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Michelin se fout du monde et de l’Inde

Donc, comme je vous l’ai signalé ces derniers temps, Michelin, chantre historique du catholicisme social – mais oui -, construit une usine en Inde, dans le Tamil Nadu. Les natifs ces sots, de la caste des Intouchables, ne veulent pas. Je ne reprends pas tout, que vous pouvez retrouver en utilisant le moteur de recherche interne à Planète sans visa. Qu’y a-t-il de nouveau ? Aujourd’hui, mes amies chères Annie Thébaud-Mony et Josette Roudaire, en présence de l’Indienne Madhumita Dutta, ont tenu une conférence de presse à Clermont-Ferrand, siège de Michelin, soutenus par le syndicat CGT de l’entreprise.

Gloire à eux, bien entendu. Et le combat continue, bien entendu. Vous pouvez lire un papier du Parisien, ici ou regarder un reportage de France 3, ici. Dans ce dernier, le petit ponte de Michelin est pathétique.

Édification (sur Michelin et sur l’Inde)

Je vous ai invités voici quelques jours à signer une pétition contre la construction d’une usine de pneus Michelin au Tamil Nadu (Inde). Bien que vous sachant, dans l’ensemble, éclairés sur ces sujets, je me permets de vous signaler deux choses. Un, Michelin, comme vous verrez plus bas, a réagi par la voie d’un communiqué. Ce texte est d’une indigence, d’un ton, d’une langue de bois, d’une manipulation dignes des grands spécialistes de la chose. Je ne sais s’il faut en féliciter les auteurs. Je ne crois.

Deux, je vous invite à regarder un film tourné sur place, qui dure vingt minutes, avec des sous-titres anglais. Désolé pour qui ne lit pas cette langue. On y voit un village, quantité de visages, des animaux, de la dignité, de la souffrance, du désespoir. En ce sens, j’oserais dire que ce petit documentaire renferme plus de vérité sur l’état du monde que des centaines et milliers de péroraisons. Je regrette amèrement de ne pas savoir faire plus pour les villageois de Thervoy Kandigai, que je salue comme des frères.

Le film est ici : http://vimeo.com/20166574

Le communiqué de Michelin, sans commentaires :

Date : 13/01/2012
A PROPOS DES ALLÉGATIONS A L’ENCONTRE ?DE LA CONSTRUCTION DE NOTRE USINE EN INDE

A diffuser : à partir du 13/01/2012 avant le 16/01/2012
Périmètre de diffusion : Groupe     Publication Intranet : Oui ( 13/01/2012)
Destinataire final du document : jusqu’au niveau tout le personnel ?Utilisation du document : Pour votre information

En réponse aux pétitions qui circulent sur Internet appelant à l’arrêt du projet de construction de notre usine près de Chennai en Inde, le Groupe souligne qu’il n’y a pas de conflit entre Michelin et les villages localisés aux alentours du site que nous louons à l’Etat de Tamil Nadu. ??Cette usine de production de pneus poids lourds, qui représente un investissement de 600 millions d’euros sur sept ans pour le Groupe, entrera en production début 2013 et elle emploiera à terme 1 500 personnes. Notons qu’il ne s’agit pas d’une délocalisation, mais d’une implantation visant à servir les marchés régionaux.

A propos de l’implantation par Michelin d’une nouvelle usine

Le Groupe a prouvé par le passé, lors de l’installation de précédentes usines en Europe, en Amérique ou en Asie par exemple, qu’il agissait de façon responsable envers les habitants et leur environnement. Il n’en est pas autrement en Inde. Michelin n’y a détruit aucune forêt, aucun pâturage. Au total, et bien que l’usine n’entre pas en production avant un an, Michelin aura investi en 2011 plus d’un million d’euros pour participer à l’amélioration des conditions de vie des villageois.

