Grave moquerie sur le dérèglement climatique (et madame Tubiana)

On connaît (presque ) tous le mot de Lampedusa dans Le Guépard : « Se vogliamo che tutto rimanga com’è, bisogna che tutto cambi ». Autrement dit, si nous voulons que tout reste comme c’est, il faut que tout change. La phrase – c’est en tout cas mon interprétation – signifie qu’on peut et qu’on doit faire des concessions de forme pour sauvegarder ce fond auquel on tient tant.

Dans le domaine du dérèglement climatique, cela s’applique merveilleusement. Je viens de tomber sur une page entière du journal Le Monde – édition de cet après-midi – qui donne la parole, avec photo, à une certaine Laurence Tubiana. J’ai souvent eu l’occasion de la critiquer ici, dès 2008 (et aussi ici, ici, encore ici, et même ). C’est une femme à mes yeux détestable, qui aura représenté le faux engagement des élites médiatiques et politiques contre le dérèglement climatique. Comme elle a fait croire à des gogos qui ne demandaient que cela qu’on agissait, eh bien, elle nous a fait perdre un temps fou, qui ne reviendra pas.

De gauche comme le sont François Hollande ou Manuel Valls, elle a mené la délégation française à la première conférence sur le climat à Kyoto, en 1997, puis est devenue membre du staff de Lionel Jospin, quand celui-ci était Premier ministre de cette même année 1997 à 2002. Notez la date, c’est précieux. Il était encore temps d’agir pour de vrai. Mais Jospin, sans l’avouer, cornaqué par son ministre et ami, le faussaire Claude Allègre, était un climatosceptique. Et rien n’a été fait. Rien. Dans le même temps, Tubiana régnait sur l’Institut du développement durable et des relations internationales (Iddri), qui accueillait parmi ses membres fondateurs des industriels aussi sympathiques que EDF, Entreprises pour l’environnement (EpE), GDF Suez, Lafarge, Saint-Gobain, Veolia Environnement. Et dans EpE, Bayer, BASF, Vinci, Total, Solvay, Thales.

Elle fut bien entendu au centre de cette COP 21 à Paris, en décembre 2015, où tant de chefs à plumes du monde entier – chez nous, les insupportables Royal, Hollande, Fabius – firent semblant d’avoir sauvé le monde du désastre, à la manière dont les Accords de Munich, à l’automne 1938, nous préservèrent de la guerre. J’arrête ici, mais madame Tubiana persévère dans son être, car c’est ainsi, nul n’y pourra rien changer. Elle est directrice d’un énième machin, la Fondation européenne pour le climat. Et c’est à cette femme que Le Monde, qui prétend être sérieux et vouloir engager le fer contre le dérèglement climatique, choisit pour lui faire dire, et je cite : « On voit d’abord que le plan actuel [le plan Biden sur la santé et le climat] est beaucoup plus ambitieux. Plus de 360 milliards de dollars [352 milliards d’euros] sur dix ans, c’est considérable ! ».

Soyez sans illusion : comme ils ne veulent pas toucher au moteur du dérèglement, qui s’appelle commerce mondial et prolifération des objets matériels, il ne se passera rien d’essentiel. Et la situation réelle du monde réel s’aggravera en conséquence. Madame Tubiana ? Dieu du ciel : elle représente le changement.

3 réflexions sur « Grave moquerie sur le dérèglement climatique (et madame Tubiana) »

  1. Pardon c’est le contraire… ils ont imposé l’unité en fibres par litre et pas par m3 comme avant… Ce qui transforme 1200 fibres par m3 en 1,2 fibres par litre… C’est plus poli !

