Archives de catégorie : Climat

Un pape nous est né

Pour le cas où ce ne serait pas évident, cette précision : je ne suis pas catholique. J’ai pourtant passé la journée de samedi dans un monastère avec des gens qui, dans leur majorité, le sont. Et j’en ai tiré de la joie, et même ce que je dois appeler du bonheur. Il est trop tôt pour en parler publiquement, et je ne le ferai donc pas. Sachez qu’un petit groupe a décidé d’avancer. Avec les catholiques, et parfois malgré eux. Autour de ces questions qui m’obsèdent : la crise écologique, la destruction de tant d’équilibres essentiels, l’anéantissement de milliers de formes de vie uniques. Mes interlocuteurs catholiques rassemblent leurs inquiétudes dans une formule qui ne me gêne pas : défense de la Créature, défense de la Création.

Je ne vais pas ici refaire l’éternel procès du catholicisme et de ses institutions. Cela serait facile, mais parfaitement vain. Mon point de vue est simple, mais je ne le crois pas simpliste : si nous ne nous unissons pas, si nous ne rassemblons pas des forces qui aujourd’hui s’ignorent ou s’affrontent, nous avons perdu. Disant cela, je ne délivre aucun blanc-seing à qui que ce soit. Je constate une sorte d’évidence. En face d’un danger majeur, il faut défendre le coeur, il faut sauver la vie.

Et je vais tenter un rapprochement, qui n’est en aucune manière une comparaison, j’y insiste. Un simple rapprochement. Le parti communiste allemand de la fin des années 20 du siècle passé était un parti ignoble. Stalinien jusqu’à l’os. Ses chefs étaient des imbéciles, soumis à l’autorité du Komintern et donc de Staline. Ce qui les rendait aveugles à tout. Ils refusèrent obstinément, dans les années décisives qui menaient droit à Hitler, le moindre rapprochement avec les sociaux-démocrates de l’époque. Pour les staliniens, ces derniers étaient pire qu’Hitler, oui. Des « sociaux-fascistes » qui contestaient l’influence communiste auprès des ouvriers, et les trompaient sur leurs véritables intérêts.

Tous finirent dans les camps. Préférant l’absurdité des slogans à la seule voie susceptible d’arrêter le grand malheur. Et dans les camps nazis que, souvent, ils inauguraient – Dachau, par exemple, dès 1934 -, ces désolants personnages trouvèrent encore la force d’assassiner certains de leurs adversaires politiques, prisonniers comme eux. Hélas oui, des communistes allemands prisonniers d’Hitler assassinèrent sans état d’âme d’autres prisonniers politiques, qui ne convenaient pas à leur folie.

Que veux-je dire ? L’Église catholique est une grande puissance de ce monde. Du jour où elle utiliserait son influence pour aider à mieux comprendre la crise écologique et à la combattre, nous aurions fait collectivement un pas. Et je suis pour ma part d’accord pour être l’un des soutiers de cette audacieuce entreprise.

Je lis ce dimanche, dans le journal britannique The Independent on Sunday, un article très intéressant (1). Vraiment. Le pape – oui, ce pape-là, qu’on n’est pas obligé d’aimer – s’apprêterait à faire un discours historique depuis la tribune de l’ONU. Selon James Macintyre, Benoît XVI dira bientôt que la lutte contre lé dérèglement climatique est une « obligation morale » pour tous les catholiques de la planète.

Cela n’efface pas d’autres discours ? Cela n’enlève rien au reste, qui reste, justement ? Sans doute, oui. Mais je veux tenter ce qui peut l’être. Et je continuerai donc.

(1) http://news.independent.co.uk

Coïncidence ou signal ?

Connaissez-vous James Hansen ? C’est un éminent scientifique américain, directeur de l’Institut Goddard pour les études spatiales. Considéré comme l’un des meilleurs spécialistes mondiaux du climat, il a eu maille à partir, à la fin de 2006, avec la Nasa, son principal client.

