Archives mensuelles : septembre 2011

Comment faire la bombe plus vite (avec un laser)

Je n’ai pas le temps d’alimenter Planète sans visa en ce moment. Vous trouverez ci-dessous un article paru il y a deux ou trois semaines – je ne remets pas la main sur mon exemplaire – dans Charlie-Hebdo, journal auquel je collabore avec plaisir. Il est de moi, pas de doute.

Une nouvelle porte ouvre sur le futur, et c’est enthousiasmant. Le New York Times, dans une longue enquête signée William J.Broad, révèle qu’une grande aventure industrielle est sur le point d’aboutir (1). Il s’agit, comme on va le découvrir avec joie, d’un nouveau procédé pour enrichir l’uranium tiré des entrailles de la terre.

Nom du papa : General Electric, que tout le monde, aux Amériques, appelle GE. Pour commencer, quelques mots sur la noble entreprise. Sixième plus grosse firme des Etats-Unis en 2011 selon le classement de Fortune, GE est aussi le quatrième plus gros pollueur de l’air du pays. Dresser la liste de tous les problèmes écologiques posés par l’activité de GE lasserait son monde. Cette immensité créée par Thomas Edison en 1890 s’occupe de tout ou presque, de l’énergie aux ordinateurs, en passant par l’espace, la télé, les éoliennes.

Retenons au moins deux choses. Un, les gens de GE ont de bons conseillers fiscaux, car bien qu’ayant cumulé 14,2 milliards de profits en 2010 dans le monde entier, dont plus de 5 milliards pour leurs activités proprement américaines, ils n’ont payé aucun impôt cette année-là (2). Deux, Fukushima. On y revient, c’est fatal. Les six réacteurs de la centrale ont été conçus par GE, et des critiques sur leur fiabilité ont commencé dès 1972, soit près de quarante ans avant la cata. Donc, GE est une entreprise sérieuse.

Et maintenant l’enquête du quotidien américain. L’uranium naturel, c’est chiant. Il faut trouver une mine accueillante – Areva la française se coltine des conflits à répétition au Niger – et admirer le travail des pelleteuses et des excavatrices. Pas terrible. Quand il sort de la mine, l’uranium naturel est composé de deux isotopes. L’uranium 238 pour 99,3 % du total. Oublions, on s’en fout. Et l’uranium 235 pour 0,7 %. Ça, c’est du tout bon. Sauf qu’il faut enrichir le 235 pour le rendre utile aux centrales dites civiles et à la bombe. En théorie, pour les centrales nucléaires, il faut enrichir l’uranium naturel, de manière qu’il contienne entre 3 et 20 % d’uranium 235. Au-delà, et surtout à hauteur de 90 % d’uranium 235, l’usage militaire devient possible, puis facile.

Un pays comme la France se fait chier comme pas permis à enrichir son uranium. Cela se passe dans deux usines d’Areva, gentiment appelées Georges Besse 1 et Georges Besse 2. Jeunesse, sache que Georges Besse, flingué par des gens d’Action Directe en 1986 pour la raison qu’il était patron de Renault, avait avant cela été un ponte de l’industrie nucléaire. D’où ce délicat hommage. Areva sait vivre.

Chez Besse 1, depuis 1978, on enrichit l’uranium par la méthode dite de « diffusion gazeuse ». Chez Besse 2, la plus moderne, par centrifugation. Sauf que nos ingénieurs sont peut-être bien en train de se faire enfler par GE, qui a ressorti et visiblement amélioré la méthode du laser. Abandonnée il y a une quarantaine d’années, elle a été relancée et apparemment validée par une équipe australienne dans les années 90. Bravo à vous, amis ingénieurs !

Un monsieur Christopher J. Monetta, président de la filiale de GE nommée Global Laser Enrichment, déclare au Times : « Nous sommes en train d’améliorer la conception » de cette technologie, qui pourrait se déployer, après accord fédéral, dans une immense usine prévue à Wilmington, en Caroline du Nord. Coût estimé : 1 milliard de dollars pour commencer. Taille estimée du bâtiment principal : la moitié de la surface du Pentagone, quartier général des armées américaines. Ou, si l’on veut embêter les héros, la taille de la plus vaste usine d’enrichissement de l’uranium des mollahs de Téhéran, qui ne veulent que le bien de l’homme.

