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Ma pomme sur Rue89

Je sais et je ne recommencerai pas. Ce n’est pas bien de parasiter Planète sans visa avec des nouvelles de mon livre, mais je vous laisse l’adresse d’un article du site Internet Rue89, où je suis – mon livre, pas moi – tout à mon avantage. Ce n’est pas tous les jours dimanche : http://www.rue89.com/2009/10/01/bidoche-les-ravages-de-lindustrialisation-de-la-viande

Par ailleurs, et tant que j’y suis, n’oubliez tout de même pas l’adresse du site dédié à mon bouquin Bidoche : http://bidoche.wordpress.com/ . Voilà.

Un autre rendez-vous (sur la bidoche)

Planète sans visa, infatigable et valeureux rendez-vous consacré à la crise écologique, ne rendra pas les armes. Qu’on se le dise ! Qu’on le clame des plaines aux coteaux, des mers juqu’aux sommets des terres émergées ! Mais il y a tout de même un blème, autrement dit une difficulté. Demain sort un livre, que j’ai décidé d’appeler Bidoche (L’industrie de la viande menace le monde). Il paraît aux éditions LLL (Les liens qui libèrent), et si je le précise, c’est parce que la maison créée par Henri Trubert et Sophie Marinopoulos est neuve. Elle débute, elle est petite, elle est fragile, elle a besoin de toutes les attentions du monde.

Revenons au blème. Pendant quelques semaines, je vais devoir m’occuper vaille que vaille de Planète sans visa et d’un nouveau rendez-vous sur le net que je vous invite à visiter dès maintenant : http://bidoche.wordpress.com/. Vous me direz ce que vous en pensez, sans hésiter à le critiquer, car telle est la règle souhaitable entre gens bienveillants. Et je sais que vous l’êtes. Bienveillants.

Je vous demande sans façon de faire circuler cette adresse autant qu’il vous sera possible. Au bout de quelques jours, si tout se passe bien, il suffira de taper bidoche sur Google pour tomber dessus. Voilà. Que vous dire d’autre ? Sans l’aide d’Olivier Duron, un graphiste de grand talent – en plus d’être un ami fraternel -, ce site sur la bidoche n’existerait pas. Je ne peux que faiblement le remercier ici.

Quelques mots sur ce qu’on appelle la promo. Je déteste à un point qu’aucun de mes interlocuteurs ne doit soupçonner, car dans le cas contraire, personne ne m’inviterait plus nulle part. Sachez que je suis passé hier sur France-Inter, dans l’émission de Mathieu Vidard, La tête au carré. C’est un homme que j’apprécie réellement et comme je débutais cette tournée avec lui, je lui dois beaucoup. J’ai enchaîné avec Teddy Follenfant, pour RCF. Je suis allé ce matin sur RMC, dans l’émission de Jean-Jacques Bourdin, entre 10h45 et 11 heures. J’ai ensuite couru chez Olivier faire une ultime vidéo pour le site Bidoche avant de tourner un sujet pour Rue89, qui sera certainement sur le net demain ou après-demain. Ce soir, à 22h10, France-Info devrait m’appeler. Et demain, qui est un autre jour, s’annonce encore plus chargé.

L’accueil dans les médias est donc, pour l’heure, important. Je le dois largement aux efforts d’Anne Vaudoyer, une attachée de presse davantage qu’épatante. Elle a l’art de rentrer par la fenêtre dès qu’un goujat ou une gougnafière l’ont virée par la porte. Bien entendu, le blog que je vais tenir à propos de mon livre donnera le maximum de détails sur cette petite aventure qui consiste à vendre un livre dans la France de 2009.

Que puis-je vous dire encore que vous ne sachiez déjà ? Sans lecteurs, un livre est un objet mort recouvert par les sables et les cendres. La vie est préférable.

Lessivé (je suis lessivé)

Je ne chercherai jamais à me faire plaindre, mais je suis bel et bien fatigué. La journée a été consacrée au lancement de mon livre Bidoche, qui sera en vente dans les excellentes librairies mercredi (éditions LLL). Je suis passé en début d’après-midi dans l’émission de Mathieu Vidard, sur France-Inter, et j’ai enchaîné avec Teddy Follenfant, sur RCF (l’émission doit passer dans quelques jours, avec rediffusion en prime).

