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Hollande et la haine (bonhomme) du vivant

Mais quel président ! Dieu du ciel, quel petit personnage ! Je vous invite à lire l’entretien que François Hollande a donné au Chasseur français de novembre. Merci à Raymond Faure de m’en avoir adressé la copie, que vous lirez ci-dessous. Peut-être est-ce un peu en désordre, et je plaide de toute façon coupable, car j’atteins vite mes capacités techniques. N’importe, non ?

Le fond de l’affaire est tragicomique. Notre président est là en campagne électorale, et adresse tous les mamours du monde au million de chasseurs français, dont la plupart enverront bouler, quoi qu’il arrive, les candidats de notre maître provisoire. Or donc, on apprend de la bouche élyséenne que les chasseurs aiment et protègent la nature et que les zadistes ont fait de la France un « terrain d’exercice de groupes venus de loin et qui contestent l’idée même de progrès ». Tout est rose, dans le propos présidentiel, aussi rose que la peau des cochons industriels farcis d’antibiotiques. Le système agro-alimentaire est parfait, c’est la saison des cèpes, notre vin est somptueux, etc. Ses conseillers lui ont inspiré les réponses les plus imbéciles qui soient, mais à la vérité, ce sont visiblement celles qui viennent spontanément aux lèvres de Hollande. Pouah !

Une mention pour sa diatribe contre les Loups. L’espèce est protégée – dommage, hein ? -, mais comme ce vilain animal se multiplie et s’attaque aux moutons – ce que ne font pas les abattoirs, n’est-ce pas ? -, eh bien, il faut buter les surnuméraires. On a compris que l’heure du massacre avait une nouvelle fois résonné dans les campagnes, et que la tuerie serait menée à son terme grâce à l’aide professionnelle des chasseurs. Voilà un type qui demain, se lancera dans des discours pareillement préfabriqués sur la biodiversité et la crise climatique. Jocrisse, va !

Un dernier point personnel : lorsque j’étais sur mon lit d’hôpital, après avoir reçu trois balles des frères Kouachi, j’ai reçu un appel téléphonique de François Hollande. J’avais envisagé de le voir, mais d’évidence dans un moment d’égarement, car je n’ai évidemment rien à lui dire. Et au fond de moi, je ne suis pas peu fier d’avoir été si peu considéré par nos Excellences après la fusillade du 7 janvier 2015. Je ne suis pas aveugle : quantité d’officiels se sont succédé auprès des rescapés de Charlie. Ou se sont montrés en compagnie des survivants debout du journal. Pour ma part, j’ai été – heureusement – épargné. Le coup de fil présidentiel a sans doute été suggéré en une sorte de rattrapage par quelque conseiller se pensant avisé. Mais moi, je les avise tous que je ne ferai jamais partie de leur monde, fût-ce à la marge.

Comment je vais ? Je crois bien avoir perdu mon sens de l’équilibre, car je me suis étalé dans les grandes largeurs, à deux reprises. Ça fait mal ? Eh bien oui. Mes amitiés à vous tous. Vraies.

 

Chasseur Franc?ais nov. 2015 (1)Chasseur Franc?ais nov. 2015 (2)Chasseur Franc?ais nov. 2015 (3)Chasseur Franc?ais nov. 2015 (6)Chasseur Franc?ais nov. 2015 (4)Chasseur Franc?ais nov. 2015 (9)Chasseur Franc?ais nov. 2015 (7)Chasseur Franc?ais nov. 2015 (8)Chasseur Franc?ais nov. 2015 (5)

 

Les chasseurs sont des gens formidables

Merci à Yves V.

Je voulais vous faire partager mon admiration pour les chasseurs, espèce remarquablement installée dans son biotope. Les biologistes utilisent pour caractériser cette qualité le mot « opportuniste ». On dira d’un loup qu’il est opportuniste parce qu’il est capable de s’adapter à un grand nombre de situations, ce qui le rend plus fort. Mais je me rends compte que mon rapprochement est absurde, car le Loup invente, car le Loup imagine, tandis que le chasseur ne fait que copier, se répétant à l’infini. Je retire donc le mot opportuniste, qui est un compliment sous ma plume, et le remplace par celui de combinard.

Dans les deux documents ci-dessous, vous verrez jusqu’où les chasseurs poussent l’art de la pression et de l’embrouille. Il vous suffira de cliquer en bas sur les deux titres (Le sénateur toujours présent et Tuer plus vite encore). Ainsi vous verrez que, profitant des excellentes dispositions gouvernementales à leur endroit, les chasseurs réclament un permis de tuer les bêtes simplifié. Au motif goûteux que les socialistes au pouvoir ont « engagé une réforme judicieuse pour rendre le passage de l’examen du permis de conduire plus rapide, moins coûteux, et surtout sans contraintes inutiles ». Pardi !