Grincheux en chef, le physicien nucléaire Frank N. von Hippel – il a conseillé Clinton et enseigne à Princeton -, n’est pas bien convaincu, et il estime : « Nous sommes proches d’un nouveau chemin vers la bombe. Nous devrions avoir appris assez pour commencer par une évaluation avant de laisser faire ce genre de chose ». Pourquoi ces inquiétudes ? Parce qu’il s’agit d’un procédé technique, susceptible d’être reproduit, amélioré, simplifié. Idéal pour les groupes terroristes et les États comme l’Iran, qui pour l’heure, doit se contenter de centrifugeuses, difficiles à cacher, pour enrichir son uranium.

Demain le laser pour tous, et l’uranium enrichi sur le pas de la porte ? C’est possible, c’est américain, et ça vient de sortir. Bonne rentrée de septembre.

(1) http://www.nytimes.com/2011/08/21/science/earth/21laser.html?_r=1
(2) http://www.nytimes.com/2011/03/25/business/economy/25tax.html?_r=1&scp=2&sq=ge&st=cse

Robert Redford en version française (sur Obama)

L’ami Jean-Paul Brodier m’envoie la traduction, en français, de l’article en anglais de Robert Redford, publié ici hier. Vous pourrez donc lire directement ce que l’acteur reproche à Obama. Le ton est désespérément – à mes yeux – américain. Redford soutient le système, mais condamne ses excès. Ma foi, je n’y peux rien. Pour le reste, c’est intéressant. Merci à toi, Jean-Paul.

La tribune de Redford a été publiée dans le journal en ligne The Huffington Post.

Robert Redford

Acteur, metteur en scène, militant de l’environnement

Le gouvernement Obama fait-il passer les profits des entreprises avant la santé publique ?

L’une des raisons pour lesquelles j’ai soutenu le Président Obama est qu’il a dit que nous devons protéger la propreté de l’air, de l’eau et des terres. Mais à quoi bon dire des choses justes si des actes ne suivent pas ? Depuis le début d’août, trois décisions administratives — sur les forages dans l’Arctique, l’oléoduc Keystone XL et l’ozone qui produit le smog — ont toutes été rendues en faveur de l’industrie polluante, à l’encontre de la santé publique et d’un environnement propre. Comme tant d’autres, je commence à me demander où en est au juste cet homme.

Depuis des mois, L’Agence de Protection de l’Environnement était prête à édicter de nouvelles règles sur l’ozone en vue de réduire le smog qui provoque des crises d’asthme et d’autres maladies respiratoires. Nous avons un besoin criant de ces nouvelles normes qui, selon les estimations de l’agence, pourraient éviter douze mille morts prématurées par an.

Pourtant, vendredi, la Maison Blanche a gelé les nouvelles règlementations. Le résultat : ces protections vitales seront retardées au moins jusqu’à 2013 — comme par hasard, après la prochaine élection présidentielle. La semaine précédente, le ministère de Affaires Étrangères [State Department] a donné un feu vert préliminaire au projet Keystone XL, un oléoduc qui amènerait le pétrole brut des sables bitumineux canadiens jusqu’aux raffineries texanes.

Si cet oléoduc obtient dans les prochains mois l’approbation définitive du gouvernement, il va marier l’avenir de notre énergie au pétrole le plus sale de la planète. Il va plonger notre pays dans une des pratiques minières les plus destructrices qu’on ait jamais imaginées. Et il mettra en danger les agriculteurs, les éleveurs et les terres arables au travers des grandes plaines du cœur de l’Amérique. C’est pourquoi le gouverneur républicain du Nebraska s’est élevé contre lui cette semaine.

Et juste le mois dernier, le ministère de l’Intérieur a donné un accord conditionnel au plan de la Shell Oil pour lancer, dès l’été prochain, le forage de quatre puits exploratoires dans les eaux de l’Arctique au large du versant nord de l’Alaska. Le Congrès n’a pas encore adopté la moindre loi pour renforcer les garde-fous contre les forages en mer, à la suite des épanchements de BP l’année dernière, mais voilà que nous autorisons Shell à forer dans une des zones de pêche les plus riches de la nation, dans des eaux qui sont gelées huit mois chaque année, à un endroit situé à cinq jours de bateau de la station des gardes-côtes la plus proche.

