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Trois mots encore sur Notre-Dame-des-Landes

C’est bien triste pour moi, mais je n’ai pas été de la fête. Pour une raison impérieuse, que je ne peux donner ici, je n’ai pas pu aller à Notre-Dame-des-Landes samedi passé. Mais j’ai vu à quel point c’était splendide. Merci aux lecteurs de Planète sans visa d’avoir raconté leur voyage, et sachez que j’ai évidemment tout dégusté, jusqu’à la dernière ligne.

Combien étions-nous – car j’étais là tout de même – dans le bocage ? Nul ne le sait, mais enfin, déplacer des milliers, des dizaines de milliers de personnes d’un bout à l’autre de la France pour se crotter les pieds dans un chemin creux, cela relève de l’exploit. Ce que je ressens en pensant à ce rassemblement, c’est ce que les anciens navajos appelaient hozro. Un mot si puissant qu’on ne peut le traduire. Il signifie marcher dans la beauté du monde, être en harmonie avec lui, de plain-pied avec ce qui nous entoure, avec le jour qui lève. Oui, vous qui avez participé à cet événement, et vous tous qui l’avez soutenu d’ici ou d’ailleurs, vous avez – nous avons – vécu un instant hozro. Et personne ne nous le reprendra plus.

Quoi d’autre ? Le début fragile d’un mouvement qui se cherche et se cherchera longtemps encore. Le passage d’un monde dominé par les objets et les choses à un autre où règnerait l’esprit et les valeurs humaines les plus essentielles, ce passage ne peut que prendre du temps. Mais il n’y a rien de pire, au point où nous en sommes, que l’immobilité. Notre-Dame-des-Landes crée du mouvement, et qui est en mouvement avance. Vers où ? Commençons par marcher.

Pour le reste, et en quelques mots, voici ce qui me fait soutenir les combattants de Notre-Dame-des-Landes. Je le précise pour éviter tout malentendu, il n’est pas dans ma tête de hiérarchie. Dans le désordre qui m’habite, j’extrais :

– La vie. Près de 2 000 hectares habités par des êtres de toutes sortes, de l’arbre au ver, de la grenouille à la terre mouillée, du loriot au murin de Daubenton, de l’orchis brûlé à l’ache inondée. Ils étaient là avant nous, je leur souhaite ardemment d’au moins survivre à notre barbarie.

-Les gens. La rencontre, en 2008, avec Marie, Elisabeth, Paul et les autres a modifié, d’une manière invisible mais réelle, ma trajectoire. Ces habitants du bocage menacé m’ont fait sentir l’extraordinaire injustice qui leur est faite. Depuis, je pense à eux. Pas chaque jour, mais souvent. Ils comptent. Ils font partie de ma vie.

-Les zones humides. Nos si ridicules dirigeants n’ont jamais entendu parler de zones humides, ces territoires où l’eau est reine, essentiels à la régulation des rivières et de leurs crues, essentiels à la recharge des nappes, essentiels à la dépollution des conneries que tous les Ayrault de la Terre fabriquent et disséminent. 98 % du territoire convoité pour l’aéroport est une zone humide et l’ONU vient de publier son millième rapport – solennel, comme à l’habitude – sur la question. En un siècle, la planète a perdu la moitié de ses zones humides, et la France du drainage intensif, sans doute davantage.

-L’avion. Je déteste l’avion. Non pas le voyage en avion, et même si je n’utilise plus qu’avec la plus extrême parcimonie ce moyen de déplacement, je dois dire qu’il m’a souvent rendu heureux. Partir de Paris, débarquer à New York, ou Dakar, ou Alger, ou Managua, ou Tegucigalpa, ou Mexico, ou Moscou, ou Delhi, ou Miami, ou Londres, ou Lima, ou Buenos-Aires, ou Montreal, ou Nairobi, ou Dacca, ou Rome, ou Madrid, tant d’autres villes, cela me fut un immense plaisir. Mais dans le même temps, j’ai toujours su que l’avion était une façon désastreuse de penser le monde. En écrasant la distance, en compressant le temps, jusqu’à donner à la vitesse le pouvoir de décider à notre place. La vitesse est l’ennemie du genre humain, de la pensée, de la réflexion, de l’action même. Puis, j’ai toujours su, je crois, que l’avion signifie opposer ceux d’en-haut et ceux d’en-bas. Ceux qui prennent un taxi à la sortie de JFK et ceux qui croupissent dans les bidonvilles de Kayelitsha, Dharavi, Kibera ou Vila Cruzeiro. Ceux qui vont bronzer leur cul à Bali ou Saint-Domingue, à Djerba ou aux îles Maldives, et ceux qui vendent le leur ou celui de leurs gosses. Le tourisme de masse est l’une des formes les plus achevées de la destruction du monde et de ses cultures. Et l’avion est le prophète de ce criminel définitif.

