Comment se lancent les débats (sur la viande)

Je viens à peine, plus haut, de signaler une tribune que j’ai écrite ce mardi dans le journal Le Monde. Et voilà que je découvre que le même numéro est barré par un titre de “une” sur la viande. Et quel titre, mes chers aïeux ! Ni plus ni moins que Manger moins de viande pour sauver la planète ? La journaliste qui signe le papier, Gaëlle Dupont, m’a appelé ici même, d’où je vous écris, et ma foi, je n’ai aucune raison de me plaindre. Avant de vous livrer ci-dessous son texte, laissez-moi vous dire mon plaisir. Il y a trois mois, juste avant que ne paraisse Bidoche, mon livre sur l’élevage industriel, personne ou presque ne se hasardait sur ce terrain. Je ne prétendrai pas – ce serait ridicule – être le seul à m’être bougé, mais il est au moins certain que mon travail aura servi à quelque chose. Ce quelque chose qui n’est presque rien, mais qui m’oblige, sans aucun doute possible. L’article de Gaëlle Dupont :

Manger moins de viande, c’est bon pour la planète. Impossible d’ignorer le message : la consommation de produits carnés a fait, à l’occasion du sommet de Copenhague sur le climat, l’objet d’attaques inédites.

L’ancien Beatles Paul McCartney a ouvert les hostilités en appelant, début décembre, depuis la tribune du Parlement européen, à ne pas en consommer un jour par semaine. Plusieurs personnalités françaises, dont les politiques Corinne Lepage et Yves Cochet, l’écologiste Allain Bougrain-Dubourg et le botaniste Jean-Marie Pelt, ont observé à Copenhague une « grève de la viande ». Leur message : l’industrie de l’élevage est une « aberration » qui produit des dégâts considérables sur l’environnement. Un repas avec viande et produits laitiers équivaut, en émissions de gaz à effet de serre, à 4 758 km parcourus en voiture, contre 629 km pour un repas sans produits carnés ni laitiers. Pour protéger la planète, il est donc aussi efficace – sinon plus – de se priver de viande que de rouler à vélo ou de baisser le chauffage.

Les éructations des ruminants produisent 37 % du méthane émis du fait des activités humaines. Le potentiel de réchauffement global du méthane est 23 fois supérieur à celui du CO2. Le stockage et l’épandage de fumier sont responsables de 65 % des émissions d’oxyde nitreux, le plus puissant des gaz à effet de serre. La déforestation pour convertir des terres en pâturages ou en cultures fourragères (destinées à l’alimentation du bétail) est responsable de 9 % des émissions de CO2. Selon la FAO, 70 % des terres autrefois boisées d’Amérique du Sud sont aujourd’hui consacrées à l’élevage.

L’élevage est, de fait, responsable de 18 % des émissions totales de gaz à effet de serre, davantage que les transports, selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Il est, de plus, responsable d’autres dégradations : pollution des eaux, érosion des sols, perte de biodiversité…La production de viande capte en outre des ressources considérables en terres et en eau. Elle mobilise 70 % des terres arables. Environ 9 % des quantités d’eau douce consommées chaque année y sont consacrées.Dans toutes leurs projections, les experts désignent l’augmentation de la demande de viande comme un des principaux facteurs des pénuries à venir. Or la consommation de produits carnés connaît une croissance fulgurante. Relativement stable dans les pays développés (autour de 80 kg par an et par habitant), elle augmente fortement dans les pays en développement, à mesure que la population croît, mais aussi que l’urbanisation et les revenus progressent.« La viande est un signe extérieur de richesse », commente Fabrice Nicolino, auteur de Bidoche (éd. Les liens qui libèrent), un réquisitoire contre l’industrie de l’élevage publié en septembre. « En consommer démontre l’accès à un statut social privilégié. » Sa consommation devrait passer, dans les pays en développement, de 28 kg par an et par habitant en moyenne aujourd’hui à 37 kg en 2030.Il faut entre trois et neuf calories végétales, selon les espèces, pour produire une calorie animale. Déjà, quelque 40 % des céréales cultivées dans le monde sont destinées à alimenter le bétail. Selon les projections de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), pour répondre à la demande, la production mondiale de viande devra doubler d’ici à 2050, passant de 229 à 465 millions de tonnes. « Où ferons-nous pousser les céréales pour nourrir tous ces animaux ?, interroge M. Nicolino. Si la tendance se poursuit, on peut s’attendre à avoir une concurrence entre alimentation animale et humaine. » D’où la baisse de consommation prônée par les détracteurs de la viande. Selon ceux-ci, cela aurait, en outre, des avantages pour la santé, car la viande accroît le risque de maladies cardio-vasculaires, d’obésité et de diabète.

