sur nos vies, au niveau de l’imagination avec la « réalité virtuelle » et au niveau bien physique avec les robots connectés, le soi-disant « internet des choses », les robots tueurs, expérimentés dans les ciels des anciennes colonies, toujours occupées, de l’Europe, et bientôt chez nous au-dessus des ZAD, et les avions « normaux » qui ne volent plus. « réalité virtuelle » qui est l’opposé exact de la réalité, qui est la prison parfaite, celle où la notion même de mur, de barrière, de fenêtre et de porte, ont toutes disparu, ou les notions de dehors, d’ailleurs n’existent plus. En comparaison, la vraie prison est plus humaine, même pour un condamné à vie, car les murs mêmes de la prison sont la preuve irréfutable qu’il existe bien un dehors. Mais la réalité virtuelle prend des tours inattendus, avec le retour du lynchage public, de la torture en public. Nous nous moquons d’Assange, nous nous rions du sort de Kadhafi, mais d’où nous est venu ce goût pour la torture d’un journaliste qui essaye simplement d’être cohérent, pour la sodomisation à mort en vidéo sur youtube? La réalité virtuelle transforme notre conscience elle-même en déchet, nous nous perdons nous-mêmes. Le temps que nous donnons à facebook, twitter, whatsapp et instagram non seulement nous est volé, mais il se retourne contre nous, nous retourne un visage de nous-mêmes plus grimaçant et plus menaçant que nous pouvions jamais imaginer, qui déjà tue en masse, et tue chaque jour plus.

    L’intelligence, l’art de faire les choses correctement. Existe-t-il une technique qui ne soit pas corruptible, qui ne puisse pas être reliée à l’ordinateur? Pas une technique qui « résiste encore », mais qui résistera toujours, qui soit intrinsèquement protégée, qui ne laisserait l’ordinateur saisir que son fantôme, ses traces, pas sa réalité active. Tout dépend de comment nous pouvons nous y relier, tout en déniant à l’ordinateur cet accès. Une autre forme d’intelligibilité est à créer. Comment? Question.

  5. Je me souviens pas d’avoir signe un accord selon lequel tout le monde doit avoir un ordinateur (etre IT  » literate ») pour functionner dans la vie quotidienne!

  6. Un copain architecte, fils d’entrepreneur et petit-fils de maçon, m’a dit hier que le seul moyen de continuer à recevoir des bénédictions de la terre après sa mort, est d’un arbre qu’on a planté. Du moins, si l’on en croit le Coran! Il travaille, entre autres choses, sur les plans d’une mosquée en bambou et en terre, qu’il espère construire un jour.

    Imaginez, si chacun plantait 150 arbres… Qu’est-ce qu’on en recevrait, des « bénédictions de la terre », après notre mort !

    Il faudrait Reiser, pour dessiner ça…

    https://www.theguardian.com/environment/2019/jul/04/planting-billions-trees-best-tackle-climate-crisis-scientists-canopy-emissions

    https://www.newser.com/story/277401/cheapest-climate-change-fix-could-start-with-some-seeds.html

  7. Merci à Frédéric et à tous les amis commentateurs pour ces passionnants partages. Mais quel dommage que l’on n’ait pas encore réussi à débarrasser ce blog des mouchards fonts.googleapis.com qui garantissent que les lecteurs seront par défaut repérés et pistés par Google, sauf si ils sont suffisamment avertis ou bien conseillés pour avoir neutralisé la félonie par les modules complémentaires appropriés dans leur navigateur… Le combat n’est-il pas le même que celui de la 5G, de Linky ou des pesticides ? Suis-je le seul à trouver cela fâcheux et à ne pas vouloir me résigner à l’incohérence ?

