Lancer de nains sans les mains à Manaus (pour Stan)

Je m’absente deux jours pour un travail en province, et voilà que je découvre notre président chéri à tous en pleine besogne planétaire. La conférence de Copenhague sur le climat, à mesure que la date d’ouverture se rapproche, promet chaque jour un peu plus d’être un show à l’américaine, avec paillettes, majorettes, applaudissements préenregistrés et plumes dans le cul (pardon). Ceux qui ne comprennent pas que la quasi-totalité des chefs d’État sont incapables de saisir les enjeux de la crise climatique passeront fatalement à côté des coulisses, et s’en tiendront au discours. Lequel promet de sérieux trémolos, quantité de jeux de scènes, des faux départs, des faux retours, et un magnifique paquet cadeau à l’arrivée.

La fête ne serait pas complète sans quelques larmes au fond des yeux. Nous les aurons donc. Mais en attendant, la bataille d’egos fait rage, d’autant plus que c’est la seule qui compte. Vous avez sûrement vu la grande scène du deux entre Obama et Hu Jintao le dirigeant chinois. Trop drôle. Obama engagera – sauf surprise de dernière heure – les États-Unis sur une réduction des gaz à effet de serre de 17 % à l’horizon 2020. Oui, mais pas par rapport à 1990, comme il avait été décidé par le reste du monde à Kyoto. Non, sur la base de 2005. Si même l’objectif était atteint, la baisse des émissions serait alors de 3 à 4 % par rapport à 1990. À Kyoto, on s’était mis d’accord sur une réduction globale de 5,2 %, mais dès 2012 !

Quant à Hu Jintao, il affirme sans s’étrangler de rire que la Chine réduira son « intensité carbone » de 40 à 45 % en 2020. Ah le rusé ! Que veut dire « intensité carbone » ? Ouvrons un concours, car pour l’heure, nul ne sait. Nos commentateurs patentés oublient en outre de préciser que la Chine reste un empire totalitaire où tout chiffre est politique. Ou toute statistique est soumise à contrôle. La vérité, c’est que cet engagement n’a aucune signification. D’autant plus que, pour maintenir sa démentielle croissance, la Chine aspire telle l’ogre qu’elle est devenue la chair et les os de l’Asie du sud-est et, de plus en plus, de l’Afrique. Qui comptera les émissions des pays vassalisés ?

Revenons une seconde à Sarkozy, qui prépare son coup depuis des mois. Copenhague sera son triomphe, de gré ou de force. Il est tellement obsédé par lui-même qu’il a donc monté, comme vous le savez, une opération qui ridiculise un peu plus la France dans le monde. C’est qu’il y croit. C’est qu’il s’y croit. Imbécile comme savent l’être des maîtres entourés d’esclaves, il a cru qu’il suffisait d’embarquer le président brésilien Lula dans l’extravagante idée d’un Sommet amazonien pour faire la nique à Obama. Car ne cherchez pas plus loin : tout est là. La nique à Obama. Seulement, le Sommet de Manaus s’est transformé en une farce complète, où l’on aura vu autour de la table trois pauvres pékins : Sarkozy, Lula et…le président du Guyana, qui soit dit en passant est en train de traficoter un plan pour gagner de l’argent frais grâce à sa portion de forêt tropicale.

Passons. Trois. Les autres chefs d’État invités se sont défilés. Le Colombien Uribe avait mal à la jambe (vrai) et le Vénézuélien Chávez était engagé par un autre rendez-vous (vrai). Peut-être chez le dentiste ? Notre pauvre Élyséen, faute de pouvoir s’en prendre à lui-même, seul responsable du désastre diplomatique et politique, a crânement décidé d’attaquer…Obama. Bien sûr, évidemment ! Le président américain ayant annoncé sa venue à Copenhague dès le 9 décembre, soit une semaine avant la clôture du Sommet, Sarko a osé jouer les professeurs de bonne manière, déclarant : « Je ne voudrais pas qu’on soit discourtois avec le premier ministre danois qui a organisé la conférence (ici) ». Cela mérite une petite explication. Sarko ira à Copenhague le 17 ou le 18. Obama s’y rendant au début des discussions, Sarko ne peut espérer, comme il le souhaitait, montrer l’excellence de la position française face à l’exécrable entêtement américain. En somme, ses plans sont modifiés. Et comme il demeure un gosse à qui toutes et tous passent le moindre caprice, il ne peut s’empêcher de tirer la langue à Obama.

On en est là. Là. Nulle part ailleurs. Manaus aura démontré par l’absurde que rien ne bouge réellement. Ce qui domine, ce qui écrase le tableau, c’est cette furie politicienne d’êtres sourds autant qu’aveugles. Lula, Sakozy, Obama, Hu Jintao, tous égaux devant le temps, l’espace, la vie, la biosphère. Tous des nains occupés au lancer de nains sans les mains. Une occupation difficile, et qui n’est pas à la portée de tous.

