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Chimie, pesticides, air, pollutions en tous genres

Et une con-fait-rance environnementale, une !

La bouffonnerie est reine. Rions donc comme à Carnaval. Pleurons de même, puisque, de toute façon, notre impuissance est totale. Pour ce qui me concerne, je regarde avec stupéfaction la pantomime qui se prépare. Comment ? Vous n’êtes pas au courant ? Je résume pour les sourds et mal-entendants : M.Hollande réunit vendredi 14 et samedi 15 septembre, au palais d’Iéna de Paris, une Conférence environnementale. Sur le modèle, mais en parodie, du Grenelle de l’Environnement voulu par Sarkozy en septembre 2007. Je vous glisse sous forme de PDF deux documents que l’on a le droit de juger hilarants. Un sur le déroulement (organisation des débats.pdf), l’autre qui donne la liste des participants (invités.pdf).

Mon premier commentaire sera évident : le simple fait que se tienne pareil conclave marque une défaite du mouvement écologiste. En effet, le cadre imposé par les socialistes est digne de l’émission télévisée des années 70 qui s’appelait Chefs-d’œuvre en péril. On y considérait la France des villages et l’affreuse atteinte du temps sur les nobles monuments légués par l’Histoire. Il s’agissait de dépenser quelques picaillons pour sauvegarder un clocher ou l’aile d’un château. Ma foi, cela ne mangeait pas de pain. Refaire le coup près de cinquante ans plus tard n’est pas seulement ridicule : il s’agit d’une insulte jetée au visage des centaines de millions – qui seront bientôt des milliards – de victimes de la crise écologique planétaire.

Hollande and co, qui se moquent tant de l’écologie qu’ils ne savent pas ce que c’est, prétendent donc, avec l’aval des écologistes officiels qui participent, incarner une vision nationale des écosystèmes. C’est baroque, inutile de s’appesantir, mais comme il faut entrer dans les détails, allons-y. La question de l’énergie ? Les pauvres âmes qui nous gouvernent ne pensent qu’à une chose : gagner un point de croissance pour éviter d’être jetés au prochain scrutin. Le dérèglement climatique ? Plus tard, un jour, peut-être. Je sais que Hollande a vu à plusieurs reprises Christophe de Margerie, patron de Total, par l’entremise de Jean-Pierre Jouyet, cousin de ce dernier et patron de la Caisse des dépôts et consignations (ici).

C’est on ne peut plus normal compte tenu de leurs rôles respectifs, mais que se sont-ils dit ? Selon ce que j’ai glané – je ne suis pas certain -, ils ont abordé la question des gaz et pétrole de schiste. Côté cour, Hollande et ses amis refusent toute exploitation en France, où la technique de fracturation hydraulique est interdite par une loi votée par la gauche et la droite l’an passé. Côté jardin, les mêmes misent sur un retournement de l’opinion, qui sur fond d’augmentation continue du prix du gaz domestique, pourrait accepter des forages en France. À la condition, par exemple, que les pétroliers bidouillent une technique présentée comme différente de la fracturation hydraulique. En façade, donc, intransigeance gouvernementale face aux gaz de schiste. Et en privé, encouragements donnés à Total pour malaxer l’opinion publique. L’affaire Bezat montre que nous sommes face à un plan concerté. En deux mots, Jean-Michel Bezat, journaliste au Monde, y publie le 26 juillet un reportage réalisé aux États-Unis – 700 000 puits en activité, des régions entières transformées en Lune aride – sur les gaz de schiste. Surprise relative – Bezat est un grand admirateur de l’industrie -, ce reportage est très favorable au point de vue des pétroliers. Et puis plus rien.

Et puis on apprend que le voyage de Bezat a été payé par Total (ici). On, mais pas les lecteurs du si déontologique quotidien du soir, qui n’ont évidemment pas le droit de pénétrer dans l’arrière-boutique. En résumé : Total prépare le terrain, en accord avec Hollande, pour qui l’exploitation des gaz de schiste en France serait une bénédiction électorale. Et une violation grossière de la loi Énergie de juillet 2005, qui prévoit une division par quatre des émissions de gaz à effet de serre en France à l’horizon 2050. Mais que représente la loi au regard d’une possible réélection ?

Revenons à la Conférence qui commence demain. Si j’ai abordé en commençant le dossier des gaz de schiste, c’est parce qu’il est emblématique. Comme l’est le nucléaire, défendu sans état d’âme par ce gouvernement, ainsi que par le précédent. Reportez-vous plus haut au déroulement des festivités. La table-ronde numéro 1 s’appelle : « Préparer le débat national sur la transition énergétique ». On devrait mettre au centre de toute discussion la crise climatique et les extrêmes dangers d’une industrie sans contrôle, le nucléaire. Or non. On va comme à l’habitude blablater, de façon à « définir les enjeux du débat national », puis « définir les grandes règles du débat national ». En 2012, après tant de centaines de rapports, tant d’alertes et de mises en garde, d’engagements passés – le référendum sur le nucléaire promis par Mitterrand en janvier 1981 -, nous en sommes encore au point mort.

