Archives mensuelles : août 2008

Henri Weber, de la révolution à la consternation

Comme je suis désolé ! Henri Weber m’indiffère en totalité, et c’est pourtant de lui que je vais vous parler. Qui est-il ? Un sénateur socialiste, soutien fervent de Laurent Fabius. Il a été l’un des fondateurs des Jeunesses Communistes Révolutionnaires (JCR), ancêtre politique de la LCR de Krivine et Besancenot. On l’aura entendu jadis réclamer des armes pour monter à l’assaut du ciel ; on le retrouve attablé avec Christian Poncelet, président du Sénat, autour d’une bouteille millésimée. L’histoire est vieille comme le monde, et recommencera dès que j’aurai le dos tourné.

Non, Weber n’a aucun intérêt. Mais j’ai lu l’autre jour dans le journal Le Monde une tribune par lui signée, et dont voici le titre intégral : Pourquoi le socialisme recule en Europe (ici). J’allais ajouter que ce texte est chiant comme la pluie, mais c’est une absurdité bien sûr, car la pluie est d’une beauté sans nom et d’un intérêt sans fin. Je me reprends donc : ce texte est creux et vain, ce texte ne dit rien, n’apporte rien, ce texte est déjà oublié à jamais par ses rarissimes lecteurs – sauf moi, malheur ! -, ce texte finit même par faire rire intérieurement, mais pour des raisons qui n’ont pas grand rapport avec lui.

Je résume, à l’attention des masochistes qui sont encore là. En bref,la gauche de gouvernement, qui tenait 13 gouvernements de l’Union européenne sur 15 il y a sept ans, n’en dirige plus que deux – le Portugal et l’Espagne – et trois si l’on y ajoute la Grande-Bretagne de M.Brown. Il faut chercher l’explication de ce reflux peut-être historique. Je n’aurai pas la patience de vous résumer le propos de Weber. Si ça ne va pas bien pour sa (toute) petite gauche, c’est qu’elle n’a pas su s’adapter à la mondialisation, à la montée des demandes d’ordre, à l’explosion des individualismes, au vieillissement de la population, etc.

Bon, rien là-dedans qu’un simple logiciel de traitement de texte ne serait capable de fabriquer seul, sans le concours d’un cerveau humain. Ces mots ont été brassés des milliers de fois au point de donner la nausée, et ne servent au total, et en l’occurrence, qu’à une seule chose : montrer qu’Henri Weber, le 19 août 2008, a le droit socialement reconnu d’écrire un texte dans le grand journal national. C’est bien.

Au-delà, je suis fasciné par le vide sidéral de l’un des principaux responsables d’un des principaux partis de France. Cet homme-là – mais vous pouvez les ajouter tous à la liste, de Buffet à Sarkozy, de Hollande à Pasqua, de Royal à Villiers – est simplement ignare. Il ne sait rien, n’a pas la moindre envie de savoir quelque chose, et passe donc à côté de la seule question qui devrait et pourrait nous réunir tous : la crise de la vie sur terre. Le plus grotesque du propos de Weber se trouve dans l’ultime paragraphe, où il glisse dans le catalogue des questions en suspens celle du réchauffement climatique. C’est grotesque, car cela ne prouve qu’une chose : qu’il lit au moins les titres des journaux et se sent obligé en conséquence, comme tous désormais, d’évoquer la crise climatique. À côté et au même niveau que la « croissance forte et durable », la « maîtrise de l’immigration », ou encore la « régulation du capitalisme mondialisé ».

Autrement écrit, Weber est sourd et aveugle, à défaut d’être muet. Et ils le sont tous. Je dois vous dire que ce coup de griffe complète à mes yeux celui contre Cohn-Bendit et l’ami Besset, avant-hier.

Cohn-Bendit et l’ami Besset

Jean-Paul Besset est un ami de longue date, et même si nous sommes un peu brouillés depuis une grosse année, pour différentes raisons, je n’en dirai pas du mal. Il ne manquerait plus que cela. Je le connais depuis plus de vingt ans, et nous avons mené tant de choses ensemble que je préfère de loin penser à ce que je lui dois, et au vif plaisir d’avoir croisé un jour sa route. Peut-être – qui peut savoir ? – nous retrouverons-nous un de ces jours.