  2. Après le « comité permanent amiante » (dont l’immense contribution scientifique est d’avoir imposé que les mesures officielles de pollution à l’amiante soient en fibres par litre, et pas comme avant en fibres par m3, ce qui ne correspond pas au système international (SI) mais donne des chiffres beaucoup plus ésotériques, avec plusieurs décimales après la virgule, et aussi 1000 fois plus petits donc moins menaçants)… voici donc le « comité permanent climat » ! Mais aujourd’hui les scientifiques qui ont fait partie du « comité permanent amiante » ne le crient pas sur les toits !

  3. C’est à la fin qu’on fait les comptes !

    Il faut avoir du recul, parfois beaucoup de recul (plusieurs siècles) pour se rendre vraiment compte que telle ou telle caractéristique apparaissant ou présentée comme un progrès est en fait extrêmement négative, contreproductive, à l’échelle de l’espèce humaine, plus généralement de l’ensemble du vivant et in fine de la Terre elle-même, la seule planète connue, si finement réglée pour permettre la vie notamment celle d’homo sapiens !

    C’est le cas de tout ce qui est présenté comme « progrès » du 20° et 21° siècle ! En fait le suicide collectif !
    C’est dur à avaler pour l’idéologie dominante, mais extrêmement facile à comprendre, c’est tout simplement du bon sens, de l’observation, l’application, le fonctionnement normal et incontournable des écosystèmes naturels !

    Quand on viole constamment toutes les règles, quand on fait sauter toutes les régulations, tous les équilibres, tous les verrous qui existent depuis le Big Bang, quand on franchit toutes les limites, quand on casse tout, quand on méprise à ce point toutes les Lois fondamentales des écosystèmes, toutes ses constantes universelles, quand le déséquilibre et l’excès sont la norme, on court au désastre et tout le démontre dans notre façon de vivre, dans notre modèle de société !
    Les cygnes noirs sont partout ! Nous allons tout droit au Big Crunch !

    Il faudrait vraiment un miracle pour que nous n’explosions pas au cours de ce siècle !
    Ça se voit comme un éléphant dans un couloir !
    Bien sûr cela va faire hurler tous les chantres du capitalisme économique néolibéral mondialisé, de la recherche, professeurs foldingues…, et tous ceux qui ont été élus avec 15 ou 20% des inscrits qui semblent se moquer éperdument du sort des générations suivantes et de la Terre !

    Quelques exemples :
    Nous savons d’après l’observation du fonctionnement de ces écosystèmes qu’au sein de chaque espèce, pour chaque population donnée, l’on doit scrupuleusement respecter la pyramide biologique selon laquelle les producteurs (végétaux) sont les plus nombreux et constituent la base, puis les consommateurs de moins en moins nombreux au fur et à mesure que l’on grimpe dans la chaine trophique (herbivores – carnassiers – carnivores), jusqu’au prédateur suprême (homo oeconomicus) dont la population devrait donc être extrêmement limitée pour en réduire l’impact (Comme les brochets dans un étang à cyprinidés) !

    L’on sait aussi qu’une population donnée ne peut perdurer qu’avec un nombre de sujets « à charge » ou avec une classe d’âge «d’improductifs » extrêmement réduite par rapport à l’ensemble de la population !
    De même qu’un modèle concentrationnaire, la mondialisation, le brassage, d’un grand nombre de sujets créé les conditions optimales au développement des maladies, pandémies, conflits, guerres ! Comme dans un élevage intensif de bovins, porcins ou de poulets ! Comme pour la pandémie de covid !

    Le surnombre et la surconsommation provoque aussi de l’entropie, une pollution généralisée de l’air, de l’eau, de la terre et des montagnes de déchets qui détruisent le climat, massacrent la biodiversité… comme c’est le cas actuellement. Ce n’est donc pas sans raison que la nature avait si bien calibré les choses et que cela avait parfaitement fonctionné depuis plusieurs milliards d’années de la Terre et plusieurs millions d’années de l’espèce humaine !