Et nous le resterons, je vous en fiche mon billet. Deux ministres en exercice participent à cette table-ronde truquée : Delphine Batho, ministre de l’écologie, et Arnaud Montebourg, ministre du redressement productif. Les deux sont en faveur du nucléaire. Le second clairement en faveur de l’exploitation des gaz de schiste. Et de même madame Batho, qui, en hypocrite accomplie, fait semblant de croire que le dossier ne bouge pas. La fracturation hydraulique n’est-elle pas interdite par la loi ? À côté des deux ministres, une « facilitatrice » du nom de Laurence Tubiana. J’ai écrit sur elle en 2008, si cela vous intéresse : c’est ici.

Ceux qui acceptent de siéger dans ces conditions sont des dupes ou des manipulateurs. Peut-être les deux. Il n’y a pas de débat sur l’énergie, car les décisions ont déjà été prises. Ce que le pouvoir veut, c’est une caution. Il l’aura. Les écologistes officiels qui ont servi la soupe à Sarkozy il y a cinq ans peuvent bien aujourd’hui feindre qu’on ne les y reprendra plus. Si, on les y reprendra, aussi longtemps que les structures dégénérées qu’ils conduisent existeront. Voulez-vous qu’on parle des autres tables-rondes ? Bon, soit. L’intitulé de la deuxième est saisissant. La biodiversité s’effondre partout, mais, cocorico, on va s’atteler à la mise en œuvre de « la stratégie nationale pour la biodiversité » de manière à « favoriser la prise de conscience citoyenne ». C’est tellement con que ce n’est même plus drôle. On trouve ceci sur le site de notre ministère de l’Agriculture : « Grâce à l’Outre-mer, avec 11 millions de km2 de zone économique exclusive (ZEE), la France dispose du deuxième espace maritime mondial, après celui des USA. Dans l’Océan Indien, les zones sous juridiction française s’étalent sur une surface huit fois plus grande que celle de la métropole. Cet immense espace maritime, réparti dans tous les océans, dote la France d’une grande richesse en matière de biodiversité marine, ce qui constitue à la fois un atout et une responsabilité. »

Formidable, hein ? Alors que l’Europe, pour une fois inspirée, souhaite interdire progressivement le chalutage profond, notre France vertueuse s’y oppose. S’y oppose, à nouveau pour de sordides intérêts politiciens. Or le chalutage profond est une catastrophe écologique planétaire (ici). Autre menu exemple : le nickel est en train de tuer à jamais des espèces endémiques de Nouvelle-Calédonie, venues en droite ligne du  Gondwana, supercontinent créé il y a 600 millions d’années et dont la Nouvelle-Calédonie est l’un des ultimes morceaux, à la dérive depuis bien avant l’arrivée des hommes sur terre. Non, bien sûr que non, on ne parlera pas de biodiversité. Et pas même chez nous, dans notre vieille France où l’agriculture industrielle est reine. Le Foll, ministre de l’Agriculture, a dealé depuis des semaines avec la FNSEA, puissance dominante, au point de ne pas même inviter à la Conférence de demain la Confédération paysanne, pourtant proche de la gauche. Au point d’aller visiter le 3 septembre les industriels français des biocarburants, fiers défenseurs d’une filière criminelle (ici). Je dois bien reconnaître que ces gens me dégoûtent.

Le reste ? Quel reste ? Table-ronde 3 : « Prévenir les risques sanitaires environnementaux ». Ministre présente : Geneviève Fioraso, militante déchaînée du nucléaire, des nanotechnologies, de la biologie de synthèse (ici). Les deux dernières tables-rondes, chiantes comme la mort dès leur énoncé, devraient causer fiscalité et gouvernance. Tout cela est à chialer. Mais comme je n’écoute que mon grand cœur, je n’entends pas vous quitter sans positiver un peu. Attention ! ce qui suit est à prendre au premier degré, malgré ce qui précède. Un certain nombre d’écologistes officiels, qui se rendront demain au palais d’Iéna, gardent ma sympathie. Notamment ceux du tout nouveau Rassemblement pour la planète (ici), comme André Cicolella, Nadine Lauverjat, Franck Laval ou François Veillerette. Ils vont tenter d’arracher quelques mesures dans le domaine de la santé, et même si je crois qu’ils se trompent sur le fond, ils ont mon estime et mon affection. Ceux-là du moins pensent à l’avenir.

