J’espère que Le Monde me pardonnera la publication d’un article de ce jour, qui lui appartient donc. Vous lirez l’étendue des mensonges qui disent cette vérité profonde : ils s’en moquent intégralement. Eux, tous, y compris les partis de gauche bien sûr. La crise écologique infernale est reléguée dans les oubliettes de leur monde de pure pacotille.
Je ne me lasserai jamais de prêcher la révolte. Contre eux, tous, y compris les partis de gauche bien sûr.
L’article du Monde
Transition écologique : sans boussole, l’Etat navigue à vue
Le Secrétariat général à la planification écologique est maintenu à Matignon, mais s’interroge sur sa capacité à peser sur les arbitrages du futur gouvernement alors que son influence est en berne depuis le début de l’année.

Fin août, une fois de plus, les mines sont sombres et les rires jaunes au Secrétariat général à la planification écologique (SGPE). La « lettre plafond », envoyée par Matignon au ministère de la transition écologique pour fixer son budget 2025, prévoit des baisses de crédits dans plusieurs secteurs. Au sein de cet organisme, placé sous l’autorité du premier ministre et chargé d’impulser et de coordonner les politiques « vertes » du gouvernement, l’impression prévaut de s’être « fait rouler dessus », alors que la transition implique d’accroître – et considérablement – l’enveloppe. Et l’on digère mal d’avoir étéprévenu au dernier moment. Une énième crispation, dans une structure qui traverse une crise existentielle.
Depuis l’été, quatre membres, dont deux des secrétaires généraux adjoints, sur une trentaine d’équivalents temps plein, sont partis ou sur le départ. Selon plusieurs sources, une demi-douzaine d’autres hésitent à quitter la structure, créée en juillet 2022 par décret présidentiel. Ces départs se sont concrétisés au milieu d’une période de « temps suspendu » pour le SGPE, selon les termes polis d’un de ses membres. Les scrutins électoraux ont gelé la publication de documents importants, soupesés depuis des mois, comme la programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE), la nouvelle stratégie nationale bas carbone (SNBC) et le troisième plan national d’adaptation au changement climatique (Pnacc).
Le 5 septembre, l’annonce de la nomination de Michel Barnier a plongé le SGPE un peu plus dans le flou. Après Gabriel Attal, hermétique aux sujets climatiques, le nouveau premier ministre aura-t-il la volonté de s’emparer de ce dossier tentaculaire ? Le Savoyard est, certes, un ancien ministre de l’environnement (1993-1995), mais il est aussi issu du parti Les Républicains, une famille politique accrochée au technosolutionnisme et opposée aux dépenses alors que le déficit de la France s’élève à 5,6 % du produit intérieur brut.
Le lendemain, Antoine Pellion, le secrétaire général à la planification écologique, a partagé sur le réseau social X une vidéo datant de septembre 2023 où M. Barnier discutait avec lui et se félicitait que la planification écologique soit rattachée à Matignon. Mais, lors de cette table ronde au Nice Climate Summit, le futur chef du gouvernement critiquait aussi l’excès de normes et de réglementations. « Il faut se méfier de cet emballement techno. (…) Je dis ça très franchement, quand les bureaucrates prennent le pouvoir, ce qui arrive très souvent, c’est que les hommes politiques leur ont laissé le pouvoir », disait-il en se tournant vers M. Pellion. Pas franchement de bon augure pour la suite.
« Gabriel Attal se fichait de nos sujets »
Selon les informations du Monde, le SGPE a eu la confirmation d’être maintenu par Matignon. En revanche, M. Pellion, ancien conseiller à l’Elysée et macroniste de la première heure, va sans doute quitter le cabinet du premier ministre, dans lequel il exerçait aussi la fonction de conseiller écologie. Et même si les départs du SGPE doivent être remplacés « fin septembre, début octobre », la structure, un « ovni » à la frontière entre l’administration et l’arène politique, cherche toujours sa place.