L’interprofession bovine a vite riposté à ce feu nourri de critiques, par le biais d’une page de publicité dans la presse. Elle met en avant plusieurs arguments. Tout d’abord, dans la majorité des élevages en France, les vaches sont nourries à l’herbe, un mode d’élevage respectueux de l’environnement, qui ne concurrence pas l’alimentation humaine et permet de séquestrer du carbone.

La consommation de viande dans le pays est, par ailleurs, en baisse : elle est passée de 150 grammes par jour en 1999 à 117 grammes en 2007. « Certaines catégories de la population n’en mangent pas assez, comme les femmes et les personnes âgées », commente Pascale Hébel, du Centre de recherche pour l’étude et l’observation des conditions de vie (Crédoc). Le Centre d’information des viandes (CIV) souligne, de son côté, que la viande fournit des nutriments indispensables (fer, vitamine B12, zinc, sélénium). Le gouvernement recommande d’ailleurs, dans le cadre du programme national nutrition santé, de consommer de la viande, du poisson ou des oeufs une à deux fois par jour, tout en alertant sur les dangers de la consommation de viande grasse.

« L’homme ne serait pas devenu ce qu’il est s’il n’était pas omnivore », s’insurge Louis Orenga, président du CIV, qui voit dans cette campagne « une utilisation d’arguments environnementaux pour promouvoir le végétarisme ». C’est effectivement l’Association végétarienne de France (AVF) qui est à l’origine de la grève de la viande de Copenhague. Paul McCartney et Rajendra Pachauri, président du Groupe intergouvernemental d’experts sur l’évolution du climat (GIEC), qui a soutenu son appel, sont tous deux végétariens.

« L’alimentation a une dimension psychologique importante, explique Alain Méry, président de l’AVF. L’argument environnemental parle plus aux gens que la défense des animaux, qui est culpabilisante. » Selon M. Méry, les réticences sur le sujet restent cependant « très fortes » en France. M. Orenga, lui, voit dans la campagne du « jour sans viande » une menace. « Les politiques continueront-ils à soutenir financièrement une activité dont le grand public est persuadé qu’elle pollue et est dangereuse pour la santé ? », s’interroge-t-il.

A la FAO, sans recommander la diminution de la consommation de viande dans les pays du Nord, les experts prônent « une stratégie de réduction des émissions de gaz à effet de serre visant l’élevage de manière spécifique« , affirme l’économiste Pierre Gerber, parlant au nom de l’organisation. « Les modes de production vont devoir changer, sans quoi la croissance de la production se fera au prix d’atteintes très importantes à l’environnement », poursuit-il.

Des recherches sont en cours pour réduire la production de méthane par les ruminants. Des scientifiques de l’Institut national de la recherche agronomique (INRA) sont parvenus à faire baisser leurs émissions d’un tiers en intégrant dans les rations de l’huile de lin. Un chercheur de l’université du Missouri, Monty Kerley, affirme qu’une sélection génétique rigoureuse permettrait de diminuer la ration alimentaire des vaches de 40 %. Des changements de méthodes culturales permettraient aussi de stocker davantage de carbone dans les sols. Reste à savoir si ces techniques seront suffisantes, et si tous les paysans du monde, y compris les plus petits, auront la volonté et les moyens de les mettre en oeuvre. L’élevage fait vivre un milliard de personnes pauvres dans le monde.

 Gaëlle Dupont

38 réflexions sur « Comment se lancent les débats (sur la viande) »

  1. “L’homme ne serait pas devenu ce qu’il est s’il n’était pas omnivore”..
    Comme c’est beau la poésie.
    Je pense qu’il peuvent faire mieux. Je connais un médecin qui m’a sortit « l’homme est devenue intelligent quand il s’est mis à manger de la viande », comme quoi le CIV peut vraiment faire mieux. Ce même médecin m’a quand même sortit un jour devant plusieurs personnes que le lait est clairement mauvais pour la santé, et que les publicités de sont que des mensonges.
    Comme quoi la vérité fait son chemin petit à petit.