Ce que je vais écrire n’est pourtant pas très agréable pour lui. Nous avons passé des dizaines de soirées à parler de ce qui nous obsède, c’est-à-dire la crise écologique. J’ai toujours su que nous n’avions pas le même regard sur le phénomène, mais cela ne m’a jamais le moins du monde dérangé. Nos échanges étaient agréables et sincères, profonds à l’occasion, et que demander de plus ? Au fil des ans, il me semblait que nous étions au moins d’accord sur l’urgence, la gravité, la nécessité de trouver des formes inédites de combat. Il me semblait.

Puis Jean-Paul est devenu, comme disent les misérables gazettes que nous lisons tous, le « bras droit » de Nicolas Hulot. Je précise que j’apprécie ce dernier de longue date, malgré tout ce qui me sépare de lui, qui n’est pas rien. Venu des fins fonds de l’univers médiatique et marchand, il a entrepris une sorte de longue marche d’une grande élévation. Et je vois qu’il est le seul ou à peu près à savoir parler de l’essentiel à des millions de personnes en même temps. J’abhorre TF1, mais l’émission de Hulot Ushuaïa Nature est un modèle de pédagogie écologiste de masse. Puis, je vous le dis comme je le crois, ce n’est pas une mauvaise personne. Cette expression vous fera peut-être sourire, mais elle a pour moi un sens profond. ¡ Bueno, vale !

L’ami Besset, donc. Le voici lancé dans une aventure politique que je juge inepte. Ni plus ni moins. Depuis des mois, je sais que Dany Cohn-Bendit, Jean-Paul et quelques acteurs importants du Grenelle de l’Environnement d’octobre passé réfléchissent ensemble à l’avenir. Ma foi. Je savais qu’ils rêvaient – mon Dieu, quel cauchemar ! – d’une liste commune pour les européennes de 2009. Nous n’en sommes plus très loin, et probablement en avez-vous entendu parler (ici).

Les Verts, ridiculisés par les dernières élections, vont probablement monter à bord, ainsi que José Bové et des responsables d’ONG écologistes, acteurs du Grenelle. Et vogue la galère ! Je vous assure qu’il me serait aisé de me moquer de chacun d’entre eux, et de manière cruelle. Cohn-Bendit est par exemple devenu un (minuscule) pilier du monde réel de la destruction. Un homme qui a totalement renoncé à changer quoi que ce soit d’important. Les preuves en sont si massives, si visibles que je ne les cherche pas. Cohn-Bendit accompagne la marche à l’abîme en sifflotant. Je lui en veux d’autant plus qu’il a jadis été au contact de vrais penseurs, comme l’inoubliable Cornelius Castoriadis. Il sait donc ce qu’est la critique. Il sait ce que certains ont dit de notre univers, il a même prétendu à l’occasion partager leur point de vue. Mais il sifflote. Soit.

José Bové, de son côté, accepte de remiser son bric-à-brac des présidentielles pour mieux revenir au centre du jeu médiatique. Et d’apporter ce qui lui reste de prestige à des embrassades bouffonnes. J’en suis triste, conscient qu’une place exceptionnelle était à prendre en France après le démontage du MacDo de Millau en 1999. C’est désormais trop tard. Jean-Paul sera donc avec les deux autres sur les estrades, et deviendra, sauf coup du sort, député européen.

Bon, changeons de registre. Ce qui m’est insupportable, dans cette opération politicienne, c’est les affreuses illusions qu’elle disperse une fois de plus. Des élections européennes, avec présence écologiste, il y en a depuis 1979, soit près de trente ans. Cette année-là, la regrettée Solange Fernex menait une liste dénommée Europe Écologie, le même intitulé choisi, provisoirement du moins, par Cohn-Bendit et l’ami Besset. Ahimè ! Hélas ! Voulez-vous me dire ce qui a changé depuis ? Voulez-vous me dire ce qui changerait demain si cette liste ridicule de 2009 obtenait 10, 12, 15, 18 % des voix ? Je vous donne sans hésiter ma réponse : rien.