Annie n’aime pas les sucettes (ni la Légion d’Honneur)

J’ai une très grande affection pour Annie Thébaud-Mony. Directrice de recherche – honoraire – à l’Inserm, elle mène inlassablement des combats à mes yeux cruciaux. Pour le désamiantage en France du Clemenceau. Contre la destruction d’un village d’Intouchables en Inde par Michelin. Pour la reconnaissance des dizaines de cancers du rein de l’entreprise martyre Adisseo (Allier). Contre le traitement inhumain infligé chez nous aux sous-traitants du nucléaire. Tant d’autres. J’ai l’honneur de participer avec elle à l’association Henri Pézerat (ici), du nom de celui – que je chéris tant – qui fut son compagnon jusqu’à sa mort en 2009. Et voilà qu’on vient de lui balancer la Légion d’Honneur.

L’affaire est tragi-comique. Une ministre se réclamant de l’écologie – Cécile Duflot – ne trouve rien de mieux à faire, quelques semaines après son entrée au gouvernement, que de distribuer des breloques par poignées (ici). Comment diable oser pareille chose ? Moi, j’en suis resté à la détestation définitive des décorations d’État, qui abaissent et avilissent même ceux qui les reçoivent. J’en suis resté à Benjamin Péret, surréaliste quand ce mot avait un sens. Dans son merveilleux Mort au vaches et au champ d’honneur, il écrit ceci : « La bouche revint alors près de moi et me dit : “Quelle poésie ! Et ça t’amuse, imbécile ? Je peux faire des vers de cette espèce toute la journée. Je me contente d’en écrire chaque année au 14 juillet et je les envoie au Président de la République. C’est pourquoi l’on m’a décorée de la Légion d’honneur comme une saucisse empaillée”».

Du même Péret, ce poème de 1929, paru dans le tome 12 de La Révolution Surréaliste, et qui s’appelle La loi Paul Boncour.

Partez chiens crevés pour amuser les troupes
et vous araignées pour empoisonner les ennemis
Le communiqué du jour rédigé par des singes tabétiques annonce
le 22e corps d’armée de punaises
a pénétré dans les lignes ennemis sans coup férir
À la prochaine guerre
les nonnes garderont les tranchées pour le plus grand plaisir des rengagés
et pour se faire trouer l’hostie à coup de balai
Et les enfants au biberon
pisseront du pétrole enflammé sur les bivouacs ennemis

Pour avoir hoqueté dans ses langes
un héros de trois mois aura les mains coupées
et la légion d’honneur tatouée sur les fesses

Tout le monde fera la guerre
hommes femmes enfants vieillards chiens chats cochons
puces hannetons tomates ablettes perdrix et rats crevés
tout le monde

Des escadrons de chevaux sauvages
d’une ruade chasseront les canons de l’adversaire
et quelque part la ligne de feu sera gardée par des putois
dont l’odeur conduite par un vent propice
asphyxiera des régiments entiers
mieux qu’un pet épiscopal
Alors les hommes qui écrasent les sénateurs comme une crotte de chien
se regardant dans les yeux
riront comme les montagnes
obligeront les curés à tuer les derniers généraux avec leurs croix
et à coups de drapeaux
massacreront les curés comme un amen

Donc, Duflot. Qui ose décorer Annie Thébaud-Mony. Mais Annie ne veut pas. Elle explique ci-dessous pourquoi. Merci à Jean-Paul Brodier, de Metz, pour son aide technique.

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Fontenay-sous-Bois, le 31 juillet 2012

Madame Cécile Duflot
Ministre de l’égalité, des territoires et du logement
Hotel de Castries
72 rue de Varenne – 75 007 Paris

Madame la ministre,

Par votre courrier du 20 juillet 2012, vous m’informez personnellement de ma nomination au grade de Chevalier de la Légion d’Honneur et m’indiquez que vous êtes à l’origine de celle-ci. J’y suis très sensible et je tiens à vous remercier d’avoir jugé mon activité professionnelle et mes engagements citoyens dignes d’une reconnaissance nationale. Cependant – tout en étant consciente du sens que revêt ce choix de votre part – je ne peux accepter de recevoir cette distinction et je vais dans ce courrier m’en expliquer au près de vous.

Concernant mon activité professionnelle, j’ai mené pendant trente ans des recherches en santé publique, sur la santé des travailleurs et sur les inégalités sociales en matière de santé, notamment dans le domaine du cancer. La reconnaissance institutionnelle que je pouvais attendre concernait non seulement mon évolution de carrière mais aussi le recrutement de jeunes chercheurs dans le domaine dans lequel j’ai travaillé, tant il est urgent de développer ces recherches. En ce qui me concerne, ma carrière a été bloquée pendant les dix dernières années de ma vie professionnelle.

