Archives de catégorie : Santé

Chimie, pesticides, air, pollutions en tous genres

Sur le cancer made in France (une suite)

Il y a une suite au texte précédent, toujours signée par le groupe de Grenoble Pièces et main d’œuvre (PMO). Merci à Serge de me l’avoir envoyée. Vous trouverez cet échange ci-dessous, mais j’ajouterai pour ma part un commentaire. Le syndicaliste CGT qui s’en prend à PMO, je le connais. Je veux dire que j’en ai connu des dizaines dans le cours de ma vie. Il est probablement – mais non sûrement – une bonne personne. Seulement, le ton qu’il utilise pour s’adresser aux critiques de ce monde me donne de véritables envies de gerber.

Ce qu’oublie notamment ce « lutteur de classes » estampillé, c’est l’arrière-plan de l’histoire qu’il prétend nous raconter. Moi, je la connais. Moi, l’écologiste qui se fout des pauvres et des ouvriers – une antienne, chez ces mélenchonistes qui viennent m’asticoter jusqu’ici -, j’ai contribué à la création de l’Association Henri-Pézerat (ici). Henri était un homme très cher à mon cœur (ici), sans lequel l’incroyable scandale de l’amiante n’aurait pas éclaté de cette manière en France.

Oui, je sais quantité de choses sur la mort au travail, les maladies professionnelles si évidemment sous-estimées, le drame dans tant de familles. J’en sais bien plus que ces phraseurs de gauche, et j’assume ma part du grand combat contre l’exploitation criminelle de la force de travail. Je n’espère pas clouer le bec à ceux qui m’envoient aux pelotes avec délices, mais au moins je dis. Et je dis que, dans le cas de l’amiante, le mouvement syndical français a été le COMPLICE du crime de masse.

D’abord pour la raison évidente que, pendant des décennies, il n’a pas été capable d’empêcher la contamination. Qui passait on s’en doute par l’interdiction de l’amiante. Mais aussi, mais surtout pour la raison que la CGT et la CFDT ont siégé dans les années 80 et 90 du siècle passé, ès qualités, dans l’infâme Comité permanent amiante (CPA), création du lobby de l’amiante dans le seul but de gagner du temps. Et donc de multiplier les morts (ici). Lançons l’idée d’un tribunal international des crimes du travail, mais sans en exclure ces syndicalistes qui ont accepté de donner la main aux assassins !

Et d’ailleurs, pourquoi l’ont-ils fait ? Ont-ils reçu de l’argent ? Leurs confédérations ont-elles été circonvenues, et en ce cas, de quelle manière ? Nul n’a jamais osé ouvrir ce dossier terrifiant. Circulez ! Ceci explique cela, et nul doute que si les syndicats français ont jeté le voile sur cette affaire, c’est parce qu’elle dynamite une partie de leur légitimité. Quoi ? Des syndicats qui acceptent et accompagnent la mort organisée de leurs mandants ? Mais c’est une honte, n’est-ce pas ? Une honte historique, pour dire le moins. On comprend mieux, dans ce cas, pourquoi M.Mélenchon et ses amis soutiennent ceux d’Arkema et la production du chlorure de vinyle, qui est une merde totale et définitive.

Bon, assez causé. Voici le texte de PMO. La suite du premier.

Défense du cancer français

Séquelles

Vendredi 6 avril 2012, nous avons publié un texte intitulé « « Réindustrialisons » : quand « Là-bas si j’y suis » défend le cancer français ».1 Celui-ci pointait l’angle mort d’un reportage consacré à la cession du pôle vinylique d’Arkema à un « vautour » américain : l’absence de toute mention du caractère homicide de la production de ce pôle. Cette lacune étant évidemment liée aux positions politiques du producteur, du journaliste et des intervenants de cette émission, qu’on n’insultera pas en disant que, syndicalistes, militants du Front de gauche ou journalistes engagés, ils font actuellement la campagne présidentielle de Jean-Luc Mélenchon. On n’étonnera non plus personne – ni eux-mêmes – en rappelant que le Parti communiste, le Parti de gauche, la CGT et Là-bas si j’y suis soutiennent le parti de l’industrie et de l’emploi à tout prix.