  2. Pas évident de changer ses habitudes. Savoir que la viande est source de pollution et contribue à la déforestation n’est manifestement pas un argument suffisant pour changer ses habitudes. Comme si cela restait abstrait. Que faut-il alors pour réveiller les consciences ? Une bonne claque, un électrochoc ?
    Pour dégoûter un maximum de gens de la barbaque, il faudrait pouvoir organiser des visites d’élevages industriels. Et un petit tour à l’abattoir aussi. On verrait alors ce que doivent subir le petit agneau si mignon et le veau avec ses yeux si doux…
    Comme cela n’est pas possible, on peut cependant se rendre virtuellement dans ces endroits sinistres sur le site de L214. J’ai vu deux ou trois vidéos (sur le foie gras et sur Ch*ral…) et je peux vous dire que c’est vraiment immonde.

    Les fêtes arrivent. Et vous, qu’allez-vous manger ? Du foie gras ? Du saumon d’élevage ?

  3. Que vais-je manger pour les fêtes? Ben moi comme d’hab depuis 10 ans, pas un gramme de chair animale… Et dans les quelques dîners familiaux que je vais passer, on me servira ma petite assiette « sur mesure » mon petit « accompagnement » pendant que les autres boufferont de la bidoche. On finit par s’y faire!

    Fabrice, super ces articles dans le Monde! La réplique de l’industrie de la bidoche ne s’est pas faite attendre… ça prouve qu’ils ont peur!

    Une question toutefois : que répondre à l’argument qui dit que « dans la majorité des élevages en France, les vaches sont nourries à l’herbe » ? C’est vrai ou ce n’est que pur mensonge? Toi qui disais que le soja était la clef de voûte de tout le système… qui a raison?

    Merci de l’info.

  4. Thibault,

    J’ai répondu en partie ici : http://fabrice-nicolino.com/index.php/?p=745

    Mais au-delà, sache que cela ne veut rien dire. Que les vaches soient nourries à l’herbe, encore heureux ! Mais ce n’est qu’une partie de leur alimentation, bien entendu. Il serait aussi absurde d’isoler la consommation d’herbe du soja, des antibiotiques, du martyr du veau et de la vache à qui l’on tire 12 000 litres de lait par an, que de prétendre juger les biocarburants à partir du fait que les plantes fixent du carbone. Non, sans rire, assez de propagande.

    Fabrice Nicolino

  5. tous mes amis de gauche bien pensants se sont foutus de ma gueule quand je leur ai dit qu’il faudrait réduire sa consommation de viande. Parce qu’ils sont incapables de sortir de leur religion athée du progrès, ou a minima de la penser.

    (c’était en octobre 2007, je venais de découvrir ce blog – et de lire Janco, pour faire plaisir à Hacène)

    Continue à être radical, c’est ton créneau et tu es bon là-dedans.

  6. Réduire la consommation de viande est le premier des gestes verts , selon le Le Monde ( ses lecteurs ou:et ceux qui ont voté ) .
    Voyez ici :
    http://www.lemonde.fr/a-la-une/visuel/2009/12/22/elisez-votre-geste-vert-de-l-annee_1281870_3208.html#xtor=RSS-3208

    Je vous encourage à voter pour la raison suivante : les individus n’ adoptent ( peut-être ) pas tant un comportement ou une idée par adhésion que par désir de faire comme la majorité .
    Soit la persuasion est moins puissante que la volonté de conformisme , soit  » comprendre , c’est d’ abord se familiariser  » , ou bien les deux .
    Quelle que soit la bonne hypothèse , il y a tout intérêt à ne pas hésiter à exprimer ouvertement nos choix .

  7. Gaelle dupont a été corespondante du Monde en Bretagne, elle remplaçait Martine Valo qui connait bien aussi la question.
    Les gens vont être amener à changer tout simplement quand ils vont comprendre les risques sanitaires considérables liés à ce mode de production, comme les résistances aux antibiotiques, résidus médicamenteux, virus émergents dont le fameux circonvirus PCV2 ou Maladie d’Amaigrissement du Porcelet MAP qui détruit les défenses immunitaires des jeunes porcelets et deviennent fragiles à tout ce qui passe et bien sur laisse la porte ouverte à la recombinaison des virus.
    Fabrice en parle dans son livre.
    Cela peu aller très vite, car la peur n’est pas rationnelle.

  8. Des types sympas:
    1-en aout 2009, Triumph procédait au licenciement de 3660 employées en Thaïlande et aux Philippines, sans négociation préalable avec les syndicats. En réaction, une plainte a été déposée en décembre contre le fabricant suisse de sous-vêtements auprès du Secrétariat d’Etat à l’économie (seco). La CCC internationale vous invite à soutenir le combat des syndicalistes(bouh! les vilains!) en envoyant une carte de protestation à Triumph.
    Envoyer une carte de protestation: http://www.evb.ch/fr/p25016957.html

    3-bientôt Davos l’élite mondiale s’y pressera et décidera dans les grandes lignes de comment mieux manger le monde MIAM, et faire business de tous ces pouilleux-bouseux qui le peuplent en sachant qu’il y en a déjà une bonne quantité HS, d’autres en voie de l’être : est-ce que Chavez y sera avec morralés? bras dessous bras dessus?