 Je n’ai jamais été admise au grade de directeur de recherche de 1e classe. Plus grave encore, plusieurs jeunes et brillant.e.s chercheur.e.s, qui travaillaient avec moi, se sont vu.e.s fermer les portes des institutions, par manque de soutien de mes directeurs d’unité, et vivent encore à ce jour – malgré la qualité de leurs travaux – dans des situations de précarité scientifique. Quant au programme de recherche que nous avons construit depuis plus de dix ans en Seine Saint Denis sur les cancers professionnels, bien que reconnu au niveau national et international pour la qualité scientifique des travaux menés, il demeure lui-même fragile, même s’il a bénéficié de certains soutiens institutionnels.

 J’en ai été, toutes ces années, la seule chercheuse statutaire. Pour assurer la continuité du programme et tenter, autant que faire se peut, de stabiliser l’emploi des jeunes chercheurs collaborant à celui-ci, il m’a fallu en permanence rechercher des financements – ce que j’appelle la « mendicité scientifique » – tout en résistant à toute forme de conflits d’intérêts pour mener une recherche publique sur fonds publics. Enfin, la recherche en santé publique étant une recherche pour l’action, j’ai mené mon activité dans l’espoir de voir les résultats de nos programmes de recherche pris en compte pour une transformation des conditions de travail et l’adoption de stratégies de prévention.

 Au terme de trente ans d’activité, il me faut constater que les conditions de travail ne cessent de se dégrader, que la prise de conscience du désastre sanitaire de l’amiante n’a pas conduit à une stratégie de lutte contre l’épidémie des cancers professionnels et environnementaux, que la sous-traitance des risques fait supporter par les plus démunis des travailleurs, salariés ou non, dans l’industrie, l’agriculture, les services et la fonction publique, un cumul de risques physiques, organisationnels et psychologiques, dans une terrible indifférence. Il est de la responsabilité des chercheurs en santé publique d’alerter, ce que j’ai tenté de faire par mon travail scientifique mais aussi dans des réseaux d’action citoyenne pour la défense des droits fondamentaux à la vie, à la santé, à la dignité.

 Parce que mes engagements s’inscrivent dans une dynamique collective, je ne peux accepter une reconnaissance qui me concerne personnellement, même si j’ai conscience que votre choix, à travers ma personne, témoigne de l’importance que vous accordez aux mobilisations collectives dans lesquelles je m’inscris. J’ai participé depuis trente ans à différents réseaux en lutte contre les atteintes à la santé dues aux risques industriels.

  Ces réseaux sont constitués de militants, qu’ils soient chercheurs, ouvriers, agriculteurs, journalistes, avocats, médecins ou autres… Chacun d’entre nous mérite reconnaissance pour le travail accompli dans la défense de l’intérêt général. Ainsi du collectif des associations qui se bat depuis 15 ans à Aulnay-sous-bois pour une déconstruction – conforme aux règles de prévention – d’une usine de broyage d’amiante qui a contaminé le voisinage, tué d’anciens écoliers de l’école mitoyenne du site, des travailleurs et des riverains. Ainsi des syndicalistes qui – à France Télécom, Peugeot ou Renault – se battent pour la reconnaissance des cancers professionnels ou des suicides liés au travail. Ainsi des ex-ouvrières d’Amisol – les premières à avoir dénoncé l’amiante dans les usines françaises dans les années 70 – qui continuent à lutter pour le droit au suivi post-professionnel des travailleurs victimes d’exposition aux cancérogènes. Ainsi des travailleurs victimes de la chimie, des sous-traitants intervenant dans les centrales nucléaires, des saisonniers agricoles ou des familles victimes du saturnisme.

 Tous et chacun, nous donnons de notre temps, de notre intelligence et de notre expérience pour faire émerger le continent invisible de ce qui fut désigné jadis comme les « dégâts du progrès », en France et au delà des frontières du monde occidental. La reconnaissance que nous attendons, nous aimerions, Madame la ministre, nous en entretenir avec vous. Nous voulons être pris au sérieux lorsque nous donnons à voir cette dégradation des conditions de travail dont je parlais plus haut, le drame des accidents du travail et maladies professionnelles, mais aussi l’accumulation des impasses environnementales, en matière d’amiante, de pesticides, de déchets nucléaires et chimiques…

 Cessons les vraies fausses controverses sur les faibles doses. Des politiques publiques doivent devenir le rempart à la mise en danger délibérée d’autrui, y compris en matière pénale. Vous avez récemment exprimé, à la tribune de l’Assemblée nationale, votre souhait d’écrire des lois « plus justes, plus efficaces, plus pérennes. En qualité de Ministre chargée de l’Egalité des territoires et du logement, vous avez un pouvoir effectif non seulement pour augmenter le nombre des logements mais légiférer pour des logement sains, en participant à la remise en cause de l’impunité qui jusqu’à ce jour protège les responsables de crimes industriels. En mémoire d’Henri Pézerat qui fut pionnier dans les actions citoyennes dans lesquelles je suis engagée aujourd’hui et au nom de l’association qui porte son nom, la reconnaissance que j’appelle de mes vœux serait de voir la justice française condamner les crimes industriels à la mesure de leurs conséquences, pour qu’enfin la prévention devienne réalité.