Peut-elle rester la tour de contrôle chargée d’aiguiller l’ensemble des politiques publiques vers le respect des objectifs climatiques, en tranchant entre les ministères ? Ou se transformer lentement en cabinet de conseil, davantage tourné vers l’analyse ?
Ces doutes et ces questionnements sont en réalité bien antérieurs à la dissolution de l’Assemblée nationale. Ils remontent plus précisément au mois de janvier, lorsque M. Attal succède à Elisabeth Borne comme premier ministre. « A partir de là, on n’a plus gagné le moindre arbitrage. Gabriel Attal se fichait de nos sujets, ne nous demandait plus rien. Depuis neuf mois, on tourne un peu à vide », témoigne un des membres du SGPE, qui, comme les autres, souhaite rester anonyme.
Entre 2022 et 2024, la double casquette de M. Pellion avait pourtant été utile. Rare conseiller à tutoyer la cheffe du gouvernement, il lui parlait presque tous les jours. Le 22 mai 2023, Mme Borne présente elle-même, devant le conseil national de la transition écologique, le plan de décarbonation concocté par le SGPE. Soutenus, M. Pellion et son équipe pèsent lors des réunions interministérielles, qui aboutissent au plan eau, au plan vélo et surtout à la nette augmentation de budget à l’automne 2023 : + 7 milliards d’euros de crédits, + 10 milliards d’autorisations d’engagement… Un travail salué par l’ensemble des acteurs de la transition.
La crise agricole, un « désastre »
Délaissé par Gabriel Attal et Emmanuel Macron, très rétifs à prendre des coups sur ce sujet, le SGPE perd rapidement son influence face aux ministères, notamment Bercy et l’agriculture.
Début 2024, la crise agricole est vécue comme un « désastre » au sein du secrétariat. Assouplissement des normes sur les haies, sur les jachères, sur les pesticides, coups de canif dans le droit de l’environnement… « Au moment de la crise agricole, la question, ce n’était plus ce qu’on pouvait gagner, mais ce qu’on pouvait sauver », témoigne un de ses membres. Même la hausse du budget 2024 laisse un goût amer. En février, l’enveloppe est rabotée ; 1 milliard d’euros amputés à MaPrimeRénov’, 400 millions d’euros de moins pour le fonds vert.
Au fur et à mesure des coups de fièvre politiques et du resserrement de l’étau budgétaire, le SGPE perd une partie de sa raison d’être. Dans sa conception d’origine, il est censé faire survivre les dossiers en dépit des crises et, même, des alternances. Un peu comme son frère aîné, le Secrétariat général des affaires européennes (SGAE), qui tient la ligne européenne de la France entre les différents ministères.
Mais les récents soubresauts ont montré que l’écologie restait une variable d’ajustement soumise aux crises politiques, à la conjoncture économique et à la personnalité du couple exécutif. « Pendant les deux premières années, nous avons établi un plan de transition secteur par secteur, sans se limiter à la décarbonation,défend cependant M. Pellion. Nous avons obtenu des moyens financiers et inscrit la culture de la planification dans le gouvernement. Tout ça n’était pas gagné. Maintenant, il faut accélérer la mise en œuvre des décisions et que tous les acteurs fassent leur part. »
« Le SGPE s’est égaré »
Petit à petit, certains des membres critiquent un glissement dans le rôle du SGPE. De moins en moins dans la transformation et la coordination des politiques publiques, davantage dans une logique de conseil, à grand renfort de PowerPoint. Une culture dont est issue une part croissante de l’équipe et dont les méthodes de travail s’opposent à celles des hauts fonctionnaires sur le départ, comme les deux secrétaires généraux adjoints, Cécilia Berthaud et Frédéric Glanois.
« Le SGPE s’est égaré », juge Pierre Cannet, à la tête des politiques publiques de l’ONG ClientEarth, estimant que la structure établit maintenant des diagnostics et des chiffrages déjà réalisés par d’autres, tels l’Agence de la transition écologique (Ademe), le Commissariat général au développement durable ou France Stratégie. « Le SGPE doit demander des comptes à chaque ministère sur la transition, choisir les politiques publiques, les obligations, les moyens budgétaires, bref décider. Pas animer », rappelle-t-il, alors que certains dossiers – l’agriculture, l’économie circulaire, la stratégie biodiversité – ont été laissés en souffrance, selon certains membres, et quela SNBC n’est pas achevée au-delà de 2030.
