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Paris, l’Arabie Saoudite et le frère de Patrick Balkany

AVANT TOUTE CHOSE, AUSSI CONVENU QUE CELA SOIT, JE VOUS SOUHAITE À TOUTES ET TOUS UNE BELLE ANNÉE 2011. ON NE SAIT JAMAIS ! NE PAS OUBLIER LES INTERSTICES DE LA VIE, LÀ OÙ SE CACHENT TANT DE BEAUTÉS, TANT DE RENCONTRES, TANT DE BONHEURS. JE VOUS SOUHAITE TOUT CELA, ET C’EST SINCÈRE. MAIS OUI, CHERS INNOMBRABLES ENNEMIS ET ADVERSAIRES, JE SUIS QUELQU’UN DE SINCÈRE.

J’arrive à peine, et me retrouve noyé sous les messages, comme de juste après une semaine d’absence. Je n’ai donc pas le temps d’écrire directement pour Planète sans visa, et à la paresseuse, comme il m’est (rarement) arrivé, je vous mets ci-dessous un mien article paru dans le dernier numéro de Charlie-Hebdo. Croyez-moi, c’est une affaire passionnante et grave, dont on reparlera. Le Parisien-Aujourd’hui fait sa une de ce matin sur le sujet, très, très probablement inspiré par le papier de Charlie. Mais de là à le signaler,  macache bono. Comme la presse est prévisible !

L’ARTICLE DE CHARLIE-HEBDO

Faut suivre, parce que ça très vite. Le Bassin Parisien, c’est l’Arabie Saoudite. Sérieux. Cirons pour une fois Le Figaro (le 17/12/10) : « 60 à 100 milliards de barils de pétrole dorment sous le Bassin parisien. Soit l’équivalent de 70 à 120 années de production du Koweït ! Cette estimation réalisée par l’Institut français des pétroles (IFP) suscite la convoitise ». Un homme admirable est déjà sur le coup, auquel Charlie veut rendre hommage avant tout le monde. Dans la famille Balkany, pour une fois, on ne demandera pas le maire de Levallois, Patrick, le héros moral que Sarkozy entraîne dans ses déplacements africains. Mais le frère, le jeune demi-frère de 30 ans à peine, Julien. Ce champion des fonds spéculatifs est installé aux Etats-Unis, où il fait des merveilles. Où il dit qu’il fait des merveilles.

Ce qui est à peu près sûr, c’est qu’il a créé en janvier 2008 avec un monsieur Daryl Nanes une structure à faire pâlir d’envie le Fonds Madoff : Nanes Balkany Partners. Depuis sa création il y a bientôt trois ans, cette belle société affiche en effet « un rendement composé annualisé supérieur à 33 pour cent (1) ». C’est un peu bête de s’arrêter en si bon chemin, mais Julien a décidé de se retirer de l’affaire il y a seulement quelques jours. Probablement a-t-il de bonnes raisons. Ce n’est pas la première fois, malgré son tout jeune âge, que Nanes Balkany Partners fait parler d’elle dans les journaux.

Greg Barr, du Houston Business Journal (26 mai 2008) rapporte une plainte déposée devant une cour fédérale américaine par le patron d’une société pétrolière appelée Vaalco. Robert Gerry, le boss, a réussi quelques coups fumants au Gabon et en Angola, et il a le sentiment pénible qu’un coup fourré a été monté pour s’emparer de sa boîte, et de ses puits florissants. En deux mots, Balkany frère aurait monté une opération boursière en compagnie de la société suisse Pilatus Energy, dont le propriétaire est un émir du Golfe. Mais dans laquelle Loïk Le Floch-Prigent, le nôtre, celui d’Elf Aquitaine, jouerait un rôle caché. Tous ceux mis en cause nient en bloc, à commencer par Le Floch, qui a magnifiquement déclaré : « Une seule chose est vraie, je suis un ami du propriétaire de Pilatus, un riche Émirien. Mais il n’est pas interdit de parler à un ami ».

Ne nous perdons pas en route. Julien a depuis poursuivi sa route éclairée aux torchères, et il est maintenant vice chairman d’une société de Dallas (Texas), Toreador Resources, qui vient de rapatrier dare-dare son siège à Paris. On comprend pourquoi, avec ces milliards de barils qui dorment sous la Tour Eiffel. Attention, il ne s’agit pas du pétrole habituel, mais d’un pétrole piégé dans des schistes, à 2500 mètres de profondeur. Pour arriver à produire, il faut beaucoup de relations politiques, car la technique repose sur la fracturation hydraulique – une eau à très, très forte pression – et des centaines de produits chimiques qui se retrouveront dans les nappes phréatiques.