La Nasa, selon Hansen du moins, voulait alors l’empêcher de s’exprimer publiquement sur la crise climatique en cours. Il est vrai que la question, sous le règne misérable de W. Bush, est devenu un enjeu politique décisif. Bref, Hansen était menacé du baîllon, sous la forme d’une sanction financière pénible à ce niveau de recherches.

On comprend mieux pourquoi aujourd’hui. Cet été, Hansen a signé avec cinq co-auteurs une retentissante étude appelée Climate change and trace gases (1). Je me vois contraint de la résumer, à mes risques et périls. Hansen met en cause le consensus officiel, péniblement obtenu par les scientifiques du Groupe Intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), qui fait autorité en la matière.

Selon Hansen et ses co-auteurs, la situation réelle est bien plus grave. Notamment à cause des risques d’inversion de l’albedo. Pour simplifier, disons qu’aux pôles, une grande partie des rayons du soleil sont renvoyés dans l’atmosphère par la masse blanche des glaces gelées. Or le réchauffement fait disparaître de plus en plus vite la banquise de l’Arctique et commence à disloquer des morceaux de calottes au Groënland et en Antarctique. Ce qui est redoutable, car l’eau libre absorbe, elle, la chaleur solaire, ce qui accroît le réchauffement global, lequel augmente la fonte des glaces, etc. Ce qu’on appelle une boucle de rétroaction positive. Positive, façon de parler.

L’étude de Hansen rapporte bien d’autres faits angoissants. Le GIEC aurait tort, et le niveau des mers pourrait monter, d’ici 2100, de cinq mètres au moins, et peut-être bien plus. Or le GIEC, empêtré dans de multiples considérations étatiques, diplomatiques, tenu par l’application d’un consensus mondial de ses chercheurs pour chacun de ses rapports publics, en reste pour l’heure à une estimation de 59 centimètres d’élévation à la fin de ce siècle.

Si Hansen a raison, et je n’en sais rien, la situation est en train d’échapper à tout contrôle humain, et nous connaîtrons de tels désastres que je préfère me boucher les oreilles, et les yeux. Il n’est en tout cas pas seul à évoquer le pire. Le grand journaliste anglais Fred Pearce publie ces jours-ci à Londres un nouveau livre, With Speed and Violence. Coïncidence ou vrai signal ? Il y émet l’hypothèse, hélas sérieuse, que le GIEC sous-estime quantité de phénomènes qui ne peuvent qu’aggraver le dérèglement climatique. Et parmi eux, cette fonte incroyable des sols gelés du nord du Canada et de la Sibérie, qui libèrent un gaz à effet de serre bien plus puissant que le CO2 : le méthane. Il constate en outre que le niveau des mers, il y a 14500 ans seulement, est soudainement monté à une folle allure, ne laissant pas le temps de s’adapter aux nouvelles conditions. Faut-il rappeler qu’à cette époque, la planète était à peu près vide d’humains ?

La question que je me pose ce matin, alors que brille le soleil derrière ma fenêtre, est un brin obsédante. Comment convaincre nos peuples, qui ne pensent qu’à consommer davantage, qu’il faut briser là ? Trouver d’autres voies. Imaginer à bride abattue une autre manière de conduire nos vies ? Ne parlons pas de nos (ir)responsables politiques, car à quoi bon ? Tous se battent pour que nous vendions davantage de bagnoles aux Chinois. Après Sarkozy et tous autres, le Déluge ! Remarquez que le Grenelle de l’environnement commence dans deux mois environ. Sûr qu’une solution va en surgir. Sûr, sûr, sûr. Rions, en attendant mieux.

(1) www.planetwork.net/climate/Hansen2007.pdf

Ceux qui croient au Père Noël

Je ne sais si vous faites partie de la catégorie. Peut-être. D’un côté, croire au Père Noël est une bien belle aventure individuelle. Mais lorsqu’elle touche un peuple entier, cela devient plus embêtant.

Depuis qu’existe la blogosphère, il n’a pas manqué de commentateurs pour écrire à propos du Net toutes les sottises du monde. Parmi elles, cette idée qu’en « dématérialisant » de nombreux échanges, en limitant certains déplacements, en se contentant d’échanger des baisers par le réseau, on contribuerait fatalement à soulager la planète.