  9. Je trouve ça bien de voir ce genre d’article dans un journal comme Le Monde,cela prouve que cette question commence à interpeller.Cependant le travail de la journaliste n’est pas vraiment incisif. Se contenter de reprendre tels quels les communiqués du CIV (en évitant le mot « lobby »), dire que le gouvernement (quelle autorité scientifique!) conseille de manger de la viande et finir en disant que l’élevage fait vivre un milliard de « pauvres », sous entendu sans ce système ils ne pourraient pas vivre? Quand on sait que ces élevages industriels rendent malades ceux qui y travaillent ou vivent à proximité, c’est un peu simpliste comme manière de présenter le problème… cela me rappelle le fameux article dans Télérama, ou après avoir exposé les problèmes liés à la production de viande, à la question « Faut-il devenir végétarien? » un « expert » répondait « non surtout pas,cela fait vivre des gens »… Il faut regarder ce problème qu’on ne peut plus ignorer mais ne pas tenter de le résoudre, attendre que la technologie nous apporte des solutions miracles ou que l’industrie devienne responsable, penser à réduire notre consommation, mais surtout pas tomber dans « l’extrémisme » de devenir végétarien! Quelle hypocrisie…

  10. pas un mot sur les animaux dans cet article du Monde,sur lequel je m’apprête a en faire un dans un canard qui cancanne,un pres des bêtes d’une assoce trés animale,sur leur génocide généralisé;sauvage ,élevage,compagnie,sur la barbarie opérée,pas l’ombre d’une tendresse pour eux dans ses lignes,des chiffres,de parler de leur beauté et de ce qu’ils nous donnent ,et les pets d’humains et leur déchets immondes issus de leur nourriture industriels degueulasses,ca crée pas du méthane,on a calculé combien ils polluaient ces foutus humains,la géneralité est mauvaise conseillère!!Alors, plus d’animaux dans mon pré,ramasser les bouses de Marguerite ou du chevreuil qui enrichissent mes terres,de Mimile mon vieuxx teckel, les fientes si riches de Noisette le pigeon qui vient d’être mangé par Johanne la fouine qui vit dans la laine de mon atelier et qui shie elle aussi sur le sol,et tous ces vers de terre qui shient sans arrets ca fait combien de méthane,et bien non,pas sérieux tout ce discours ,pour moi avoir plus d’animaux dans le paysage est essentiel ,oui,végetarisme oui,35 ans que je pratiques,et plus je suis vegetale,plus la place des bêtes devient essentiel,et cela et pas pour les raisons données,la pollution ,cela me débecte,non les animaux ne sont pas des absents,ils existent et vivent dehors,et shient a mon grand bonheur,et grâce a eux ,je peux être fiére d’être humaine et vivre un air d’innocence et de savoir que c’est eux les habitants originels de cette Terre,et qu’ils m’enseignent: tout,et pas nous!
    Cet article m’emmerde,le blabla technocratique sur ces bêtes n’est pas le problème,le problème de fond c’est c’est quoi :oter la vie a un animal ,a un humain,c’est quoi,il a le droit de vivre autant que moi,ni plus ,ni moins,alors débattons a leur place,ca,non,mais soyons a leur coté pour les défendre,être avec,vivre avec ,ce qu’il en reste cad 10°/° de sauvage dans ma région et peu du reste.Une hécatombe,et le peu dehors direct a l’abattoir………………………

  11. A Marie,

    Grâce à toi, je viens d’apprendre le licenciement des 3660 employé(e)s qui travaillaient pour le compte de Triumph en Thaïlande et aux Philippines. J’ai envoyé la carte de protestation à Monsieur Markus Spiesshofer qui doit être un homme bien sous tous rapports.Il est probable que ces femmes et ces hommes, qui travaillaient pour lui, n’aient pas à se poser beaucoup de questions sur le choix de leur alimentation.

  12. Ourse,

    je crois que les gens font leur chemin vers le végétarisme quand c’est le moment. Ne pas parler (toujours) des animaux quand il est question de viande, ce n’est pas forcément une mauvaise chose, à mon avis.