Que se passe-t-il ici ?

Dans chacun des trois cas, les décisions administratives sont arrivées à la suite d’une campagne méprisante de lobbying de l’industrie, basée sur le mélange habituel d’exploitation de la peur et de mensonges. Avec notre économie chancelante et le chômage à 9,1%, quelques-uns des plus gros pollueurs industriels du pays et leurs alliés du Congrès se mettent tout d’un coup à parler d’emplois.

Les lobbyistes de la Chambre de Commerce des E.-U., la National Association of Manufacturers et d’autres puissants intérêts industriels ont passé l’été à harceler la Maison Blanche pour ôter de leur chemin les nouvelles normes anti-smog. Si nous devons nettoyer nos saletés — disent-ils — nous n’embaucherons pas de nouveaux travailleurs.

Vraiment ? Les entreprises américaines ne pourraient embaucher des travailleurs que si elles sont autorisées à polluer notre air au point que les gens tombent malades, cessent de travailler et meurent ? Ça ne tient pas debout. Les entreprises embauchent des travailleurs pour honorer des commandes de leurs produits et services. Nettoyer leurs saletés a un coût qui fait partie de l’activité, et c’est un coût nécessaire. Ce n’est pas une question d’emplois, c’est une question de profits.

Le fait est que les garde-fous fédéraux pour la santé publique, la sécurité au travail et notre environnement ont dégagé jusqu’à 665 milliards de dollars de bénéfices économiques mesurables au cours de la seule décennie passée, avec un coût pour l’industrie de 62 millions — tout au plus — selon le bureau de la Maison Blanche pour la gestion et le budget.

Même selon une analyse économique stricte, en d’autres termes, les bénéfices nationaux des garde-fous fédéraux dépassent les coûts de plus de dix fois.

Je veux que nos niveaux de smog s’abaissent pour que davantage de nos enfants et de nos anciens puissent respirer un air propre. Faire passer les profits des industriels avant la santé publique est inadmissible, Il serait outrageux qu’un président le supporte, celui-ci ou un autre.

Quant au Keystone XL, c’est une idée terrifiante pour le pays. Il faut l’arrêter. C’est le message que plus de mille Américains inquiets ont adressé directement à Obama, par des manifestations devant la Maison Blanche au long des deux semaines passées. Parce que l’oléoduc traverserait notre frontière avec le Canada, c’est un projet international qui ne peut pas avancer sans que le président ait déterminé que c’est dans notre intérêt national.

Ce n’est pas le cas. C’est dans l’intérêt des grandes compagnies pétrolières. Si vous vérifiez, pourtant, vous constaterez qu’elles se portent fort bien. Elles ont accumulé des profits, à hauteur de 67 milliards de dollars rien que pour les six premiers mois de cette année. Je suis favorable aux profits, mais pas quand ils viennent de quelque chose d’aussi destructeur que les sables bitumineux.

Déjà dans les forêts boréales de l’Alberta, la production des sables bitumineux a transformé en mine à ciel ouvert une surface de la taille d’Orlando, en Floride. Elles est écorchée et polluée, peut-être pour toujours. Le Keystone XL couperait à travers des parties du Montana, du Dakota du Sud, du Nebraska et de l’Oklahoma, sur son trajet vers les ports de Houston et Port Arthur au Texas. Il exposerait le cœur de notre pays aux sortes de ruptures et d’épanchements qui ont provoqué des désastres pas plus tard que l’année dernière   dans la Yellowstone River, la Mer du Nord et le golfe du Mexique.

Ces désastres se sont rappelés à moi il y a trois semaines, quand le gouvernement a donné un accord conditionnel au projet de Shell de forer dans l’Arctique. Au lieu d’aller au bout du monde pour sacrifier à notre addiction au pétrole, et de mettre en danger des eaux irremplaçables, l’habitat et même le pain des Américains, nous avons besoin d’investir dans les stratégies des énergies propres de demain. C’est la façon de remettre les Américains au travail, de développer les sources renouvelables d’énergie et de combustible, de construire les voitures, les maisons et les ateliers de la prochaine génération pour un usage efficace de l’énergie.