L’autre info, très drôle, montre que les élus de la République font semblant de prendre au sérieux n’importe quel argument. La chasse à la glu – cette barbarie consiste à encoller les oiseaux sur les branches où ils se posent – serait un formidable moyen de lutter contre les incendies de forêt. Je dois en convenir : il fallait y penser. Sur ce, du thé.

Le senateur toujours  présent

Tuer plus vite

Le Loup est une frontière mentale

Décidément ! Après Anne et Gérard, voilà qu’un autre lecteur de Planète sans visa – Daniel – m’envoie une note qui mérite amplement publicité. À nouveau, le Loup est menacé de toutes parts en France. Revenu naturellement d’Italie au tout début des années 90 du siècle passé, il tente de reconquérir quelques-uns de ses territoires historiques. Car le Loup a été partout dans ce petit bout de continent que les hommes appellent la France depuis une poignée de siècles. Et ces mêmes hommes l’ont éliminé à coups de fusils et d’appâts à la strychnine : vers 1920, il ne restait plus chez nous aucun de ces grands sauvages.

Je vais tâcher de ne pas radoter inutilement : la défense du Loup fait pour moi partie du bagage de route de tout écologiste. Et il sert de marqueur très sûr pour juger de l’état d’esprit des humains. J’ai souvent dit – et je maintiens – que des gens respectables, tel José Bové par exemple, ne pouvaient en même temps se prétendre écologistes et vouloir la mort de la Bête, pour une seconde fois. Dans le meilleur des cas, ces gens, aussi sympathiques qu’ils puissent être, ne sont que des environnementalistes. Ce qui compte à leurs yeux, c’est ce qui entoure, « environne » le domaine des humains, le seul à ne pas tolérer la moindre limite. Mais moi, qui défends l’existence de toutes les formes de vie, dont celle des hommes bien sûr, je vois bien ce que leur point de vue dissimule de refus définitif du sauvage.

Encore un mot, personnel. Des amis me demandent, en référence à mon message précédent, ce que signifie au juste des « nuages anthracite ». Eh bien, une violente bourrasque de tristesse et même de désespoir. Qui s’ajoute à des douleurs physiques parfois incontrôlables. Cela passera, n’est-ce pas ?

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L’envoi de Daniel, qui relaie le texte de Pierre Peyret, de l’association Ferus. Le contexte est celui-ci : l’État est en train de se coucher devant les nombreux lobbies qui ne supportent pas la coexistence. La biodiversité, c’est pour les autres, toujours pour les autres. Du coup, on cherche les moyens de « légaliser » des tirs contre ces contrebandiers et saute-frontières que sont les loups. Comment osent-ils ?

LE TEXTE

La consultation publique du nouveau projet d’arrêté fixant les conditions et limites dans lesquelles des dérogations aux interdictions de destruction peuvent être accordées par les préfets concernant le loup et du Projet d’arrêté fixant le nombre maximum de spécimens de loups dont la destruction pourra être autorisée pour la période 2015-2016 vient de s’ouvrir.

Le premier fixe les conditions et limites aux tirs de loups accordés, prévoyant une extension des territoires et des périodes d’autorisation, le second fixe le nombre de loups à tuer à 36 individus.

En résumé le premier rappelle que les unités d’actions correspondants aux zones où la prédation est probable, fixées par le préfet, ne peuvent inclure le cœur des parc nationaux.

Les [directions départementales des territoires et de la mer] DDTM gardent la main sur l’interprétation de la notion de « troupeau protégé  ou ne pouvant l’être » permettant de mettre en œuvre ou pas les dispositifs de tirs d’effarouchement au moyens de tirs non létaux notamment, tirs toujours interdits au sein des parcs nationaux sauf pour les parcs nationaux qui autorisent la chasse en zone cœur (Cévennes) (soumis à autorisation du directeur de parc).

Il en est de même pour les tirs de défense consécutif à une prédation qui peuvent être mis en place pendant toute la durée de la présence du troupeau sur le territoire soumis à la prédation et pour ce qui concerne les communes en unités d’actions durant toute la durée de l’arrêté ministériel jusqu’à 5 ans maximum.

Le tir de défense renforcé est maintenu, toujours sous contrôle de l’ONCFS ou lieutenant de louveterie, et peut être réalisé par plusieurs personnes simultanément (max 10) désignées par le préfet après avis de l’ONCFS.

Les tirs de prélèvement sont maintenus et suspendus du 1er mars au 30 avril.

Des tirs de prélèvements renforcés pourront être mis en œuvre et maintenus sur une période de 6 mois tant que les troupeaux demeurent exposés à la prédation.

Ces tirs de prélèvements pourront se réaliser à l’occasion de battues de chasse ordinaires ou administratives, sous la responsabilité d’un agent ONCFS, ou lieutenant de louveterie ou chasseur désigné, mais aussi à l’occasion de chasse à l’approche ou à l’affût de grands gibiers.