    1. Non, vous n’êtes pas le seul, je suis également très surpris par exemple de l’usage généralisé de facebook dans les mouvements alternatifs, alors que c’est précisément pas l’endroit où exprimer (stocker) des idées dissidentes…

      En ce qui concerne ce blog, il est tout-à-fait lisible même avec des réglages « stricts » du navigateur en terme de vie privée. Là où ça se corse (j’ai l’impression), c’est quand on veut envoyer un commentaire. Il faut alors assouplir les règles de sécurité. Mais rien n’empêche ensuite de les rétablir 🙂

  8. Hors-sujet mais pas hors-actualité, loin de là.
    https://reporterre.net/Comment-Cyril-Dion-et-Emmanuel-Macron-ont-elabore-l-assemblee-citoyenne-pour-le-climat
    Tiens revoilà madame Tubiana. Grande spécialiste du climat et du vivant.
    Tiens voilà monsieur Dion. « Ecologiste », paraît-il (avec modération).
    Sans oublier monsieur Pech, ex-péhesse devenu macroniste. L’Ecole normale mène à tout.
    En voilà-t-y pas une belle tartufferie à la sauce de l’Enfumeur-en-chef?
    Cent-cinquante citoyens tirés au sort (par qui? comment?) qui vont donner leur avis (l’important c’est de donner son avis) sur comment sauver le vivant et l’humanité qui va avec.
    Des fois qu’il n’y en aurait pas qui auraient déjà réfléchi (sérieusement) à la question.
    Le pire c’est que même Reporterre a l’air d’y croire (sinon pourquoi mettre ça en Une sans aucun recul?).
    En attendant, les vignes brûlent, le cassis aussi, les châtaigniers ardéchois (et leur voisins cévenols) ne résisteront pas, le pin maritime itou, le hêtre meurt sur pied dans le Jura suisse.
    La nature crève, et ILS S’EN FOUTENT.

  9. J’aimerais apporter un éclairage un peu plus politique parmi toutes ces réflexions si apolitiques qui reflètent le désarroi intellectuel de notre époque …

    L’économie capitaliste est parvenue à ce résultat paradoxal d’avoir permis un bond en avant gigantesque des sciences et des techniques, qui dotent l’humanité des outils les plus performants pour résoudre ses problèmes, tout en conservant un mode de production et de propriété qui prive la grande majorité des hommes de ces ressources et de ces possibilités et les condamne à la catastrophe sociale, avant même la catastrophe écologique qu’on nous prédit.

    Oui, l’humanité doit faire face à de multiples problèmes pour garantir son avenir et celui de la planète. Elle doit trouver des solutions aux conséquences du réchauffement climatique, gérer rationnellement l’ensemble des ressources de la planète, veiller à ce que l’ensemble des hommes ait accès à l’eau, à une nourriture saine, lutter contre la déforestation et l’érosion des sols qu’elle entraîne, etc.

    AUCUNE SOLUTION pour la planète n’est compatible avec la course aux profits immédiats qui caractérise le capitalisme.

    Bouygues pourra continuer son programme « un arbre, un logement », avec lequel il promet de planter un arbre au Pérou à chaque vente de logement, il n’en demeurera pas moins l’un des pollueurs de la planète !

    Au-delà de leurs pitoyables mascarades vertes et au-delà des responsabilités dans la dégradation de l’environnement des grands groupes, ces capitalistes sont les héritiers d’un système économique qui, au cours de ses deux siècles d’histoire, a détruit des régions entières, a mis le monde à feu et à sang, a imposé le joug de sa domination aux peuples de toute la planète et son exploitation à l’ensemble des travailleurs, toujours au nom des intérêts immédiats et privés de la bourgeoisie.

    Attendre d’eux une quelconque prise de conscience quant aux intérêts généraux de l’humanité est absolument vain.

    La solution ne réside pas plus dans la nouvelle version du malthusianisme mise en avant par certains courants écologistes et décroissants. Ceux-ci ne vont pas toujours jusqu’à prôner la limitation de la population, mais celle, plus ou moins drastique, de la consommation. Dans un monde où les trois quarts de l’humanité n’ont qu’un accès réduit à l’eau potable, à l’électricité, au logement, à l’éducation et à la culture, et où un homme sur cinq n’y a pas accès du tout, ces idées réactionnaires reflètent tout l’individualisme, toute l’étroitesse d’esprit de la petite bourgeoisie des pays riches, qui se considère héroïque parce qu’elle renonce à la voiture dans certaines métropoles pourvues de transports en commun performants et de pistes cyclables !