Hum. Une quarantaine de poids lourds de l’industrie informatique mondiale, dont Dell, Google, Intel, Hewlett-Packard, IBM, ont créé un machin appelé Climate Savers Computing Initiative (CSCI), censé lutter contre le gaspillage d’énergie des ordinateurs. Le WWF, ou Fonds mondial pour la nature, les conseille.

L’initiative paraît excellente, mais elle est en réalité consternante. Car ce qui se cache derrière elle n’est autre qu’un immense gaspillage de plus. L’auriez-vous imaginé ? 50 % de l’énergie des PC du monde entier disparaît purement et simplement sous la forme de chaleur. Elle se dissipe dans l’éther. Et faut-il parler des systèmes de veille, de ces centaines de millions d’ordinateurs qui ne s’éteignent jamais ?

Autre chiffre proprement hallucinant : selon un rapport du cabinet Gardner Group, le Net et les nouvelles technologies de l’information émettent 2 % de la totalité des gaz à effet de serre de la planète. Autant que la totalité des transports aériens !

Comme ces excellents industriels de l’informatique sont aussi de bons citoyens, ils ont accepté un plan qui prévoit d’améilorer l’efficacité de leur matériel. À les coire, mais nul n’est obligé, 54 millions de tonnes de gaz carbonique pourraient ainsi ne pas rejoindre l’atmopshère d’ici à 2010. À les croire. Mais je ne les crois pas. D’ici là, j’en fais le pari, quelqu’un aura trouvé un nouveau truc sensationnel qui aura le léger inconvénient de gravement nuire au climat. Vous vous souvenez des délirantes campagnes, chez nous, en faveur de la climatisation dans les automobiles ? En quelques années, alors que nous vivons dans un pays tempéré, la pub est parvenue à nous faire croire que c’était in-dis-pen-sable. Or la clim’ augmente la consommation d’essence d’environ 15 % en moyenne.

Amis du Père Noël, bonne journée derrière l’écran. Et surtout, n’oubliez pas la veille !

La Chine au bord du collapsus

juillet 2002 (Politis)

Tout va pour le mieux en Chine, où la croissance atteint encore 7% par an. La bagnole individuelle triomphe, Shanghaï passera bientôt devant Hong-Kong, et l’Occident y vend centrales nucléaires et bonnes céréales. Mais le krach écologique menace pourtant : le désert est aux portes de Pékin, les villes manquent d’eau, la crise agricole semble sans issue.

Longbaoshan, un village de 700 habitants situé à 70 km au nord-ouest de Pékin, est désormais célèbre dans toute la Chine. Une dune de sable s’en approche à la vitesse fulgurante de 8 à 9 mètres par an, et n’en est plus qu’à une soixantaine de mètres. L’avancée du désert et les tempêtes de sable sont devenus des sujets de conversation obsédants, jusque dans la presse officielle.
Pour cause : chaque printemps, Pékin devient jaune, rouge, orange, au point parfois que la circulation s’arrête et que les piétons ne peuvent plus avancer que masqués. Ce smog surchargé de particules vient tout droit de Mongolie intérieure, et il fait trembler les bureaucrates, qui en arrivent à craindre pour les Jeux Olympiques, prévus en 2008.

Que se passe-t-il ? On le sait parfaitement : la déforestation massive, le surpâturage, la surexploitation des sols et un usage devenu fou de l’eau changent la Chine en un grand pays malade. 2,7 millions de km2 – cinq fois la France ! – sont d’ores et déjà désertiques, dont 1,74 million seraient d’origine humaine, et au moins 3 500 km2 de plus le deviennent chaque année. Lester Brown, l’ancien président du WorldWatch Institute, était sur place fin mai, et ses conclusions sont rafraîchissantes en diable. Selon lui, si l’on ne trouve pas le moyen de lutter contre les tempêtes de sable, des dizaines de millions de Chinois pourraient, à terme, devenir des réfugiés écologiques.

