Sans espoir d’éviter un malentendu (sur les OGM)

Je reprends la parole une seconde sur le sujet d’hier. Si je suis radicalement contre les OGM, c’est pour les mêmes raisons que je suis un antinucléaire définitif. Les hommes produisent comme à volonté des mirages, mais des mirages qui deviennent peu à peu des forces matérielles. Si grandes, si mystérieuses, si potentiellement dévastatrices qu’elles représentent un danger per se. En soi. Pour la raison évidente que ces artefacts créent leur propre puissance, bien supérieure aux moyens de contrôle humains.

J’ai voulu dire qu’il est vain de nier une évidence. Il peut se trouver, car il s’est trouvé, et il se trouvera des découvertes angoissantes dont une application apparaîtra, au moins un  temps, comme indiscutable. Le mieux est tout de même d’être préparés, pour ne pas perdre pied face à ceux qui triompheront alors. Je répète, et je suis bien d’accord avec Jeanne, que l’on nous a fait le coup cent fois d’une invention médicale permettant de « justifier » tout un édifice industriel et commercial. Et le travail évoqué sur les moustiques n’est jamais qu’une annonce dont rien, à cette date, n’indique qu’elle pourrait être efficace contre le paludisme réel, celui qui frappe dans ces innombrables trous du cul du monde où aucun touriste n’ira jamais.

Voilà. Ouvrir l’œil, et le bon. C’est tout.

15 réflexions sur « Sans espoir d’éviter un malentendu (sur les OGM) »

  1. Ne lisant pas l’anglais suffisamment bien, je me suis rabattu sur l’article publié dans « La Croix » auquel Jeanne fait référence. Et que dit cet article : « « Nous avons été surpris que ça marche aussi bien », relève Michael Riehle alors que « nous nous attendions seulement à quelques effets sur la croissance des moustiques, leur espérance de vie ou leur sensibilité au parasite », ajoute-t-il ». En clair, ces chercheurs avouent ne pas maîtriser du tout les effets de leurs manipulations (et comment en serait-il autrement dans ce domaine ?) et ça ne les gênent pas plus que ça d’envisager de lâcher ces OGM dans la nature ! Époustouflant d’inconscience ! Je reste persuadé que TOUS (je dis bien TOUS) les OGM représentent un danger pour nous tous, même confinés ne serait-ce que parce que nous ne sommes pas à l’abri de fuites (cf l’énergie nucléaire)

  2. rien à voir mais pas gai!
    http://www.lastampa.it/lazampa/girata.asp?ID_blog=164&ID_articolo=1766&ID_sezione=339&sezione=News

    est morte la dernière femelle (pauvre petite) rhinocéros du parc Kruger! (afrique du Sud) les contrebandiers l’ont endormie, enlevée et ensuite lui ont coupé la corne pour besoin de médecine traditionnelle (sales cons!!) les gens qui luttent contre ce trafic manquent de moyens et ont affaire à des trafiquants très bien organisés!sales cons!

  3. Rhinos du Kruger: la femelle tuée laisse un orphelin…

    Statistique des rhinocéros assassinés en Afrique du Sud:

    * en 2007: 13
    * en 2008: 83
    * en 2009: 122

    664 cornes de rhinocéros ont été repérées dans les trafics illégaux entre 2000 et 2005, et 1521 depuis 2005. Evidemment, on ne peut parler que de ce qui a été repéré…

    Le prix d’une corne, au poids, vaut trois fois celui de l’or sur le marché clandestin…

    Quant à la question des « moustiques GM », je crois qu’on ne saurait minimiser la part du fonctionnement actuel de la recherche, de plus en plus liée au politique et à l’industrie. Tous les grands organismes publics (notamment le CNRS) encouragent leurs chercheurs à trouver eux-mêmes leurs propres financements, notamment auprès de l’industrie. Dans ce contexte, si votre sujet de recherche est l’origine de l’écriture cunéiforme, vous risquez peu d’intéresser les industriels, qui attendent des retombées médiatiques (un « retour d’image », qu’ils disent). Alors une astuce couramment pratiquée consiste à raccrocher votre sujet à un thème dans l’air du temps. Dites par exemple que l’écriture a été inventée par suite d’une réaction des sociétés mésopotamiennes à un brusque changement climatique. Ou si vous êtes entomologiste et que vous travaillez sur la génétique des anophèles, ajoutez-donc que vos recherches vont contribuer à éradiquer le paludisme. Ainsi, non seulement vous vous ferez financer assez facilement, mais en plus vous bénéficierez d’une aura de bienfaiteur de l’humanité.