A propos de notre implication dans la vie locale

L’objectif de Michelin est de vivre en harmonie avec son environnement, partout où l’Entreprise est implantée. Dans le cas présent, alors que l’usine n’est pas encore sortie de terre, nos réalisations en cours, élaborées en allant au contact des villageois, consistent à : favoriser l’emploi des habitants de la région, former des adultes des 31 villages alentours à des disciplines aussi variées que les langues, la mécanique, l’informatique, la plomberie, la charpenterie, la boulangerie, la conduite, etc. afin d’améliorer leur employabilité, faire dispenser un soutien scolaire aux enfants ; organiser des soins et des opérations ophtalmologiques (plus de 2 000 personnes déjà suivies), des soins de médecine générale, de pédiatrie ou encore de gynécologie (plus de 1 000 personnes déjà suivies) ; ne rejeter aucun déchet et préserver l’environnement et les ressources en eau de la région, installer des unités de production de bio-gaz, désensabler des lacs et canaux d’irrigation de rizières.

A propos de l’opposition entre les protestataires et le gouvernement de l’Etat du Tamil Nadu?

Quelques dizaines de personnes s’opposent depuis le début du projet à la création d’une zone industrielle par le gouvernement de l’Etat du Tamil Nadu dans la région. Ces réclamations doivent être adressées au gouvernement de l’Etat du Tamil Nadu, propriétaire des terrains et seul décideur concernant cette zone industrielle. Si Michelin est le premier industriel à avoir démarré la construction d’une usine dans cette zone, d’autres entreprises sont en train ou vont également s’y installer prochainement parmi lesquels Bekaert India (production de câbles), Harsha Glass (verre), etc.

Une signature vaut mieux que rien (Michelin en Inde)

ATTENTION, LES SIGNATURES DOIVENT ÊTRE ENVOYÉES ici

Je vous prie tous, amis lecteurs, de relayer la pétition ci-dessous, que j’ai signée bien entendu. J’ai pu d’ailleurs écrire un article sur le sujet, qui me tient au cœur. Il ne s’agit plus du lointain et méchant Monsanto. Il s’agit de Michelin. Il s’agit bien de nous. Prenez le temps de lire. Prenez le temps de signer, et de diffuser. Merci.

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Bonjour à toutes et tous,
Toute une région du Tamil Nadu est actuellement mobilisée contre l’implantation d’une usine Michelin, ruinant la survie de milliers de villageois. Toute la population, hommes et femmes, s’est mobilisée. Il y a eu plusieurs grèves de la faim. Des militants ont été mis en prison. Nous vous demandons de diffuser largement cet appel à signatures et de nous adresser votre signature ici.

En soutien aux initiatives citoyennes indiennes, nous lançons un appel à tous ceux et celles qui refusent la loi du plus fort

                                     Michelin ne doit pas construire cette usine en Inde !

Le mouvement social ne peut plus se contenter de dénoncer abstraitement la délocalisation de l’économie. Non seulement cette dernière ruine l’emploi chez nous, mais elle détruit souvent à la racine les conditions de vie des plus pauvres au Sud. En Inde, un conflit terrible oppose un village d’Intouchables – les plus méprisés de ce pays de castes – et Michelin, notre grande transnationale du pneu.

Thervoy Kandigai est un bourg du Tamil Nadu, État du sud de l’Inde. Il compte environ 1500 familles, qui vivent depuis toujours des pâturages et forêts proches de Thervoy. Tel est leur territoire, que Michelin s’apprête à détruire pour l’éternité avec cette usine. Non seulement la forêt, espace indispensable à la survie de cette population sans terre, est confisquée mais elle a déjà commencé à être détruite, risquant par la même de tarir les lacs approvisionnant les villages locaux en eau. Notre transnationale a en effet réussi à convaincre les autorités fédérales, et entend bâtir une usine ultramoderne de pneus en lieu et place de la forêt des Intouchables. L’espace est déjà clôturé, des bâtiments déjà en construction, le centre de formation déjà ouvert.