-Le climat. Cette infâme trouvaille d’Airbus appelée A380 – premier vol commercial en 2007 – consomme, d’après ses ingénieurs, 15 % de kérosène en moins que ses prédécesseurs. Mais le plan commercial de l’avion misait – bien obligé – sur un triplement du trafic aérien en vingt ans. En somme, on consommera peut-être un peu moins par avion en 2025, mais beaucoup plus compte tenu de l’explosion du trafic. La loi française de 2005 oblige à réduire de 80 % nos émissions de gaz à effet de serre d’ici 2050. On ne le fera évidemment pas. Chirac, Hollande, Sarkozy seront morts depuis longtemps. Le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes est un déni flagrant, insupportable de la crise climatique dans laquelle leur « développement » nous a plongés.

Bien au-delà de ce que je viens d’écrire, la bataille de Notre-Dame-des-Landes apparaît de plus en plus comme une croisée des chemins. Où l’on continue droit devant, sur cette autoroute du malheur, où nous attendent la dislocation des sociétés humaines, la dévastation finale des écosystèmes, et des affrontements de nature biblique, ou bien nous bifurquons. Le chemin de traverse n’est pas la voie de la tranquillité. Il nous obligera à l’intelligence et à l’humilité. Au courage, à l’extrême solidarité, aux plus grands sacrifices. Comble de tout, rien ne nous garantira jamais le succès. Mais c’est en tout cas le sentier de la vie pour tous, sur cette Terre qui devient peu à peu inhabitable.

Il faut se convaincre que Notre-Dame-des-Landes est une cause supérieure, pour laquelle nous devons donner beaucoup. Du temps, de l’argent, des actes. La coalition des idiots et des salauds doit être défaite. Rien ne dit avec certitude qu’elle le sera. Rien ne m’ôtera de la tête qu’elle peut l’être.

Un crime historique contre le maïs (et l’homme)

J’interromps bien à contre-cœur ma série sur Notre-Dame-des-Landes. Bien entendu, il faut être là-bas demain, je n’ai pas besoin d’y insister ici. Le projet d’un second aéroport à Nantes mobilise contre lui des milliers de refusants de ce monde malade. Ce sera un beau jour, je n’en doute pas.

Mais voici que je reçois un long message en espagnol des admirables combattants d’ETC. Le groupe ETC (ici, en anglais et en espagnol) a été formellement créé au Canada dans les années 70 du siècle passé, sous le nom de Rafi (Rural Advancement Fund International). Lequel Rafi a été renommé en 2001 ETC, qu’il faut prononcer comme et cetera. ETC signifie au départ Érosion, Technologies, Concentration. Ce n’est pas génial, mais le sens l’est, lui. Érosion renvoie à l’un des phénomènes les plus dramatiques : la perte de la diversité génétique et biologique, partout sur Terre. Ainsi que la disparition des savoirs paysans associés à la défunte richesse du monde. Technologies rappelle le fol aventurisme des biotechnologies et des nanotechnologies, qui menacent comme jamais le vivant. Et Concentration désigne bien sûr le stupéfiant processus par lequel des compagnies privées de plus en plus puissantes s’emparent de ce qui est un bien commun des hommes : les semences, les récoltes.

Je ne connais que deux noms parmi ceux qui figurent au bureau d’ETC. Pat Mooney, l’un des fondateurs, en 1977, qui est l’auteur de quantité de rapports et de livres. Et la journaliste française Ruth Stegassy, dont le travail sur France-Culture, dans l’émission Terre à Terre, est d’une inépuisable richesse. J’en termine : les rapports et alertes d’ETC sont parmi les plus éclairants sur la marche réelle des événements. Nous devons à ces combattants sans tache l’invention ou la diffusion de mots comme biopiraterie ou Terminator, ce dernier étant une atroce technologie Monsanto (ici).

Pardonnez ce long préambule. Donc, je viens de recevoir un texte d’ETC qui s’appelle Masacre del maíz mexicano. Faut-il traduire ? Je mets en bas de cet article le texte, qui pourra être lu par ceux qui entendent le castillan. Que raconte-t-il ? L’histoire d’un terrible coup de force, qui pourrait bien devenir l’un des plus grands événements planétaires de notre époque. L’affaire se passe au Mexique, que l’on considère être le berceau génétique du maïs, l’une des plantes alimentaires majeures consommées par les hommes. Le président Felipe de Jesús Calderón Hinojosa s’apprête à quitter le pouvoir au profit de Enrique Pena Nieto, qui sera en poste le 1er décembre. Je n’ai pas le temps d’écrire beaucoup sur  Calderón. Disons qu’il entretient des liens étroits avec les transnationales. Disons qu’il leur mange dans la main. Disons le pire de lui, car ce sera toujours en dessous de la réalité.

En janvier 2009, Calderón rencontrait au Forum économique de Davos le grand patron de Monsanto, Hugh Grant. L’échange a dû être fructueux, car au retour, Calderón autorisait des essais en plein champ de maïs OGM, rompant ainsi avec le moratoire empêchant toute culture de maïs OGM au Mexique, qui durait depuis 1999. Comme dans un ballet bien réglé, le directeur de Monsanto au Mexique, Andres Felix, annonçait peu après un investissement de 154 millions d’euros.

