Bienvenue dans un monde meilleur (avec le mersa)

Les visites sur ce site vont encore chuter, après cette superbe envolée autour de Nicolas et Carla. Ce sera bel et bien de ma faute, ne craignez rien. Comble de tout, je ne dispose que de très peu de temps.

Ne finassons donc pas, et terrorisons à la seconde tous ceux qui oseront me lire ce 20 décembre : le MRSA – prononcez mersa -, ça craint. Mais commençons par rendre à Jean-Yves Morel ce qui lui appartient. Depuis des mois, ce grand connaisseur breton des arbres et de l’eau me tanne pour que je parle du MRSA. Et je ne fais rien, occupé par d’autres sujets. Et j’ai tort, à l’évidence.

Il vient de m’adresser la copie d’un article paru dans le New York Times (http://www.nytimes.com), et je m’y mets enfin, espérant qu’il n’y a aucun lien de cause à effet. Entre la réputation du grand quotidien américain, veux-je dire, et mon soudain empressement. Mais sait-on jamais ? Le MRSA, c’est le staphylocoque doré qui résiste à la méthicilinne. Une bactérie épouvantable longtemps confinée dans les hôpitaux, où elle tuait les plus faibles.

Attention, mon savoir est tout récent, et je ne serais pas vexé d’être remis à ma place. Il semble bien que le mersa d’antan ait laissé la place – ou ait été doublé – par une nouvelle souche incomparablement plus virulente. Selon le NYT déjà cité, qui livre des chiffres officiels de 2005, 100 000 Américains seraient touchés en une année, et 19 000 mourraient. Soit plus que la totalité des victimes du sida.

Étrange et confondant, n’est-il ? La cause générale du MRSA est très bien connue : c’est l’abus insensé des antibiotiques. Aux États-Unis, et je doute qu’il en aille autrement chez nous, 70 % de tous les antibiotiques sont utilisés dans les élevages d’animaux destinés à la boucherie. Sans cette profusion, jamais nous ne mangerions autant de viande. Allons plus loin : l’agriculture industrielle n’aurait jamais atteint ce point de concentration et d’inhumanité.

Poursuivons. Interrogée cet été sur le MRSA, la puissante agence fédérale Food and Drug Administration (FDA) a bien dû reconnaître qu’elle ne s’était pas encore intéressée à ce qui se passe dans les innombrables fermes concentrationnaires du pays. C’est d’autant plus dommage qu’un faisceau désormais concordant d’indices converge vers les porcheries industrielles. Je vous passe les études, souvent menées en Europe d’ailleurs. Un nombre considérable de porcs, un pourcentage important de porchers seraient les hôtes de cette funeste bactérie.

Tout paraît indiquer, même si la France demeure sourde et aveugle, que les innommables traitements, y compris antibiotiques, que nous faisons subir aux animaux, nous rapproche à chaque seconde d’un cauchemar sanitaire général. Je note, une fois de plus, que la presse officielle se tait. Soit elle ne sait. Soit elle ne peut. Soit elle s’en moque. Les trois rassemblés ne sont pas inconcevables. Bien entendu, c’est exceptionnellement grave, et vous admettrez avec moi – j’y reviendrai – qu’une société comme la nôtre devra tôt ou tard se doter d’une information digne de ce nom.

Au-delà, il faut se montrer vigilants, et responsables à la mesure de l’irresponsabilité de nos autorités. Considérez cela comme un appel, un appel de plus. Lisez tout ce qui vous tombe sous la main à propos du mersa et commencez à faire circuler ce que vous trouverez. Bien entendu, si l’alerte se confirme, elle mettra fatalement en question le système agricole en place, et tous les intérêts qui lui sont liés. Mais n’avons-nous pas l’habitude ?

14 réflexions sur « Bienvenue dans un monde meilleur (avec le mersa) »

  1. tu écrivais il me semble que c’était l’agriculture industrielle qui est à combattre, on peut y inclure l’élevage industriel. en lisant ton message je revois les élevages industriels de porcs au Québec, je n’en revenais pas de voir autant d’énormes batiments où j’imaginais bien les porcs agglutinés et dans la même région, le grand lac Maskinongé souffre d’eutrophisation et il y était interdit de s’y baigner …..

  2. bravo !!!enfin un article là-dessus, le problème, c’est que pour l’instant, nous avons l’habitude de voir que rien ne bouge et tout se tait (comment, il y avait des armes à Villiers Lebelle ??ect, ect)