Les promoteurs de la liste, Jean-Paul en tête, croient avec une naïveté que je croyais réservée aux naïfs, que le changement pourrait venir de cette petite activité des humains qu’on appelle la politique. Oui, ils semblent penser que ce terrain, aujourd’hui bouleversé de fond en comble, criblé de trous d’obus, aussi impraticable qu’un court de tennis battu par des vents de 200 km à l’heure, serait le bon. C’est là, dans l’enceinte du parlement européen – au fait, j’espère que le menu du midi vaut au moins le déplacement à Strasbourg, les gars – que pourraient s’inverser les tendances lourdes de l’époque. Que pourraient être empruntés de nouveaux sentiers, qu’une autre voie serait recherchée.

Baliverne ! Balivernes à tous les étages et pour tout le monde. Ce dont nous avons un besoin crucial et décisif, c’est d’une révolution culturelle et morale. Nous devons, c’est un impératif catégorique, trouver la manière utile, efficace, de mettre en mouvement des pans entiers de la société. Lui assigner des objectifs neufs, des désirs compatibles  avec un avenir possible, l’entraîner, au moins en partie, à rompre avec l’imaginaire de ce monde en complète déréliction. Car enfin, car voyons, soyons sincères une seconde au moins. De deux choses l’une. Ou, comme tant d’auteurs n’ont cessé de l’écrire au fil des décennies, le temps nous est compté. Plus même que nous ne le pensions, car la dégradation des grands écosystèmes est désormais très avancée, et la crise climatique pratiquement hors de contrôle. Jean-Paul ne juge pas autrement, je m’autorise à l’écrire ici. Mais en ce cas, il faut imaginer, créer, renverser la table, éructer, rassembler les révoltés. Ou bien, tout cela n’est que billevesée. Le discours écologiste, resucée des éternelles peurs millénaristes, serait à mettre entre parenthèses, à traiter comme un symptôme parmi d’autres d’une société inquiète d’elle-même. Ou, ou. Mais pas les deux, de grâce.

L’élection de 2009 est une honteuse capitulation, une énième occasion ratée de prendre les risques nécessaires. Risques, oui, car rien ne nous sera jamais acquis. Mais liberté, aussi. Cette folie de notre espèce, cette manière de changer le réel ne ressemble à rien d’autre qu’elle-même. Et je l’aime.

L’affaire du kangourou géant

Oh, oh ! Et si c’était vrai ? Une étude sérieuse, toute récente, suggère que l’homme serait le vrai responsable de la disparition de la mégafaune de Tasmanie, cette grande île située au sud de l’Australie. Peuplée par des Aborigènes il y a 40 000 ans, l’île a été « découverte» par notre Occident en 1642 et occupée en permanence 150 ans plus tard. Ce fut longtemps un authentique paradis naturaliste, habité par de somptueux animaux comme le tigre de Tasmanie – un marsupial carnivore – de grands oiseaux endémiques, des kangourous géants. C’est justement l’un de ces derniers qui est au coeur du travail publié dans la revue américaine Proceedings of the National Academy of Sciences (Late-surviving megafauna in Tasmania, Australia, implicate human involvement in their extinction). Ses auteurs ont étudié le crâne d’un de ces kangourous, retrouvé au fond d’une grotte de l’île (ici).

Richard Roberts, qui est l’un des signataires de l’article scientifique, a déclaré tout de go : « Jusqu’à présent, on pensait que la mégafaune de Tasmanie s’était éteinte avant que l’Homme n’arrive sur l’île ». La thèse généralement retenue désignait le climat comme la cause première de l’extinction. Or le niveau des températures serait resté stable, et le crâne retrouvé daterait de plusieurs milliers d’années après l’arrivée de l’homme en Tasmanie. Je ne vous en dis pas davantage, car je n’ai pas lu l’étude.