Tout ce qui précède vient de moi, mais le texte d’ETC apporte du nouveau, et quel nouveau !  Calderón prépare, à quelques jours de son départ, un cadeau d’adieu à ses chers amis de Monsanto (Ainsi qu’à DuPont et Dow). Sous la forme d’une autorisation de planter DEUX MILLIONS ET DEMI d’hectares de maïs transgénique au Mexique. C’est une surface plus grande que la totalité de ce pays voisin du Mexique qu’est le Salvador. C’est fou, totalement monstrueux. Comme l’écrit ETC, « Si se aprobaran estas solicitudes de las trasnacionales, sería la primera liberación masiva y a escala comercial de transgénicos que afectará directamente un cultivo alimentario global en su centro de origen ». Si ce crime contre l’humanité avait lieu, ce serait la première dissémination massive, à échelle commerciale, d’OGM affectant directement un aliment fondamental en son centre génétique historique.

Les milliers de variétés de maïs sélectionnées au cours de 7 000 ans de lent travail paysan seraient définitivement contaminées par les saloperies imposées par Monsanto, Dow, DuPont. À ce stade d’intention criminelle, je dois avouer que les bras m’en tombent. Je ne sais quoi ajouter, car je suis sous le choc. Tenez-vous au courant, je vous en prie. Le moins que nous pourrions faire ici serait de traiter Monsanto pour ce qu’il est. Ce qui aurait, je dois bien le reconnaître, de notables conséquences.

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Le texte du groupe ETC

Grupo ETC
Boletín de prensa
Jueves, 15 de Noviembre 2012
www.etcgroup.org

Masacre del maíz mexicano:
Transnacionales preparan asalto a uno de los cultivos alimentarios más importantes del mundo

Los gigantes de los agronegocios Monsanto, DuPont y Dow, están conspirando para realizar uno de los mayores golpes de la historia contra un cultivo alimentario de importancia global. En las próximas dos semanas, el gobierno saliente de Felipe Calderón podría aprobar las solicitudes de esas empresas para plantar un área enorme de maíz transgénico en México. Este “regalo de despedida” para las empresas sería una puñalada en el corazón del centro de origen y diversidad del maíz. Las consecuencias serán graves –y globales.  Ante la aprobación en ciernes, los movimientos y organizaciones de la sociedad civil exigen que se ponga un alto total al maíz transgénico en México. La Unión de Científicos Comprometidos con la Sociedad (UCCS) de México, emitió una fuerte declaración demandando al gobierno revocar todos los permisos de siembra y cancelar todas las siembras experimentales de maíz transgénico en el país.[1] El Grupo ETC se suma a estas demandas y llama a la FAO (Organización de Naciones Unidas para la Alimentación y la Agricultura) y al CDB (Convenio de Naciones Unidas sobre Diversidad Biológica), como los organismos mandatados por la comunidad internacional para apoyar la seguridad alimentaria y proteger la diversidad biológica, a tomar acción inmediata para evitar el desastre.

La indignación y el estado de emergencia recorre la sociedad mexicana luego de conocer que las dos empresas semilleras más grandes del mundo, Monsanto y DuPont –(cuya filial mexicana se conoce como Pioneer Hi-Bred o PHI México), así como Dow Agrosciences (8ª empresa semillera en el ranking global) solicitaron al gobierno plantar cerca de 2 millones 500 mil  hectáreas de maíz transgénico en México.[2] El área solicitada es tan grande que rebasa la superficie de países enteros: por ejemplo es más grande que todo El Salvador. Los científicos han identificado miles de variedades campesinas originadas en México, lo que lo convierte en el repositorio global de la diversidad genética del maíz. Si se aprobaran estas solicitudes de las trasnacionales, sería la primera liberación masiva y a escala comercial de transgénicos que afectará directamente un cultivo alimentario global en su centro de origen.

“Si el gobierno de México permite este crimen de significado histórico, los transgénicos llegarán rápidamente a las tortillas y a la comida cotidiana de toda la población mexicana ya que el maíz de los estados solicitados provee mayoritariamente a las ciudades. Además, la contaminación genética de las variedades campesinas será inevitable. Se trata de un daño gravísimo a más de 7000 años de trabajo indígena y campesino que creó el maíz –uno de los tres cultivos más difundidos de la alimentación mundial” dijo Verónica Villa del Grupo ETC en México. “Por si fuera poco, las empresas quieren plantar el maíz tolerante a herbicidas de Monsanto [Mon603] en más de 1,400,000 hectáreas. Este es el mismo tipo de maíz que ha producido cáncer en ratas según un estudio científico revisado y publicado recientemente.”[3]

Los campesinos y población rural de América Latina, de Asia y África estarán entre los más afectados, ya que el maíz se ha convertido en una de las principales fuentes de subsistencia en muchos países, y la diversidad del grano es lo que permite adaptarlo a condiciones locales y enfrentar los desafíos del cambio climático. Además de México, los países surafricanos Lesotho, Zambia y Malawi tienen el porcentaje de consumo de maíz per cápita más alto del mundo.[4]

El gobierno mexicano insiste en que las áreas solicitadas en el Norte de México, no son parte del “centro de origen” del maíz, porque no han encontrado variedades campesinas allí. Pero esto no es verdad, se han recolectado variedades campesinas en esos estados, aunque en menor cantidad que en estados más al Sur. Varios científicos y hasta la propia Comisión Nacional para el Conocimiento y Uso de la Biodiversidad (Conabio) estima que todo el territorio mexicano debe ser considerado centro de origen del maíz.[5]  Según un informe nuevo del Centro de Estudios para el Cambio en el Campo Mexicano (Ceccam), el mapa de centros de origen publicado recientemente por el gobierno no es científicamente  correcto y fue diseñado para justificar las plantaciones de maíz transgénico de las transnacionales.[6]