Les villageois se battent seuls depuis deux ans, multiplient les actions, grèves de la faim. En retour, ils subissent la répression : coups, présence policière, emprisonnement, certains depuis février 2011. Ils viennent d’élire un Panchayat – sorte de maire – ouvertement opposé à l’installation de Michelin. Et ils appellent à l’aide internationale. La France est en première ligne, et les signataires de cette pétition demandent, comme les habitants de Thervoy Kandigai l’annulation du projet. Michelin India proclame sur son site internet : « Une des valeurs essentielles de Michelin, c’est le respect des personnes ». Le moment est venu de prouver que ces paroles ne sont pas que de la propagande commerciale. Ne touchez pas à la forêt des Intouchables de Thervoy Kandigai !

Les  soussignés exigent :
L’annulation de ce projet de construction d’une usine Michelin à Thervoy Kandigai
la restitution des terres aux villageois
l’indemnisation des villageois pour les terres détruites
la libération des 8 emprisonnés, l’amnistie pour les 61 en attente de jugement et l’arrêt de toute violence contre la population !

Premiers signataires

Thébaud-Mony Annie, sociologue, présidente de l’association Henri Pézerat, santé – travail – environnement, Fontenay-sous-bois

Nicolino Fabrice, journaliste, association Henri Pézerat, Fontenay-sous-bois

Roudaire Josette, présidente du Comité Amiante Prévenir et Réparer, Auvergne, association Henri Pézerat

Roca François, CGT Michelin, Clermont Ferrand

Souzon Thierry, CGT Michelin

Chevalier Michel, CGT Michelin

Gascuel Jean-Sébastien, hebdomadaire Paysan d’Auvergne

Serezat Jean-Pierre, Université populaire, Clermont Ferrand

Panthou Eric, Historien,Syndicaliste FSU, Clermont-Ferrand
Quinson Laurent, Bibliothécaire, Syndicaliste FSU, Lyon

Védrine Corine, ethnologue, Saint-Etienne

Avis en passant aux réparateurs de vélocipèdes (sur le rôle des rustines)

Exceptionnellement, j’entends rester dans les limites si pauvrement étroites de notre France. Où l’on verra, je pense, que la sociologie et la politique ordinaires mènent tout droit à la crise écologique planétaire, pour peu que l’on s’accorde « une autre façon de voir la même chose », sous-titre de Planète sans visa. Les amis, autant asséner le pire maintenant (rires préenregistrés) : la France n’est plus. La société que j’ai connue, celle où j’ai grandi, dans laquelle j’ai cru à la révolution, où les ouvriers – dont je fus – étaient des ouvriers, votant à gauche parce qu’ils étaient des ouvriers, ce pays a disparu.

Faut-il parler d’un trou noir, dans lequel toute la matière sociale se serait engloutie ? Je le crois. Les classes sociales existent encore, certes  – elles sont consubstantielles à la formation sociale que nous connaissons -, mais enfin, leurs frontières ne sont plus reconnues. Et la mythologie associée jadis à la classe ouvrière, pendant de celle liée à la bourgeoisie, a explosé comme un ballon rouge de l’enfance. Que reste-t-il ? Je vous invite à lire, si ce n’est déjà fait, le dossier du journal Le Monde consacré à la France invisible. Une France des villes moyennes, des territoires ruraux désertés, ou encore du « périurbain », pour reprendre une expression immonde (c’est ici). Une coupure nette oppose chaque jour un peu plus ceux qui profitent, depuis les métropoles, de l’infernale mondialisation, et tous les autres, plus nombreux, mais sans relais social, culturel, politique.

Pour moi, ce constat est une évidence. Nous n’appartenons plus à la même société. Mais je souhaite ajouter mon grain de poivre, ma poudre de piment à moi. Les objets et techniques, qui jouent un rôle central dans la crise écologique en cours, fragmentent chaque jour davantage la France. Chaque jour qui passe ajoute au désastre, repoussant de plus en plus loin la perspective d’une réaction unique, collective, décisive, à ce qui nous menace tant. Prenons ensemble quelques exemples. Le Net, par exemple, si fortement défendu ici même, à l’occasion, dans tant de commentaires. Le Net atomise comme peu de technologies le pourraient. Il est à lui seul un formidable trip individualiste. Mais surtout, songez à tous ceux qui sont de l’autre côté du miroir. Allons, un effort.