  3. Une petite nouvelle (presque) sans rapport: on avait la MDR-TB (tuberculose résistant à de multiples médicaments), on a maintenant la XDR-TB (« Extensive or Extreme Drug Resistant », ou en français TBUR « Tuberculose ultrarésistante ») qui en est une forme dont aucune médication ne peut venir à bout, et qui est actuellement responsable d’une épidémie meurtrière dans le KwaZulu-Natal en Afrique du Sud: quasiment toutes les personnes atteintes en sont mortes. Si cette épidémie n’est pas contrôlée, le risque est réel qu’elle s’étende à l’ensemble du pays, puis aux pays voisins, puis aux continents voisins. Ken Castro, directeur de la Division de l’élimination de la tuberculose dans les Centres de lutte et de prévention de la maladie du gouvernement américain, a déclaré : « La XDR-TB n’a pas de frontières. C’est pour cela que nous voulons l’enrayer de toute urgence. » En fouinant un peu sur l’internet, on apprend qu’en réalité, cette XDR-TB est déjà présente sur tous les continents (vous le saviez ?), et que, selon l’OMS, elle aurait déjà fait 1,7 millions de morts cette année.
    Autre déclaration, celle de Veronica Miller, coauteur du rapport et directrice du Forum for Collaborative HIV Research : « «L’œil du cyclone se trouve actuellement en Afrique subsaharienne où la moitié des nouveaux cas de tuberculose est coïnfectée par le VIH, et où une forme de la maladie résistante aux médicaments se propage insidieusement. Contrairement à la grippe aviaire, la menace VIH-tuberculose au niveau mondial n’est nullement hypothétique. Elle existe, elle est là. Mais la science et la coordination nécessaires pour l’arrêter sont largement insuffisantes.»
    Et encore une petite citation pour la route, reprise des propos du Dr Karin Weyer, directrice de recherche sur la tuberculose au Conseil de recherche médicale d’Afrique du Sud: « L’Afrique australe est l’épicentre du VIH et de la TB. Nous devons agir vite. Si la nouvelle variété de TB devient incontrôlable, cela constituera une grande menace pour la région et au-delà. Le VIH a le potentiel de transformer rapidement la XDR-TB en une épidémie incontrôlable. Les précautions pour le contrôle de l’infection sont nécessaires maintenant, et doivent être accrues sans tarder dans les lieux où des malades de VIH sont mis en contact ».
    A part ça, bonne année !

  4. William Reymond, dans son livre, « Toxic », montre les « étangs » fétides artificiels jouxtant les grands élevages porcins aux USA.
    Ils sont un concentré de danger biologique et chimique – manque plus que nucléaire pour faire « NBC » ;( . Mais produisent des jolies couleurs, tout de même.
    Ces liquides restent sur place. On ne sait qu’en faire.
    Je ne me souviens plus s’il décrit ce genre de pratique pour l’Europe.

    Je n’ai pas la certitude que la lecture de cet ouvrage par un individu censé mais non sensibilisé (se fondant moyennement dans la société de consommation) entraîne quelque modification de comportement. L’individu en question ne prend pas encore conscience de l’épuisement effectif de la « marge d’erreur » (alias de la rencontre de ses limites physiques par le modèle utilisé). Il faut insister et frapper plus fort plus souvent.

  5. à quand un sous-blog sur les empires de la pharmacopée ? essais cliniques sur les populations du tier-monde sous couvert humanitaire (des firmes se faufillent ainsi dans les rangs de médecins sans frontières ou du monde avec des traitements « gratuits » = morts ou handicapés), voir video sur le site « le grand ménage de Raffa », sur-médicamentation des animaux et des personnes, vaste pollution environnementale…

  6. les étangs deVille d’Avray , de vaucresson dans les Yvelinnes, pollués de la même façon, non pas par des élevages, mais par des firmes de medicaments.

  7. comme je le disais à eugène, une morale sans obligation et sanction, c’est ce que nous vivons aujourd’hui=permis de tuer à tous les étages

  8. J’ai lu Toxic, c’est un bouquin essentiel. Fabrice, l’avez-vous lu ? Qu’en pensez-vous ? Et puis je me disais : Pourquoi ne pas faire quelque chose à plusieurs auteurs de votre gabarit : une sorte d’appel à la presse comme savait le faire Bourdieu.
    A vous tous qui fréquentez le site lisez Toxic. Pour ma part, il m’a fait changer de vue sur l’alimentation industrielle, véritable poison à faible dose mais qui s’accumule, s’accumule, s’accumule…

  9. Oui il y en a des tonnes et des tonnes : gros problèmes sanitaires aux USA avec l’asparthame, les aliments irradiés par exemple. Le site de Raffa apprend plein de choses terrifiantes, qu’il faut savoir. Je crois qu’on est fin prêts pour une mobilisation qui aurait un impact, on ne sait pas vraiment comment se fédérer (c’est le propre des « créatifs culturels » qui agissent dans leurs sphères)…

  10. l’aspartam, c’est partout hélas, dans les boissons avec ou sans sucre et non notifié bien-sûr(pour rajouter du gout parait-il); il y a un appétant tout aussi dangereux dans la pluspart des plats cuisinnés, les chips et les boissons .ce produit à pleins de noms dérivés (désolée, c’est sûr le bout de la langue ce soir, glutamate truc..) .Bref, consommer bio en vrac et tout ira bien aussi pour vous.

  11. et l’huile de palme!, y ‘en a partout. Le bio, c’est une évidence, et je dirais même mieux, ne pas acheter de produits transformés, même bio, c’est trop riche, et on se prive du plaisir de savourer des goûts simples. Je vais jusqu’à ne plus utiliser de sel (y en a bien assez dans certains aliments), et je ne trouve rien de fade, juste délicat; sans supprimer tout, on peut éliminer pas mal de choses douteuses, mais évidemment, on a des faiblesses, faut juste essayer qu’elles ne soient pas quotidiennes!

  12. un tout petit bouquin explicite de Corinne Gouget : danger additifs alimentaires, à la biocoop entre autre aditions chariot d’or.Pour savoir tout ce qui se cache d’anodin ou de dangereux derrière les E machin chose

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