Las plantaciones a escala comercial (y las siguientes resiembras) de maíz transgénico contaminarán las variedades campesinas mucho más allá del área de plante, tanto a través del polen transgénico llevado por el viento e insectos, como por la mezcla en los silos y el escape accidental de los camiones de transporte a granel que llevan maíz a todas partes de México. Los científicos de la UCCS y otros señalan que los impactos negativos de la contaminación transgénica sobre las variedades campesinas “podrían ser irreversibles y progresivos, debido a la acumulación paulatina de transgenes en este germoplasma”, llevando a una erosión de la biodiversidad.[7]

Cientos de agrónomos y otros científicos mexicanos, así como organizaciones de campesinos, agricultores y consumidores, han expresado su oposición a la siembra de transgénicos, pero la administración de Felipe Calderón, que terminará este primero de diciembre, no tiene nada que perder en su recta final y se espera que acceda a las solicitudes de las empresas.

Si se autorizan las siembras, los agricultores del maíz podrían encontrarse “violando” las patentes sobre maíz transgénico sin saberlo, es decir, sus parcelas podrían contaminarse inadvertidamente y Monsanto podrá acusarlos de “usar genes patentados” sin pagar por ellos, obligándolos a compensar a los dueños de las patentes, como ya ha ocurrido en cientos de casos en Estados Unidos y Canadá.

“Sería una injusticia monumental para los creadores del maíz, —uno de los alimentos primordiales de la humanidad— que les obligaran a pagar regalías a corporaciones trasnacionales, que son explotadoras de ese conocimiento ancestral”, dijo Silvia Ribeiro, directora para América Latina del Grupo ETC.

En 1999, la Comisión Nacional de Bioseguridad Agrícola de México estableció una moratoria sobre las pruebas de maíz y su siembra comercial debido a la situación única de México como centro de origen y diversidad genética del maíz. El gobierno de Calderón rompió arbitrariamente la moratoria en 2009 aunque las condiciones que la motivaron prevalecen. Desde entonces la nueva comisión (CIBIOGEM) ha autorizado 177 pruebas de maíz transgénico a cuatro empresas trasnacionales (Dow Agrosciences, DuPont, Monsanto y Syngenta). Las pruebas en campo han sido criticadas por su falta de rigor en bioseguridad, pues ni siquiera cumplen con lo estipulado por la débil ley de bioseguridad de México.

Silvia Ribeiro argumenta: “Las consultas públicas han sido una farsa, puesto que las pruebas fueron autorizadas sin tomar en cuenta las críticas fundamentadas, incluso aunque representaran la mayoría de los comentarios enviados. Muchas de las críticas y comentarios las hicieron conocidos agrónomos y otros científicos. Como si no bastara, los resultados de las pruebas se han mantenido en secreto, pero se usan como justificación para permitir la siembra comercial.”

DESPUÉS de su visita oficial a México en 2011, el Relator Especial de Naciones Unidas para el Derecho a la Alimentación, Olivier de Schutter, recomendó al gobierno mexicano reinstalar la moratoria, tanto por su impacto sobre la biodiversidad como sobre los Derechos de los Agricultores.[8] El gobierno mexicano ignoró la recomendación.

Ana de Ita del ceccam señala que el área para la cual se solicitaron permisos en los estados de Sinaloa y Tamaulipas, en el norte de México, excede la superficie actualmente sembrada con maíz de riego. “Al parecer las compañías están planeando usar toda el área destinada al maíz y a otros cultivos. Esto es ofensivo, no hay razón para que México arriesgue su historia y su biodiversidad con el maíz transgénico. México produce maíz suficiente para cubrir las necesidades de todo el consumo humano, con excedentes, y podría producir mucho más si hubiera apoyo a los campesinos y productores de pequeña escala, sin entregar su soberanía alimentaria a las compañías trasnacionales.”

El maíz es central a las culturas, las economías y el sustento de la población mexicana, pues la mayoría se alimenta de maíz en diferentes formas todos los días. La cantidad que los mexicanos ingieren excede con mucho el promedio de consumo individual de la mayoría de los demás países (en México, 115 kilos por persona por año). 85% de los productores mexicanos de maíz son campesinos y agricultores en pequeña escala, con parcelas menores a 5 hectáreas. Esos productores proveen más de la mitad de la alimentación de la población, especialmente la alimentación de los pobres. Al mismo tiempo, cuidan la diversidad genética del cultivo y la enriquecen debido a la forma descentralizada en la que siembran el maíz —cultivando muchas variedades diferentes, adaptándolas a las condiciones locales y junto con varios otros cultivos y especies silvestres.