    Une amie, déléguée très active de l’AVF, qui parvient à faire adhérer des tas de gens même non végétariens à l’association, ne parle pratiquement que d’écologie et de santé quand elle tient des stands. Si les questions éthiques viennent, elles viennent, mais de son expérience elle a vraiment tiré que pour être plus efficace, il vaut mieux ne pas les mettre en avant. Aussi convaincue que je sois de la pertinence éthique et de la nécessité du végétarisme, je suis d’accord avec elle. Question de stratégie.

    Déjà, mettre en place par exemple le lundi sans viande pour faire comprendre qu’on peut manger bon et sain sans chair animale, même si on ne parle pas des animaux, ça lézarde le consensus autour de la viande (dans les établissements scolaires avec internat, c’est midi et soir!!). Une fois le consensus lézardé (ah bon, on peut être végétarienne et en bonne santé? ah bon, la viande c’est pas obligé?), les évolutions individuelles sont facilitées…

  13. Comme Malou, j’étais emballée à l’idée de la parution dans le Monde d’un tel article !

    Mais en avançant dans ma lecture, une question lancinante se pressait à mon esprit : Comment un journaliste peut-il être aussi peu engagé au point de publier un tel ramassis d’inatités puisé dans dans les communiqués de CIV, AVF, FAO ou l’INRA ?

    Son article n’a d’évocateur que le titre, son contenu manque de mordant, et pire, cautionne des contre-vérités voire de la désinformation.

    Il est question de l’indutrie de la viande et la journaliste s’égare (volontairement ?) et trompe le lecteur en ne mentionnant que l’élevage bovin, mettant en exergue un mode d’élevage respectueux de l’environnement. Quid de l’élevage intensif et hyper polluant de porcs ? Quid de l’élevage intensif de volailles ? Passés sous silence, alors que les Français consomment pour l’essentiel du porc et du poulet. CIV a tout intérêt à à ne pas l’ouvrir à ce sujet !

    Je passe sur l’absurdité de certaines remarques de l’AVF, comme affirmer qu’un jour sans viande serait une menace, et que le gourvernement en viendrait à ne plus subventionner cette indutrie mortifère (hé bé, si seulement !)

    Une bonne nouvelle s’insère à cet endroit de l’article : l’INRA prétend « réduire la production de méthane par les ruminants en intégrant dans leurs rations de l’huile de lin ». L’huile de lin est interdite de consommation humaine en France, pour des raisons obscures de toxicité liée à une soi disante oxydation rapide de ses composants.
    Si les ruminants que « nous » consommons en consomment, cela veut dire qu’il n’y a plus aucune raison pour que cette huile, d’une exceptionnelle qualité nutrionnelle, ne puisse pas être en vente libre sur le territoire ??? A suivre…

    Quant à ce chercheur, M. Kerley, qui « affirme qu’une sélection génétique rigoureuse permettrait de diminuer la ration alimentaire des vaches de 40% » ! Pourquoi ne pas appliquer une rigoureuse sélection génétique pour diminuer la ration alimentaire des humains de 40% ??? Cela serait quand même plus logique, non ?!

    « L’élevage fait vivre un millard de personnes pauvres dans le monde ».
    Et c’est ainsi que cette dernière phrase de l’article sera retenue par M. Tout Le Monde, qui par solidarité toute anthropocentrique induite par un attachement viscéral à son petit confort et à ses petites habitudes personnelles, en oubliera le thème même de l’article, à savoir « Manger moins de viande, c’est bon pour la planète ».
    Tout a été dit pour déculpabiliser les irréductibles mangeurs de viande…
    Mais je reste optimiste, certains lecteurs ne se seront pas laissés influencer…

  14. Ourse faut pas rêver! que le Monde parles « d’animaux »? sujet plutôt pas très noble , ou glissant, bref je n’ai pas l’impression que cela les passionne, çà se saurait, par contre elle a raison, élodie, Stratégie. Le monde a un tirage de 300 26 mille exemplaires, aussi malheureusement, son message qui surfe dans l’air du temps (faut pas rêver non plus) ne va-t-il toucher que très peu (directement) les millions de « cibles » à 2 pattes des grandes enseignes commerciales relayées par toute l’armada radiophonique incessante..Bref..les rayons viande de toutes ces marques qui nous encerclent à présent presque de partout sur le territoire comme de grosses enzymes gloutonnes, pour notre plus grande joie, ne vont donc pas désemplir de sitôt, et cochonou et son pote bridou étaient là et bien là, brillants sous leur cellophane, à mille lieux du pauvre cochon mexicain (et des villageois).