Si cela doit se produire, ils ne seronts pas seuls. L’absurde, le démentiel chantier du barrage des Trois Gorges, sur le fleuve Yangtsé (centre) doit chasser, selon des chiffres officiels sans doute sous-évalués, 1,1 million de villageois et créer d’ici 2009 un lac de retenue de…600 km de long. On épuiserait le lecteur à détailler la folie écologique de cette aventure hors-normes. Deux mots, tout de même : les autorités chinoises admettent que 4,4 milliards de mètres cubes d’eaux usées, 6,68 millions de tonnes d’ordures ménagères et près de 10 millions de tonnes de déchets industriels sont déversés chaque année dans le Yangtsé, à l’amont du projet de barrage.

Dans ces conditions, l’accumulation de sédiments largement toxiques, à l’arrière de la digue géante, ne pourra que transformer la retenue d’eau en un cloaque. Le poids de l’eau contre l’ouvrage pose un autre problème redoutable. Cet hiver, une centaine d’experts chinois et taïwanais réunis sur le site des Trois Gorges ont conclu leurs travaux en affirmant que la masse de l’eau pourrait provoquer des séismes allant jusqu’à 5,5 sur l’échelle de Richter.

Mais Pékin s’en moque. Mais Shanghaï la miraculeuse, qui est en train, avec ses centaines de gratte-ciel, d’éclipser Hong-Kong, a trop besoin d’électricté pour allumer ses paillettes. Un nouveau barrage vient d’être lancé dans le sud-ouest du pays, sur la rivière Hongshui, qui sera, triomphe l’agence de presse officielle Chine nouvelle,  » le plus grand de Chine et d’Asie après le projet des Trois Gorges du Yangtsé « . Plus de trois milliards de dollars d’investissement, et un nouveau saccage géant.
Ce n’est que trop clair : la Chine est en train de sacrifier aux mirages du développement la presque totalité de ses grands cours d’eau.

En vain ou presque, car les besoins sont désormais démentiels. Sur les 640 plus grandes villes chinoises, 300 connaissent des pénuries d’eau, dont 100 très graves. Pékin n’y échappe pas et le gouvernement a été obligé en catastrophe d’annoncer 3 milliards de dollars d’investissement pour tenter de trouver une solution. L’un des deux grands réservoirs qui alimente la ville en eau potable est fermé pour cause de pollution depuis…1997, et les nappes phréatiques sont surexploitées au point que les quartiers de l’est se sont enfoncés, par un phénomène de dépression, de 70 cm en quarante ans. Ce ne sont pas des écolos millénaristes qui rapportent de vagues rumeurs, mais la presse locale elle-même : l’an dernier, la revue Zuojia Wenzhai faisait même état d’un projet de déménagement de Pékin vers des cieux plus cléments !

Et l’on pourrait, et l’on devrait tout passer en revue. La pollution de l’air ? Elle est hors-contrôle. Les villes chinoises, empuanties par la combustion de charbon et la circulation automobile, sont parmi les plus gravement atteintes dans le monde. A Shanghaï, entre 65% et 100% des enfants – ! -, selon les quartiers, ont des niveaux de plomb dans le sang supérieurs aux normes américaines. Et malgré les proclamations des autorités, la situation ne peut que se détériorer. Il y a environ 1,7 millions de voitures individuelles à Pékin, mais la ville prévoit qu’elles seront au moins 3 millions en 2008. Au niveau national, c’est encore plus incroyable : le nombre d’automobiles devrait être, d’ici 2020, de 13 à 22 fois ce qu’il était en 1998. Oh, ça va être beau !