    De même que tous les écosystèmes finissent un jour par s’écrouler – Chaque population de quelque espèce que ce soit dans un milieu et environnement donné, connait une phase de naissance, puis de croissance plus ou moins rapide, pour aboutir à son sommet de développement et de production (climax) puis ce sera la chute, la dystrophie, la mort de tout ou partie des composantes de cet écosystème !

    Ce fonctionnement en dents de scie est inévitable, et la seule façon de durer c’est donc d’évoluer le plus lentement possible, juste ce qui est nécessaire à la perpétuation de l’espèce !

    Or, il semble bien que nous ayons dépassé le point de non-retour (celui qui nous fait basculer dans le thanatos) et que notre effondrement soit en cours, celui d’homo-sapiens et de la planète Terre, et le drame c’est qu’il est d’origine anthropique! Nous nous sommes fait harakiri pour quelques décennies de folies !

    Vous êtes-vous demandés, pourquoi le cycle de reproduction des humains est différent de celui des lapins ? Pourquoi la gestation humaine est de neuf mois et non pas de 31 jours – pourquoi procréons-nous en faisant généralement un enfant à la fois et non pas douze lapereaux ? Pourquoi avions-nous une durée de vie limitée d’environ 35 ans et non pas 85 ans comme maintenant ? Pourquoi y-a-t-il depuis toujours, des infertilités chez certains, un pourcentage de mortalités à la naissance, des décès prématurés des invalides, malformés, malades ? Pourquoi nos enfants sont-ils si longtemps dépendant de leurs parents ? Pourquoi la mortalité infantile était de 50% la première année, elle n’est plus que de 0.6% dans les pays riches ? Pourquoi la classe d’âge de personnes âgées était insignifiante comme chez toutes les autres espèces ?

    Rien de plus normal ! C’est cela la garantie de pérennité de l’espèce ! C’est par ce parfait équilibre que nous avons vécus si longtemps ! C’est ce qui nous a sauvés – que l’on a renié et détruit sauvagement au cours de ces deux derniers siècles pour aboutir à la catastrophe actuelle en le présentant comme un progrès !

    Cela peut paraître cruel avec notre mentalité de consommateurs contemporains, cela peut choquer car ça oblige à une remise en cause magistrale, mais tout démontre que ce qui nous est présenté comme un « progrès » est en fait extrêmement négatif : nous pullulons – les pandémies nous frappent – les cancers nous rongent – tout notre environnement est bousillé, pollué, massacré – les vieux croupissent en masse dans les EHPAD où ils sont souvent maltraités – Les inégalités sont monstrueuses – Epuisement des ressources naturelles ! Nous allons manquer d’air et d’eau potable – probablement nous entretuer !

    Tout ce qui nous est présenté comme un progrès est de toute évidence contraire, opposé au bon fonctionnement des écosystèmes tels qu’ils existent depuis toujours, amoral, immoral, nous faisons ainsi du darwinisme à l’envers, nous fabriquons une société de faibles et vulnérables, d’opprimés, de soumis, de gavés, inaptes à vivre selon les Lois universelles, ce n’est que reculer pour mieux sauter et c’est seulement lorsque nous nous serons bien cassés la gueule, peut-être longtemps après notre effondrement, que l’histoire montrera le déni des fossoyeurs de notre époque, à quel point nous étions non pas les plus intelligents, mais les plus bêtes, les plus « polytarés » de tous les organismes ayant jamais existés sur Terre ! Des primates ratés de chez raté !

    Un échec planétaire ! Cependant, et c’est un comble, toujours présenté comme une réussite formidable !

    Vive la « relance » et le « retour à la normale » n’est-ce pas ! Le monde des exponentielles, la chanson de la main invisible et du ruissellement, le culte de l’immortalité, la croissance divinisée, la migration sur une autre planète lorsque nous aurons bousillé la nôtre ! La guerre et encore la guerre, toujours la guerre sous des prétextes fallacieux ! Tout de la pipe ! De la manipulation !

    Mais vous n’êtes pas obligés de me croire. (Juillet 2021)
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