Le Président Obama a fait beaucoup pour la protection de la santé publique et de notre environnement. Il a encouragé les investissements dans l’énergie propre, les chemins de fer à grande vitesse et la réduction des émission de carbone qui réchauffent notre planète. Il a promu l’amélioration du rendement des appareils domestiques et industriels, ce qui nous économisera à tous des milliards de dollars chaque année. Et l’accord qu’il a obtenu cet été sur la consommation des véhicules réduira notre consommation de pétrole de rien moins que trois milliards de barils par jour d’ici à 2030.

Tout cela est positif et fort. Mais nous devons continuer d’avancer. Ce n’est pas le moment de nous détourner des progrès dont nous avons besoin. Je veux croire que le Président Obama sait toujours qu’il est important de protéger la propreté de l’air, de l’eau et des terres. Comme tant d’autres, j’attends de lui qu’il se batte pour tout cela. J’attends de lui qu’il se batte pour notre avenir. Mais nous ne pouvons pas attendre indéfiniment.

Obama se fout du monde (une affaire entendue)

L’acteur Robert Redford vient de publier une tribune contre Obama, qu’il avait publiquement soutenu pendant la campagne électorale de 2008.

Vous souvenez-vous de l’Obamania qui déferlait sur le monde il y a près de trois ans ? Sûrement. On n’avait pas vu cela depuis Kennedy, et quantité de beaux esprits, y compris dans les cercles écologistes, se prenaient à rêver d’une présidence authentiquement différente. On pourra me reprocher bien des choses, mais pas celle-là. Je renvoie ceux qui en ont le temps à trois articles publiés ici, en temps réel. Ce temps réel change tout, car s’il est facile de parler après coup, il est moins facile d’écrire quand les événements se déroulent. Vous jugerez donc sur pièce (ici, ici et), et pour les âmes pressées, cet extrait : « Obama, sympathique,  talentueux, et même Noir si je ne me trompe, est évidemment l’homme du système. Où pensez-vous qu’il aura récolté les 650 millions de dollars réunis depuis janvier 2007 ? Cette somme énorme vient en grande partie de fonds privés, car Obama a refusé, comme la loi le lui permet, toute aide publique. De la sorte, il est libre de recevoir ce qu’il veut, autant qu’il veut.

Je vous le dis sans détour : on ne trouve pas 650 millions de dollars en faisant la manche dans le métro. Seule l’industrie peut engager de tels frais, qui appellent à coup certain un retour sur investissement. On en reparlera, mais gardez cela dans un coin de votre tête. Pour le reste, je ne vais pas détailler la vision qu’a Obama de la crise écologique. Ce serait d’ailleurs vite fait, car à ses yeux, elle n’existe pas. En excellent Américain qu’il est, il pense qu’il n’existe pas de vrais problèmes, seulement des solutions.

Dont les biocarburants, cette idée atroce qui consiste à utiliser des plantes alimentaires pour faire rouler des SUV, les 4X4 de monsieur Schwarzenegger. En ce domaine, Barack Obama est un militant, qui a promis de créer la première station essence permettant de transformer l’éthanol, venu du maïs, en hydrogène. Vive les énergies renouvelables ! Il est vrai que l’Illinois, État où Obama est sénateur, fait partie de cette Corn Belt – la ceinture de maïs – où l’on produit beaucoup d’éthanol ».

Fin de l’extrait, et je reprends la parole ce 7 septembre 2011, quatre jours avant les émotions pré-enregistrées du dixième anniversaire du 11 septembre 2001. Robert Redford, cet acteur qui fut l’ami du grand Ed Abbey, vient de publier une tribune contre Obama. Écologiste sincère – à sa façon -, Redford a soutenu Obama, et se rend compte, mais un peu tard, qu’il a été floué. Cela rappelle des souvenirs bien de chez nous, notamment pour ceux de l’an 1981.