Mais Julien s’en fout, un peu comme s’il avait déjà des relations politiques, ce qui paraît hautement improbable. Le fait est qu’il parle avec une certaine assurance, comme a pu le constater le 30 avril 2010 le journaliste de Challenges Pierre-Henri de Menthon : « Rencontre, dans les jardins du Bristol, avec Julien Balkany (…) Le demi-frère de Patrick Balkany (…) s’apprête à annoncer un investissement de plusieurs centaines de millions de dollars avec une grande compagnie pétrolière pour une campagne de forage visant, dans la meilleure des hypothèses, à extraire de 100 000 à 150 000 barils par jour en Brie et en Beauce, soit la moitié de ce que produisent des pays comme le Congo ou le Gabon ».

C’est donc tout ce qu’il y a de sérieux. La loi française de 2005 oblige à diviser par quatre nos émissions de gaz à effet serre, mais le petit Julien s’apprête à les faire exploser. Toreador vient d’entrer à la Bourse de Paris – compartiment professionnel – et signé un accord avec le groupe américain Hess qui investira 200 millions d’euros, en espérant se rembourser sur les recettes pétrolières. Les camarades de jeu prétendent que le bassin parisien pourrait produire d’ici cinq ans environ 5 % de la consommation annuelle de pétrole en France, soit plus de 4 millions de tonnes. Un pactole.Julien, qui a, en plus du reste, un humour dévastateur, a même lâché : « On n’a pas seulement des idées en France. On a aussi du pétrole ! ». Tout lien évoqué entre Julien, son frère et l’ami de son frère qu’est marié à la chanteuse serait une belle saloperie. 

(1) http://bourse.lci.fr/bourse-en-ligne.hts?urlAction=bourse-en-ligne.hts&idnews=BNW101221_00005461&numligne=0&date=101221

(2) www.challenges.fr/magazine/0211-030643/double_je.html?mod=1

Vive l’Ademe ! Vive la France ! Vive l’arnaque !

Comme je n’ai pas de temps en ce moment, vous me permettrez de recycler ci-dessous un article de moi paru dans l’hebdomadaire Charlie-Hebdo. Vous y verrez comme se porte bien l’Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie (Ademe). J’y ajoute pour le même prix une information très, mais réellement très importante. Xavier Beulin vient d’être élu président du syndicat de l’agriculture industrielle, la FNSEA. Cela tombe admirablement bien, car Beulin est le patron d’une transnationale appelée Sofiproteol, qui pèse cinq milliards d’euros de chiffre d’affaires. Sofiproteol, c’est notamment l’industrie des nécrocarburants, que ses promoteurs appellent biocarburants. Et que soutient au travers d’Agrice l’agence publique, payée sur fonds publics, appelée Ademe. Vous voyez que cela se tient. Voici l’article de Charlie.

L’Ademe, ami lecteur, c’est très beau. D’ailleurs, c’est écolo. Créée en 1974 pour faire des économies d’énergie, au temps où ces salopards d’Arabes augmentaient les prix du pétrole, elle a pris plusieurs noms. En 1982, les socialos en ont fait l’Agence française pour la maîtrise de l’énergie (AFME). Elle est aujourd’hui , retiens ton souffle, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie.

Et voilà que ces corniauds de la Cour des Comptes ont décidé d’aller éplucher les dépenses et l’organisation interne. Cela donne un document très drôle, écrit pourtant dans une langue morte : « Communication à la commission du Sénat (article 58-2 de la LOLF) ». On en apprend de belles. L’Ademe ne connaît pas la crise. Au 31 décembre 2009, l’agence employait 1032 personnes, en augmentation de 8,5% par rapport à 2008 et de 12% par rapport à 2007. Avec en outre un « dépassement du plafond » des emplois temporaires, incluant la sous-traitance et l’intérim. Généreux, l’État n’applique pas à l’Ademe la règle de non-remplacement d’un départ à la retraite sur deux.

Question budget d’intervention, tout baigne de la même manière. Il est passé de 340 millions d’euros à 670 millions d’euros entre 2008 et 2009. Sauf erreur de CM1, on n’est pas loin du double. Mais le plus extraordinaire est ailleurs : le grand Emprunt national lancé le 22 juin par Sarkozy prévoit de refiler 2,85 milliards d’euros à l’Ademe. On entre là dans la cour des grands. Pourquoi tant d’argent ? Pour remplir quatre missions magnifiquement vagues : « connaître, convaincre et mobiliser, conseiller, aider à réaliser ». Cela fait cher la conviction. Mais après tout, et si l’Ademe était à la hauteur ?