En 2009, la Red en Defensa del Maíz,[9] junto con La Vía Campesina América del Norte enviaron una carta abierta firmada por cientos de organizaciones e individuos a la FAO y al CDB, pidiéndoles que tomaran acciones para evitar la contaminación de maíz transgénico en México, su centro de origen.[10] Los entonces directores de ambas organizaciones internacionales soslayaron la petición, aunque ambas instituciones tienen el mandato de proteger los centros de origen y diversidad de los cultivos. [11] Ahora, exigimos a los nuevos directores de la FAO y del CDB a tomar acciones inmediatas para proteger el centro de origen y diversidad del maíz.

Por más información:

Silvia Ribeiro, Directora para América Latina del Grupo ETC, silvia@etcgroup.org
Verónica Villa, Grupo ETC México,  veronica@etcgroup.org
Tel: (+52) 55 63 2664

Ana de Ita, CECCAM,  anadeita@ceccam.org.mx
Tel: (+52) 56 61 53 98

Pat Mooney, Director del Grupo ETC, mooney@etcgroup.org
Tel: 1-613-241-2267

Red en Defensa del Maíz: http://redendefensadelmaiz.net/
Centro de Estudios para el Cambio en el Campo Mexicano, ceccam: http://www.ceccam.org/

[1] UCCS, Llamado a la acción contra la siembra de maíz transgénico a campo abierto en México http://www.uccs.mx/doc/g/planting-gmo-corn_es

[2] La lista de las solicitudes de experimentos y liberación al ambiente de cultivos transgénicos está aquí: http://www.senasica.gob.mx/?id=4443. (PHI México es parte de DuPont)
[3] Gilles-Eric Séralini et al., “Long term toxicity of a Roundup herbicide and a Roundup-tolerant genetically modified maize,” en Food and Chemical Toxicology, Volumen 50, Número 11, Noviembre 2012, pp. 4221–4231. Ver también John Vidal, “Study linking GM maize to cancer must be taken seriously by regulators,” The Guardian, 28 septiembre 2012, disponible en línea: http://www.guardian.co.uk/environment/2012/sep/28/study-gm-maize-cancer.

En castellano: Silvia Ribeiro, “Caza de Ratas”, La Jornada, México, 6/10/12, http://www.jornada.unam.mx/2012/10/06/opinion/024a1eco

[4] Alfred W. Crosby, revisión de James C. McCann, Maize and Grace: Africa’s Encounter with a New World Crop, 1500-2000 en Technology and Culture, Vol. 47, No. 1, Enero 2006, pp. 190-191.

[5] A. Serratos, El origen y la diversidad del maíz en el continente Americano, 2nd edición, Septiembre 2012, Universidad Autónoma de la Ciudad de México y Greenpeace, disponible en línea: http://www.greenpeace.org/mexico/es/Footer/Descargas/reports/Agricultura-sustentable-y-transgenicos/El-origen-y-la-diversidad-del-maiz-2a-edicion/

Conabio: Proyecto Centros de Origen y Diversidad Genética. http://www.biodiversidad.gob.mx/genes/centrosOrigen/centrosOrig.html

[6] Ceccam, La determinación de los centros de origen y diversidad genética del maíz, Mexico, 2012, available online: http://www.ceccam.org/publicaciones?page=1

[7] UCCS, Extrañamiento al Presidente de la República Mexicana, México, 2009, disponible en línea: http://www.unionccs.net/doc/g/sciencetrmaize_es

[8] Olivier de Schutter, Informe de su Misión a México, párrafos 53, 54 y 55. Ver párrafo “g” de las Conclusiones y Recomendaciones.
http://www.srfood.org/index.php/en/country-missions (Ver Mission to Mexico, 2011)

[9] La Red en Defensa del Maíz incluye a más de 1000 comunidades indígenas y organizaciones de la sociedad civil. Se creó en 2001, cuando se descubrió por vez primera que el maíz nativo en México se había contaminado con maíz transgénico. Desde entonces la Red ha resistido el avance del maíz transgénico. Tanto el Grupo ETC como el CECCAM son miembros de la Red (http//:endefensadelmaiz.org)

[10] La carta puede verse en línea: http://www.etcgroup.org/es/content/carta-de-la-red-en-defensa-del-maíz-contra-la-liberación-de-maíz-transgénico-en-méxico

[11]  El anterior Secretario General del CDB, Ahmed Djoghlaf no respondió a la carta abierta. El director general de la FAO tampoco lo hizo, pero Shivaji Pandey, Director de la División de Producción y Protección Vegetal sí lo hizo. Pandey, un abogado conocido por su posición a favor de los cultivos genéticamente modificados, escribió que la FAO podría ofrecer asesoramiento, pero que la bioseguridad era una cuestión de México.

Je suis allé à Notre-Dame-des-Landes, et j’y retournerai

En pensant à Lilou

Pour ceux qui ne sont pas au courant, car il y en a. Ayrault, actuel Premier ministre et ancien maire de Nantes, veut imposer un deuxième aéroport à cette ville de 300 000 habitants. Il a ressorti pour cela un projet des années 60, qui nécessite de détruire un bocage de près de 2 000 hectares somptueusement préservés. Sur place, la bataille fait rage entre 200 à 300 jeunes qui occupent les arbres et les clairières, d’une part, et environ 1000 flics de l’autre.

