Si je pouvais changer en force matérielle le dégoût qui me ravage, je crois réellement qu’ils seraient tous balayés. Tous les salauds, et ça fait du monde. Je suis au-delà de l’écœurement, au-delà du pleur, mais en pleine souffrance, car d’épouvantables humains sont en train de se livrer à une chasse au Loup, à l’ancienne, comme les barbares qu’ils sont et seront. Vous lirez plus bas deux communiqués, qui disent les faits. Un parc national français met la main à la belle ouvrage, organisant une battue de manière qu’un loup sorte de l’espace soi-disant protégé avant d’être abattu.
C’est immonde, c’est évidemment une régression sans appel, et cela ridiculise un peu, beaucoup, toutes ces excellentes personnes qui ont cru en la pompeuse « politique de protection de la nature ». Cette politique lancée en 1971 par la création du ministère de l’environnement, puis la si fameuse « Loi n° 76-629 du 10 juillet 1976 relative à la protection de la nature ».
C’est fini, pauvres amis des associations. Les masques ne cessent de tomber depuis tant d’années qu’on est surpris de constater qu’il y a encore quelque chose à dévoiler. J’ai dénoncé dans Qui a tué l’écologie ? la dérive, la dégénérescence des associations officielles, celles qui envoient leurs gens manger les petits fours dans les sauteries ministérielles. Je ne regrette qu’une chose, et c’est d’avoir parfois retenu ma plume, de peur d’être encore moins compris que je ne l’ai été. Mais cette fois, l’Empereur du conte d’Andersen est désespérément nu.
C’est une Bérézina. Et pour m’en tenir au Loup, à mon si cher Loup, animal aussi réel que mythique, et même mythologique, je veux au moins leur dire en face que je leur crache au visage. À toute cette bande qui regroupe chasseurs fanatiques, détrousseurs de subventions de la FNSEA, droite à la façon Estrosi – le maire-histrion sarkozyste de Nice, gauche à la manière Ségolène Royal, qui a osé déclarer qu’il y avait trop de loups – ils sont 300 ! – en France.
Je vois qu’aucun compromis n’est possible avec ces gens-là, qui ne s’arrêteront jamais. Les tueurs de loups, jusqu’à Bové, sont les héritiers d’une histoire maudite, dans laquelle les hommes ont tous les droits, et jamais aucun devoir. La bataille en cours est peut-être perdue, et le long conflit engagé au nom de la vie est peut-être désespéré, mais quant à moi, je le mènerai jusqu’au bout, flamberge au vent. Qu’au moins nous osions dire ce que nous pensons ! Si nous devons plier le genou en face de leur arrogance armée, nous le ferons, mais dans l’honneur, sans jamais renoncer à hurler avec nos frères animaux. Vive le Loup ! Mort aux cons !
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Communiqué de FERUS
le 10 juillet 2014
Autorisation pour tuer un loup du parc national des Écrins : ILS SONT DEVENUS FOUS !
Les autorités françaises touchent décidément le fond… Puisqu’on ne peut pas abattre un loup, espèce protégée, dans le cœur d’un parc national, on va donc faire une battue d’effarouchement (et au passage déranger toute la faune sauvage en pleine période de reproduction notamment pour les chamois, bouquetins, chevreuils, tétras-lyres etc) pour faire sortir le loup du parc et le flinguer ensuite.
C’est ce qui est actuellement en train de se passer dans le parc national des Écrins depuis ce matin, suite à des attaques sur troupeaux dans le Valgaudemar.
« L’opération a été organisée par le parc national des Écrins en concertation avec des représentants des agriculteurs. C’est avec des pétards de forte puissance, qu’une quinzaine d’équipes constituées d’un agent du parc et d’un éleveur, sont parties des crêtes, formant une « ligne » qui, en descendant, doit repousser le prédateur. » indique le parc national des Écrins aujourd’hui sur son site web en tentant de justifier cette opération HONTEUSE. Le parc des Écrins indique également que « le conseil scientifique a donné son accord pour cette démarche. » SCANDALEUX !
Le préfet des Hautes-Alpes a signé de son côté une autorisation de prélèvement pour tuer un loup dès qu’il franchira les limites protectrices du parc.
Le loup est une espèce protégée. Les parcs nationaux sont les ultimes refuges pour la faune sauvage et les moutons ne devraient pas en être la priorité (c’est dans le cœur du parc national que les attaques ont eu lieu).
RENDEZ LES PARCS NATIONAUX AUX LOUPS ET A LA FAUNE SAUVAGE ET STOP A CES PRATIQUES MOYENÂGEUSES !
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Communiqué de l’ASPAS
Communiqué de presse, le 10 juillet 2014
Ségolène Royal chasse une espèce protégée dans un espace protégé. Où va la protection de la nature ?
Alors que Mme Royal reconnaissait le 28 juin dernier que « pour la première fois les dommages n’ont pas augmenté entre 2012 et 2013 » ses services et préfectures organisent « la chasse au loup » y compris au cœur même du Parc National des Écrins, zone censée préserver le patrimoine naturel des Français.
Le Préfet des Hautes-Alpes vient d’autoriser des battues d’effarouchement en zone cœur du Parc National des Écrins ! Alors que ces espaces sont en théorie les mieux protégés par l’arsenal législatif français (interdiction de perturbation sonore entre autres), des chasseurs, lieutenants de louveterie, agents ONCFS et de parcs nationaux sont depuis tôt ce matin en train d’effaroucher l’ensemble de la faune sauvage du parc des Écrins pour tenter d’en faire sortir des loups, attendus en limite extérieure au parc par des chasseurs pour être abattus !
Cela représente une très grave entorse à la réglementation sur les parcs nationaux, à une période où la plupart des jeunes animaux sauvages sont totalement dépendants de leurs parents. Ces effarouchements à l’aide de pétards et autres moyens sonores vont gravement perturber le milieu, avec de graves conséquences pour une grande partie de la faune sauvage.
L’ASPAS dépose donc un recours aujourd’hui même contre ces arrêtés tout aussi illégaux que dangereux.
Par ailleurs, le même préfet des Hautes-Alpes a annoncé mettre en place une mesure « expérimentale » consistant à ne plus faire de constat et d’expertise lors « d’attaque » sur des troupeaux concernant moins de 5 animaux. Les éleveurs seraient donc remboursés sans constat, et les dégâts directement imputés au loup ! Quelle que soit la cause de la mort …
L’ASPAS demande à Mme la Ministre et aux préfets de ne plus céder au populisme anti-loup qui ne résoudra en rien les problèmes de la crise de la filière ovine. Ceux-ci sont dus à des accords commerciaux internationaux et non à la présence de 300 loups. Nos voisins espagnols cohabitent avec plus de 2500 loups, les italiens avec 1500. Pourtant là-bas, il n’y a pas de battues au loup, ni dans les espaces protégés, ni ailleurs. La filière ovine n’y est pas non plus en crise.
L’ASPAS exhorte la ministre de l’Écologie à passer, enfin, des discours aux actes concernant la protection de la biodiversité, dont le loup est un bel ambassadeur, pour le respect du patrimoine national et des générations futures.
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