Pour toutes ces raisons, Madame la ministre, je tiens à vous renouveler mes remerciements, mais je vous demande d’accepter mon refus d’être décorée de la légion d’honneur. Avec l’association que je préside, je me tiens à votre disposition pour vous informer de nos activités et des problèmes sur lesquels nous souhaiterions vous solliciter.

Je vous prie d’agréer, Madame la ministre, l’expression de ma reconnaissance et de
mes respectueuses salutations

Annie Thébaud-Mony

 

C’est tellement beau que c’est trop con (l’amiante au Québec)

Publié le 30 juin 2012 à 11h02 | Mis à jour le 30 juin 2012 à 17h23

Mine Jeffrey: le Québec va «financer le cancer»

Le Québec va «financer le cancer» et il prépare un «scénario à la Gaspésia»...

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Charles Côté
La Presse

Le Québec va «financer le cancer» et il prépare un «scénario à la Gaspésia» avec son prêt de 58 millions à la société Balcorp en vue de la réouverture de la mine d’amiante Jeffrey, a affirmé la Société pour vaincre la pollution (SVP) suite à l’annonce de Québec vendredi.

«Cette industrie est morte, c’est un fait reconnu, dit Anne-Marie Saint-Cerny, de la SVP. C’est un scénario à la Gaspésia qui se prépare. On ne reverra pas cet argent.»

La Gaspésia est une usine de papier dont la relance avortée a englouti des centaines de millions de fonds publics.

«Ceux qui vont faire les frais de cette décision sont les travailleurs de cette région qui ont besoin de se replacer dans une industrie plus viable, et les malades et les morts de l’amiante au Québec, en Inde et ailleurs», affirme Mme Saint-Cerny.

Balcorp est une société appartenant à Baljit Chadha, qui compte approvisionner des usines d’amiante-ciment en Inde avec la mine Jeffrey.

Lors d’un cocktail de financement organisé en août 2009 à sa résidence de Westmount, M. Chadha a pu compter sur la présence du premier ministre Jean Charest, qu’il connaît depuis plusieurs années, a révélé l’an dernier La Presse Canadienne. Cet événement, dont les billets se détaillaient entre 250$ et 500$, a permis de recueillir un total de 19 000$.

Selon Daniel Green, également de la SVP, le fait que la relance de la mine Jeffrey passe par une exploitation souterraine d’un nouveau filon fait augmenter les risques.

«On parle d’une opération minière souterraine où le risque d’exposition sera plus élevé que dans une mine à ciel ouvert, dit-il. Est-ce que le gouvernement est fier de son geste? Alors pourquoi l’annoncer un vendredi à 16h avant un long week-end? Il va subventionner des cancers.»

Le Parti québécois (PQ) a refusé de commenter l’annonce vendredi. Un porte-parole du parti, Réjean Hébert, candidat dans Saint-François, se limitait à des entrevues aux médias locaux, a affirmé Shirley Bishop, directrice des relations médias au PQ.

Greenpeace a également critiqué l’annonce de vendredi.

«L’amiante tue plus de 100 000 personnes par année dans le monde, a affirmé Catherine Vézina, de Greenpeace. Il est scandaleux et honteux que Québec encourage cette industrie. Le reste du monde attend mieux des Québécois.

«Ces 58 millions devraient être investis dans un développement qui est soutenable à long terme pour les communautés et qui ne menace pas la santé mondiale», dit-elle.

Le Centre international de recherche sur le cancer a réaffirmé récemment que l’amiante est cancérigène sous toutes ses formes. L’Organisation mondiale de la santé estime que la meilleure solution est de cesser de l’utiliser.

Arnaud Gossement joue la carte Hollande (et celle de Diane Szynkier )

Une merveilleuse poilade. M. Arnaud Gossement fait partie de la longue liste de ceux qui me font rire de bon cœur, et si tel n’était pas le cas, je dois bien reconnaître qu’il me laisserait indifférent. Mais qui est-il ? C’est un avocat, spécialisé dans le droit à l’environnement, âgé de 35 ans. Pendant l’extraordinaire comédie du Grenelle de l’Environnement, au cours de laquelle tant d’« écologistes » officiels se sont déshonorés, M. Gossement était le porte-parole de l’un des principaux acteurs, France Nature Environnement (FNE).

M.Gossement en pleine luxuriance tropicale

FNE regroupe, selon ses chiffres en tout cas, 3 000 associations locales de protection de la nature, fédérées au plan régional dans des structures comme Alsace Nature, Frapna ou encore Bretagne Vivante, dont je suis adhérent. Beaucoup de membres valeureux de ces structures ont mené, depuis quarante ans, de vraies bagarres de terrain. Mais le temps a tout chamboulé, et FNE est aujourd’hui menée par une petite bureaucratie endogame, qui mange dans les mains du pouvoir, sauf ces derniers temps, allez savoir pourquoi. Environ 70 % des budgets de FNE sont d’origine publique, peut-être davantage. La gentillesse des hiérarques de FNE avec le ministère de l’Écologie, grand pourvoyeur d’argent, est disons intéressante.