11 réflexions sur « Lancer de nains sans les mains à Manaus (pour Stan) »

  1. nuntereggae piu’
    (rino gaetano)

    abbassare
    nuntereggae piu’
    abbassare
    nuntereggae piu’
    abbassare con le canzoni
    senza patria o soluzioni
    la castita’
    nuntereggae piu’
    la verginita’
    nuntereggae piu’
    la sposa in bianco il maschio forte
    i ministri puliti
    i buffoni di corte
    ladri di polli
    super pensioni
    nuntereggae piu’
    ladri di stato e stupratori
    il grasso ventre dei commendatori
    aziende politicizzate
    evasori legalizzati
    nuntereggae piu’
    auto blu sangue blu
    cieli blu amori blu
    rock and blues
    nuntereggae piu’
    e a la la
    nuntereggae piu’
    dcpsi
    nuntereggae piu’
    dcpci
    pcipsi plipri
    dcpci pcidc
    cazzaniga
    nuntereggae piu’
    avvocato agnelli
    nuntereggae piu’
    umberto agnelli
    susanna agnelli
    monti pirelli dribbla causio
    che passa a tardelli
    antognoni zaccarelli
    nuntereggae piu’
    gianni brera
    bearzot
    monzon panatta rivera d’ambrosio
    lauda thoeni
    maurizio costanzo
    nuntereggae piu’
    mike bongiorno
    villaggio raffa’ e guccini
    onorevole eccellenza
    cavaliere senatore
    don minzoni eminenza
    monsignore vossia
    nuntereggae piu’
    cheri mon amour!
    nuntereggae piu’
    immunita’ parlamentare
    nuntereggae piu’
    abbassare!
    il numero cinque
    sta in panchina
    si e’ alzato male stamattina
    nuntereggae piu’
    mi sia consentito dire
    nuntereggae piu’
    il nostro e’ un partito serio
    certo!
    disponibile al confronto
    nella misura in cui
    alternativo
    aliena ogni compromess
    ahi lo stress
    freud e il sess
    e’ tutto un cess
    si sara’ la ress
    se quest’estate andremo al mare
    soli soldi e tanto amore
    nuntereggae piu’
    ahi lo stress
    freud e il sess
    e’ tutto un cess
    si sara’ la ress
    e’ tutto un cess
    si sara’ la ress
    e vivremo nel terrore
    nuntereggae piu’
    che ci rubino l’argenteria
    nuntereggae piu’
    e’ piu’ prosa che poesia
    dove sei tu? non m’ami piu’?
    dove sei tu? io voglio tu
    soltanto tu dove sei tu?
    nuntereggae piu’
    ue’ paisa’
    nuntereggae piu’
    il bricolage
    il ‘1518 il prosciutto cotto
    il ’48 il ’68 le p38
    nuntereggae piu’
    nuntereggae piu’
    sulla spiaggia di capo cotta
    cardin cartier gucci
    portobello illusioni
    lotteria trecento milioni
    mentre il popolo si gratta
    a dama c’e’ chi fa la patta
    a sette e mezzo c’ho la matta
    mentre vedo tanta gente
    che non ha l’acqua corrente
    e nun c’ha niente
    ma chi me sente

  2. UNE PRÉCISION CONCERNANT UNE ÉVENTUELLE CENSURE

    Je viens d’avoir un petit démêlé avec un courageux anonyme qui signe ses commentaires Keizer Soze. Ce pseudonyme d’une grande originalité est tiré du film Usual suspects, Keizer Soze étant un nom qu’on ne prononce qu’en baissant la voix et en tremblant.

    Que vous dire ? J’ai un peu perdu le fil, et si je commets une erreur, elle sera de bonne foi, et secondaire. Ce Keizer Soze-là a envoyé en juin passé un commentaire qui disait, entre autres gentillesses : « Mais laisse tomber la géopolitique. Là, t’es à chier. Et tu comprends tellement que dalle à ce domaine que t’es aussi con qu’un lecteur du Figaro en transes devant un édito de Louis Pauwels parlant du sida mental ! ».

    J’ai voulu avertir ce grossier personnage que je ne passerai pas ce texte, mais par un étrange hasard, l’adresse électronique de ce courageux était fausse. Je me suis donc promis de ne plus passer ses messages, et je m’en suis tenu là. Depuis, le monsieur se plaint, et comme il a finalement créé une adresse à laquelle on peut le joindre, je lui ai adressé le message suivant : « Monsieur l’anonyme Keizer Soze,

    J’ai déjà tenté, plusieurs fois dans le passé, de vous envoyer des mels demandant des explications sur la teneur de vos mels. Mais, tiens, adresse inconnue. Vous vous protégez donc de deux façons différentes, de manière que personne ne sache qui vous êtes. Et moi, je devrais vous servir de paillasson. Je crois que vous rêvez tout éveillé.»