  15. Oui, Ourse, pas la moindre évoquation des intolérables conditions de vie et d’abattage de ces milliards d’animaux sacrifés.
    Je pense comme Elodie et Marie, c’est une question de stratégie, comme l’explique Alain Méry de l’AVF : « l’argument environnemental parle plus aux gens que la défense des animaux, qui est culpabilisante ». C’est difficile à admettre, mais
    si nous voulons que cette cause avance, peu importe les moyens employés, l’essentiel sera le résultat…

  16. On vient de me signaler dans un Leclerc,viande de zébre en barquette,on s’en occupe.
    ,Et oui,sissi, la vénalité n’a pas de limite,manger des rayures ,c’est exotique mais punis par la loi.
    Alors on va les faire retirer,boycott de ces super merdettes
    les animaux ne sont pas de la viande,mais de la chair vivante et je redemande encore une étude sérieuse sur les chiures humaines et leur dégagement méthane et pollution diverses,eau,terre,air etc que degagent les excrèments+urine humains!
    Et cela va se faire et je prouverai que les humains dégagent plus de méthane que les pets des pauvres bêtes torturées dans leur boite.
    le sujet c’est comment peux t’on oter la vie a un être vivant,comment peux t’on discuter des pets de ceux ci,vu les conditions dans lesquelles ils sont maintenus et que c’est cela qui est important,être végetarien pour arreter les pets de la souffrance,non,^être végetarien pour ne pas vouloir enlever la vie,être avec ,respect,dignité,oui,raison TECHNIQUE ,non,et non.
    J’ai toutes les associations qui sauvent qui elles sauvent,et m’appellent au secour ,toute l’Europe est envahie par la barbarie sur les animaux et ca c’est un symptome du desastre pathologique ou en sont cet asile de fous légal,point,il s’agit de redevenir humain.D’aimer les bêtes,de les aimer en entier,pas de discourir sur leurs méthanisation du a notre peur de ce qui est inconnu,une autre espece.
    Avoir un discours credible auprés des instances,on s’en fout,il ya longtemps que cela ne sert a rien ,le temps presse,les animaux sont notre seule chance de rester sur terre,notre survie psychique.

  17. en Italie un journal, généraliste la Stampa propriété famille Fiat environ même tirage (un peu moins) que le Monde a une rubrique régulière et digne de ce nom qui s’appelle la « zampa »; elle est fort bien faite et nous donne des infos substantielles sur les animaux: des chiens de rue napolitains entretenus par la municipalié « chiens de quartier », au chien de Perpignan qui a été brulé vif, en passant par les cadavres des 6 orques retrouvées sur les plages pouilleuses..tout cela sans justificatif scientifico-techno bobo, casse-bonbon.Juste pour avoir des infos sur ce qui se passe sur ce front-là.

  18. elodie
    le temps n’est pas a ce qui plait aux gens ,mais a être en accord avec ce qu’on défend,je connais trop bien ces instances hors sols,ces pervers polymorphes,ces campagnes dérivatives,non,je me fous de ‘audience du Monde,il s’agit de désobeir a cette sacro sainte langue de bois technique,il s’agir de casser cette mondailistion programmée et ces instances en faisant du super local,en tout,qui n’existe que pour autoriser ces génocides animaliers,alors je suis rodée,je ne crois pas au consensus mou,au ménager les consommateurs,rien que ce mot est obsoléte, fini la consomme,la terre se meurre,les animaux aussi et nous les malades mentaux bavassent sur comment etre gentil avec ces crétins.
    pas le temps,l’urgence de changement total est là,et sans eux,si vous voulez venir a Paris le 6 Janvier 19h au Phyto bar,Bd St Germain, emission de Ruth Stagassy avec Alain Duez,LAgedefaire et jacques Miremont,qui veux créer des circuits alternatifs de l’accés au public d’un repertoire de toutes les réalisations reproductibles d’alternatives de vie,le journal passe en Scoop,nous songeons tous a faire autremment,edition etc,plus locale,plus petite,et en direct,je serais la bas.
    portez vous bien tous et pensez vraiment a eux qui vivent l’enfer.

  19. la seule dans la presse qui parle des animaux et associations de terrain ,chasse etc,c’est Luce lapin dans Charlie Hebdo,point.

