Je suis allé faire un tour dans la ZAD, et vous trouverez plus bas le long papier que j’en ai tiré pour Charlie. Mais avant cela, lisez donc cet article de Télérama (ici), qui raconte à quel degré de bêtise sont tombés les éditorialistes français. On croirait un gag, et merci au passage au journaliste Samuel Gontier, dont les commentaires m’ont bien fait rire. Si le mot de journaliste avait encore un sens digne d’être défendu, ces gens – Christophe Barbier, Ghislaine Ottenheimer, Yves Calvi, Gilles Bouleau, Anne-Sophie Lapix – seraient obligés de chercher un travail socialement utile, et ce serait sans moi.
Ils expriment une telle ignorance de ce dont ils parlent, une telle suffisance idéologique, un tel mépris de faits pourtant documentés, qu’ils en deviennent effrayants. Effrayants, car ils sont aux manettes. Mais qui est derrière cette fantasmagorie ? Assurément, pour moi en tout cas, is fecit cui prodest. Celui qui a fait est celui à qui ça profite. Je sens, narine à l’arrêt, l’action d’officines dont certains policiers ne doivent pas être éloignés. Il est clair qu’un continuum existe entre des intérêts politiques, des factions flicardes et certains organes de presse pleinement dégénérés. Lesquels ? Est-il besoin ? Je gage que nos livres d’histoire, s’il est demain une histoire encore, raconteront ce qu’ils décrivent aujourd’hui de l’extrême pourriture de la presse d’avant la guerre, quand les rédacteurs-en-chefs faisaient antichambre dans les ambassades pour vendre leurs éditoriaux en échange de valises de billets.
La ZAD n’est pas un paradis. C’est un lieu d’exception où des humains se posent les questions essentielles de toute vie. Et c’est bien cela que les tenants de l’ordre à tout prix ne supportent pas, et préfèrent voir étouffé sous les coups, et pire encore. Mais oui, les journalistes au petit pied savent encore reconnaître le souffle de la vraie liberté quand elle leur chatouille l’épiderme. Rien n’est pire à ces terrifiants Assis. Ils disent sans peine aimer Rimbaud, mais ils vomissent sa poésie, car elle les condamne au néant. Vous souvenez-vous ? Rassis, les poings noyés dans des manchettes sales,/Ils songent à ceux-là qui les ont fait lever/Et, de l’aurore au soir, des grappes d’amygdales/Sous leurs mentons chétifs s’agitent à crever.
Je suis donc allé sur la ZAD et ce que j’en ai écrit n’est pas irréprochable. Mais la distance entre mes mots et leur logorrhée est tout de même celle qui sépare le véridique du faux grossier. Mais peut-être me direz-vous votre sentiment ?
Mon reportage est ici. Bonne lecture