La Cour des comptes exprime à mots camouflés les doutes les plus sérieux sur la question. D’abord, l’agence est installée sur trois sites – Paris, Angers, Valbonne (Alpes-Maritimes) – très éloignés les uns des autres. Ce qui provoque cloisonnement et surcoûts. Mais pas question de déménager. Ensuite et surtout, le travail de l’Ademe ressemble à un vaste merdier. « Les listes de projets financés, note la Cour, montrent qu’à l’exception de quelques grands équipements (unités d’incinération d’ordures ménagères, réseaux de chaleur etc…), l’Ademe finance en région une multitude de petits projets portant sur un grand nombre de thématiques pour lesquelles les besoins sont virtuellement infinis (des HLM en haute qualité environnementale, des plans de déplacement d’entreprises, des achats de véhicules électriques, des analyses d’éclairage public etc.), sans que l’Ademe paraisse particulièrement proactive ».

Toute cette belle dépense « n’a de sens que si ces petites opérations créent des précédents et visent un effet de contagion. Pour que cet objectif soit atteint, il faudrait que l’Ademe soit capable de faire remonter ce qui est réellement innovant ». Mais, crotte de bique, ce n’est pas le cas. Et pour comble, l’Ademe n’a plus de conseil scientifique depuis septembre 2009, ce « qui est particulièrement pénalisant dans une période où les activités de recherche de l’établissement sont au cœur des nouveaux dispositifs Grenelle et Grand emprunt »

 Nous y voilà peut-être. Le Grenelle de l’Environnement. Cette grande farce montée en 2007 était destinée à faire de Sarkozy le roi planétaire de l’écologie. Pour la seule com’ autour de ce grandiose événement, l’Ademe a été autorisée à claquer 80 millions d’euros. Pas mal. L’Ademe, présidée jusqu’en 2008 par une proche de Sarlozy, Michèle Pappalardo, servirait-elle les mises en scène présidentielles ? Charlie verse au dossier un point indirectement évoqué par la Cour des Comptes, qui note sans insister : «  Au titre de l’action “démonstrateurs énergies renouvelables et chimie verte”, la convention Etat-Ademe publiée au Journal officiel le 8 août 2010 affecte 450 millions d’euros au  versement de subventions et 900 millions d’euros à des interventions sous forme de prêts, avances remboursables et prises de participation ».

 Ce qui se cache derrière ces beaux cadeaux s’appelle Agrice. Un invraisemblable lobby industriel abrité au cœur de l’Ademe, qui défend les intérêts des biocarburants (autrement appelés nécrocarburants). Ceux qu’on obtient en transformant des plantes alimentaires en carburant, dans un monde qui compte un milliard d’affamées chroniques. L’Ademe aide donc avec élégance Agrice, qui regroupe entre autres le chimiste Rhodia, Total, Limagrain, Bayer CropScience, l’Association Générale des Producteurs de Blé et autres céréales (AGPB), le CEA. On voit mieux où part l’argent. Le blé.

Des nouvelles du monde réel (Total et Suez)

Je crains fort qu’aucun commentaire ne soit bien nécessaire. Le monde dans lequel nous vivons est celui-là. C’est celui de Sarkozy. C’est celui de Strauss-Kahn, sans qu’aucune différence ne puisse être faite entre les deux. L’article ci-dessous est tiré du magazine Challenges, propriété du groupe Le Nouvel Observateur, dirigé jusqu’à son départ vers Europe 1 et Lagardère, marchand d’armes, par Denis Olivennes. Bienvenue dans ce monde tellement meilleur qu’on ne sait plus quoi dire.

Le 20 décembre 2010. L’an dernier, Total, Danone ou encore Suez n’ont pas payé l’impôt sur les sociétés, essentiellement grâce aux niches fiscales.

La Bourse de Paris

En France, l’impôt sur les sociétés (IS) est fixé à 33%, et 15% pour les entreprises réalisant un chiffre d’affaires inférieur à 7,6 millions d’euros. En théorie. Car dans la pratique, ces taux sont largement contournés. Une enquête du Journal du dimanche publiée dimanche 19 décembre conclut qu’«une entreprise du CAC 40 sur quatre n’a pas payé d’impôt sur les sociétés l’an dernier ».
En 2009, malgré un bénéfice de plus de 8 milliards d’euros, Total n’a pas payé un centime d’IS en France. Idem pour Danone, Suez, Essilor, Saint-Gobain et Schneider. Ces sociétés ont toutes payé cet impôt à l’étranger: près de 8 milliards pour Total, 433 millions pour Schneider, 424 millions pour Danone

« Un impôt de chagrin »

Les causes diffèrent selon les sociétés. Pour Total, c’est parce que ses activités françaises, les raffineries, sont en perte. De son côté, « Danone déduit la facture de ses emprunts contractés pour acquérir Numico en 2007 », selon le JDD, profitant de ce que l’on appelle dans le code des impôts de la « déductibilité des intérêts ».
Il n’y a dans cet état de fait rien d’illégal. Si la crise a diminué les bénéfices, donc l’IS, les grandes entreprises françaises profitent surtout des diverses dispositions fiscales qui permettent de multiples exonérations: le report illimité des pertes, le régime fille-mère, le crédit impôt-recherche, la « niche Copé »… L’impôt sur les sociétés est devenu « un impôt de chagrin » selon le ministre du Budget François Baroin, cité par le journal.