  20. A Malou : en effet, à ce compte-là, le nucléaire aussi fait « vivre » pas mal de gens dans le monde, donc…
    Au passage, je recommande à ceux qui ne l’auraient pas encore vu le documentaire intitulé « Au pays du nucléaire » – ce qui est dit par les antis n’était pas nouveau pour moi mais ce que lâchent les pros (y compris les pros des pros) est hallucinant, tandis que M. Fillon a récemment déclaré en Chine : « Le nucléaire est une énergie propre »…

  21. « a ce qui plait aux gens  » et pourtant sauf à en venir à couper des têtes et êtres suffisament nombreux pour tenir le choc du nombre, il faudra que çà plaise à des gens, que tu le veuilles ou non. c une loi, chamane, comme le soleil plait à la terre froide,

  22. mais c’est faux Marie,et c’est pour cela que ca n’avance pas,arrête de croire que tu peux changer l’autre,ce qui plait aux autres c’est pas mon probléme,il ne s’agit pas de plaire ,mais d’être efficace,d’être consciente de qui tu es vraiment,il y a des terroristes,ok ,mais qui est le terroriste de ma vie et de qui je suis le terroriste,c’est cela la question vraie et si je change en profondeur =l’autre change parce que si je change cela peux lui parler,point,le reste c’est la vacuité de celui qui croit qu’il a un pouvoir sur l’autre ,sans savoir par quel endroit tenter de lui dire que toi tu sais et pas lui,il participe a tout cela,le pouvoir de :ce serait les autres que on doit persuader de changer,parce que moi je serai pure et militante,vaste duperie,et vive Copenhague qui a mis les pendules a l’heure,c’est a nous seuls de fabriquer un autre monde et sans eux,avec nos forces et trés trés localement,relocalisons,l’energie petites et propres,amap,soyons autonome ,et arrêtons de donner du fric a WWF ou Greenpeace qui n’ont rien obtenus des négociations Kyoto,Copenhague,etc,et de leurs partenariats vaseux avec les institutions privées et publiques et les industriels et qui vont se ruer a Mexico « comme en 40 »,la seule voie de la résistance ,la voix de la liberté, confrontés a ce nouvel ordre mondial hideux qui veux nous réduire a l’état de chose-esclave, si tu veux enrayer la machine et survivre,car il s’agit de survie, tu n’as plus besoin d’eux,et ca ils ne veulent pas du tout que le local,le solidaire se mettent en place, oui,alors on y va?

  23. Bien d’accord avec votre livre, où vous ne montrez pas malgré tout qu’on standardise l’élevage et la forme des animaux uniquement pour qu’ils puissent être démembrés par des machines incapables de s’adapter à chacun.
    Je ne comprend pas non plus pourquoi vous ne citez jamais le merveilleux livre de Coetzee
    « The life of animals » qui va encore plus loin que le vôtre.

  24. Le titre original « Manger moins de viande pour sauver la planète? » a été changé sur le site web du Monde pour un absurde et peu accrocheur « L’élevage, accusé de nuire à l’environnement, riposte »: c’est sans doute que le lobby des éleveurs s’est élevé contre cette contre-publicité pour leur production.

    La dernière phrase me soulève le coeur: « L’élevage fait vivre un milliard de personnes pauvres dans le monde. » Tiens, bizarre, ça correspond au milliard de personne souffrant de la faim dans le monde…

    Je me demande bien d’où vient ce chiffre exhorbitant du sixième de l’humanité tirant ses revenus de l’élevage, pourtant devenu agressivement intensif (je n’ai pas trouvé le contact pour poser la question à Gaëlle Dupont).

    Est-ce que les immigrés mexicains clandestins travaillant dans les usines à burger décrits dans le film « Fast Food Nation » et les ouvriers exploités par les grands propriétaires sud-américains sont compris dans le chiffre pharamineux ?

    Et si on mangeait moins de viande, leur ôterait-on le pain de la bouche ?
    Les forêts et terrains utilisés comme pâture ne feraient-ils pas de beaux jardins ?
    La mauvaise foi des arguments du système agricole, industriel et commercial qui bouffe et bousille les trésors de la planète est effarante!

    Seuls ceux qui élèvent des animaux de manière saine et naturelle et sont capables de les mettre à mort eux-mêmes (même s’ils n’en ont plus le droit théoriquement) peuvent légitimement revendiquer leur régime carnivore… Ainsi le peuple sioux a vécu du bison pendant de nombreuses générations et les colons européens ont exterminé en quelques années ces immenses troupeaux qui gênaient les chemins de fer et les barbelés des éleveurs sur la plaine. La grande majorité des consommateurs deviendraient vite végétariens s’ils devaient se charger de la sale besogne de tuer et préparer la bidoche qu’ils veulent manger!

    A mon sens, il ne faut pas hésiter à rappeler quand on en parle, que la viande c’est bêtement de l’animal mort et que ça pourrait tout aussi bien être de la clair humaine pour ce que l’on connait de la chair et de la filière (Delicatessen!). Pédagogie de la vérité.