Mardi passé, avant-hier, j’étais à Notre-Dame-des-Landes. Je ne peux pas vous raconter pour le moment, car j’y étais en mission commandée. Mais c’était d’une rare beauté. Le bocage convoité par les abrutis du projet d’aéroport est somptueux, gorgé d’eau, décoré de houx géants, d’aubépines, de chênes. On s’y enfonce dans une boue noire qui paraît pouvoir vous aspirer, on y rencontre un peuple sautillant de Hobbits – des jeunes squatters venus de France, de Belgique, d’Angleterre, d’Allemagne, d’Afrique du Sud, d’Australie – qui refusent l’argent et toutes les conneries du monde. Dans ce pays neuf fait pour Peter Pan, le Lapin Blanc, John le Lézard ou le chat du Cheshire, traverser le miroir est un véritable jeu d’enfants.

Vous suivez un chemin, en pleine forêt, encerclé par les bouleaux et les châtaigniers, et vous tombez sur une clairière où les Hobbits ont planté une maison sublime, faite de matériaux récupérés dans les déchetteries et poubelles de notre si pauvre univers. Ou vous vous retrouvez comme par magie au pied d’une cabane poussée dans les arbres, tenue par des cordes et des nœuds, sans l’ombre d’un clou ou d’une vis. Je vous résume : ceux qui refusent le grand massacre sont d’une part un collectif d’habitants, que j’ai rencontrés. Ils sont épatants, et s’appuient avec bonheur sur les 200 à 300 Hobbits dispersés dans les forêts alentour. Ajoutons quelques dizaines de paysans, dont la propriété serait en partie ou en totalité touchée par les sagouins de l’aéroport. Ne pas oublier les flics. Depuis le 9 octobre, ils sont entre 500 et plus de 1 000 à tenter de virer les Hobbits. Avec des dizaines d’engins, parfois des hélicos. Ils ont aidé à détruire quantité de cabanes, mais aussi des maisons en dur, qui étaient là depuis des lustres. Ces pauvres barbares n’ont visiblement pas conscience de la triste besogne qu’on leur fait accomplir.

Bon, stop, car j’ai à faire. J’ai à écrire. Encore un mot : le samedi 17 novembre, une grande manifestation nationale a lieu sur place. Il s’agira de réoccuper le bocage au nez et à la barbe des gardes mobiles. Et de rebâtir, poutres et planchettes en main, ce qui a été détruit. Si la flicaille ne gâche pas cette fête, cela sera sans doute grandiose. Parmi les lecteurs de Planète sans visa, quantité ont déjà demandé : mais qu’est-ce qu’on peut faire ? Il y a des jours où je ne sais pas quoi répondre, mais en ce matin du 8 novembre 2012, je vous le dis sans hésiter : il faut aller à Notre-Dame-des-Landes. Il faut montrer que nous sommes là, bien là, et que ce lamentable aéroport ne doit pas être construit. Merde ! L’heure n’est pas à la dérobade. Il faut y être. Il faut en être. Pas de mot d’excuse.

Le site des Hobbits : http://zad.nadir.org/

Le site de l’Acipa, la grande association locale : http://acipa.free.fr/

Une vidéo : http://www.laseiche.net/les-chroniques-de-la-seiche/article/si-loin-si-proche-3-en-pays-de

Martine Aubry sur le même toboggan que Fabius ?

Publié dans Charlie-Hebdo du 17 octobre 2012

Ça craint. L’ancienne patronne socialiste risque bel et bien une mise en examen dans le criminel dossier de l’amiante. Et l’affaire, à la fois politique, sociale, écologique, est très lourde. Comme Fabius avec le sang contaminé ?

Martine a les jetons, et elle a raison. Convoquée par la juge Bertella-Geffroy, Aubry risque une mise en examen dans l’abominable pastis de l’amiante. Interdit en 1997 seulement, alors que tout était connu depuis des décennies, l’amiante tue 3 000 personnes par an en France, et en tuera encore, probablement, 100 000. Pour le moment, Martine Aubry essaie de se défiler en comptant sur des ruses procédurières, mais l’affaire est aussi grave que celle du sang contaminé, qui a fait exploser la carrière politique de Fabius. Et cela, elle le sait.

Personne ne pense que la socialo-en-chef a elle-même distribué des fibres d’amiante aux prolos empoisonnés, mais voilà : elle a été directrice des relations du travail au ministère du Travail entre 1984 et 1987. À un moment-clé du scandale, car de 1983 à 1987, la France a bloqué la transposition d’une directive européenne qui divisait par deux la valeur limite d’exposition. Mais surtout, elle a été le chef direct d’un certain Jean-Luc Pasquier, qui dirigeait alors le bureau CT4 du ministère, sous les ordres d’Aubry. Pasquier a été lui-même mis en examen en mars dans l’affaire de l’amiante pour « homicides, blessures involontaires et abstentions délictueuses ». Il n’est pas encore coupable, mais une chose est certaine : il a siégé ès qualités dans une structure créée de toutes pièces par l’industrie de l’amiante en 1982, le Comité permanent amiante (CPA). Et il a défendu avec vaillance, au ministère, la trouvaille décisive du CPA, c’est-à-dire « l’usage contrôlé de l’amiante ».