Pour ce qui concerne le second projet, la ministre Ségolène Royal et le ministre Stéphane Le Foll viennent de porter le plafond pour juin 2015- juin 2016 à 36 loups « mâles, femelles, jeunes ou adultes ».

consultation complète ici :

http://www.consultations-publiques.developpement-durable.gouv.fr/spip.php?page=article&id_article=1022

Cordialement,

Pierre Peyret
Vice président Ferus- coordination loup
www.ferus.fr

Un appel pour les renards

J’ai reçu un message d’une lectrice régulière de Planète sans visa, Anne, et je ne pouvais faire moins que le relayer. Faut-il le rappeler ? La barbarie est une.

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Salut,

L’autre jeudi, l’amicale des chasseurs d’Assérac est venue sur le petit pré de Kermalinge dans lequel nous faisons du foin depuis 12 ans et qui appartient depuis peu au Conservatoire du Littoral. Ils ont fait venir un spécialiste de vénerie souterainne, afin d’éradiquer le terrier de renard qui se trouvait là.

Ils ont massacré des renardeaux de 2 mois en les faisant dechiqueter par leurs chiens au fond du terrier. Barbarie absolue. Je suis choquée, je ne décolère pas. Et Marc aussi. Je pleure « mes » petits renards de Kermalinge. De plus, ils ont roulé en bagnole dans notre beau foin prêt à être fauché… alors qu’une partie de ces gens sont eux-même agriculteurs.

Les renards sont toujours classé comme « nuisibles » dans notre beau pays de France. Ils sont donc persécutés sans pitié. Et ce, même hors période de chasse. Puisqu’il faut encore le préciser en ce début de 21 ème siècle, les renards sont indispensables à l’équilibre des écosysèmes. Ce sont des amis précieux pour la biodiversité dont ils font partie.

Dans le petit pré de Kermalinge, par exemple, ils participent à la régulation d’une importante population de lapins de Garenne qui sans prédateur sera en surpopulation, deviendra malade, et dégradera l’équilibre de la dune grise voisine. Mais partout, ils sont les alliés des écosystèmes et de l’agriculture ( un renard prélève 10 000 campagnoles par an).

L’ASPAS a ouvert une pétition pour la Ministre de l’écologie. Si ce n’est déjà fait, je voudrais bien que vous la signez.

Voici le lien: http://www.mesopinions.com/petition/animaux/protegeons-renards/13081

Merci

Nos loups sont leurs éléphants

Je suis toujours à l’hosto. Bien sûr. Une kiné formidable – Hélène – a eu ce jour une idée purement magique. Grâce à un appareillage très simple, elle a immensément amélioré ma vie quotidienne. Il s’agit d’un équipement que j’installe sur mon pied droit pour compenser des pertes occasionnées par les balles du 7 janvier. Et en plus, j’ai vu le soleil.

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Vous trouverez ci-dessous un papier de Sciences et Avenir, basé sur un reportage de l’AFP au Botswana, pays africain comparable au nôtre par la taille. On se doute que les ressemblances s’arrêtent vite, mais il n’est pas interdit de faire un rapprochement. On verra – vous verrez peut-être – comme il est dur de cohabiter des éléphants capables de ravager un champ de maïs en un quart d’heure.

Quand on est pauvre, il est inconcevable de préférer la liberté des éléphants à la pitance de ses gamins. Sûr. Pourtant, si l’on veut sauver au moins une partie de la si grandiose diversité des espèces vivantes, il faudra bien trouver quelque chose. D’autant que l’éléphant est une espèce parapluie. Cette expression est utilisée en écologie scientifique pour désigner des animaux dont la protection entraîne peu ou prou celle de beaucoup d’autres qui vivent sur leur territoire. Sauver l’éléphant, c’est certainement protéger des milliers d’autres formes vivantes, y compris d’ailleurs végétales.

Donc, aucun doute : il faut se battre avec les paysans pauvres, ceux que le marché mondial pulvérise chaque jour un peu plus, et pour les éléphants. Le rapprochement – un simple rapprochement, j’y insiste – avec la France permet de se poser des questions bien plus proches de nos existences. Pourquoi un pays riche, qui possèdes des millions d’hectares de forêts et de friches, est-il incapable de supporter la présence de 300 loups ? Je ne vous en parle pas – j’ai tort -, mais une sorte de petite guerre – malsaine et sordide – est en train de s’emparer des Alpes et de l’Est, et bientôt des Cévennes, voire de Fontainebleau.

Indiscutablement, le Loup progresse chez nous, après 70 ans d’absence. Pas un politique n’est capable de dire que les envolées lyriques au sujet de la biodiversité – celles des tribunes de l’Unesco, par exemple – doivent s’appliquer, en priorité, au Loup. Le Loup, cet éternel mal-aimé qui réunit contre lui la droite, la gauche et une partie notable du mouvement dit altermondialiste.