    Incidemment, Aedes albopictus, j’ai nommé le « moustique tigre » est arrivé en France depuis plusieurs années, et il gagne rapidement du terrain.
    Un détail: c’est lui qui transmet la dengue et le chikungunya, et il résiste aux insecticides.
    Bon été quand même…

  4. J’étais en miettes à la lecture de « quand les OGM nous prennent à revers », me voilà rassérénée pour ce qui est de votre opinion Fabrice mais pas pour les conséquences de cette chimère.
    Comment évaluer en laboratoire des conséquences sur des miliers de chaînes alimentaires, la concentration de certaines protéïnes modifiées par cette manipulation génétique au cours de chaque chaîne, sur des années?
    http://www.canal-u.tv/producteurs/universite_de_tous_les_savoirs/dossier_programmes/les_conferences_de_l_annee_2008/qu_est_ce_que_la_vie_ou_en_est_on_de_la_connaissance_du_genome/genomique_structurale_genomique_fonctionnelle_bernard_dujon

    Merci de l’info

  5. Oui c’est pour cela qu’il faut faire un pont d’or aux…Chauves souris satanées bouffeuses d’insectes; une ville italienne dont le nom m’échappe a décidé de leur faire nichoirs et ambiance (pas d’éclairages) afin justement de lutter contre ce fameux moustique du tigre (entr’autre)
    OGM dehors!

  6. 20/07/2010

    Mobilisation à Munich pour sauver le brocoli et la tomate ridée.

    MUNICH (Allemagne) (AFP) Agriculteurs, écologistes, ou tout simplement préoccupées par leur alimentation : quelque trois cents personnes ont manifesté mardi à Munich (sud de l’Allemagne) pour défendre le brocoli et la tomate ridée, et contre le brevetage à outrance du vivant.

    L’ambiance était bon enfant devant l’imposant siège munichois de l’Office européen des brevets (OEB). Une « machine à brûler les brevets » envoyait des volutes de vapeur, agriculteurs en culotte de peau côtoyaient familles et militants politiques. « Le brevetage du vivant c’est la mort des paysans », « arrêtez de nous voler la base de notre existence », clamaient les pancartes.

    A l’intérieur, dans l’atmosphère studieuse d’une salle de conférence, se décidaient, à coups de paragraphes et de subtilités de traduction, le sort d’un brocoli soi-disant anti-cancérigène et d’une tomate à faible teneur en eau. Et, dans une certaine mesure, la portée de la distinction entre découverte et innovation.

    Une société britannique a identifié dans le brocoli un gène qui serait bénéfique, et a fait breveter le processus de sélection, les semences et chaque pied de cette plante. Le brevet est contesté par deux concurrents.

    Dans le cas de la tomate, l’Etat d’Israël détient le brevet, le géant agro-alimentaire Unilever la verrait bien en ketchup.

    La Grande Chambre de recours de l’OEB auditionne les parties cette semaine, et doit décider dans les prochains mois si les détenteurs des brevets ont bien inventé quelque chose, ou simplement appliqué des procédés de sélection naturels et ancestraux.

    Bien que l’Office s’en défende, cette décision est considérée comme une étape importante dans le débat sur le brevetage de plantes et d’animaux.

    La matière vivante fait déjà l’objet de brevets, notamment les organismes génétiquement modifiés. Mais « de plus en plus de demandes de brevets sont déposées pour des plantes issues de l’agriculture conventionnelle », relève Christoph Then, expert auprès de Greenpeace et un organisateur de la manifestation.

    Une évolution qui inquiète fortement les agriculteurs. Ils y voient les prémices d’une concentration du marché des semences chez quelques grands groupes, comme Monsanto et Bayer.

    Traditionnellement « les agriculteurs replantent une partie de la récolte », explique l’exploitant agricole français Guy Kastler, « et échangent leurs semences », un processus qui permet les croisements, et l’adaptation les cultures aux sols et au climat.

    Si de plus en plus de semences sont brevetées, et leur utilisation et leur échange rendus payants, les fondations de toute la branche sont menacées. Et ce pas seulement en Europe, renchérit Kerstin Lanje, de l’organisation humanitaire Misereor, mais « pour tous les petits exploitants des pays en développement ».