Cette merde reposait sur le mensonge selon lequel on pouvait utiliser l’amiante sans danger, à condition de respecter les règles. Même si tous les salopards de l’industrie ont servi la même soupe pour les produits les plus dangereux, le CPA a vraiment inventé quelque chose. Voyons un peu l’histoire. En 1982, les jeux sont faits : l’amiante, compte tenu de son extrême dangerosité, ne peut qu’être interdit. Mais quand ? L’industrie trouve un prodigieux allié dans la personne de Marcel Valtat, ancien stalinien de choc reconverti dans le lobbying. Valtat parvient à réunir en une seule structure informelle – le fameux CPA – administration publique et d’État, patrons de l’amiante, scientifiques, et syndicalistes de la CGT et de la CFDT notamment, dont aucun n’a jugé bon s’excuser auprès des milliers de victimes. Gloire lui soit rendue, un syndicaliste, membre de FO, refuse la combine. Dans une lettre historique de 1986, Paul Malnoë gueule : « Aussi, nous considérons que chacun doit rester à sa place. Il ne faut pas confondre les rôles (…) Demain, on nous demandera peut-être de participer à un Comité permanent du chlorure de vinyle, du benzène ou tout autre produit cancérigène ».

Le CPA est une totale réussite pour l’industrie de la mort, qui parviendra à gagner quinze ans de profit avant une interdiction de l’amiante en France. Et l’ami Jean-Luc Pasquier, là-dedans ? Non content d’adhérer au mythe de l’usage contrôlé, il en convainc sa patronne, qui prétend aujourd’hui que tout n’est que menteries, et qu’elle a fait ce qu’elle pouvait pour limiter la casse. Seulement, des faits extrêmement lourds racontent une autre histoire. Tout d’abord, Pasquier va passer douze ans au CPA, à jouer du piano et du fifrelin avec le patronat. « Si [Martine Aubry] avait voulu qu’on sorte du CPA, elle ou ses successeurs, elle n’avait qu’à le décider (1) ».

Elle ne l’a pas fait. Autre épine du genre mahousse, Marianne Saux. Fonctionnaire à la direction des relations du travail – le service d’Aubry -, Saux est embauchée en 1987 par Saint-Gobain, champion de l’amiante, et fait une tournée au Brésil, en 1990, pour y vanter « l’usage contrôlé de l’amiante ». Charmante personne. Mais le pire est qu’en 1991, lorsque Martine Aubry devient ministre, elle nomme à la tête de la médecine du Travail la même Marianne Saux, qui a quitté pour l’occasion Saint-Gobain.

C’est dégueu ? Ma foi. En 1993, Martine Aubry perd ministère et siège de député. Profitant de ses liens étroits avec le patronat, elle crée la Fondation Agir contre l’exclusion (Face), financée en quinze jours – 50 millions de francs de l’époque – par des philanthropes comme Riboud (Danone), Gandois (Pechiney), Monod (Lyonnaise des Eaux), Bébéar (Axa). Qui est allé frapper aux portes pour elle ? Son excellent ami Alain Minc. Il faut bien avouer que cela fait sens.

(1) Amiante, 100 000 morts à venir, par François Malye, Le Cherche Midi

Mort aux tulipes (et aux jacinthes) !

Marie-Hélène et Marie-Josée, chacune de leur côté, m’envoient une nouvelle que je qualifierai prudemment d’intéressante. Je les en remercie, bien sûr, car c’est la première fois – leur procès a finalement été reporté – que des bulbiculteurs sont déférés devant un tribunal correctionnel pour usage de pesticides. Quelques commentaires. Un, la zone concernée, autour de la pointe de la Torche  (Finistère) est l’une des plus belles que je connaisse au bord de nos mers. J’ai eu l’extrême bonheur d’y voir Bruno Bargain, l’un de nos grands ornithologues, y baguer des phragmites aquatiques avant leur grand départ vers l’Afrique. Je le revois souffler sur le poitrail de ces puces de l’azur et dévoiler ainsi de minuscules boules de graisse affleurant sous la peau, entre les plumes. Chacune pesait un gramme, et chacune permettait au phragmite de parcourir un millier de kilomètres pendant sa migration.

Les étangs de Trunvel, où j’ai vu cette merveille, sont un peu au nord de la pointe de la Torche. Au total, 320 espèces d’oiseaux ont été vus sur place, ce qui est beau, ce qui est grand. En regard, l’activité humaine, outre qu’elle est en l’occurrence criminelle, est d’une petitesse à faire douter de nous tous. Depuis  1965, mais surtout depuis les années 80 (ici), la bulbiculture se développe. On fait pousser en baie d’Audierne, sur des centaines d’hectares, des bulbes de jacinthes et surtout de tulipes. Le compost ? Il vient droit des ordures ménagères, sans tri préalable. On trouve donc, entre les rangs de ces si « jolies » tulipes qui font tant penser à la si « mignonne » Hollande, des stylos, des seringues, des plastiques divers. Très beau, face à l’océan.