    Se préoccuper de l’état des ressources de la planète, et même du sort des ours polaires menacés par le réchauffement climatique, est légitime. Mais il est illusoire de penser que cette question trouvera une solution dans le cadre de l’économie de marché capitaliste où tout, même l’écologie, devient marchandise, source de profit potentiel et où rien, ni les populations englouties dans les inondations catastrophiques au Bangladesh et ailleurs, ni les ours polaires qui dépérissent sur la banquise, n’a de valeur si ce n’est marchande.

    En leur temps, Marx et Engels se préoccupaient de la nature. Marx travaillant au Capital, dans lequel il consacre de longs passages au développement de l’agriculture, constatait : « La production capitaliste ne développe donc la technique et la combinaison du procès de production sociale qu’en épuisant en même temps les deux sources d’où jaillissent toutes richesses : la terre et le travailleur. »

    Le capitalisme ne peut pas poser le problème de la production et de l’échange de marchandises en termes d’économies, de rationalisation des transports, de consommation énergétique, de respect de la nature.

    Il faudrait pour cela planifier la production et les lieux de production, et le faire en fonction des besoins de l’humanité et pas en fonction du marché. Par nature, le capitalisme ne permet aucune planification rationnelle, à l’échelle de l’ensemble de l’humanité et pour répondre à ses besoins.

    Cela, c’est le fondement d’une organisation économique et sociale communiste. Et c’est bien elle qui permettrait de résoudre les problèmes sociaux et écologiques qui frappent l’humanité.

  10. J’aimerais apporter un éclairage un peu plus politique …. sachant que je n’ai pas plus de sympathie pour la 5G que frederic Wolf, ni pour bien d’autres technologies qui nous sont toujours imposées sans débat, mais voilà qui détient le pouvoir et dans l’intérêt de qui fonctionnent ces technologies ? Il ne s’agit pas des technocrates comme il est dit mais de la classe capitaliste qui emploie ces technocrates comme les ingénieurs,ouvriers, consommateurs …

    L’économie capitaliste est parvenue à ce résultat paradoxal d’avoir permis un bond en avant gigantesque des sciences et des techniques, qui dotent l’humanité des outils les plus performants pour résoudre ses problèmes, tout en conservant un mode de production et de propriété qui prive la grande majorité des hommes de ces ressources et de ces possibilités et les condamne à la catastrophe sociale, avant même la catastrophe écologique qu’on nous prédit.

    Oui, l’humanité doit faire face à de multiples problèmes pour garantir son avenir et celui de la planète. Elle doit trouver des solutions aux conséquences du réchauffement climatique, gérer rationnellement l’ensemble des ressources de la planète, veiller à ce que l’ensemble des hommes ait accès à l’eau, à une nourriture saine, lutter contre la déforestation et l’érosion des sols qu’elle entraîne, etc.

    AUCUNE SOLUTION pour la planète n’est compatible avec la course aux profits immédiats qui caractérise le capitalisme.

    Bouygues pouvait continuer son programme « un arbre, un logement », avec lequel il promettait de planter un arbre au Pérou à chaque vente de logement, il n’en demeurera pas moins l’un des pollueurs de la planète !

    Au-delà de leurs pitoyables mascarades vertes et au-delà des responsabilités dans la dégradation de l’environnement des grands groupes, ces capitalistes sont les héritiers d’un système économique qui, au cours de ses deux siècles d’histoire, a détruit des régions entières, a mis le monde à feu et à sang, a imposé le joug de sa domination aux peuples de toute la planète et son exploitation à l’ensemble des travailleurs, toujours au nom des intérêts immédiats et privés de la bourgeoisie.

    Attendre d’eux une quelconque prise de conscience quant aux intérêts généraux de l’humanité est absolument vain.