Au temps du Grenelle, entre l’été 2007 et la fin de 2010, M.Gossement était un aficionado du pouvoir. Rien n’était trop beau, rien ne paraissait trop grand. Citations de M. Gossement, tirées de mon livre Qui a tué l’écologie (LLL), certifiées authentiques. Et d’une : « Le 8 mai 2010, alors que la dernière ligne droite législative du Grenelle 2 est en vue, notre Ravachol tout en retenue déclare à l’AFP : « [La trame verte et bleue] est la plus grande avancée de cette loi. C’est la partie dont on se souviendra quand on parlera du Grenelle dans cinq ans ». Et de deux : « Mercredi 16 juin 2010, juste avant le vote et loin des caméras, la Commission mixte paritaire (CMP) a réuni sept députés et sept sénateurs pour « finaliser » le projet [de loi du Grenelle de l’Environnement ]. Et l’on a sagement décidé de faire disparaître toute obligation au profit d’une simple « prise en compte ». Valeur concrète du dispositif retenu ? Proche de zéro. Arnaud Gossement, déjà aperçu, ne retient pourtant plus son vaste lyrisme. Il jure à l’AFP qu’une « dynamique irréversible » est créée, et que « par rapport à la manière dont l’homme conçoit la nature c’est un changement complet de paradigme ».

Donc, nous sommes face à une révolution. Encore faut-il qu’elle rapporte à l’un de ses artisans principaux. Troisième citation tirée de mon bouquin, un peu longue, mais ô combien éclairante. « De 2006 à janvier 2010, l’avocat a été, comme dit plus haut, le porte-parole de FNE, invité dans tous les débats. Ce qu’on peut appeler une belle promotion publique, à n’en pas douter. Mais pourquoi avoir abandonné un poste plutôt prestigieux ? Je peux au moins fournir une explication possible, car je la tiens, comme on dit, d’une source sûre. Le printemps 2010 a vu se dérouler en France des élections régionales, une année après les Européennes, qui avaient marqué une sorte de triomphe des listes Europe Écologie, avec 16,3 % des voix. Les régionales de mars 2010 seraient-elles d’un cru comparable ? Force est de constater que quantité de personnages jusque-là bien loin de l’écologie ont pour l’occasion trouvé d’excellents arguments pour figurer sur les listes d’Europe Écologie. Conseiller régional n’est pas le poste le plus prestigieux qui soit, mais il permet quand même de voir venir.

» Arnaud Gossement a voulu lui aussi embarquer. Ce n’est ni une honte, ni même une faute. Après tout, il n’était pas plus mal qualifié qu’un autre. Cette négociation discrète, étendue sur des mois, expliquerait son départ du porte-parolat de France Nature Environnement. Mais ensuite ? Mais ensuite, Gossement s’est rapproché, sans jamais le reconnaître publiquement, du pouvoir d’État représenté par Jean-Louis Borloo. Ce n’est pas infamant, juste significatif. Le 27 juin 2009 [ texte de M. Gossement ]: « Mercredi après-midi, de passage à l’hôtel de Roquelaure – siège du ministère de l’Écologie –, je croise un Jean-Louis Borloo particulièrement heureux et monté sur ressorts. Il venait de présenter aux photographes la nouvelle équipe du ministère dont le titre vient de s’allonger : ministère de l’Écologie, de l’Énergie, du Développement durable et de la Mer en charge des technologies vertes et des négociations sur le climat. »

» Je passe volontairement sur quantité d’autres citations à la gloire du ministre, ou de madame Kosciusko-Morizet, ou de Chantal Jouanno, qui n’intéresseraient qu’une poignée de lecteurs. Le 7 mai 2010, alors que se bricolent entre amis des amendements à la loi Grenelle 2, pour la rendre plus suave encore à l’industrie, Chantal Jouanno et notre héros Jean-Louis Borloo refusent, devant l’Assemblée, que l’on touche à l’article 36 bis A. Lequel prévoit une gâterie pour l’industrie des pesticides, en assujettissant la restriction ou le retrait d’un de ces poisons à « une évaluation des effets socioéconomiques » d’une éventuelle mesure. Commentaire de François Veillerette, président du Mouvement pour le droit et le respect des générations futures (MDRGF), meilleur connaisseur en France, chez les écologistes, du lourd dossier des pesticides : « Le gouvernement se couvre de honte en défendant des positions dictées par les lobbies des pesticides ». Clair et net. Mais on voit alors monter en ligne Arnaud Gossement. Il déclare sans état d’âme : « Il n’y a pas de recul. On ne pourra pas refuser un retrait au motif que ça coûterait trop cher. La jurisprudence européenne montre qu’on ne peut mettre en balance les intérêts économiques et la santé ».