Au-delà, la question me paraît être celle-ci : les civilisations anciennes, mieux, les peuples premiers ont-ils été plus respectueux de la vie que nous ? Chez nombre d’écologistes, la messe est dite. Les Indiens d’Amérique, par exemple, auraient toujours entretenu de belles relations équilibrées avec les écosystèmes et les espèces vivantes. Seule l’arrivée des Blancs et de leur armada aurait bouleversé la donne. On ne peut nier la démence de la conquête du continent nord-américain par nos ancêtres européens. En moins d’un siècle, l’immense forêt qui couvrait tout, de l’est du Canada à la vallée du Mississipi, était réduite en morceaux. La Grande Prairie, ce fabuleux monument qui séparait les deux océans, était changée, en à peine plus de temps, en une morne plaine de blé et de maïs intensif. Je ne crois pas qu’il existe dans l’histoire un autre exemple d’une telle furie contre la terre.

Mais les Indiens ? La cause est controversée, et je n’ai pas de réponse personnelle. J’aimerais croire, comme tant d’autres, que les Pawnees et les Navajos se comportaient mieux que nous. Bien des faits semblent prouver le contraire. Les brûlis massifs d’origine humaine, par exemple, ont clairement joué un rôle néfaste dans la disparition de certains gros animaux, tant en Amérique qu’en Australie. Et la chasse, dans certaines conditions, a pu également détruire des populations fragiles. Si, je dis bien si l’homme venu d’Asie par le détroit de Béring est le responsable d’extinctions, eh bien, quel drame ! Car, rappelons-le, le continent américain n’a été peuplé par nous que très tardivement. Il y a 13 000 ans pour beaucoup, bien que d’autres hypothèses évoquent une présence humaine en Amazonie il y a environ 60 000 ans. Peut-être manquaient-ils simplement de moyens matériels pour accomplir le grand crime ?

Je le répète, je ne tranche pas. Mais à la vérité, en mon for le plus profond, je crains de connaître un jour une vérité mieux établie. Je pressens que quelque chose ne tourne pas rond. Je vois bien – nul besoin d’être grand clerc – que l’aventure humaine a toujours eu sa large part d’une extrême violence contre tout ce qui n’était pas elle. Il n’est pas difficile de la voir comme une conquête militaire sans fin de territoires à soumettre, et d’êtres vivants à engloutir. Je dois avouer que, pour un 23 août, je ne gâte pas les lecteurs de ce blog.

Je l’avoue, mais j’ajoute aussitôt que cette horrifiante perspective ne me décourage pas. J’ai toujours cru, aujourd’hui plus que jamais, à l’esprit. À la puissance de l’esprit. À la force du refus. À l’énergie de la résistance. Or j’ai l’outrecuidance de penser que je suis un refusant, au plus profond de mon être. Et comme nous approchons du moment où, fatalement, la parole refusante sera toujours mieux entendue, sinon comprise, je garde de l’espoir. Contre l’évidence, cela se peut. Mais l’évidence est l’autre nom du renoncement. Et renoncer, non. Renoncer à vivre, à parler, à écrire, à aimer, non. Non. NON.

¡ Y viva España ! (Longue vie aux grands singes)

Karmele Llano. Je n’ai jamais rencontré cette jeune femme espagnole de 30 ans, mais je crois que nous nous entendrions bien. Elle est de la race de la primatologue française Emmanuelle Grundmann – que je connais et salue affectueusement  – ou de Jane Goodall. Vétérinaire, Karmele se bat avec les armes dérisoires que nous savons pour tenter d’arracher au néant si proche les derniers orangs-outans d’Indonésie (ici, en langue espagnole). Ce combat pour eux – et donc pour nous – paraît perdu. Et quand j’écris ces mots, pensant aux chimps et aux bonobos, aux gorilles des plaines et des montagnes, aux orangs-outans donc, j’en ai des frissons. De vrais. On peut souffrir physiquement et psychiquement d’une telle perspective. C’est mon cas.