Je vous raconterai cela plus en détail, car demain, vrai de vrai, vers 19 heures ou 20 heures, j’ouvrirai un nouveau rendez-vous sur le Net, exclusivement consacré à Bidoche. Pour l’heure, une bière. À la vôtre !

Pourquoi j’ai voulu ce livre (sur la bidoche)

(Désolé, mais la technique, cette ogresse, a encore frappé. Absent de Paris pour deux jours, j’avais programmé pour hier ce qui suit. Je rentre, et constate que la machine m’a trahi. C’est honteux, je suis confus, mais c’est comme ça. Maledetta ! )

Vous pourrez lire plus bas l’introduction exacte du livre Bidoche (L’industrie de la viande menace le monde), qui paraît le 30 septembre 2009 aux éditions LLL (Les liens qui libèrent), comme je l’ai expliqué hier. Il m’a semblé juste de vous présenter à vous ce livre, tel que je l’ai pensé. Il va (presque) de soi que cette introduction peut circuler dans tous les réseaux possibles et imaginables. Autrement dit, et je vous en prie comme hier, ouvrez donc vos carnets d’adresses ! Car, et je vous fais là une confidence qui n’étonnera pas tout le monde, je mise sur mes futurs lecteurs. Le bouche-à-oreille, donc. Bien entendu, cela ne marche que si le livre est réussi.

Est-ce le cas ? Je me ridiculiserais en écrivant oui. J’ai en tout cas écrit ce que je voulais. Et je n’ai pas eu à forcer le trait. L’univers de la viande industrielle est un monde affreux, mais loufoque, absurde, hilarant même. Je vous l’assure : hilarant. Il me semble que, tel qu’il est, mon livre raconte une grande aventure pleine de personnages et de rebondissements. Il me semble. Je ne vous demande pas de me croire sur parole, certes non. Mais vous aurez, je l’espère, le goût d’au moins feuilleter. Et alors, si cela vous plaît, vous saurez bien quoi faire. Je m’apprête à participer à des émissions, à répondre à des questions. Ce n’est pas le moment de régler mes comptes avec le monde du journalisme. Je me répète par précaution : je compte sur les réseaux, les librairies et les lecteurs, avant tout. Et malgré le grand mérite de quelques (rares) confrères. Voici donc mon introduction :

POURQUOI J’AI VOULU CE LIVRE
Je suis né pour ma part dans le sous-prolétariat urbain de la banlieue parisienne. Ce n’est pas un lieu rieur. Ce ne fut pas un temps calme. Il m’arriva plus d’une fois de rêver meilleur destin. Mais qui choisit ? Il reste que, dans les meilleures années de cette époque engloutie à jamais, ma mère préparait le dimanche midi un roast-beef, un rosbif farci à l’ail qui déclenchait chez nous tous, les enfants de cette pauvre nichée, une émeute de papilles.

Un repas peut-il rendre heureux ? Oui. Un morceau de viande peut-il faire croire, le temps d’une tablée familiale, que tout va bien, que tout va mieux ? Oui. J’ai mangé beaucoup de viande. J’ai pris un grand plaisir à mastiquer, à partager avec les miens ce qui était davantage qu’un mets. Je suis mieux placé que d’autres pour comprendre que manger de la viande est un acte social majeur. Un comportement. Une manière de se situer par rapport au passé maudit de l’humanité, et de défier le sort promis par l’avenir.

Je crois savoir ce que manger veut dire. Mais je dois ajouter que, chemin faisant, j’ai changé d’avis et de goût. Modifier ses habitudes est l’une des vraies grandes libertés qui nous sont laissées. Je l’ai fait. Derrière la viande, peu à peu, les morceaux, hauts et bas, se sont reformés, comme dans les dessins animés de mon enfance, qui ignorent tout de la logique triviale de la vie ordinaire.

Derrière une côte de bœuf, j’ai fini par voir un bœuf. Derrière un gigot, un agneau. Derrière un jambon, un cochon. On peut parler d’un choc, immense et lent. L’histoire que je vais vous raconter n’est pas simple, et j’en suis le premier désolé. Elle peut d’autant plus paraître compliquée qu’elle l’est en réalité. Mais ce n’était pas une raison pour faire un livre pesant. Celui-ci ne devrait pas l’être. On y verra beaucoup d’hommes en action, prenant en notre nom des décisions plus ou moins réfléchies. Avec des conséquences majeures que la plupart ignorent.