» N’est-ce qu’une affreuse boulette ? Pas du tout. On le verra après l’été 2010. Le 11 novembre 2010, alors que l’on attend le remaniement du gouvernement Fillon, Gossement écrit : « Si un bilan doit être déjà fait, je pense que Jean-Louis Borloo a, dans l’ensemble, “fait le job” ». Et après une autre brassée de compliments destinés bien sûr à Borloo : « D’autre part, héritier de la pensée radicale valoisienne, il a ce souci du consensus et du dialogue qui a réussi au Grenelle en 2007 de l’avis de tous les acteurs présents à cette occasion. En cette époque de tensions et de montée des populismes, où l’on monte les citoyens les uns contre les autres, j’ai moi aussi l’idée que le dialogue et la recherche du consensus sont choses importantes ». Cela se précise. Le 14 novembre, alors que Borloo quitte le gouvernement dans les conditions qu’on verra plus loin [ M. Gossement, de nouveau ] : « Jean-Louis Borloo en effet a annoncé avoir “choisi de ne pas appartenir” au futur gouvernement, ajoutant : “Je préfère retrouver ma liberté de proposition et de parole au service de mes valeurs, au premier rang desquelles je place la cohésion sociale.” Déclaration particulièrement forte et qui laisse supposer que Jean-Louis avait perdu sa liberté de parole ces derniers temps ».

» Si Arnaud en est au stade d’appeler Borloo Jean-Louis, c’est que des relations très privilégiées se sont nouées. Sans que personne ne le sache, ce qui est une bien mauvaise manière. Rappelons que Gossement est, quoi qu’on en ait dit, l’une des figures principales du Grenelle, officiellement sur le banc écologiste. Je ne trahis aucun secret en écrivant ici qu’il a plusieurs fois déjeuné avec Borloo, à la mode « radicale » qu’affectionne l’ancien ministre. Ce dernier a même invité Gossement à Lyon, le 4 septembre 2010, pour l’université d’été du Parti radical, au cours de laquelle notre deep ecologist
a planché sur “une nouvelle société plus écologique” ».

Ici se clôt la citation venue de Qui a tué l’écologie ? Je reprends mon propos de ce samedi 28 avril 2012.

Il me semble nécessaire de résumer. (Tout) petit Rastignac de l’écologie, M. Gossement a failli être élu sur une liste Europe-Écologie, puis s’est rapproché de près de Jean-Louis Borloo à un moment où cet homme pouvait prétendre à de hautes fonctions politiques. M. Gossement a-t-il rêvé d’un maroquin dans un gouvernement de droite ? Je crois cela plausible. Seulement, la roue a tourné dans le mauvais sens. Nicolas Sarkozy est plongé dans le pastis que l’on sait, et paraît plus proche de la porte de l’Élysée que d’un nouveau bail de cinq ans. Alors, alors [on entend un soudain roulement de tambour, car l’événement est majeur], M. Gossement se souvient brutalement qu’il est écologiste. Et un écologiste ne saurait ajouter sa voix à celle, tonitruante, du président en titre. On assiste sur le blog de M. Gossement à un saisissant sursaut républicain (ici).

Tout ce texte est merveilleux, mais je vais droit au passage clé. De quoi sera fait l’avenir après le 6 mai ? Eh bien, après avoir salué son ancienne idole, madame Kosciusko-Morizet – sait-on jamais ? – et une responsable d’Europe-Écologie – idem -, voici venir les choses sérieuses : « Retenez également ce nom : Diane Szynkier. Dans les prochains mois et années, malgré sa modestie et sa discrétion, vous entendrez immanquablement parler, et de plus en plus, de cette personne – aussi douée qu’intelligente et compétente – animatrice du pôle écologique de l’équipe de campagne de François Hollande aux côtés de Marie-Hélène Aubert. Rares sont les personnes qui m’impressionnent autant par leur capacité à penser l’écologie dans ses multiples problématiques, parfois trés techniques, tout en faisant toujours le lien avec l’humain. A n’en pas douter, l’avenir de Diane Szynkier sera brillantissime et je m’en réjouis par avance, dans l’intérêt général ».