« L’heure n’est plus aux grands arbitrages. Il faut agir dans les territoires grâce aux COP régionales tout en continuant à publier des plans ambitieux », affirme, de son côté, M. Pellion.
Pour le SGPE, les semaines à venir seront décisives. Le nouveau gouvernement aura-t-il la tentation de détricoter la PPE, la SNBC et le Pnacc ? Le prochain projet de loi de finances sera aussi un immense test. Le secrétariat général arrivera-t-il à peser sur les arbitrages en imposant à Bercy de revenir sur lerabotage de 1,5 milliard d’euros sur le fonds vert qui est prévu ?
M. Pellion voudrait encore faire monter en puissance le financement de la transition écologique ou, au moins, revenir sur les coupes, en proposant au premier ministre des recettes supplémentaires, par exemple en revoyant les critères du malus sur les voitures ou en explorant la piste d’une modification de la taxe de solidarité sur les billets d’avion. Eloigné du cabinet,il se dit aussi que le SGPE sera moins soumis à une stricte solidarité gouvernementale. Jusqu’à s’exprimer ouvertement dans la sphère publique en cas de désaccord ? « Nous allons avoir besoin d’alliés », a-t-il glissé à plusieurs personnes, ces dernières semaines. Encore faudra-t-il en trouver dans ce futur gouvernement hétéroclite.
La conclusion est inévitable : Les riches n’ont pas de temps pour l’écologie car pour eux c’est un luxe qu’ils ne peuvent pas se permettre « en période de crise » (la « période de crise » est une condition de gouvernance du libéralisme économique, donc l’idéal c’est de n’en sortir jamais), mais les pauvres ont tout leur temps pour l’écologie car leur survie en dépend. C’est vrai à l’échelle d’une région, d’un pays, du monde…
Hervé Kempf l’avait excellemment analysé dans son livre…
Merci Fabrice de tenir bon, de nous servir de hunier, de nous informer !
A nous tous qui luttons contre la militarisation de tout, nous les architectes bioclimatiques qui nous nous battons pour que nos bâtiments soient vivables avec de l’air, des arbres et du soleil, même sans énergie nucléaire, les cyclistes qui refusont le vélo électrique, les médecins qui refusent d’obéir au complexe pharma-chimie-génétique et à leurs portes-parole du gouvernement, aux journalistes qui ont encore confiance en l’intelligence de leurs lecteurs et refusent la militarisation de l’information, à tous les professionnels, travailleurs et « consultants » qui refusent, à un prix économique certain, que leur habileté technique réduise encore plus le pouvoir d’autrui, à tous ceux enfin qui ont le cœur, la confiance en eux-mêmes et le courage, de refuser la militarisation de leur propre identité !
Les institutions s’écroulent de plus en plus, mais les gens intelligents, avec du cœur, et très courageux, abondent, et on est parfois surpris de les trouver loin de ce qu’on pensait être « son camp » !
Les pilotes qui ont des crises cardiaques, les Boeings qui tombent du ciel, les téléphones explosifs Israéliens… finalement auront plus d’effet que l’empreinte carbone, les discrètes mais strictes mesures de protection contre la technologie que Steve Jobs prenait pour ses enfants, ou l’appel tardif de Vallaud-Belkacem, sur l’adoption d’un style de vie plus frugal et une prise de distance, au sens le plus physique, avec nos gadgets !
Il suffit de voir en photo l’effet d’une batterie explosive, en particulier sur un enfant, pour hésiter désormais à laisser un enfant s’approcher d’un portable !
« Ce quinquennat sera écologique ou ne sera pas » . Emmanuel Macron à Marseille le 16 avril 2022.
A voir:
https://youtu.be/dCh1huJCb8w