Cela explique les tours, détours, ruses et contorsions d’une affaire profonde, qui nous concerne tous. Ce livre sur la viande commande du temps, et de la réflexion. Peut-être est-ce une mauvaise idée de le signaler d’entrée, à l’heure d’Internet et du zapping tous azimuts. Mais c’est ainsi. Au moins ne serez-vous pas trompé sur la marchandise. Il reste que cet ouvrage peut aussi se lire pour ce qu’il est : une formidable aventure aux conséquences inouïes. Où rien n’était inévitable. Où tout aurait dû être pesé. Ou tout aurait pu être contrebalancé. Une histoire pleine de bruit et de fureur, emplie jusqu’à déborder de qualités qui sont souvent de pénibles défauts. Laissez-vous porter par cette vague venue des temps les plus anciens, et posez-vous les bonnes questions, qui vous rendront fiers d’être des humains dignes du mot.

Comment des animaux aussi sacrés que le taureau Hap de la plus haute Antiquité sont-ils devenus des morceaux, des choses, des marchandises ? Pourquoi des techniciens inventent-ils chaque jour, en notre nom, de nouvelles méthodes pour « fabriquer » de la « matière » à partir d’êtres vivants et sensibles ? Pourquoi leurs laboratoires sont-il aussi anonymes que secrets ? Pourquoi l’industrie de la bidoche est-elle dotée d’une puissance qui cloue le bec de ses rares critiques ? À la suite de quelle rupture mentale a-t-on accepté la barbarie de l’élevage industriel ? Pour quelle raison folle laisse-t-on la consommation effrénée de ce produit plein d’antibiotiques et d’hormones menacer la santé humaine, détruire les forêts tropicales, aggraver dans des proportions étonnantes la si grave crise climatique en cours ?

Qui est responsable ? Et y a-t-il des coupables ? La réponse n’a rien d’évident, mais elle existe, dans les deux cas. Ce livre vous convie à une plongée dont vous ne sortirez pas indemne. À la condition de le lire pour de vrai, vous ferez ensuite partie d’une tribu en expansion, mais qui demeure on ne peut plus minoritaire. La tribu de ceux qui savent. Et peut-être même rejoindrez-vous celle qui ne veut plus. A-t-on le droit de se révolter ? On en a en tout cas le devoir.

Je mange encore de la viande. De moins en moins, et désormais si peu que j’entrevois le moment où je cesserai peut-être de le faire. Je ne suis pas un exemple. Je suis exactement comme vous. J’espère en tout cas que nous nous ressemblons assez pour que le dialogue commence. Mais avant cela, il fallait vous faire découvrir le tumulte des relations que nous entretenons avec notre sainte bidoche. Si ce livre devait servir à quelque chose, il me plairait qu’il permette à ses lecteurs de se demander ce qu’ils mangent. Et pourquoi. Et comment.

Changement de sujet (sur la bidoche)

Opérant une audacieuse manœuvre sur l’aile, je m’éloigne d’un coup de manche à balai des lourds nuages de la question climatique, car j’ai besoin de vous. Vous n’avez pas la berlue : j’ai besoin de vous. Depuis deux ans, je maintiens ici un rendez-vous fréquenté par des milliers de personnes. De plus en plus fréquenté, d’ailleurs. Je ne vais pas verser une larme sur mon sort bienheureux, mais vous aurez peut-être remarqué qu’il vous suffit de cliquer sur un clavier pour me lire. En somme, c’est gratuit.

J’en suis fort aise. Et je ne compte pas changer cet état de fait. Nul ne m’oblige, et je peux arrêter quand je le veux. Il ne vous aura pourtant pas échappé que rassembler une information de qualité, venue des quatre coins de la terre, la digérer, la présenter, vous la présenter, cela prend du temps. Je vois bien que cela plaît à nombre d’entre vous, et les autres ne se manifestent pour ainsi dire pas. Tant mieux, du reste. Or donc, nous avons, vous et moi, un échange inégal. J’offre mon temps et mon énergie, chaque jour ou presque, et vous venez papillonner – ou non – au gré de vos envies.