D’ailleurs, ça l’est déjà. La ville industrielle de Lanzhou, dans le nord-ouest de la Chine, a carrément décidé l’an passé d’ouvrir une échancrure dans l’une des montagnes qui l’entourent. Vous avez bien lu : on va percer un vaste trou au sommet d’une montagne pour y faire passer un peu d’air. C’est, affirme la municipalité, le seul moyen de soulager les 2,5 millions d’habitants, dont beaucoup ne se déplacent plus qu’avec un masque. Commentaire d’un responsable local :  » Lanzhou, c’est comme une pièce dans laquelle on fume et qui n’a ni portes ni fenêtres.  »

Une telle soif de consommation, on s’en doute, n’est guère favorable à la nature sauvage. En Chine même, des espèces emblématiques comme le panda ou le dauphin de rivière vivent leurs dernières saisons, du moins en liberté. Le tigre, l’ours, utilisés et martyrisés par la pharmacopée chinoise, ne valent guère mieux, et même les serpents – 43, sur les 209 recensés – sont menacés. Mais les besoins chinois sont tels que toute l’Asie, et notamment ses dernières forêts tropicales, sont dévastées pour satisfaire ce que nos libéraux appellent un  » marché émergent « .

Pékin a multiplié ses importations de bois provenant de Papouasie Nouvelle-Guinée par 12 en seulement 6 ans. Profitant de liens anciens avec le Surinam, la Chine s’apprête même à tailler sur ce territoire américain, en y envoyant paraît-il ses bagnards, l’une des plus belles forêts primaires du globe. L’extraordinaire croissance chinoise, redescendue – 7% tout de même en 2001 – après voir dépassé les 10% annuels, n’est évidemment ni durable ni souhaitable.

Elle nous est simplement nécessaire pour qu’Areva – notre nouveau monstre national – puisse continuer à vendre sur place ses centrales nucléaires, pour qu’Alstom installe davantage de turbines géantes, comme celles des Trois Gorges, pour que Renault-Nissan et PSA poursuivent leur belle expansion, pour que nos productions agricoles, dopées par les pesticides et les subventions, inondent le prodigieux marché chinois. Arrêtons-nous sur ce dernier point. A l’automne 1995, le si peu regretté Philippe Vasseur, alors ministre de l’Agriculture, déclarait sans rire à la radio :  » La Chine va devenir le premier importateur mondial de céréales. Il faut être sur place, il faut y être, c’est notre chance !  »

Le comble, c’est qu’il avait raison, au moins sur un point : la Chine va bien devenir le plus grand importateur de céréales, probablement même de l’histoire humaine. Les raisons en sont multiples. D’abord, l’irrigation, qui est l’une des clés de la productivité agricole, ne pourra jamais suivre le rythme actuel. Tant les cours d’eau que les nappes – par ailleurs, on l’a vu, très pollués -, sont désormais surexploités. Les surfaces globales ensuite, déjà fort réduites en Chine, diminuent à grande vitesse, à cause de l’érosion – 37% des sols sont touchés – et de l’explosion des infrastructures – villes, routes, industries -, qui dévorent sans relâche les meilleures terres. Près de 620 000 hectares, selon des chiffres officiels, ont disparu en 2001.

Mais par un paradoxe réellement saisissant, le pire n’est peut-être pas là. L’augmentation du niveau de vie moyen, impressionnante depuis vingt ans, risque de déstabiliser à terme, et dans des proportions géantes, le marché mondial des céréales, clé évident de notre avenir commun. Comment ? Lester Brown, qui fut agronome, a tenté en 1995 dans un livre très dérangeant, Who will feed China ? (Qui nourrira la Chine ?) de montrer ce que pourrait donner, sur fond de croissance, le changement de régime alimentaire des Chinois. Fatalement, ils mangent et mangeront toujours plus de viande et d’oeufs, boiront davantage de bière, etc.

Or, ils sont 1,3 milliard et sont chaque année 13 millions de plus. Et, rappelle Brown,  » produire  » une tonne de poulet coûte deux tonnes de céréales, et quatre pour le même poids de porc. Le résultat de tout cela à l’horizon 2030 ? La Chine sera obligée d’importer entre 200 et 369 millions de tonnes de céréales chaque année. Bien plus, en toute hypothèse, que ne pourra en offrir le marché mondial. La Chine sera-t-elle le premier pays à connaître un collapsus écologique, qui en entraînerait fatalement d’autres ? C’est désormais ce qu’on est en droit de craindre, et qu’il faudrait éviter à tout prix. A tout prix. Mais comment arrêter une telle mécanique ?