Des millions d’êtres, chez nous, sont constamment humiliés de ne pas savoir se servir comme il faut de cet engin moderne. Des vieux, des paysans, des urbains aussi et bien entendu. La presse n’est qu’un seul hymne au Net depuis près de quinze ans. Il faut surfer, adresser des mails, acheter on line. Et tous ceux qui ne peuvent ou ne savent, quel est leur sort, selon vous ? Il est souffrance. Les machines et les automates, omniprésents dans la vie quotidienne, ajoutent à ce cauchemar. Habitant la région parisienne, j’ai vu ce que tout le monde peut constater. Ces saloperies de machines qu’on trouve dans les stations de métro ou les gares de la SNCF coupent en morceaux les usagers qui y ont recours. Combien ai-je vu de ces gens, en plein Paris du XXIème siècle, renoncer à acheter un billet parce qu’ils ne comprenaient rien aux manipulations nécessaires ? Abandonnant pour la raison qu’une file d’impatients, derrière eux, réclamaient la place ? Dans le métro, il me semble que c’est pire, car dans un nombre croissant de stations, on ne peut plus acheter de billets aux employés, qui ne délivrent plus que des « informations ».

On ne peut que tenter d’imaginer la situation des étrangers, des bancals et boiteux de la vie, des très jeunes, des très vieux, des innocents, bref de tous ceux qui ne sont pas « entrés dans la modernité ». On pourrait évidemment multiplier les exemples, notamment à propos de ces numéros de téléphones surtaxés, qui rendent fous ceux qui sont pourtant obligés de les utiliser. Pour ce qui me concerne, j’ai souvent renoncé à obtenir des informations de Gaz de France, de la hotline du Net, de France Telecom bien sûr, de la Poste pardi. Je peux du même coup imaginer ce qu’est la vie de chaque jour pour des millions de largués de ce monde insupportable. Dans le même temps que la consommation de biens matériels explosait – disons depuis 1960 -, nous avons subi une régression incommensurable du plaisir des choses simples et des services humains. Cela, je vois bien que pas un politique n’en parle.

Telle est pourtant l’une des clés de la crise civilisationnelle dans laquelle nous sommes si gravement plongés. Jadis, voici quelques décennies, le facteur venait à domicile présenter des lettres et mandats papier, et ne manquait pas de bousculer le règlement pour rendre service à des usagers qui le connaissaient et l’estimaient. La Poste est aujourd’hui dans les mains de petits connards qui préparent une privatisation qu’on en arriverait à souhaiter, tant le service autrefois public s’est dégradé.

Qui entend faire de la politique en France doit et devra toujours plus faire le bilan de ces dégradations essentielles dans la manière de vivre ensemble. Qui entend parler de la crise écologique doit et devra toujours plus mettre l’objet et la technique au cœur de la pensée critique. Il faut placer le combat dans tout ce qui nous échappe à force d’être évident : la télé, la  bagnole, le Net et le numérique, donc la vitesse, la disparition accélérée des seuls contacts qui vaillent, c’est-à-dire entre humains, et non entre humains et machines. Ce seul programme, pourtant élémentaire, paraîtra extrémiste à certains. Et il est manifeste qu’il l’est. Comme j’ai pu déjà le dire ou l’écrire, c’est la situation générale qui est devenue extrémiste. Ceux qui croient encore dans le pouvoir des rustines devraient se contenter de réparer les vélos.

Peut-on tirer une leçon de l’affaire des biberons toxiques ?

Je ne tiens pas une forme olympique, aussi, malgré ma déjà longue absence ici, je risque de ne pas faire des étincelles. Qu’on me pardonne ! L’affaire des biberons toxiques, que j’ai eu l’honneur de mettre au jour (voir les articles publiés précédemment), est exemplaire à plus d’un titre. Elle montre d’évidence que nous ne sommes que fictivement protégés contre les innombrables abus d’une industrie devenue mortifère per se, c’est-à-dire en soi. Dépourvue de la moindre morale, tenue de vendre quoi qu’il en coûte des objets de plus en plus souvent inutiles ou rendus obsolètes à court terme, l’industrie de masse se confond régulièrement avec le crime.