C’est tragiquement simple : si nous reculons à propos de 300 loups, il ne se trouvera aucun raison de se battre pour les requins, les phoques, les tigres, les éléphants bien sûr. Et ne parlons pas de ces sales bêtes de vipères et de guêpes.

PS : Défendre le Loup comme je le fais depuis tant d’années est d’une facilité totale. Je ne risque rien. Sauf quelques vrais désagréments. Ainsi, une journaliste radio que je tenais pour une amie depuis plus de quinze ans, et qui m’invitait pour la sortie de mes livres, a-t-elle décidé que je n’existais plus. Ma foi, c’est comme cela.

Éléphants du Botswana : quand intérêts humains et conservation s’affrontent

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

L’interdiction de chasser l’éléphant d’Afrique ne met pas tout le monde d’accord. Et ses premiers opposants sont les Botswanais eux-mêmes, qui dénoncent ses conséquences désastreuses sur l’économie et l’agriculture.

Les pachydermes du Botswana, au sud de l'Afrique, représentent plus d'un tiers de la population totale d'éléphants d'Afrique (Loxodonta africana). © Alexander Joe/AFP

Les pachydermes du Botswana, au sud de l’Afrique, représentent plus d’un tiers de la population totale d’éléphants d’Afrique (Loxodonta africana). © Alexander Joe/AFP

DISPARITÉS. La population des éléphants d’Afrique connaît une situation paradoxale. Au centre et à l’est du continent, les troupeaux deviennent de plus en plus petits, victimes d’un braconnage intense. Au sud et à l’ouest, ils grandissent, à raison de 4% par an. Au sud, pour poursuivre cet effort de conservation jusque-là payant, le Botswana a adopté une mesure radicale. L’état qui abrite plus d’un tiers des pachydermes africains, a interdit en janvier 2014 la chasse de ces animaux. Problème : les conséquences économiques sur la population rendent la mesure très impopulaire tout en faisant des locaux des ennemis de la conservation de l’espèce.

Des conséquences économiques terribles

Le village de Mabele est l’un des plus impactés par l’interdiction. Situé entre plusieurs réserves ouvertes, il est souvent la cible des incursions des pachydermes. Debout au milieu de son champ de maïs ravagé par les éléphants, Minsozie, mère de sept enfants, témoigne de sa lassitude auprès de l’AFP : « Quand on pouvait chasser les éléphants, ça n’arrivait pas. Les éléphants ont tout mangé, nous n’aurons pas de récolteJe ne sais pas ce que nous allons faire. L’argent que gagne mon mari, ça ne suffit pas. Et l’État compense trop peu. » Avant l’interdiction, les villages regroupés en communautés disposaient d’un quota d’éléphants qu’ils pouvaient abattre, principalement des vieux mâles. Ces permis de tuer étaient rachetés par des agences de safari spécialisées, générant des revenus substantiels pour les habitants et les fonds de conservation. « La chasse nous rapportait plus de 400.000 euros par an. Nous avions investi dans des services pour la population, (en achetant) notamment six tracteurs pour l’agriculture » raconte Amos Mabuku, président du fonds de conservation de l’Enclave de Chobe, qui administre Mabele et quatre autres villages.

Les safaris photographiques apportent un revenu aux habitants. Malheureusement, il n’est pas encore suffisant pour égaler celui découlant de la chasse.© Tim Sloan/AFP

Trouver un compromis

Le gouvernement, qui a déjà mis en place des aides financières, souhaite avant tout trouver un accord. Pour lui, l’écotourisme est la solution. Il souhaiterait en effet voir se développer dans des villages jouxtant les réserves comme Mabele des lodges, des safaris photographiques et autres services touristiques. « La chasse ne fournit des emplois que pendant la saison désignée, c’est une forme de revenus fondée sur la consommation« , explique Tshekedi Khama, ministre de l’Environnement. « Nous préférons des formes de revenus durables, qui permettent de préserver les espèces. » Malheureusement, si plusieurs villageois sont déjà employés dans le secteur du tourisme, leurs revenus sont loin encore de compenser ceux apportés par la chasse. Et les habitants attendent du gouvernement une solution immédiate. Ce que promet justement la ré-autorisation de la chasse, contrôlée par des quotas promet des retombées immédiates, bien plus perceptibles que les bénéfices lents mais durables d’un écotourisme, qui a pourtant fait ses preuves ailleurs.  « L’attitude des gens a changé. Avant, on leur disait ‘protégez, et vous en tirerez un profit’. Aujourd’hui, ils nous demandent : « Protéger ? Pour quoi faire ? » Le message est brouillé« , déplore Amos Mabuku.