    À quoi notre héros a répondu : « Monsieur Nicolino,
    Mais enfin, quelles explications de plus désirez-vous donc sur la teneur de mes mails, Monsieur le Censeur ? Leur contenu est pourtant on ne peut plus clair, franc et sans détour aucun ! Et cette adresse à laquelle vous m’adressez vos si coléreux et injustifiés reproches, n’est pas plus inconnue qu’anonyme, la preuve, puisque vous m’y joignez sans problème. Comme tous vos autres correspondants et contributeurs j’écris sous un pseudonyme, et alors ? Qu’y a-t-il d’anormal ? Y a t’il une raison particulière pour qu’en plus de ces échanges et ces points de vue à propos de certains de vos écrits vous ayez un accès privilégié et libre à ma vie privée ? Que désirez vous de plus ? Mes papiers d’identité, mon casier judiciaire, ma religion, ma profession, ma couleur de peau, mes opinions politiques, mes goûts et préférences sexuelles ? Quel type de flicage exigez-vous de pratiquer à mon endroit pour qu’il me soit simplement autorisé, permis, consenti, accordé, loisible, toléré d’oser commenter vos inénarrables diatribes politicardes ?

    Subsidiairement je ne me permets absolument pas de vous considérer ou utiliser comme un paillasson ! Vous délirez complètement. Je n’ai ni ce mépris, ni cette bassesse, ni ce dédain, ni cette arrogance que vous semblez particulièrement priser par le ton et le style de vos ripostes agressives. J’ai même tendance à vous considérer comme compétent et incomparablement battant dans votre domaine de prédilection, je veux parler de l’écologie, bien sûr. Mais pour ce qui concerne la politique, vous êtes aussi dogmatique, autoritaire et absolutiste que ceux que vous prétendez dénoncer et accabler, trop souvent à mauvais escient parce que vous ne les appréhendez que très, trop sommairement. Décidément vous confirmez sur ce point que l’on a généralement de vraies idées arrêtées… dès qu’on cesse de réfléchir !

    Keizer Soze »

    Pour finir, car c’est bien fini, je lui ai répondu ceci : « Cher monsieur l’anonyme,

    Je maintiens simplement que, par le passé, je vous ai envoyé au moins deux mels, qui m’ont été renvoyés, me faisant penser – qu’auriez-vous imaginé à ma place ? – que l’adresse était fausse. Je ne me souviens pas du détail, mais vous y évoquiez, dans un au moins, une affaire de censure que je ne comprenais absolument pas. Voilà pour les faits, tels que je les connais.

    J’ai donc inutilement surréagi à votre dernier envoi. Mais pour le reste ! Au motif que vous restez tranquillement anonyme, vous vous croyez donc un défenseur intransigeant de la pureté. Ma foi, ce ne doit pas être désagréable à croire. De mon côté, pour la raison que je souhaitais savoir à qui je m’adresse, je serais donc un policier. Et bien pire encore. Je n’insiste pas même. Sachez que j’accepte volontiers la discussion, et même que je ne déteste pas avoir tort, même si la chose risque de vous paraître pure forfanterie. Seulement, pour discuter, il faut un échange d’arguments. Dois-je vous rappeler vos propres paroles ? « Mais laisse tomber la géopolitique. Là, t’es à chier. Et tu comprends tellement que dalle à ce domaine que t’es aussi con qu’un lecteur du Figaro en transes devant un édito de Louis Pauwels parlant du sida mental ! ». Ma foi, si telle est votre conception du débat, je vous recommande pour ma part de passer votre chemin. Non, je ne suis ni ne souhaite devenir votre paillasse.

    Sachez que, sous quelque signature que ce soit, je jetterai à la poubelle tout message qui manierait l’attaque ad hominem au détriment de l’argumentation. Planète sans visa n’est pas un dépotoir.»

    Je vous prie de m’excuser, car cela n’a rien de très intéressant. Mais comme je n’ai pas grand chose à cacher, il m’a semblé plus simple de vous tenir au courant. Je ne suis pas prêt à tendre l’autre joue pour recevoir le crachat. C’est aussi simple que cela.

    Fabrice Nicolino

  3. J’ai envie de faire l’avocat du diable : je préfère qu’ils rivalisent d’ambition pour des réductions – fût-elle factice, ou seulement affichée…plutôt qu’ils ne se battent pour être chacun le plus gros salaud, les deux pieds sur le frein aidé par des armées de négateurs.

    Cela dit, comme toi, je ne crois pas une seule seconde à toute cette mascarade.

  4. et bientôt Lula,le film!
    « Lula, le fils du Brésil »
    dans Libé de ce jour, un article pas encore disponible à la lecture
    « Brésil : AlléLula au nouvel an
    Icône. Un biopic à la gloire du chef de l’Etat va envahir les écrans le 1er janvier. A la veille de la présidentielle. »

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