Et n’est-il pas criminel de vendre des tétines de biberons contre la loi, que l’on a stérilisées auparavant avec un gaz cancérogène, reprotoxique, génotoxique ? Évidemment, oui. Des millions de nouveau-nés depuis des décennies, dans les maternités françaises, et parmi eux des prématurés ou des petits affaiblis par la maladie, ont donc goûté par force un terrible poison. Et si j’écris « terrible poison »,  ce n’est pas pour faire trembler. L’oxyde d’éthylène est l’une des pires saloperies de la chimie industrielle. Qui a servi à fabriquer jadis le gaz moutarde, utilisé en 1917 pour gazer des hommes au combat. Qui a longtemps été un pesticide légal chez nous, avant d’être interdit dans toute l’Union européenne pour cet usage à partir de 1991.

Allons au-delà, car sauf sursaut que je souhaite ardemment, l’histoire pourrait bien s’arrêter là. Résumons le déroulement de cette affaire depuis la publication dans Le Nouvel Observateur de l’enquête que j’ai cosignée avec Guillaume Malaurie. Par chance, le ministre de la Santé Xavier Bertrand a réagi vivement dès le 17 novembre, date de parution de l’enquête, annonçant une enquête administrative et le retrait des tétines contaminées. Eh oui ! par chance. Car à la vérité, tout indique que c’est l’intervention de Bertrand qui a entraîné des réactions nombreuses dans toute la presse. N’oubliez pas, je vous prie, que la première mention de l’enquête date du mardi, deux jours avant, sur le site internet de L’Obs. Le jeudi, très peu de journaux avaient réagi à cette nouvelle fracassante, et c’est bien le communiqué ministériel qui a créé la boule de neige médiatique. Laquelle, comme il se doit, a aussitôt fondu au soleil de faits divers macabres et des pauvres petites phrases politiques habituelles.

Au risque de surprendre certains d’entre vous, j’ajoute que Bertrand a au fond correctement réagi. Ce suppôt sarkozyste a pris les devants et confirmé nos révélations tout en annonçant une immédiate réaction. C’est à ce stade que tout a lamentablement failli. Dans une société normalement éveillée – ce que nous ne sommes plus depuis belle lurette -, autorités morales et médicales, syndicats, associations, partis mêmes auraient donné de la voix et promis que la lumière serait imposée à nos gouvernants. Mais il n’en a rien été. La seule parole est restée celle du ministre. Aucun journaliste, à ma connaissance en tout cas, n’a daigné poursuivre, si peu que ce soit, le travail entrepris par Malaurie et moi-même. Il eût été facile de harceler l’Assistance publique-Hôpitaux de Paris, qui achète par millions des tétines empoisonnées. Et directement des hôpitaux du réseau, comme le très glorieux Robert Debré. Mais non. Que dalle. Nul n’a poussé dans ses retranchements les services de surveillance de la santé publique, dont la faillite est ici patente. Nul n’a posé la question clé de l’illégalité pourtant certaine de ces pratiques de stérilisation. Et aucun paparazzo même n’a tenté de savoir si la clinique de La Muette, où a accouché madame Sarkozy, délivrait aux mères des tétines passées à l’oxyde d’éthylène.

Un triomphe. Un triomphe de l’indifférence, du j’m’en-foutisme et de l’imbécillité globale de notre époque, capable de se shooter des heures chaque jour à la télé sans seulement ouvrir un œil quand il le faudrait tant. Le plus probable est que l’enquête promise par Bertrand conduira à un rapport qui enterrera le tout. Des intérêts économiques puissants sont en jeu, malgré les apparences, et en l’absence de toute pression sociale, tout est prêt pour l’étouffoir, sous lequel tout disparaît. Ce n’est pas glorieux pour nous. Pour notre presse si lamentable. Pour nos mouvements. Pour nos idées et nos valeurs. Je crois bien qu’il faut parler d’une défaite, importante selon moi.

PS : À moins que ? À moins que des parents de bambins ne lancent une association et ne traînent en justice les sacrés salopards qui sont les responsables et les coupables de cette folie ? Nous verrons.