De toutes les réactions suscitées par notre texte, nous avons choisi de répondre à celle qui nous paraissait la plus poignante et la plus instructive, celle peut-être qui permet pour une fois d’aller au vif du sujet. Ce message d’un syndicaliste ouvrier nous est parvenu indirectement, via une liste de discussion du Front de gauche. Nous préservons l’anonymat de son auteur.

« Aux libertaires et luddites qui écrivent « Mais pour les syndicalistes comme pour les partisans du Front de Gauche et Là-bas si j’y suis, « l’essentiel, c’est l’emploi », autrement dit : « Nos emplois valent plus que nos vies ». Je suis syndicaliste CGT mais avant tout un homme et j’ai envie de vous hurler à la figure les 52 morts de la polymérisation du CVM (et pas du PVC soyez précis !!!), les dizaines de morts du rein et de la vessie, les morts de l’amiante de l’usine Atofina Brignoud que ces camarades ont bien été assassinés non pas au nom de l’emploi mais au nom du seul profit capitaliste vous hurler que  les salariés qui sont en 1° ligne ne sont pas des kamikazes … ils ont été gazés par des patrons qui savaient le danger vous hurler qu’une  fibre d’amiante suffit qu’un seul ppm de gaz suffit pour  donner la mort !!!
vous hurler que l’amiante comme la polymérisation du CVM tuent à retardement 30 à 40 ans après l’exposition alors comment pouvez vous reprocher à ceux qui meurent aujourd’hui, 30 ans après leur exposition, d’avoir feint d’ignorer le danger afin de préserver leur emploi.

Savez vous seulement libertaires et luddites notre impuissance non pas à sauver nos emplois mais notre combat pour  faire reconnaître nos expositions, classer nos sites, et que nos veuves et enfants aient une juste compensation connaissez vous  seulement la peur qui plane sur nos têtes à chaque visite médicale savez vous  seulement la peur de l’annonce de la maladie (amiante ou cancer du foie), la peur de mourir asphixié (amiante), la peur de mourir en pourrissant de l’intérieur (angiosarcome du foie) savez vous  seulement, bien penseur de PMO ce qu’est mourir du cancer du CVM, de l’amiante et autres saloperies que nous avons respiré savez vous  seulement la gifle que nous ressentons lorsqu’un de nos camarades est touché ….le dernier….Jacques …….est parti il y a 15 jours !!

Que connais tu de nos souffrances et de celles de nos familles devant notre agonie à vous libertaires et luddites je dis faîtes vous connaître prenez une part active dans notre combat pour la vie et luttez pour que nos usines continuent à produire en préservant la santé de ses salariés  et des populations
environnantes. Nos vies comme les vôtres dépendent du succès de nos luttes actuelles

Aidez nous à briser les conditions de travail qui produisent les cancers

Aidez nous dans notre lutte devant le Tribunal Administratif de Grenoble pour qu’enfin le site d’Atofina
Brignoud soit classé Amiante

Aidez nous  devant les tribunaux à chaque comparution de famille  d’Atofina Brignoud réclamant justice ou bien  Respectez nous !! »

La réponse de PMO

Si ce message apporte une confirmation, c’est bien que le PVC (même nommé chlorure de vinyle monomère) tue. Il tue même plus encore que ce que nous avions écrit, à l’usine Atofina de Brignoud (aujourd’hui Arkema), dans la cuvette grenobloise. Il tue atrocement. Et il est aussi assassin que nombre de produits dont nous gratifient les 19 sites Seveso de l’agglomération, et l’industrie en général. Qu’elle soit chimique, nucléaire, automobile, agro-alimentaire ou électronique. Ces assassinats concluant d’ailleurs des existences entières privées de vie, dans l’enfermement de l’usine.

Aux chiffres que fournit notre interlocuteur concernant les travailleurs, il faut ajouter les morts invisibles, jamais additionnées, des riverains et de toutes les victimes d’un environnement empoisonné (eau, air, sols, alimentation). Ceux-là ne sont pas même payés, tout juste ont-ils la satisfaction de contribuer à l’augmentation du PIB et de la croissance.