    La solution ne réside pas plus dans la nouvelle version du malthusianisme mise en avant par certains courants écologistes et décroissants. Ceux-ci ne vont pas toujours jusqu’à prôner la limitation de la population, mais celle, plus ou moins drastique, de la consommation. Dans un monde où les trois quarts de l’humanité n’ont qu’un accès réduit à l’eau potable, à l’électricité, au logement, à l’éducation et à la culture, et où un homme sur cinq n’y a pas accès du tout, ces idées réactionnaires reflètent tout l’individualisme, toute l’étroitesse d’esprit de la petite bourgeoisie des pays riches, qui se considère héroïque parce qu’elle renonce à la voiture dans certaines métropoles pourvues de transports en commun performants et de pistes cyclables !

    Se préoccuper de l’état des ressources de la planète, et même du sort des ours polaires menacés par le réchauffement climatique, est légitime. Mais il est illusoire de penser que cette question trouvera une solution dans le cadre de l’économie de marché capitaliste où tout, même l’écologie, devient marchandise, source de profit potentiel et où rien, ni les populations englouties dans les inondations catastrophiques au Bangladesh et ailleurs, ni les ours polaires qui dépérissent sur la banquise, n’a de valeur si ce n’est marchande.

    En leur temps, Marx et Engels se préoccupaient de la nature. Marx travaillant au Capital, dans lequel il consacre de longs passages au développement de l’agriculture, constatait : « La production capitaliste ne développe donc la technique et la combinaison du procès de production sociale qu’en épuisant en même temps les deux sources d’où jaillissent toutes richesses : la terre et le travailleur. »

    Le capitalisme ne peut pas poser le problème de la production et de l’échange de marchandises en termes d’économies, de rationalisation des transports, de consommation énergétique, de respect de la nature.

    Il faudrait pour cela planifier la production et les lieux de production, et le faire en fonction des besoins de l’humanité et pas en fonction du marché. Par nature, le capitalisme ne permet aucune planification rationnelle, à l’échelle de l’ensemble de l’humanité et pour répondre à ses besoins.

    Cela, c’est le fondement d’une organisation économique et sociale communiste. Et c’est bien elle qui permettrait de résoudre les problèmes sociaux et écologiques qui frappent l’humanité.

  11. Merci Frédéric pour ce texte, et Laurent (notamment) pour ces riches commentaires !

    On pourrait actualiser la célèbre formule ainsi : « Nos maisons brûlent, et nous regardons nos écrans ».

    La 5G est un péril technologique à ajouter à une liste déjà longue…

    Cela me fait penser à un passage du livre de Luc Semal « Face à l’effondrement – Militer à l’ombre des catastrophes » (pages 285-286) où il évoque la pensée de Günther Anders.

    Globalement (j’ai un peu retouché) :

    Selon Günther Anders, l’humanité est de plus en plus dépassée par la démesure de ses productions. Il appelle cela un « décalage prométhéen », entre l’énormité des conséquences de la puissance technique de l’homme, et la petitesse de ses capacités à comprendre ces conséquences. L’homme aurait un « déficit d’imagination » : il ne parviendrait pas à hisser son imagination et ses croyances à la hauteur de sa puissance réelle. Les catastrophes en cours ont une ampleur telle qu’elles semblent inaccessibles à sa conscience… si bien qu’elles sont comme impossibles à intégrer à ses horizons politiques.

    Pour revenir à la 5G, à noter l’existence d’un Appel international demandant l’arrêt du déploiement de la 5G sur Terre et dans l’espace : https://www.5gspaceappeal.org/

    1. Je me réponds à moi-même, pour retoucher un peu la formule :

      « Notre maison brûle, et chacun regarde ses écrans ».

      Cette désensibilisation au monde, causée notamment par le numérique, est très bien décrite par Alain Damasio dans ce podcast enregistré il y a quelques jours à l’issue d’une conférence dans le Vercors :

      https://soundcloud.com/ouiz-radio/rencontre-avec-alain-damasio-invite-a-la-faite-de-la-transition-saint-martin-en-vercors

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