Bien entendu, on pulvérise au printemps, et plusieurs fois par jour, des pesticides. Qui connaît le vent de ces terres océanes comprend d’emblée que tout le monde en profite. Apparemment, les trois de Quimper sont poursuivis pour avoir utilisé des produits non homologués en France, mais légaux en Hollande. Pour avoir sommairement regardé ce qui se cache derrière des marques – citées dans l’article ci-dessous – comme Goltix, je peux vous confirmer ce que vous imaginez déjà : ces merdes sont très toxiques pour les organismes vivants et, je cite scrupuleusement, peuvent « entraîner des effets néfastes à long terme pour l’environnement aquatique ». Tout partira à la benne, qui s’appelle ici la mer. Et personne ne se plaindra jamais, car ses habitants parlent une langue que nous ne comprenons pas.

Pour quel profit ? On en jugera au visionnage d’un petit film de trois minutes qui montre l’un des bulbiculteurs de la Torche. Écoutez ses explications, qui donnent envie de pleurer (ici). Le pire est, que dans ce monde-ci, elles se tiennent. Elles sont logiques, elles en paraîtraient presque imparables. Heureusement, la colère monte visiblement. Et je ne parle pas de vagues pétitions signées depuis un ordinateur. Non. Mes amis d’Alerte à l’Ouest – Marie-Hélène, Gérard, je vous embrasse – font monter la pression sur le terrain, et repoussent même (ici), dans la gaieté, de pauvres flics employés à protéger le crime. Si ça continue, il faudra que ça cesse ? Je crois bien. Mais c’est long ? J’en suis sûr.

Pesticides. Trois bulbiculteurs renvoyés devant le tribunal (Le Télégramme)

18 octobre 2012

Trois bulbiculteurs installés à la pointe de La Torche, à Plomeur, devront répondre, cet après-midi, d’utilisation de pesticides non homologués.

Pointée du doigt depuis de nombreuses années, l’utilisation des produits phytosanitaires par la bulbiculture va conduire le tribunal correctionnel de Quimper à instruire le premier procès du genre, cet après-midi. Au terme d’une enquête de la Direction régionale de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt, les trois exploitations installées sur les terres proches de la pointe de La Torche sont renvoyées devant le tribunal pour utilisation de produits phytosanitaires sans respecter les limitations et conditions d’utilisation déterminées par l’autorité administrative. Des faits qui auraient valu de nombreux rappels à l’ordre. Jusqu’à une série de contrôles effectuée par les agents de la Draaf, au printemps 2010. Leurs procès-verbaux avaient conduit le parquet à décider de poursuivre les exploitations devant le tribunal correctionnel.

Question d’homologation ??Goltix, Camix, Banko 500, Prowl 400… Les produits visés par la procédure sont des herbicides ou des fongicides. Des produits classés nocifs et dangereux pour l’environnement. Des produits autorisés pour une série de cultures. Mais visiblement pas homologués pour la bulbiculture. Du moins en France. Soutenant que ces produits sont autorisés en Hollande, ils sollicitent une harmonisation européenne de la législation. Faute de pouvoir investir dans une demande d’homologation. Le dossier, lui, ne se résume pourtant pas à cette question administrative. Il vise également les conditions d’utilisation des produits interdits. ??Tensions ??Sans préjuger de la décision du tribunal, le renvoi des bulbiculteurs est une première victoire pour les associations mobilisées depuis de nombreuses années. Cet après-midi, l’association Eau et Rivières de Bretagne se constituera partie civile. Un conflit qui cristallise les tensions entre les deux parties. Notamment depuis l’organisation des marches du collectif «Alerte à l’ouest». En mars dernier, la dernière manifestation avait réuni quelque 500 personnes. Son parcours avait été modifié à la dernière minute par les autorités pour éviter le face à face avec les agriculteurs. Aujourd’hui, il reviendra à la justice de trancher.
•    Jean Le Borgne

trois-bulbiculteurs-renvoyes-devant-le-tribunal.pdf

Ajout le 23 octobre: Arnaud Clugery – salut, Arno ! -, a envoyé ce commentaire : « Salut Fabrice,

Je profite de cette actualité qui me concerne en partie (j’ai potassé le dossier pour la constitution de partie civile d’Eau et Rivières) pour te faire mes amitiés et t’informer que les 3 bulbi ne passeront finalement pas en correctionnel mais par une procédure de Comparution en Reconnaissance Préalable de Culpabilité (CRPC le plaidé coupable de Sarko)… La bonne nouvelle c’est qu’ils admettent leurs fautes, la mauvaise c’est que cette procédure n’a absolument pas la même portée éducative, puisqu’au lieu de devoir se défendre dans une audience publique et contradictoire, ils iront dans un bureau du tribunal négocier leur peine avec un procureur qui pourrait être plus sensible au paysage de carte postal qu’au nuisance à long terme des pesticides. Ils traverseront alors le couloir du Tribunal de Quimper pour voir un juge qui validera le deal (trop content de se débarrasser d’un dossier).

Nous essaierons malgré tout de nous glisser à ce moment là dans la procédure, histoire de rappeler au juge que, non content d’utiliser des produits non homologués, ils se sont fait toper ce jour là pour d’autres irrégularités (traitement de fossé, non respect de la ZNT au bord des étangs, cuve qui déborde au remplissage…) bref de vrais professionnels en qui on peut avoir toute confiance. Prochaine échéance début décembre. J’te raconterai ! ».