La tribune de Redford a été publiée dans le journal en ligne The Huffington Post (ici), mais je n’ai pas le temps de la traduire. Le titre : L’administration Obama fait-elle passer le profit des entreprises avant la santé publique ? Ma foi, j’ai mon idée.Redford aussi, qui détaille trois décisions publiques prises dans les dernières semaines. L’une concerne l’ozone, cause majeure du smog urbain; la deuxième des forages dans l’Arctique; la troisième un oléoduc qui conduirait droit le pétrole venu des sable bitumineux de l’Alberta canadien jusqu’aux raffineries du Texas. Évidemment, c’est une honte totale, nationale et mondiale. Une manière directe de conchier ceux qui alertent sur l’imminence des périls écologiques les plus graves. Mais Obama s’en fout, si vous souhaitez mon avis.

Ci-dessous, pour ceux qui lisent l’anglais, le papier de Redford.

Is the Obama Administration Putting Corporate Profits Above Public Health?

Robert Redford

For months, the Environmental Protection Agency has been poised to issue new ozone rules to reduce the smog that causes asthma attacks and other respiratory ills. We badly need these new standards, which the EPA estimates could prevent 12,000 premature deaths a year.

On Friday, though, the White House put the new rules on ice. The result: these vital protections will be delayed until at least 2013 – conveniently after next year’s presidential election.

The week before, the State Department gave a preliminary green light to the proposed Keystone XL, a pipeline that would carry crude oil from Canadian tar sands to Texas refineries.

If this pipeline wins final approval from the administration in the coming months, it will wed our energy future to the dirtiest oil on the planet. It will invest this country in one of the most destructive mining practices ever devised. And it will put farmers, ranchers and cropland at risk across the great plains of the American heartland. That’s why the Republican governor of Nebraska came out against it this week.

And just last month, the Interior Department gave conditional approval to Shell Oil’s plan to begin drilling four exploratory wells in the Arctic waters off of Alaska’s North Slope as early as next summer. Congress has yet to pass a single law strengthening offshore drilling safeguards in the wake of last year’s BP blowout, and we’re giving Shell the go-ahead to drill in some of the nation’s most fertile fishing grounds, in waters that are iced in eight months each year and in a location a five-day journey by ship from the nearest Coast Guard station.

What’s going on here?

In all three cases, the administration’s decisions have come in the face of a withering industry lobbying campaign based on the usual mix of fear mongering and lies.

With our economy staggering and unemployment at 9.1 percent, some of the biggest corporate polluters in the country and their allies in Congress are suddenly talking about jobs.

Lobbyists from the U.S. Chamber of Commerce, the National Association of Manufacturers and other powerful corporate interests have spent the summer pressuring the White House to kick new smog standards down the road. If we have to clean up the mess we make, they say, we won’t hire any new workers.

Really? American companies can’t hire workers unless they’re allowed to make our air so dirty our people get sick, miss work and die? That’s nonsense. Companies hire workers to fill orders for their products and services. Cleaning up after themselves is a cost of doing business, and it’s a necessary cost. This isn’t about jobs; it’s about profits.

The fact is, federal safeguards for public health, worker safety and our environment generated up to $655 billion in measurable economic benefits over just the past decade, at a cost to industry of $62 billion — at most — according to the White House Office of Management and Budget.

Even on a strict economic analysis, in other words, the national benefits of federal safeguards outweigh costs by more than 10 to 1. Read the report for yourself.

I want our smog levels to come down so more of our children and seniors can breathe clean air. Putting corporate profits above public health is unconscionable. It’s outrageous that it would be countenanced — by this president or any other.

Similarly on Keystone XL, this is a terrible idea for the country. It needs to be stopped. That’s the message more than 1,000 concerned Americans have delivered directly to Obama, through White House demonstrations over the past two weeks. If you want to help, click here.

Because the pipeline would cross our border with Canada, it’s an international project that can’t go forward without a presidential determination that it’s in our national interest.

It’s not. It’s in the interest of big oil companies. When you check, though, you find they’re doing okay. They piled up profits topping $67 billion in just the first six months of this year.

I’m all for profits. But not when they come from something as destructive as tar sands.