Soyons précis, comme dit notre syndicaliste : on sait depuis 1906 que l’amiante est dangereuse. Celle-ci a été totalement interdite en France en 1996. Neuf décennies d’assassinat industriel. Les patrons n’étaient pas les seuls à savoir le danger. Si les ouvriers de 1906 l’ignoraient, ceux de 1976 et de 1986 le savaient. C’étaient « les risques du métier ». Comme la silicose des mineurs ou les cancers des intérimaires du nucléaire. Comme aujourd’hui la maladie de Parkinson des paysans qui continuent de répandre des pesticides. Qui défend le monstrueux chantier du TGV Lyon-Turin, avec ses millions de mètres cubes d’amiante et de poussières radioactives à extraire de la montagne, sinon la CGT ? Puisque c’est bon pour l’emploi.

Ce n’est pas le seul profit capitaliste qui a assassiné des générations d’ouvriers, mais la société industrielle, et le parti industriel – scientifiques, patrons, ouvriers et techniciens confondus. Un parti qui s’enkyste dans le déni, y compris face à la réalité la plus brutale. Voyez les travailleurs de Fessenheim applaudissant aux promesses de Sarkozy de prolonger leur centrale, un an après la catastrophe de Fukushima.

À toi, syndicaliste, nous disons : encore un effort dans le combat pour la vie. Vous, qui mourez en première ligne, encore un effort de cohérence pour tirer les conséquences de ce que vous savez. Le chlorure de vinyle tue ? Supprimons-le. Même communiste, autogéré, verdi, responsable, durable et citoyen, il n’y a pas de PVC propre et il ne peut pas y en avoir. Parce que nous sommes cohérents et que nous tirons des conséquences, nous refusons le PVC, quels que soient ses usages : le prix à payer est trop cher. Et ce qui vaut pour le PVC vaut pour toutes les saloperies industrielles et nuisibles.

Justement parce qu’on vous respecte, on trouve indigne de vous voir réclamer « une juste compensation » à ce qui n’a pas de prix, la vie d’un homme. Respectez-vous vous-mêmes. Savez-vous seulement à quoi ont renoncé ceux qui depuis des décennies font la grève perpétuelle ? Ceux qui ont refusé de plier, d’entrer en usine ou au bureau, de prendre des crédits, de faire 2,1 enfants, d’acheter un pavillon, une bagnole, une télé, des téléphones portables, de revendiquer du « pouvoir d’achat ». Ceux que vous nommez « marginaux », qui subissent les diktats du parti industriel et qui tâchent, à la mesure de leur faiblesse et de leur imagination, de ménager le peu de vivant que vous n’avez pas encore détruit.

Ceux que vous n’avez pas eu le cran d’imiter, parce que, tout de même, une vie entière volontairement sous le seuil de pauvreté, c’était pas votre choix. Pour nous, luddites, il y a plus de décence à tâcher d’être maîtres de son existence et de son travail – quitte à vivre de peu – qu’à se soumettre à la machine destructrice et à mendier des conditions d’esclavage supportables. En fin de compte, une société luddite lèguerait aux fameuses « générations futures » une Terre en meilleur état que la société industrielle. Mais bien sûr, cela irait contre « le sens de l’Histoire ».

Pour finir, syndicaliste, tu es bien hardi de nous croire ignorants du cancer et de ses horreurs. Grâce à ton activité et à celle de tes collègues, c’est en réalité aujourd’hui l’une des choses du monde les mieux partagées.

Pièces et main d’œuvre
Grenoble, le 10 avril 2012

Peut-on tirer une leçon de l’affaire des biberons toxiques ?

Je ne tiens pas une forme olympique, aussi, malgré ma déjà longue absence ici, je risque de ne pas faire des étincelles. Qu’on me pardonne ! L’affaire des biberons toxiques, que j’ai eu l’honneur de mettre au jour (voir les articles publiés précédemment), est exemplaire à plus d’un titre. Elle montre d’évidence que nous ne sommes que fictivement protégés contre les innombrables abus d’une industrie devenue mortifère per se, c’est-à-dire en soi. Dépourvue de la moindre morale, tenue de vendre quoi qu’il en coûte des objets de plus en plus souvent inutiles ou rendus obsolètes à court terme, l’industrie de masse se confond régulièrement avec le crime.