Le CAC imposé à 8% en moyenne

Un rapport du Conseil des prélèvements obligatoires publié en octobre indique que les entreprises du CAC 40 sont imposées en moyenne, au titre de l’IS, à 8%, tandis que les PME le sont à 22%, ces dernières n’ayant pas les moyens des grands groupes en matière d’optimisation fiscale. Ce rapport précise que les économies réalisées par les entreprises grâce aux dérogations fiscales représentaient 66,3 milliards d’euros en 2009, contre seulement 18,5 milliards en 2005.
Dans un contre-rapport publié le 30 novembre, le Medef expliquait que ces niches fiscales, qui se multiplient depuis huit ans, étaient la compensation nécessaire pour les entreprises à une imposition parmi les plus élevées d’Europe.

(Challenges.fr)

On est les champions (air connu)

Il est bien rare qu’un seul chiffre résume à ce point une époque entière. Mais c’est le cas ici. Ce 14 décembre 2010 à 18h55, la France a battu son record historique – hystérique aussi – de consommation électrique. Nous sommes parvenus, mes aïeux, à 94 200 mégawatts (MW) de consommation instantanée, ridiculisant notre précédente performance du 11 février dernier à 93 100 MW (ici).

L’explication que l’on vous servira ad nauseam, c’est que le froid a contraint les pauvres hères de ce pays à chauffer davantage leur logement – avec de la chaleur nucléaire – et regarder plus TF1 et jouer davantage aux jeux électroniques sur écran. Ben oui, quand on a froid, il faut bien se changer les idées. Ce qui est proprement fantastique, avant de passer au noyau dur de cette information – par définition – sans précédent, c’est que les 58 réacteurs nucléaires français [correction ajoutée le 17 décembre 2010] n’auront pas suffi à notre fringale. On a suréquipé la France d’engins qui n’ont pas le moindre droit à l’erreur – sinon, c’est couic -, mais cela est resté en dessous de nos besoins. Il fait froid un 14 décembre, modérément d’ailleurs, et ces foutus cons du  nucléaire ne peuvent pas répondre à la demande. Il aura fallu importer, aux alentours de 19 heures ce soir, quelque chose comme 4 000 MW. Si la justice régnait sur le monde, la poignée de connards qui nous ont fait entrer sans débat dans l’ère nucléaire à vie passeraient en procès. Mais la justice n’existe pas.

Autre point plus décisif encore. Tout le blabla n’était donc que du blabla. Vous allez me dire que vous vous en doutiez. Moi aussi. Il n’est pas question de décélérer. Pas question de réfléchir aux désastres que notre modèle énergétique inepte provoque en tous lieux. Pas question de s’atteler à la crise climatique. Pas question de penser l’énergie, son utilité sociale et individuelle. De pourfendre les innombrables gaspillages. Le but est ailleurs : avancer, encore plus vite, et tout trucider sur le passage des machines. Ce monde sent la mort comme jamais.

Cette panne qui ne vient pas (la fée électricité)

Juste un mot. Il fait froid, et nous risquons de faire sauter la marmite énergétique française. À cause du chauffage. Paraît-il. Demain, il fera chaud, et ce sera le tour – qui sait ? – des climatiseurs. Ce sera l’été, la canicule, et EDF aura vendu à l’Europe voisine, au prix fort, une électricité nucléaire qu’on ne pourra plus mettre dans les TGV. Ou les cafetières, je ne sais plus. Est-ce que je rigole ? Ben oui, tout de même. Le système énergétique français a été conçu pour la gloire d’EDF et la surpuissance du corps des Ponts et Chaussées, qui a transformé notre pays indolent en champion mondial du nucléaire.

Tout a été pensé pour le gaspillage. Tout a été dimensionné pour le gaspillage frénétique d’une électricité symbole de pouvoir politique. Et voilà que ces imbéciles surdiplômés se montrent incapables de gérer une (petite) vague de froid fin novembre. Imaginez une seconde un autre pouvoir politique. Et un système énergétique basé sur la sobriété. Volontaire si possible, imposée si nécessaire. Aurait-il été difficile de prévoir sur les compteurs individuels deux niveaux de puissance ? L’un quand tout va bien, l’autre quand il est nécessaire de se montrer responsable, de gré ou de force ? Dites. N’aurait-on pu imaginer un système où l’on basculerait automatiquement sur un service de base, sans toutes les merdes et gadgets électroniques qui bouffent tant d’une énergie devenue précieuse ? Mais il aurait fallu un autre monde. C’est du conditionnel passé.