    Pour Siobhan Yeats, directrice du département de biotechnologie à l’OEB, il y règne dans le monde agricole « beaucoup de peurs certes compréhensibles, mais sans beaucoup de substance ».

    L’institution ne tranchera d’ailleurs pas sur le fond. Les juges décideront « sur la base du droit, et rien d’autre », a martelé mardi Peter Messerli, président de la Grande Chambre de recours.

    Les organisateurs de la manifestation, qui ont déposé à l’Office un Appel mondial contre le brevetage du vivant signé par 100.000 personnes, sont conscients de frapper à la mauvaise porte.

    « L’Office ne peut pas régler le problème, c’est à la politique de le faire », concède M. Then, de Greenpeace. La législation en vigueur sur les brevets, notamment une directive européenne de 1998, est selon lui trop floue sur ces questions.

    Plusieurs gouvernements européens, l’Allemagne en tête, ont promis de s’attaquer au problème.

    ^^

  7. Un rhinocéros de Java, un des grands mammifères terrestres les plus menacés, victime également des braconniers en mai, dans un parc national au Vietnam ( http://www.infosdelaplanete.org/5949/un-des-derniers-rhinoceros-de-java-a-ete-abattu-par-des-braconniers.html ).

    « Certains attribuent, sans fondement, des effets thérapeutiques et aphrodisiaques à la corne de rhinocéros broyée, alors que celle ci est constituée principalement de kératine, une substance banale retrouvée dans les ongles, les cheveux et les sabots. » (wikipedia)

  8. En parlant d’OGM, Syngenta fait de la pub pour des pastèques « mini bouquet », « magma » ou « solinda » sans pépin (parthenocarpie) par mutagénèse (procédé encore plus hasardeux que la transgénèse) qu’ils ont mises sur le marché après avoir, d’après eux, rendus heureux les Américains.

    http://hebdo.nouvelobs.com/sommaire/notre-epoque/099611/les-pasteques-extraterrestres.html

    Et plus grave, d’après le CETIOM (qui cherche à fourguer et qui fourgue déjà son tournesol OGM au moins à Bollène (84) où j’étais avec les faucheurs l’an dernier), ces OGM sont disponibles en agriculture biologique

  9. Sur le lien fourni ci-dessus, Syngenta affirme que ses pastèques trafiquées ne sont pas des OGM.

    Ce qui est vrai du point de vue légal puisque la mutagénèse ne rentre pas dans la définition des OGM basée sur la transgénèse.

    Donc aucun étiquetage n’est obligatoire, les tests peuvent être faits à la va-vite pour mettre les fruits et légumes bricolés génétiquement sur le marché.

    Pourtant Guy Kastler de la confédération paysanne présent à Bollène ce jour là (http://www.latelevisionpaysanne.fr/video.php?lirevideo=142#142)
    disait que la mutagénèse est bien pire que la trangénèse au niveau du bricolage des gènes.

    Puisque le but en utilisant un produit chimique surpuissant qui a la propriété de modifier (réagencer) une séquence de gènes de l’ADN afin est d’obtenir une « fonction » spécifique (ici ne plus avoir de pépins et de petites pastèques).

    L’ennui c’est que le produit chimique réagence aussi d’autres séquences d’ADN non ciblées et là c’est le hasard le plus complet sur les risques sanitaires à plus ou moins long terme.

    Et (je le resouligne) ce qui est vraiment hideux c’est que ces pastèques OGM sont disponibles en agriculture biologique et que le label AB accepte de labelliser ces OGM ce qui le rend encore plus permissif à ce à quoi il s’opposait farouchement au début (chimie, OGM) et le vide de tout sens pour mieux servir l’agro-alimentaire destiné aux grandes surfaces.

  10. Je met ma main à couper que si on supprime la possibilité de prendre des brevets sur les ogm ceux-ci disparaîtront. Ces chimères n’ont qu’un seul moteur: se faire du fric en privatisant le vivant. La santé, l’alimentation, le bien-être ne sont que des alibis, et ne peuvent être mis en avant de façon crédible que parce que notre société productiviste a besoin de « solutions technologiques » pour résoudre les problèmes qu’elle crée. Tout ça est dans la logique du système, d’où l’urgence d’en sortir!

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