    Si les gens comprennent finalement que la viande c’est mauvais pour la santé et l’environnement et réduisent leur consommation, tant mieux! Mais le vrai problème est dans l’absence de conscience de l’enfer carcéral de l’élevage et de l’âme animale, dans le manque d’éthique, de réflexion et de considération vis-à-vis de l’être vivant…

  25. et oui alain et lo toutb est là,l’essentie c’est cela ,comment les humains en sont arrivés a s’eloigner de leur part du ressenti,de la compassion,du respect,de la douceur,envers ces animaux d’élevage,et oui ils veulent rien savoir sur leurs propres ombres,le livre de Coetzee est terrible,moins technique et plus profond,et je suis pour la vérité nue,cette atroce torture permente infligée aux bêtes,reserve de chasse, »nuisibles »,laboratoire,boucherie,plumes d’oie,plumées vivantes,et j’en passe,ca se passe dans les chaumiéres,la maltraitance animal n’a jamais été aussi dramatique dans les familles,perversions,defouloir ,barbarie sexuelle,etc
    Alors manger ou pas,le fond c’est je fais quoi dans la vie avec tout ca,je fais quoi pour eux.

  26. Non, Lo de Bo, « L’élevage, accusé de nuire à l’environnement, riposte » n’est pas un titre inventé pour le site web. C’est celui du papier publié en page 4 du journal. Le Monde du 23/12, tiré à 364860 exemplaires et barré d’une une « Manger moins de viande pour sauvez la planète? ». Il ne faut pas voir de la manipulation partout. Ne boudons pas notre plaisir. Il y a incontestablement un avant et un après « Bidoche ».

  27. une bonne raison de râler : ce même « Monde » vient de désigner sa personnalité de l’année 2009.
    Lula. En une du Monde Magazine. Et quel papier, signé Jean-Pierre Langellier! Ah le doux son des moissonneuses-batteuses « dans les champs dorés du Mato Groso : voilà l’image qui résume aujourd’hui « la plus grande ferme du monde », moderne et prospère. Le Brésil est désormais le premier exportateur de café, de sucre, de boeuf, de poulets et de jus d’orange, l’un des premiers de coton, de bois, et de soja dont il invente 100 nouvelles variétés par an. Il inonderait l’Europe d’éthanol, si elle l’acceptait. L’agribusiness génère un tiers du PNB »[…].
    j’ai cherché un mot sur les esclaves de la canne à sucre, je n’ai pas trouvé.

  28. Réduire sa consommation est la première des mesures à prendre, même en changeant les pratiques agricoles il est impossible de donner 200g ou 150g de viande à 6,5 milliards d’habitants.

  29. Totalement d’accord avec la remarque de Lo de Bo :
    « Si les gens comprennent finalement que la viande c’est mauvais pour la santé et l’environnement et réduisent leur consommation, tant mieux! Mais le vrai problème est dans l’absence de conscience de l’enfer carcéral de l’élevage et de l’âme animale, dans le manque d’éthique, de réflexion et de considération vis-à-vis de l’être vivant… »

    Combien de fois hélas, entend-on le problème traité sous l’angle « sanitaire » ou « c’est bon/mauvais pour MA santé » et beaucoup plus rarement sous l’aspect de l’intérêt de l’animal lui-même en tant qu’être sensible, souffrant et… capable d’un extraordinaire ATTACHEMENT sentimental à l’être humain, pour le meilleur (parfois) et pour le pire trop souvent…
    Autant de questions qui nous tiennent à coeur sur le blog :
    http://europeanimalprotection.blogspot.com

    N’hésitez pas à nous faire un coucou et à nous laisser vos commentaires. La bataille sera longue et difficile : Elle commence aujourd’hui !
    Eliza

  30. Une phrase de l’article de Gaëlle DUPONT (Le Monde du 23 décembre 2009)me surprend : « Un repas avec viande et produits laitiers équivaut, en émissions de gaz à effet de serre, à 4 758 km parcourus en voiture, contre 629 km pour un repas sans produits carnés ni laitiers. »
    Si une voiture moyenne émet 180gr de CO² au kilomètre, on aboutit à 856 000gr pour un repas sans viande ni laitage, 113 220gr pour un repas végétarien, soit un écart de 743 220gr.
    Amateur de voyages, j’en conclus qu’un voyage France – Vietnam en avion (10 000km, donc 20 000 aller retour), sur la base de 142gr de CO²/km/passager, soit une émission totale de 2 840 000gr de CO², se « compense » par moins de 4 repas végétarien (3,82 plus précisément).Surprenant ou mauvais calcul?

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