Et n’est-il pas criminel de vendre des tétines de biberons contre la loi, que l’on a stérilisées auparavant avec un gaz cancérogène, reprotoxique, génotoxique ? Évidemment, oui. Des millions de nouveau-nés depuis des décennies, dans les maternités françaises, et parmi eux des prématurés ou des petits affaiblis par la maladie, ont donc goûté par force un terrible poison. Et si j’écris « terrible poison »,  ce n’est pas pour faire trembler. L’oxyde d’éthylène est l’une des pires saloperies de la chimie industrielle. Qui a servi à fabriquer jadis le gaz moutarde, utilisé en 1917 pour gazer des hommes au combat. Qui a longtemps été un pesticide légal chez nous, avant d’être interdit dans toute l’Union européenne pour cet usage à partir de 1991.

Allons au-delà, car sauf sursaut que je souhaite ardemment, l’histoire pourrait bien s’arrêter là. Résumons le déroulement de cette affaire depuis la publication dans Le Nouvel Observateur de l’enquête que j’ai cosignée avec Guillaume Malaurie. Par chance, le ministre de la Santé Xavier Bertrand a réagi vivement dès le 17 novembre, date de parution de l’enquête, annonçant une enquête administrative et le retrait des tétines contaminées. Eh oui ! par chance. Car à la vérité, tout indique que c’est l’intervention de Bertrand qui a entraîné des réactions nombreuses dans toute la presse. N’oubliez pas, je vous prie, que la première mention de l’enquête date du mardi, deux jours avant, sur le site internet de L’Obs. Le jeudi, très peu de journaux avaient réagi à cette nouvelle fracassante, et c’est bien le communiqué ministériel qui a créé la boule de neige médiatique. Laquelle, comme il se doit, a aussitôt fondu au soleil de faits divers macabres et des pauvres petites phrases politiques habituelles.

Au risque de surprendre certains d’entre vous, j’ajoute que Bertrand a au fond correctement réagi. Ce suppôt sarkozyste a pris les devants et confirmé nos révélations tout en annonçant une immédiate réaction. C’est à ce stade que tout a lamentablement failli. Dans une société normalement éveillée – ce que nous ne sommes plus depuis belle lurette -, autorités morales et médicales, syndicats, associations, partis mêmes auraient donné de la voix et promis que la lumière serait imposée à nos gouvernants. Mais il n’en a rien été. La seule parole est restée celle du ministre. Aucun journaliste, à ma connaissance en tout cas, n’a daigné poursuivre, si peu que ce soit, le travail entrepris par Malaurie et moi-même. Il eût été facile de harceler l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, qui achète par millions des tétines empoisonnées. Et directement des hôpitaux du réseau, comme le très glorieux Robert Debré. Mais non. Que dalle. Nul n’a poussé dans ses retranchements les services de surveillance de la santé publique, dont la faillite est ici patente. Nul n’a posé la question clé de l’illégalité pourtant certaine de ces pratiques de stérilisation. Et aucun paparazzo même n’a tenté de savoir si la clinique de La Muette, où a accouché madame Sarkozy, délivrait aux mères des tétines passées à l’oxyde d’éthylène.

Un triomphe. Un triomphe de l’indifférence, du j’m’en-foutisme et de l’imbécillité globale de notre époque, capable de se shooter des heures chaque jour à la télé sans seulement ouvrir un œil quand il le faudrait tant. Le plus probable est que l’enquête promise par Bertrand conduira à un rapport qui enterrera le tout. Des intérêts économiques puissants sont en jeu, malgré les apparences, et en l’absence de toute pression sociale, tout est prêt pour l’étouffoir, sous lequel tout disparaît. Ce n’est pas glorieux pour nous. Pour notre presse si lamentable. Pour nos mouvements. Pour nos idées et nos valeurs. Je crois bien qu’il faut parler d’une défaite, importante selon moi.

PS : À moins que ? À moins que des parents de bambins ne lancent une association et ne traînent en justice les sacrés salopards qui sont les responsables et les coupables de cette folie ? Nous verrons.