Mais aujourd’hui est différent, car, bis repetita placent, j’ai besoin de vous. Du plus grand nombre possible d’entre vous. Le 30 septembre, je publie en effet un livre dans une nouvelle maison d’édition, LLL, sise 18 rue Séguier, 75006 Paris. Je vous raconte, tout. Henri Trubert, qui avait édité deux de mes livres chez Fayard (Pesticides, révélations sur un scandale français, avec François Veillerette, et La faim, la bagnole, le blé et nous), a décidé de quitter cette maison et d’en créer une autre avec Sophie Marinopoulos (1). En ces temps de crise, ce n’est pas une mince affaire.

Quand Henri m’a prévenu de cela, j’avais déjà signé avec Fayard un contrat portant sur le livre Bidoche. J’aurais pu donc rester dans la vénérable maison. Mais j’ai préféré reprendre le livre, en accord avec Fayard, et partir à l’aventure avec Henri. Vous me suivez ? Tout bien considéré, je crois que j’aime l’aventure. LLL, cette nouvelle maison d’édition, signifie Les liens qui libèrent (le diffuseur est Actes Sud, le distributeur UD-Flammarion). Henri, comme Sophie, comme moi et peut-être vous, nous pensons qu’il faut en effet lier, relier, recoudre, rassembler. Sur toutes les questions possibles.

Moi, vous le savez, je ne sais parler que d’écologie. Bidoche (l’industrie de la viande menace le monde) sera donc le 30 septembre en librairie, et c’est à ce propos que je vous sollicite. Attention, ce n’est qu’un début. Entre maintenant et la sortie, je vous demanderai d’autres coups de main, espérant que vous voudrez bien me les donner. Pour aujourd’hui, c’est simple : si vous passez chez un libraire, signalez-lui l’existence de LLL. Cela n’a l’air de rien, mais ce peut être très important. Car les libraires sont perdus dans un monde devenu fou, qui crache des livres comme on crache par terre. LLL a besoin de soutien, de bouche-à-oreille, d’attention bienveillante. Si un sur dix d’entre vous fait un mouvement, ce sera fabuleux.

Et ce livre, alors ? Je vous livrerai demain son introduction, qui donne le ton général. Mais, vous l’aurez déjà compris, Bidoche est un livre qui cogne. Je le crois agréable, je le sais solide, mais il cogne. Il est dédié à « tous les animaux morts sans avoir vécu », et il aborde une à une les questions les plus importantes à mes yeux. Par quel processus inouï a-t-on pu changer des animaux domestiques, qui nous accompagnent depuis des milliers d’années, en simples morceaux ? En marchandise auxquelles on dénie tout droit à l’existence ? J’assure dès maintenant les lecteurs à venir qu’ils découvriront quantité de choses qu’ils ignorent encore.

Encore deux points. Le premier : à partir du 29 septembre, j’ouvrirai un site dédié au livre, où l’on pourra voir ma trombine – mais pas seulement – expliquer quelques aspects du livre. Le second est une citation de l’immense Cervantes, celui du Quijote : « Pero ninguna cosa me admiraba más ni me parecía peor que el ver que estos jiferos con la misma facilidad matan a un hombre que a una vaca ; por quítame allá esa paja, a dos por tres meten un cuchillo de cachas amarillas por la barriga de una persona, como si acocotasen un toro ».

Ce qui veut dire, traduit par moi : « Mais rien ne m’étonnait plus ni ne me semblait pire que de voir ces bouchers d’abattoir tuer un homme avec la même facilité qu’une vache ; pour un oui ou un non, ils enfoncent un couteau à manche jaune dans le ventre d’une personne, comme ils le feraient dans la nuque d’un taureau ». Le texte est tiré du récit El coloquio de los perros (Miguel de Cervantes). La suite au prochain épisode. Je me répète : j’ai besoin, je vais avoir sacrément besoin de vous.

(1) Sophie Marinopoulos, psychologue et psychanalyste, publie en même temps que moi, chez LLL, Dites-moi à quoi il joue, je vous dirai comment il va. Comme je ne l’ai pas encore lu, je ne peux en dire que du bien. C’est bien.