Ah ! une telle sincérité fait chaud au cœur. Je ne sais pas si cela suffira pour replacer M. Gossement dans le jeu politique autour de l’écologie, mais au moins, c’est bien tenté. Au fait, qui est cette madame Szynkier ? D’abord, une photo :

Madame Szynkier ne sera peut-être pas ministre cette fois, mais elle anime dans la campagne de François Hollande le pôle Environnement, développement durable, énergie. Elle me fait penser à Nathalie Kosciusko-Morizet. Non ? Si elle va aussi loin que le lui souhaite M. Gossement, je ne doute pas qu’on lira dans les gazettes des dizaines de lettres enamourées, vantant sa joliesse, sa jeunesse, et bien entendu ses extraordinaires compétences. D’ailleurs, cette polytechnicienne est ingénieure des ponts, des eaux et des forêts. Un corps de la noblesse d’État qui résulte de la fusion de celui des Ponts et Chaussées et celui des Eaux et Forêts, dont est précisément issue madame Kosciusko-Morizet.

Que penser de ce dernier point ? Évidemment que François Hollande fait confiance, comme toujours chez les politiciens professionnels, à la technostructure. Celle qui a mené à la hussarde la destruction de la France de l’après-guerre. Je veux dire : l’enrésinement par monocultures industrielles, l’assassinat de la civilisation rurale – dont le remembrement, l’assèchement des zones humides, l’explosion des pesticides -, les routes, autoroutes, aéoports et ronds-points, le nucléaire, demain les forages de gaz de schiste. C’est dans un gouvernement de cette sorte que les écologistes officiels s’apprêtent à siéger si le parti socialiste l’emporte le 6 mai prochain. C’est de ce gouvernement que M. Gossement souhaiterait tant se rapprocher, et il a bien raison de miser sur la capacité illimitée d’oubli et de recyclage de l’univers politique.

En somme comme en résumé, M. Gossement est un authentique comique-troupier. Aussi bon que le défunt – et regretté – Gaston Ouvrard. Mais, la justice ne régnant pas sur le monde, contrairement à ce qu’on tente de faire croire, je redoute pour lui qu’on ne le voie qu’en bouffon. C’est aussi drôle, c’est plus cruel.

S’il va à Rio (le cas Schmidheiny) DEUXIÈME PARTIE

C’est une suite de l’article précédent, qui prend la forme d’une pétition mondiale, adressée au secrétaire général des Nations unies, Ban Ki-Moon. Je vous conseille donc de commencer par le premier texte, qui explique en détail. Je ne raffole pas des pétitions, mais celle-là a un sens très particulier. Lancée et soutenue par des structures du monde entier, qui luttent pour l’interdiction de l’amiante, elle me va droit au cœur. Eh oui, l’interdiction de l’amiante n’est pas mondiale, de loin ! Comme les industriels du tabac, ceux de l’amiante font de la résistance, et disposent d’outils de lobbying considérables.

Bref, cette pétition (ici) réclame le strict minimum : que cette crapule de Schmidheiny soit déclarée persona non grata à Rio, en juin prochain. Moi, je signerais bien volontiers pour des mesures infiniment plus radicales, mais chaque chose en son temps. Peut-être. Voici le texte :

APPEL SOLENNEL AU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DES NATIONS UNIES, BAN KI-MOON

signez ici

Nous, signataires du présent appel, prions instamment les Nations unies, les autorités internationales, les chefs d’Etats et de gouvernements, et la présidente du Brésil, Dilma Roussef, de déclarer Mr. Stephan Schmidheiny “persona non grata” lors du Sommet de la Terre  RIO+20, qui aura lieu du  20 au 22 Juin, à Rio de Janeiro, Brésil. Criminel  condamné  pour avoir causé un désastre environemental, Mr. Schmidheiny n’a pas le droit de participer  à cette importante réunion  qui va traiter de la planification et de la protection du futur de notre planète Terre.

Mr. Schmidheiny est en même temps le fondateur et président honoraire  du Conseil des Affaires pour le Développement Durable (World Business Council for Sustainable Development – WBCSD) et l’ancien propriétaire du groupe multinational Eternit, producteur de ciment-amiante, et également le fondateur “philanthrope” de la Fondation Avina, qui soutient des actions sociales et environnementales en Amérique Latine.

Le 13 Février 2012  à Turin, en Italie, Mr. Schmidheiny a été condamné à 16 années de prison  pour avoir causé “un désastre  environnemental intentionnel permanent” et omis intentionnellement « d’installer des réglements de sureté et de santé (mesures préventives)” qui auraient  protégé ses employés et la population en général  des risques mortels de l’exposition à l´amiante, reconnus de longue date. L’ amiante est un minéral cancérigène, qui cause la mort de plus de 107 000 personnes par an, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Compte-tenu de la sentence décrétée en Italie, et des dommages pour l´environnement dont Mr. Schmidheiny a été directement le responsable, nous prions instamment les Nations unies et la présidente du Brésil, Dilma Roussef, de déclarer Mr. Stephan Schmidheiny “persona non grata”  et de lui interdire de participer  à la Conférence  Rio+20.

Pour plus d´informations  et pour obtenir cette pétition traduite en d´autres langues veuillez vous connecter à l´adresse suivante:  http://bit.ly/IDB2Lb