L’industrie commande (sur les biberons encore)

Comme je ne suis pas rentré chez moi, je ne peux écrire ce que je voudrais ici. Mais je reviendrai sur le fond de cette affaire d’oxyde d’éthylène destiné à la stérilisation des tétines de biberons. Avant cela, rappel de base, utile au moment où toutes les autorités tentent de transformer un authentique scandale de santé publique en simple « dysfonctionnement ». La langue du pouvoir, d’un bois bureaucratique, est lénifiante par définition.

Moi, je dis et répète des choses simples. Des millions de tétines de biberons destinées aux maternités françaises, à l’usage même des nourrissons prématurés, sont stérilisés à l’oxyde d’éthylène. Ce gaz cancérogène, génotoxique, reprotoxique, a servi à la fabrication du gaz de combat appelé ypérite, ou gaz moutarde. Il a été utilisé massivement comme pesticide, avant d’être interdit dans l’Union européenne dès 1991.

C’est ce gaz terrifiant qui est utilisé pour stériliser des tétines. En toute illégalité, car les pièces abondent, qui prouvent que les industriels concernés ont violé la loi avec une grossièreté rarement égalée. Le reste n’est que palinodie. L’affaire des tétines de biberons, dont je souhaite ardemment qu’elle n’en soit qu’à ses débuts, montre la faillite des systèmes de protection. Elle résonne comme un signal d’hallali. L’industrie mortifère, l’industrie criminelle commandent. Voilà la réalité.

Ces bébés qu’on empoisonne (ter)

Je suis en vadrouille Dieu sait où, et je ne peux donc écrire ici. Mais j’ai des choses à vous raconter sur cette si funeste affaire des tétines stérilisées à l’oxyde d’éthylène. La manière dont les pouvoirs et divers potentats, jusqu’aux plus petits, parviennent à rendre ce vrai scandale insignifiant a quelque chose de passionnant. Mais peut-être que les choses peuvent encore changer. Rendez-vous à la fin de la semaine : je tâcherai de faire le point à ce moment-là.

Ces bébés qu’on empoisonne (une suite)

INFO OBS – Biberons toxiques : Xavier Bertrand ouvre une enquête

Publié le 17-11-11 à 11:45

Après les révélations du « Nouvel Observateur », le ministre de la Santé demande que « les biberons et tétines stérilisés avec de l’oxyde d’éthylène soient retirés dans les délais les plus brefs ».

Xavier Bertrand (AFP) Xavier Bertrand (AFP)

A la suite des révélations du « Nouvel Observateur » sur la stérilisation, dans les maternités, de biberons et tétines avec de l’oxyde d’éthylène, un gaz pourtant classé comme cancérogène depuis 1994, le ministre de la Santé, Xavier Bertrand, nous a fait parvenir le communiqué suivant. Dans ce texte, il reconnaît n’avoir été informé qu’hier « de ce problème ».

> Communiqué de Xavier Bertrand :

Stérilisation des biberons, tétines et téterelles avec de l’oxyde d’éthylène (cancérogène)

Ce procédé de stérilisation n’est pas autorisé pour les matériaux au contact des denrées alimentaires car ce produit est considéré comme cancérogène pour l’Homme. Pourtant il semblerait que des biberons, tétines et téterelles stérilisés avec ce procédé soient utilisés dans les établissements de santé.

En lien avec le ministère des Finances, Xavier Bertrand diligente dès aujourd’hui une enquête conjointe de l’IGAS, avec l’appui de la Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF), pour comprendre comment un tel dysfonctionnement a pu se produire :

– De la part des entreprises qui commercialiseraient des produits en contact direct avec des denrées alimentaires, stérilisés avec de l’oxyde d’éthylène.

– De la part des établissements hospitaliers qui les auraient achetés.

Les conclusions de l’enquête devront être rendues au plus tard à la fin de l’année.

La priorité du ministre est que les biberons, tétines et téterelles stérilisés avec de l’oxyde d’éthylène soient retirés dans les délais les plus brefs.

Xavier Bertrand veut également aller au bout de l’enquête et en tirer toutes les conséquences en termes de responsabilités.

Il faut noter que, face à des produits cancérogènes, la dangerosité dépend généralement de la durée et la fréquence d’exposition.

(Lire l’intégralité de l’enquête « Ces bébés qu’on empoisonne dans « le Nouvel Observateur » du 17 novembre 2011)