Ces derniers jours, j’ai lu avec avidité le sujet de couverture du magazine National Geographic d’août, sous un titre saisissant :Who Murdered the Virunga Gorillas ? Aucun journal français, je le sais, n’oserait poser une question aussi dérangeante. Qui a assassiné les gorilles du parc des Virunga, situé en partie au Rwanda ? Évidemment, le choix du verbe murder suggère qu’on a abattu des humains, ce qui n’est pas le cas. L’affaire s’est déroulée l’été passé, au long de deux mois d’attaques contre les gorilles, qui en ont tué sept. Sept animaux tués sur une terre elle-même gorgée de sang humain. Et cette question, malgré tout : qui ? Qui et pourquoi ?

Je ne vous raconte pas (c’est ici, en anglais). Après cela, je suis allé rouvrir l’un des livres marquants de ces dix dernières années, pour moi du moins. Il s’agit d’une somme rassemblée sous la conduite des paléontologues Pascal Picq et Yves Coppens, Aux origines de l’humanité (Fayard, deux tomes). Dans une première partie, Michel Brunet, Brigitte Senut, Jean-Jacques Hubelin et bien d’autres nous racontent l’incroyable épopée. La domination des singes. L’émergence de notre grande famille des hommes. L’expansion des australopithèques. La conquête des continents. Et dans une seconde, tous se posent avec nous la plus noble des questions : quel est vraiment le propre de l’homme ? Nous ne cessons de découvrir ce qui nous rapproche d’eux, au point que la frontière dont nous étions si fiers s’amenuise. Car ils – les grands singes – maîtrisent outils et médicaments, connaissent l’art de la négociation, le rire, la colère, l’amour. Ne sommes-nous pas trop stupides, d’ailleurs, pour comprendre l’immensité des liens que ces animaux ont noués avec la nature et la vie ?

J’en étais là de mes questionnements quand j’ai appris un événement extraordinaire : le Parlement espagnol  vient de voter une résolution qui, transformée en loi, accorderait aux grands singes des droits très voisins de ceux des humains. Quel coup de tonnerre ! Tous les défenseurs ardents de la vie animale ne peuvent qu’applaudir. Les autres se demanderont, peut-être avec effroi, où s’arrêtera cette révolution spirituelle. Moi, je la souhaite sans limite. Car la vie reste le mystère le plus grand de tous. Et les tentatives de le percer à jour, si elles n’étaient le plus souvent désastreuses, me feraient rire volontiers. L’homme, comprendre cela ? Allons donc. Tant que notre ignorance sera aussi manifeste, ce qui risque de durer encore assez longtemps, le moins que l’on puisse faire, c’est d’épargner ceux par qui nous sommes devenus ce que nous sommes.

Ce n’est encore rien ? Non, rien en effet. Mais si l’octroi de droits aux grand singes leur donne ne serait-ce que l’ombre d’une chance de sauver leur magnifique peau, je les vote des deux mains. ¡ Y viva España !

Besoin d’un coup de main

Ceci n’est pas un article, avis ! C’est une demande, car vous pouvez m’aider. Je suis à la recherche d’informations de toute sorte sur l’usage que nos sociétés font de la viande. Je cherche à comprendre pourquoi, et comment nous sommes passés si vite d’un régime alimentaire basé sur les céréales à une telle consommation, souvent quotidienne, d’une viande qui pose tant de problèmes. Je crois qu’on peut parler d’une révolution, qu’il n’est pas si aisé de dater. Mais, pour l’essentiel, il est manifeste qu’elle accompagne l’industrialisation de l’agriculture et de l’élevage qui se déploie en France après 1945, et plus encore après 1960.

Bref. Je recherche des témoignages, des adresses, des personnages, des lieux, des documents qui me permettraient de mieux comprendre ce qui s’est passé. Cela inclut aussi bien les réalités de l’élevage que le végétarisme, les campagnes publicitaires que les importations massives de soja. N’hésitez donc pas à m’adresser tout renseignement qui vous passerait devant les yeux. Je vous laisse une adresse électronique, qui n’est pas celle que j’utilise chaque jour, je vous le précise. Et merci à l’avance de faire circuler le message. Bien à vous tous,

Fabrice Nicolino