Already in the Boreal forests of Alberta, tar sands production has made a strip mine of an area the size of Orlando, Fla. It’s scarred and poisoned, perhaps forever.

The Keystone XL would cut through parts of Montana, South Dakota, Nebraska, Kansas and Oklahoma en route to the Gulf ports of Houston and Port Arthur, Tx. It would expose our heartland to the kinds of ruptures and blowouts that just in the past year have brought disaster to the Yellowstone River, the North Sea and the Gulf of Mexico.

I was reminded of those disasters three weeks ago, when the administration gave a conditional go-ahead to Shell’s plan to drill in the Arctic. Instead of going to the ends of the earth to feed our national addiction to oil, and putting irreplaceable waters, habitat and even the American breadbasket at risk, we need to invest in the clean energy strategies of tomorrow. That’s the way to put Americans back to work, developing renewable sources of power and fuel and building the next generation of energy efficient cars, homes and workplaces.

President Obama has done a lot to protect public health and our environment. He’s championed clean-energy investments, high-speed rail and cuts in the carbon emissions that are warming our planet. He’s promoted efficiency gains in home and commercial appliances that will save us all billions of dollars each year. And the agreement he reached earlier this summer on vehicle gas mileage goals will cut our oil use by a breathtaking three million barrels a day by 2030.

Those are all positive steps and strong.

But we have to keep moving forward. This is no time to turn back from the progress we need.

I have to believe that President Obama still knows it’s important to protect clean air, water and lands. Like so many, I’m waiting for him to stand up for all that. I’m waiting for him to stand up for our future. But we can’t wait forever.

Comment être bref (sur le nucléaire) ?

Une fois n’est pas coutume : juste quelques mots. Cette chose, le nucléaire, en cette année de honte mondiale baptisée par le dieu des Enfers Fukushima. Je ne reviens pas sur l’absolue folie de bâtir une industrie semblable, qui peut anéantir sans jamais disposer du droit inaliénable à l’erreur.

Je pense aujourd’hui au fric. À leur saint Pognon à eux, à toux ceux qui mènent le bal des affaires humaines. Même sur le terrain qui est le leur, les ingénieurs d’État – ceux des Mines – et leurs valets de la politique ont tort. J’en veux pour preuve, parmi tant d’autres, le désastre en cours sur le chantier de l’EPR – un réacteur nucléaire d’un type nouveau -, à Flamanville (Manche). Conception défaillante, grossières malfaçons, systèmes de sûreté bradés, explosion des délais de chantier, coûts fatalement augmentés. On devait ouvrir cette saloperie en 2012, ce sera au mieux en 2016. Et nous devrons payer 6 milliards d’euros pour leur incompétence, au lieu des 3 prévus (ici). Sera-ce à l’arrivée 9 milliards,ou 12 ? Qui oserait parier ?

Le nucléaire français, imposé en France, début 1974, à un président mourant, Georges Pompidou, est en plus du reste une gabegie. Les Ingénieurs des Mines qui nous ont entraîné dans cette folle aventure, veulent nous lancer dans celle des gaz de schiste. Avis ! Quoi qu’il en soit, le désastre financier est patent : le démantèlement des vieilles installations n’est  pas provisionné, les déchets s’accumulent, la fuite en avant continue. Sans révolte, et même sans catastrophe, nous courons droit à un endettement réellement insupportable celui-là, et qui pèsera sur le sort de tous nos descendants.

Pendant ce temps, l’Allemagne de madame Merkel, menée pourtant par des politiciens de droite sans allant ni vision, décident d’arrêter le nucléaire. Ce pays, étrange à bien des égards, est en train de créer une industrie de l’avenir, réellement d’avenir. Autour du soleil, du vent, de l’habitat bioclimatique. Jamais nous ne les rattraperons. Jamais. Nos imbéciles au pouvoir ont fait un choix il y a près de quarante ans, et s’y tiennent. Tous les investissement pour l’atome, qui nous menace de mort. Et pas un sou pour d’autres formes d’énergie, sauf bien entendu le pétrole et le gaz. Ces gens sont vraiment détestables. D’ailleurs, je les déteste.